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Crisis y salida de crisis

Orden y desordenes neoliberales


G. Duménil, D. Lévy
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Le terme néolibéralisme s'est imposé pour désigner les transformations du capitalisme


qui se sont opérées à la charnière des années 1970 et 1980. Un fait saillant fut la
décision par la Réserve fédérale des États-Unis de laisser croître les taux d'intérêt autant
que le nécessiterait la lutte contre l'inflation. Mais cet acte emblématique, et dont les
conséquences furent dramatiques pour de large segments de la population mondiale, ne
peut se comprendre que comme une des multiples composantes d'un changement de
cours, dont la caractéristique majeure fut la restauration de beaucoup des traits les plus
violents du capitalisme, qui en font un capitalisme renaissant, sans fard.

Sans trop idéaliser, on peut affirmer qu'au cours des décennies du compromis keynésien,
le plein-emploi, le partage des effets du progrès technique, la protection sociale, l'accès
à l'éducation et aux soins s'étaient imposés jusqu'à constituer des caractéristiques
majeures des sociétés développées. La volonté de faire face à la contestation de l'ordre
capitaliste et la lutte contre le communisme avaient fait de politiques de développement
une urgente nécessité. Elles avaient créé une tolérance vis-à-vis de cadres institutionnels
en marge des règles fondamentales d'un capitalisme rigoureux : des conditions de
financement plus avantageuses pour le secteur nonfinancier des économies, une forte
implication de l'État dans des politiques industrielles, un cadre monétaire international
favorable au développement impliquant certaines limites au libre-arbitre des
propriétaires du capital.

Sur le plan domestique comme sur le plan international, le néolibéralisme peut


s'analyser comme une entreprise de destruction de cet ordre social, et de rétablissement,
de renforcement peut-être, des règles capitalistes les plus strictes.

Il est vrai que la dynamique générale du capitalisme échappe largement à ses acteurs,
mais il ne faut pas sous-estimer les volontés politiques collectives, quelles qu'en soient
les médiations. Une thèse centrale de ce livre est que le néolibéralisme est l'expression
de la volonté d'une classe de propriétaires capitalistes et des institutions où se concentre
son pouvoir, la finance, de rétablir –dans un contexte général de recul des luttes
populaires– son revenu et son pouvoir, effectivement diminués depuis la grande
dépression et la Seconde Guerre mondiale. Loin d'une fatalité, il s'agit d'un acte
politique.

Les règles dont l'imposition définit le néolibéralisme, sont généralement désignées sous
le vocable pudique de règles de marché, qui évite la référence directe au capital. Dans
cette utilisation du terme marché, divers types de mécanismes sont en question. Le
marché du travail renvoie au durcissement des règles qui régissent l'embauche, le
licenciement, le salaire et les conditions de travail. Ce marché fut bien une cible
privilégiée du néolibéralisme. L'autre marché, ici directement en jeu, est celui du
capital. Oui, le néolibéralisme a effectivement bouleversé les conditions de
fonctionnement du marché du capital. Les aspects en sont multiples : centralité du
marché boursier et des capitaux en général, libre mobilité internationale des capitaux,
etc. Enfin, le néolibéralisme est bien porteur d'un processus de marchandisation
générale des rapports sociaux, et c'est là un de ses aspects les plus choquants. Mais c'est
la logique du rapport capitaliste qui étend et régit selon ses règles tout ces processus.

Ces transformations sont aussi couramment déguisées sous les dehors d'une nécessité
matérielle, technique, celle de l'internationalisation de l'économie et, plus
spécifiquement, de la globalisation des marchés. Ce règne des prétendus marchés
internationaux n'est également rien d'autre que celui du capital. Mondialisation, certes,
mais mondialisation capitaliste néolibérale, ou mieux globalisation de cet ordre social.
Et si l'on peut parler d'internationalisation, son centre se situe encore aux États-Unis.

Que s'étendent les échanges matériels, intellectuels, culturels et affectifs d'un bout à
l'autre de la planète. Que circulent les hommes et les ressources pour le plus grand bien-
être de tous. Mais non à la globalisation du néolibéralisme!

Les processus contemporains qui sont au cœur de ce livre, gagnent en intelligibilité, une
fois remis en perspective historique. L'histoire ne se répète pas, mais l'observation
d'événements similaires antérieurs—les manières dont furent dépassées la dépression de
la fin du XIXe et la crise de 1929—est le laboratoire imaginaire de nos impossibles
expérimentations.

Cette exploration nous conduit au tréfonds de la dynamique historique du mode de


production capitaliste : les transformations des rapports de production et des structures
de classe, car l'ordre néolibéral vise à la réaffirmation des caractères capitalistes
fondamentaux de nos sociétés. Malgré ce retour de pouvoir, l'histoire a pourtant encore
un sens. Peut-on identifier les contours d'un dépassement, au-delà du néolibéralisme.
Est-ce celui que nous appelons de nos vœux ?

Mai 2002
Capítulo 1
La extraña dinámica de lo intolerable y del cambio

¿Cómo comprender las grandes evoluciones de la economía mundial? ¿Cuáles cambios


y en cuáles circunstancias se produjeron creando, bajo la férula de las finanzas
estadounidenses, las condiciones para el orden neoliberal y la hegemonía financiera de
la cual éste es la expresión?

En esta discusión sobre la marcha y la conducción de los negocios mundiales no se


puede confiar en el buen sentido y en los buenos sentimientos. Sólo un ingenuo podría
imaginarse, en efecto, que los hombres se construyeron un precursó simple que va
desde la identificación de los problemas generales hacia la puesta en práctica de las
soluciones. Uno, partir de la comprobación de lo que no funciona; dos, elaborar
estrategias y tres, aplicarlas. Ese programa en tres tiempos no es el que guía a la
humanidad.

Si el mundo rigiese así su conducta, la primera etapa de ese precursó, la de la


comprobación, asumiría en nuestros días la forma de una severa autocrítica sobre la
situación de la periferia, que se sobrepondría a un aria de extrema autosatisfacción por
los resultados de una fracción de las sociedades centrales, y particularmente por los de
Estados Unidos. ¡Curiosa cacofonía!

Los organismos internacionales todos los años hacen un balance: éste es poco
halagüeño. El Informe mundial sobre el desarrollo humano de 1997 de las Naciones
Unidas esbozaba el siguiente cuadro:

Más de un cuarto de los habitantes de los países en desarrollo viven todavía careciendo
totalmente de los bienes y servicios indispensables [...] Y alrededor de un tercio de esos
habitantes - o sea 1 300 millones de personas- deben contentarse con un ingreso inferior
a un dólar diario [...] En los países industrializados, por último, más de 100 millones de
personas viven por debajo del nivel de pobreza monetaria1.

1 PNUD, Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo, 1997, Informe mundial sobre el desarrollo
humano, pág.2.
Quizás sea aún más chocante la observación de las desigualdades y de su aumento tal
como aparece en el informe de 1999:

La diferencia entre el ingreso del quinto de los seres humanos que viven en
los países más ricos y el quinto de los que habitan en los países más pobres
llegaba a 74 a 1 en 1997 contra 60 a 1 en 1990 y 30 a 1 en 960. [...] A fines
de los años 1990 el quinto de la población mundial que vive en los países
más ricos se divide el 86% del PIB (de la producción) mundial contra
apenas el 1% para (el 20%) los más pobres2.
Estos informes subrayan el hecho de que muchas evoluciones se producen a la inversa
de lo que se podría desear. Más de la mitad de los países candidatos al desarrollo sin
ignorados por los inversionistas extranjeros; los precios de los productos que dichos
países pueden exportar se han derrumbado desde los años 1980; sus exportaciones
potenciales están gravadas por elevados derechos aduaneros; las agriculturas de los
países más avanzados están formidablemente subsidiadas; es aplastante el peso de la
deuda de los países menos desarrollados; etc. ¡Pero enfrente, en el corazón de la
sociedad de Estados Unidos donde las desigualdades y la exclusión se refuerzan sin
cesar3, se escucha el discurso triunfalista de la nueva economía ! Y fluyen los elogios de
los medios de información: crecimiento, riqueza... ¿Estamos acaso hundidos en un
mundo inerte, indiferente ante todas las disfunciones, incapaz de reaccionar?

Este libro tiene como objetivo determinar los orígenes y el contenido del nuevo curso
del capitalismo. La conclusión más general que se puede extraer del mismo tiene sin
embargo mucho que ver con el problema de la pobreza y de las desigualdades. Se trata
de algo trivial: si la amplitud de la miseria no provocó ninguna de las reacciones que
ingenuamente se habrían podido esperar, es porque las transformaciones económicas y
sociales de las últimas décadas no fueron motivadas y dirigidas por los intereses de las
grandes masas sino por los de minorías privilegiadas que, en efecto, mejoraron su
situación.

2 PNUD, ibid, Bruselas, De Boeck, 1999, pág.3.

3 Al recurrir al concepto de exclusión no hacemos referencia a un proceso extraño a la dinámica de la


acumulación del capital sino a las capas del ejército industrial de reserva que habitan en lo que Marx
llamaba "el infierno del pauperismo" (K.Marx, El capital, libro I, tomo 3, 1867, cap. 25, Ed. Siglo XXI,
México, primera edición en español 1975.
En cuanto uno se desplaza desde las masas hacia esas minorías el esquema analítico del
sentido común que va desde la aparición de las dificultades a la puesta en práctica de
soluciones recupera toda su pertinencia y el sistema, toda su aptitud para el cambio y las
evoluciones se tornan inteligibles. Sí: las transformaciones de los dos últimos decenios
fueron provocadas por la aparición de ciertos problemas. Mediante múltiples pruebas y
errores y teniendo en cuenta numerosas desviaciones propias de las acciones colectivas,
los ajustes operados tendieron efectivamente a resolver esas dificultades.

Para comprenderlo simplemente hay que precisar el marco analítico e identificar mejor
los actores. No es una humanidad en abstracto la que tomó conciencia de la situación
miserable de sus fracciones menos avanzadas o de la desesperación de los desocupados
y de los excluidos para tratar de remediarlas. Fueron minorías privilegiadas que
descubrieron los retrocesos que ellas habían sufrido y los peligros que sobre ellas se
cernían y utilizaron su posición aún dominante para actuar con todos los medios para
poner remedio a los primeros y apartar de sí los segundos. De ese modo, esos grupos no
contribuyeron en nada a la atenuación de la miseria, tanto en los países desarrollados
como en los de la periferia, pues eso nada les importa. Este juicio puede parecer
exagerado. A algunos les parecerá ridículo el hacer de los ricos, de las clases
dominantes, los malos. Sin embargo es así.

Por consiguiente esta investigación nos remite al centro, al corazón del mundo
capitalista, e incluso es posible afirmar que al centro de su centro. Las cosas se
enlazaron, según el resultado de las luchas, de los avances y retrocesos de las clases y
países dominados, en una relación de fuerzas constantemente reafirmada en la que los
buenos sentimientos no dirigen los comportamientos.

De este modo se plantean diversas preguntas. ¿Cuáles problemas originaron el cambio?


¿Cuál es la naturaleza de ese centro del centro? ¿Cuál es el contenido de los cambios
que se produjeron y cuáles fueron sus efectos?

La respuesta a la primera pregunta relativa a la identificación de los problemas que


fueron motores del cambio la encontramos en los ingresos de las clases dirigentes. Esta
respuesta es muy precisa y simple: en los años 1970 disminuyó sensiblemente la
rentabilidad del capital de los grandes países desarrollados. En esta proposición habría
que subrayar cada término. La naturaleza del acontecimiento: una baja de rentabilidad
del capital. ¿Dónde y cuándo?: en los países capitalistas más avanzados, en los años
1970. ¿Por qué fue tan importante ese fenómeno?: porque dirigió la acción de las clases
dominantes en las décadas siguientes. ¿Por qué es chocante?: porque la lucha contra la
desocupación, la exclusión y la miseria no aparecían en él, porque el desempleo fue, a
la inversa, utilizado instrumentalmente.

La respuesta a la segunda pregunta que se refiere a la naturaleza de ese centro del


centro del cual partió la iniciativa es: una fracción particular de las clases dominantes,
cuyos intereses financieros son preponderantes. En el curso de los años 1970 había visto
erosionarse su ingreso y su poder. Ella fue la gran animadora del cambio y también la
gran beneficiaria del mismo. Las proporciones que asumió ese restablecimiento son
difícilmente imaginables.

La tercera pregunta es sobre el contenido de los cambios. La mundialización y la


liberalización de los intercambios y movimientos de capitales son en efecto
componentes fundamentales. Pero no se debe considerarlas independientemente de la
reafirmación del poder de los poseedores del capital, que constituye el aspecto
principal. Esta reafirmación del poder y de los intereses del capital financiero se expresa
en la relación con los trabajadores, los administradores de las empresas, los
responsables de las políticas económicas y sociales en los gobiernos y las instituciones
públicas o paraestatales tanto nacionales como internacionales. Privilegiando la lucha
contra la inflación y el poder de los propietarios, el sector financiero puso como nuevo
centro de la actividad económica la rentabilidad del capital y la remuneración de los
acreedores y accionistas. El restablecimiento de ese poder utilizó los canales de la
mundialización, dándole, como al resto, rasgos específicos conformes con los intereses
de los propietarios de los medios de producción. Pero no hay que confundir el medio, la
mundialización, y el objetivo, el ingreso del sector financiero y su hegemonía. En
cuanto a los efectos de esas transformaciones, es posible resumirlos en tres palabras:
miseria, eficiencia y opulencia. Miseria perpetuada y agravada incluso en las metrópolis
capitalistas; eficiencia de los grandes grupos bajo la conducción del capital y según un
criterio no ambiguo, el de la maximización de la tasa de ganancia y la remuneración de
los propietarios; opulencia de las fracciones superiores de las clases dominantes.

Sería erróneo, por consiguiente, quedarse paralizado ante la complejidad de los


determinantes del cambio. La economía no está gobernada por fatalidades comparables
a la acción de los elementos naturales: está hecha por los hombres. Sería erróneo
subestimar el conjunto de constricciones en cuyo seno maniobran y que en cierta
medida escapan a su poder de decisión, pero las acciones colectivas responden, a su
manera, a motivaciones.

La partes segunda y tercera de este libro tienen como objetivo, partiendo de la


experiencia de los países capitalistas avanzados, ilustrar ese divorcio entre los
problemas más evidentes y las finalidades de quienes gobiernan las metamorfosis del
sistema. La segunda parte está primeramente dedicada a la crisis estructural de fines
del siglo XXº y a la desocupación: rendir cuentas de la crisis misma, explicar el
desempleo en el seno de ésta y explicar por qué Europa fue más afectada que Estados
Unidos. ¿La desocupación habría podido ser evitada? Por último ¿estamos viendo el
final del túnel y es posible hablar de una salida de la crisis? La tercera parte describe la
reacción del sector financiero ante la crisis: cómo sacó partido de ella, cómo consiguió
restablecer su posición, aumentar sus ingresos, reubicarse en una postura hegemónica
en el seno de un nuevo orden capitalista.
Capítulo 2
Crisis de la economía y órdenes sociales

Las economías capitalistas desarrolladas no están en su primera experiencia en materia


de mutaciones. Reconocer que los acontecimientos que vivimos –la crisis estructural
que comenzó en los años 1970, la afirmación de nuevas tendencias y la emergencia de
un orden social- no son nuevos, no es disminuir su importancia. La historia no se repite
jamás de modo idéntico pero todos los hechos históricos tienen precedentes. Los
desafíos actuales aparecen siempre como desmesurados a quienes hacen poco caso del
pasado.

No es casual el hecho de que las transformaciones contemporáneas del capitalismo


fueron consecuencia de una crisis estructural. Hay que ver en ello una ley general de la
evolución. Los períodos de grandes crisis tienen en común que traen aparejados grandes
cambios. Volvemos a encontrar aquí el viejo tema de la violencia partera de la historia;
las crisis comparten esta función con las guerras.

Para apreciar bien el significado de la última crisis estructural antes que a la de 1929
hay que retornar a la del fin del siglo XIXº. Los historiadores económicos concuerdan
generalmente en identificar una crisis de gran envergadura entre 1875 y 1893 en Europa
y sobre todo en Francia. Las opiniones divergen sobre la extensión geográfica del
fenómeno y sobre sus características pero el hecho mismo está firmemente establecido.
En la misma época, Estados Unidos conoció un período de gran inestabilidad, entre el
fin de la guerra de Secesión en 1865 y el fin del siglo. Esas crisis condujeron a una
transformación profunda del capitalismo en ese país. Las tensiones económicas,
sociales y políticas que se manifestaron en esa ocasión habían creado las condiciones
para una profunda transformación del orden capitalista anterior. El capitalismo posterior
a la crisis estructural del fin del siglo XIXº era muy diferente del anterior a la crisis.

Bastará con recordar que las finanzas modernas y las grandes firmas, que aún dominan
nuestras sociedades, es decir, toda la estructura social del capitalismo contemporáneo,
nacieron como consecuencia de esas perturbaciones. Un aspecto fundamental de esta
transformación fue la separación entre la propiedad del capital y la gestión del mismo.
El desarrollo de las grandes sociedades dio a luz una clase de accionistas, de acreedores
y de financieros, a cierta distancia del funcionamiento directo de las empresas. Apareció
un sistema complejo de instituciones financieras mientras los mecanismos monetarios y
financieros pasaban por una verdadera explosión. Nacían vastos estados mayores de
cuadros, secundados por empleados. También cambiaban radicalmente las condiciones
de trabajo del obrero en el taller. Tal como se ha descrito a menudo este proceso, el
productor directo se convertía cada vez más en un apéndice de la máquina.

Los marxistas, y en particular Lenin, percibieron la amplitud de lo que estaba en juego,


aunque la historia no les haya dado la razón en su anticipación de la destrucción radical
de la sociedad capitalista. Lo que estaba en discusión no era solamente el tamaño de las
empresas y de los monopolios sino también la capacidad del capitalismo de
revolucionar la técnica y la administración que comandan la eficiencia del sistema y,
por consiguiente, las posibilidades de establecer compromisos sociales – y es en ese
sentido que decidió la historia a pesar de la guerra imperialista.

Los choques sucesivos de la crisis de 1929 y de la Segunda Guerra mundial sacudieron


una vez más la marcha del capitalismo. Ellas precipitaron su curso y dieron a sus
cambios una nueva dimensión, la de las instituciones y políticas a las cuales dio su
nombre el economista y diplomático inglés John Maynard Keynes. Sin embargo se
exagera mucho el papel de éste si se le atribuyen el conjunto de los rasgos resultantes de
las tres décadas de prosperidad que siguieron a la Segunda Guerra mundial. Por otra
parte se sugirieron otras denominaciones, que no carecían de pertinencia, ni más ni
menos aproximativas, pero ahora fuera de moda, como tercera vía o economía mixta.

¿Qué estaba en juego y cuáles fueron los métodos de ese período de compromiso? Al
mismo tiempo que dejaba plena libertad a la iniciativa privada en materia de
inversiones y de gestión de las empresas, el Estado keynesiano intervenía en el control
de la actividad y del crecimiento por medio de diversas reglamentaciones y políticas
(sobre el crédito, la moneda y la vigilancia de las instituciones financieras) modulando
los gastos del Estado según fuese la situación de la economía y actuando así sobre la
demanda global y, por lo tanto, sobre la producción. Esta responsabilidad
macroeconómica del Estado tendía a un reconocimiento de hecho del derecho a
trabajar, y la desocupación duradera o sus formas disfrazadas entonces se consideraban
intolerables. La idea de la «participación en los frutos del crecimiento», o sea, de los
aumentos de salario, era algo adquirido. En todas partes el Estado participaba cada vez
más en la educación, la investigación y las políticas industriales, y a veces se hacía
directamente cargo de ciertos sectores de la economía. A eso hay que agregar que los
sistemas de protección social (salud, familia, jubilaciones, desocupación) se
desarrollaban. De esta manera se sobreponían tres elementos: (1) un amplio respeto a la
iniciativa privada, a las reglas fundamentales del juego capitalista; (2) la intervención
del Estado en el control de la situación macroeconómica, del crecimiento (lo cual
incluía ciertas limitaciones a la iniciativa privada en el campo financiero o en ciertas
industrias) y del progreso técnico; (3) garantías de empleo y en las condiciones de
trabajo, progreso del poder de compra y de la protección social.

No es posible sobrestimar el alcance de esos cambios consecutivos a las dos grandes


crisis. Detrás de las instituciones financieras y de las grandes empresas de comienzos
del siglo XXº, o detrás del estado keynesiano de la postguerra se esbozaba una profunda
mutación de las relaciones de producción capitalistas, de la propiedad de los medios de
producción, de su control en la gestión, así como del régimen salarial (pues la fuerza de
trabajo de los asalariados aparecía cada vez menos como una mercancía común). A esta
transformación de las relaciones de producción correspondían nuevas estructuras de
clase, y en particular el desarrollo de clases intermedias de cuadros y empleados,
rompiendo así la rigidez de la confrontación sin término medio entre los propietarios
capitalistas y los proletarios.

En el centro mismo de esos movimientos se encuentra la gran dialéctica de las fuerzas


productivas y de las relaciones de producción que era el fundamento de la teoría de la
historia de Marx. Los principios generales son conocidos: el progreso de las fuerzas
productivas y la metamorfosis de las relaciones de producción son interdependientes; a
cada sistema de relaciones de producción corresponde una estructura de clase; las
luchas de clase son la fuerza motriz de esta dinámica histórica; el Estado desempeña un
papel clave. Ese marco analítico permite explicar la sucesión de los modos de
producción pero también las diferentes fases que se esbozan en el seno de un mismo
modo de producción.

Una tesis central de este libro es que esa dinámica histórica sigue estando en marcha.
Los mecanismos que presidieron la transformación del capitalismo desde su nacimiento
– siempre activos a fines del siglo XIXº y en el curso de la primera mitad del XXº-
gobernaron igualmente la dinámica del capitalismo durante las últimas décadas del
siglo pasado. La problemática general, el marco analítico, deben seguir siendo iguales:
la crisis que comenzó en los años 1970 creó, nuevamente, las condiciones para grandes
transformaciones; nos introdujo gradualmente en un nuevo orden social; relaciones de
producción y estructuras de clase estaban en juego.

La crisis de los años 1970 se pareció desde muchos puntos de vista a la del fin del siglo
anterior. No se redujo a un incidente pasajero, como la recesión de 1974-1975 (que fue
atribuida un poco apresuradamente al primer choque petrolero); se trata de un fenómeno
profundo y duradero, de una crisis estructural cuyos primeros signos aparecieron en
Estados Unidos ya desde el fin de los años 1960. La lista de sus diversos componentes
es larga El crecimiento y el progreso técnico fueron ambos afectados; índices de
inflación récords se registraron en los países capitalistas avanzados durante los años
1970; los salarios entraron en un período de casi estancamiento; la tasa de ganancia se
derrumbó; y, sobre todo, el pleno empleo fue reemplazado por una gran ola de
desocupación.

Es en los efectos de esta crisis –la baja de la rentabilidad del capital y sus consecuencias
en los ingresos de las clases dirigentes– donde hay que buscar el motor de las
transformaciones.

En la primera década de la crisis, los ingresos de dichas clases bajaron fuertemente. Las
ganancias eran débiles y su distribución a los accionistas bajo la forma de dividendos
era reducida; la inflación desvalorizaba los créditos. Los responsables de las instancias
económicas públicas y los administradores de las empresas habían adquirido, en el
compromiso keynesiano, cierta autonomía con respecto a los propietarios capitalistas.
Frente a la crisis, habían aplicado políticas que se preocupaban por el crecimiento y el
empleo pero que efectivamente eran desfavorables a los ingresos financieros. Las clases
dirigentes reorientaron ese movimiento para su propia ventaja.

Uno de los elementos más estrepitosos de ese retorno a la ofensiva fue el golpe de1979,
la subida repentina de las tasas de interés con el objetivo de estrangular la inflación a
cualquier costo. Ese golpe provocó un movimiento en cascada que debía extenderse al
conjunto de la sociedad y de la economía, reordenándolas según ese nuevo orden social,
favorable al ingreso y al poder de las fracciones de las clases dominantes que encarnan
del modo más inmediato la propiedad capitalista. La extensión gradual de ese nuevo
orden al conjunto del planeta, por lo menos a los países donde las perspectivas de
ganancia aparecían suficientes, es fulgurante.
Es nuevo curso del capitalismo confirmó el cese del progreso de la condición de los
asalariados que había iniciado ya al comienzo de la crisis: la interrupción o la fuerte
disminución del crecimiento de los salarios, los intentos de desmantelamiento de la
protección social, el aumento de la precariedad, etc. Las grandes luchas que se
manifestaron frente a las primeras presiones (particularmente en el Reino Unido y en
Estados Unidos) fueron contenidas con la mayor determinación. Las estrategias
populares –tanto revolucionarias (en los países socialistas, en la extrema izquierda en
los países capitalistas o en los países de la periferia) como reformistas (las políticas de
izquierda: de recuperación, nacionalizaciones…)– habían perdido o estaban perdiendo
su credibilidad1.

¿Cómo caracterizar el orden social en el que nos introdujo la crisis de los años 1970? Y,
en primer lugar ¿cómo denominarlo? El término neoliberal ha impuesto
progresivamente su uso: la crisis nos hizo penetrar en una sociedad neoliberal.

¡Pero todo plantea problemas en el término neoliberalismo! Dejemos de lado en primer


lugar el hecho de que esa palabra es una falsa amiga para cualquier lector
estadounidense porque, en Estados Unidos, un liberal es un hombre o una mujer más
bien izquierdista. Al remitirnos a la noción de libertad, el término nos zambulle en las
ambigüedades de la Revolución francesa: la libertad, la igualdad, la fraternidad de los
sans-culottes por una parte y la libertad de comercio y de industria (de la contratación y
de los despidos, en particular) de los burgueses por otra parte. Esta libertad de los
negocios es, por supuesto, la que evocan los neoliberales.

En el siglo XVIIIº reivindicar esa libertad, la de comercio e industria, era atacar al


orden feudal anterior; actualmente, es atacar ciertas intervenciones del Estado, algunas
de sus prerrogativas que, según los neoliberales, van más allá de los sanos límites – o
sea de los que justifican el mantenimiento del orden y de las relaciones de producción, y
la promoción de los intereses de los poseyentes. Nuestros Estados, al salir del período
keynesiano, son todavía, en cierta medida, garantes de los compromisos de clase
anteriores y en esta medida son rechazados por los neoliberales. Pero esos Estados son
también los agentes de la profundización, en cada país, y de la difusión internacional,

1 Las tentativas más radicales, como las de América Latina, fueron desestabilizadas mediante acciones
directas de extrema violencia.
del orden neoliberal. Los Estados de los países más potentes imponen su ley (sus
mercancías, sus capitales y sus reglas) y simultáneamente impiden a los otros Estados
que les pongan obstáculos. Esta libertad es la del más fuerte.

El prefijo neo crea tantos problemas como el segundo elemento, liberal, que califica.
Hablar de un nuevo liberalismo presupone que existía otro anterior. ¿Cuál? Pero
dejaremos a los historiadores que resuelvan sus controversias en esta materia2

Se puede caracterizar de un modo muy general esta vuelta al poder como la de una clase
capitalista, lo que corresponde a la idea del ejercicio particularmente violento de la
propiedad de los medios de producción. Pero esta caracterización sigue siendo
demasiado general. Hay en el neoliberalismo una evidente componente financiera que
nos lleva al corazón de la relación capitalista, de las diferentes fracciones de las clases
dominantes, de los marcos internacionales mediante los cuales se ejerce este poder. En
el resto de este libro vamos a caracterizar esa configuración mediante la noción de
finanzas, que es más fácil de manejar que de definir (capítulo 23).

La oscilación neoliberal tuvo dos tipos de consecuencias. Por una parte, las finanzas
administraron la crisis conforme con su propio interés, lo que prolongó la duración de la
misma; por otra parte, esta extensión de la crisis en el tiempo permitió a las finanzas
incidir sobre el curso de la historia. Los dos elementos, gestión de la crisis e instalación
de una sociedad alternativa, están estrechamente ligados: la crisis creó las condiciones
para la destrucción del orden anterior.

¿Qué se debe entender por una “gestión de la crisis hecha según los intereses de un
grupo social particular”? La respuesta salta a la vista: tener dos pesos y dos medidas,
hacer de todo para preservar el propio ingreso, suscitarlo incluso por otros canales
cuando está erosionado en sus formas tradicionales – despreciando las consecuencias
para otros grupos sociales y otros países. Administrar la crisis en interés de las finanzas
significa ser indiferente a la desocupación, e incluso apostarle a sus efectos represivos
sobre las reivindicaciones salariales, sobre el nivel de la protección social y las
garantías de empleo– en la crisis y más allá de ésta. El intento de generalizar el orden
neoliberal en todo el mundo fue y sigue siendo devastador.

2 Ver, por ejemplo, la introducción a J. Weinstein, The Corporate Ideal in the Liberal State, 1900-1918,
Boston: Beacon Press, 1968.
2.1 - Las finanzas
El término finanzas nos remite a un conjunto de agentes con intereses bastante
convergentes y fácilmente identificables, sobre todo en el neoliberalismo. Por eso lo
utilizamos. En lugar de dominación de las finanzas
En el neoliberalismo, se podría hablar de dominación financiera, pero esta expresión
ocultaría la realidad de clase.
Tal como lo utilizamos, el término finanzas no es sinónimo de capitalistas porque
abarca tanto instituciones (el sistema financiero: bancos de depósito y de negocios,
fondos de pensión, es decir, de jubilaciones, seguros…) como individuos, los
capitalistas propiamente dichos –o una fracción de los mismos pues algunos capitalistas
son más financieros que otros. La referencia simultánea a instituciones –que esconden
obviamente individuos- y a individuos crea evidentemente un problema. Cada uno de
los términos, instituciones financieras y capitalistas nos remite a realidades que tienen
múltiples facetas.
¿Cuáles son las dificultades inherentes a la noción de instituciones financieras? Una de
ellas es, por ejemplo, que las grandes empresas llamadas no financieras participan
también en actividades financieras. Por otra parte, las instituciones financieras poseen
status variados. No es posible identificar, por ejemplo, un banco central, aunque sea
neoliberal, un banco comercial que pertenece a accionistas tradicionales y un fondo de
pensiones estadounidense (que no es una sociedad por acciones). A pesar de ciertas
contradicciones (que igualmente hay que tratar) sus intereses son en gran medida
comunes, lo que nos lleva a reagruparlos en los análisis generales.
La definición de capitalista y sobre todo de capitalista financiero tiene también sus
ambigüedades. Hay entre ellos pequeños y grandes. El pequeño accionista o el patrón
de una PYME (pequeña y media industria) no caben en las finanzas. El calificativo
financiero nos remite a diversas oposiciones que hacen entrar en juego a otras
fracciones de las clases dominantes, en particular los administradores de máxima
jerarquía o capitalistas que aún intervienen en la gestión de una firma no financiera de
la cual son en buena medida propietarios.
A esas dificultades se agrega que el patrimonio y el poder de las grandes familias
capitalistas descansan generalmente sobre varios pilares: la posesión de un patrimonio
fundiario, inmobiliario, en acciones, obligaciones y otros títulos, la implicación directa
en empresas todavía familiares, la ocupación depuestos de alta administración o de
sinecura en las empresas o los consejos de administración y los aparatos estatales. La
emergencia del orden neoliberal corresponde a la reafirmación del poder de esas
familias en tanto que propietarios capitalistas.
Estos problemas no tienen nada de nuevo. Marx, en el Libro III del Capital, definió el
«capital de préstamo» que reúne al prestamista en sentido estricto y al accionista. En su
análisis de los grandes sectores que componían las clases dominantes en el siglo XIXº,
oponía los financieros a los terratenientes y a los industriales. La aparición, al final del
siglo XIXº, de las finanzas modernas ligadas a las grandes sociedades que entonces
nacían(a), dio origen al concepto de capital financiero, en el sentido de una relación
estrecha y jerarquizada entre el capital industrial y el capital bancario, según un
esquema atribuido a Hilferding(b).
Algunos sociólogos estadounidenses trataron de identificar entre los capitalistas
(poseedores de acciones y miembros de diversos consejos de administración) en la
sociedad estadounidense de la postguerra, una fracción particular, los capitalistas
financieros, cuya propiedad y poder abarcan simultáneamente las sociedades financieras
y las no financieras(c). Los capitalistas de este subgrupo pertenecen a las mayores
familias de las clases dirigentes, la cumbre de la pirámide capitalista. Esos estudios
muestran, al mismo tiempo, que otros capitalistas, que están muy lejos de ser pequeños,
no pertenecen al capital financiero considerado en ese sentido. Para esos capitalistas, la
dicotomía entre finanzas, por una parte, e industria, comercio y servicios, por la otra,
sigue siendo pertinente.
Por lo que conocemos, aún queda por hacer el análisis de las tensiones y alianzas entre
esas diferentes fracciones de las clases dirigentes, que presidieron el surgimiento del
neoliberalismo.
«Incidir en el curso de la historia en su propio interés» significa, para las finanzas, crear
los marcos institucionales de su poder, el de los propietarios sobre la tropa de
administradores; es reforzar su alianza, su fusión, con las élites gestionarias; es romper
las reglamentaciones que limitan los márgenes de maniobra del mundo de los negocios
en materia de contratación y de despidos, de fusiones…; es privar de sus medios al
Estado garante de las antiguas alianzas sociales; es colocar a los bancos centrales al
servicio exclusivo de la estabilidad de los precios y de la protección del patrimonio del
acreedor; es hacer de la jubilación y de la protección social un fructuoso campo de
actividad en fondos de pensiones o sociedades aseguradoras privadas (sobre todo en el
campo de la salud); es romper la solidaridad de los asalariados en beneficio de una
pretendida asociación de los asalariados con la propiedad (el todos capitalistas); es
crear un confortable colchón de desocupados y excluidos unidos por pasarelas sutiles;
es controlar la dinámica del costo de la mano de obra. Algunas de esas conquistas de las
finanzas a costa de los trabajadores son designadas ahora con la graciosa palabra
flexibilidad: delgadez y aptitud para la adaptación.

Ciertamente existen riesgos políticos pero no se accede al mejor de los mundos


capitalistas sin gastar algo para el mantenimiento del orden, en cada país y en el plano
internacional.

Las finanzas utilizan igualmente la crisis en los planos ideológico y político para poner
en órbita un tipo de sociedad a su imagen y conforme con sus intereses. Presentándose
como salvadoras, como la única fuerza que puede sacar al capitalismo del atolladero,
manipulan la opinión con un cinismo particularmente notable pues en la gestión misma
de la crisis ellas primeramente aseguraron la preservación de sus propios intereses, sin
importarles la prolongación de la crisis y del desempleo, y con gran facilidad porque
sus adversarios están desalentados y mudos.
El conjunto de las acciones de las finanzas nos es presentado así como si fuese una
terapia. Habría identidad entre la emergencia de la sociedad neoliberal y la salida de la
crisis. La prueba sería que Estados Unidos, más neoliberales que la mayor parte de los
países europeos, salen más rápido de la crisis y lo hacen brillantemente. Los efectos
secundarios del tratamiento serían provisorios y correspondientes a un período de
transición.

Queda evidentemente abierta de par en par la cuestión de la posibilidad de otra vía. El


análisis que realizamos en este libro permite encarar esta cuestión desde un doble punto
de vista: técnico y político. En un plan relativamente técnico, el estudio de la
desocupación conduce a la firme conclusión –que algunos considerarán sorprendente si
no provocadora- de que la ola de desempleo que conocieron nuestras economías
dependió de poca cosa. Un curso ligeramente diferente de las principales variables
económicas podía cambiar profundamente la situación del empleo, lo que pone
directamente en cuestión las políticas económicas. La inflación era fuerte e intolerable
para los financieros; la desocupación y el desempleo lo eran para otras categorías
sociales. Se ha optado de un modo para nada ambiguo.

¿Por qué el antiguo compromiso demostró que era incapaz de enfrentar la crisis?
¿Murió a causa de las debilidades intrínsecas que lo minaban o por el vigor de las
finanzas? ¿Esos dos elementos combinaron sus efectos: la fragilidad del dispositivo
keynesiano frente a la crisis y la recuperación de su agresividad por las finanzas? ¿Por
qué estructuras económicas y sociales, como las de Europa y Japón, tan alejadas del
modelo estadounidense, cedieron en gran medida a la expansión neoliberal? ¿Cómo fue
organizada esta reconquista del poder por las finanzas? Todas estas preguntas son
primordiales porque es en ese nivel de análisis, el de las luchas políticas, donde hay que
buscar los principales determinantes de las evoluciones observadas. Si el primer punto
de vista, más técnico, aporta claramente argumentos para la contingencia de esas
evoluciones, el punto de vista político, el de la confrontación de las fuerzas sociales, es
evidentemente mucho más difícil en su tratamiento. Se puede sin embargo afirmar que
la debilidad de las luchas populares desempeñó en este plano un papel central.

La historia, brevemente invocada en este capítulo, nos puede enseñar mucho. Sus
lecciones serán el centro de las dos últimas partes de este libro. La cuarta parte la utiliza
primeramente en la discusión de un eventual fin de la crisis y de las amenazas actuales
de crisis. ¿Salimos de la crisis de los años 1970 como de la del fin del siglo XIXº?
¿Hasta dónde llevar entonces la comparación? ¿Esta salida de la crisis plantea la
amenaza de otra crisis, como la de1929, que siguió a la recuperación de comienzos del
siglo pasado? Además, ¿qué nos enseñan las políticas de los treinta años que siguieron
la Segunda Guerra mundial respecto a las políticas alternativas? ¿Es posible prolongar
los esquemas? La última parte amplía aún más esta perspectiva histórica. ¿Cuál fue el
aporte de la teoría y de las prácticas keynesianas? En otras palabras, ¿es posible
concebir un capitalismo en el que no sean hegemónicas las finanzas? Por último, ¿cuál
mirada sobre la dinámica histórica del capitalismo, sobre sus transformaciones
contemporáneas, nos permite el análisis marxista? ¿Cuáles han sido las mutaciones de
las relaciones de producción? ¿Qué nuevas estructuras de clase han surgido?

El contraste entre esta segunda parte (así como la tercera) y la precedente es grande, por
su contenido y por sus métodos. El capítulo 2 nos dejó frente a la imagen de las
finanzas triunfantes. Ahora debemos aprehender otra faz de la realidad, más severa, la
de la crisis y la desocupación. Abandonando los grandes frescos históricos nos vamos a
dedicar al análisis de los mecanismos, de las relaciones entre las variables que
caracterizan la técnica, la distribución, el crecimiento y el empleo. Si el estudio es más
árido, lo que está en juego es más importante. ¿Cuál fue el origen de la crisis estructural
cuyas primeras manifestaciones se pueden situar en los años 1970? ¿Es posible
establecer un diagnóstico único que pueda definir la evolución de las economías
europeas y de Estados Unidos?

Los primeros capítulos de esta parte presentan un esquema general, común para Europa
y para Estados Unidos, centrado sobre la caída de la rentabilidad del capital en los años
1970. Pero el mismo se prolonga con un análisis comparativo en el que desempeña un
papel central el retraso de las economías europeas con respecto a la economía
estadounidense al salir de la Segunda Guerra mundial y la recuperación que ellas
lograron. La inteligibilidad es sólo uno de los resortes del análisis: esa mirada quiere ser
desmistificadora. La importancia de la desocupación en la Unión Europea y su
permanencia reflejan en efecto diferencias estructurales, pero no las que destaca la
propaganda neoliberal.

Este análisis de la crisis y del desempleo termina con dos preguntas. ¿La gran ola de
desempleo de los años 1970 y 1980 era inevitable? ¿Estamos saliendo de la crisis
estructural? Se aportan algunos primeros elementos para la respuesta que el estudio de
los procesos monetarios y financieros permitirá ulteriormente completar. El aparato
analítico de esta segunda parte que hace entrar en escena las grandes tendencias de la
técnica y de la distribución, es fundamental en el sentido etimológico y fuerte de este
término, para también es limitado. ¿Es necesario acaso remitirse a Marx para ver en él
un punto de partida obligado?
Capítulo 3
La crisis estructural de los años 1970 y 1980

En los últimos años hubo una crisis en los países capitalistas desarrollados. Uno de los
aspectos más evidentes, sobre todo en Europa, fue el aumento de la desocupación. Pero
además del desempleo, esta crisis revistió la forma de un conjunto de desarreglos: la
pérdida de velocidad del crecimiento y del progreso técnico, la multiplicación de los
recalentamientos y recesiones, la aceleración del curso inflacionario, las crisis
monetarias y financieras. Y esta lista no es limitativa. La multiplicidad de esas
dimensiones de la crisis es la expresión de su carácter estructural, como gran crisis.

Esta crisis estructural evidentemente no pasó desapercibida. Aunque cada uno insiste en
un acontecimiento particular, localizado en el tiempo, todos deben concordar en que
algo entonces se descompuso. En Estados Unidos la degradación de la economía
generalmente es fijada a fines de los años 1960, cuando la primera recesión en la que la
disminución de la actividad se vio acompañada por el mantenimiento de la inflación (lo
que dio origen a la palabra stagflation). En Europa, lo más común es situar la ruptura en
la recesión de 1974-75 que coincidió con el alza del precio del petróleo. «Antes del
choque petrolero», «después del choque petrolero» son fórmulas centrales en muchos
análisis sobre la entrada de Europa en la crisis, cualquiera sea su inspiración. Pero ese
choque jamás fue considerado plenamente suficiente para explicar una crisis duradera y
de múltiples facetas. En cuanto a su fin eventual, todo depende de cuál indicador se
observa, si la ocupación o la bolsa, por ejemplo.

En el análisis de esta crisis hay que distinguir cuidadosamente un factor


desencadenante, que explica el carácter repentino de algunos movimientos, y un
deterioro más profundo de la situación, que resulta de la conjugación de evoluciones
subyacentes: las tendencias históricas de las grandes variables que describen la técnica
y la distribución (productividad del trabajo y del capital, salario real y tasa de ganancia).
La inflexión del curso de esas variables constituye el centro de este capítulo y del
siguiente: ¿cuál es la naturaleza de ese cambio desfavorable –que comparten Estados
Unidos y Europa- que, con un nivel de generalidad bastante alto, permite oponer los
años 1970 y 1980 a las dos décadas anteriores?
Es difícil orientarse en la complejidad de esos procesos. El juego de las causas y los
efectos se disuelve rápidamente en el de las interdependencias. Sin embargo emerge
una idea, la de la importancia de la rentabilidad del capital que se mide por la tasa de
ganancia. Esta es la relación entre los beneficios logrados en un año comparados con el
capital invertido; ella indica en qué medida se valoriza el capital (cuadro 3.1). La tasa
de ganancia no resume todo, no es la causa original de todas las cosas, pero ocupa una
posición clave en el análisis. Numerosos aspectos de la crisis fueron determinados por
la debilidad de la tasa de ganancia. La tesis central de este capítulo en lo que respecta a
la explicación de la crisis estructural del fin del siglo XXº e indirectamente la de la
desocupación es que esa crisis siguió una disminución de la tasa de ganancia desde los
años 1960, que sólo se interrumpió durante los años 1980.

La realidad de la reducción de la tasa de ganancia ha sido bien demostrada


empíricamente. La figura 3.1 muestra las tasas de ganancia en Europa (limitada a los
tres países principales, Alemania, Francia y el Reino Unido1) y en Estados Unidos, en
un período de casi 40 años (desde 1960 hasta fines de los años 1990)2. Esta medición no
tiene en cuenta el peso de los impuestos ni el de los intereses (que analizaremos en la
tercera parte). Es notable el paralelismo de las evoluciones. Desde los años 1960 hasta
comienzos de los 1980 la baja es muy pronunciada. Desde esta última fecha se ve

1 El carácter limitado de los datos nos obliga a tener una visión de Europa tan restrictiva, así como nos
fuerza a interrumpir la medición en 1996. La producción de esos tres países representaba, en 1995, 70%
de la de Estados Unidos, de los cuales 33.5 % para Alemania, 21.2% para Francia y 15.3% para el Reino
Unido.

2 En el anexo 2 damos las fuentes y los cálculos. Hemos dedicado numerosos trabajos al análisis de la
baja de las tasas de ganancia (anexo 1). Ver igualmente F. Moseley, The Falling Rate of Profit in the
Postwar United States Economy, Nueva York: St.Martin’s Press, 1992, y ¨The Rate of Profit and the
Future of Capitalism¨, Review of Radical Political Economics 29 (1997) págs. 23-41; A.Shaikh, ¨The
Falling Rate of Profit as the Cause of Long Waves: Theory and Empirical Evidence¨, en A. Kleinknecht,
E. Mandel, I. Wallerstein (comp.), New Findings in Long Wave Research, Londres: Mcmillan Press,
1992, págs 174-195; E.Wolf, ¨Structural Change and the Movement of the Rate of Profit in the USA¨ en
F.Moseley y E.Wolf (comp.), International Perspectives on Profitability and Accumulation, Aldershot:
Edward Elgar, 1992, págs. 93-121; R. Brenner, ¨The Economics of Global Turbulence¨, New Left Review,
229 (1998), págs. 1-264; M.Husson, ¨Après l’age d’or: sur Le Troisième age du capitalisme¨en G.Achcar
(comp.), Le marxisme d’Ernest Mandel, París: Presses Universitaires de France, 1999, págs. 49-78.
igualmente aparecer una tendencia alcista. A fines de los años 1990 se alcanzaron
nuevamente los niveles de 1960.

El perfil del descenso de la tasa de ganancia no fue exactamente el mismo en Europa y


en Estados Unidos. La disminución fue muy regular en Europa, a pesar de cierta ruptura
al comienzo de los años 1970. El nivel de la tasa de ganancias fue estimulado por la
fuerte actividad y culminó en 1973, justo antes del choque petrolero. Esa época era la
de las políticas keynesianas de sostén. La caída fue entonces brutal, lo cual explica que,
a pesar del carácter más antiguo de la tendencia, se hayan hecho tantas referencias al
primer choque petrolero de 1973. Esta ruptura fue menos fuerte en Estados Unidos. La
diferencia más notable se refiere al pico alcanzado en 1965 en ese país. Los años 1960
estuvieron marcados en Estados Unidos por la muy vigorosa recuperación después de la
recesión de 1960 y después por los gastos relacionados con la guerra de Vietnam. En
Estados Unidos, como en Europa, esos acontecimientos permitieron dejar de lado
transitoriamente los efectos de la baja de la tasa de ganancia. Como veremos, a esas
políticas se agregó un aligeramiento del peso de los intereses debido a la inflación. Pero
la entrada en la crisis sólo fue diferida. Esas políticas no podían remediar de modo
duradero la caída de la tasa de ganancia de la cual, por otra parte, no se identificaban
claramente ni la existencia ni su origen. Para designar el plazo de gracia que así
tuvieron las economías hablamos de moratoria keynesiana (e inflacionaria) subrayando
su necesaria limitación temporal y su relación con políticas de determinadas
inspiraciones.

La referencia a la baja de la tasa de ganancia sin embargo no basta para terminar con el
análisis de la crisis pues esta disminución tiene a su vez orígenes que hay que explicar.
Haciendo provisoriamente abstracción de ciertas retroacciones se puede decir que la
tasa de ganancia permite separar las causas y los efectos, lo cual es una clarificación
muy útil:

Causas de la caída de la tasa de ganancia → Baja de la de la tasa de ganancia → La crisis como efecto

Este capítulo sólo discute los efectos de la baja de la tasa de beneficio y no sus causas
(la segunda flecha del esquema, no la primera). La discusión incluso se limita a algunos
de aquéllos: la pérdida de velocidad de la acumulación de capital y la desocupación.
3.1- La tasa de ganancia.
Productividad del trabajo y del capital, tasa salarial

La tasa de ganancia es el indicador de la rentabilidad del capital. Relaciona la masa de


los beneficios realizados en un período dado, un año, con la suma total de los fondos
invertidos en una empresa, un sector o el conjunto de la economía. Su determinación es
un proceso delicado, tanto si se trata de los beneficios como de la suma de capital
invertido. Las ganancias se calculan restando del total de los negocios todos los gastos
realizados o comprometidos (materias primas, amortizaciones, servicios y salarios…)
pero pueden entenderse de diferentes maneras, según se deduzcan o no los intereses
pagados, los impuestos…Por consiguiente hay que precisar las definiciones: ganancias
antes o después del pago de los intereses, de los impuestos… Aún más difícil es medir
la masa total de los fondos empleados pues la misma se formó con el correr de los años,
durante la vida de la empresa. En un momento dado esas inversiones se materializan en
la forma de diferentes tipos de activos, capital fijo –edificios, máquinas (en el sentido
amplio, incluyendo vehículos, computadoras…)– stocks de materias primas o de
productos aún no vendidos, activos financieros, liquidez, sin olvidar las masas de
deudas que las empresas contrajeron, que reducen su patrimonio.
No está de más recordar que la rentabilidad de la actividad capitalista no se mide por la
parte de las ganancias (por oposición a las de los salarios) en el ingreso total resultante
de una actividad. Lo que interesa a los capitalistas no es saber si para tener una
ganancia de un millón de euros hay que pagar uno o diez millones en salarios sino cuál
suma total de capital hay que invertir para lograr tal beneficio. Es fácil comprender la
importancia de esta cuestión de la rentabilidad en la apreciación de si un negocio es
fructífero. En cuanto a la tasa de interés, mide la remuneración de un préstamo y no la
de la actividad productiva o comercial.
La base de la determinación de la tasa de ganancia está en la técnica y el salario.
Además de la tasa de ganancia, le damos pues una importancia particular a lo que
llamamos las grandes variables: las dos productividades, las del trabajo y del capital(a),
y la tasa salarial, en una definición amplia que incluye todos los costos relacionados con
el empleo (las cargas sociales). Esas tres variables permiten calcular la tasa de beneficio
sobre el capital fijo, en una primera definición que hace abstracción del pago de los
intereses y de los impuestos:
Tasa de ganancia = Ganancias / Capital fijo
= Productividad del trabajo * Parte de los beneficios
Parte de los beneficios = 1- Tasa de salario real/ Productividad del trabajo
___________
(a) Respectivamente, la relación de la producción con un indicador del empleo (por ejemplo, el número
de horas trabajadas) o una medición del capital (en general, el stock del capital fijo). La noción de
productividad del capital no subentiende que el capital cree valor en el sentido de la teoría marxista del
valor. Se trata de una simple relación
Figura 3.1 Tasas de ganancia (%): Europa (− · −) y Estados Unidos (―)

Europa significa tres países: Alemania, Francia y el Reino Unido. La unidad de análisis es el conjunto de
las empresas. La tasa de ganancia es una medida relaciona de modo amplio las ganancias (la producción
menos el costo del trabajo) con el stock de capital fijo, neto sin la amortización (cuadro 3.1). Los
beneficios, por consiguiente, aún contienen los impuestos, los intereses y los dividendos.

Figura 3.2 Tasas de acumulación (%): Europa (− · −) y Estados Unidos (―)

La unidad de análisis es la misma que en la figura anterior. La tasa de acumulación es la tasa de


crecimiento del stock neto de capital fijo. La serie fue algo alisada para hacer abstracción de las
fluctuaciones de corto plazo.
La relación general entre la tasa de ganancia y la crisis se puede resumir con una idea
simple: la tasa de ganancia es el motor de la producción capitalista y cuando es baja o
cae las empresas están en dificultades, lo que perturba el funcionamiento general de la
economía (cuadro 3.2). Esta tesis era ya central en el análisis de Marx en el Capital.

La economía puede adaptarse en cierta medida a una rentabilidad que ha disminuido


pero esta adaptación es delicada y toma tiempo. Las empresas deben aprender a actuar
diversamente en condiciones más difíciles; deben administrar mejor su capital líquido y
refinanciarse; es necesario, por otra parte, modificar el funcionamiento del sistema
financiero (la recolección de los fondos, su remuneración) y aplicar las políticas
macroeconómicas que puedan contrarrestar esas dificultades o la lentitud de la
acumulación. Esos ajustes son posibles, pero no son automáticos.

Queda entonces por establecer el lazo que existe entre la crisis y el desempleo. A este
punto se le puede dar una respuesta muy neta: la causa principal de la ola de
desocupación que se formó entre 1975 y 1985, fue la debilidad de la inversión, la
insuficiencia de la acumulación de capital:

Baja la tasa de ganancia → Reducción de la acumulación → Desocupación

En cuanto a la técnica, la crisis estuvo acompañada por una reducción del ritmo del
progreso técnico el cual fue – en su efecto directo, es decir de otro modo que por medio
de la tasa de ganancia que trataremos ulteriormente- favorable al empleo: un progreso
técnico más lento significa menos ahorro de mano de obra y por lo tanto,
comparativamente, más puestos de trabajo.

La baja de la tasa de ganancia que hemos descrito en la figura 3.1 fue acompañada por
una disminución de la tasa de acumulación. La figura 3.23. Esta baja contribuyó a la
reducción de la tasa de crecimiento del empleo. El cuadro siguiente da el valor medio
de las tasas de ganancia, de acumulación y de desempleo en Estados Unidos y en los
tres países europeos escogidos, en dos subperíodos de diez años, antes y después de
1974.

3 Todas las tasas de crecimiento están calculadas a partir de variables en volumen (es decir, corregidas
por el aumento de los precios).
3.2- Las consecuencia de una baja de la rentabilidad

La debilidad de la rentabilidad de las empresas las coloca ante dificultades de tesorería,


una tensión sobre su liquidez, problemas de reembolso y de financiamiento, que
implican una gestión más rigurosa, particularmente en sus decisiones de invertir y
producir, que vamos a considerar por separado.
Los niveles de rentabilidad se reflejan en los ritmos de la inversión y en las tasas de
acumulación del capital. Los beneficios hacen que la inversión sea más atractiva; las
empresas lo financian directamente u obtienen condiciones más favorables al emitir
acciones o en los préstamos; la insuficiencia de la tasa de ganancia, por el contrario,
frena simétricamente la inversión. La reducción del ritmo de la inversión se traduce en
la del crecimiento de la producción y del empleo, que son dos aspectos esenciales de la
crisis,
Una recesión se analiza como una reducción acumulativa de la producción. Las bajas de
la producción y de la demanda se encadenan y se causan mutuamente. Menos
producción significa menos compras de bienes de producción y menos pagos de
salarios, reducciones que hacen que la demanda disminuya y por consiguiente conducen
a las empresas a bajar su producción… La intensidad de una recesión es función de la
de las reacciones de las empresas, y en particular de su sensibilidad ante la dificultad de
vender, y es aquí donde el efecto de la rentabilidad se hace particularmente sentir a
corto plazo. El hecho de continuar produciendo demasiado cuando la empresa vende
poco y aumentan las existencias de mercancías no vendidas, conduce a seguir sacando
dinero de la tesorería sin que la misma se reconstituya suficientemente por los ingresos
resultantes de las ventas. De este modo la baja y la debilidad de la rentabilidad de las
empresas conducen a éstas a ajustar vigorosamente la producción según la demanda
repercutiendo sobre la producción las dificultades de venta. Según mecanismos bastante
intuitivos esos comportamientos crean, cuando se generalizan en la economía, una
creciente inestabilidad: los choques adquieren características acumulativas. Tales
encadenamientos explican la acentuación de las fluctuaciones coyunturales en la crisis y
particularmente la multiplicación y la profundización de las recesiones.

Cuadro 3.2

(%) Estados Unidos Europa

65-74 75-84 65-74 75-84

Tasa de ganancia 19.7 14.8 18.1 13.8

Tasa de acumulación 3.8 3.0 4.8 2.3

Tasa de desempleo 4.5 7.6 1.8 6.1

La baja de la tasa de ganancia trae aparejada la disminución del ritmo de acumulación y el


aumento del desempleo
La disminución de la acumulación y la caída de la tasa de ganancia fueron simultáneas.
El mínimo de la tasa de ganancia se registró a comienzos de los años 1980. La
recuperación de la acumulación fue más tardía, más rápida pero efímera en Europa y
sensiblemente postergada en Estados Unidos.

La lentitud de la acumulación es, en efecto, una explicación común y bastante intuitiva


de la desocupación. El crecimiento económico va acompañado por el del empleo. La
pérdida de ritmo del crecimiento del capital se acompaña pues con la reducción del
crecimiento de la población ocupada en la producción. Desde cerca de la mitad de los
años 1970 el crecimiento económico es más lento; ya no genera un flujo suficiente de
empleos que correspondan a la población en condiciones de trabajar; esta insuficiencia
hizo aumentar la desocupación. Aunque otras variables complican esas relaciones, la
acumulación y el crecimiento son centrales en lo que se refiere al problema del empleo.

La duración considerable de la crisis hizo renacer, hace unos diez años, tesis
estagnacionistas que hoy pasaron de moda debido a la recuperación del crecimiento
durante los años 1990: la lentitud del crecimiento fue interpretada entonces como la
característica de una nueva era en la que la demanda dejaba de crecer como lo hacía
anteriormente. La humanidad, por lo menos una minoría privilegiada, se había
emborrachado durante demasiado tiempo con el crecimiento y la abundancia hasta
llegar a la saturación de sus necesidades… ¡Se estaba ante el fin del crecimiento de la
demanda y por lo tanto el fin del aumento del empleo! Nos encontramos aquí con otro
tema, igualmente popular hace algunos años, el del fin del trabajo debido a los excesos
del progreso técnico. Los dos próximos capítulos, que tratan las relaciones entre
desocupación y progreso técnico, refutan ambas tesis.

Esta primera investigación termina pues afirmando un diagnóstico: la centralidad de la


tasa de ganancia en la explicación de la crisis, de la pérdida de ritmo de la
acumulación y del ascenso del desempleo. Otras variables (referentes a la técnica, el
crecimiento o la inflación) confirman esos rasgos comunes: la crisis estructural afectó a
Europa ya Estados Unidos de modo similar y las mismas causas tuvieron los mismos
efectos.

Como hemos observado, la tasa de ganancia llegó a su mínimo a comienzos de los años
1980 y desde entonces aumenta. Este capítulo termina pues con una comprobación
paradójica: la acumulación disminuyó con la caída de la tasa de ganancia pero la
tendencia más reciente al aumento de ésta no está acompañada por una recuperación
correspondiente de la acumulación del capital, a pesar de la nueva fluctuación alcista de
la tasa reacumulación a fines de los años 1990. Aquí nos topamos implícitamente con
las relaciones financieras: sobre esto volveremos4.

4 Capítulo 9, El choque de las tasas de interés. El peso de los dividendos.


Capítulo 4
¿Aceleración o disminución del ritmo del progreso
técnico?

¿Qué lugar debemos atribuirle al progreso técnico en la explicación del desempleo? La


cuestión merece un examen cuidadoso. En primer lugar, el aumento de la desocupación
se imputa a menudo a la aceleración del progreso técnico. Hay que decirlo sin ambages:
esta explicación es falsa. Pero eso no significa que el progreso técnico y el cambio de
sus ritmos no sean centrales en el análisis de la crisis y del desempleo: lo son, pero de
otro modo. La crisis no apareció ni se formó una ola de desocupación porque se aceleró
el progreso técnico sino que eso se produjo porque algo se descompuso en el curso de
este último. Queda por precisar qué.

El razonamiento que convierte a la aceleración del progreso técnico en responsable del


desempleo es simple: la mecanización torna superflua la mano de obra y entonces se
prescinde de los trabajadores. Este análisis, que se une a otras preocupaciones, sobre
todo ambientales, se integra bien en un cuestionamiento general del progreso: sería una
de sus consecuencias dañosas.

Los hechos no apoyan esta interpretación. En ningún caso se podría hablar de


aceleración. Por el contrario, los ritmos del progreso técnico se redujeron. No hay duda
de que la producción está cada vez más mecanizada y que, comparativamente, requiere
cada vez menos trabajo vivo. Sin embargo, la rapidez de esos progresos no deja de
disminuir desde mediados de los años 1960.Lo dijimos en el capítulo anterior, la ola de
desempleo tuvo otras causas: la lentitud del crecimiento económico – lentitud del
aumento de la producción y lentitud de la acumulación del capital.

Un indicador simple del progreso técnico es el progreso de la productividad del trabajo.


Esta variable mide la evolución de la producción realizada en promedio por un
trabajador en una hora. En los hermosos años 1960, en los que prevalecía casi el pleno
empleo, los avances de la productividad del trabajo eran comparativamente rápidos; los
años de la desocupación estructural fueron, inversamente, años de progreso lento: todos
los años la producción ahorraba mano de obra pero a un ritmo que disminuía
constantemente. Lejos de oponerlos, esas observaciones asocian por lo tanto el pleno
empleo con el vigor del progreso técnico y no un progreso técnico mayor y la
desocupación.

(%) Estados Unidos Europa

65-74 75-84 65-74 75-84

Tasa de crecimiento de la productividad del trabajo 2.1 0.9 4.9 2.9

Tasa de desempleo 4.5 7.6 1.8 6.1

No es la aceleración del cambio técnico lo que explica el aumento de la desocupación.

Esta comprobación puede ser considerada sorprendente pero también tiene algo
intuitivo. La rapidez del progreso técnico es un signo de la salud de la economía y de su
dinamismo: lo mismo vale para el pleno empleo. De un modo trivial: cuando el
progreso técnico marcha bien, la economía marcha bien5.

La disminución del ritmo de crecimiento del progreso técnico es un fenómeno muy


conocido por los especialistas y que originó una vasta controversia. La emoción que
provocó fue más fuerte en Estados Unidos que en Europa porque planteaba de modo
agudo el problema de la preeminencia estadounidense, en particular respecto a Japón,
que mantuvo durante mucho tiempo ritmos de progreso mucho más elevados.

La figura 4.1 expresa el curso de la productividad del trabajo desde la Segunda Guerra
mundial para Europa y Estados Unidos. El aplastamiento de la curva a lo largo de los
años traduce la caída de la tasa de crecimiento de esta variable. La disminución del
ritmo de progreso general es muy evidente. En Estados Unidos, en el período 1946-
1970, la tasa anual media de crecimiento de la productividad horaria del trabajo fue
3.3%. En ninguna de las décadas siguientes superó el 1.5%.

5 Es innecesario decir que aquí no discutimos las consecuencias de esos progresos sobre los modos de
vida o el ambiente.
Figura 4.1 Productividad del trabajo (dólares de 1990 por hora): Europa (− · −) y
Estados Unidos (―)

Alemania, Francia y Reino Unido (conjunto de las empresas).La productividad del trabajo es el cociente
de la producción, corregido descontando la inflación, por el número de horas trabajadas. Esta figura es la
primera que utiliza una escala logarítmica: la inclinación de las curvas es proporcional a la tasa de
crecimiento de las variables. Las fluctuaciones recurrentes (pequeñas en la figura) son los efectos de los
aumentos repentinos o de la reducción de la actividad.

¿Es posible observar una reciente recuperación del crecimiento de la productividad del
trabajo? En los últimos cinco años del siglo pasado la tasa de crecimiento media de la
productividad del trabajo llegó, en efecto, a 1.7%. La recuperación es real, pero sigue
siendo débil6.

Esas observaciones contradicen la imagen, bien anclada en las mentes, de un cambio


técnico sostenido por un flujo continuo de nuevos bienes y servicios (los rendimientos
crecientes de las técnicas informáticas y de comunicación son motivo de permanente
asombro, tanto si maravillan como si irritan).

A este respecto hay que hacer notar dos cosas. En primer lugar, habría que relativizar
ese juicio al comparar las innovaciones más recientes con las de los períodos anteriores:

6 Vino después de cinco años particularmente desfavorables pues la tasa había caído hasta 1.1% entre
1990 y 1995 lo que explica el modo con que fue saludada. En este análisis habría que reconocer el papel
de una mejora tendencial eventual de las condiciones del cambio técnico y del efecto de las fluctuaciones
de la actividad (recalentamientos y recesiones) cuyos efectos registra la productividad del trabajo.
de la revolución industrial, del fin del siglo XIXº, del comienzo del siglo XXª o de los
primeros decenios de la postguerra. ¿Los progresos de esos años no eran igualmente
considerables? ¿Qué decir de la electricidad o de la radio? Muchas innovaciones
anteriores a la Segunda Guerra mundial, incluso muy anteriores como el automóvil, se
difundieron ampliamente en Europa después de la guerra. Lo mismo sucedió con la
mecanización de la vida en las casas permitida por el desarrollo de los
electrodomésticos o por la invasión de las materias plásticas. Ciertamente que los
teléfonos portátiles, las computadoras domésticas e Internet son fascinantes pero las
décadas anteriores también habían aportado sus contingentes de productos. En segundo
lugar, ese flujo de innovaciones expresa otro fenómeno, diferente del que mide la
variación de la productividad del trabajo, aunque los dos procesos tengan ciertas
relaciones. La capacidad de ahorrar recursos necesarios para la producción de un bien o
de un servicio (lo que mide el progreso de la productividad del trabajo) es algo distinto
de la aparición de los bienes de consumo. En nuestro análisis del desempleo la
expresión progreso técnico debe ser siempre entendida en el sentido de progreso de las
técnicas de producción (que combinan mecanización y organización), desde el punto de
vista estricto de la capacidad de ahorrar recursos utilizados para la fabricación de un
bien o la prestación de un servicio. Esta es la forma de progreso técnico que es
importante para la rentabilidad y para el empleo cuando uno considera globalmente la
economía.

Si no se trata de la aceleración ¿cuál es entonces la relación entre el progreso técnico y


el desempleo? En nuestra opinión, el lazo es indirecto pero muy simple: ¡es, a la
inversa, le reducción del ritmo del progreso técnico lo que está en cuestión! Para
entender esto hay que volver al primer esquema del capítulo 3 que describe la cadena
que va desde los factores de la caída de la tasa de ganancias a los efectos de esa baja,
entre los cuales se cuenta la desocupación. Se llega al resultado siguiente: el progreso
técnico entra en el análisis de la desocupación debido a su papel en la evolución de la
tasa de ganancia. Hay que precisar el esquema anterior haciendo del progreso técnico
uno de los determinantes de la tasa de ganancia:

Progreso técnico lento → Caída de la tasa de ganancia → Ritmo más lento de acumulación → Desempleo

El progreso técnico está ligado con la desocupación por esta vía indirecta. Dado que es
uno de los determinantes de la tasa de ganancia, puede ser una de las causas de su baja;
la baja de la tasa de ganancia reduce el ritmo de la acumulación; esto se refleja en la
insuficiencia del crecimiento del empleo; la desocupación expresa esa insuficiencia.

Vamos ahora a ver el primer eslabón de esta cadena: la relación entre el progreso
técnico y la variación de la tasa de ganancia. ¿Qué puede sucederle al progreso técnico
que pueda explicar la baja de la rentabilidad del capital?

El primer índice que poseemos de alteración del progreso técnico fe la pérdida de


velocidad del crecimiento de la productividad del trabajo que describe la figura
precedente. Durante las décadas 1950 y 1960 cada año se ahorraba en la cantidad de
trabajo necesaria para la producción de un bien o de un servicio; el ritmo de ese ahorro
después se redujo.

Para entender las fuentes de dicha pérdida de velocidad hay que recordar que la palanca
principal para economizar trabajo es la mecanización. Se utiliza relativamente menos
trabajo vivo porque se recurre a más capital fijo (o a elementos menos costosos). El
término mecanización es un poco restrictivo porque significa, hablando estrictamente,
una mayor utilización de máquinas (de materiales) en la producción mientras que el
capital fijo tiene otros componentes, como los edificios, pero es utilizado
corrientemente en un sentido ampliado. No basta pues con comparar el trabajo que se
consume en la producción con el producto que se obtiene para poder hablar de
progreso. Hay que preguntarse igualmente sobre la cantidad de capital fijo que requiere
la producción y el aumento de capital que exige el ahorro de trabajo.

Así como la productividad del trabajo mide el producto obtenido por hora de trabajo, la
productividad del capital mide el producto obtenido por unidad de capital, es decir, por
franco en capital fijo (cuadro 3.1). ¿Cuántos euros en productos cada año por un franco
en edificios, máquinas o vehículos? Esa es la cuestión. La variación de esta variable es
un elemento crucial de la transformación que se produjo en los años 1970.

El examen de la productividad del trabajo en Estados Unidos, en la figura 4.2, revela un


resultado espectacular. Mientras desde la Segunda Guerra mundial había fluctuado sin
que se esbozase ninguna tendencia muy clara, a partir de los años 1960, justo antes de la
crisis, comienza un movimiento de fuerte decrecimiento. Una evolución similar, más
regular, aparece igualmente en Europa, por lo menos desde 1961, fecha en que
comienza la serie (figura 4.3).
Esas tendencias de la productividad del trabajo relativizan mucho la noción de progreso
técnico, expresión que sin embargo utilizaremos. Se siguieron realizando ahorros en la
producción, sobre el trabajo, pero fueron pagadas por un aumento de la necesidad de
capital: menos por un lado, pero más por el otro, progreso por un lado y, en cierto
sentido, retroceso por el otro.

La existencia de esa mecanización es conocida, pero hay que examinar los rasgos
característicos. Ese aumento del peso del capital alcanzó un grado tal que su precio total
no cesó de acrecentarse con respecto al de los bienes y servicios producidos, como lo
indica la caída de la productividad del capital. Si la mecanización permitió el
crecimiento de la productividad del trabajo, su costo limitó las potencialidades en
términos de rentabilidad. La mecanización podía ser eficaz con relación a la mano de
obra que permitía ahorrar, pero era cara.

Ese curso muy particular del progreso técnico, lastrado por masas crecientes de capital,
ya había llamado la atención de Marx a mediados del siglo XIXº y él lo había puesto en
el centro mismo de su análisis de la tendencia a la baja de la tasa de ganancia en su libro
III del Capital (cuadro 4.1). Por esta razón llamamos progreso técnico a la Marx un
progreso en el cual el capital aumenta no solamente con respecto al trabajo utilizado
sino también con relación a la producción realizada: cada vez menos trabajo pero cada
vez más máquinas en relación con la producción. El período de baja de la productividad
del capital, en las figuras 4.2 y 4.3, puede ser así calificado de período a la Marx. Este
carácter es importante porque trae aparejado otro: un progreso técnico de ese tipo va
acompañado en general por la baja de la tasa de ganancia (figura 3.1).

Ese curso desfavorable del progreso técnico no es permanente. Una investigación


histórica que va más lejos hacia el pasado revela que Estados Unidos habían salido de la
Segunda Guerra mundial en una situación muy ventajosa en lo que se refiere a los
ritmos y las formas del cambio técnico7. Un verdadero progreso se manifestaba en todos
los planos: de año en año se necesitaba cada vez menos trabajo y menos capital por
unidad producida. La tasa de ganancia aumentaba aunque el salario real conociera un
ritmo de crecimiento particularmente elevado. A la desaparición de esos rasgos
ventajosos del cambio técnico hay que imputar la caída de la tasa de ganancia y, por

7 Volveremos sobre esto en el capítulo 16, Un precedente histórico: la crisis del fin del siglo XIXº.
consiguiente, la disminución del ritmo de acumulación, el insuficiente crecimiento del
empleo, la desocupación.

La tasa de ganancia no depende sólo de la técnica, sino también de los salarios. Por lo
tanto muchos responsabilizan al crecimiento excesivo de los salarios de la baja de la
tasa de ganancia. En el curso del período algo ha cambiado desde el punto de vista del
salario: su crecimiento se hizo más lento, como lo muestra el cuadro siguiente, y ese
movimiento va en sentido inverso del que permitiría imputarle la baja de la tasa de
ganancia.

4.1 La tendencia a la baja de la tasa de ganancia

En el libro III del Capital Marx hizo una descripción muy detallada de un conjunto de
«tendencias históricas» características de la producción capitalista. Esta noción de
tendencia nos remite a evoluciones a muy largo plazo de la técnica y de la distribución,
grandes movimientos observables independientemente de las fluctuaciones del ciclo
coyuntural (la sucesión de recalentamientos y recesiones). La más conocida de esas
tendencias es la famosa baja tendencial de la tasa de ganancia pero la descripción que
da Marx incluye igualmente el progreso de la productividad del trabajo, el alza de la
composición del capital (la relación capital-trabajo), la continuación de la acumulación
de masas crecientes de capital aunque la tasa de crecimiento del stock del capital
disminuya, y el aumento del empleo. Se trata pues de una trayectoria de crecimiento y
de progreso de la productividad del trabajo pero en la cual la tasa reganancia baja. La
intuición fundamental de Marx es que los progresos de la productividad del trabajo
exigen generalmente una costosa mecanización. En lugar del aumento de la
composición del capital, muy a menudo hacemos referencia a la baja de la
productividad del capital para caracterizar el perfil de esa mecanización. Llamamos a
esas trayectorias, trayectorias a la Marx.
En diversos trabajos hemos interpretado la intuición de Marx como «dificultad de
innovar». Esta dificultad remite, nos parece, a una contradicción entre los intereses
individuales y colectivos en materia reinvestigación y de desarrollo de nuevos
procedimientos. El perfeccionamiento de procedimientos es costoso y es muy difícil
proteger los resultados, que tienden a difundirse. Una legislación estricta de protección
de las patentes tendría, por otra parte, el inconveniente de frenar la difusión del
progreso.
El interés de este análisis consiste en que el sistema capitalista efectivamente tiende a
colocarse en tales trayectorias aunque pueda escapar de ellas en ciertos períodos,
teniendo en cuenta la acción de contratendencias o de metamorfosis más o menos
profundas de su funcionamiento.
Los períodos de baja de las tasas de ganancia conducen a grandes crisis estructurales
que el capitalismo asta ahora no ha sido capaz de evitar pero sí ha podido superar. Las
condiciones del cambio, la aparición de contratendencias, son creadas por la tendencia
misma, aunque en eso no haya nada automático.
Figura 4.2 Productividad del capital (―) y parte de las ganancias (·····) (1966=1): Estados
Unidos

Figura 4.3 Mismas variables: Europa

. La productividad del trabajo es el cociente de la producción por el stock de capital fijo (cuadro 3.1). La
parte de las ganancias es el cociente de la definición amplia de las ganancias (antes de impuestos,
intereses y dividendos) por la producción. En esas dos figuras las series han sido divididas por su valor en
1966 para normarlas en 1 en ese año. Las escalas verticales y horizontales son idénticas en las dos figuras
(%) Estados Unidos Europa

65-74 75-84 65-74 75-84

Tasa de crecimiento del costo salarial 2.4 1.1 5.5 2.7

Tasa de ganancia 19.7 14.8 18.1 13.8

No es la aceleración del alza de los salarios lo que explica la baja de la tasa de


ganancia

El período de crisis coincidió muy tempranamente con un control severo del progreso
del salario y de las cotizaciones sociales, y la ola de desocupación que acompañó la
crisis ayudó poderosamente a reducir esos ritmos. A lo largo de la crisis la tasa de
crecimiento del salario no cesó de disminuir hasta quedar reducida a casi nada o
directamente anulada8.

Confrontados con la reducción del ritmo del progreso técnico, los empleadores
pretendieron lanzar todo el peso sobre los hombros de los asalariados. Lo consiguieron
con cierto retraso. Pero no hay que invertir el orden de ese encadenamiento. El
aumento demasiado rápido del salario no perturbó un mundo tranquilo. Es la ruptura
del curso del progreso técnico lo que trazó una nueva trayectoria a la economía; el
salario fue ajustado a la misma.

A pesar de la reducción del crecimiento del salario, el costo del trabajo pesó cada vez
más sobre la rentabilidad del capital. En Estados Unidos ese peso fue moderado hasta
mediados de los años 1970, mientras la disminución del ritmo de crecimiento de la
productividad del trabajo fue débil. De este modo la parte de las ganancias en la
producción disminuyó lentamente hasta esa fecha, como se puede ver en la figura 4.29.
La baja de la parte de las ganancias, resultante de la fortísima disminución del
crecimiento de la productividad del trabajo, contribuyó sensiblemente a la de la tasa de

8 Capítulo 6, Controlar el costo salarial, embridar al Estado providencia.

9 Esos razonamientos están influenciados por las relaciones introducidas al final del cuadro 3.1
ganancia en la segunda mitad de los años 1970. Una evolución análoga se produjo en
Europa (figura 4.3).

Los que convierten al salario en responsable de la caída de la tasa de ganancia quieren


en realidad decir que los salarios habrían debido adaptarse inmediata y completamente a
ese curso desfavorable del cambio técnico para que se pudiera mantener íntegramente la
rentabilidad del capital. Pero, hablando de esto ¿cuál fue la actitud de los otros grupos
sociales? Volveremos sobre este punto.

En total, los acontecimientos se desarrollaron del modo siguiente. En los años 1960 o
incluso antes aparecieron condiciones desfavorables del progreso técnico. A pesar del
freno gradual al ritmo de los aumentos salariales, la rentabilidad del capital se derrumbó
y el crecimiento económico (la tasa de acumulación del capital) disminuyó
sensiblemente tanto en Europa como en Estados Unidos. Las economías europeas, en
particular, se encontraron de golpe con que eran incapaces de engendrar una masa de
empleos que correspondiese a la población disponible – y de ahí la ola de desocupación
estructural. La cadena iba del progreso técnico a la desocupación, a través de la
rentabilidad del capital y de la acumulación. No se trataba por consiguiente de los
excesos del progreso sino de sus debilidades.

A riego de anticiparse, no es posible dejar de observar en las figuras 4.2 y 4.3 los rasgos
específicos de las últimas décadas, desde comienzos de los años 1980. Se ve claramente
esbozarse una tendencia al aumento de la productividad del capital y de la parte de las
ganancias, que hay que enlazar con el de la tasa de ganancia (figura 3.1) – un elemento
esencial del cambio de curso del capitalismo que señala la entrada en una nueva fase10.
Sin embargo no se ve ninguna mejora sensible respecto a la productividad del trabajo
(figura 4.1).

10 Seminario Marxista: ¿Una nueva fase del capitalismo?, París: Syllepse, 2001.
Capítulo 5
¿América creadora de empleos, Europa desocupada?

Si la crisis estructural que comenzó en los años 1970 fue común a Estados Unidos y a la
Unión Europea, el problema del empleo y de la desocupación no tuvo la misma
amplitud en esos dos espacios económicos. La ola de desempleo estructural que se
desarrolló en Europa entre 1975 y 1985 fue mucho más amplia y no se reabsorbió
mientras que en Estados Unidos el índice de desocupación disminuyó sensiblemente
hasta producir la impresión de un retorno a la normalidad. Aunque hay que relativizar
esta idea de que en Estados Unidos se volvió al pleno empleo, debido a la precarización
de los empleos y a la transformación de las condiciones de trabajo, la disminución del
indicador oficial del desempleo en ese país contrasta fuertemente con su estancamiento
o su lenta reabsorción recientemente en Europa. Ha llegado el momento de dar una
primera respuesta a este enigma.

¿Por qué esta evolución divergente? ¿Hay que ver en ella el efecto de una maravillosa
flexibilidad? Los apóstoles del neoliberalismo saltan rápidamente a esa conclusión:
según ellos, Estados Unidos habrían sabido dirigir una evolución que nosotros
rechazamos debido a la pesadez social propia de nuestro viejo continente. América
aparece nuevamente como modelo –el modelo neoliberal, justamente, el que
deberíamos importar. Dinamismo de un lado del Atlántico, esclerosis del otro, o
juntando Estados Unidos y el Reino Unido: en el mundo más firmemente
comprometido con la vía neoliberal, por una parte y los países del continente europeo,
por la otra. El objetivo de este capítulo es refutar esas afirmaciones.

Esas diferencias en materia de desocupación se explican simplemente: las tasas de


crecimiento y los ritmos de acumulación similares engendraron un crecimiento del
empleo en Estados Unidos y su estancamiento en Europa porque el progreso técnico
fue mucho más rápido en Europa que en Estados Unidos. Se puede dejar correr la
imaginación sobre las virtudes de la flexibilidad, pero aquí no se trata de ella sino de la
debilidad relativa del progreso técnico estadounidense: la lentitud del crecimiento de la
productividad del trabajo. Más rigurosamente, lo que se discute es la velocidad superior
de la substitución del trabajo por el capital en Europa (el aumento más veloz de la
relación capital-trabajo, la cantidad de capital fijo, de máquinas, por trabajador). Las
economías europeas eran menos avanzadas pero tuvieron excelentes resultados en
materia de progreso técnico desde la Segunda Guerra mundial, quizás incluso
demasiado buenos. Hoy la diferencia es menor, pero siempre superan en eso a Estados
Unidos.

Cuando Europa salió de la Segunda Guerra mundial tenía un gran retraso respecto a
Estados Unidos. Este es un hecho muy conocido y bastará un solo indicador para
medirlo. La figura 5.1 presenta una estimación de la relación capital-trabajo en los tres
países europeos y en Estados Unidos. Esa figura da una imagen sintética impresionante
de cómo alcanzaron esos países a Estados Unidos. Esta variable que mide de modo
simple el grado de mecanización era en los principales países europeos cerca de tres
veces más débil que del otro lado del Atlántico. Tres veces menos capital fijo, digamos,
máquinas, o máquinas tres veces más baratas, esa era la situación de Europa frente a
Estados Unidos al terminar las hostilidades. En unos treinta años esas economías
eliminaron su retraso gracias a un progreso técnico y organizativo mucho más rápido11.
Naturalmente, ese fenómeno no fue uniforme entre los diferentes sectores y aquí
hablamos de promedios.

Es fácil imaginar las consecuencias sobre el empleo de esta carrera a la modernidad:


aumento del empleo por un lado y estancamiento por el otro. La diferencia es
clamorosa. Para persuadirse, basta examinar la figura 5.2. Allí se encontrarán las dos
curvas del empleo privado, en Estados Unidos y en todos los países de la hoy Unión
Europea en el período que va desde 1948 hasta el fin de los años 1990. La población
empleada en el sector privado de Estados Unidos ha progresado incesantemente desde
la Segunda Guerra mundial a un ritmo medio de 1.6% anual; en Europa creció poco y
fluctuó en torno a efectivos casi constantes desde los años 197012.

11 En tal comparación internacional es más difícil apreciar los niveles relativos de los diferentes países
que las tendencias propias de cada país. Es posible interrogarse sobre el hecho de que los índices logrados
por Europa superan ahora a los de Estados Unidos. Para los años recientes, los niveles y las tendencias
reflejan sin duda las características de cada espacio más que una simple recuperación de las distancias
entre uno y otro.

12 El examen del número de horas trabajadas confirma plenamente esta diferencia estructural entre
Europa y Estados Unidos. Las cantidades de horas crecen menos debido a la disminución de la duración
Figura 5.1 Relación capital-trabajo (miles de dólares de 1990 por hora): Europa (− · −)
y Estados Unidos (―)

Alemania, Francia y Reino Unido (conjunto de las empresas). El capital es la existencia de capital fijo
corregida descontando la inflación; está dividido por el número de horas trabajadas.

Figura 5.2 Empleo privado total (millones de personas): Europa (− · −) y Estados


Unidos (―)

del trabajo. En los tres países europeos, el número de horas trabajadas en el sector privado disminuye
sensiblemente, de 105 mil millones de horas en 1974 a 93 mil millones en 1998.
El empleo expresado en esa figura excluye el empleo público. Mientras que en Estados
Unidos la relación del empleo público con el empleo privado durante ese período siguió
siendo bastante constante, esa relación aumentó en Europa13. La diferencia entre las
tendencias del empleo en los tres países europeos y en Estados Unidos es por
consiguiente menor para el empleo público total que el referente al empleo privado de
la figura 5.2 pero esta diferencia no modifica la comprobación principal: el crecimiento
mucho más fuerte del empleo en Estados Unidos que se explica por el aumento más
lento de la relación capital-trabajo en ese país14.

Las consecuencias sobre el empleo de los ritmos diferentes de cambio técnico fueron
espectaculares en el conjunto del período. Fueron compensadas en Europa antes de los
años 1970 por el crecimiento (la acumulación del capital) muy rápido, pero tuvieron
efectos dramáticos durante la crisis. Entre 1974 y 1998, es decir, después del impacto
de la crisis, la relación capital-trabajo aumentó en Estados Unidos en 1.0% por año,
contra 2.7% en los tres países europeos, o sea un ritmo más del doble. Si, desde 1974,
esos países no hubiesen proseguido con la recuperación de su retraso, es decir, si su
mecanización hubiese evolucionado paralelamente a la de Estados Unidos al lento ritmo
del 1.0% anual, el empleo privado habría sido superior –manteniendo por otra parte
todas las demás cosas de cerca de 32 millones de personas, cuando no había
oficialmente sino 9 millones de desocupados. Para evitar totalmente la desocupación
habría bastado que el crecimiento de la mecanización alcanzase un ritmo de solamente
2.1% anual, o sea todavía dos veces más rápidamente que en Estados Unidos15.

13 En los años 1990 el empleo público representaba alrededor del 20% del empleo privado en Europa y
del 15% en Estados Unidos.

14 Ese crecimiento del empleo debe ser relacionado con el aumento natural de la población que fue
mucho mayor que en Europa. En 1999, la tasa de natalidad en Estados Unidos fue del 15 por mil y la de
mortalidad, del 9 por mil. En el caso de los tres países europeos, esos índices son: Alemania 10 y 10; en
Francia, 12 y 9; en el Reino Unido 12 y 10.

15 Si los ritmos de acumulación del capital hubiesen sido exactamente los mismos en Estados Unidos y
en Europa el crecimiento de la relación capital-trabajo explicaría la totalidad de la diferencia en la
creación de empleos (el empleo es igual al cociente del capital por la relación capital-trabajo). Las tasas
de acumulación no fueron iguales (figura 3.2) pero son los ritmos de cambio técnico los que explican los
perfiles observados en materia de creación de empleos.
¿Hay que deducir de este vigor del progreso técnico en Europa una capacidad de
innovar más fuerte que en Estados Unidos, un savoir-faire superior? Evidentemente,
hay que responder por la negativa a esta pregunta. Ese juicio ya está contenido en la
noción de recuperación. Estados Unidos eran más avanzados que Europa. Esta importó
la técnica y la administración estadounidenses. Eso no significa, evidentemente, que los
estadounidenses hayan inventado todo: cada país aportó, en cierta medida, su piedra al
edificio. En un mundo de multinacionales, los límites de la investigación y de las
innovaciones no son ya las fronteras tradicionales. Sin embargo es bien sabido que los
métodos estadounidenses se difundieron muy ampliamente en todos los países
avanzados. Algunos modos de organización europeos o japoneses fueron a veces vistos
como alternativas al modelo estadounidense, capaces de asegurar su relevo, pero las
evoluciones recientes han relegado en cierto modo esos análisis al segundo plano, con
razón o sin ella.

Simplificando mucho las cosas y haciéndole poco caso a las numerosas


heterogeneidades que existen entre las ramas y los países, se puede ver a Estados
Unidos como el país que desde la guerra y hasta los años 1980 marcha a la vanguardia
de la técnica y de la administración. La innovación en ese país merece plenamente su
nombre pues implica una exploración hasta los límites de lo desconocido. Tiene un
costo importante porque opera así en la frontera de los conocimientos. El cambio
técnico sigue en ella leyes propias que se pueden analizar intrínsecamente. A la inversa,
los otros países progresan más acá de esa frontera. El cambio técnico es gobernado en
ellos por otros mecanismos y leyes. Eso no significa, sin embargo, que es obtenido
fácilmente, en cierto modo garantizado. Esa es toda la complejidad de la problemática
de la carrera por alcanzar al más adelantado: el menos avanzado beneficia
potencialmente de los progresos realizados en otros países pero también está dominado
en el mercado mundial y esta dominación puede condenarlo a la inmovilidad y al
retroceso. Sus empresas pueden ser aniquiladas por la competencia extranjera se están
demasiado brutalmente expuestas a ella. ¿Deben esperar acaso los flujos de inversiones
extranjeras? ¿Y si éstos no llegasen? ¿Y si la búsqueda de ganancias inmediatas de esos
inversionistas internacionales y su miedo al riesgo provocasen una insostenible
inestabilidad?

El verdadero milagro realizado por los países más retrasados (Europa y Japón) después
de la Segunda Guerra mundial consiste en haber sabido recuperar la ventaja, a pesar de
sus dificultades, mientras protegían el empleo. Este éxito reposó sobre una sabia
dosificación de apertura a la competencia extranjera y de protección de las economías
nacionales, que fue posible por las instituciones monetarias nacionales e internacionales
creadas al terminar la guerra. El Estado intervino en ese desarrollo mediante sus
políticas macroeconómicas e industriales, tomando directamente a su cargo sectores
fundamentales, financiado la investigación y la formación. No se impuso ninguna
disciplina monetaria excesiva y la inflación no fue satanizada. Los resortes nacionales e
internacionales de las inversiones se dosificaron mediante ajustes permanentes16.

Las lecciones que sugiere esta evocación de la recuperación de la diferencia tecnológica


por los europeos son simples. En cuanta ala técnica, no es bueno perseguir lo más
rápidamente posible esa recuperación, modernizar el instrumental productivo en un
período de crisis estructural; en cuanto a las políticas, es prematuro renunciar a sus
instrumentos cuando no se ha terminado la tarea.

Una explicación de la brecha entre los dos espacios económicos, dada en este capítulo,
contrasta fuertemente con las tesis del capítulo 4. En éste sosteníamos que la ola de
desocupación de la década 1975-1985 no podía ser imputada a la velocidad del
progreso técnico porque ésta había disminuido mucho desde el comienzo de la crisis. El
pleno empleo anterior se había acomodado a ritmos de progreso mucho más sostenidos.
Lo que ahora consideramos no es ya la formación de un desempleo estructural en la
crisis desde los años 1970 sino la brecha existente entre Estados Unidos y Europa. La
explicación del fenómeno global difiere de la de las diferencias entre diversas zonas. No
hay en eso nada de desconcertante. No se puede explicar el desempleo en la crisis por la
aceleración del progreso técnico porque dicho progreso perdió velocidad en todas
partes. Pero se puede comprender por qué el problema de la desocupación fue más
agudo en Europa que en Estados Unidos, porque este país ahorra sobre la mano de
obra, año tras año, mucho menos que Europa.

16 Capítulo 21, Entre dos hegemonías financieras: los treinta gloriosos


Capítulo 6
Controlar el costo salarial, refrenar al Estado
providencia

El pleno empleo es desfavorable a la valorización del capital pues trae aparejado alzas
de salarios y, más en general, hace a los asalariados menos conciliadores ante las
exigencias de los patrones. Si el costo del trabajo aumenta demasiado, la tasa de
ganancia es afectada. Lo mismo sucede si los trabajos se niegan a adaptarse a los
horarios o a las condiciones de trabajo. La desocupación y la precariedad son las
mejores garantías de esta disciplina, tanto si el asalariado las sufre como si sobre él
planea esa amenaza. Es una característica fundamental del capitalismo el asegurarse
permanentemente un grupo de individuos sin trabajo o deseosos de trabajar más –lo que
Marx llamaba ejército industrial de reserva.

Globalmente, los años 1950 y 1960 se habían caracterizado por un cuasi-pleno-empleo,


que requería recurrir de modo importante a la inmigración. Unidas al rápido progreso
técnico, las luchas de los asalariados habían permitido un aumento relativamente
sostenido de su poder adquisitivo, la obtención de ciertas garantías en materia de
protección social y el reconocimiento gradual de un derecho al trabajo.

Por eso es obvio que la enorme ola de desocupación que aumentó durante la segunda
mitad de los años 1970 constituyó una poderosa palanca para la retoma del control del
costo del trabajo. El medio más directo para los propietarios y los responsables de las
empresas para mejorar su tasa de ganancia era obtener concesiones de los asalariados.
La reducción pura y simple del poder de compra habría sido bienvenida y por otra parte
fue lograda en ciertos países para ciertas categorías de trabajadores, pero los asalariados
opusieron resistencia a este cuestionamiento de su nivel de vida. La disminución de las
cotizaciones sociales habría producido el mismo efecto sobre las tasas de ganancia, pero
también en ese caso no era fácil atacar frontalmente esas conquistas sociales tan
sólidamente ancladas en las instituciones y en las costumbres17.

17 En un país como Francia, el empleo de un asalariado lleva obligatoriamente a pagar cotizaciones


Más que de hacer retroceder el poder de compra y las prestaciones sociales, en la crisis
se trabajó para frenar su aumento. El deterioro de las condiciones del progreso técnico,
la caída concomitante de la tasa de ganancia y la crisis estructural que dicha caída
provocó fueron seguidos por el control, tanto directo como indirecto, del costo del
trabajo. La forma más simple de mostrarlo es describir el movimiento del costo total
medio de una hora de trabajo (el costo salarial) para un empleador en Europa y en
Estados Unidos, incluyendo todas las cotizaciones.

(%) Estados Unidos Europa

65-74 75-84 65-74 75-84

Tasa de desocupación 4.5 7.6 1.8 6.1

Tasa de crecimiento del costo salarial 2.4 1.1 5.5 2.7

La crisis permitió romper el aumento de los salarios

La desaceleración del crecimiento del costo salarial en la crisis fue impresionante en los
dos espacios y reflejó bien el aumento de los índices de desocupación (ver la tabla
última y la figura 6.1). Como muestra esa figura, el costo salarial europeo sigue siendo
inferior al de Estados Unidos, a pesar de la diferencia de los ritmos de progreso (en
1960, el costo medio de una hora de trabajo en los tres países europeos era el 50% del
de Estados Unidos; en 1998 representa el 94%).

El costo salarial no da una medida del poder adquisitivo directo de los asalariados, por
diferentes razones. Incluye las cotizaciones sociales y no las prestaciones; como el
costo es visto desde el punto de vista del empleador, la corrección por el efecto del
aumento de los precios es hecha por el índice de los precios de la producción total en
lugar del de los precios de los bienes comprados por los asalariados; se trata de un costo
horario, mientras la duración del trabajo se ha reducido. En total, la disminución del
crecimiento de los poderes adquisitivos fue aún mayor de lo que sugiere la figura 6.1.

sociales que dan derecho a un conjunto de prestaciones (jubilación, salud, familia, desocupación) en el
seno de u sistema globalmente nombrado Seguridad Social.
Figura 6.1 Costo de una hora de trabajo (dólares de 1990 por hora): Europa (− · −) y
Estados Unidos: (―)

Alemania, Francia y el Reino Unido (conjunto de las empresas). Esos valores son corregidos por la
inflación y expresados en una unidad común de poder de compra, lo que permite comparar no solamente
los ritmos de crecimiento sino también los valores absolutos.

Figura 6.2 Ingresos semanales de un trabajador en la producción (dólares de 1996):


Estados Unidos
Es por otra parte evidente que la población de asalariados es muy heterogénea y las
diferencias son aún más fuertes en Estados Unidos que en Francia. Existe en Estados
Unidos una categoría de trabajadores en la producción (que representan un poco más
del 80% del total de los empleados) y una serie que describe los ingresos semanales de
esos trabajadores (teniendo en cuenta por consiguiente su duración trabajando). La
figura 6.2 reproduce su perfil. La transformación que se produjo a comienzos de los
años 1970, ampliada en los años 1980, deja sin aliento. Los ingresos semanales de un
trabajador en la producción en los años 1990 volvieron a su nivel del final de los años
1950. A pesar de un ligero aumento en los años recientes, en el 2000 se sitúan un 16%
por debajo de su máximo de1972. ¡Es un hermoso ejemplo de lo que quiere decir
controlar el costo salarial!

Son las cotizaciones sociales y, por consiguiente, las prestaciones que ellas financian las
que, en Francia, han sido el objeto de las más amargas quejas de la parte patronal. Aquí
nos limitaremos al caso de ese país pues las diferencias entre los sistemas de protección
complicarían el análisis.

Mientras se mantuvieron el crecimiento económico y el aumento del salario, es decir,


hasta mediados de los años 1970, las prestaciones (jubilaciones, sanidad, familia,
desocupación) pudieron aumentar regularmente sin plantear grandes problemas. En
1960 representaban un monto cercano al 11% de la producción total francesa. Esta
proporción crecía lentamente (15% en 1974) traduciendo así el aumento de los gastos
en salud y el envejecimiento de la población. Esas evoluciones atestiguaban una
sociedad en progreso, que se cuidaba mejor y cuya esperanza de vida se alargaba. El
conjunto de las cotizaciones sociales, salariales y patronales, necesarias para financiar
los gastos se había estabilizado a comienzos de los años 1970 un poco más allá del 42%
del salario efectivamente percibido por los asalariados o, si se prefiere, esas
cotizaciones representaban algo más del 29% del costo salarial total18.

La crisis estructural desajustó el equilibrio entre gastos e ingresos. Le sumó a ciertos


gastos, como los relacionados con la desocupación, y disminuyó los ingresos (que están
ligados con la masa salarial). La desaceleración de los aumentos del salario y del

18 Un asalariado que cobraba 100 costaba 142.Las cotizaciones representaban entonces el 42% de lo que
recibía el asalariado y 29% del total (de 142) pagado por el empleador.
empleo creó un problema inédito frente a gastos llevados a la rastra por su propia
dinámica.

No sorprenderemos a nadie afirmando que los gastos en concepto de indemnización por


la desocupación aumentaron mucho en la crisis, pero también fueron objeto de un
vigoroso control. En euros constantes, el costo medio de un desocupado fluctuó
sensiblemente desde los años 1960, pero sin que se esboce una tendencia neta al alza o
a la baja. Cuando ese costo tendía a subir19 se modificaba la legislación para evitar que
se inflase. Como los salarios crecían, aunque a un ritmo desacelerado, de eso resultó un
deterioro relativo de la situación de los desempleados.

Por lo demás, es bastante simple percibir la dinámica general de los gastos y de los
ingresos. La base principal de las cotizaciones es la masa salarial20. La crisis aplastó su
tasa de crecimiento. Desde 1959 hasta 1974, la tasa de crecimiento anual media de la
masa salarial había sido 6.6%; ¡desde 1974 sólo llegó, en promedio, al 1.9%! Frente a
esta desaceleración brutal de los ingresos, los gastos, es fácilmente imaginable, tendían
más bien a seguir aumentando. Además de la indemnización de desempleo el número
de jubilados seguía inflándose (por la reducción de la edad para la jubilación y el
crecimiento de la esperanza de vida) a un ritmo aún más reforzado por los
pensionamientos anticipados que intentaban reducir el número de desocupados. El
sistema de salud estaba movido por una dinámica interna propia, impulsada por la
evolución de los modos de consumo y por el progreso de las técnicas médicas21. Las
dificultades fueron provocadas por la confrontación entre el lento progreso de la masa
salarial como consecuencias de la crisis y la dinámica de los gastos sociales.

Para detener el avance de las prestaciones fue necesario ejercer una fuerte y constante
presión. La figura 6.3 describe los índices de crecimiento de las prestaciones totales y
de la masa salarial. Se ve muy bien la baja constante de ambos, de manera globalmente

19 En particular a comienzos de los años 1980 y 1990.

20 Una fracción de las prestaciones sociales no está financiada por las cotizaciones: 14% en 1999.

21 El hecho de que el relativo bienestar resultante de la prosperidad de las primeras décadas de la


postguerra haya permitido cierto despilfarro y desorden es algo que no intentaremos discutir aquí, pero
habría que relativizar esos pretendidos excesos comparándolos con los que permiten otros tipos de
consumos (automóvil, vestimentas…).
bastante paralela: la desaceleración del progreso de las prestaciones sociales fue una
realidad. Pero, como lo revela la figura, esa desaceleración fue un poco menos rápida,
en particular entre 1975 y 1986, que la de la masa salarial. Es fácil concebir la
consecuencia de esa diferencia. Las prestaciones y, por consiguiente, las cotizaciones
necesarias para cubrirlas, crecieron más rápido que la producción y los salarios durante
una decena de años.

Figura 6.3 Tasa de crecimiento de las prestaciones sociales (―) y de la masa salarial (---)
(%): Francia

Figura 6.4 Relación entre las cotizaciones sociales (patronales y salariales) y el salario
neto (%): Francia
El retraso que describe la figura 6.3 parece moderado pero su efecto acumulado durante
diez años fue considerable. El lento aumento del peso de las cotizaciones y prestaciones
fue reemplazado por un avance muy sensible. La relación entre las prestaciones y la
producción nacional dio un salto hacia arriba de casi el 5.7%, cifra de la cual el 1.7%
correspondía a la indemnización por desempleo y el 4.0% a otras prestaciones. Ese
movimiento se produjo entre 1974 y 1982. Después se recuperaron los ritmos
anteriores. La desaceleración del crecimiento de la masa salarial fue tan pronunciado
que, entre 1974 y 1989, a pesar de que los gastos se frenaron, las cotizaciones pasaron
del 42% al 68% del salario directamente cobrado y ese porcentaje permaneció
aproximadamente constante hasta 1996, cuando se realizó una corrección significativa a
la baja (figura 6.4).

Es por lo tanto importante no invertir los términos del diagnóstico que se puede hacer
sobre el excesivo crecimiento de las cotizaciones y los gastos sociales en la crisis tanto
con relación a la producción como con relación al salario. No es el progreso desbocado
de los gastos sociales lo que creó un ritmo insostenible de progreso del costo salarial
total, particularmente en Francia, porque el aumento del costo salarial, directo e
indirecto, fue relativamente lento; las prestaciones no se iban por las nubes, como
algunos intentan hacer creer ya que, a la inversa, se desaceleraban; esa fuerte
desaceleración fue sólo un poco menos viva que la del salario directo –de ahí el
problema.

¿Cuál fue el impacto de esta recuperación del control de la dinámica del costo salarial?
Con un costo salarial que crecía muy lentamente las empresas y las finanzas reservaron
para sí mismas el beneficio casi íntegro de las ganancias realizadas gracias al progreso
técnico, que primero fue muy lento en la crisis y después renació. La baja de la tasa de
ganancia se interrumpió y comenzó a darse cierto aumento de la rentabilidad. El
aumento de la parte de las ganancias desempeñó un papel importante en Europa e
importante también en Estados Unidos a pesar del estancamiento de la productividad
del trabajo (figuras 4.2 y 4.3).
Capítulo 7
¿La desocupación, una fatalidad histórica?

Siempre es fácil declarar a posteriori que las cosas habrían podido ser mejores cuando
no han sido lo que se habría deseado, pero reescribir la historia es un ejercicio difícil.
Sin embargo no es posible justificar retrospectivamente todas las prácticas y las
conductas. ¿Es ridículo pretender que la desocupación habría podido ser evitada o que
su duración podría haberse abreviado?

La tesis que sostendremos en este capítulo es que la ola de desocupación de los años
1970 y 1980 no se debió a ninguna fatalidad histórica. La dificultad no era
principalmente de tipo técnico sino política. La desocupación golpeó a nuestras
economías en las proporciones y con la duración que conocemos porque los objetivos
políticos proclamados no eran verdaderamente la lucha contra el desempleo,
contrariamente a lo que afirmaban todas las declaraciones. Ningún país pudo reorientar
esa dinámica porque las políticas neoliberales se impusieron y se generalizaron por la
mundialización neoliberal del capital. Había que estar en el movimiento según esas
reglas so pena de ser excluido del mismo, ¡no había ya ninguna tercera vía!

En primer lugar, las cifras militan en pro del rechazo de la tesis de la fatalidad de la
desocupación. ¿Cuál era la amplitud del problema? La desocupación europea en el
período 1975-1995, es decir, durante una veintena de años, correspondió a una falta de
crecimiento del empleo de solamente 0.5% anual. En otras palabras, si la tasa de
crecimiento anual medio del empleo hubiese sido superior en medio punto a lo que fue
durante esos años, no habría habido desocupación masiva en Europa22. Antes de entrar
en los detalles de esta aritmética del empleo, vamos a recordar las grandes líneas del
proceso de formación de la ola de desempleo.

Si Europa y Estados Unidos sufrieron una desaceleración comparable de la


acumulación en la crisis estructural, el problema del empleo no se planteaba en ellos en

22 Una tasa de crecimiento del empleo superior en 0.5% a lo que fue, habría creado en 20 años, si nada de
lo demás hubiese cambiado, un empleo superior en cerca del 10% al que fue al final del período (la tasa
de crecimiento en 20 años es aproximadamente obtenida por : 0.5% x 20= 10%).
los mismos términos. Lo hemos mostrado en el capítulo 5, Estados Unidos crean más
empleos y eso de manera bastante contínua desde la Segunda Guerra mundial, debido al
ritmo del progreso técnico menos veloz. Enfrentar un debilitamiento de la acumulación
en Europa era una tarea de otra envergadura. Por otra parte, la ola de desocupación se
redujo más fácilmente en Estados Unidos.

La curva de la figura 7.1 recuerda los grandes rasgos de la formación de la


desocupación en Europa, siempre reducida a tres países, a partir del indicador más
corrientemente utilizado (cuadro 7.1). Tomando los datos en primer grado, de manera
puramente descriptiva, se puede decir lo siguiente. Hasta mediados de los años 1970, el
índice de desocupación osciló entre 1 y 2%. A partir de 1975 se elevó bruscamente para
culminar una primera vez en 1985 en 9.8%. Entre 1985 y 1990 comenzó una reducción
muy significativa, pero la misma fue transitoria y el récord de 1985 casi fue alcanzado
en 1994. La parte alta de la ola se comprueba entonces en el período 1975-1985, que
fue un decenio siniestro. Desde entonces, la tasa de desocupación parece oscilar
alrededor del 8 o el 9%. Diez años de formación de la ola de desempleo y diez años y
más de perpetuación de la misma. Como las series terminan en el 2000, se puede
observar la baja reciente, que es bastante modesta.

Las líneas punteadas en las dos figuras indican la tendencia general de esas evoluciones,
la componente estructural del desempleo. Las fluctuaciones en torno a esta tendencia
dibujan lo que se ha decidido llamar su movimiento coyuntural que sigue las
fluctuaciones de la actividad (las alzas de la producción en los recalentamientos y las
bajas en las recesiones se traducen simétricamente mediante bajas y alzas de los índices
de desocupación).
Figura 7.1 Tasa de desocupación (―) y su tendencia (·····) (%): Europa

Alemania, Francia y Reino Unido.

Figura 7.2 Mismas variables: Estados Unidos


7.1- La medida de la desocupación
La definición y la medida de la desocupación siguen siendo un rompecabezas y un
simple indicador de la desocupación no basta para caracterizar la situación del empleo
en un país23. Existe una batería de 7 indicadores oficiales que permiten ciertas
comparaciones. Van desde la estimación de un núcleo duro, el de los desocupados de
larga duración (de más de 13 semanas) a medidas amplias que censan los trabajadores
desalentados y la mitad de las personas empleadas en tiempo parcial. La figura 7.1
muestra uno de esos índices, el que es de uso corriente: la relación de la relación del
número de personas sin empleo, dispuestas a trabajar y en busca de un empleo (en las
cuatro semanas anteriores a la encuesta) con la población activa civil (empleada o
desocupada). Los diferentes indicadores evolucionan bastante paralelamente y las
medidas oficiales siguen siendo generalmente significativas de las evoluciones
temporales.
Esos indicadores no dan sin embargo sino una visión restringida de la situación del
empleo24. Por ejemplo, en 1996, la desocupación en Francia afectaba a 3 millones de
personas, en la definición de la OIT, más 350.000 demandantes de empleo en
formación. Si se agregan las personas obligadas a trabajar un tiempo reducido y que
deseaban trabajar más, se llega a 5 millones. Medio millón no pueden encontrar trabajo
o se declaran descorazonadas, lo cual lleva el total a 5,5 millones. Si se tiene en cuenta
las jubilaciones anticipadas, que es difícil saber si son impuestas o deliberadas, se llega
a 6.7 millones de personas afectadas.
La situación del empleo en Francia puede ser aprehendida igualmente con ayuda de
otros indicadores más o menos ligados a la enumeración anterior. El porcentaje de
franceses en edad de trabajar, efectivamente empleados, se redujo desde 1975 desde
cerca del 65% al 60%; el índice de inactividad de los hombres de 55 a 65 años aumentó,
en el mismo período, de 30 a casi 60%; el porcentaje del empleo en las empresas de
trabajo interino pasó del 3 al 14%; etc.
Se comprende fácilmente a cuáles manipulaciones puede servir de coartada esta
complejidad. La reducción del índice oficial de desocupación en el Reino Unido desde
hace algunos años deja a los especialistas más bien perplejos25; mediante constantes
modificaciones de la numeración ya sólo son censados los desocupados indemnizados
(el derecho a cobrar dicha indemnización cesa al cabo de 6 meses en lugar de 12); entre
1992 y 1996 en las cuatro décadas anteriores a la elaboración del informe, más del 40%
de los empleos creados en ese país han sido de tiempo parcial (en lugar del 15% en
Francia).

23 Cerc-Association, Chiffrer le Chomage, Les dossier de Cerc-Association, nº 1, 1997.

24 Comisariado General del Plan, Chômage, le cas français,París: La documentation française, 1997.

25 «Cuando Margaret Thatcher ganó su primera elección en 1979, el Reino Unido tenía 1.3 millones de
desocupados oficiales. Si el método de cálculo no hubiese cambiado, actualmente habría un poco más de
3 millones. Un informe de la Midlands Bank, publicado recientemente, estimaba incluso su número en 4
millones, o sea 14% de la población activa –más que en Francia o en Alemania» (S. Milne, «Comment
Londres manipule les statistiques», Le Monde Diplomatique (mayo de 1997)
A pesar del aumento de la desocupación estructural al entrar en la crisis, que es común
a ambas zonas, los perfiles que se observan son sensiblemente diferentes. La amplitud
del aumento de la ola de desocupación estructural fue menor en Estados Unidos (figura
7.2). Se alcanzaron índices superiores a 9.5% pero de manera efímera (en la parte más
baja de la recesión de 1982) y partiendo de valores iniciales elevados del 5%.

Esas distancias remiten a diferencias fundamentales cuya naturaleza no es la misma


para la tendencia (desocupación estructural) o las fluctuaciones (desocupación
coyuntural). El que la ola estructural haya sido mucho mayor en Europa que en Estados
Unidos se explica, lo hemos dicho ya, por los ritmos de crecimiento del empleo
completamente diferentes entre los dos espacios: un estancamiento o un decrecimiento,
por un lado, y un crecimiento sostenido por el otro. Esas propiedades dependen de las
velocidades del progreso técnico, mucho más rápido en Europa. La flexibilidad no tiene
ningún papel. A la inversa, la componente estructural del salario es más amplia en
Estados Unidos pues el empleo responde allí más vigorosamente a las fluctuaciones de
la actividad. En otras palabras, los empleadores estadounidenses contratan en los
períodos de fuerte actividad y despiden en las recesiones, con tasas muy superiores a las
de Europa. Se trata realmente de flexibilidad.

En lo sucesivo nos interesaremos por la componente estructural de la desocupación en


Europa. La apreciación de la verosimilitud de otra estrategia que ahorre la
desocupación gira por completo en torno al medio punto de crecimiento del empleo
mencionado al comienzo de este capítulo: el aumento del crecimiento del empleo en
0.5% por año que habría sido necesario para evitar el desempleo. ¿Es demasiado?
¿Estaba fuera del alcance? Para responder a esas preguntas es necesario comparar esa
cifra con la del crecimiento económico y con el ritmo del progreso técnico.

El desempleo es imputable, en primer lugar, a la insuficiencia del crecimiento. Para los


tres países europeos la tasa de crecimiento anual fue 4.3% entre 1960 y 1970, o sea
antes de la crisis; desde 1975, se ha reducido a 2.3% (figura 7.3). Ahí reside todo: ¡para
preservar el empleo hubiera sido necesario que no cayese sino a 2.3% más 0.5%, o sea,
2.8%! Esperamos que se comprenda bien el sentido de este argumento. No afirmamos
que para que se pudiera preservar la situación del empleo la tasa de crecimiento de las
economías europeas habría debido aumentar o no habría debido caer en la crisis. Lo que
está en discusión es la amplitud de la disminución: en lugar de bajar 4.3% por año a
2.3%, es decir, dos puntos, sólo habría debido caer 1.5 puntos. Lo que era necesario no
era un milagro, sino un poquito mejor o menos peor.

La sensibilidad del empleo al ritmo del crecimiento está muy bien demostrada por los
dos episodios de recuperación algo duradera que pudimos observar. La recuperación del
crecimiento que se esbozó a fines de los años 1980, aunque si todavía seguía siendo
mediocre con relación a los años 1960, nos provee una primera ilustración. Tasas de
crecimiento comparativamente elevadas se registraron a fines de los años 1980: el
efecto de esta mejoría sobre el empleo no se hizo esperar. Para darse cuenta basta
recurrir a la figura 7.1. El retroceso de la desocupación en Europa durante esos años,
que fue efímero como la reanudación del crecimiento que lo causó, es manifiesto. El
segundo episodio de retoma del crecimiento, en la segunda mitad de los años 1990, es
más débil. Se podrá observar sin embargo la disminución de la tasa de desempleo en la
figura 7.1. La misma relación entre crecimiento y empleo es siempre evidente, pero esta
baja sigue siendo limitada.

Figura 7.3 Tasa de crecimiento de la producción (%): Europa (− · −) y Estados Unidos


(―)

Esta figura da una imagen del crecimiento cercana a la de la figura 3.2 que describía La tasa de
crecimiento, no la de la producción, sino la del capital fijo. La serie ha sido un poco alisada para hacer
abstracción de las fluctuaciones de corto plazo.

Este razonamiento considera dado el ritmo del cambio técnico y no discute la rapidez de
la reducción de la brecha tecnológica con Estados Unidos por parte de Europa. Para
apreciar esos efectos hay que retomar aquí la discusión del capítulo 5. La relación
capital-trabajo, que mide la mecanización, creció muy rápidamente en Europa entre
1960 y 1974, a una tasa media de más de 6% por año (figura 5.1). El progreso de la
mecanización perdió mucha velocidad en la crisis: los 6% precedentes cedieron su lugar
a una tasa del 2.7% desde 1974. Para proteger el empleo, si todo lo demás se hubiese
mantenido igual, habría bastado que el ritmo de la mecanizaciones se atenuase todavía
un poco más, hasta 2.2% en lugar de 2.7%, es decir, a una tasa aún más elevada que en
Estados Unidos (donde, en promedio, desde 1974 llegó al 1.0%). Eso equivalía a diferir
un poco el alcanzarlo pero ¿tenía mucha importancia algunos años más o menos?

Entre la producción y el empleo no solamente está la técnica sino que también está la
duración del trabajo. En el curso del período considerado disminuyó constantemente.
También en eso se podría haber hecho más.

Crecimiento, cambio técnico, duración del trabajo: las acciones posibles sobre esas
variables no se excluían pero, a la inversa, podían combinarse. ¡Se puede componer, por
ejemplo, el siguiente cocktail: 0.2% de crecimiento suplementario, 0.2% de reducción
del crecimiento de la mecanización y 0.1% de reducción del tiempo de trabajo!

¿Por qué no era tan simple? Primeramente hay que interrogarse sobre la independencia
de esos procesos. Si, por ejemplo, aumentando el ritmo del crecimiento se acelerase
necesariamente el del cambio técnico (o recíprocamente) sería más difícil actuar
positivamente sobre el empleo. Lo que se ganase de una parte se perdería parcialmente
de la otra. ¡Simétricamente, un progreso técnico más lento habría podido reforzar la
intensidad de la crisis y dañar el crecimiento y, por lo tanto, el empleo!

Pero no fue de esa manera que se planteó el problema. Hasta los años 1970 Europa
impulsó de frente el progreso técnico y el crecimiento a ritmos muy sostenidos. Lo hizo
mediante un conjunto de instituciones y de políticas que le aseguraron cierta protección
y una autonomía relativa. La continuación del esfuerzo por alcanzar a Estados Unidos a
partir de los años 1980 se realizó en condiciones profundamente diferentes. Hubo que
adecuarse a una fuerte presión externa (resultante de la tasa de cambio menos
ventajosa) y de una política rigurosa que privilegiaba la lucha contra la inflación, en el
seno del mundo neoliberal. Ese dispositivo era conocido antaño por el nombre
ventajoso de desinflación competitiva.
Desinflación, ciertamente lo era pero ¿por qué competitiva? Algunos vieron en esas
políticas una tentativa de acelerar la reducción de las distancias. La idea general era que
políticas restrictivas podrían imponer una presión sobre las economías europeas
tendiente a eliminar los sectores obsoletos y no dejarían otra salida que la
modernización. Esta política, tal como fue llevada a cabo, tuvo sobre el empleo dos
consecuencias negativas: la disminución del ritmo de crecimiento y un progreso técnico
sostenido (aunque más lento que anteriormente). Las opciones políticas hechas en la
crisis iban doblemente en el sentido del aumento de la desocupación. Europa no fue
víctima de una alternativa entre crecimiento y progreso técnico que obligase a perder en
por lo menos un campo desde el punto de vista del empleo. Las dos evoluciones
empujaron en la misma dirección: el empleo perdió en ambos planos.

Existen muchas otras razones que aumentan la dificultad de reabsorción del desempleo.
La reinserción es difícil para los desocupados de larga duración si todavía no
abandonaron la esperanza de trabajar. Después de tantos años hay que preguntarse
también sobre la adecuación de los desempleados a las calificaciones requeridas para un
eventual nuevo impulso a la acumulación, teniendo en cuenta los cambios técnicos. Esta
explicación a menudo se plantea con relación a las dificultades que encuentran algunas
empresas para contratar cierto tipo de personal. Parece confirmada por el carácter
selectivo de las contrataciones en las fases de recuperación económica: los trabajadores
más calificados son los primeros que se benefician al mejorar la situación del empleo.
Esta inadecuación de las competencias –o de las exigencias de las empresas y de las
remuneraciones- ¿condena a la desocupación perpetua o a la exclusión a ciertas
fracciones de la fuerza de trabajo? No se puede interpretar de este modo la continuación
del desempleo en un país como Francia, por lo menos al nivel al que ese país ha
llegado. Cualquiera que sea la severidad del juicio que se haga sobre las últimas
décadas, el porvenir del empleo en ese país es ya tributario de las perspectivas de
crecimiento. Europa ¿ha salido ya, sí o no, de la crisis estructural? Teniendo en cuenta
la carencia de motivación política para reabsorber la desocupación o la imposibilidad de
las vías nacionales, esa es la cuestión.
Capítulo 8
¿Nuevo crecimiento, fin de una trayectoria a la Marx y
salida de la crisis?

¿Ha salido acaso el capitalismo de la crisis estructural que comenzó en los años 1970?
¿A pesar de eventuales recesiones, los países centrales, excluyendo Japón, han entrado
desde hace algunos años en una fase de crecimiento sobre la cual Estados Unidos daría
la demostración magistral, y de la cual sería la locomotora come se lee a veces?
¿Resultados inigualados? ¿Una nueva economía? ¿Qué sucede con el progreso técnico,
con los salarios, con la desocupación? Los capítulos anteriores ya revelaron ciertos
aspectos de este vigor recuperado. Trataremos ahora de reunir esos elementos dispersos
y de completarlos.

¿Qué decir del crecimiento de la producción y del crecimiento de las existencias de


capital? Ya tuvimos ocasión de comparara este respecto los tres países europeos con
Estados Unidos. La expresión «treinta gloriosos» refleja bien, en lo que respecta a
Europa, la especificidad de los primeros decenios que siguieron a la Segunda Guerra
mundial hasta mediados de los años 1970, particularmente en cuanto al crecimiento
(figura 7.3). Incluso la recuperación de la actividad a fines de los años 1980 hace una
pobre figura si se la compara con los años 1950 y 1960. La figura citada recuerda que el
crecimiento fue mucho más moderado en Estados Unidos que en Europa durante las
primeras décadas de la postguerra. El hecho nuevo consiste en que Estados Unidos
conoce ya, desde los años 1980, tasas de crecimiento un poco superiores a las europeas,
sobre todo durante los años 1990. Así, contrariamente a Europa, Estados Unidos pudo
casi recuperar sus tasas anteriores a la crisis.
8.1 – Las fluctuaciones del crecimiento desde 1975
Comentario de las figuras 8.1 y 8.2

El crecimiento no es regular ni en Francia ni en Estados Unidos. Se observa un primer


juego de fluctuaciones bastante amplias y lentas, sugerida por las líneas punteadas: una
especie de ciclo de crecimiento. El término ciclo no nos debe inducir en error: esos
movimientos se suceden pero no se repiten con una periodicidad dada.
También se ven impulsos recurrentes de crecimiento más agudos y sobre todo brutales
detenciones del crecimiento. Cuando, en tales pérdidas de velocidad la tasa de
crecimiento se torna negativa, es decir, cuando la producción disminuye efectivamente
(en lugar de crecer menos) se puede hablar de recesiones, como las de 1979, 1982 y
1992 o 1993.
Las dos categorías de fluctuaciones son comunes a los dos países, bastante bien
sincronizadas, con algunas diferencias en el tiempo y excepciones. La concomitancia de
los movimientos más lentos define una periodización simple. Un primer período se
caracteriza por un crecimiento sostenido, después de la recesión de1975 y hasta cerca
de 1980. La tasa de ganancia ya había caído; las políticas keynesianas de apoyo a la
actividad estaban ya en acción; la inflación era fuerte. La recesión de 1979 se prolongó
en Estados Unidos en la de 1982, la más profunda de la postguerra, que en Francia fue
evitada por la llegada de la izquierda al poder. Las políticas cambiaron entonces
radicalmente. Aparece un segundo bloque de crecimiento más fuerte, que rebota en
Estados Unidos en 1983. Esta actividad fue característica de la segunda mitad de los
años 1980. Pero una fluctuación arrastró las dos economías a la baja, hasta la recesión
de comienzos de los años 1990 (1993 en Francia, 1991 en Estados Unidos). Después se
esboza una nueva fase de crecimiento, la última del siglo, antes de que se afirme una
disminución de las tasas de crecimiento, desembocando sobre la recesión del fin del
siglo (que todavía no aparece en las figuras porque las tasas de crecimiento siguen
siendo positivas.

Las figuras 8.1 y 8.2 nos dan los materiales para una comparación más fina entre
Francia y Estados Unidos sobre la base de datos trimestrales. Ellas describen las tasas
de crecimiento de la producción desde mediados de los años 1970 hasta el 2001,
relacionando la producción de cada trimestre con la del mismo trimestre del año
precedente (o sea con un ritmo anual).

Las dos economías son constantemente arrastradas a fluctuaciones (cuadro 8.1). Pero lo
que nos interesa aquí es sobre todo el nivel general en torno al cual se desarrollan esas
fluctuaciones. El nivel medio de 2.2% por año, que prevalece en Francia desde 1975,
es débil a la vez con relación a los años anteriores a 1975 (una tasa de 5.1 desde 1952
hasta 1974) y con relación a Estados Unidos, que creció 3.0% en promedio en ese
mismo período.
Figura 8.1 Tasa de crecimiento anual de la producción para cada trimestre (%): Francia

Figura 8.2 Misma variable: Estados Unidos

La variable es la tasa de crecimiento del trimestre con relación al mismo trimestre del año anterior. La
línea punteada representa la tendencia, haciendo abstracción de las fluctuaciones a más corto plazo. Los
pequeños segmentos horizontales indican los valores medios para los dos subperíodos 1952-1974 y 1976-
2000.
¿Milagro o espejismo estadounidense? Conforme a lo que se ha observado más arriba,
se ve en la figura 8.2 que Estados Unidos logró, a fines de los años 1990 y antes de la
recesión del 2000, su tasa de crecimiento media del período 1952-1974, anterior por
consiguiente a la crisis estructural.

Esta falta de crecimiento de la economía francesa con respecto a la economía


estadounidense desde mediados de los años 1970 es un fenómeno importante.,
Contrasta de modo sorprendente con el progreso relativo en las primeras décadas
inmediatas a la Segunda Guerra mundial. En una unidad (la de las paridades de poder
adquisitivo) que da cierto sentido a los tamaños relativos, la producción francesa
representaba el 18% de la de Estados Unidos en 1952; en 1982, ese porcentaje llegó a
un máximo de 25% al terminar un tercio de siglo de progreso bastante regular; desde
1997, volvió a pasar bajo la barra del 20%, es decir, volvió a su valor de 1958. Esta
acentuación de la preponderancia de la economía estadounidense tuvo lugar entre 1983
y 1984 y desde 1992. ¿Por qué los años neoliberales fueron comparativamente tan
desfavorables para Francia? Volveremos sobre esto.

Es posible igualmente interrogarse sobre la estabilidad del crecimiento (la regularidad


de las curvas de las figuras 8.1 y 8.2). Las fluctuaciones de la actividad siguieron siendo
débiles en Estados Unidos entre la recesión de 1991 y la del 2000, es decir, durante casi
un decenio. Ese país se encontraba en el 2000 en el pico de un ciclo de crecimiento un
poco más duradero que los anteriores, lo cual era un gran motivo de orgullo, antes de
que se manifestase una nueva contracción de la tasa de crecimiento.

¿La recesión del 2000 se transformará en una crisis más profunda? La llegada de tales
derrumbes de la actividad es un hecho recurrente que se puede calificar de banal. Se
produce sin embargo en un contexto amenazador que combina la caída de los cursos
bursátiles, una fuerte inestabilidad en los países de la periferia (particularmente en la
Argentina) y el choque políticos de los acontecimientos iniciados por los ataques del 11
de septiembre del 2001. Volveremos sobre esto en la cuarta parte de este libro26 después
de recordar las condiciones de la crisis de 1929.

A las preguntas planteadas al comienzo de este capítulo sobre el retorno al crecimiento


hay que responder, por consiguiente, de un modo matizado. Estados Unidos, más

26 Capítulo 20, Heterogeneidades técnicas, movilidad internacional del capital y vértigos bursátiles
vigoroso que Europa, recuperó en los años 1990 tasas de crecimiento similares a las
tasas medias del período anterior a la crisis. A las tres economías europeas que habían
tenido resultados particularmente buenos antes de 1976, particularmente Francia, les
falta todavía mucho. La llegada de una nueva recesión muestra que no se ha realizado
ninguna transformación radical de las condiciones que gobiernan la estabilidad
macroeconómica.

Además del crecimiento de la producción se puede igualmente examinar el de la


existencia o stock del capital (la tasa de acumulación de la figura 3.2). Las tasas de
crecimiento de la existencia neta de capital siguen siendo bastante débiles en los dos
espacios geográficos: en comparación con los años 1960 y 1970 Europa y Estados
Unidos acumulan poco27.

En cuanto al empleo y a la desocupación, hemos mostrado que la situación difiere entre


Europa y Estados Unidos. A primera vista, la permanencia de la ola de desocupación en
Europa se opone a la tesis de una salida de la crisis. El episodio de la reabsorción, aún
muy parcial, del desempleo, a fines de los años 1990 es un efecto de la recuperación del
crecimiento y de la acumulación que corresponde, en Francia, a la última fase de las
fluctuaciones macroeconómicas (figura 8.1 y cuadro 8.1). ¿Estamos yendo hacia una
desaceleración del crecimiento o hacia un cambio más profundo, simétrico del que
marcó la entrada en la crisis en 1980, es decir, hacia una verdadera salida de la crisis?
Es difícil decidir esta cuestión sobre la base del examen del crecimiento de la
producción y del capital, o del nivel de desocupación.

27 Esta lentitud del crecimiento de las existencias de capital a pesar de la reciente alza limitada parece
contradecir la comprobación, a veces planteada, de una recuperación de las inversiones en Estados
Unidos. Inversión se entiende entonces en el sentido de inversión bruta es decir sin tener en cuenta la
depreciación del capital. Considerando la parte de la inversión neta privada, excluyendo la vivienda, en la
producción, se ve que este nuevo impulso no es más que una recuperación de lo perdido en la baja
observable en todos los años 1980 y hasta 1993. Los niveles alcanzados a fines de los 1990 son medios.
La distinción entre inversión bruta y neta es importante. La inversión bruta es una de las componentes de
la demanda (junto con el consumo). Es adecuado considerarla al estudiar la coyuntura, de la cual la
formación de la demanda es un factor explicativo. Para tratar la variación del potencial productivo, como
en la actual discusión, se debe considerar en cambio la inversión neta, que se obtiene restándole a la
inversión bruta la amortización del capital.
La posición central que le damos a la tasa de ganancia en nuestro análisis nos sugiere
privilegiar otro punto de vista, el de la orientación al alza de la tasa de ganancia desde
mediados de los años 1980 (así como sus determinantes, el cambio técnico y la
variación de los salarios). El cambio sufrido por la tendencia a la rentabilidad del
capital es, en efecto, pronunciado (figura 3.1). En Estados Unidos, la tasa de ganancia
recuperó en 1999, último año de la serie, el nivel que tenía a comienzos de los años
1970; en Europa se trata incluso del de mediados de los 1960. ¿Es posible convertir a
este vigor recobrado de la tasa de ganancia en el criterio de la entrada en una nueva
fase?

La dificultad para interpretar este aumento de la tasa de ganancia consiste en que


existen diversos modos, no exclusivos, de restablecer la rentabilidad del capital: hay
uno que se puede calificar de regresivo y otro de progresista. Esta distinción es crucial
para apreciar el período contemporáneo y las tendencias actuales del capitalismo. Desde
el punto de vista de los intereses inmediatos de los capitalistas, las dos modalidades son
equivalentes porque ambas aumentan la tasa de ganancia, pero no tienen el mismo
alcance histórico. La manera regresiva consiste en congelar los salarios sobre un fondo
de progreso técnico lento; la manera progresista consiste en promover un flujo de
progreso técnico (pues la rapidez del progreso técnico hace eventualmente más fácil el
crecimiento del salario que sigue dependiendo de la intensidad de las luchas). Por
consiguiente debemos retomar el hilo de las diferentes observaciones reunidas hasta
ahora con esta pregunta presente en la mente ¿cómo se restableció la tasa de ganancia?

El aumento de la tasa de ganancia en las dos últimas décadas tuvo dos orígenes: el
crecimiento de la productividad del capital y una mayor lentitud en el progreso salarial.
El nuevo ascenso de la tasa de ganancia desde la mitad de los años 1980 combina los
dos aspectos: progresista en el aumento de la eficiencia del capital, a pesar del
estancamiento de la productividad del trabajo, y regresivo en el control del salario.
Evidentemente el primer movimiento es el portador de futuro.

Una dificultad en la apreciación de las tendencias recientes tiene que ver con las
relaciones entre las diferentes variables. La persistencia de ritmos poco sostenidos de
acumulación es notable, pero si la productividad del capital crece lo suficiente, se podrá
lograr una mayor producción sobre la base de unas existencias de capital en aumento
relativamente lento, como en Estados Unidos. Una segunda dificultad deriva de la
ambivalencia de ciertas tendencias. Si la relación capital-trabajo evoluciona lentamente
en Estados Unidos ¿hay que ver en ese fenómeno un efecto de la lentitud de la
mecanización o una transformación de las formas del cambio técnico que requerirían
hoy menos capital (o sea, el signo de la aparición de técnicas ahorradoras de capital, o
de la baja del precio de éste)?

En total, el balance que hace este capítulo sobre una eventual salida de la crisis, es
contrastado. El elemento positivo es la afirmación de tendencias de la técnica y de la
rentabilidad del capital algunos de cuyos aspectos son prometedores. Estamos ya más
allá de lo que habíamos calificado de trayectoria a la Marx cuyo rasgo esencial es el
peso creciente del capital fijo necesario para la producción (con relación al trabajo y
sobre todo a las cantidades producidas); las características de los últimos quince años
son diferentes. Correlativamente, se afirmó una cierta recuperación del crecimiento.
Estados Unidos llegó a tasas de crecimiento similares a las de antes de la crisis, pero
eso está lejos de suceder en Europa. De un lado o del otro del Atlántico hay que tener
constantemente presente que el crecimiento es siempre un fenómeno cíclico, con sus
altas y bajas, y que el fin de los años 1990, hasta la recesión, correspondió a una fase de
intensa actividad.

Este capítulo deja por lo tanto intacta la paradoja que habíamos planteado en el
comienzo de esta parte (capítulo 3): el fuerte restablecimiento de la tasa de ganancia
habría debido materializarse en una recuperación mucho más importante de la
acumulación del capital y del crecimiento, que arrastrase tras sí la del empleo. Esta
contradicción hace planear cierta ambigüedad en cuanto al significado de las tendencias
recientes. Si fuese posible asociar a la recuperación de la rentabilidad del capital en
Europa un restablecimiento de las tasas de acumulación y de crecimiento, la hipótesis
de salida de la crisis (ligada con la evasión de una trayectoria a la Marx) se vería
reforzada. A favor: el aumento de la rentabilidad del capital (más precisamente, de su
componente progresista, y el aumento de la productividad del capital); en contra: la
lentitud del crecimiento (y la perpetuación del desempleo) en Europa a pesar de la
fuerte recuperación de la tasa de ganancia.

¿Por qué el restablecimiento de la tasa de ganancia no estuvo acompañado en Europa


por una recuperación paralela del crecimiento? La clave de este enigma se encuentra en
los mecanismos monetarios y financieros que abordaremos a continuación.
Este texto no ha sido traducido aún

Cette troisième partie est consacrée à la loi de la finance. Elle prolonge la démarche des
chapitres précédents qui, quoique faisant abstraction des mécanismes financiers, avaient
déjà permis de décrire certains aspects des politiques néolibérales.

L'analyse des origines de la crise ne met pas directement en cause la finance, du moins
pas au-delà de ce qu'implique le caractère capitaliste du mode de production. La crise
fut le produit des tendances immanentes du mode de production : la chute du taux de
profit résultant de son inaptitude à maintenir continûment un rythme soutenu de progrès
technique, qui mit un frein à l'accumulation du capital, soulevant une formidable vague
de chômage. L'ampleur en fut moindre aux États-Unis qu'en Europe, non par la vertu de
quelque merveilleuse flexibilité, mais à cause de la relative rapidité du progrès
technique en Europe. C'est ainsi que, profitant de l'échec des politiques keynésiennes et
de l'emballement de l'inflation, la finance put faire face aux luttes des travailleurs et
imposer sa loi.

La prise de contrôle du coût salarial devança même le tournant néolibéral. On ne peut


qu'être frappé par la rapidité de la réaction, dès le début de la crise. Le ralentissement de
la croissance des dépenses sociales fut un peu plus difficile à obtenir, ce qui provoqua
leur surcroissance relative. Mais cette reprise en main ne fut qu'un aspect du nouveau
cours des choses : les politiques néolibérales n'avaient que faire de la montée du
chômage. La formation d'un volant de chômeurs était même une pièce maîtresse du
dispositif. Comme on va le voir, les préoccupations des classes dirigeantes étaient
ailleurs—et par bien des aspects, triviales.

Ces tensions appartiennent-elles au passé ? Sommes-nous au-delà de la crise ? Le


dernier chapitre de la partie précédente n'a permis que de poser le problème. D'une part,
la sortie de crise est ambiguë : a-t-on les yeux fixés sur la croissance américaine ou
européenne, veut-on parler de la progression de la productivité du travail ou du capital,
de celle du salaire ou de celle du taux de profit ? Pourquoi la croissance européenne est-
elle encore si faible alors que le taux de profit a retrouvé son niveau d'avant la crise ?
Encore une fois, l'hégémonie de la finance—dont le centre se situe, on le sait, outre-
Atlantique—marqua profondément les processus économiques de son empreinte. Mieux
vaut être dominant que dominé! L'Europe, la France notamment, n'est qu'un exemple—
et pas le plus dramatique.
Le rétablissement de la domination de la finance dans le néolibéralisme est un
événement de nature politique, l'expression directe de luttes de classe. Ses étapes et
conditions historiques seront discutées à la quatrième partie de ce livre, qui en appelle
aux leçons de l'histoire. Ce n'est qu'au terme de cette mise en perspective historique que
pourront être posées deux questions majeures. En premier lieu, on s'interrogera sur
l'éventualité d'une crise de grande ampleur, évocatrice de la dépression des années
1930, affectant les pays capitalistes du centre (chapitre 20). La crise de 1929 s'est
produite alors que la finance occupait une position dominante ; le retour de la finance
aux commandes aurait-il des conséquences similaires ? En second lieu, en relation aux
premières décennies du siècle et à ce qu'il est convenu d'appeler les « trente
glorieuses », on posera la question du rôle de la finance dans l'affirmation du nouveau
cours de la technique apparent depuis le milieu des années 1980 (chapitre 21).

Pourquoi s'aventurer dans les méandres des relations financières, selon l'objectif de
cette nouvelle partie ? Parce que quelques séries simples—taux de profit, masses de
revenus, financements—aux côtés du tableau des crises financières et de l'hégémonie
américaine, en disent plus long sur le néolibéralisme que bien des diatribes. C'est de la
violence de ces chiffres dont il va désormais être question. Dans ce qui suit, il nous
faudra abandonner le traitement conjoint des trois principaux pays européens
(Allemagne, France et Royaume-Uni), pour nous limiter au seul cas de la France. Cette
option restreint la portée de l'analyse, mais elle nous est imposée par la complexité des
mécanismes financiers, l'hétérogénéité des institutions monétaires et financières, et les
insuffisances de notre accès aux données pertinentes. Par ailleurs, l'analyse sera limitée
aux sociétés, où nous distinguerons les sociétés financières et nonfinancières
Capítulo 9
El choque de las tasas de interés. El peso de los
dividendos

Desde un punto de vista financiero, el elemento más espectacular del restablecimiento


de la hegemonía de las finanzas fue el cambio de política monetaria entre los años 1970
y 1980: el golpe de 1979. No hay que ver en ello la mano de un misterioso mercado
sino por el contrario una decisión centralizada, una política deliberada. Dado que la
inflación se embalaba, se dio la prioridad a su erradicación, cualquiera fuese el costo
para algunos y teniendo en cuenta las ventajas para otros. Se podían concebir diversos
procedimientos, como el control de los precios o el racionamiento cuantitativo del
crédito; se había recurrido a ellos anteriormente, en otras circunstancias. La modalidad
escogida fue el aumento de las tasas de interés: subirían todo lo que fuese necesario y la
recesión o la desocupación no cambiarían en nada esa decisión. Por otra parte, se
alababan los supuestos méritos de esa política. Las tasas de interés elevadas
favorecerían el ahorro, empujando a todos a economizar –esta predicción no se verificó.
Tales tasas originarían una selección rigurosa: las empresas enfermas serían eliminadas
en beneficio de los elementos más vigorosos –sin duda, pero la desocupación todavía
está ahí en Europa. Esta propaganda enmascaraba un hecho simple y determinante: la
inflación erosionaba los ingresos y los patrimonios de las finanzas y había que acabar
con ella.

La figura 9.1 reproduce la evolución de las tasas de interés sobre los créditos a largo
plazo en Francia y en Estados Unidos, quitándoles la inflación: las tasas de interés
reales. Se distingue en ella muy netamente el nivel relativamente bajo de los años 1960,
su ascenso a comienzos de los años 1980, y después su estabilización alrededor de
niveles todavía elevados de cerca de 4% o 5%. El alza repentina a comienzos de los
años 1980 refleja simultáneamente los movimientos de las tasas nominales, ligados al
cambio de política, y la baja de la inflación, que fue su consecuencia. Globalmente, los
dos perfiles se parecen, pero podemos observar que dichas tasas culminaron
repentinamente en 1982 en Estados Unidos mientras que en Francia llegaron a su
máximo en los años siguientes.
Figura 9.1 Tasa de interés real a largo plazo (%): Francia (---) y Estados Unidos (―)

Son las tasas sobre los créditos a largo plazo los que están representados en la figura 9.1
pero las tasas de los créditos a corto plazo tuvieron una evolución similar. Una
diferencia significativa consistió en que las tasas cortas disminuyeron de manera a la
vez rápida, fuerte y efímera en Estados Unidos, durante la primera mitad de los años
1990, mientras en Francia culminaban a niveles excepcionalmente elevados.

Como hemos dicho, la política de tasas de interés reales fuertes no creó la crisis: la
profundizó y prolongó sus efectos. Demasiado a menudo el problema de la inversión es
reducido exclusivamente al de las tasas de interés. La tasa de acumulación cayó, con
relación a la baja de las tasas de ganancia, mucho antes del aumento de las tasas de
interés. La verdad es que este aumento contribuyó a la degradación de la situación
porque perpetuó la debilidad de las tasas de ganancia, calculadas después de pagar los
intereses –las tasas que influyen directamente en la marcha de las empresas. En lo más
hondo de la crisis se realizó por consiguiente una extracción extraordinaria de las
ganancias de las empresas. Mientras disminuía la presión de los salarios sobre la
rentabilidad, el mantenimiento de la política de tasas altas prolongó los efectos nefastos
de la crisis hasta los años 1990.

Se plantea pues la pregunta: ¿cuál fue la amplitud de los efectos del aumento de las
tasas de interés sobre las empresas entre el comienzo de los años 1980 y el fin de los
años 1990?
Las empresas no financieras son simultáneamente deudoras y acreedoras. Pueden, por
ejemplo, pedir prestado a sus bancos al mismo tiempo que dan créditos a sus clientes, o
tener bonos del Tesoro, es decir, prestarle al Estado. Por consiguiente pagan intereses
por una parte y los reciben por la otra. Además poseen créditos o dinero líquido que no
da interés1. Tanto desde el punto de vista del endeudamiento como desde el punto de
vista de los intereses, es útil considerar valores netos: las deudas netas (las deudas
menos los haberes monetarios y financieros) y los intereses netos (los intereses pagados
menos los intereses recibidos). Tomadas globalmente, las empresas son más deudoras
que acreedoras y pagan más intereses que los que reciben; sus deudas netas y sus
intereses netos son por lo tanto positivos.

La inflación complica la apreciación del peso del endeudamiento, pues desvaloriza las
deudas y haberes establecidos en unidades monetarias. Su efecto se hace sentir sobre
todas las deudas y sobre los haberes monetarios y financieros contabilizados en su valor
nominal, sobre todo los que no son reestimados en un mercado (como sucede con un
portafolio de acciones) capaz de ajustarse a la variación del nivel general de los precios.

El efecto del alza de las tasas de interés reales sobre la rentabilidad de las empresas se
describe en las figuras 9.2, para Francia, y 9.3, para Estados Unidos2. Esas figuras
comparan dos medidas de la rentabilidad del capital de las sociedades no financieras

1 ¿Por qué un agente no prefiere pagar una parte de sus deudas utilizando sus haberes monetarios y
financieros? Para eso hay varias explicaciones. En ciertos casos, los créditos responden a una necesidad
comercial (como el crédito a los clientes); en otros, la colocación puede rendir más de lo que cuesta la
deuda y la empresa obtiene un beneficio (funciona entonces como un intermediario financiero); la
posesión de haberes líquidos responde igualmente a las necesidades de las transacciones corrientes.

2 Las tasas de ganancia utilizadas en el capítulo 3 (figura 3.1) estaban adaptadas al estudio de los efectos
de la técnica y del salario. Esas medidas relacionaban los beneficios en una acepción muy amplia (la
producción, tras deducir de ella el costo total del trabajo) con el capital fijo (edificios, materiales…)
Vemos ahora la rentabilidad a un nivel más cercano de lo que perciben las sociedades. Se han operado
dos cambios. En primer lugar, ya no se mide al capital por el capital fijo sino por los capitales propios, es
decir, los activos (capital fijo, existencias, y activos monetarios y financieros) de las empresas una vez
deducidas sus deudas: los capitales no prestados. En segundo lugar, se deducen los intereses netos de las
ganancias y se les agrega la desvalorización de las deudas netas (presentamos en el anexo 2 el excedente
de las deudas sobre los haberes monetarios y financieros, y el tratamiento de las acciones que la empresa
posee y e los dividendos que recibe.)
(una vez pagados todos los impuestos). En la primera, los intereses pagados por las
sociedades son aún contados como parte de los beneficios; esta medida hace por lo
tanto abstracción del peso del endeudamiento. La segunda lo tiene en cuenta, es decir,
separa los intereses pagados (una vez deducidos los intereses recibidos) de las
ganancias y agrega los beneficios correspondientes a la desvalorización de las deudas
netas (tras la deducción de las pérdidas en los activos financieros) debida a la inflación.

Los perfiles son bastante diferentes en los dos países pero el peso del interés aparece en
ellos sin error posible. Mientras las tasas de interés reales fluctuaron en torno a un valor
muy débil, casi nulo, el impacto de las deudas sobre la rentabilidad de las sociedades
fue prácticamente despreciable. Ellas pagaban intereses, pero esa carga era compensada
por la desvalorización de las deudas por la inflación. Esta situación se prolongó hasta
comienzos de los años 1980, como lo indica la proximidad de las curvas en ambas
figuras. Desde entonces comenzó a funcionar el bombeo de las ganancias que drenó
mucho más los beneficios de las empresas hacia los acreedores y el alza de los intereses
reales afectó profundamente la rentabilidad de las sociedades.

Este aumento tan grande del endeudamiento es común en Francia y en Estados Unidos,
pero tuvo mayor amplitud en Francia. La explicación es simple: la sociedades francesas
estaban mucho más endeudadas que las estadounidenses cuando el golpe de 1979.

Ese sobreendeudamiento relativo de Francia en comparación con Estados Unidos es


ilustrado en la figura 9.4. La variable utilizada es el valor de las deudas netas (deudas
menos los haberes monetarios y financieros) de las sociedades no financieras, dividido
por sus activos reales (capital fijo y existencias) para relativizar la dimensión con
relación al tamaño de las empresas. La diferencia de niveles y la similitud de las
evoluciones son notables. Se observa que tras un fuerte aumento del endeudamiento en
los años 1960, las sociedades de los dos países se desendeudaron durante los años 1970
gracias a una tasa negativa de interés real. La relación se redujo en los dos países en un
cuarto de su valor máximo en sólo 10 años. El repunte del endeudamiento en Francia
entre 1988 y 1992, durante la breve recuperación de la acumulación, fue fuerte pero
efímero. El desendeudamiento durante los años 1990 fue muy pronunciado en los dos
países. Por último, desde comienzos de los años 1980 las sociedades no financieras
aparecen mucho más endeudadas en Francia que en Estados Unidos, lo que explica el
efecto negativo mucho más considerable del aumento de las tasas de interés reales.
Figura 9.2 Tasa de ganancia, sin tener en cuenta (―) y teniendo en cuenta (---) los
intereses (%): Francia, sociedades no financieras

Figura 9.3 Mismas variables: Estados Unidos, sociedades no financieras

En la primera medida (-----) los intereses (pagados menos los recibidos) todavía no fueron deducidos de
las ganancias. La segunda medida es idéntica con la diferencia de que los intereses netos son deducidos
de las ganancias y que se les agrega la desvalorización de las deudas netas (deudas menos los activos
monetarios y financieros) por la inflación. Las ganancias son divididas por los capitales proprios.
La evolución de las distribuciones de dividendos revela una transferencia de ganancias
fuera del sector productivo, similar al que vimos en el caso de los intereses. La figura
9.5 presenta la parte de las ganancias de las sociedades no financieras distribuidas como
dividendos a los accionistas. El perfil obtenido para Estados Unidos confirma el
carácter desfavorable de los años 1960 y 1970 para los poseedores de activos
financieros, en este caso, acciones. La fracción de las ganancias distribuida pasó de más
de 50% a cerca del 30%. Pero el inicio de los años 1980 señala un nuevo retorno y la
tasa de distribución fluctúa desde comienzos de los años 1990 ¡en cerca del 65%! En
Francia las distribuciones de dividendos eran débiles antes de la crisis (alrededor de
25% de las ganancias). En cuanto al curso neoliberal, la figura habla por sí misma:
Francia está hundida en él.

Figura 9.4 Relación entre las deudas netas y los activos reales (%):

Francia (---) y Estados Unidos (―), sociedades no financieras.

Las deudas netas son la diferencia entre las deudas totales y los activos monetarios y financieros; los
activos reales son la suma del capital fijo y de las existencias de productos.
Figura 9.5 Parte de las ganancias distribuidas como dividendos (%): Francia (---) y
Estados Unidos (―), sociedades no financieras.

Como en el caso del interés, esos cambios de nivel son el índice de la transformación de
las relaciones de fuerza y de los poderes. En la crisis, antes del golpe neoliberal, las
empresas, disminuyendo gradualmente la distribución de dividendos, conservaban una
fracción cada vez más importante de sus ganancias que, por otra parte, se reducían.
Desde comienzos de los años 1980, a pesar de la ausencia de un verdadero
restablecimiento de la tasa de ganancia una vez pagados los intereses, prevalece una
situación inversa.

En total, las décadas neoliberales aparecen como un período de fuerte remuneración del
capital, no desde el punto de vista de la tasa de ganancia de las empresas sino desde el
de los acreedores y accionistas. Para las empresas se trata de un período de finanzas
caras en el sentido de que deben remunerar a los poseedores de capitales con intereses
y dividendos muy elevados, comparativamente con relación a los créditos otorgados y a
las ganancias realizadas.

Ese peso creciente de las extracciones que operan las finanzas, intereses y dividendos,
contrasta fuertemente con la reducción del peso fiscal sobre las empresas. En los dos
países el Estado acudió a socorrer la rentabilidad de las empresas afectada por los
apetitos de las finanzas. El peso de los impuestos a las ganancias fue sensiblemente
reducido.
Una vez registrado el pago de los dividendos (además de los impuestos e intereses
reales) disponemos de una medida de la rentabilidad del capital que destaca mejor lo
estrecho del lazo que existe entre la tasa de ganancia y la de acumulación (siempre para
las sociedades no financieras).La figura 9.6 ilustra esta relación en el caso de Francia.
La tasa de ganancia utilizada es calculada sobre los capitales propios y después de los
intereses reales y los impuestos, restando los dividendos distribuidos. La llamaremos
tasa de ganancia retenida. El parecido es notable: la tasa de crecimiento del capital fijo
evolucionó como la tasa de ganancia después de los impuestos, intereses y dividendos3.
Esas observaciones sugieren que las ganancias tomadas por las finanzas no vuelven a
las empresas no financieras4.

Esos resultados confirman el papel primordial de la tasa de ganancias en la dinámica de


las economías capitalistas. Ya hemos tomado conciencia del peso de la remuneración
del capital, intereses y dividendos, en la dinámica de la acumulación lo que conduce a
privilegiar la tasa de ganancia retenida en la cadena que introdujimos en el capítulo 3:

Variación de la tasa de ganancia retenida → Variación de la acumulación → Variación del empleo y de la


desocupación

La figura 9.6 revela una divergencia limitada entre la tasa de ganancia retenida y la tasa
de crecimiento de las existencias de capital fijo desde mediados de los años 1980. Esas
diferencias sugieren que una porción de las ganancias retenidas no se dedica a la
acumulación: compras de acciones francesas, exportación de capitales (inversiones
directas en el extranjero o colocaciones de dinero a premio) o al pago de deudas. Vamos
a concentrarnos aquí sobre el último elemento5.

3 Esta relación concuerda con los resultados de ciertos trabajos econométricos. Para los casos de Francia,
Alemania y Japón, consultar L. Bloch, B. Cœuré, ¨Profitabilité, investissement des entreprises et chocs
financiers: France, Allemagne, Etats Unis et Japon, 1970-1993¨ en Economies et Statistiques, 268-269
(1993), p. 11-30.

4 Se defenderá esta tesis en el capítulo 14 ¿Las finanzas financian la economía?

5 Se tratará la compra de acciones francesas en el capítulo 14, ¿Las finanzas financian la economía? y la
exportación de capitales en el capítulo 12 Una mundialización bajo condiciones hegemónicas.
En lugar de invertir, las empresas francesas pagaron sus deudas. Ese fue un efecto
indirecto del alza de las tasas reales de interés6. Esta estrategia se tradujo en Francia en
tasas muy fuertes de autofinanciamiento de las inversiones (superiores a 100%) a partir
de los últimos años 1990. En Estados Unidos se registraron dificultades similares pero
en un grado menor porque las empresas francesas dependían más del crédito. Estados
Unidos logró así un avance importante con respecto a Francia en materia de crecimiento
en los años 1980 y sobre todo 1990.

La tesis desarrollada en este capítulo puede, por consiguiente, ser resumida de la


siguiente forma. La disminución de la tasa de ganancia en los años 1970 había
desembocado primeramente en un crecimiento de la inflación. Dado que las tasas de
interés reales eran débiles o negativas, de ello resultaba una transferencia de riqueza de
los acreedores hacia las empresas no financieras, la cual compensaba casi exactamente
el pago de los intereses. Las distribuciones de dividendos estaba en su nivel más bajo.
La situación se invirtió durante los años 1980. Las finanzas decidieron frenar la
inflación para proteger sus ingresos y su patrimonio cualquiera fuese el costo para los
demás y restablecer las pretensiones de los accionistas sobre los beneficios. La tasa de
acumulación disminuyó en igual medida y la crisis y el desempleo se prolongaron.

La paradoja identificada al comienzo de la segunda parte se resuelve aquí. Tras haber


asociado, en el capítulo 3, la baja de las tasas de ganancia y la baja de las tasas de
acumulación en la crisis, hasta 1982 (fecha en que la tasa de ganancia llegó a su
mínimo), se esperaba una evolución simétrica: la tendencia de la tasa de ganancia, ya al
alza, provocaría la reanudación de la acumulación, pero eso no sucedió. Ya conocemos
la respuesta: la tasa de acumulación depende de la tasa de ganancia retenida y el

6 Los estudios fundados sobre cuestionarios directos o sobre métodos econométricos confirman que la
voluntad de reducir el endeudamiento representó un factor específico en la desaceleración de la inversión
y, por consiguiente, en el crecimiento (P.Artus, ¨Les entreprises françaises vont-elles recommencer à
s´endetter?¨Revue d´économie financière, 46 (1998) p. 143-162; H. Michaudon, N. Vannieuwenhyze,
¨Peut-on expliquer les évolutions récentes de l´investissement?¨, Notes de conjoncture de l´INSEE, marzo
1998). Esa liberación de las deudas fue más difícil en las pequeñas empresas (B. Paranque,
¨Compétitivité et rentabilité des entreprises industrielles¨, Banco de Francia, B95/06, París, 1995).
aumento de las tasas de ganancia antes de pagar los intereses y los dividendos fue
confiscado por las finanzas7.

Esta confiscación de los efectos del nuevo curso del cambio técnico que está detrás de
la recuperación de la rentabilidad, es particularmente chocante porque Estados, por
medio de la herramienta fiscal, y los asalariados, por la casi detención del progreso de
su poder adquisitivo, contribuyeron muy positivamente al aumento de la rentabilidad
del capital. ¿Cómo pretender entonces que la extrema moderación salarial y la docilidad
en el cumplimiento de las tareas son la condición necesaria para la disminución del
desempleo? Esas condiciones existieron ampliamente: ¡pero el beneficio no fue para los
trabajadores sino para los poseedores de los capitales!

Figura 9.6 Tasa de ganancia retenida (―) y tasa de acumulación (---) (%): Francia,
sociedades no financieras.

La tasa de ganancia es la de la figura 9.2 (---) con la diferencia de que los dividendos pagados son
restados a los beneficios. La tasa de acumulación es la tasa de crecimiento de las existencias de capital
fijo.

7 Michel Husson, discutiendo este mismo divorcio entre las tasas de ganancia y las de acumulación, en
Francia, lo explica por la incapacidad del capitalismo de extender sus mercados (¨Après l´âge d´or: sur Le
Troisième âge du capitalisme, in G. Achcar (comp.), Le marxisme d´Ernest Mandel, París, Presses
Universitaires de France, 1999, p.49-78, p.74). Ver igualmente Les ajustements de l´emploi. Pour une
critique de l´économétrie bourgeoise, Lausana: página dos, 1999.
Capítulo 10
Endeudamiento del Estado keynesiano.
Endeudamiento de los hogares

La política de las tasas de interés elevadas no afectó únicamente a las empresas sino que
golpeó igualmente al Estado y a los hogares que contrajeron préstamos.

El problema de los gastos públicos y de su cobertura es uno de los más debatidos.


Durante la crisis se produjeron importantes déficits y las deudas de los Estados se
inflaron. En Francia, el aumento de la tasa de extracción obligatoria, impuestos y
cotizaciones sociales, que llega ahora al 43% de la producción total, es un permanente
objeto de lamentaciones8. La propensión al gasto de los Estados keynesianos fue
acusada de todos los males: la misma habría sido nada menos que la causa del aumento
de las tasas de interés (¡y por consiguiente de la desaceleración de las inversiones, por
lo tanto del desempleo!) Se hablaba de efecto de expulsión: el gasto público impedía la
inversión privada. Esta argumentación debe ser invertida: en realidad fueron las tasas
elevadas las que crearon los déficits.

En primer lugar hay que volver a situar la evolución de los gastos e ingresos públicos en
el marco general de la crisis. Esos mecanismos son idénticos a los observados en el caso
de Francia (capítulo 6), respecto a los gastos sociales que constituyen por otra parte una
porción de los gastos públicos totales que examinamos.

El crecimiento excesivo de los gastos fue la expresión de la existencia de una brecha


entre el progreso de los gastos públicos y el de la producción. Pero no fue una lenta
deriva permanente: el aumento de la relación entre los gastos y la producción está
localizada en el tiempo pues se concentró en una decena de años. ¿Entonces, qué
sucedió?

8 El elevado valor de esa tasa, en Francia, no significa que las jubilaciones o los seguros de enfermedad
cuesten más en ese país que en otros sino que procede del carácter obligatorio del financiamiento de esos
regímenes de Seguro Social para todos los empleadores, bajo la forma del pago de cotizaciones.
En este análisis es necesario aislar la carga de los intereses de los otros gastos del
Estado. En un primer momento, vamos a aprehender los gastos excluyendo el pago de
los intereses. Eso conduce a distinguir tres subperíodos: antes de 1975 (es decir, en
Francia, antes de la crisis), entre 1975 y 1982, y desde 1982.

Hasta 1974 los gastos crecieron al mismo ritmo que la producción sin plantear
problemas de financiamiento pues los ingresos aumentaban paralelamente. El
crecimiento de la economía francesa se desaceleró muy fuertemente a partir de la
recesión de 1974, pasando de 5.1% (1952-1974) por año a 2.7% (1974-1982) (figura
8.1). Se abrió entonces un segundo período. Entre 1975 y 1982 los gastos públicos
siguieron creciendo a su ritmo anterior de 5.3% por año, con una sorprendente
regularidad. En ese contexto de lento crecimiento de la producción, la relación entre los
gastos y la producción dio un salto. La tasa de extracción obligatoria fue aumentada en
las proporciones requeridas por el mantenimiento de los equilibrios y la deuda pública
no progresó más rápido que la producción. Por último, después de 1982, la tasa de
crecimiento de los gastos públicos fue rápidamente reconducida a 2.1% por año, ritmo
que se perpetuó muy regularmente desde esa fecha y que es levemente más débil que la
tasa de crecimiento de la producción.

En resumen: antes de la crisis la producción y los gastos crecían rápidamente, con


equilibrio, sin aumento de las extracciones obligatorias; en la primera fase de la crisis,
antes de 1982, el crecimiento de la producción se redujo considerablemente mientras
los gastos seguían su avance pero los desequilibrios fueron contenidos gracias al
aumento de las extracciones; después de 1982, el índice de crecimiento de los gastos
cayó a un nivel inferior al de la producción, por consiguiente, débil.

Uno esperaría entonces que el equilibrio de los gastos e ingresos haya sido garantizado
continuamente. Eso es lo efectivamente sucedió: independientemente del pago de los
intereses en Francia no habría habido déficit de las administraciones públicas sino
solamente fluctuaciones en torno a un saldo nulo.

En materia de déficits públicos habrá pues que tomar conciencia del hecho siguiente:
los déficits son totalmente imputables al aumento de las tasas de interés al comienzo de
los años 1980. Lo mismo sucedió en los principales países europeos (con excepción de
Italia). La figura 10.1ilustra esta afirmación en el caso de Francia. La primera curva
reproduce la evolución de los excedentes o déficits de las cuentas públicas en
porcentaje de la producción total en una primera medición, tradicional, que incluye
todos los gastos, y después en una segunda medición, que deduce los intereses pagados.
No nos detendremos aquí sobre las fluctuaciones de esos saldos al correr de los años;
ellas dependen de la sensibilidad de los ingresos públicos frente a la actividad de la
economía (son fuertes cuando la actividad es fuerte y débiles en una recesión) mientras
que los gastos son más rígidos. El hecho fundamental es que, fuera de los intereses
pagados, los déficits desaparecen. El período 1975-1982, aquel en el que los índices de
crecimiento de los gastos todavía no habían bajado sensiblemente, ni siquiera hace una
excepción a la regla.

La figura 10.2 introduce al mismo análisis para Estados Unidos. Allí, al contrario de lo
que sucedía en Francia, existía ya un déficit antes de 1975, una vez tenido en cuenta el
pago de los intereses, pero el mismo seguía siendo muy moderado. El efecto del
aumento de las tasas en los años 1980 y 1990 es entonces aparente, como en Francia,
hasta el restablecimiento reciente.

Hagamos de lado, al pasar, una ambigüedad. Los déficits de los años 1980 no fueron
provocados para estimular el crecimiento, según las reglas de la macroeconomía
keynesiana que pretenden que los gastos públicos sean el relevo de la deficiente
demanda privada. En Estados Unidos, los déficits fueron impuestos y soportados en un
contexto de escaso crecimiento y teniendo en cuenta lo difícil que era frenar el aumento
de los gastos públicos, y fueron inflados por el aumento de las tasas. ¡Al fin de cuentas,
Reagan no era el más grande de los keynesianos!

¿Cómo el aumento de las tasas de interés pudo representar una carga antes de la
aparición de déficits importantes? Cuando se produjo el alza de las tasas de interés, los
diferentes Estados estaban ya endeudados en grados diferentes –esas deudas tendían a
disminuir desde la guerra, con la ayuda de la inflación. Una gran parte de esas deudas
estaba financiada por títulos a corto plazo. Cuando las tasas crecieron, hubo que renovar
esos títulos con tasas mayores. Esta operación fue el origen de los déficits de los años
1980 y 1990.

Es imposible echarle la responsabilidad del aumento de las tasas de interés a un


mecanismo de mercado ligado a los déficits públicos. Estos aparecieron después del
alza de las tasas de interés y no queda nada de ellos cuando se deja de lado la carga de
los intereses.
Circula igualmente otro argumento que sostiene que el aumento de las tasas era
indispensable para obligar a los Estados a controlar sus gastos. Eso equivale a suponer
que el Estado no habría podido, con otras políticas, asegurar esa desaceleración; era
necesario que pagase intereses y se endeudase para hacerse razonable como cualquiera.
El peso de los gastos y la baja de los ingresos no creaban una presión suficiente. En
otros términos, ¡era necesario que las finanzas aumentasen los gastos del Estado-y
simultáneamente sus propios ingresos- hasta un punto en que los déficits llegarían a ser
absolutamente intolerables! Este argumento falaz ignora el hecho de que una política un
poco menos restrictiva –tasas de interés menos altas- habría permitido un crecimiento
un poco menos lento y provocado así un flujo de ingresos fiscales y de cotizaciones más
sostenido, y permitido ahorrarse la indemnización del desempleo y de la miseria ligada
al mismo. Que haya sido necesario administrar la crisis es un hecho innegable. Que la
estrategia neoliberal hasta sido particularmente dañina también lo es.

Abordaremos ahora el problema del endeudamiento de los hogares. A pesar de tener


ciertos puntos comunes, se plantea en términos diferentes del de las empresas o del
estatal. Los hogares franceses ofrecen una excelente ilustración de las consecuencias
dramáticas de la crisis y de las políticas neoliberales.

Tal como en el caso de las empresas, no se puede tratar las deudas de los hogares
considerándolas globalmente. Evidentemente, habría que distinguir en ellas diversos
grupos: los acreedores y los prestamistas. Ciertos hogares pertenecen estructuralmente a
uno o al otro de esos grupos; otros pasan de uno al otro (por ejemplo, para pedir un
préstamo para adquirir una vivienda primero hay que ahorrar). Los datos disponibles sin
embargo no nos permiten aislar las fracciones pertinentes y deberemos contentarnos
con agregados.

La figura 10.3 ilustra el monto anual de los préstamos de los hogares (deduciendo los
reembolsos). Esos préstamos representaban cada año, hasta 1985, una suma con
bastante constancia pero ese monto en 1986 y 1987aumentó brutalmente, hasta
duplicarse.
Figura 10.1 Excedentes o déficits de las administraciones públicas, con todos los gastos
comprendidos (―) o excluyendo los intereses pagados (---) (% de la producción):
Francia.

Figura 10.2 Mismas variables: Estados Unidos


Para comprender el significado de esos acontecimientos hay que volver a colocar este
problema del endeudamiento en el marco general de la crisis y del modo cómo la
enfrentaron los hogares. La masa total de los salarios constituye el principal
componente de los ingresos de los hogares. Antes de la crisis, hasta 1974, esa masa
crecía a una tasa superior al 6% anual, en términos reales. Desde 1974 hasta 1982,
siguió aumentando, pero a un ritmo reducido. Frente a esa desaceleración del
crecimiento de sus ingresos, los hogares disminuyeron el aumento de sus gastos de
consumo y aún más la de sus compras de habitaciones. Así evitaron endeudarse. Los
años 1982-1987 fueron los peores: la masa salarial permaneció casi constante debido al
débil progreso de las remuneraciones y a la disminución del empleo (estancamiento de
la masa total de los salarios significa progreso para algunos y retroceso para otros).Los
hogares –algunos de ellos- redujeron sus gastos pero no en la proporción de la caída de
sus ingresos, lo que los condujo a endeudarse. Este recurso al préstamo era el de los
fines de mes difíciles: un endeudamiento muy difundido. Este aumento fue sobre todo
el de los créditos a corto plazo (figura 10.3) cuyas tasas de interés crecían mucho. De
ahí resultó una ola de sobreendeudamiento que justificó una importante intervención
pública (en el marco de las comisiones de sobreendeudamiento). Las características de
éste han sido analizadas en diversos estudios que revelan su relación con la crisis9. El
crédito al consumo figura en casi el 90% de los expedientes, sea solo, sea junto a los
créditos inmobiliarios; en casi la mitad de los casos, las dificultades tienen relación con
el desempleo.

El hecho de que este endeudamiento reprodujo varios años después del alza de las tasas
de interés de comienzos de los años 1980 no disminuye la responsabilidad del cambio
de política. Los hogares, que peleaban contra las dificultades propias de la crisis
(desocupación, precariedad del empleo) fueron víctimas de esa política por partida
doble. En primer lugar, los ingresos sufrieron una contracción severa, hasta un
estancamiento completo de la masa salarial: el alza de las tasas prolongó y acentuó el
desempleo, y éste –más en general las políticas neoliberales- contribuyeron al
congelamiento de los salarios. Por otra parte, la carga de los intereses es uno de los
componentes de los gastos de los hogares y el aumento de las tasas de interés pesó

9 Ver el dossier ´Endettement/Surendettement¨ de la Revue d´économie financière, 46, 1998 y J.J. Hyest,
P. Loridant, Surendettement, prévenir et guérir, Senado, Informe de comunicación, nº60, 1997.
fuertemente sobre su situación. En 1987, el pago de los intereses llegó a casi la mitad de
los préstamos: endeudarse más para pagar sus intereses, conocemos la lógica de tales
degradaciones acumulativas.

Figura 10.3 Préstamos anuales contraídos por los hogares, totales (―) y a corto plazo (---)
(en miles de millones de euros de 1995): Francia.

Los préstamos se entienden siempre quitándoles los reembolsos

Figura 10.4 Relación entre las deudas de los hogares y sus ingresos disponibles (%):
Francia: (– –) y Estados Unidos (―)
Esos flujos crecientes de préstamos se reflejaron naturalmente en el aumento de la masa
de deudas de los hogares (con cierto retraso). Es lo que muestra la figura 10.4: en ella se
ve claramente, a fines de los años 1980, el inflamiento de las deudas de los hogares, que
hasta entonces representaban entre el 60 y el 65% de su ingreso disponible y subieron
rápidamente casi hasta el 90%. Aunque el sobreendeudamiento sigue siendo un
problema, esta deriva no fue permanente. El período de austeridad llegó por fin a su
término y el crecimiento reapareció (cuadro 8.1): la desocupación se estabilizó y la
masa salarial volvió a crecer mientras el progreso de los gastos de los hogares seguía
siendo moderado. De ahí surgió en gran medida el carácter efímero de este episodio de
endeudamiento. A fines de los años 1990, los índices de endeudamiento tenían en
Francia valores un poco superiores a las de los años 1970.

El crecimiento del endeudamiento de los hogares fue más acentuado en Estados Unidos
que en Francia (figura 10.4). Partiendo de un piso en el cual las deudas totales de los
hogares representaban un poco menos del 70% de su ingreso, no muy lejano al índice
francés, esa tasa tomó vuelo, como en Francia. Por el contrario, siguió elevándose en
los años 1990, para llegar a superar el 100%. Este crecimiento del endeudamiento
de los hogares en Estados Unidos y su carácter duradero nos remiten a ciertos rasgos de
la situación macroeconómica de Estados Unidos que analizaremos ulteriormente (la
debilidad del ahorro en ese país y el financiamiento de la economía estadounidense por
el extranjero)10.

10 Capítulo 12, Una mundialización bajo conducción hegemónica.


Capítulo 11
La epidemia de crisis financieras: El golpe de 1979 y la
globalización

El acta de acusación levantada contra las finanzas neoliberales es ya muy dura. El golpe
de 1979 prolongó los efectos de la crisis, en particular, la desocupación, y contribuyó al
endeudamiento de los Estados y de una fracción de los hogares ya fragilizada por la
desaceleración del crecimiento, la desocupación y la precariedad. Este capítulo aumenta
aún esa carga. El mismo tiene como objetivo recordar la verdadera epidemia de crisis
monetarias y financieras cuyos gérmenes sembró el neoliberalismo.

Esas crisis se dividen en varias categorías. Las de los años 1980, tanto en la periferia
como en el centro, fueron directamente el efecto del aumento de las tasas de interés que
se conjugó con la desreglamentación monetaria y financiera. Las crisis de los años 1990
estuvieron sobre todo ligadas con la globalización de los mercados, un aspecto
particular del neoliberalismo en su dimensión internacional. Las primeras fueron la
expresión de la entrada en la economía neoliberal; las crisis monetarias y financieras
que siguieron fueron características del neoliberalismo constituido. Pero, naturalmente,
esa frontera no es impermeable11.

Vamos a evocar primeramente las dos grandes crisis financieras directamente enlazadas
con el aumento de las tasas de interés de 1979: la crisis de la deuda de los países de la
periferia y la de los sistemas financieros de los países del centro.

Tenemos pues que volver en este punto a un episodio que sucedió hace más de quince
años pro cuyas consecuencias son siempre igualmente dramáticas. Es de la crisis que
comenzó en el mes de agosto de 1982 con la declaración de México que anunciaba que
no estaba en condiciones de cumplir con sus compromisos. Pero México no fue sino el
primero de una larga serie. En octubre de 1983, 27 países ya habían reescalonado sus
deudas y otros pronto los seguirían. Los cuatro principales países endeudados, México,

11 En este capítulo utilizamos ampliamente: FDIC, History of the Eighties. Lessons for the Future,
Washington, Federal Deposit Insurance Corporation, 1997.
Brasil, Venezuela y Argentina, representaban el 74% de las deudas de los países menos
desarrollados (Less Developed Countries).

¿Cómo esos países habían llegado repentinamente a la cesación de pagos en forma


simultánea? El choque del aumento de las tasas de interés y de la desinflación, es decir,
los aumentos de las tasas de interés reales, golpeó frontalmente a los países que habían
emprendido una política de endeudamiento (a tasas variables). La violencia de ese
choque se refleja en el alza repentina de la tasa de interés real aparente en las deudas de
esos países: la relación entre la masa de los intereses y el total de las deudas quitándole
el índice de inflación estadounidense (figura 11.1). Se observa, como en los países
capitalistas del centro, las tasas débiles (en este caso negativas) de los años 1970, su
ascenso vertiginoso resultante del cambio de política y después las tasas
particularmente elevadas de los años 1980. Es fácil comprender que, en tales
condiciones, el endeudamiento se tornaba insostenible12.

El crecimiento de las deudas fue anterior a los años 1980 y el cambio de la política
monetaria de 1979 no carga con toda la responsabilidad por la crisis pero buena parte de
ella se le puede imputar. A comienzos de los años 1970, las deudas de los países en
desarrollo, según la definición del Banco Mundial, no representaban sino del 7 al 8%,
aproximadamente, de la producción total de esos países. Esa tasa había sido
multiplicada por dos en 1979, con un aumento importante de la fracción de esas deudas
debida a corto plazo, lo que constituía una amenaza creciente. Esa relación pasó, entre
1979 y 1987, ¡del 15% al 39% de la producción! El servicio de esa deuda, interés y
amortización, que representaba entre el 7 y el 8% de las exportaciones, se elevó de
repente hasta cerca del 23% de las mismas en 1986.

12 Hacemos abstracción de los aspectos políticos de estos acontecimientos, los cuales van más allá de las
ambiciones de este libro. Consultar al respecto en particular el capítulo 9 del libro de Eric Toussaint, que
coloca el aumento de las deudas en el marco de la acción de McNamara en un contexto de lucha contra el
comunismo (La Bourse ou la vie, la finance contre les peuples, Bruselas, CADTM, 1998).
Figura 11.1 Tasa de interés real aparente (%) países en desarrollo

Es la relación entre la masa de los intereses y el total de las deudas, deduciendo el índice de inflación
estadounidense.

Figura 11.2 Producción (en miles de millones de dólares de 1992): Países en desarrollo
Aunada a la baja de los precios de las materias primas exportadas por esos países y a la
debilidad de la demanda de los países del centro, que estaban en crisis, esa formidable
extracción de intereses tuvo un efecto catastrófico. La figura 11.2 describe la
producción de los países en desarrollo expresada en dólares de 1992. Esta variable no
refleja directamente las variaciones del nivel de vida de las poblaciones pero mide el
poder de compra que representa la producción de esos países con respecto a la de
Estados Unidos. Es difícil ser más claro. Estamos ante un derrumbe, que contrasta con
los progresos en los años 1970. Ciertamente el dólar fluctuó mucho a comienzos de los
años 1980, lo que perturba esos movimientos, pero 15 años más tarde, en 1996, la
producción de esos países todavía no había alcanzado en esta medición el máximo de
1979.

La segunda gran crisis de esos años neoliberales, ligada directamente al aumento de las
tasas de interés, golpeó al centro, incluido Estados Unidos. Muchas de esas dificultades
fueron las consecuencias inmediatas del alza de las tasas, pero se prolongaron en los
años 1990 en relación con las desregulaciones nacionales e internacionales.

Desde el comienzo de los años 1980, pocos sistemas bancarios se salvaron. Salvo
Alemania, que es citada como la excepción que confirma la regla, casi todos los grandes
países capitalistas fueron afectados: Estados Unidos, Japón, Francia, el Reino Unido y
los países escandinavos. Las instituciones financieras de Estados Unidos fueron
golpeadas por una ola de quiebras sin precedente desde la crisis de 1929. El caso del
Japón es conocido y todos en Francia están familiarizados con las dificultades del
Crédit Lyonnais, del Comptoir des Entrepreneurs y del Crédit Foncier. El caso de los
países escandinavos fue ejemplar: recordemos que salvar los bancos finlandeses costó
al Estado un sexto de la producción total de un año. La Europa meridional no está nada
mejor, si se tiene en cuenta el volumen de los créditos defectuosos que en ella se
acumulan13. La prensa habló mucho de la quiebra del banco inglés Barings y del
salvamento del fondo estadounidense Long Term Capital Management.

Vamos a evocar aquí de un modo un poco más preciso ciertos aspectos de la crisis
financiera estadounidense de los años 1980 y comienzos de los 1990: la crisis de los

13 Sobre todos estos temas, ver J.Lambert, J. Le Cacheux, A. Mahuet ¨L´épidemie de crises bancaires
dans les pays de l´OCDE¨, Observations et diagnostics économiques, 61 (1997), p. 93-138.
bancos y de las cajas de ahorro (Savings and Loan Associations). Entre 1984 y 1994
casi 1400 bancos y 1200 cajas de ahorro (sobre un total de alrededor de 14500 bancos y
3400 cajas de ahorro en 1984) quebraron o necesitaron la intervención del seguro
federal de los depósitos (figura 11.3)14.

Del análisis de esas perturbaciones surgen algunos rasgos generales. En primer lugar, el
aumento de las tasas de interés a comienzos de los años 1980 fue en ellos un factor
primordial. Se puede hablar, a este respecto, de contragolpe de 1979. La crisis del
sistema bancario estadounidense tuvo como causa principal la insolvencia de quienes
contraían préstamos, especialmente internacionales, la cual fue causada por el alza de
las tasas. A los países de la periferia se agregaron la agricultura estadounidense, el
sector de la energía y sobre todo el sector inmobiliario empresarial, que había tenido
antes una llamarada especulativa. ¡De este modo la tasa de ganancia del sector
financiero tardó en aumentar en los años 1980 a pesar de los aumentos de las tasas de
interés reales!

Figura 11.3 Número de bancos (―) y de cajas de ahorro (·····) en quiebra o salvados:
Estados Unidos

Bancos y cajas de ahorro cuyos clientes tienen sus depósitos asegurados por la Federal
Deposit Insurance Corporation que fueron cerrados o fueron salvados por ese seguro.

14 La quiebra bancaria más estruendosa fue la de la Continental Illinois Nacional Bank and Trust
Corporation en 1984.
Es estrecha la relación entre la crisis bancaria estadounidense y la de la deuda de los
países de la periferia. Para dar una idea, indicaremos solamente que los préstamos de
los bancos de Estados Unidos a esos países equivalían a cerca de la mitad de sus
capitales propios en 1977 y a más que esos capitales en 1987. En 1983, un año después
del comienzo de la crisis, cerca de un cuarto de las deudas de los cuatro países más
endeudados (México, Brasil, Venezuela y Argentina) eran con los ocho mayores bancos
estadounidenses y representaban el 147% de los capitales propios de éstos. A pesar de
cierto número de advertencias, el curso de las acciones de esos bancos siguió
aumentando. Recién en 1987 Citicorp hizo aparecer en sus cuentas las provisiones para
pérdidas. En 1989, cerca de la mitad de esos créditos en el sistema bancario estaban
cubiertos por tales provisiones.

11.1 – La crisis de las cajas de ahorro en Estados Unidos

Las cajas de ahorro estadounidenses son instituciones de colocación de fondo que


tradicionalmente se orientan hacia el financiamiento de las viviendas. Sus depósitos
representaban entre el 55 y el 60% de los de los bancos antes de la crisis (1966-1988) y
quedaron reducidos al 20% en 1999. El principio de la actividad de esas cajas es que
remuneran sus depósitos a tasas (a corto plazo) menores que las tasas (a largo plazo)
sobre los créditos hipotecarios que conceden. En 1966 a las tasas pagadas por los
depósitos se les había puesto un techo reglamentario, a pedido de las cajas, preocupadas
por su rentabilidad15. Debido a eso los hogares ahorristas colocaron en otra parte sus
econ0omías cuando las tasas de interés aumentaron a comienzos de los años 1980, para
obtener mejores rendimientos, según un proceso llamado de desintermediación. Una
primera crisis se produjo a comienzos de los años 1980 pues los capitales propios del
conjunto de las cajas habían quedado reducidos virtualmente a cero. La actividad de las
cajas fue objeto entonces de una profunda desreglamentación y el gobierno alentó las
fusiones. De eso resultó una actividad desbordante y desordenada entre 1982 y 1985
pues las cajas se lanzaron a toda clase de actividades consideradas lucrativas, casinos,
estaciones de deportes invernales… y en particular en el inmobiliario empresarial, que
había enloquecido. A partir de 1986 las pérdidas fueron colosales, sobre todo en
relación con la caída de los precios inmobiliarios. George Bush lanzó un gran programa
de salvamento en 1989, cuyo costo todavía hay que precisar16.

15 T.F. Cargill, Money, the Financial System, and Monetary Policy, Englewoods Cliffs, Prentice-Hall,
1991, p.304.

16 Ese costo debe ser estimado en 160 mil millones de dólares durante numerosos años (para aclarar las
ideas, el total de los gastos presupuestarios en Estados Unidos en 1998 era de 2500 miles de millones de
Las consecuencias de la ola de desreglamentación y de re-reglamentación fueron
igualmente cruciales y el modo en que fue dirigida la crisis de las cajas de ahorro es
particularmente revelador a este respecto. En la primera fase de la crisis, la
administración de Reagan, adoradora de los valores del mercado, no quiso emprender el
salvamento y la reestructuración del sector. Se utilizaron todas las recetas neoliberales:
libertad de remunerar los depósitos y de emprender todo tipo de actividades,
especialmente las más especulativas, y estímulo a las fusiones. El gobierno federal
modificó posteriormente su actitud e hizo todo lo que se debía hacer para que la crisis
financiera no degenerase en una crisis similar a la de los años 1930: garantizó en
particular el financiamiento del seguro de los depósitos (cuadro 11.1).

Mucho se ha escrito recientemente sobre las crisis neoliberales del segundo tipo, que
están menos ligadas al aumento de las tasas de interés pero remiten directamente a la
globalización de los mercados y a la movilidad internacional del capital.

Además de la crisis de la deuda, México nos da un ejemplo precoz de ese tipo de crisis:
la crisis de 1994-1995. Tras seis años de una política que el FMI consideraba ejemplar,
a fines de diciembre de 1994, México tuvo que dejar repentinamente que su moneda
fluctuase con relación al dólar. En un año el peso perdió la mitad de su valor, la Bolsa
cayó en igual porcentaje, las tasas de interés se fueron por las nubes y la economía fue
precipitada en la recesión, con temibles consecuencias sociales. El poder adquisitivo
medio de los asalariados mexicanos cayó a la mitad; el índice de pobreza subió de 30%
a 50% pero México pagó sus deudas (cuadro 11.2).

La crisis mexicana puso fin a una fase de euforia, a un período de estabilidad de la


moneda con relación al dólar y de llegada masiva de capitales extranjeros. Ella
anunciaba la del Sudeste asiático, tres años más tarde, en 1997. Primero se produjo el
derrumbe del bath tailandés, después el de las monedas de Filipinas, Indonesia y Corea
del Sur. Las bolsas acompañaron a las monedas en su caída, al igual que las quiebras,
en particular las de ciertos conglomerados coreanos, los chaebols. En todos esos países,
las consecuencias de esas crisis fueron dramáticas: desocupación y miseria causada por

dólares –dos billones 500 mil millones). Sobre estos temas ver el cuadro nada complaciente en: FDIC,
History of the Eighties, op. cit, nota 1.
el encarecimiento de los alimentos básicos, aumento de la delincuencia y de la
criminalidad…

Las figuras 11.4 y 11.5 ilustran la violencia de esos choques en el caso de Corea. El
índice de desocupación, que llegaba al 2% antes de la crisis, se elevó repentinamente
hasta del 7% o el 8%. Los cursos bursátiles, ya orientados a la baja desde comienzos del
año 1995, se hundieron brutalmente y quedaron divididos por más de dos en un año. La
recuperación de la actividad, sobre todo en la industria, se benefició mucho con la
devaluación de un tercio del won con respecto al dólar sin que el índice de
desocupación recuperase sus niveles anteriores.

11.2 - La crisis mexicana de 1994-1995


A fines de los años 1980 México tenía una inflación muy rápida (anualmente se
duplicaban los precios). Se realizó una reforma considerable. Ella tuvo aspectos
macroeconómicos tradicionales, particularmente la supresión de los déficits del
presupuesto del Estado y el mantenimiento de un tipo de cambio estable del peso, pero
su alcance fue mucho mayor. Se puede caracterizar ese golpe de timón como un
movimiento de liberalización: privatización, desregulación, reorientación de la
economía hacia el exterior (lo que debía llevar a la firma del TLCAN en 1993),
explosión del sector financiero. Según sus criterios internos, ese programa fue coronado
por el éxito en todos los campos, aunque México jamás haya recuperado sus tasas de
crecimiento de antes de 1982.
El índice inflacionario, en vías de disminución, era a fines del período superior al de los
socios comerciales de México, a pesar de la moderación de los salarios. Los precios
relativos de los bienes nacionales y extranjeros evolucionaban sin cesar a favor de estos
últimos. Todo el período se caracterizó por un creciente déficit en el intercambio
comercial internacional: cada vez había más importaciones con respecto a las
exportaciones, a pesar de la venta de petróleo. En esas condiciones era imposible
mantener la paridad de la moneda mexicana. México tuvo que recurrir a montajes cada
vez más escabrosos para retener los capitales extranjeros. Al tornarse evidente la
necesidad de un ajuste, los capitales alzaron vuelo, provocando una crisis de gran
envergadura.

A esos ejemplos habría que agregar la situación de casi quiebra de Rusia tras la caída
del rublo en agosto de 1998 y el contagio de la crisis asiática al Brasil afines de 1998,
después a Turquía y la situación en Argentina desde fines del 2001, otra gran ilustración
de esta inestabilidad neoliberal con consecuencias dramáticas…

Es difícil explicar esas crisis monetarias y financieras. Para hacerlo, se enumeran cierta
cantidad de factores: la fragilidad del sistema bancario ligada a la desregulación (tanto
en el centro como en la periferia); la mala administración de ciertas instituciones
financieras públicas o privadas y la falta de supervisión de la actividad bancaria por los
organismos nacionales o internacionales; la flexibilidad de las tasas de cambio o, a la
inversa, la indexación de algunas monedas por el dólar (según los países y los diferentes
períodos); la libre movilidad internacional del capital (que afecta en particular a la
periferia). A ello hay que agregar las elevadas tasas de interés que condujeron a cesar
los reembolsos.

Sin embargo aún falta en este cuadro un elemento importante, o sea el crecimiento
demencial del sector financiero durante los años 1980 y 1990, que trataremos
ulteriormente17. Ese crecimiento fue financiado por los flujos netos de intereses que
extrajo ese sector del resto de la economía, y por el aflujo de capitales estimulados por
esa rentabilidad. Tal explosión, en todas las circunstancias, habría puesto en riesgo al
sector financiero. Pero coincidió, y no por casualidad, con una formidable
desregulación. Mientras la masa de los fondos disponibles se multiplicaba, las finanzas
se sacaban de encima algunos de los controles que la trababan; cuando la situación
requería una aún mayor prudencia, se hacía de todo para reducir las reglas que
imponían contención y disciplina.

No hay duda de que la actividad de las instituciones financieras debe ser reglamentada y
sometida a ciertos controles (sabiendo que aquí nos colocamos desde el punto de vista
exclusivo de la estabilidad monetaria y financiera). Ese control, en las décadas
anteriores al neoliberalismo, era asegurado por los Bancos centrales, bajo la supervisión
de los Estados. El relajamiento de esa vigilancia y su debilidad en el plano internacional
plantean de manera aguda el problema de la emergencia de reglas de substitución y de
la creación de organismos internacionales que puedan imponerlas en escala planetaria.
Reglas de gestión, llamadas prudenciales, comienzan a establecerse gradualmente; se
formulan llamados al orden; se organizan operaciones de salvamento. Es difícil sostener
que esas disposiciones son inútiles, pero no impiden el retorno de las crisis.

17 Capítulo 13, Financiarización: ¿mito o realidad?


Figura 11.4 Índice de desocupación (%): Corea del Sur

Figura 11.5 Cursos bursátiles (1995=100): Corea del Sur


Los mecanismos que gobiernan los cambios entre las monedas contribuyeron a esas
perturbaciones. El sistema monetario mundial combinaba, en los años 1990, casi
indexaciones tendientes a ligar algunas monedas al dólar con cambios flotantes que
conducían a muy fuertes variaciones de las tasas de cambio, como entre el dólar y el
yen: un extraño cóctel de extrema rigidez y de flexibilidad. La indexación de algunas
monedas con el dólar parecía tranquilizar a los capitales internacionales contra los
riesgos de cambio y, por lo tanto, permitir sus movimientos en las condiciones más
satisfactorias para los financieros. Pero las fluctuaciones de otras monedas (y los
diferenciales inflacionarios) podían desestabililizar el edificio. De este modo ciertos
países del Asia sudoriental, como Corea del Sur, que estaban profundamente ligados a
la economía japonesa, sin embargo habían regulado su cambio por el dólar (utilizado en
las transacciones internacionales). Eso fue muy ventajoso mientras el dólar se
depreciaba. Pero las fuertes variaciones de los cambios entre el dólar y el yen18, en
particular la revalorización en un 27% del dólar entre junio de 1997 y agosto de 1998 (o
sea, en 14 meses) revaluaron igualmente las monedas de esas economías creando las
condiciones para una recesión, amplificada por otros elementos.

El factor de las crisis de los años 1990 que más frecuentemente se menciona es la
libertad de movimiento de los capitales en el mercado mundial. En los países
avanzados esta libertad limitó radicalmente la autonomía de las políticas nacionales, lo
que constituye ya un serio hándicap. Pero en los países emergentes, esta movilidad de
los capitales fue la fuente de una temible inestabilidad. La inminencia de las recesiones
creaba cada vez las condiciones de su amplificación y transformaba en crisis grave un
mal funcionamiento banal que implicaba un ajuste. Es un fenómeno antiguo pero que ha
asumido proporciones inauditas desde hace una decena de años. El tremendo aflujo de
capitales a los países llamados emergentes data de 1990; pero esos flujos se invirtieron
repentinamente al acercarse la crisis de 199719.

18 La discusion de la hegemonía estadounidense, subyacente en estos análisis, nos dará la ocasión para
examinar esas variaciones de los cambios (figura 12.1).

19 UNCTAD, United Nations Conference on Trade and Development, Trade and Development Report,
Nueva York, Naciones Unidas, 1999, p. 101. Aunque la idea de James Tobin sea anterior, hubo un nuevo
interés por la idea de poner impuestos a los movimientos de los capitales internacionales (F.Chesnais,
Tobin or not Tobin?, París: L´esprit frappeur, 1998).
El problema de la libre movilidad del capital toca un aspecto fundamental del
funcionamiento del capitalismo, un punto neurálgico de la estrategia neoliberal de
reafirmación de las prerrogativas de los propietarios de capitales. Las verdaderas
amenazas no resultan de tales o cuales desequilibrios macroeconómicos, de tales o
cuales imprudencias financieras, de tales o cuales errores en las políticas, sino del grado
y las formas de la afirmación de esta libertad.

No hay capitalismo sin movilidad del capital. El capital se valoriza en las firmas,
mediante la producción, pero en una escala superior deben existir agentes, los
capitalistas, que desplazan constantemente los capitales entre las diferentes empresas,
las diferentes ramas: una de las modalidades de la maximización de la ganancia y una
de las funciones de las finanzas.

Los problemas proceden de la inevitable autonomización de los mecanismos financieros


con relación a sus bases en la producción. En las actividades productivas, los
movimientos de capitales tienen una gran viscosidad, pues una parte de los capitales
está inmovilizada en edificios o máquinas. Las empresas no toman decisiones
estratégicas (desarrollar una actividad, reorganizarla o abandonarla) en todos los
momentos. Si uno se compromete, lo debe hacer de modo duradero; ese es el precio de
la eficiencia.

La movilidad integral no debe ser interpretada como un simple apéndice necesario de la


internacionalización de la producción. No se puede negar que el desarrollo de las
sociedades multinacionales exigía una reorganización de las operaciones monetarias y
financieras en el plano mundial, pero la reivindicación de la liberalización total, incluso
en condiciones de crisis, no se refiere tanto a las operaciones financieras como
complementos indispensables de la producción en el seno de vastas empresas, sino en
tanto que operaciones particulares y en gran medida autónomas (en las que intervienen
igualmente las multinacionales).

Los mercados financieros tienen una lógica y un funcionamiento propios. Las finanzas
son hipersensibles a las menores señales que indican ganancias o pérdidas eventuales.
Si una actividad parece rentable, los capitales se dirigirán hacia ella; si otra demuestra
ser poco lucrativa, los capitales huirán. Toda la historia del capitalismo está atravesada
por la construcción, paralelamente al mundo de la producción, de instituciones
financieras que facilitan esos movimientos y por tentativas de perfeccionarlas
constantemente – de ahí la igualmente constante necesidad de reglamentar esas
operaciones. Esos dispositivos son eficaces desde cierto punto de vista, en el sentido de
que facilitan adoptar decisiones. Pero también tienen consecuencias potencialmente
devastadoras. La historia de las crisis bursátiles lo demuestra: cuando todos quieren
salir del juego, los cursos se derrumban.

Lo mismo sucede con los mercados monetarios. Si quienes poseen capitales presienten
la desvalorización de una moneda, tratan de convertir sus haberes en otra moneda. Las
tasas de cambio se preservarán eventualmente gracias a la compra y venta de divisas
por los Bancos Centrales o al aumento de las tasas de interés o caerán, confirmando las
anticipaciones negativas.

Cuando se habla de fragilidad financiera y monetaria se habla de todo eso, de la utopía


de un capitalismo donde siempre es posible estar al abrigo de las pérdidas, del mito de
un juego donde todos los poseedores de capital ganan, todos y siempre: estar siempre en
todos los auges, desertar siempre antes de los derrumbes.
Capítulo 12
Una mundialización en condiciones de hegemonía

Si el neoliberalismo significó el retorno a la hegemonía de las finanzas en los


principales países capitalistas desarrollados y en escala planetaria, no hay que
menospreciar la preeminencia estadounidense. Internacionalización del capital y
globalización de los mercados no son sinónimos de relaciones equilibradas, en
particular con relación a los países menos avanzados. A la inversa, la afirmación del
neoliberalismo coincidió con un renovado vigor de la hegemonía de Estados Unidos, en
última instancia de las finanzas estadounidenses20.

En las finanzas mundiales, Estados Unidos ocupa un lugar privilegiado. Las


instituciones financieras (bancos, fondos de inversión, etc.), las grandes multinacionales
ampliamente financierizadas y los ricos poseedores de títulos de Estados Unidos son
dominantes. Esta dominación se apoya en su Estado21, el que tiende a desprenderse del
compromiso político anterior, a desreglamentar y re-reglamentar según sus intereses
financieros, y a favorecer las posiciones estadounidenses en todo el mundo, trátese de
las finanzas, del comercio, de la investigación… Esta situación se ve reforzada por la
estrecha relación que existe entre las finanzas de Estados Unidos y las del Reino Unido,
dada la importancia de la plaza de Londres.

20 Esta situación suscita un renacimiento de los análisis en términos de imperialismo (G. Duménil,
D. Lévy (comps.), Le triangle infernal. Crise, mondialisation, financiarisation, París: Presses
Universitaires de France, 1999, Segunda parte). Ver igualmente las numerosas obras dedicadas a la
mundialización neoliberal, como S. Amin, Les défis de la mondialisation, París, L´Harmattan, 1996;
M. Husson, Misère du capital. Une critique du néolibéralisme, París: Syros, 1996, Segunda parte;
F. Chesnais (comp.), La mondialisation financière. Genèse, coût et enjeux, París: Syros, 1996 y La
mondialisation du capital, París: Syros, 1997; M.C. Esposito, M. Azuelos (comps.), Mondialisation et
domination économique. La dynamique anglo-saxonne, París: Economica, 1997; J.C. Delaunay (comp.),
La mondialisation en question, París: L´Harmattan, 1999.

21 Esta es la tesis central de Eric Helleiner en su notable obra Status and the Reemergence of Global
Finance. From Bretón Woods to the 1990s, Ithaca: Cornell University Press, 1994.
Esta hegemonía financiera estadounidense se inscribe en un contexto más general
técnico, militar, político y cultural22. En el plano estrictamente económico hay que
recordar que en 1999 Estados Unidos era el origen de cerca de un tercio de la
producción de los 30 países de la OCDE. A pesar de que en ciertos campos ha sido
alcanzada y quizás superada, la economía estadounidense sigue estando a la punta en
muchas tecnologías.

Se pueden ilustrar las ventajas que Estados Unidos obtuvo de esta posición en todos los
campos explorados en los capítulos precedentes. La política de tasas de intereses reales
elevadas causó daños en todas partes, inclusive en Estados Unidos pero allí fueron
menores; Europa y, peor aún, la periferia, los sufrieron de modo terrible; no es Estados
Unidos el que pagó los platos rotos de la globalización de los mercados sino, a la
inversa, el que obtuvo los beneficios de ella; el papel del dólar como moneda
internacional le permitió combinar ritmos sostenidos de gastos de consumo o de
vivienda con el crecimiento de su economía. Vale la pena examinar estos puntos con
mayor detenimiento (dejaremos de lado la cuestión de las negociaciones comerciales23).

Esta hegemonía estadounidense nos remite al primer capítulo de esta parte en el cual
habíamos comprobado el efecto muy negativo sobre la economía francesa del aumento
de las tasas de interés de 1979, que fue una decisión estadounidense. Las empresas
francesas se financiaban con préstamos en condiciones superiores a Estados Unidos,
particularmente a comienzos de los años 1980 cuando las tasas aumentaron (figura 9.4).
Mientras las tasas de interés reales eran bajas o negativas, como en los años 1970, ese
modo de financiamiento beneficiaba a las empresas pero la repentina modificación de
las tasas causó un considerable perjuicio a la economía francesa. La tasa de ganancia se
redujo en proporciones mucho mayores que en Estados Unidos. Ese choque provocó un
intento de reducir las deudas por parte de las empresas de ambos países, pero el éxito
del mismo fue más difícil en Francia. Esa eliminación de la deuda todavía no ha sido
alcanzada, sobre todo entre las empresas más pequeñas, a pesar de la fuga ante los
préstamos en el curso de los últimos años. Ese peso de las deudas es un factor esencial

22 Actuel Marx, L´hégémonie américaine, Vo. 27: dossier preparado por Gilbert Achcar, 2000.

23 Ver el cuadro elaborado en B. Hoekman, M. Kostecki, The Political Economy of World Trading
System: From GATT to WTO, Oxford: Oxford University Press, 1996.
de la lentitud de la salida de la crisis en Francia y, por consiguiente, de la diferencia
entre los índices de crecimiento registrados en los años 1990 en los dos países.

¿Qué decir de las deudas de los países de la periferia? El golpe de 1979 realizó una
brutal extracción de fondos en esas economías (capítulo 11). Es tal la violencia de las
cifras que nos ahorra los comentarios.

Esta punción en los países de la periferia, así como, en menor escala, el hándicap que el
aumento de las tasas hizo pesar sobre Europa y Japón comparativamente con Estados
Unidos, eran previsibles. No hay que ver en ellos simples efectos secundarios de una
terapia que la complejidad de los mecanismos no permitía anticipar. Estados Unidos
había provocado el endeudamiento de los países de la periferia en los años 1970; la
política de lucha sin merced contra la inflación que aplicó al terminar esa década sólo
podía provocar desastres en los países que habían emprendido esa vía. Era un hecho
conocido que las empresas europeas utilizaban más el crédito bancario para financiarse.
Pero la entrada triunfal en la era neoliberal no podía detenerse ante esas bagatelas, sobre
todo porque los costos principales debían ser soportados fuera de Estados Unidos y
porque estaban en juego los ingresos de las finanzas.

Vamos a observar ahora los mecanismos monetarios y financieros internacionales: un


privilegio de Estados Unidos es la posesión de la moneda mundial. Esta ventaja
estratégica ha sido discutida a menudo. Se habla incluso a este respecto de señorío, o
sea del privilegio del señor de acuñar su propia moneda e imponer su curso.

La crisis del dólar en los años 1970 habría podido afectar el papel internacional del
dólar. Pero sólo se debilitó pasajeramente y, después de la crisis, reafirmó claramente su
posición de moneda mundial. Es cierto que el yen lo asustó durante algún tiempo, pero
la crisis japonesa dejó a la divisa estadounidense una indiscutida preponderancia. ¿El
marco fue alguna vez candidato a la sucesión? ¿El euro puede pretender serlo?

Insistiremos sobre el papel del dólar en la dominación estadounidense, en el seno de un


mundo de cambios flotantes y de libre movilidad del capital, el de la globalización de
los mercados. No hay que temer afirmarlo: si Estados Unidos no hubiese gozado de esta
posición dominante jamás habría sido el agente de la globalización y ningún país habría
sido el vector del nuevo orden financiero. En un sistema de libre movilidad
internacional de los capitales, todos los países están expuestos al retiro de los fondos
pero lo son tanto más cuando su moneda representa poca cosa para los inversionistas
internacionales, es decir, cuando el curso de la misma puede ser fácilmente
desestabilizado. Un país cuya moneda está colocada sobre las otras, de modo
indiscutido, está poco expuesto a los efectos de la apertura de los mercados. Una crisis
interna lo afectará mucho menos que a otros pues la misma no se amplificará con los
movimientos de capitales (ese país podría sin embargo sufrir los contragolpes de una
crisis demasiado profunda en el extranjero). Para todos los demás países, cuyos Estados
han perdido en gran medida el control de su propia moneda debido al doble hecho de la
fluctuación de los cambios y de la libre movilidad de los capitales, los riesgos
planteados por la mundialización son permanentes y considerables. Esos países pueden
sacar momentáneamente ventaja mientras su situación económica, política y social
aparece suficientemente segura y es posible realizar en ellos ganancias importantes,
pero la globalización hace planear sobre ellos una constante amenaza.

A eso hay que agregar la manipulación de las tasas de cambio y su relación con la
prosperidad interior estadounidense. El examen de la evolución de las tasas de cambio
es revelador de la gran libertad de movimiento de Estados Unidos en la conducción de
sus políticas y de la primacía que otorga a los problemas domésticos.

La figura 12.1 describe un indicador de la evaluación del franco y del yen con relación
al dólar (la curva para el marco es muy próxima a la del franco). Si la variable es débil,
la divisa está subvaluada, e inversamente si es fuerte. La crisis del dólar, a comienzos
de los años 1970, aparece como una ruptura. El primer hecho es un cambio de nivel,
que traduce la desvalorización del dólar después de la crisis. En el caso del franco, si se
deja de lado el hueco de mediados de los años 1980, la revalorización equivale a un
tercio y es relativamente estable. Con el yen, se trata de una deriva continua que refleja
la política estadounidense como reacción a la amenaza que las manufacturas japonesas
hacen pesar sobre las de Estados Unidos debido a los progresos realizados en Japón –
amenaza que en Estados Unidos es percibida muy explícitamente. Considerando esos
grandes movimientos se comprende que el sistema monetario mundial que prevaleció
después de la crisis del dólar permitió a Estados Unidos, y les permite aún frente a
Japón, asegurar, no la devaluación de la divisa estadounidense (¡una moneda dominante
no se devalúa!) sino la reevaluación del yen lo que fuera necesario sin comprometer la
posición del dólar.

La fluctuación de las monedas no es un mito: en lugar de la lenta deriva de los años


1960 y del comienzo de los 1970, se dibujan curvas muy amplias. Ellas son en gran
medida el efecto de decisiones estadounidenses que responden a necesidades políticas
interiores de ese país, especialmente a la lucha contra la inflación. Así el
acontecimiento más notable fue el formidable aumento del dólar a comienzos de los
años 1980, concomitante con el cambio de política monetaria en 1979 (este salto se
traduce, en la figura, por la gran flexión de las curvas). Las fluctuaciones posteriores
son a menudo interpretadas como un arma de guerra de Estados Unidos contra Japón.
Es posible notar el aumento del yen en medio de los años 1990 y después su caída
posterior –una amplia fluctuación que desempeñó un papel central en el boom de las
economías del Sudeste asiático (particularmente de la industria coreana entre 1993 y
1996) y su entrada en crisis en 1997 (capítulo 11)24.

Es fácil comprender que, en esas condiciones, los países europeos se hayan esforzado,
después de la crisis del sistema monetario internacional, por restablecer cambios más o
menos rígidos en el seno del sistema monetario europeo, aislando sus relaciones
recíprocas de esos movimientos intempestivos. El establecimiento del euro marca una
etapa en esta tentativa de afirmar cierta autonomía, gracias a un mayor peso
internacional que quizá pueda enfrentar la omnipotencia del dólar.

Otro aspecto de esta hegemonía estadounidense nos remite no ya a los daños causados
por las políticas sino al tratamiento de los mismos. Aquéllos son una cosa y la
capacidad de remediarlos es otra. Es interesante comparar a este respecto la
intervención de los poderes públicos estadounidenses cuando la crisis de los bancos y
de las cajas de ahorro de los años 1980 y las intervenciones del FMI cuando las crisis
monetarias y financieras del fin de los años 1990.

Cuando las tasas de interés reales elevadas devastaron una parte del sistema financiero
estadounidense, el gobierno de ese país no trató de evitar que ciertas fracciones de su
sistema financiero (bancos o cajas de ahorro) se derrumbasen: la ola de quiebras fue
enorme (capítulo 11). La preocupación era otra: impedir cualquier proceso de

24 El precio de los bienes exportados y el precio del PIB difieren sensiblemente. El valor del yen con
relación al dólar tal como se desprende de la figura 12.1 no refleja con suficiente precisión las
condiciones de la competencia entre las economías de Japón y de Estados Unidos. El precio relativo de
las exportaciones japonesas, expresado en dólares, fue mantenido hasta los años 1990 antes deque las
condiciones del intercambio se deteriorasen. Al apreciar esas evoluciones habría que ver lo que permite el
progreso técnico y el control de los márgenes.
generalización y de contaminación del sector financiero hacia el sector no financiero; el
recuerdo de los años 1930 estaba presente en todos Esa intervención consistió en poner
a disposición del sistema de seguro de los depósitos los fondos muy importantes
necesarios para indemnizar a los clientes, fondos que estaban fuera de proporción con
las sumas antes destinadas a ese fin. Sin esa garantía de indemnización la quiebra de
numerosos establecimientos habría provocado un movimiento de desconfianza, si no de
pánico, que arriesgaba desestabilizar las demás instituciones financieras y arrastrar a la
economía hacia el caos. El Estado estadounidense vela por sus finanzas, sus empresas y
por la estabilidad de su economía.

Figura 12.1 Evaluación relativa de la moneda con relación al dólar (%): Franco (-----) y
yen (.-.-.-)

La OCDE calcula tasas de cambio, llamadas de paridad de poder de compra, que, si se


impusiesen, asegurarían el mismo poder de compra a una suma dada, en el país en
cuestión y en Estados Unidos, una vez cambiada esa suma en dólares. Las series de esta
figura son las relaciones de las tasas de cambio existentes con esas tasas ficticias. Esa
relación es elevada para una moneda sobrevaluada con relación al dólar y débil para una
moneda subvaluada.

Se dibujan allí los contornos de una combinación delicada, formada por posturas a
menudo contradictorias. Por una parte, el alza de las tasas de interés fue utilizada como
fuerza motriz de la reforma del sistema monetario y financiero. Ciertos aspectos del
dispositivo creado inmediatamente después de la crisis de 1929 fueron eliminados
(como la reglamentación de las tasas de interés) mientras que otros, como el seguro a
los depósitos y los controles, fueron reforzados. Era necesario, por otra parte, que esta
apuración no pusiese en peligro los otros componentes del sistema financiero y la
actividad económica en general. Se hizo de todo para eso, con el apoyo de un Estado
poderoso, y a costa de ese pobre contribuyente del cual se habla en Estados Unidos con
tanta compasión.

Esta solicitud contrasta mucho con cómo se han tratado las catástrofes exteriores a la
metrópolis capitalista25. El contragolpe de las crisis financieras sobre la economía real
fue mayor en el extranjero, tanto en el caso de los países de la periferia después del
aumento de las tasas a comienzos de los años 1980, como en el de los países arrastrados
a las crisis de la globalización durante la década siguiente. ¿Quién se preocupó por ellos
en el centro? ¿Quién, fuera de los responsables de esos países, se preocupó por la
imposibilidad de evitar que esos choques monetarios (de cambio) y financieros (la
retirada de los capitales) desestabilizase su economía, trayendo aparejadas
desocupación y miseria, o agregando nuevas cargas a la una y a la otra? Nadie – o
Estados Unidos, relevado en esto por las instituciones monetarias internacionales,
cuando el riego del efecto de rebote hacia el centro se tornaba demasiado amenazador y
la crisis era ya profunda26.

En cambio, al igual que en Estados Unidos, se aprovechó la oportunidad para reforzar y


ampliar el dominio del orden neoliberal, en este caso hacia territorios que todavía en
parte le escapaban. Las intervenciones de los organismos internacionales, FMI y Banco
Mundial, tendieron a eso. Poco se hizo para evitar el efecto devastador de las crisis
financieras sobre las economías directamente afectadas, pero se hizo el máximo para
reforzar el dominio de las finanzas mundiales y defender los intereses estadounidenses.
Ese es el fondo: la salida de la crisis y el reforzamiento de la hegemonía de las finanzas
estadounidenses deben coincidir. Este es un aspecto singular de ese doble o triple juego

25 Ya antes de esas crisis Philippe Paraire trazaba una imagen severa del papel de esas instituciones
internacionales (Le¨village-monde¨et son château, París: Le temps des cerises, 1995).

26 Ver el punto de vista de Joseph Stiglitz (cuadro 22.1).


neoliberal: ponerse como garante de la salida de la crisis, conducir esa salida a su
manera sin preocuparse demasiado por los daños que sufren los demás, y hacer surgir
un orden que garantice la preeminencia de los intereses estadounidenses, en particular
financieros. El balance fue impresionante en el centro hasta el fin de los años 1990: una
sociedad financierizada, ingresos financieros reforzados, una Bolsa eufórica, el boom
de los ingresos más elevados.

Hay que interrogarse sobre cuál es el grado de cinismo que prevalece en la conducción
de esas políticas27. Ya lo hemos dicho, Estados Unidos no ha podido no tener
conciencia del costo insoportable que representaría para los países de la periferia el
aumento de las tasas de interés y de la carga que les echaba encima a las economías
europeas. ¿Cuál fue la mecánica exacta del desarrollo de la crisis del dólar y de la
desreglamentación, la transición entre una actividad defensiva y el retorno a la
ofensiva? ¿Cuáles eran las motivaciones de Estados Unidos cuando, después de la crisis
de 1997, obstaculizó la constitución de una zona yen en Asia que podría haber
contribuido a la estabilidad de los países del Sudeste asiático28 ? ¿Por qué Estados
Unidos no se opuso a la construcción de la economía europea y a la emergencia de una
moneda única29? Corresponde a los especialistas analizar cada etapa de esos
acontecimientos basándose en los archivos disponibles y proseguir la controversia. En
el nivel de análisis en el que nos colocamos, el grado de subjetividad o de objetividad es
secundario. Lo único que importa es el resultado y éste no es equívoco.

Una de las manifestaciones más evidentes de la posición del dólar como moneda
mundial es precisamente que, contrariamente a los otros países, Estados Unidos no está
obligado a asegurar el equilibrio de sus cuentas externas; puede permitirse tener una
balanza comercial deficitaria. Cuando ese país gasta más de lo que produce no tiene
dificultad alguna para obtener un financiamiento del extranjero. Los acreedores de todo

27 Ver el informe minucioso y particularmente negro de Peter Gowan en The Global Gamble.
Washington´s Faustian Bid for World Dominante, Londres: Verso, 1999.

28 R. Altbach, ¨The Asian Monetary Fund Proposal. A Case Study of Japanese Regional Leadership¨,
Japan Economic Institute Report, 47A (1997).

29 Volviendo un poco hacia atrás, se puede agregar a la lista el aumento del precio del petróleo crudo en
1974, en el cual algunos ven un intento deliberado de Estados Unidos de debilitar a sus rivales,
particularmente Japón. Gowan es uno de ellos (The Global Gamble, op.cit. nota 8).
el mundo fueron felices de darle crédito y el aumento de la deuda externa no apareció
para nada como una amenaza – lo que no impide que las autoridades estadounidenses se
preocupen periódicamente del aumento de ese déficit. Nada obliga a Estados Unidos a
tener una política restrictiva para contener sus importaciones y limitar el déficit
comercial estructural. Los pobres deben ser ahorradores pero los ricos pueden ser
dispendiosos. Es otro asunto saber hasta qué punto podrán mantenerse esos
desequilibrios.

Esta falta de constricción exterior confiere a la economía estadounidense uno de sus


rasgos sobresalientes: su capacidad de crecer, de acumular capital, ahorrando poco o
nada.

¿Qué significa no ahorrar, a la escala de todo un país? Es posible descomponer las


compras de bienes y servicios en dos grandes componentes: la inversión de las
empresas y todas las otras compras (en particular, el consumo de los hogares o del
Estado y las compras de habitaciones por aquéllos o la inversión estatal). Ese punto de
vista global es el que vamos a adoptar, calculando el ahorro restando del ingreso total
de un país todos los gastos que no correspondan a la inversión neta de las empresas,
pues nos interesamos por la capacidad de una economía de hacer crecer su aparato
productivo30.

La figura 12.2 describe las relaciones entre el ahorro y la inversión de las empresas con
el ingreso total de Estados Unidos. Las dos tasas caen conjuntamente a comienzos de
los años 1980; desde 1975 y sobre todo desde 1982, las empresas estadounidenses
invierten más de lo que ahorra el país. ¿Cómo es posible? La respuesta es simple:
gracias al financiamiento asegurado por el extranjero.

Esta contribución extranjera al crecimiento actual de la economía estadounidense pasa


por diferentes vías. Existe antes que nada un primer canal, el de las inversiones
directas, que se puede observar en la contabilidad de las empresas. Esas operaciones
tienen dos sentidos: son inversiones de estadounidenses en otros países o de extranjeros

30 Generalmente se define el ahorro por la diferencia entre el ingreso y el consumo en sentido estricto, o
sea una definición del ahorro más amplia que la utilizada aquí. Para los hogares, por ejemplo, el ahorro
en su definición usual financia sus compras de vivienda, las cuales no forman parte de su consumo.
Nuestra definición, aplicada a los hogares, corresponde al ahorro financiero.
en Estados Unidos. El término inversión es en este caso algo engañoso: designa el
financiamiento largo de otras sociedades (acciones, ganancias no repatriadas o
créditos); el término directa nos remite al hecho de poseer por lo menos el 10% del
capital de la sociedad donde se realiza la inversión.

La figura 12.3 reproduce el perfil de las inversiones directas estadounidenses en el


extranjero y de los extranjeros en Estados Unidos. Ella nos muestra en primer lugar que
las sociedades estadounidenses adquieren cada vez más participaciones en sociedades
extranjeras, y viceversa31. Esas evoluciones atestiguan la internacionalización creciente
de la economía, un fenómeno antiguo y continuo. La magnitud de esos movimientos de
capitales es considerable. En los años 1990 son iguales a las inversiones netas de las
sociedades no financieras estadounidenses en Estados Unidos (mientras en 1950
representaban un décimo en el caso de las inversiones directas estadounidenses en el
extranjero y un centésimo en el caso de las inversiones directas de los extranjeros).
Estados Unidos no siguió siendo exportador neto de capitales sino hasta fines de los
años 1970.

La fuerte disminución de la brecha existente entre los flujos de inversiones directas


estadounidenses en el extranjero y los flujos hacia Estados Unidos es una manifestación
del aumento de los desequilibrios externos estadounidenses. Tocamos aquí con la mano
una transformación estructural que hace que Estados Unidos sea cada vez más
dependiente de los flujos provenientes del extranjero.

Esas inversiones directas no agotan todas las relaciones financieras entre Estados
Unidos y el extranjero. Extranjeros tienen cuentas en ese país, compran títulos a
estadounidenses o se los venden, tienen deudas o créditos. Es la resultante de ese flujo
la que financia indirectamente la acumulación del capital en Estados Unidos (cuadro
12.1).

Aunque Estados Unidos no representa sino uno de los destinos de las operaciones
francesas en el extranjero, y no el principal, no es sorprendente comprobar que Francia
se encuentra colocada en una situación simétrica. Desde 1985, las inversiones directas

31 La multiplicación de los paraísos fiscales confunde esas configuraciones (R. Palan, ¨Trying to Have
Your Cake and Eating it: How and Why the State System has Created Offshore¨, International Studies
Quaterly, International Studies Association, 42 (1998), p. 615-644).
en el extranjero excedieron las inversiones directas de los extranjeros en Francia. Entre
1992 y el fin de los años 1990, el ahorro neto francés (la balanza corriente) fue
fuertemente positivo.

12.1 – El desequilibrio de las cuentas externas


El exceso de la inversión con respecto ala ahorro en Estados Unidos en los años
recientes (figura 12.2) implica un desequilibrio de las cuentas externas estadounidenses.
Una primera variable es la balanza del comercio exterior (las exportaciones menos las
importaciones). Como en el caso del ahorro la definición que utilizamos es igual al
ingreso (o la producción) menos todos los gastos (compras de bienes y servicios) que
no correspondan a las inversiones de las empresas, se deduce fácilmente que el gasto
total de Estados Unidos, incluida la inversión de las empresas, es superior al ingreso
total del país. Desde el punto de vista de los bienes y servicios, eso significa que
Estados Unidos importa más de lo que exporta. Se trata del déficit del comercio
exterior.
Por otra parte, Estados Unidos debe pagar ciertos ingresos a los extranjeros (intereses,
dividendos…) y efectúa ciertas transferencias (como la ayuda militar a otros países);
simétricamente, obtiene también ese tipo de flujos. Las operaciones de importación y de
exportación, que esos flujos alimentan, no se equilibran y la diferencia es denominada
ahorro del resto del mundo o balanza de las operaciones corrientes.
A este ahorro le corresponde un conjunto de operaciones financieras. Cuando se afirma
que los extranjeros financian la economía estadounidense, se hace referencia a esas
operaciones. Algunas de ellas tienen directamente el carácter de un financiamiento, por
ejemplo, la compra por un extranjero de una acción o de un bono del Tesoro
estadounidense. Otras corresponden a variaciones en los saldos contables o a
transacciones con las divisas y debido a que se incluyen esas variaciones de los saldos
esas operaciones son estrictamente iguales al ahorro del resto del mundo.

No hay duda de que si esos flujos de capital que fueron exportados hubiesen sido
invertidos en Francia, la acumulación y el empleo se habrían beneficiado. En el capítulo
9 habíamos nombrado la exportación de capital como un factor que puede servir para
explicar la debilidad de la tasa de acumulación, incluso con relación a la tasa de
ganancia retenida (figura 9.6). Desde 1970 hasta 1985 el saldo de las inversiones
directas francesas en el extranjero y de los extranjeros en Francia no representaba sino
el 0.2% de la inversión neta, o sea prácticamente nada. Por el contrario, desde 1986
hasta 1997, el saldo de esos movimientos alcanzó el 25% de la inversión. Ese
porcentaje es considerable. Sin embargo es imposible imputar globalmente la debilidad
de la inversión en Francia a la exportación de capitales y reducir la debilidad de la
inversión a un efecto de expulsión (una inversión echaría a la otra), pues la suma de las
inversiones en Francia y en el extranjero disminuyó mucho, señalando la existencia de
causas más profundas.

Figura 12.2 Tasas de ahorro neto (---) y de inversión neta (…..) (%): Estados Unidos

Neta significa tras deducir la amortización del capital fijo.

Figura 12.3 Inversiones estadounidenses directas en el extranjero (-----) y de los


extranjeros en Estados Unidos (….) (miles de millones de dólares de 1996): sociedades
no financieras.
Hay dos maneras de juzgar esta situación desde el punto de vista de un país como
Francia: una, positiva, la otra, negativa. Una primera argumentación convierte a Estados
Unidos en la locomotora del crecimiento mundial. Los extranjeros llegan a invertir a
Estados Unidos o colocan allí sus capitales porque la economía de ese país es dinámica
y da oportunidades de inversión más seguras y más atractivas (¡la tasa de ganancia es
elevada!) Los extranjeros están dispuestos a prestar a las empresas o al Estado de ese
país, a colocar allí su dinero en instituciones financieras porque tienen confianza en la
solvencia de esos agentes y en la solidez de la moneda (lo cual sucede efectivamente
debido a la posición dominante de Estados Unidos y del dólar). Funcionando como un
polo de acumulación, Estados Unidos estimula la demanda mundial con su déficit
exterior, que expresa la fuerte demanda que existe en ese país. Una segunda
argumentación sostiene en cambio que Estados Unidos vive por arriba de sus medios y
que eso no puede durar eternamente. El problema, en efecto, consiste en una eventual
inversión de esos flujos, como podría resultar de una fuerte recesión, de una crisis
financiera, o de la combinación de ambas cosas. La dominación estadounidense es muy
fuerte pero no es necesariamente absoluta; se ven las apuestas implícitas en su
perpetuación.

Una de las características tradicionales del imperialismo, tal como lo analizaron


Hilferding y Lenin, era la exportación de capitales32. La mundialización neoliberal
parece haber trastornado los datos del problema. Una de las expresiones de la
dominación estadounidense, a menudo planteada es, a la inversa, la posición
contemporánea de Estados Unidos como importador de capitales. ¡Simétricamente,
Francia aparece como exportadora de capitales! El problema se plantea ahora en
términos renovados, en relación con la ola de desocupación que se desarrolló en la
crisis estructural. Importar capitales sería, para un país, el medio de emplearse fuerza de
trabajo; exportar capitales conduciría a prolongar la desocupación.

La complejidad de las configuraciones actuales, sin embargo, no refuta el lugar del


acaparamiento de plusvalor en escala del planeta. Para mostrarlo habría que hacer un
balance de los flujos de ingresos engendrados por esas inversiones y colocaciones de
capitales y por las actividades financieras que los acompañan.

32 R. Hilferding, El capital financiero. Estudio de la última fase del desarrollo capitalista, 1910, XXX,
V. Lenin, ¨ El imperialismo, etapa suprema del capitalismo, 1916, tomo 22, XXX.
Capítulo 13
Financiarización: ¿mito o realidad?

Este capitulo no ha sido traducido por completo

La era neoliberal es la de las finanzas. Las finanzas impusieron su ley o, de modo más
preciso, la impusieron nuevamente al cabo de un periodo de relativa declinación. ¿Cuál
fue el efecto de esta recuperación del control, no ya sobre la economía en general, sino
del simple punto de vista de las finanzas? ¿Tuvieron las actividades financieras un
crecimiento excepcional durante esos años de poder, eventualmente en configuraciones
inéditas? Estos interrogantes a menudo son formulados en términos de financiarización.
Viviríamos en una economía financiarizada, orientada hacia las operaciones y las
instituciones financieras. Este capítulo examina uno por uno los principales aspectos de
estos problemas adoptando el punto de vista de los diferentes agentes: el sector
financiero, los hogares y las sociedades no financieras.

La manera más directa de abordar la financiarización consiste en examinar el


crecimiento del sector financiero. En el caso de Estados Unidos las series diferencian
las sociedades financieras propiamente dichas de los fondos: los fondos mutuos y los
fondos de pensiones (públicos y privados) que tienen como objetivo financiar las
jubilaciones.33 Las sociedades financieras, en el sentido restringido, crecieron mucho en
Estados Unidos en los años neoliberales. La figura 13.1 reproduce la evolución del
cociente entre los capitales propios de esas sociedades financieras y los de las
sociedades no financieras. El tamaño relativo de las sociedades financieras disminuyó
en la crisis pasando del 17% en 1968, el valor máximo antes de la caída, a 12%, el
mínimo en 1982, y subió luego hasta el 23% en 1999. En cuanto a los fondos, como se
sabe, tuvieron un crecimiento espectacular. La figura 13.2 reproduce la evolución de las
sumas en ellos invertidas, expresadas en porcentajes de los capitales propios de las
sociedades no financieras. En esta medición los fondos eran diez veces más chicos que

33 L. apRoberts, Les retraites aux Etats-Unis. Sécurité sociale et fonds de pension (Las jubilaciones en
Estados Unidos. Seguro social y fondos de pensión), París, La dispute, 2000.
las sociedades no financieras en 1952; en 2000 son un poco menos de dos veces
mayores.34

Figura 13.1 Cociente entre los capitales propios de las sociedades financieras (se
excluyen los fondos mutuos y los de pensiones) y los de las sociedades no financieras
(%): Estados Unidos.

Figura 13.2 Cociente entre los fondos en poder de los fondos mutuos y de pensiones y
los capitales propios de las sociedades no financieras (%): Estados Unidos.

34 La proporción de las acciones en títulos en poder de los fondos siguió siendo estable desde los años
1950, en torno a un 37%, cuyas fluctuaciones reflejan las de los cursos en la Bolsa.
En Estados Unidos, por consiguiente, hay una ruptura particularmente neta en lo que
respecta a las sociedades financieras en el sentido estricto, cuya importancia relativa
había disminuido en los años 1970. La recuperación permitió alcanzar niveles sin
precedentes, por lo menos desde la guerra. Por el contrario, el progreso de los fondos de
inversión refleja una tendencia larga, reforzada durante los años neoliberales pero ya en
marcha anteriormente (en Estados Unidos el tamaño de los fondos ya se había
multiplicado por cuatro entre 1952 y 1980).

Esta mirada sobre las instituciones financieras permite asociar a la era neoliberal el
carácter de una financiarización creciente. El partido más importante se libra del lado de
los inversionistas institucionales. Esto es evidente en Estados Unidos y probablemente,
en gran medida, en Francia.

Los hogares no son los únicos que invierten en los fondos, pero son los principales
agentes involucrados (en Estados Unidos poseen todos los fondos de pensiones y dos
tercios de los mutuos). Hacia ellos dirigiremos ahora nuestra mirada.

¿Las unidades domésticas poseen cada vez más acciones, directamente o indirectamente
por intermedio de inversionistas institucionales? ¿Qué sucede con sus otros activos
financieros? Las figuras 13.3 y 13.4 describen la evolución de la posesión de activos
monetarios y financieros por los hogares en Francia y en Estados Unidos, en
porcentajes de sus ingresos. En total, en 1997, los hogares franceses poseían cerca de
tres años de ingresos en esos activos, contra 4,5 en Estados Unidos (hay que subrayar
que esas figuras reproducen el patrimonio financiero de los hogares, excluyendo el
valor de las empresas individuales).35 Las figuras descomponen ese patrimonio en dos
elementos: las acciones y los otros activos, es decir, los demás títulos y la moneda.

35 Un tema central en los trabajos recientes de Robert Boyer es la diversidad de los capitalismos
contemporáneos. En un estudio sobre la financiarización (¨Deux enjeux pour le XXIe siècle: discipliner
la finance et organiser l´internationalisation¨, Techniques financières et développement, 53 (1998), pp. 8-
19), subraya las diferencias que existen entre los países: ¨El grado de financiarización de la economía
estadounidense es excepcional¨. El cuadro que traza para 1997 destaca una diferencia mucho más
considerable que la que medimos. La relación de la riqueza en acciones y títulos con relación al ingreso
disponible sería, según sus fuentes, 1,45 en Estados Unidos y 0,20 en Francia..
Figura 13.3 Cociente entre los haberes monetarios y financieros de los hogares y su
ingreso disponible, acciones (―) y otros activos (---) (%): Francia.

Figura 13.4 Mismas variables: Estados Unidos


En la figura 13.3 el crecimiento de las acciones que poseen los hogares franceses es
muy fuerte. Contrariamente a las apariencias este aumento no atestigua una rápida
financiarización en los años 1980. Es el efecto de la superposición de una tendencia
progresiva al alza y de una amplia fluctuación que refleja la variación de los cursos
bursátiles. La tendencia es un reflejo del progreso de las sociedades por acciones con
relación a las empresas individuales (de las cuales las unidades familiares son
directamente propietarias): los hogares tienen cada vez más acciones porque el estatuto
de las empresas se modificó, reflejando un cambio estructural de las formas de
propiedad. La amplitud de ese desarrollo relativo de las sociedades es considerable. En
1970, primer año de la figura 13.3, el cociente entre el capital fijo (excluyendo la
vivienda) de las empresas individuales con respecto al de las sociedades era
aproximadamente 1: ambas masas de capital eran iguales. En 1997, ese cociente había
caído a 0,27.

El perfil aparente en Estados Unidos, siempre en el campo de las acciones, es bastante


diferente pues el desarrollo de las sociedades allí fue moderado en ese periodo. Esta
transformación se había realizado en gran medida antes de la Segunda Guerra mundial;
la diferencia en la extensión de las sociedades con relación a las empresas individuales
explica parcialmente, por otro lado, por qué los estadounidenses poseen más acciones
que los franceses (y, por consiguiente, más activos financieros). En los Estados Unidos
se observa una gran oscilación similar a la de Francia pero horizontal por la razón que
acabamos de indicar, manifestando solamente un crecimiento agudo durante los últimos
años. Esas fluctuaciones reflejan las de los cursos.36 El cambio importante no es visible
en la figura: la transferencia de las acciones en poder de los individuos hacia los
inversionistas institucionales.

En los dos países, los hogares poseen, a fines de ese periodo, más moneda u otros
títulos que acciones, desde la segunda mitad de los años 1980 y casi diez años más tarde
en Francia. Ese aumento traduce el reforzamiento de la posición acreedora de una

36 Presentamos los cursos en la figura 15.4. Es notable que el alza de los cursos durante la segunda mitad
de los años 1990 no sea más aparente, en el caso de la Francia, a la figura 13.3. La razón consiste en que
los hogares franceses poseen cada vez menos acciones (las cuales son sobre todo compradas por las
sociedades no financieras francesas y por fondos extranjeros) contrariamente a lo que dejaría suponer la
insistencia sobre los temas del accionariado popular o asalariado.
fracción de las unidades domésticas con respecto a otros hogares, al Estado o a las
empresas. Esta polarización es propia de la era neoliberal.

Vista del lado de las unidades domésticas, la financiarización aparece pues como más
moderada y más bien antigua. En Francia, sobre todo, el cambio de forma de la
propiedad de las empresas, con la transformación de las empresas individuales en
sociedades, se reflejó en el crecimiento de la cantidad de acciones. Además del aumento
de la transferencia a inversionistas institucionales, antiguo y gradual en Estados Unidos,
sólo el aumento de los cursos de las acciones en los últimos cinco años de los años 1990
es característico del neoliberalismo. Se desarrollan, por el contrario, desde hace los años
1980, las otras inversiones, es decir, esencialmente créditos (que también, pueden estar
directamente en manos de los hogares o de los fondos). Globalmente, es difícil
convertir el aumento de la posesión de activos monetarios y financieros en un rasgo
sobresaliente del neoliberalismo (recuadro 13.1).

En este estudio de la financiarización de las economías también hay que orientarse


hacia las empresas no financieras. ¿Sufrieron una transformación similar? ¿Podemos
hablar de participación creciente de esas empresas no financieras en actividades
financieras?

No hay dudas de que las empresas financieras desarrollaron sus inversiones financieras
en el curso de los años neoliberales, y la ruptura fue brutal. Cada año, esas empresas
aumentan su capital fijo; La inversión (neta de la depreciación de ese capital) nos da la
medida pero ellas adquieren igualmente activos financieros, en particular acciones. La
figura 13.5 reproduce la evolución del cociente entre las compras de acciones y la
inversión neta. Esas compras eran casi despreciables hasta principios de los años 1980.
En 1997, son tres veces mayores que las inversiones netas. ¡Se puede hablar de
explosión! Las empresas poseen a partir de entonces grandes masas de acciones (el
equivalente al curso del mercado de 200% de su capital fijo, en 1997, contra 32% en
1970). Los otros activos financieros crecieron también pero más o menos al mismo
ritmo que el capital fijo y no muestran una deriva financiera. La posesión de esas
accione tuvo como efecto un flujo fuertemente mayor de los dividendos recibidos. ¡En
1970 ellos representaban el 3% de los beneficios (antes de los impuestos sobre los
beneficios y los intereses) y en 1997 esa tasa llegaba a 43%!
Figura 13.5 Cociente entre las compras reacciones y la inversión neta en capital fijo
(%): Francia, sociedades no financieras.

El ingreso disponible es el ingreso más las prestaciones sociales y menos las cotizaciones e impuestos (al
igual que los intereses pagados, en el caso de Francia). Las acciones y otros activos pueden estar
directamente en posesión de los hogares o de fondos de inversión.

Figura 13.6 Cociente entre los activos financieros (―) y las deudas(---) y los activos
reales (%): Estados Unidos, sociedades no financieras
13.1 - ¿Un régimen de acumulación financiarizado?

El efecto eventual de la posesión de títulos sobre el consumo o la inversión de los


hogares es difícil de evidenciar. Las unidades domésticas no poseen cada vez más
acciones pero se podría imaginar que las variaciones de los cursos contribuirían a ese
efecto de riqueza: ciertos hogares, sintiéndose más ricos, gastarían más. No parece ser
así antes de 1995:

[los tests empíricos] encuentran pocas pruebas de un importante efecto de riqueza del
precio de las acciones sobre el consumo. La fuerte correlación positiva, con retraso,
entre el crecimiento del consumo y los rendimientos en la Bolsa sería pues sobre todo
la expresión del carácter del curso de las acciones como indicador avanzado [de la
producción, por ejemplo, porque los cursos caen antes de las recesiones].37

A possible effect from the very strong increase in prices between 1995 and 2000, and
from the subsequent drop, remains to be analyzed.

Todo eso no basta para hacer un nuevo régimen en el que el equilibrio de la demanda se
haría por la Bolsa y no ya por la «relación salarial».38 Por el contrario, la preocupación
por evitar un derrumbe de los cursos ciertamente se ha convertido en un elemento
crucial de la política monetaria.39 La caída de los cursos afectaría profundamente la
economía, en particular a las instituciones financieras y a las sociedades no financieras
que tienen importantes portafolios de acciones. No hay que confundir las dos ideas: un
régimen de acumulación en el que la demanda sería sostenida por la proliferación y el
alza de los cursos de los activos financieros, y la capacidad de una caída de los cursos
de desestabilizar la economía real. La primera es dudosa: la segunda, evidente.

El aumento de esas adquisiciones de acciones por las empresas traduce un proceso


creciente de posesión de las unas por las otras pues gran parte de las acciones
compradas son emitidas por otras sociedades no financieras francesas. Puede tratarse de
la propiedad de filiales, de participaciones o de simples inversiones; las empresas no
financieras pueden también poseer acciones de sociedades financieras o extranjeras. Las
evoluciones, en Francia, desde hace unos quince años, traducen una toma de control de
las PYME o su autoorganización en el seno de grupos40. Es necesario igualmente

37J. Poterba, A. Samwick, «Stock Ownership Patterns, Stock Market Fluctuations, and Consumption»,
Brooking Papers on Economic Activity, 2 (1995) pp. 295-372, p.297.
38 M. Aglietta, Le capitalisme de demain. Notes de la Fondation Saint-Simon, nº 101, París, 1998.
39 F. Lordon, «Le nouvel agenda de la politique économique en régime d´accumulation financiarisé», in
G. Duménil, D. Lévy (comps.) Le triangle infernal. Crise, mondialisation, financiarisation, París, Presses
Universitaires de France, 1999, pp. 227-247.
40 N. Chabanas, E. Vergeau, ¨Explosion du nombre de groupes d´entreprises¨, Les notes bleues de Bercy,
130 (1997), pp. 1-8.
enlazar el formidable crecimiento de las compras de acciones al de las inversiones
directas en el extranjero desde 1985. La noción de financiarización adquiere aquí un
carácter muy particular: la construcción de una red de interdependencia entre empresas,
nacional e internacional, que parece muy característica de la era neoliberal aunque no se
pueda distinguir cuál es la parte de las verdaderas participaciones y cuál la de simples
inversiones.

Es difícil dudar de que un fenómeno similar se haya producido en Estados Unidos,


quizás en una escala aún más amplia. Pero las contabilidades nacionales no permiten
identificarlo pues las acciones de las sociedades no financieras poseídas en el seno de
ese mismo sector son anuladas en las cuentas41. Contrariamente a las sociedades
francesas, las sociedades financieras estadounidenses desarrollaron sus otros activos
financieros. La figura 13.6 reproduce la evolución del cociente entre los activos
financieros (que, por consiguiente, no contienen las acciones emitidas por el sector) de
las sociedades no financieras estadounidenses, y sus activos reales. Aparece una
tendencia neta al alza, con una tasa del 40% a cerca del 90%. La segunda curva de la
figura 13.6 describe las deudas de las empresas siempre con relación a sus activos
reales. A un nivel más elevado se puede ver cómo se esboza casi el mismo perfil, a
pesar de la tendencia al desendeudamiento neto (medido por la separación entre las dos
curvas). We even see that, since 1998, debt is less than financial assets, as the crossing
of the two curves shows. The mass of debt and of monetary and financial assets has
thus increased in the same fashion in the United States, in very significant proportions –
the purpose obviously being to make a profit in this way42. These increases are related
to the transformation of some nonfinancial firms into genuine financial intermediaries
for part of their activity, borrowing and investing simultaneously43.

Esos análisis conducen a precisar la noción de financiarización de la economía que no


es uno mito pero tiene sus ambigüedades. Primero hay que distinguir en esas

41 Esta práctica de los contadores nacionales, que es un eco de la consolidación en la contabilidad de las
empresas, refleja la preocupación por evitar las dobles contabilidades. La idea es que el sector no estás
rico porque una empresa posea parcialmente otra.
42 Es engañoso apreciar el endeudamiento de las empresas considerando solamente sus deudas totales y
no sus deudas netas. Se corre el riesgo de equivocarse por completo deduciendo de la importancia de la
masa de deudas que las empresas están peligrosamente endeudadas.

43 Some large nonfinancial firms now manage credit cards, like banks.
evoluciones componente estructurales largos y elementos propios de la era neoliberal.
En la primera categoría hay que subrayar que en Francia, y en menor medida en Estados
Unidos, el crecimiento de los patrimonios financieros refleja el desarrollo relativo de
las sociedades con respecto a las empresas individuales, y por lo tanto la multiplicación
de las acciones: es un movimiento histórico de largo plazo. Además, en los dos países
se está realizando una institucionalización progresiva de las inversiones: la
transferencia de los patrimonios financieros hacia inversionistas institucionales. Esta
tendencia también es vieja pero en las dos últimas décadas se ha reforzado. Otras
transformaciones son características de los años 1980 y 1990. Se trata en primer lugar
de un aumento de las actividades crediticias: los hogares poseen más créditos (en
Estados Unidos los hogares y las empresas simultáneamente piden prestado y prestan
más que anteriormente).A eso se agrega, en Francia y ciertamente en Estados Unidos, el
crecimiento extraordinario de las compras de acciones y de la posesión de las mismas
por las empresas, que señala el establecimiento de una red de relaciones financieras
interempresariales. Este último desarrollo se traduce en muy fuertes aumentos de los
ingresos financieros con respecto a los ingresos derivados de la actividad principal de
las empresas. De este modo la frontera tradicional entre empresas financieras y no
financieras tiende a desdibujarse.
Capítulo 14
¿Las finanzas financian la economía?

¿Es posible asociar a la financiarización, cuyos contornos nos esforzamos por definir en
el capítulo anterior, modos de financiamiento específicos? ¿Cuáles fueron sus efectos
sobre la economía real, es decir, nofinanciera? Más precisamente: ¿las finanzas
contribuyen a la inversión?

Estos interrogantes plantean el problema del carácter útil o nocivo al crecimiento de la


configuración financiera asociada con el neoliberalismo. Las dos respuestas están
disponibles. Los defensores de las ventajas de las actividades financieras, no es
necesario decirlo, pertenecen al campo neoliberal. Su argumentación es simple: la
función primera de las finanzas es, como su nombre lo indica, financiarla economía y lo
hace brillantemente, como lo demuestra el apetito de los inversionistas por el capital de
riesgo, las famosas start-ups. De acuerdo con ellos, en el mejor de los mundos
capitalistas, los beneficios no deben quedar en las empresas sino que deben recuperar su
autonomía mediante su transferencia a los poseedores de fondos, accionarios o
crediticios, individuos o empresas

Financieras, para redistribuirlos a las empresas del modo más eficiente; de este modo se
puede imponer cierta disciplina a los administradores; las tasas de interés elevadas y los
grandes dividendos son por lo tanto factores de progreso; unas finanzas potentes son
beneficiosas para el conjunto de la economía. Los detractores del neoliberalismo
sostendrán, por el contrario, que la actividad financiera desvía a los poseedores de
capitaluela inversión productiva: la colocación de dinero a interés es un substituto de la
inversión y la daña.

Se conoce ya la respuesta a estas cuestiones. Se desprende de la simple comparación de


la tasa de interés y de la de acumulación, y refuta la argumentación neoliberal. En
primer lugar, la tasa de ganancia antes del pago de los intereses y dividendos se
restableció notablemente desde el comienzo de los 1980, sin que la acumulación del
capital haya vuelto a encontrar ritmos correspondientes. En segundo lugar, la tasa de
acumulación del capital está en línea con la tasa de ganancia retenida, es decir, la tasa
de ganancia después del pago de intereses y dividendos44. Esas comprobaciones
implican que las ganancias distribuidas bajo forma de intereses y de dividendos no
refluyen hacia el sector nofinanciero para ayudar la inversión.

Si los fondos de una empresa pueden tener dos utilizaciones, la inversión y las
colocaciones financieras, se pueden distinguir tres fuentes (cuadro 14.1). Las
amortizaciones del capital fijo permanecen en manos de las empresas, al igual que las
ganancias obtenidas no distribuidas (la suma es el cash flow); las empresas pueden
recolectar capitales emitiendo acciones; pueden pedir prestado. ¿Qué sucede en el
neoliberalismo?

Las curvas de la figura 14.1 miden las importancias relativas de las tres fuentes de
fondos que contribuyeron al aumento del patrimonio de las sociedades nofinancieras
francesas. Claramente, a mediados de los años 1980 se produjo el fin de una época.
Durante los años 1970 las empresas se financiaban, con gran regularidad, en un 55%
mediante préstamos, en un 39% mediante el autofinanciamiento (utilizando el cash
flow), y el 6% restante emitiendo acciones. Los años neoliberales aparecen
atormentados pero al fin del periodo se produce una estabilización, según proporciones
muy diferentes a las anteriores (para los tres últimos años): aumento de la
autofinanciación hasta el 65%, alza de las emisiones de acciones a 23% y reducción de
los préstamos a 12%.

Una característica del periodo neoliberal es pues la fuga del préstamo, lo que no
sorprende dada el alza de las tasas de interés. Ya habíamos observado ese retroceso
(figura 9.4); vemos ahora que el mismo se realizó a favor del autofinanciamiento. A eso
se agrega un crecimiento de las emisiones de acciones, que casi se cuadruplicaron.

¿Para qué sirve ese financiamiento? ¿Contribuye a la inversión productiva? Cuando las
empresas emiten acciones y simultáneamente las compran o piden préstamos y prestan,
no financian su actividad real; sólo el saldo puede ser utilizado para invertir. La figura
14.2 describe la composición de esas fuentes de financiamiento sólo de la inversión
bruta: las ganancias brutas que se retienen, las emisiones reacciones netas de las

44 Esos análisis nos remiten a las figuras 3.1, 3.2 y 9.6.


compras de acciones y la variación de las deudas netas (la variación de las deudas
menos la variación de los activos financieros con excepción de las acciones).

14.1 - Las fuentes de financiamiento de las empresas

Comentarios a las figuras 14.1, 14.2 y 14.3

El patrimonio de una empresa se calcula en su balance sumando todo lo que ella posee:
capital real (fábricas, máquinas y productos almacenados) y haberes monetarios y
financieros (títulos, dinero y créditos). Todos esos elementos constituyen los activos.
Una vez restadas las deudas se obtienen los capitales propios, es decir, no prestados.
De pueden distinguir dos tipos de financiamiento. El financiamiento interno (las
ganancias brutas retenidas o cash flor) que a su vez tiene dos componentes, la
amortización del capital y las ganancias no distribuidas a los accionistas. Su
importancia depende de la rentabilidad y de la parte de los beneficios no distribuidos a
los accionistas. El financiamiento externo posee igualmente dos componentes: los
préstamos (deduciéndoles siempre los reembolsos) y las emisiones de acciones
(deduciendo siempre la compra de sus propias acciones por el sector). Esas diversas
fuentes de fondos financian la inversión (la suma al capital real), y el crecimiento de los
activos monetarios y financieros (incluida la compra de acciones).
En el análisis del financiamiento se puede igualmente tener un punto de vista neto. De
las emisiones de acciones, se restan entonces las compras de acciones a otros agentes
(unidades domésticas y fondos)45; de los préstamos se deducen las compras de activos
financieros no accionarios.
El punto de vista de la figura 14.1 es el del financiamiento total de todos los
componentes del activo de las empresas. En él se considera globalmente, en el caso de
Francia, las tres fuentes de financiamiento –ganancias brutas retenidas, emisiones
reacciones y préstamos. Esas fuentes financian la inversión bruta y el aumento de los
activos monetarios y financieros, incluyendo la posesión reacciones.
El punto de vista de la figura 14.2 y 14.3 es el del financiamiento de la inversión bruta
de las empresas por las ganancias brutas retenidas, las emisiones de acciones netas de
las compras de acciones, y la variación de las deudas netas (es decir, los préstamos a los
cuales se restan el aumento de los activos monetarios y financieros no accionarios),

45 Cuando un hogar o un fondo de colocación a interés compra una acción a otro hogar o a otro fondo, o
una empresa a otra empresa, no se desplaza ninguna suma hacia las empresas consideradas globalmente
ni ninguna suma sale del circuito.
Figura 14.1 Composición de las fuentes de financiamiento (en % del total): Francia,
sociedades nofinancieras.

Ganancias brutas retenidas (----), emisión de acciones (- - -) y préstamos deducidos los


reembolsos (―).

Figura 14.2 Composición de las fuentes de financiamiento de la inversión bruta (en %


del total): Francia, sociedades nofinancieras

Ganancias brutas retenidas (- - -), emisiones de acciones netas de las compras


reacciones (-----) y variación de las deudas netas (___)
Como en el análisis del financiamiento global de todos los activos, una estructura de
financiamiento estable de la inversión es claramente evidente antes de los años 1980. El
autofinanciamiento es, desde este segundo punto de vista, más importante que las
deudas (59% contra 39%). La ruptura es, como anteriormente, brutal. Se comprueba
nuevamente que el préstamo cedió su lugar a la autofinanciación, pero la configuración
aparente para los tres últimos años es muy particular. Incluso es tan extraña que es
difícil de imaginar que pueda perpetuarse con esa forma excesiva. La autofinanciación
provee más que los fondos necesarios para la inversión, o sea, el 115% de la inversión.
El aporte de los préstamos es negativo: las empresas utilizan sus fondos internos para
reducir sus deudas en vez de invertir.

Contrariamente a lo que dejaría suponer la propaganda neoliberal, la contribución neta


del mercado bursátil a la inversión ha sido muy débil: las emisiones reacciones no
financian la inversión sino en un 5%. Hay que entender bien el sentido de esta
observación: efectivamente se emiten cada vez más acciones, pero las empresas
compran cada vez más otras. Esas emisiones y adquisiciones tienden a anularse
mutuamente de tal modo que, en total, ¡el mercado bursátil no financia las actividades
reales!

Figura 14.3 Composición de las fuentes de financiamiento de la inversión bruta (en %


del total): Estados Unidos, sociedades nofinancieras

Ganancias brutas retenidas (- - -), emisiones de acciones netas de las adquisiciones de


acciones (---) y variación de las deudas netas (―)
En otros términos: en la lógica de la financiarización las empresas emiten acciones para
comprar acciones.

Se pensará que esta configuración es propia de Francia y no podría caracterizar la


fortaleza del neoliberalismo, Estados Unidos. No es así La figura 14.3 analiza el
financiamiento de la inversión bruta, en los mismos términos que la figura precedente,
en los Estados Unidos. De la comparación de las figuras 14.2 y 14.3 surge una primera
diferencia: la importancia del autofinanciamiento en Estados Unidos. Pero la
contribución del mercado bursátil, tal como en Francia, demuestra ser muy débil. Desde
comienzos de los 1980 no aparece ningún alza y los porcentajes observados son
similares, si no inferiores, a los que imperaban en el periodo anterior al
neoliberalismo.

Aunque la escala de la figura 14.3 minimice la importancia se pueden observar las


grandes fluctuaciones de las emisiones de acciones y del endeudamiento en el curso de
los años 1980 y comienzo de los 1990 y en particular la negatividad de las emisiones
netas de acciones en la segunda mitad de los años 1980. Entre 1985 y 1990 se produjo
un gran movimiento de compra de acciones por las sociedades financieras a otros
agentes. Fue financiado recurriendo sistemáticamente al endeudamiento. Durante ese
lapso la inversión seguía siendo autofinanciada. Esas compras reacciones por las
sociedades nofinancieras estadounidenses a otros agentes, yen particular a las unidades
domésticas, recubren diversos fenómenos: la compra por una empresa de sus propias
acciones, la compra reacciones en ocasión de una fusión o de la compra de otra
empresa, o simples colocaciones de dinero a interés. Los datos de la contabilidad
nacional no permiten determinar las proporciones relativas, pero sea cual fuera su
objetivo, esas compras masivas indican que los años neoliberales fueron una gran época
de reestructuración de las relaciones financieras que hay que enlazar con la crisis
financiera de los años 1980, pero sin una contribución globalmente notable del
mercado financiero al crecimiento.

Existe pues una configuración financiera propia del neoliberalismo. Es desconcertante.


Habría sido natural imaginar que, frente al aumento de las tasas de interés y a las
tentativas de desendeudamiento, se manifestaría una transición hacia modos de
financiamiento en los que la emisión de acciones tendría un papel central. No sucede
así. Sin esquematizar demasiado, se puede afirmar que las finanzas se financian a sí
mismas, pero no financian la inversión. Más que nunca el crecimiento pasa por el canal
del autofinanciamiento de las empresas, un procedimiento que se habría creído
característico de los años 1960. Los fondos que salen de las empresas bajo la forma de
intereses, de dividendos o de compra de títulos vuelven muy poco a ellas o, más bien, si
vuelven, tienen otros destinos y no la inversión46.

¿Qué sucede con esas sumas que salen de las sociedades nofinancieras y no vuelven a
ellas? Una primera respuesta nos remite al hecho de que esos ingresos financian
compras de bienes y servicios por otros agentes y no por las empresas. Los hogares que
reciben intereses y dividendos pueden utilizarlos para consumirlos o pagar su vivienda.
Una parte de esos fondos no es gastada por los que los reciben sino colocada a interés.
Correlativamente, otros agentes piden prestado –los hogares (sobre todo en Estados
Unidos), el Estado para financiar su déficit, extranjeros (lo que corresponde a la
exportación de capitales)– o emiten títulos en el caso de instituciones financieras (como
atestigua el crecimiento excesivo de sus capitales propios)47.

Hay que subrayar que la masa de los fondos que se dirigen hacia los mercados de
capital o las instituciones monetarias no determina el volumen de los créditos en una
economía48. Corresponde a la política monetaria, mediante las tasas de interés, controlar
los créditos totales con el objetivo principal, más que nunca y en todas partes, de vigilar
el nivel general de los precios: de luchar contra la inflación. A eso se agrega para todos
los países con excepción de Estados Unidos la necesidad de equilibrar la balanza
comercial, lo cual refuerza el rigor de la política monetaria neoliberal.

46 Estos análisis no toman en cuenta sino el efecto sobre el conjunto de las empresas, que puede esconder
fuertes heterogeneidades, pues el capital se escapa de ciertas empresas y contribuye al desarrollo de otras.
Las finanzas asumirían entonces una función en la redistribución del capital, que no se puede oponer a su
influencia negativa sobre la acumulación global.

47 Ya hemos ilustrado esas diferentes evoluciones: (1) el crecimiento de los títulos no accionarios en oder
de los hogares sin que se pueda distinguir los créditos a las sociedades nofinancieras de otra colocación a
plazo (figuras 13.4 y 13.5); (2) el crecimiento de los préstamos pedidos por los hogares estadounidenses
(figura 10.4); (3) los déficits presupuestarios (figuras 10.1 y 10.2); (4) las exportaciones de capitales de
Estados Unidos (figura 12.3); (5) el crecimiento enorme de los capitales propios de las sociedades
financieras (figuras 13.1 y 13.2).

48 Las instituciones bancarias o parabancarias crean simultáneamente el crédito y la moneda.


14.2- ¿Abrir nuevas vías en materia de financiamiento?

La paradoja del ahorro salarial

Podemos llamar paradoja del aumento salarial el hecho de que el país de los fondos
mutuos y de pensión ahorra muy poco. La sociedad neoliberal, particularmente la
sociedad estadounidense, evidentemente no abrió vías prometedoras en ese campo. El
argumento más presentable a favor de los fondos de pensiones es la idea de que los
retiros que los futuros jubilados realizarán sobre el trabajo de los productores del futuro
debe pasar por la acumulación presente de un potencial productivo que su ahorro
financiaría hoy49. Al aumentar esos fondos de pensión se suponía que Estados Unidos
estimulaba el ahorro. Sin embargo, la tasa de ahorro es lamentablemente baja en
Estados Unidos. ¡Muchos están convencidos del éxito de esa iniciativa cuando la
experiencia estadounidense nos da una demostración inversa!
El verdadero desafío planteado por la financiación de las jubilaciones es el crecimiento,
y es una idea intuitiva50. No es necesario apelar a la teoría marxista del valor trabajo
para comprender que los bienes y servicios que consuman los jubilados serán
producidos por los activos.
Detrás de este debate se perfila otro, quizás más determinante que el precedente en lo
que respecta a la elección de las estrategias. Los fondos estadounidenses no abarcan
sino una fracción de la población51. Los fondos complementarios facultativos, como los
que se podrían concebir en Francia, tendrían las mismas características. La solución
práctica es por consiguiente crear sistemas duales de jubilaciones, fuertemente
inigualitarios.

En este análisis hay que aprehender bien la diferencia que existe entre un país dominado
como Francia, sometido a una fuerte presión externa, y el país dominante, Estados
Unidos. En el capítulo 12 hemos contrastado el déficit exterior estadounidense y el
excedente francés. En Estados Unidos es posible asociar al déficit externo un aumento
del crédito a los hogares, estimulando sus compras. El hecho de que este excedente de

49 Es, por ejemplo, la tesis sostenida por Michel Aglietta (Le capitalisme de demain. Notes de la
Fondation Saint-Simon, nº 101, París, 1998, sección Le choc démographique et les systèmes de retraites).

50 Esta exigencia se acompaña con otra que de cierto modo disminuye su peso: aumentar la
productividad.

51 En 1998 sólo el 48,8% de los hogares tenían haberes en los fondos de pensión según una jerarquía muy
marcada: 6,4% de los hogares ganaban menos de 10.000 dólares por año, contra 88,6% que ganaban más
de 100.000 dólares (A., Kennickell, M.Starr-McCluer, B. Surette, «Recent Changes in U.S. Family
Finance: Results from the 1998 Survey of Consumer Finances», Federal Reserve Bulletin, 86 (2000),
pp. 1-29.
demanda esté dirigido hacia el extranjero parece moderar su carácter inflacionario. En
Francia, la baja de los créditos a la inversión no fue compensada por un aumento de los
créditos a los hogares y al Estado: de ahí el excedente externo.

Del examen de la situación en Estados Unidos se desprende que el neoliberalismo


desprendió simultáneamente a las finanzas del financiamiento de las inversiones de las
empresas y favoreció un ahorro negativo; creó una situación insólita, producto de dos
hegemonías, la de las finanzas y, en el plano internacional, la del dólar. Se llegó así a
esta configuración neoliberal a la estadounidense: ¡en promedio, los hogares del país
cuyas finanzas son las más potentes, el país de los fondos de pensión (cuadro 14.2)
gastan mucho y ahorran poco, lo que no impide la acumulación!

El funcionamiento de las finanzas posee sus reglas propias. En la era neoliberal no


solamente se infló sino que también se desplegó de otro modo. Los capitales financieros
se colocaron en las posiciones más ventajosas, en una red compleja, estructurada por la
búsqueda de la máxima rentabilidad. Al hacerlo, las finanzas no financiaron la
economía real pero llevaron a las empresas a volver a centrarse sobre el
autofinanciamiento mientras las finanzas disminuían la masa de fondos disponibles
para los pagos de intereses y de las distribuciones de dividendos masivos. En ese marco
general el país dominante, Estados Unidos, se colocó en una configuración particular,
más favorable, cuya exclusividad tiene y que no es exportable.
Capítulo 15
¿A quién beneficia el crimen?

Tal como lo establecimos en los capítulos precedentes, el balance de la acción de las


finanzas frente a la crisis estructural de los años 1970 resulta particularmente negativo.
Ciertamente, este juicio merece ser matizado, por lo que volveremos sobre el mismo.
Por el momento, se han formulado dos categorías principales de críticas. En primer
lugar, el beneficio del nuevo aumento de la tasa de ganancia, del cual las concesiones
salariales fueron un actor primordial, fue desviada a favor de los propietarios de
capitales en virtud del alza de tasas de interés reales y de la distribución masiva de
dividendos; estas tomas de ingresos no estimularon el ahorro ni especialmente la
acumulación de capital; lejos de volcarse sobre el sistema productivo las sumas
desviadas reforzaron la transferencia de riquezas hacia las finanzas; esta acción
prolongó la crisis y la desocupación. En segundo lugar, hay que colocar en el pasivo del
neoliberalismo un vasto conjunto de crisis en países del centro y de la periferia, cuyas
consecuencias fueron frecuentemente dramáticas.

La prolongación de la crisis estructural y de las crisis financieras no puede ser pura y


simplemente imputada al alza de las tasas de interés de 1979. Se han cuestionado
numerosos aspectos del neoliberalismo, como la fluctuación de monedas y la libre
movilidad de capitales. En todos esos casos, los problemas no pueden ser reducidos a
los pretendidos mecanismos de mercado (en el caso del alza de las tasas) o a
ineluctables evoluciones estructurales (en el de la movilidad de los capitales). Estaba
cuestionada una ofensiva más general y deliberada. Estos severos juicios justifican el
término crimen empleado en el título de este capítulo.

Detrás de este balance se perfilan renovadas controversias referentes a la utilidad o el


carácter parasitario de las finanzas. ¿Producen beneficios o no hacen más que
apropiarse de éstos? Son preguntas muy políticas, y las respuestas conducen a un
pequeño número de cuadros contables y teóricos, referencias casi inevitables (recuadro
15.1).
15.1 - ¿Las finanzas crean ingreso?, ¿valor?, ¿son útiles?

La financierización creó desconcierto en ciertos espíritus, y las finanzas se presentan


como creadoras de riqueza. ¿Es así?
Este libro hace un gran uso de las contabilidades nacionales, que distinguen, por una
parte la prestación de un servicio por el sector financiero, facturada a su beneficiario
(como gastos de establecimiento de una carpeta de préstamos, de adquisición de
divisas...), y, por otra parte, la percepción de intereses o de dividendos. Según las
prácticas contables nacionales, los primeros solamente son considerados como una
producción y son creadores de ingreso. En cuanto al interés o dividendo, el ingreso es
contabilizado como una transferencia al prestamista o al accionista.
Cuando un banco presta a una empresa, cobra un interés, es decir, desplaza un
beneficio52. No se crea nada en esta operación. Nada hay que decir de esta lógica de la
transferencia. El capital prestado viene a articularse con el capital de las empresas no
financieras y se apropia así de una parte de sus beneficios. La multiplicación de
operaciones de crédito de este tipo nada agrega a la producción ni al ingreso, solamente
redistribuye (incluso sí tal préstamo hace posible una mayor producción).
Cuando una empresa financiera le presta a otra, los beneficios pasan de mano en mano
en el interior del sistema financiero.
Asimismo los prestamistas procurarán sus ingresos fuera de las empresas, realizando
préstamos al Estado y a las economías familiares. La extracción se canaliza entonces
por medio del impuesto y de los ingresos de los hogares. No debemos pues sostener la
idea de que el ingreso del sector financiero proviene exclusivamente de transferencias
directas de las ganancias ya realizadas por una firma. En la medida en que los
impuestos han sido pagados por las empresas, los acreedores del Estado se apropian
indirectamente de estos beneficios; en la medida en que los impuestos han sido pagados
por los hogares, sobre los salarios, por ejemplo, hay que tener en cuenta la extracción de
un nuevo excedente.
En un período de baja rentabilidad del capital, estas modalidades diferentes de sangría
revistieron una considerable importancia. La fiscalización se mostró como un filón
precioso y los préstamos a los hogares permitieron a los dueños del capital procurarse
los beneficios que el sistema productivo no realizó.
Como las cuentas nacionales, la teoría marxista trata los intereses y dividendos como
transferencia de ingresos, pero reserva a la producción un estatus particular. Ella está
ligada al trabajo productivo, productor de bienes o prestador de servicios a personas,
que es el único creador de valor. La teoría marxista computa otros tipos de trabajo,
como la supervisión o todas las actividades comerciales, que no entran en esta
categoría. Son los gastos necesarios para la producción o para la circulación del capital.
Aunque lejos de ser inútiles: su función es la maximización de las tasas de ganancia.
Corresponden a las tareas de gestión en el sentido muy amplio del término.

52 Debido a la inflación, esta operación se desdobla en otra transferencia: la desvalorización de la deuda,


el principal, del que la empresa prestamista se beneficia, lo que disminuye el descuento operado. No
obstante la transferencia total se produce en general hacia las finanzas, puesto que la tasa real de interés
es positiva.
En este cuadro teórico, todas las actividades financieras aparecen como tareas
improductivas; las finanzas no crean valor; su ganancia es el resultado de la
redistribución de la plusvalía creada en otro lado. Lamentablemente, las cuentas
nacionales no permiten reconstruir la diferenciación, propia de la teoría marxista, entre
trabajos respectivamente creadores de valor, por un lado y por otro, de agentes
maximizadores de la tasa de beneficio, distinción analítica muy pertinente.
Así como los trabajos no productivos no son necesariamente inútiles según la teoría de
Marx, tampoco las finanzas son parasitarias por naturaleza. Ellas asumen cierto número
de funciones en las transacciones monetarias y financieras (lo que Marx denominó el
capital comercial del dinero); contribuyen a la movilidad del capital entre las diferentes
empresas y ramas, organizan las reestructuraciones de las empresas y contribuyen al
financiamiento. Marx denunció, sin embargo, en términos vigorosos y coloridos, la
derivación parasitaria de las actividades financieras.

Hemos ya respondido a la cuestión formulada: ¿a quién benefició el crimen? Benefició


a las finanzas. Por eso el objeto de este capítulo es más precisar esta respuesta que
develar su tenor. ¿Mediante cuáles canales? ¿En qué medida? Se tratará especialmente
de transferencias de ingresos, y de las consecuencias de las mismas en materia de
desigualdades.

Los primeros capítulos de esta parte del libro nos han permitido subrayar el peso
considerable que representó el pago de los intereses para las empresas no financieras/
no especulativas, las economías domésticas y el Estado. Pero esta primera investigación
dejó de lado la otra vertiente de esas operaciones: dichos intereses beneficiaron a ciertos
agentes. El entramado completo de interrelaciones - por ejemplo, a qué agentes pagó
intereses el Estado, o cuánto pagó cada sector a las finanzas - es imposible de descifrar.
Las estadísticas que describen tales flujos no permiten seguirlos de una punta a la otra
de la cadena, pero se conocen las grandes masas pagadas y recibidas. Nos limitaremos
aquí al caso de Francia.

La figura 15.1 traza la evolución de flujos netos (cobrados menos pagados) de interés
en Francia, teniendo en cuenta las transferencias debidas a la inflación, para los
diferentes agentes: sociedades no financieras, administración pública (gobierno y
seguridad social), sector financiero y economías domésticas (incluyendo los pequeños
empresarios). Tales flujos se expresan como porcentaje de la producción total francesa.

Evidentemente este balance oculta grandes heterogeneidades. Por ejemplo, existen


fuertes diferencias entre los distintos rangos de economías domésticas: algunos están
endeudados y pagan intereses, otros tienen activos monetarios (cuentas bancarias o
libretas de ahorro...) y títulos (bonos del tesoro, obligaciones...), y reciben intereses. En
total, las economías domésticas poseen más activos monetarios y créditos sobre otros
agentes, aunque ellas mismas no se benefician con créditos. Son así, globalmente,
acreedores y víctimas potenciales de la inflación. Por otro lado, las tasas de interés
sobre sus colocaciones son en término medio más bajas que las de los créditos que les
son acordados. Aun siendo acreedores, pagan más intereses de lo que pueden advertir.

_______________________________
Figura 15.1 Flujo neto de intereses reales (recibidos menos pagados) (% de la
producción total): Francia

Sociedades no financieras (―)


Sociedades financieras (− · −)
Administración (---)
Economías domésticas y emprendedores individuales (microemprendedores) (– –)
A fin de simplificar, se ponen aparte el flujo siempre positivo aunque débil de los intereses percibidos por
el resto del mundo.
_______________________________
En la figura 15.1, es chocante el contraste entre el período anterior al alza de tasas de
principios de los años 80 y el período posterior. El sistema financiero se benefició con
un flujo positivo durante todo el primer período. En tanto que acreedor, la inflación
redujo sus ingresos, pero los intereses (recibidos menos pagados) compensaron siempre
este efecto, y aun con holgura. De lo contrario, habría sido preferible para ese sector
cesar en su actividad. El efecto del cambio de política al principio de los años 1980
aparece de manera muy evidente. A partir de mediados de los 1980, el sector financiero
drenó formidables masas de intereses, las que representaban alrededor del 2,5% de la
producción francesa antes de 1985; en 1992 esa tasa llegó al 7,5%; y estuvo cerca del
6% en 1997.

Antes de los años 1980, los flujos de interés netos de sociedades no financieras y de las
administraciones públicas permanecieron débiles, y las economías domesticas eran las
principales proveedoras de intereses al sector financiero. En el curso de los años 1980,
las sociedades no financieras y las administraciones, soportaron una amplia carga de
intereses. Aparece de forma particularmente clara la importancia de la sangría operada
en las finanzas públicas, pues el alza de las tasas ha creado simultáneamente el déficit y
constituido el ingreso correspondiente del sector financiero. Las sociedades no
financieras fuertemente endeudadas al principio del período (figura 9.4) sufrieron el
alza de las tasas de interés real y recién después de algunos años comenzaron a reducir
sus deudas. Los intereses pagados disminuyen al fin del periodo, pero son aún pesados.

Es fácil adivinar que el neoliberalismo tuvo, en conjunto, efectos muy positivos sobre la
rentabilidad del sector financiero, en términos absolutos y en comparación con otros
sectores de la economía. La figura 15.2 traza la evolución de la rentabilidad de las
sociedades financieras en Francia y la compara con la de otras sociedades. La primera
curva reproduce la tasa de beneficio de sociedades no financieras, ya introducida en la
figura 9.2; allí se da una caída de tasas de beneficio, luego su recuperación y su
estabilización. El contraste con la tasa de ganancia del sector financiero es
sorprendente. La inflación de los años 1970 y las correspondientes tasas de interés real
muy bajas o negativas, se tradujeron en una baja rentabilidad del sector financiero. La
puesta en funcionamiento de una configuración propia de los años neoliberales es, una
vez más, claramente registrada a principio de los años 1980. Como mostramos, el alza
de las tasas de interés real transfirió gran parte de ingresos de sociedades no financieras,
para acrecentarlos, hacia las finanzas, las cuales se otorgaron así un incremento
considerable de la rentabilidad. Viene a añadirse a esto el drenaje de los recursos del
Estado y de las economías domésticas endeudadas.
Figura 15.2 Tasa de ganancia (%): Francia, sociedades no financieras (―) y financieras
(---)

Figura 15.3 Mismas variables: Estados Unidos

Las tasas de beneficio de sociedades no financieras (―) son idénticas a las de las figuras 9.2 y 9.3. En
esas dos figuras, la tasa de beneficio del sector está ligeramente aplanada.
El alza de las tasas de interés no tuvo sin embargo sólo efectos positivos sobre el sector
financiero. Ya sugerimos la idea de un contragolpe de 1979 (capítulo 11). Sus
consecuencias negativas sobre la economía no financiera (quiebras de empresas,
sobreendeudamiento de ciertas economías domésticas, incapacidad de pago de sus
deudas de los países periféricos) provocaron una ola de vencimientos impagos,
desestabilizando a una parte del sector financiero mismo, que fue arrastrado por la
crisis.

En Francia, estas pérdidas no parecen manifestarse sino tardíamente. La reciente baja de


la tasa de beneficio de las sociedades financieras refleja en cierta medida la
desaparición de tomadores de créditos en dificultades, como lo confirma la segunda
curva de la figura 15.2, que describe la tasa de beneficio de las sociedades financieras
sin tener en cuenta estas perdidas. El distanciamiento creado por estas pérdidas se fue
ampliando en el curso de la segunda mitad de los años 80, sin anular el aumento de
rentabilidad ventajosa del sector financiero.

Así, el sector financiero aparece, en medio de los años 1980, como un campo de
inversión particularmente atractivo. Las tasas de interés real elevadas y los dividendos
percibidos garantizaban en aquél una aún mayor rentabilidad que en otros sectores. Los
capitales, siembre al acecho de remuneración, literalmente se precipitaron sobre dicho
campo de colocación lucrativa (figura 13.1).

La figura 15.3 ofrece la misma información sobre Estados Unidos: la comparación de la


rentabilidad de las sociedades financieras y no financieras. La situación estadounidense
aparece menos desequilibrada que la de Francia al principio de los años 1970. Pero el
restablecimiento de la rentabilidad relativa de sociedades financieras es igualmente muy
evidente. Fue más tardío que en Francia, con relación a la crisis financiera que azotó a
Estados Unidos desde el principio de los años 1980 (figura 11.3).

A pesar de problemas transitorios, las políticas neoliberales beneficiaron entonces, de


manera inequívoca, a las sociedades financieras, cuya situación mejoró fuertemente en
los dos países. En los años 1990, su tasa de beneficio fue superior al de las otras
sociedades.
Figura 15.4 Cotizaciones de bolsa (1965=1): Francia (---) y Estados Unidos (―)

Las cotizaciones están deflacionadas según los índices de precios del país.

Entre las ventajas que las finanzas consiguieron del neoliberalismo no se debería omitir
lo que constituye sin duda su expresión emblemática: el alza de las cotizaciones
bursátiles. En la figura 15.4, el índice de cotización bursátil se divide en cada país por
el de precios, a fin de expresar un poder de compra constante (corregida por la
inflación). La correspondencia de esas evoluciones es sorprendente. Apoyándonos en el
nivel de 1965, podemos apreciar la caída de gran envergadura en los años de crisis,
pues las cotizaciones se habían dividido por dos en Estados Unidos y todavía más en
Francia. La subida fue fulminante desde principios de los años 1980, y se llegó al nivel
de 1965 en la segunda mitad de la década. Después de una lenta recuperación de una
decena de años, las cotizaciones explotaron en medio de los años 1990 y, al fin del
periodo, se triplicaron con respecto a las del principio de la crisis

¿Cuál es la solidez de este edificio? Nos quedaremos por el momento en la admiración,


reservando a la comparación con la crisis de 1929 la discusión sobre la fragilidad
eventual del ese monumento que las finanzas se construyeron a ellas mismas53.

53 Capítulo 20, Heterogenidades técnicas, movilidad internacional del capital y vértigos bursátiles.
La amplitud de lo que el neoliberalismo aportó a los poseedores de capitales -intereses,
dividendos y el alza de las cotizaciones - se revela claramente en el análisis de los
ingresos financieros de las economías domésticas, que vale la pena mirar más de cerca.

Las instituciones no son más que intermediarias. ¿A quién beneficia el crimen en primer
lugar?: a aquellos y aquellas que viven de ingresos financieros, perpetúan y amplían sus
patrimonios. Se puede imaginar que los años 1980 y 1990 marcaron una fuerte mejoría
en su posición: aparte del sector financiero, e igualmente por medio de éste, son las
capas más favorecidas las que aprovecharon el orden neoliberal.

Como, en las cuentas nacionales, es imposible separar las economías domésticas más
solventes de las otras, vamos a considerar aquí el conjunto de los ingresos financieros.
Sus variaciones son un buen indicador de la evolución de los ingresos de hogares cuyo
patrimonio incorpora importantes activos financieros. La figura 15.5 describe la
relación a los ingresos total de los hogares, las ganancias (o pérdidas) financieras:
intereses y dividendos recibidos, aumentados por el alza de cotizaciones y disminuidos
por la depreciación inflacionaria de todos los activos monetarios y financieros.

En Francia, antes de 1980, el efecto de la inflación anulaba las ganancias financieras,


transformándolas ¡en una pérdida anual media de cerca del 7% del ingreso disponible
total de los hogares (entre 1970 y 1980)!. El efecto del cambio de política monetaria, de
la lucha contra la inflación a principio de los años 1980, y la recuperación de la bolsa se
manifestó enseguida. La variable se volvió netamente positiva en 1984, permaneciendo
cercana al 12% de las rentas de los hogares en la década de 1988-1997, con una leve
tendencia al alza54 . A partir de ese momento es muy fructífero tener activos monetarios
y financieros.

El perfil obtenido por Estados Unidos confirma la baja de los ingresos ligados a la
posesión de activos monetarios y financieros en el curso de los años 1970 y el
restablecimiento de los años 1980. Estas ganancias son más elevadas que en Francia,
pues los hogares estadounidenses poseen más activos monetarios y financieros (sobre

54 La fuerte alza de cotizaciones en la segunda mitad de los años 1990 no es aparente. Esta observación
se condice con la de que el estancamiento del valor de las acciones en posesión de los hogares en Francia,
a pesar del alza de cotizaciones (capitulo 13).
todo acciones)55, pero hasta el año 1990, el perfil es el mismo que en Francia. El
despegue de las rentas financieras después de esta fecha es prodigioso.

Figura 15.5 Relación de ganancias financieras (o pérdidas) con el ingreso disponible


(%): Francia (---) y Estados Unidos (―), hogares.

Las ganancias financieras comprenden en primer lugar los intereses y dividendos recibidos por los
hogares. A esto se le suman las ganancias potenciales debidas al alza de la bolsa. Se sustrae la perdida de
valor de los activos monetarios y financieros traduciendo el efecto de la inflación. Las ganancias debidas
a la variación de cotización de las acciones, muy fluctuantes, son aplanadas, para que la figura sea más
legible.

Como podemos sospechar, estas evoluciones se tradujeron en un fuerte aumento de las


desigualdades: un proceso con múltiples facetas, que afecta los ingresos, los
patrimonios, el status (especialmente en relación al trabajo), la salud, la educación, la
cultura.... Tales desigualdades son una característica fundamental del capitalismo en
general, cuya reproducción esta inscripta en la lógica de ese sistema, que tiende
naturalmente a perpetuarse y a profundizarse: quien más posee accede a los verdaderos
medios de enriquecerse. No nos sorprenderá pues constatar que el neoliberalismo, que
reforzó muchas características capitalistas de las sociedades del centro y de la periferia,
agregó todavía a esta propensión a reproducir y ampliar desigualdades e injusticias.

Desde el primer capítulo de este libro, hemos subrayado las desigualdades


considerables de desarrollo entre países, diferencias de 1 a 74, al término de un fuerte

55 Los patrimonios financieros de los hogares de los dos países se presentan en las figuras 13.4 y 13.5.
crecimiento en el curso de las últimas décadas. En el seno de la mayor parte de los
países, las desigualdades de ingresos entre las diferentes fracciones de la población
también aumentaron. El informe, del que se han extraído las comparaciones entre
países, realiza el balance de esas desigualdades internas, para un grupo de 19 países
avanzados56.

En el curso de los años 1980, primera década neoliberal, las desigualdades de ingreso
(disponible) en los hogares decrecieron en sólo un país: Italia; cambiaron poco en 8
países; se acrecentaron en 10. Encabezando la lista de aumentos está el Reino Unido,
luego vienen Estados Unidos y Suecia (partiendo de un muy bajo nivel dado las
opciones socialdemócratas). El estudio de los salarios en el capitulo 6 había dado
ocasión para destacar la reducción de tasas de crecimiento de salarios en Estados
Unidos y la baja, en valor absoluto, de ganancias semanales de trabajadores productivos
(figuras 6.1. y 6.2). Estas dos evoluciones subrayan el crecimiento de las desigualdades
entre los menos privilegiados, y los hogares que viven de ingresos financieros. Vamos a
interesarnos ahora por los patrimonios de los más ricos. Estos patrimonios son siempre
poco conocidos, por razones más políticas y sociales que técnicas - un tema recurrente
en los trabajos de investigación57. De los mismos, más precisamente, sólo se puede
identificar una parte.

En un conjunto de trabajos cuyo interés es su carácter sintético y retrospectivo, Edward


Wolff analiza la evolución cronológica de las desigualdades en Estados Unidos, a partir
de datos disponibles del periodo 1922-199858. Se desprenden de las mismas tendencias
que concuerdan particularmente bien con el cuadro general que hemos presentado.

Una de las variables más reveladoras es la parte del patrimonio, propiedad del 1% más
rico de hogares. Patrimonio se entiende como la suma de activos reales (bienes

56 PNUD, Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo, Informe mundial sobre el desarrollo
Humano, Bruselas: De Boeck, 1999, p.39.

57 F. Arrondel, F. Guillaumant-Taillet, D. Verger, “Montants du patrimoine et des actifs: qualité et


representativité des declarations des ménages”, Économie et Statistiques, 296-297 (1996), p. 145-164.

58 E. Wolff, Top Heavy, New York: The New Press, 1996, y Who are the Rich? A Demographic Profile
of High-Income and High Wealth Americans, University of Michigan Business School, Working papers
series, 1997. Ver igualmente D. Henwood, Wall Street, Londres: Verso, 1998, cap. 2.
inmuebles y bienes de consumo durables) y de activos monetarios y financieros
descontando las deudas. A esto, se le puede agregar el valor presente de los derechos de
retiro (para las jubilaciones de reparto)59; este patrimonio se llama entonces patrimonio
aumentado.

El patrimonio aumentado está repartido mas igualitariamente que la primera medida,


pero los movimientos de las dos variables dibujan el mismo perfil, que nos es familiar
(figura 15.6). Desde los años 1950 hasta principios de los años 1970, el 1% más rico de
los hogares poseía 30% al 35% del patrimonio total. Este porcentaje cayó entonces
hasta el 22%, testimoniando la presión registrada sobre los ingresos financieros en la
primera fase de la crisis. El giro neoliberal puso término a este deterioro, y la tasa de
35% se alcanzó nuevamente en 1986 y luego fue superada. El patrimonio aumentado,
siempre del 1% más rico, representaba en 1960 alrededor del 22% del patrimonio
aumentado total. Este porcentaje cayó al 12% a fin de los años 1970, luego experimentó
una suba similar a la del patrimonio (no aumentado)60. El trabajo de Wolff subraya
igualmente el aumento de la relación entre la riqueza y el sector financiero. En 1983, el
22% de las familias ricas según el criterio del estudio, declaraban trabajar en ese sector
(finanzas, seguros e inmobiliario); en 1992, esta proporción era del 36%61.

Los trabajos disponibles sugieren una evolución similar en Francia. En 1992, el 1% más
rico de hogares detentaba el 20% del patrimonio total. Pero esta cifra está fuertemente
influenciada por la propiedad de residencias principales en amplias capas de la
población. El mismo 1% era propietario del 40% de títulos mobiliarios (acciones,
obligaciones, SICAV y FCP)62. Sea cual fuere su interés, estos estudios no nos
proveen sin embargo sino pocos indicadores concernientes a la evolución cronológica.

59La suma que habría que colocar hoy a tasa de interés corriente para garantizar el flujo de ingreso que se
percibirá en la jubilación.

60 Los optimistas se regocijarían al observar una tendencia prolongada a la disminución de la


concentración de las riquezas (con relación a la progresión de las capas intermedias), sobre todo para los
patrimonios aumentados. Estas tasas han sido divididas por 2 luego de los años 1920.

61 E. Wolff, Who are the Rich?, op. cit., nota 6, p. 11.

62 Insee, “Revenus et patrimonies des ménages”, Synthèse, 29 (1999), p. 81-94; S. Lollivier, D. Verger,
“Patrimoine des ménages: determinants et disparités”, Économie et Statistiques, 296-297 (996), p.13-31.
Figura 15.6 Porción del patrimonio detentado por el 1% más rico de hogares,
patrimonio (%): Estados Unidos.

El patrimonio comprende el patrimonio inmobiliario, la posesión de títulos y de efectivo, y los bienes de


consumo durables. El patrimonio aumentado agrega a estos componentes el valor actualizado de los
derechos a la jubilación.

Un estudio de CREDOC realiza un balance de la variación de las desigualdades en


Francia de 1980 a 1994 sobre la base de un indicador sintético que reúne: ingreso,
patrimonio, equipamiento del hogar, patrimonio cultural, desempleo e indicadores
subjetivos63. Concluye en un cierto aumento de la separación entre los grupos extremos
(el 10% más solvente y el 10% menos solvente). En la brecha de este espacio, los
valores mobiliarios representan un importante peso64.

63 F. Berhuit, A. Dufour, G. Hatchuel, Les inegalités en France: Évolution 1980-1996, CREDOC, París,
1996.

64 En el libro de Alain Bihr y Roland Pfefferkorn (Déchiffrer les inégalités, Paris, La Découverte et
Syros, 1999), encontraremos un cuadro completo de las desigualdades en Francia y las diferencias entre
los años 1960 y 1970 de un lado, y las décadas neoliberales, del otro: reducción de la jerarquía de salarios
en la revuelta de mayo de 1968, luego recuperación en el curso de las décadas, neoliberales,
desigualdades frente a la desocupación... Ver igualmente J.P. Fitoussi, P. Rosanvallon, La nueva Era de
las desigualdades, París, Seuil, 1996. Pocos trabajos sociológicos se consagran a la burguesía y su
patrimonio, a excepción de los de Michel Pincon y Monique Pincon-Carlot (Grandes fortunes, Paris:
Payot, 1998, especialmente el capítulo 1).
La enseñanza que se sigue de este análisis sobre la concentración de fortunas es simple.
Se apoya en dos argumentos: el deterioro relativo del patrimonio de las capas más ricas
en la primera fase de la crisis, y la recuperación, bajo la bandera neoliberal.

Más generalmente, el capítulo lleva a su término la descripción de esta verdadera


proeza que lograron las clases dominantes en el neoliberalismo, la recuperación de su
ingreso y de su patrimonio, en forma tanto absoluta como relativa a las otras capas de la
población. Drenando beneficios, menguados por otra parte, hacia el sector especulativo,
dilatando la percepción operada vía impositiva, aumentando intereses y dividendos,
dicha clase restauró sus ingresos mientras la tasa de ganancia no se había aún
recuperado. Era suficiente cobrar proporcionalmente más, que fue lo que sucedió.
Para entender bien los hechos reseñados en los capítulos precedentes –la crisis
estructural comenzada en los años 1970, la salida de la crisis para algunos y la
instauración del orden neoliberal bajo la égida de las finanzas para todos - es útil
ponerlos en perspectiva histórica, y tal es el objetivo de esta cuarta parte. ¿Los
razonamientos que nos han llevado sobre los aspectos reales, monetarios y financieros,
nos llevan a otras conjeturas históricas anteriores?

El examen, en la segunda parte, de la evolución de las grandes variables que describen


la técnica, el reparto y el empleo en el curso del período posterior a la Segunda Guerra
mundial, nos permite formular un diagnóstico relativamente claro. La desaparición de
formas particularmente favorables del progreso técnico que prevalecieron hasta
mediados de la década del 1960 fue uno de los factores originarios del movimiento de
disminución de la rentabilidad del capital, la desaceleración del crecimiento y la
desocupación. Siguió a esta evolución una recuperación vigorosa del salario y, bajo la
presión de la crisis, se operó un cierto restablecimiento del progreso técnico a partir de
mediados de los años 80, creando las condiciones para un ascenso de la tasa de
ganancia.

Similares encadenamientos prevalecieron a fines del siglo XIXº y a principios del XXº:
un descenso de la tasa de ganancia, una crisis estructural, una recuperación de la tasa de
ganancia y la salida de la crisis. Este precedente esclarece ciertas transformaciones
contemporáneas, como expresión de una salida de crisis estructural.

La tercera parte reveló enseguida que las ventajas potenciales de esta mejora de la
rentabilidad fueron ampliamente confiscadas por las finanzas gracias a las políticas
macroeconómicas liberales - principalmente el alza de las tasas de interés reales –y la
distribución creciente de dividendos.

Las finanzas prolongaron así los efectos de la crisis. Haciéndolo, se enriquecieron


formidablemente, reafirmaron su hegemonía sobre el sistema productivo e impusieron
sus reglas - su desregulación y sus nuevas reglas- con su cortejo de crisis monetarias y
financieras y la explosión de las cotizaciones bursátiles. ¿Esta apoteosis de la
especulación financiera está cargada de amenazas? Es una trivialidad evocar aquí la
crisis de 1929. El parecido es asombroso, y en efecto se han producido condiciones
similares. ¿Es necesario llegar al mismo tipo de resultado?
Pero existe además un tercer tipo de equivalente histórico, a menudo relegado a un
segundo plano por el pretendido triunfo del mercado y de la nueva economía, y que es
objeto de una verdadera amnesia colectiva. ¿Cuáles fueron las recetas de los treinta
años gloriosos? ¿Son ya obsoletas?

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Cette mise en perspective historique nous permettra enfin de préciser les contours de cet
agent un peu mystérieux qu'on a mis constamment en scène : la finance. Réprimé
depuis la Seconde Guerre mondiale, c'est lui qu'on a vu réaffirmer sa prééminence dans
le néolibéralisme.
Capítulo 16
Un precedente histórico: la crisis de fines del siglo XIXº

Las décadas que acabamos de atravesar y las tendencias que se dibujan nos retrotraen a la
crisis que azotó a los principales países capitalistas hace un siglo y a la manera en que la
misma fue resuelta. Las circunstancias subyacentes en la aparición de las dos crisis
estructurales son muy similares. Las ultimas décadas del XIXº siglo estuvieron marcadas por
una evolución de la técnica y de la distribución al modo de Marx, con una disminución de las
tasas de ganancia, similar a la que precedió a la crisis estructural de los años 1970. En la base
de este movimiento se encuentran los ritmos y las formas de la transformación técnica –con el
carácter particular, ligado a la mecanización, central en el análisis de Marx: recurso a amplias
inversiones, fuertes volúmenes de capital fijo, edificios y máquinas (capitulo 4). En tal
contexto al economizar sobre el trabajo requerido para la producción, los progresos en la
productividad del trabajo, no son obtenidos sino gracias al precio de adelantos mayores de
capital: muchas más máquinas, o máquinas más costosas, para menos trabajo. Este aspecto del
progreso técnico se expresa en el aumento progresivo del capital fijo, tanto con relación al
trabajo requerido como al producto obtenido. Este último efecto se mide por la relación de la
producción de un año con el stock de capital fijo invertido en las empresas, la productividad
del capital. Esta relación posee la enojosa propiedad de decrecer a menudo, lo que significa
que se recurre a cada vez más capital para obtener el mismo resultado: lejos de economizar
sobre el capital se utiliza cada vez más- un rasgo característico de lo que llamamos trayectoria
al modo de Marx.

La figura 16.1 describe la evolución de la productividad del capital a partir de 1870, para el
conjunto del sector privado americano. Las dos tendencias a la baja de fines del siglo XIX y
de la segunda mitad del siglo XX son claramente perceptibles. El trazado de tendencia
punteado sugiere la dirección general del movimiento. La semejanza entre el primer y
segundo periodo salta a la vista.

Este perfil al modo de Marx de la transformación técnica a fines del siglo XIX va
acompañado por la disminución de la tasa de ganancia. En alguna medida comparable a la
utilizada en la segunda parte (que no recorta los intereses y los impuestos de los beneficios),
la tasa de ganancia alcanzaba el 23% durante la década de 1870, en los años 1980, no era
mayor a 11%94.

Figura 16.1 Tendencias seculares de la productividad del capital: Estados Unidos

Esta trayectoria al modo de Marx fue un factor de inestabilidad. En el caso americano, entre la
Guerra de Secesión y el fin del siglo (años 1870 y 1890) se sucedieron dos grandes
contracciones de la actividad. La primera combinó los efectos de este trazado desfavorable y
las consecuencias monetarias de la Guerra de Secesión. La crisis de los años 1890, conocida
como una gran depresión, fue duradera y profunda. La tasa de desempleo alcanzó el 18%, una
cifra excepcional, solamente sobrepasada por la crisis de 1929. La misma fue precedida por
un brutal recalentamiento de la actividad en 1880, saliendo de la crisis precedente. Esta fuerte
inestabilidad de la actividad, consecuencia de una caída de la tasa de ganancia, evoca –en un
contexto institucional evidentemente diferente - la de los años 1970 y 1980. Las mismas
causas produjeron efectos, si no idénticos, al menos similares. Los marcos monetarios y
financieros, siendo sensiblemente diferentes, no encontrando, a fin del siglo XIXº en los
Estados Unidos, el equivalente a la gran inflación de 1970 y de la prórroga que esta permitió.

94 Esta evolución no es exclusiva de Estados Unidos. Los historiadores ubican una gran depresión en Europa y
sobre todo en Francia, entre 1873 y 1895, de la que es imposible decir si fue el resultado de una reducción de
tasas de beneficio, como en Estados Unidos, por falta de datos.
Una de las características específicas de las crisis de fines del siglo XIXº, fue que se produjo a
la par de una crisis de la competencia. Las empresas enfrentadas en el descenso de su
rentabilidad procuraron su salvación mediante acuerdos que tenían por objeto protegerlas de
los rigores de la competencia. Esta vía era tanto más natural cuanto que la caída de las tasas
de interés estaba acompañada del crecimiento del tamaño de las unidades productivas, ligado
a las nuevas características de la técnica, y del progreso de los transportes que ampliaba los
mercados. Estas dos evoluciones hacían de la competencia una apuesta considerable. Ciertas
empresas se entendieron para fijar precios mínimos, para repartirse los mercados y los
beneficios (como en los pools). Así el fin del siglo XIXº es conocido como la época de los
cartels y los trusts: el capitalismo de los monopolios.

Esa tendencia encontró una fuerte oposición de parte de las pequeñas empresas, los excluidos
de esa modernización, especialmente los agricultores, y de parte de los obreros. Esta crisis de
la competencia condujo al voto de la celebre Sherman Act en 1890, primera legislación
federal para garantizar supuestamente la libre competencia.

El partido que se jugaba detrás de esa crisis de competencia tenía otro alcance. La verdadera
apuesta era la constitución de instituciones modernas del capitalismo: las grandes finanzas,
por una parte, la gran empresa, por la otra, y el lazo que ya las unía95. Los bancos de las viejas
finanzas facilitaban las operaciones de las empresas y contribuían al financiamiento de sus
transacciones (su fracción superior se orientaba hacia el financiamiento de los gastos del
Estado); desde entonces el sector financiero cubrió, en cierto modo, al sistema de grandes
sociedades. La aparición de estas nuevas formas de organizaciones ponía en peligro al sector
tradicional, por eso las tensiones: los pequeños contra los grandes.

Hay algo de desconcertante en los hechos que se desenvolvieron al terminar el siglo. La


legislación anti-trust tenía todas las apariencias de una ofensiva contra la invasión de los
gigantes, el big business. Pero simultáneamente, veía la luz otra legislación, promoviendo el
desarrollo de las sociedades por acciones (corporations) y los holdings, es decir, grandes
grupos organizados bajo la dirección de las finanzas: era dar al big business sus cimientos
jurídicos. ¿Se trataba entonces de combatir o de alentar la formación de grandes empresas?

95 Informe que dio nacimiento a la noción de capital financiero al modo de Hilferding (Rudolf Hilferding, El
Capital financiero. Editorial Tecnos, Madrid, 1977).
Es una contradicción aparente. La legislación anti-trust tuvo dos tipos de consecuencias.
Primero, y conforme a su objetivo declarado, ofreció una cierta protección a las pequeñas
empresas, permitiéndoles sobrevivir. Pero prohibiéndoles los acuerdos en los que cada
empresa preservase su autonomía y su propia organización, reforzó la formación de grandes
empresas y grupos, es decir favoreció las verdaderas fusiones, únicas autorizadas por la
legislación sobre sociedades contemporánea de las leyes anti-trust. Más que trabar la
formación de grandes entidades, las leyes favorecieron su concentración. Una extraordinaria
ola de fusiones se desarrolló en pocos años, justo en recodo del siglo, y de ella las finanzas
fueron la palanca promotora96.

Las luchas populares desempeñaron un papel esencial en esas transformaciones. En esa época
tomaron auge los sindicatos, y fue creado el partido Socialista. Los trabajadores llevaron a
cabo huelgas muy duras. No se puede, por otra parte, aislar estos hechos de su contexto
mundial, el del ascenso del movimiento obrero y de las luchas revolucionarias. En Estados
Unidos la salida de tales luchas fue de naturaleza reformista. Las inclinaciones pacifistas que
se manifestaron a lo largo de la Primera Guerra Mundial sirvieron de pretexto para una gran
represión y contribuyeron a este desenlace.

La agitación obrera vino a articularse con los enfrentamientos que hicieron entrar en escena a
los responsables de las empresas: los de aquéllas que habían preservado la vieja organización
y su tecnología, así como a los de las firmas de la generación en ascenso ligadas a las finanzas
–una forma de nuevo capitalismo. El resultado de tales enfrentamientos fue un compromiso,
que aseguró al sector tradicional y al mundo obrero cierta protección, pero sin trabar la
marcha hacia adelante de las instituciones del capitalismo (cuadro 16.1).

Una formidable revolución técnica y organizativa se realizó en las grandes empresas,


conocida en Estados Unidos como la managerial revolution (revolución gerencial). Sus dos
aspectos principales fueron, por una parte, la aparición de vastos estados mayores de gerentes
y de empleados, formando una estructura jerárquica piramidal, y por otra, la transformación
experimentadas en los talleres, el taylorismo y la cadena de montaje. De hecho, la irrupción
de jefes y empleados permitió una verdadera revolución en la gestión en todos los aspectos,
en el sentido amplio que sugiere la expresión revolución gerencial: en el taller, en el control

96 H.B.Thorelli, The Federal Antitrust Policy. Organization of an American Tradition, Baltimore: John Hopkins
Press, 1955.
de stocks y en la dirección de las transacciones comerciales, en la gestión financiera (de la
tesorería y del financiamiento). Estos cambios tocaron primero a los ferrocarriles y las
telecomunicaciones, luego se extendieron gradualmente a la industria, al comercio (en nuevas
formas de gran distribución) y a las finanzas. Tardaron varias décadas para invadir el conjunto
del territorio y los diferentes tipos de actividades97.

16.4 - Luchas y compromiso de clase a principios de siglo

El final del siglo XIXº y principios del XXº fueron ocasión de enfrentamientos de clase
particularmente violentos, en que las luchas de la clase obrera vino a articularse con la
rivalidad entre diferentes sectores de las clases dominantes98.
A fin del siglo, existía una fuerte tensión entre los propietarios de empresas tradicionales y los
trabajadores, pues aquéllos trataban a sus asalariados con mano de hierro y se oponían
vigorosamente al movimiento sindical. En este contexto, mantuvieron deliberadamente la
animosidad obrera hacia los trusts, estigmatizados como los responsables del bajo poder
adquisitivo de los obreros, por el hecho de los precios excesivos que imponían. La oposición
del sector agrícola no hacía sino aumentar esta hostilidad. Frente a tales ataques los
responsables de grandes firmas, respaldados por los financistas, y quienes se beneficiaban de
una mayor rentabilidad, se comprometieron a principios de siglo en una política de
conciliación99.
Los responsables de las grandes firmas, los de avanzada, abrieron sus puertas a los sindicatos
y a las negociaciones colectivas; pusieron en funcionamiento sistemas de seguros y de retiro.
Esta táctica dio sus frutos, y dichos responsables, sostenidos por el dinamismo de sus
empresas y esta nueva postura política, dieron vuelta la situación en su beneficio,
imponiéndose como los representantes del modernismo. En un escalón político superior,
ejercieron una fuerte influencia sobre los poderes legislativo y ejecutivo, a fin de consolidar
su posición.
Las concesiones y la represión se combinaron hábilmente. El movimiento obrero conquistó el
aumento de su poder adquisitivo y ciertas mejoras en su condición, pero perdió sus
potencialidades revolucionarias. De estas luchas de clases salió la configuración social del
capitalismo moderno de estilo estadounidense, con su dominio de las finanzas y de las
grandes empresas, y sus compromisos frente al sector tradicional y a los asalariados.

97 A. D. Chandler, The Visible Hand. The Managerial Revolution in American Business, Cambridge: Harvard
University Press, 1977.

98 Sobre estos temas, ver J. Weinstein, The Corporate Ideal in The Liberal State, 1900-1918, Boston: Beacon
Press, 1968; L. Galambos, The Public Image of Big Business in America, 1880-1940: A Quantitative Study in
Social Change, Baltimore: Johns Hopkins Press, 1975.

99 Sin embargo, ciertos capitalistas, como John D. Rockefeller, se opusieron a dichas concesiones, en verdaderas
guerras de clase.
Lo que aquí nos interesa es que esa revolución de la técnica y de la gestión se tradujo en
ganancias extraordinarias de eficacia. El ejemplo de la cadena de montaje es el más
sorprendente. En él se puede ver el paroxismo de la mecanización, pero comparativamente
con las innovaciones anteriores, la cadena posee dos características específicas. La primera es
que emplea el trabajo de modo sumamente intenso gracias a la utilización continua de todos
los elementos y a la cadencia que impone; lo consume ávidamente. Este aspecto del trabajo en
cadena fue frecuentemente caricaturizado. La segunda es que la cadena es muy productiva:
genera un flujo continuo de productos a un ritmo desconocido hasta entonces. Ponerla en
práctica era pues obtener las ventajas de la mecanización sin sus inconvenientes. La
mecanización ya no implicaba ni un crecimiento excesivo del stock de capital con relación al
trabajo, ni el crecimiento relativo del stock de capital con relación al de la producción, no se
ponía a la par ni del alza veloz de la relación capital-trabajo, ni del descenso de la
productividad del capital. En el taller, como en el resto de la empresa, el progreso de gestión
significó economizar sobre los costos (de producción y de circulación) y sobre los adelantos
de capital, para tener un mayor resultado. Hay que ver en estos progresos de la gestión y de la
organización la contratendencia por excelencia a la disminución de las tasas de ganancia.

Las ventajas conseguidas con estos progresos fueron enormes, como podemos juzgar por la
figura 16.1. Entre principios de siglo y los años 1950 la productividad del capital se acrecentó
en lugar de disminuir como en el curso de los períodos precedente y siguiente. Esta evolución
favorable abrió la posibilidad del aumento de la tasa de ganancia en el momento mismo en
que la tasa de crecimiento del salario real era relativamente elevada.

El primer modo de salida de la crisis consistió así en un aumento de la tasa de ganancia: una
senda privilegiada, real en cierto modo, pero larga, que comportaría importantes trastornos.
La economía estadounidense entró por este camino a principios de siglo. Sus efectos se
hicieron sentir progresivamente. La noción un poco misteriosa de salida de una crisis
estructural encuentra aquí un primer contenido: el de modificar permanentemente tendencias
desfavorables, en el sentido de tendencias históricas de la técnica y de la distribución. Debido
a su carácter gradual, tal proceso es difícil de identificar en el momento pero afecta el curso
de los acontecimientos en profundidad. El examen de los grandes agregados, como la
productividad del capital en la figura 16.1, no revela ninguna ruptura, pues tales evoluciones
son necesariamente muy paulatinas (los cambios institucionales, como la ola de fusiones, son
más fáciles de identificar).
De la crisis de fin del siglo XIXº, podemos pues retener algunos rasgos principales. Esta crisis
mostró la secuencia de una trayectoria al modo de Marx; salir de la crisis implicaba revertir
esa tendencia, lo que fue tarea de una revolución tecnológica y organizativa, la revolución
gerencial; estas transformaciones de principios de siglo se desarrollaron en un clima de
intensas luchas de clases.
Capítulo 17
¿Se sale de la crisis de fin del siglo XXº tal como se salió de
la del fin del siglo XIXº?

Es tan marcada la semejanza ente las crisis de fines de los siglos XIXº y XXº que parecería
superfluo retornar sobre el tema. Como su predecesora, la crisis de fin del siglo XXº siguió
una trayectoria al modo de Marx; el término de tal trayectoria sería también un factor
primordial en la salida de la crisis100. Mantendremos sin embargo una crucial diferencia: así
como el fin del siglo XIX y el principio del XX fueron periodos de aumento de luchas
sociales y asociación de trabajadores, las últimas décadas del siglo XX fueron marcadas por
importantes derrotas, introduciendo un estancamiento en el salario real y en la protección
social. El primer indicador de salida de crisis hoy día es la recuperación de la tasa de
ganancia. Es necesario ver en la misma el efecto combinado del estancamiento del costo
salarial y del alza de la productividad del capital, una tendencia a economizar sobre el capital
fijo (instalaciones y máquinas): este último elemento es el más importante y el testimonio de
una nueva orientación, de una tendencia contraria a la baja de tasa de ganancia. La baja
anterior de la productividad del capital fue interrumpida en lo sucesivo y cedió lugar a un
alza. Las últimas observaciones apoyan la tesis de una recuperación.101 En Europa, el
crecimiento de la productividad del trabajo es más débil que durante los treinta años gloriosos,
pero sensiblemente menor que en Estados Unidos. Como la progresión del costo salarial está
igualmente reducida, la parte de beneficios aumenta más que en Estados Unidos. La
productividad del capital crece un poco menos rápido. La forma de progreso técnico es
entonces un poco diferente, pero el alza de la tasa de ganancia, abstracción hecha de sus

100 Ernest Mandel había señalado la importancia de este aspecto de la dinámica histórica del capitalismo: las
ondas largas del desarrollo del capitalismo (Les ondes longues du dévelopment capitaliste. Une interprétation
marxiste, París Editions Page deux, 1999).

101 Así, en el capitulo 20 de G. Duménil, D. Lévy, La dynamique du capital. Un siècle d’économie américaine,
París: Presses Universitaires de France, 1996, dejamos planear todavía la incertidumbre fundándonos en la
siguiente comparación histórica: “Parece prematuro sacar consecuencias demasiado optimistas. Asimismo, es
necesario ser muy prudentes, pues la experiencia de fines del XIX siglo y principios del XX muestra que es muy
difícil detectar tales variaciones desde sus primeros estadíos.”, p.275.
determinantes financieros, es considerable. Aunque éstas sean sensibles, es necesario
remarcar que estas evoluciones son sin embargo limitadas, y tradujeron en parte una
intensificación de la utilización del capital, que permite la flexibilidad de horarios y la
intensificación del trabajo mismo102. Estas transformaciones regresivas están acompañadas
por una revolución de gestión –de la organización del trabajo y de la producción, de la
estructura de las empresas y de las relaciones inter empresarias– no siendo siempre posible
separar sus componentes.

17.1 Investigación y desarrollo

El desplazamiento parcial del curso del cambio tecnológico no debe ser separado de los
llamados gastos de investigación y desarrollo, es decir los gastos en innovación
comprometidos por las empresas. Aunque difíciles de aislar, vale la pena examinar algunas
series globales disponibles. Vemos que estos gastos son mayores en Francia. Sería tentador
interpretar este aumento como la manifestación de esfuerzos estimulados por la crisis,
tendientes, pues, a suscitar una salida de la crisis. Sin embargo, la comparación con Estados
Unidos sugiere al mismo tiempo retomar la economía francesa frente (vis-à-vis) a la economía
americana. Las cifras de 1960 y 1970, particularmente bajas, parecen poder asociarse a un
periodo en el que el principal desafío era colmar los retrasos. Francia, aproximándose a las
fronteras tecnológicas, recupera niveles de gasto similares a los de Estados Unidos. La curva
concerniente a Estados Unidos revela una fuerte estabilidad de estos gastos desde la Segunda
Guerra Mundial, interrumpida por un hoyo correspondiente a los años de crisis. Cierto que los
gastos de investigación y desarrollo aumentaron fuertemente entre los años 1970 y las décadas
siguientes, pero el nivel reciente puede ser interpretado como el restablecimiento de los
niveles anteriores. Las primeras décadas de posguerra habían sido de grandes innovaciones.

¿Cómo habría el capitalismo reencontrado el camino para un progreso técnico, economizando


simultáneamente en el trabajo y en el capital? ¿Por medio de un extraordinario esfuerzo de
investigación y desarrollo (recuadro 17.1)? ¿Son los mismos resortes de principio de siglo? Sí
podemos hablar de los avances en la gestión, en organización, en la técnica ¿tienen la misma
incidencia sobre las relaciones sociales y sobre las instituciones del capitalismo?

102 Para un cuadro que contemple la condición obrera y sus transformaciones, consultar S. Beaud, M. Pialoux,
Retour sur la condition ouvrière: enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, París: Fayard, 1999.
Es difícil hacerse una opinión precisa sobre las transformaciones objetivas de la gestión. Es un
tema recurrente entre los gerentes, pero poco cuantificable. La discusión apunta sobre todo al
papel de la información y de la comunicación –la nueva economía.

Ciertamente es necesario conservar la cabeza fría, pero las bases de datos utilizadas en este
libro proveen un índice inequívoco sobre estas transformaciones: el análisis del contenido de
la inversión en Estados Unidos. Los años 1980 y 1990 estuvieron signados por una formidable
transformación de la composición de la inversión.

Figura 17.1 Componentes de la inversión en materiales (% del total): Estados Unidos

Tratamiento de la información (comunicaciones, informáticas) y software (―), materiales industriales (- - -), materiales
de transportes (– –) y otros (− · −).

Se distinguen dos grandes componentes: los materiales (máquinas, vehículos...) y las


instalaciones. Los materiales son los que fueron objeto de esta transformación. Dos
componentes fundamentales se distinguen en la inversión: los insumos (máquinas, vehículos),
son los insumos objeto de esta transformación. Las estadísticas americanas dan cuenta de
cuatro categorías: el tratamiento de la información (comunicación, informática) y software,
insumos industriales, equipos de transportes, y una sección general. Tal como lo muestra la
figura 17.1, en 1946, entre las tres ultimas categorías se divide alrededor del 90% de la
inversión total, 30% cada una, y las comunicaciones (todavía no existía la informática) apenas
un poco más del 10%. El cuadro cambió en 1999. Cada una de las tres últimas categorías
representa entre el 15 y 20%, mientras que comunicaciones e informática ahora representan el
45%. Esto significa que cada 100 dólares de nuestros días invertidos en Estados Unidos en
materiales de todo tipo, 45 lo son en insumos de comunicación, informática o software. Este
ascenso fue continuo, con un salto a principios de los años 1980: en 1972, los 12% de
posguerra ya se habían multiplicado por dos pero el despegue se produjo entre 1978 y 1983,
es decir en el hueco de la crisis estructural.

¿Qué lectura efectuar de estas transformaciones? ¿Pueden compararse a las grandes


innovaciones organizativas de principios de siglo? ¿Debemos hablar de revolución gerencial?
Un hecho parece imponerse: el periodo contemporáneo ya no es el de la constitución de los
grandes estados mayores de la gestión. Es mas un tiempo de reducción de efectivos.

Interpretamos la revolución de la información/revolución informática como una parte de una


revolución interna de la gestión - en el sentido amplio establecido en el capitulo precedente.
La comunicación y la información son, por excelencia, la tecnología de la organización, de la
gestión. Los gerentes y empleados recolectan la información, la tratan, la comunican entre sí a
un ritmo y en una proporción sin precedentes. Quedaba oculto el potencial de los
equipamientos tanto como el tiempo en que sus precios se mantuvieran elevados, que su
utilización exigiera un largo aprendizaje, que fuesen simplemente pesados y poco movibles.
Tareas antes imposibles de realizar ahora se facilitaban, pero sus efectos benéficos estaban
limitados por las dificultades y costos de utilización. El alcance revolucionario de estos
equipos no se reveló sino gradualmente en la medida de la disminución de su costo y la
simplificación de su manejo.

Se atribuye a Robert Solow, premio Nóbel de economía, la comprobación de que los


progresos prestados a la utilización de las computadoras no aparecían en la tasa de
crecimiento, siempre baja, de la productividad del trabajo. Hay error en la variable: las
computadoras aparecen visibles primero en el aumento de productividad del capital. Se
esperaría que uno de los padres de la función de producción considere la productividad total
de los factores, que es una media de dos productividades: donde vemos las computadoras.

Si esta interpretación de las actuales tendencias del capitalismo está justificada, las dos salidas
de la crisis perfilan los contornos de un único proceso, en dos etapas. Luego de la primera
salida de la crisis, a principios de siglo, el sistema productivo sufrió una primera turbulencia,
la revolución gerencial. Esta conjugó la técnica y la organización en sus mutuas relaciones;
transformó radicalmente el taller y la producción, pero su alcance se extendió aún más,
afectando todos los aspectos de la vida de las empresas. Es por eso que privilegiamos el
término gestión para nombrarla, de acuerdo a la terminología estadounidense (managerial). A
fines de este siglo XX está en curso una evolución cuyos efectos desde el punto de vista de las
grandes variables (productividad, relación capital-trabajo) son similares. Su naturaleza es una
vez más la de un progreso de la gestión ligado a la maduración de los procedimientos
fundamentados en las tecnologías de las comunicaciones y de la información. Este progreso
combina una eficacia creciente en la capacidad de conducir la producción, la distribución y las
operaciones financieras, y a reducir sus propios costos: la gestión mejora su propia gestión,
aplicándose a sí misma sus principios, reforzando su rendimiento.

Habría que interrogarse sobre las consecuencias de estas transformaciones en cuanto a la


relación entre las diferentes categorías de asalariados (trabajadores productivos, empleados y
jefes), la jerarquía y la división de tareas. ¿La información no refuerza la dolarización de
tareas entre concepción, dirección y ejecución? ¿No conlleva la constitución de nuevas
cohortes de empleados tan dependientes de la informática como lo son los trabajadores
productivos de sus maquinarias103? Estas cuestiones merecen una investigación más amplia.

Detrás de la revolución contemporánea de la gestión, no hay, bien entendido, solo


computadoras y sus programas. En el actual capitalismo, el acrecentamiento del rendimiento –
siempre mensurados con la vara de la tasa de ganancia- pasa por el reforzamiento de la
eficiencia gerencial. Toda la dificultad se encuentra aquí: ¿cómo continuar esta evolución a
contracorriente de las tendencias burocráticas inherentes al crecimiento de los estados
mayores gerenciales, su pendiente natural, de alguna manera?, ¿cómo combinar la jerarquía y
la libertad de iniciativa?, ¿cómo conjugar el orden y la creatividad? Las soluciones pasan sin
duda por el desarrollo de relaciones horizontales y la disminución de la pesadez de las
jerarquías. Los nuevos métodos de organización y de gestión se enfrentan a este desafío.

Los dos periodos de salida de crisis poseen en común, además, una modificación radical de
las políticas concernientes a la competencia en sentido amplio. Así como el desarrollo de
sociedades por acciones y las fusiones habían sido posibles gracias a una modificación de la
legislación a fines del siglo XIXº, la afirmación del neoliberalismo coincidió con un cambio
de actitud frente a las fusiones, en los textos y especialmente en su aplicación.

Después de muchos titubeos, se aprobó una legislación relativamente restrictiva en materia de


fusión al finalizar la depresión de los años 1930. Favorecía un tipo de concentración muy
particular, cuyo centro se situaba en las grandes empresas no financieras, relativamente

103 La disciplina era ya sospechosa en el taller y los viejos procedimientos de gestión requerían ya el servicio de
empleados sometidos también ellos a reglas estrictas, tareas repetitivas y ritmos extenuantes.
independientes de la gran especulación (la formación de conglomerados, conducentes a la
diversificación de la actividad), haciéndose eco de la creciente autonomía de los ejecutivos de
las empresas104. Pero las cosas cambiaron radicalmente en el neoliberalismo.

Para comprender esta actitud favorable a la concentración de los años 1980, es necesario
reubicarla dentro de un contexto económico más general. La desaceleración del crecimiento
de la productividad del trabajo, bien percibida en absoluto y especialmente en Japón, creó una
psicosis de eficacia en Estados Unidos. Las nuevas tesis (difundidas por la escuela de
Chicago) tomaron fuerza en esta atmósfera. La internacionalización del capital planteó desde
entonces el problema de la competencia en un plano mundial. Hacía falta permitir a las
grandes firmas americanas que adquirieran la dimensión requerida. El sector que quedó fuera
de estas transformaciones tenía que adaptarse y no esperar protección gubernamental alguna.
Este cambio de norte reflejó la realidad de la internacionalización, pero fue asimismo una
manifestación del retorno a la hegemonía del sector financiero. En el curso de los años 1980,
el sector financiero retomó más directamente la iniciativa en este terreno, renovando la gran
tradición de principio de siglo, dando nacimiento a un vasto movimiento de reestructuración
del sistema productivo, de concentración, de toma de control, y, de manera más general, de
refuerzo de los entramados de la propiedad. Esta transformación se operaba, y continúa
operándose, bajo la égida de los bancos de negocios y en el contexto de la gran permisividad
de parte del sistema judicial105.

El balance de fusiones y adquisiciones contemporáneas es controvertido. Algunas de estas


operaciones terminan en fracasos. La tesis que aparece es que el desarrollo estos acuerdos
entre las empresas constituye un elemento de renovación menos tan importante.

Las consecuencias sobre las estructuras sociales de esta segunda etapa de la revolución de la
gestión resultan menores que las de la primera etapa. Al menos, son de distinta naturaleza.
Los ejecutivos (gerentes) y los empleados constituyen ya importantes capas sociales; la
propiedad ya está separada de la gestión; el trabajo productivo ya está encuadrado al más alto
grado. Esas transformaciones, ya realizadas, no son ya un objetivo. Podemos descontar las
modificaciones cuantitativas o de tales formas como las que se perfilan hoy en día.

104F.M. Scherer, D.R. Ross, Industrial Market Structure and Economic Performance, Boston: Houghton Mifflin,
1990

105 Sin límites, como lo muestra el ejemplo de Microsoft.


Capítulo 18
Dos hegemonías financieras: principio y fin de siglo.

El predominio de las finanzas en el neoliberalismo no es una novedad en la historia del


capitalismo. El periodo que se extiende desde fin del siglo XIX hasta la crisis de 1929
correspondió a una primera hegemonía del sistema financiero moderno, que acababa de ver la
luz. Esta situación se desmoronó con la depresión de los años 1930 y la Segunda Guerra
Mundial. Por esta razón podemos describir al neoliberalismo como el restablecimiento del
dominio de las finanzas luego de un periodo de repliegue.

La comparación de los dos periodos de dominación de las finanzas –fines del siglo XIX hasta
1933 y desde los años 1980- es rica en enseñanzas. Permite percibir mejor la noción misma de
hegemonía financiera y los riesgos que tal situación entraña. ¿Cuáles son los ámbitos de
ejercicio y las herramientas de este poder? ¿Cuáles son las particularidades de cada uno de los
dos periodos? Pero la caracterización de cada uno de ellos hace surgir la pregunta sobre la
naturaleza del periodo que los separa. ¿Qué cambios se operaron cuando el sector financiero
debió replegarse en ciertos frentes? ¿Cómo caracterizar a las instituciones entonces
instaladas? ¿Eran menos capitalistas? Se trata de un vasto programa de investigación. En este
capitulo se insistirá sobre los problemas ligados a las políticas macroeconómicas y a los
marcos institucionales (los objetivos políticos, la determinación en el nivel general de
actividad y su estabilidad, así como el control de las instituciones monetarias y financieras).

A fines del XIX siglo, el sistema financiero crea un universo institucional propio,
acompañando el desarrollo de grandes sociedades por acciones y la revolución gerencial,
regido según sus criterios e intereses: holdings y redes de sociedades financieras, papel
central del mercado bursátil, sistema de crédito orientado hacia los accionistas...

Paralelamente a esta proliferación de instituciones financieras, el principio de siglo fue


ocasión de un crecimiento prodigioso de los mecanismos monetarios. La masa monetaria
creció en proporciones inauditas. Entre 1880 y la Primera Guerra Mundial, la cantidad de
dinero (billetes y monedas, cuentas en bancos) aumentó mucho más rápido que la producción.
Representaba más de un tercio en 1880 y más de dos tercios en los años 1920 (quedándose en
aproximadamente en ese nivel desde esa fecha). Una característica relevante de esta evolución
fue el aumento de las cuentas bancarias. En 1880 los saldos de estas cuentas representaban
dos veces el monto en dinero constante y sonante, en 1921, ocho veces; en 1929, once veces.
Fácilmente se puede imaginar cuál fue, correlativamente, el ritmo de crecimiento del sistema
de crédito. Los testigos de estas transformaciones (técnicos, universitarios, economistas,
políticos) tardaron en asimilarlas, llamando dinero solamente a la moneda (efectivo-metálico).
El desenvolvimiento del sistema financiero se hizo eco de las transformaciones monetarias. El
mercado bursátil desempeñó un papel clave en el financiamiento de las empresas, los bancos
prestaban más a los inversores bursátiles (hogares e instituciones financieras) que a las
empresas no financieras, a fin de facilitar la colocación de títulos emitidos o las transacciones
de títulos ya en circulación.

Parece inútil insistir más sobre los riesgos inherentes a esta estructura monetaria y financiera.
La potencia de estos mecanismos se multiplicó pero las herramientas de control centralizado
progresaron poco. En todo el periodo, el sistema financiero privado conservó alta influencia
sobre la creación monetaria, que condujo según sus perspectivas, ejerciendo una dominación
prácticamente irrebatible. (Recuadro 18.1). La creación de dinero mediante el crédito estaba
estrechamente ligada a las operaciones bursátiles cuya volatilidad es conocida. El desarrollo
de las grandes empresas y de las finanzas implicaba ciertamente una metamorfosis de los
procesos monetarios y financieros pero los medios capaces de asegurar la estabilidad no eran
suficientes.

La crisis de 1907 fue una crisis financiera de amplitud infrecuente y la ocasión de una
contracción sensible de la actividad. A las intervenciones del sistema bancario se sumaron
tímidamente las del Tesoro. Las medidas tomadas no impidieron la suspensión de pagos en las
ventanillas de los bancos. La crisis fue percibida como un fracaso de los procedimientos
privados y descentralizados tradicionales, y desembocó en la instauración de la Reserva
Federal en 1913. Pero, dominada por las finanzas privadas, esta institución permaneció
sometida a los objetivos anteriores: la preservación de la convertibilidad de la moneda en oro
a una tasa fija, y en la crisis, el mantenimiento del funcionamiento normal de los bancos.
Faltaba evitar por encima de todo las suspensiones de pagos en las ventanillas de los bancos,
que habían marcado las crisis precedentes. Las preocupaciones relativas a la actividad
económica y al empleo eran secundarias, indirectas, tomadas en cuenta en la medida en que la
perturbación del sistema productivo pudiese desestabilizar, por contragolpe, al sistema
financiero.
18.1 – El sistema monetario y financiero americano antes de la crisis de 1929

La referencia al oro representaba un papel central en los sistemas monetarios a fin del siglo
XIXº y a principios del XXº, tanto en el plano doméstico como en el internacional, lo que
justifica la expresión Gold Standard. Ciertas transacciones, especialmente internacionales
estaban pactadas en oro. Los billetes (emitidos por todos los bancos) eran convertibles entre sí
(mediante el pago de comisiones) y en oro a un precio fijo. La convertibilidad podía ser
suspendida por períodos más o menos largos (como en Estados Unidos entre la Guerra de
Secesión, terminada en 1865, y 1879) o durante las crisis. A los billetes de los bancos vinieron
a sumarse, en Estados Unidos, los famosos greenbacks, los billetes emitidos por el Tesoro
durante la Guerra de Secesión, cuya desaparición estaba programada, pero se reveló difícil. La
masa de billetes y saldos en cuentas bancarias excedía muy ampliamente la reserva de oro y
variaba con los créditos otorgados. La inflación era muy temida porque amenazaba la
convertibilidad del dinero fiduciario en una cantidad determinada de oro. El volumen de los
créditos estaba regido por mecanismos según lo que se podría llamar una autodisciplina
jerárquica: disciplina impuesta por el sistema mismo, pero en el que los bancos más
poderosos representaban el papel preponderante.
El sistema establecido en Estados Unidos después de la Guerra de Secesión y que se perpetuó
hasta la creación del Banco Central (la Reserva Federal, en 1913), es conocido como el
National Banking System. Era un sistema privado en el que las tasas de cambio eran
impuestas a los bancos por ley y por la práctica, y donde existía una fuerte jerarquía entre los
bancos: los grandes bancos de Nueva York cumplían la función de banco de reserva para el
resto del sistema. Estos bancos de Nueva York reaccionaban ante los desequilibrios, no tanto
macroeconómicos (las fluctuaciones de la actividad y de los precios) como en la actualidad,
sino principalmente internos al sistema financiero (por ejemplo los movimientos de fondos
entre los bancos de reserva y los bancos locales); por esto no se puede hablar de política
monetaria en el sentido actual.
En las crisis, el sistema bancario se organizaba para evitar su propio hundimiento, o limitar la
amplitud del mismo. La suspensión de pagos en la ventanilla de los bancos era el
acontecimiento que había que evitar, como así también tratar de remediar la desestabilización
del mercado bursátil. Las cámaras de compensación ponían en funcionamiento
procedimientos de créditos excepcionales a fin de ayudar la continuación de la actividad
económica. Cuando la suspensión era inevitable, ésta se producía bajo su control, a fin de
limitar el pánico y conservar ciertas transacciones. Globalmente, el sistema se caracterizaba
por la hegemonía de la alta banca, esencialmente la de Nueva York.

Es necesario no confundir la herramienta y el uso que se hace de ella. Los dirigentes de la


Reserva Federal modificaron progresivamente sus concepciones durante los años 1920, bajo
el golpe de la práctica, pero la noción de una estabilización de la actividad económica no
emergió nunca verdaderamente como finalidad directa. El sector financiero se demoraba en
un proceso demasiado lento de adaptación que se hizo necesario por sus propias aventuras.

Así, a pesar de la creación de la Reserva Federal, se puede considerar globalmente el periodo


que se extiende desde fin del XIXº a la crisis del 1929.
Sus principales características fueron: explosión de la cantidad de dinero y de las instituciones
monetarias y financieras, hegemonía de las finanzas privada en materia de control, lentitud en
la implementación de procedimientos requeridos por la situación derivada de la acción misma
del sector financiero.

La crisis de 1929 desestabilizó este edificio. No nos complicaremos aquí en la reseña de los
primeros años de la crisis106. El New Deal suscitó, a partir de 1933, una intervención masiva
del Estado en los mecanismos financieros y macroeconómicos. Esta intervención se prolongó
en la instalación de una estructura legislativa y reglamentaria que limitaba sensiblemente los
poderes del sector financiero, y que constituyó una característica mayor de la posguerra
(recuadro 18.2). Se habla en Estados Unidos de represión financiera107.

Tal es la coyuntura en la que se produjo la metamorfosis de las relaciones entre el Estado y el


mundo de los negocios, elevando a un rango superior la intervención económica del Estado.
El monopolio del control de la creación monetaria escapó al sector financiero, y el capitalismo
se procuró las instituciones necesarias para su supervivencia en las condiciones de su
modernización. La actividad de los bancos centrales fue diseñada para tareas diferentes y más
amplias que los objetivos tradicionales del sector financiero. Este nuevo curso de los
acontecimientos fue introducido, al menos simbólicamente, con el voto por el Congreso en
1946 del Employment Act, haciendo del crecimiento y, en particular, de la lucha contra la
desocupación, la tarea, incluso el deber del gobierno. Esas políticas culminarán en los 1960.

18.2 – Limitaciones al poder de las finanzas. La herencia del New Deal y de la guerra

El nuevo cuadro resultado de la crisis de 1929 fue determinado por un conjunto de leyes: las
Banking Acts de 1933 y 1935, la Security and Exchange Act de 1934 y diversas revisiones de
la Federal Reserve Act. Este dispositivo apuntaba a una creciente estabilidad del sistema

106 Ver el capitulo 19, Los riesgos inherentes a la salida de crisis estructural: el antecedente de 1929.

107 Las series reproducidas en la figura 15.6, que muestra la parte del patrimonio nacional detentada por el 1%
más rico de los hogares, representan la única indicación cuantitativa que poseemos de una posible modificación
de la jerarquía de los patrimonios entre los años 1920 y la posguerra. Es una base frágil. Otorga a la noción de
represión financiera una dimensión cuantitativa. La riqueza relativa de este 1% había disminuido sensiblemente
después de la crisis de 1929 y la Segunda Guerra Mundial. Según este simple criterio, el neoliberalismo
reconstituyó, después de su erosión durante los años 1970, una jerarquía del orden de la que prevalecía en las
primeras décadas de la posguerra, pero menos concentrada que antes de la crisis de 1929.
financiero, extendiendo la competencia de la Reserva Federal. Concernía principalmente a los
bancos, pero también a las instituciones financieras no bancarias, e introducía fuertes
diferencias en el sistema financiero.
Podemos censar seis tipos principales de medidas: (1) la reglamentación Q fijó los techos de
tasas de interés sobre los depósitos para limitar la competencia entre bancos (se pensaba
igualmente reducir los intereses por préstamos); (2) se pusieron límites para la posesión de
activos por los bancos, especialmente de títulos considerados especulativos, como las
acciones, los créditos para la adquisición de títulos fueron sometidos a márgenes de cobertura
fijados por la Reserva Federal; (3) la Federal Deposit Insurance Corporation fue creada a fin
de asegurar los depósitos; (4) a esta institución y al Comptroller of the Currency, un agente
federal nombrado por el gobierno, se les dotó con un amplio poder a fin de garantizar que los
bancos fueran prudentemente dirigidos, de controlar las entradas en el sector, y de limitar la
competencia; (5) los agentes emisores de acciones u obligaciones sobre los mercados fueron
obligados a difundir su situación financiera; (6) la Glass-Steagall Act de 1933 prohibió a los
bancos de depósitos suscribir y colocar acciones de las sociedades, es decir, actuar como
intermediarios en la emisión de estos títulos, reservando esa actividad para los bancos de
negocios108.

Pero estas transformaciones tuvieron un capitulo internacional. Los papeles del inglés John
Maynard Keynes y del estadounidense Harry Dexter White en la llegada al mundo de los
acuerdos firmados en 1944 en Bretton Woods - que condujeron a la creación del Fondo
Monetario Internacional (FMI) –han sido bastante descritos. Había varios aspectos en el plan:
el establecimiento de la paridad entre las monedas y las reglas de cambio, el crédito a los
países con balances de pagos desfavorables, el control de la movilidad internacional de los
capitales, etc. Desde este último punto de vista, el plan permitía la implementación de
restricciones a los movimientos de fondos en casos de crisis; también contemplaba la
colaboración de diversos Estados, victimas y beneficiarios de estas transferencias. Una vez
más sería necesario distinguir entre los acuerdos y la utilización que se hizo de ellos (recuadro
18.3)

El sector financiero se opuso violentamente a este plan que reducía sus prerrogativas109. En un
contexto en que la actividad de los bancos centrales no era más el coto de caza reservado del

108 Ver T. F. Cargill, Money, the Financial System, and Monetary Policy, Englewood Cliffs: Prentice-Hall 1991.

109 La principal oposición al plan vino de la comunidad bancaria, especialmente de los grandes bancos de Nueva
York (que propusieron un plan alternativo) (...) esta oposición (...) reposaba primero en un deseo de preservar la
importante influencia sobre la política monetaria, cuyos grandes bancos habían sido tradicionalmente
beneficiados, luego en segundo lugar sobre el temor de que una política monetaria demasiado liberal podría
conducir a la inflación de posguerra.” (G.W. Domhoff, The Power Elite and the State. How Policy is Made in
sector financiero, era claro que sucedería lo mismo con las instituciones internacionales
concebidas deliberadamente para prolongar sobre el plano mundial las nuevas funciones de
esos bancos centrales.

El repliegue de la hegemonía del sector financiero como consecuencia de la crisis de 1929 y


de la Segunda Guerra Mundial fue muy real, pero no se debe exagerar su magnitud. La lógica
capitalista (especialmente la maximización de la tasa de ganancia) estaba evidentemente
resguardada, y el sector financiero seguía siendo potente, como iban a probarlo los
acontecimientos posteriores. El combate fue permanente, tanto sobre el plano nacional como
sobre el internacional. Inclusive en Estados Unidos, una política activa, de sostén durable, de
inspiración keynesiana, fue poco utilizada durante los años 1950 por la administración
conservadora del presidente Eisenhower y no fue puesta en práctica sino hacia principios de
los años 1960. Cuando los consejeros de John F. Kennedy consideraron que la salida de la
recesión de 1958 desembocaba en una actividad insuficiente, estimularon vigorosamente la
economía con rebajas de impuestos que apuntaban a crear un cierto déficit presupuestario y
relanzar la economía. Este episodio fue brillante pero relativamente breve. Fue seguido por
intervenciones similares mientras la crisis estructural estaba ya comprometida y que se
afirmaba la inflación, cualquiera fuese la relación de causa y efecto.

En el plano internacional el sector financiero no se conformó en su fracaso y estuvo pronto a


integrarse en las estructuras del FMI y salvar su institución preferida, el Banco para las
Regulaciones Internacionales (BRI)110. Precisamente en este plano internacional es que se
inició el movimiento progresivo que debía conducir al restablecimiento de la hegemonía del
sector financiero en el neoliberalismo.

18.3 – El cuadro de Bretton Woods


Los tres pilares del sistema de Bretton Woods fueron la fijación de tasas de cambio, la
creación de instituciones monetarias mundiales que pudieran conceder créditos a los países
que los necesitaran, y los límites a la movilidad de capitales. Los acuerdos definían el
principio de la fijación de tasas de cambio entre las monedas (con un pequeño margen de

America, New York: Aldine de Gruyter, 1990, p.177).

110 El Banco para las Regulaciones Internacionales (fundado en 1930 N del T) es el banco de los bancos
centrales. Contribuye a la cooperación de estos bancos dentro de la estabilización de las tasas cambio y al
desarrollo del comercio internacional. Es también un lugar de discusión y de información.
fluctuación), pero estaban permitidos los ajustes dentro de ciertos límites, luego de consulta y
autorización del FMI. Este podía intervenir para sostener momentáneamente a los países en
dificultades con créditos otorgados en ciertas monedas, juzgadas “tan buenas como el oro”. El
artículo 6-3 del acuerdo autorizaba las restricciones a la circulación internacional de capitales
(el control de cambios), al menos en situaciones de crisis. La minuciosidad en la definición de
las reglas y su constante ajuste expresaba la dificultad de separar los buenos de los malos
movimientos de capitales, una distinción frecuentemente traducida, de manera más o menos
apropiada, en referencia a los plazos de colocaciones: a largo plazo (los buenos movimientos)
y a corto plazo (los malos). Estas ambigüedades expresaban un anhelo, más bien piadoso, de
ver los capitales entrar y no huir en caso de crisis.
Hasta las primeras dificultades que anunciaron la crisis monetaria mundial a fin de los años
1960, los países europeos y Japón fueron los que usaron la doble posibilidad que se les
ofreció: el reajuste de su tasa de cambio, emparejada a las limitaciones de la movilidad
internacional de los capitales (las múltiples modalidades del control de los cambios). Cuando
se puede entrever la sobrevaloración de una moneda debida a un diferencial de inflación (por
el ahondamiento de los déficit exteriores y la reducción de las reservas en divisas), los
capitales, presintiendo la inminencia de la devaluación, tendían a convertirse a otra moneda,
liberados para efectuar en el plazo más breve posible el salto inverso, cuando el reajuste
hubiese tenido lugar. Así el ajuste de las tasas de cambio se acompañaba de un
fortalecimiento del control de cambios seguido de un relajamiento del mismo.
La posición de estados Unidos, potencia dominante indiscutida después de la Segunda Guerra
Mundial, fue, desde el principio del juego, singular. La cláusula que estipulaba que los
créditos del FMI podían ser librados en una moneda tan buena como el oro confirió al dólar,
la moneda del país dominante, un papel central, consagrándolo prácticamente como moneda
internacional. Si el margen de maniobra del sector financiero norteamericano se encontraba
reducido, la hegemonía de Estados Unidos estaba consolidada. Estados Unidos no utilizó la
posibilidad de ajustar el curso de su moneda, sea que no tuvo necesidad, sea que esa práctica
habría estado en flagrante contradicción con la situación del dólar (cuando un reajuste se hizo
inevitable, en los años 1970, prefirió destruir el sistema). No recurrió a los controles sino ante
la proximidad de la crisis mundial, cuando su preeminencia comercial fue gravemente
afectada a fines de los años 1960.
El rechazo del gobierno estadounidense a devaluar el dólar, sobrevaluado y cuyas enormes
masas se habían acumulado en el extranjero, provocó la crisis del sistema monetario
internacional entre 1971 y 1973, y el fin de la convertibilidad internacional del dólar con
respecto al oro. El abandono de los cambios fijos y el pasaje a cambios flotantes fueron
primero forzados y provisorios, luego establecidos en 1973. Era un primer paso hacia el
nuevo orden monetario y financiero que debía ser seguido por otros, señalando la llegada del
neoliberalismo. Las limitaciones en la circulación de los capitales se levantaron en Estados
Unidos en 1974. Esta iniciativa fue seguida por el Reino Unido en 1979, luego por el resto de
Europa (Acte Unique de 1986, decisión de la Comisión y del Consejo de Ministros en 1988) y
por los países de la OCDE (adopción en 1989 por todos los países de la OCDE del Código de
liberalización).
La destrucción del cuadro de Bretton Woods puede analizarse como un hundimiento
comandado por Estados Unidos. El dólar se impuso como la moneda internacional, pese al
desarrollo de los derechos de giro especiales (la moneda del FMI), el sistema no sobrevivió a
la reducción de la supremacía estadounidense. Aquello que faltaba a la economía mundial era
una verdadera institución monetaria internacional susceptible de crear y garantizar una
moneda mundial, con autonomía suficiente del dólar, conforme al proyecto inicial111. La crisis
monetaria mundial hubiera podido ser la ocasión de la creación de tal dispositivo, pero
desembocó, a la inversa, en la instauración de reglas que consagraban, una vez más, la
supremacía del dólar y los destinos del sector financiero manejado por las finanzas
norteamericana. No era la globalización lo que había privado a las economías de su autonomía
en materia de política económica, sino la trayectoria neoliberal de la globalización.

Los euromercados, es decir una actividad bancaria no localizada (real o ficticiamente), pero
que escapaba a los controles de los bancos centrales nacionales, proveyeron un terreno propio
a esta recuperación del sector financiero (recuadro 18.4). El golpe decisivo fue sin embargo la
crisis del dólar de agosto de 1971, cuando enormes transferencias de fondos de los Estados
Unidos hacia Europa occidental llevaron a suspender la convertibilidad del dólar y obligaron a
los europeos y a los japoneses a dejar flotar provisoriamente sus monedas. En el curso de los
años 1971-1973, los países de Europa occidental resistieron las presiones estadounidenses,
reforzando sus controles de cambio con el fin de evitar una reevaluación de su moneda. El
fracaso de estas medidas obligó finalmente a la flotación. Poco importó el acuerdo de Bretton
Woods y el control de los Estados sobre las paridades y los movimientos de capital.

Estados Unidos se encontraba en el centro de esa crisis. El sistema de Bretton Woods, así
puesto en práctica, consagró la supremacía del dólar, en una situación de dominación de la
economía mundial. Hasta principio de los años 1970, la inflación estadounidense permaneció
inferior a los niveles alcanzados en la mayor parte de sus pares, y los reajustes de tipos de
cambios eran tradicionalmente operados por esos países. El primer déficit de comercio
exterior, registrado en 1971, puso fin a una era de excedentes estables y confortables. Esta
nueva coyuntura histórica puso en duda los fundamentos del sistema.

18.4 – El restablecimiento de la hegemonía del sector financiero. El papel de los


euromercados
Las primeras etapas de la constitución de los euromercados se sitúan a fines de los años 1950,
en el curso de la crisis de pagos internacionales de 1957. A principios de los años 1960, se
localizaron principalmente en Londres y recurrieron inicialmente a la vez a la bendición de las
autoridades inglesas y estadounidenses. El interés de la plaza financiera de Londres en esta
actividad era fácil de percibir. La actitud estadounidense fue más sorprendente. Ella resulta de
la coincidencia de dos tipos de preocupaciones. En primer lugar, el sector financiero,

111 Keynes quería llamar bancor a esta moneda internacional.


precisamente los banqueros neoyorquinos, descubrieron que tenían interés en desplazar sus
actividades a Londres, escapando así de la herencia del New Deal, especialmente de las
reservas obligatorias y los topes de tasas de interés112. Luego, la acumulación de dólares en el
extranjero hacía pesar una amenaza de conversión, y ponía en duda el estatus del dólar como
moneda internacional. El dólar se convertía en la moneda de los euromercados, el gobierno
estadounidense veía en ello, con razón o sin ella, un medio para fijar su liquidez. En fin, ese
sistema permitía a las empresas, cuya actividad se desenvolvían en el plano mundial, disponer
de una gran libertad para desplazar los fondos. Mientras que el sistema productivo se
internacionalizaba, se constituía naturalmente un sistema financiero internacional. Que
escapaba ampliamente a las reglas tradicionales nacionales.

No hay que olvidar que la entrada de la economía mundial en la crisis estructural no fue
percibida como una crisis de rentabilidad, pero fue vivida en Estados Unidos como un proceso
competitivo mundial, pues la economía estadounidense estaba amenazada por el progreso de
sus socios (especialmente de Japón y Alemania)113.

La correspondencia entre estos hechos con la reafirmación del poderío del sector financiero es
fácil de distinguir desde que se la sitúa en la perspectiva de las luchas precedentes. La
continuidad con las negociaciones que precedieron a Bretton Woods fue asombrosa: la misma
discusión parecía retornar. Las posiciones sin embargo habían evolucionado. Estados Unidos,
viendo su dominio amenazado, dio una voltereta, oponiéndose desde entonces a los controles
de cambio aceptados en Bretton Woods y volviéndose el campeón del sacrosanto mercado. Su
posición fue expuesta en el informe económico del presidente a comienzos de 1973
(pretendidamente dictado por Milton Friedman): la libre movilidad internacional de los
capitales debía ser tratada en pie de igualdad con el libre cambio de bienes y servicios, y
suprimidos los controles. Esto significaba dar poder a los mercados, o sea, al sector
financiero. Desaparecía la parte internacional del dispositivo keynesiano, en particular la
posibilidad de oponerse temporariamente, en las situaciones de crisis, a los movimientos de

112 “Durante las contracciones del crédito de 1966 y 1969-70, por ejemplo, las operaciones financieras
nacionales hicieron una “ida y vuelta” por medio de los euromercados para evitar los techos a las tasas de
interés”, E. Helleiner, States and the Reemergence of Global Finance. From Bretton Woods to the 1990s, Ithaca:
Cornell University Press, 1994, p.88.

113 Tesis retomada recientemente por Robert Brenner, que explica la baja de la tasa de ganancia en Estados
Unidos, con repercusión, en el mundo, por una fuerte competencia dentro de las industrias manufactureras (“The
Economics of Global Turbulence”, New Left Review, 229 (1998), p. 1-264).
capitales. La Reserva Federal manifestó cierta oposición, pues percibía la posibilidad de un
debilitamiento de su posición, pero esta actitud fue aislada y efímera.

Comenzando con la recesión de 1970 (la primera estanflación), los años 1970 y el principio
de los años 1980 fueron muy inestables. En el plano nacional la crisis de los años 1970 se
tradujo en los primeros tiempos por el recurso habitual a los estímulos keynesianos. Las
políticas de sostén de la actividad prolongaron la prosperidad, al filo de una prórroga
keynesiana e inflacionaria de algunos años. Estas políticas podían retrasar la manifestación
efectiva de las tendencias dentro de las empresas no financieras, pero no remediarlas. La
inflación hacía sentir el peso de la crisis sobre los acreedores, es decir, sobre el sector
financiero, permitiendo que la tasa de ganancia de las sociedades no financieras permaneciese
relativamente elevada durante los años 1970114. El envoltorio de la inflación hizo sonar las
campanas que anunciaban la muerte de las políticas keynesianas115. Los monetaristas en
Inglaterra y Estados Unidos, defendiendo de la manera más directa los intereses de los
acreedores, designaron a la inflación como el enemigo público número uno116. Estos hechos
desembocaron en la nominación de Paul Volker a la cabeza de la Reserva Federal, que
condujo al gran cambio de la política monetaria de 1979 –el golpe de 1979- privilegiando el
restablecimiento de estabilidad de precios cualquiera fuera el costo, introduciendo tasas de
interés reales fuertes propias del neoliberalismo. De un modo más general, se creó un cuadro
legislativo completo (recuadro 18.5).

El sector financiero, relevado por la Reserva Federal, desde entonces bajo su influencia,
retomaba el control de la creación monetaria e imponía una política y un curso de
acontecimientos similares a los observados antes de la crisis de 1929. El banco central podía
operar en Estados Unidos su papel de garante de la estabilidad de precios - y lo hacía con gran
eficacia - bajo reserva de cooperar con los mercados. La yuxtaposición de una política
monetaria estricta y de este poder de los mercados es una de las expresiones más sutiles de la
hegemonía del sector financiero en el neoliberalismo, que combina una gran eficacia en la

114 Capítulos 9 y 15.

115 La última gran tentativa para sostener la actividad en Estados Unidos fue hecha por Jimmy Carter después de
la recesión de 1974-1975.

116 Promovieron una emisión monetaria regular, según los objetivos raramente revisables, y el fin de las políticas
de reacción rápida a los desequilibrios.
conducción de la política monetaria estadounidense con factores de inestabilidad nacionales e
internacionales.

La similitud entre las dos grandes hegemonías del sector financiero es considerable, pero
incompleta. Hay que distinguir dos aspectos, uno relativo a la estabilidad de precios, el otro a
la libertad de maniobra de las instituciones financieras.

A principios del siglo, el dispositivo institucional, tanto nacional como internacional, y la


manera en la que estaba controlado por las altas finanzas privadas, garantizaba la estabilidad
de precios117. Sólo la Primera Guerra Mundial impuso una muy fuerte inflación. La primera
preocupación del sector financiero, de nuevo en el poder, fue restablecer esta estabilidad. Lo
hizo, en el plano nacional, deslizándose en el seno de las instituciones keynesianas. Con una
gran eficacia, desvió en su provecho las herramientas y los métodos. El Estado
estadounidense, la Reserva Federal y las políticas monetarias son, a pesar de todos los
discursos, más potentes que nunca.

18.5 El dispositivo financiero de los años 1980 en Estados Unidos. Desregulación – Nueva
regulación
El sistema monetario y financiero de EE.UU. no ha sido formado de una sola pieza, y los
intereses generales pueden entrar en contradicción con ciertos intereses particulares. El
sistema financiero estaba aferrado al relajamiento de la regulación, pero deseaba una vigorosa
lucha contra la inflación que suponía reglas y estructuras bastantes rígidas.
En octubre de 1979 se hicieron públicas disposiciones, cuando fueron aumentadas las tasas de
interés, pero la Deregulation and Monetary Control Act data de 1980. Es conocida sobre todo
por haber operado a la restauración de condiciones de la competencia (deregulation), pero
acrecentó igualmente la influencia de la Reserva Federal (monetary control).
La ley de 1980 organizó la desaparición progresiva de la regulación Q, se autorizaron nuevas
cuentas; se amplió al campo de acción de las instituciones de ahorro. Una ley de 1982
prolongó estas reformas en lo que concierne a la colecta y el empleo de los fondos, en
relación con la primera crisis de las cajas de ahorro. En 1988, una ley abrogó la Glass-
Steagall Act. Estas medidas representaban un ablandamiento considerable de muchas reglas a
las que estaba sometido el sistema financiero, sobre todo las heredadas de New Deal (recuadro
18.2)
Dos obstáculos se oponían al refuerzo de la política monetaria requerido en la lucha contra la
inflación: ciertas debilidades de las instituciones financieras estadounidenses y la existencia
de euromercados, fuente de evasión.

117 De manera evidentemente imperfecta: por ejemplo, el alza de los precios alcanzó una media del 1,7% por año
entre 1897 y 1914.
En cuanto a las instituciones de EE.UU., la ley reforzó prerrogativas de la Reserva Federal. La
adhesión al sistema continuaba siendo facultativa y el número de adherentes iba en
disminución; la ley la hizo obligatoria para todas las instituciones de depósitos (comprendidas
las no bancarias). La reserva federal había reclamado siempre esas medidas, pero se topaban
con la oposición del Congreso y de la Administración, atadas a la permanencia de un
componente autónomo del sistema bancario. El encuadramiento del sistema monetario y
financiero se veía entonces reforzado, lo que no iba en la dirección del credo desregulador,
pero era ese el precio a pagar para recuperar la estabilidad de precios, un objetivo prioritario
para el sector financiero. La necesidad hace la ley.
Los euromercados, favorablemente considerados en los años 1960, aparecieron en adelante
como obstáculos potenciales a la lucha contra la inflación. En 1979, Estados Unidos demandó
a los bancos centrales de los otros países que estudiaran, bajo la égida del Banco para las
Regulaciones Internacionales, medidas que permitieran el control de las actividades
eurobancarias. Estas tentativas encontraron una viva oposición del sector financiero
internacional (especialmente del inglés): las medidas restrictivas fueron rechazadas. No
pudiendo regular los euromercados, los estadounidenses los introdujeron en Estados Unidos,
creando los International banking facilities, localizados sobre todo en Nueva York.
Por otro lado, el sector financiero se otorgó una libertad de acción extremadamente peligrosa,
directamente evocadora, en ciertos de sus aspectos, de las décadas anteriores a la crisis de
1929. Esta libertad constituye un temible fermento de inestabilidad en el plano nacional y
sobre todo internacional: explosión de las actividades financieras, fluctuación intempestiva de
las monedas, movimientos desordenados de capitales. Así el capitalismo ha reanudado con
ciertos de sus desarreglos anteriores, que se creían superados en los años 1960, las crisis
financieras nacionales e internacionales, y el frenesí bursátil.
Capítulo 19
Los riesgos inherentes a la salida de la crisis estructural: el
antecedente de 1929.

Así es, la analogía entre la salida de la crisis de fin del siglo XIXº y la que se dibuja ahora es
muy fuerte. Algunos juzgarán esta observación muy alentadora. La crisis tuvo un antecedente:
este antecedente tuvo un desenlace; ¿por qué no será ahora lo mismo? Estigmatizando las
características de la sociedad neoliberal en la que nos introduce la crisis, rápidamente tenemos
que moderar ese entusiasmo. La salida de crisis no es color de rosa para todos, nos prepara un
futuro que rechazamos.

¿Pero no es ser todavía demasiado optimista? Procurar la analogía entre los dos períodos da
enseguida escalofríos, pues, se sabe, la salida de la crisis de fines del siglo XIXº desembocó
en la de 1929, después de pocas décadas. La eventualidad de tal catástrofe puede hacer
sonreír, pero numerosos economistas han llevado la comparación bastante lejos. Es también
un ejercicio de moda. ¿Tal riesgo pende sobre nuestras cabezas? Este capítulo y el siguiente
se consagran a esta pregunta. Antes de agarrar directamente esta comparación a manos llenas
es necesario, en efecto, examinar las circunstancias que condujeron a la crisis de 1929 y a la
gran depresión de los años 1930.

De la salida de crisis estructural a fines del siglo XIXº, en sus aspectos económicos, hemos
dicho hasta ahora esencialmente las cosas buenas. Se trató de una verdadera revolución en la
técnica y la organización de las empresas; se tradujo en una profunda inflexión del curso de
las grandes variables que describían la tecnología y la distribución, una contratendencia de
gran magnitud a la baja de la tasa de ganancia. La crisis de 1929 tuvo pues un carácter
paradojal118. ¿Por qué un curso tan favorable de acontecimientos desembocó en tal catástrofe?
En este análisis, privilegiaremos una vez más el ejemplo de Estados Unidos.

118 La profunda diferencia de naturaleza entre la crisis de fin del sigo XIXº y la crisis de 1929 nos obliga a ser
bastante prudentes frente a las interpretaciones en términos de ondas largas. Sobre tales interpretaciones, se
puede consultar P. Dockès, B. Rosier, Rythmes économiques. Crises et changement social: une perspective
historique, Paris: La Découverte/Maspero, 1983.
La salida de crisis ocultó ciertas debilidades, que podemos reunir en dos principales
categorías. Las primeras se referían al impacto desigual del cambio tecnológico sobre los
diversos componentes del sistema productivo; las segundas a las instituciones monetarias y
financieras, así como a las políticas.

Un primer elemento de fragilidad de la economía estadounidense era la fortísima


heterogeneidad del sistema productivo. Va de suyo que todas las empresas no podían estar
igualmente avanzadas en las transformaciones de la técnica, de la organización y de la gestión
de principios de siglo. Pero había más que eso. Se podían distinguir verdaderamente dos
componentes en el seno del sistema productivo, uno profundamente involucrado en esas
transformaciones y que se adelantaba rápidamente; el otro, prácticamente extraño a este
movimiento e incapaz de aprovecharlo.

El riesgo de ver formarse tal economía dual estaba inscripto en las modalidades de la
revolución gerencial, casi programada. Esta revolución fue hecha por ciertas grandes
empresas; se realizó bajo la égida del sector financiero. Grandes financistas, manipulando
enormes masas de capitales, tomaron el control de las empresas preexistentes y de ellas
crearon otras. Partiendo de los transportes y comunicaciones, la tendencia se extendió
progresivamente a la industria, a la distribución... Aunque estas empresas hayan sido
calificadas, en la época, como monopolios, por el hecho de su talla imponente, ellas no
invadieron de entrada la totalidad de cada rama. Una masa considerable de empresas
tradicionales, más pequeñas, sobrevivió junto a aquéllas. No adquirieron jamás el tamaño
necesario para la reforma de su gestión y la adopción de tecnologías más competitivas; jamás
fueron apoyadas por el sector financiero: ambos elementos están unidos. El término
heterogeneidad hace referencia a este fenómeno. La economía estadounidense se
caracterizaba a principios de siglo por la coexistencia en las principales ramas de grandes
empresas nuevas y de empresas viejas cuya organización y técnica permanecieron
tradicionales.

La construcción automotriz en los años 1920 proveyó una excelente ilustración de esta
dualidad119. Contrariamente a lo que podemos imaginar numerosas pequeñas unidades de

119 T.F.Bresnahan, M. Raff, “Intra-Industry Heterogeneity and the Great Depression: The American Motor
Vehicles Industry, 1929-1935”, The Journal of Economic History, 51 (1991), p. 317-331.
producción, con métodos obsoletos, subsistieron a orillas de los gigantes (Ford y General
Motors). Los últimos adelantos de la técnica y de la organización les eran extraños.

Es necesario interrogarse sobre las condiciones de coexistencia de dos sectores desigualmente


desarrollados y competitivos. ¿Cómo los pequeños pudieron mantenerse en tales
circunstancias? Ya lo hemos mostrado: la legislación antitrust no había trabado el desarrollo
de las grandes empresas, pero había conseguido ciertas protecciones para el viejo sector. Por
otra parte, la estructura de precios parece no haberse modificado sino muy gradualmente;
preservando una cierta rentabilidad del sector atrasado, lo que permite imaginar el tamaño de
los beneficios de los grandes. El sector retrasado estaba condenado a desaparecer, pero
mientras sus negocios fueran prósperos, durante los años 1920, ese sector se mantuvo a pesar
de las dificultades (tendiendo a endeudarse). Cuando la economía entró en una recesión
significativa en 1929, que todavía no tenía nada de una depresión, la supervivencia de ese
sector se encontró cuestionada. Las quiebras se multiplicaron; las deudas quedaron impagas;
el sistema bancario fue trastornado y debilitó a su vez al sistema productivo, etc.

El segundo elemento de inestabilidad se refería a las instituciones monetarias y financieras, y


a las políticas. La primera hegemonía del sector financiero tuvo la doble característica de una
construcción financiera de gran fragilidad y un retraso considerable en la implementación de
procedimientos de control macroeconómicos (capítulo 18).

La crisis de 1929 resultó de la superposición de estos dos tipos de factores, una amenaza
subyacente ligada al atraso de un sector todavía importante del sistema productivo, y una
moneda y un sector financiero fuera de control. La recesión de 1929 se metamorfoseó en
depresión120.

120 Las condiciones de formación de la demanda son muchas veces cuestionadas en la explicación de la crisis de
1929. Existen diversas variantes. Tan vieja como la depresión, y siempre la más extendida en Francia, es la tesis
del sub-consumo ligado a un crecimiento relativo excesivo de ganancias en relación a los salarios (M. Leven,
H.G. Moulton, C. Warburton, America’s Capacity to Consume, Washington: The Bookings Institution, 1934;
M.Aglietta, Régulation et crises du capitalisme, Paris: Calmann-Lévy, 1976). En una obra reciente, Isaac Joshua
nos reencuentra en la refutación de esta tesis: las ganancias no eran particularmente elevadas en los años 1920
(La crise de 1929 et l’émergence américaine, Paris: Presses Universitaires de France, 1999). Él sustituye a esta
explicación una inestabilidad de la demanda ligada al desarrollo de una característica estructural del capitalismo,
que hace depender la demanda de más en más del mercado y del empleo: la progresión del sistema salarial. No
negamos esta transformación y el germen de inestabilidad que representa. La explosión de los mecanismos
monetarios y financieros desempeñó, a nuestro entender, un papel todavía más considerable. Hemos sostenido en
Es imposible aquí entrar en detalles. Todo comenzó a mediados de 1929, como después de
una recesión común. La producción industrial alcanzó su máximo en febrero de 1929; en
septiembre había caído un 26%121. La bolsa, que había conocido un alza espectacular, se
desplomó en octubre. El banco central y el sistema bancario acudieron en auxilio de los
inversores bursátiles y estabilizaron rápidamente los cursos, como lo habían hecho en los
pánicos precedentes. La crisis bursátil no causó ni la recesión ni la depresión. A principios de
1930, la caída de la actividad pareció ceder a una estabilización, pero sin verdadera
recuperación. Al comienzo de 1932, la crisis tomó un curso particularmente agudo, que se iba
a prolongar hasta el hoyo de 1932: derrumbe de la actividad y de los precios y crisis
bancarias. Mientras la economía continuaba siendo demandante de crédito, la multiplicación
de la cesación de pagos de los préstamos condujo al sistema bancario a renunciar,
prácticamente, a su función de prestamista. Se refugió en colocaciones de títulos públicos,
cuya posesión ofrecía pocos riesgos pero que eran poco remunerativos. La crisis bancaria, es
decir, las quiebras de bancos, adquirió un nuevo y devastador impulso a comienzos de 1933.
La misma noche del traspaso del poder de Hoover a Roosevelt, se proclamó a escala nacional
el cierre del sistema bancario.

Esta decisión de decretar el feriado del sistema bancario, la primera de la presidencia de


Roosevelt, puso fin a la desastrosa gestión de la crisis por el sector financiero en nombre de
los sacrosantos principios de ortodoxia monetaria, y dio su envión al New Deal.

Los bancos considerados viables fueron rápidamente reabiertos. El dispositivo –llamado del
primer New Deal– implementado en el pánico del momento fue inusitado. Las diversas ramas
del sistema productivo fueron organizadas en comisiones, los patrones y los sindicatos
reunidos bajo el mando de la administración. Estas medidas tuvieron por objeto interrumpir la
competencia, llamada entonces corta-garganta, por el establecimiento de acuerdos sobre el
reparto de los mercados, y tendían a interrumpir la deflación por medio de la fijación de los
precios y de salarios mínimos. Este cuadro fue declarado inconstitucional al día siguiente de

otros trabajos (calificándola de tesis de inestabilidad tendencial) que existe una tendencia histórica a la
acentuación de la inestabilidad, que debe ser contrarrestada por los progresos de las instituciones y políticas
capaces de remediarla. Nuestra interpretación es que este ajuste no se había operado de manera adecuada durante
los años 1920.

121 J.A.Miron, C.D. Romer, “A New Monthly Index of Industrial Production, 1884-1940” Journal of Economic
History, L (1990), p. 321-337.
la tempestad. El dólar fue devaluado con el fin de poner un freno al desplome de los precios
(encareciendo el costo de las materias primas importadas). El gobierno quedaba atado a la
necesidad de equilibrar el gasto público, pero iniciaba un programa de obras supuestamente
destinadas a cebar la bomba, según la expresión consagrada entonces. Frente al dejar hacer
(laisser-faire), las dos ideas económicas dominantes de la época eran por un lado, la
necesidad de generar una demanda suficiente y aumentar el poder de compra de los
asalariados; por otra parte, regular la actividad de las finanzas que fueron consideradas
culpables del cataclismo. Simultáneamente, el Estado daba al sector financiero los medios
para recuperarse tomando a su cargo los préstamos dudosos, y regulaba el funcionamiento del
sistema monetario y financiero (recuadro 18.2).

A despecho de estas medidas draconianas, el depuramiento del sistema productivo continuaba


operándose con su cohorte de cierres y de despidos. La producción, siempre débil, pero en
aumento desde 1933 recayó en 1937, lo que habría, se dice, convertido a Roosevelt a la
necesidad del déficit presupuestario y a una fracción del país al keynesianismo122. De hecho,
fue el comienzo de la guerra lo que sacó a la economía estadounidense de la crisis, mediando
una musculosa intervención estatal, empujando la actividad hasta los límites del potencial
productivo.

En este resumen de los acontecimientos, hemos hecho abstracción de la dimensión


internacional de la crisis, que tuvo sin embargo su importancia. Estados Unidos se encontró
en el centro de la crisis mundial, porque era el más avanzado en la vía de transformaciones
que originaron la crisis. La heterogeneidad del sistema productivo y la amplitud de las
innovaciones monetarias y financieras eran allí más fuertes. Las relaciones entre Estados
Unidos y el resto del mundo actuaron en doble sentido. El derrumbe de la economía
estadounidense desestabilizó el comercio y las finanzas mundiales. Recíprocamente, la
estabilidad de los mecanismos monetarios y financieros había sido también afectada por las
tentativas de volver a los procedimientos del Gold Standard, en Francia principalmente,
locuaz no sirvió sino para aumentar la deflación general. La dimensión internacional que
tomó la crisis hubiera implicado medidas a escala de los principales países desarrollados.
Ninguna institución internacional estaba en condiciones de asegurar esa función. Las plazas
financieras de Londres y de Nueva York competían como rivales. Este doble liderazgo en el

122 H. Stein, The Fiscal Revolution in America, Chicago: The University of Chicago Press, 1969.
seno del sistema monetario mundial ha sido con frecuencia presentado como una causa mayor
de la crisis123, pero se podría también así sostener la tesis contraria124. Cualquiera haya sido la
causa, los comandos no estaban en manos de agentes decididos a ponerlo todo en obra para
construir instituciones financieras internacionales a la altura de la tarea, ni en un país ni en el
otro. Una característica importante del período, que lo distingue muy fuertemente, de la época
contemporánea, era la sujeción a los principios tradicionales de la ortodoxia monetaria y del
Gold Standard con efectos deflacionarios potencialmente catastróficos.

Es difícil emitir un juicio cortante concerniente al carácter evitable o inevitable de la


depresión. ¿Otras políticas hubieran podido detener la catástrofe? Se plantea un conjunto de
problemas.

Es necesario interrogarse en primer lugar sobre el momento oportuno para una vigorosa
intervención: ¿en 1932, cuando sobrevino la crisis dentro de la crisis; a principios de 1929,
cuando el recalentamiento permitía presagiar una recesión inminente; en 1913, cuando se
concibió el banco central y fueron definidas sus misiones; a la vuelta del siglo, cuando los
mecanismos monetarios y financieros explotaron; a fines del siglo XIXº cuando se esbozaban
las condiciones de la dualidad de la economía estadounidense?

Otros interrogantes se plantean respecto al margen de maniobra que se puede autorizar


retrospectivamente en la concepción de políticas alternativas. En esta reescritura de la
historia, ¿está permitido reformar las instituciones, o se debe circunscribir a la concepción de
políticas alternativas sin tocar el cuadro institucional de la época? ¿Se priva al sector
financiero de su poder sobre los procesos monetarios y financieros? Para ser honesto, habría
evidentemente que volverse a colocar en la continuidad de la evolución del sistema monetario
estadounidense, los problemas a los que debió confrontarse anteriormente, y no rehacer la
historia a partir de una lectura del futuro. Está claro sin embargo que era necesario una
intervención muy vigorosa, que implicase una refundación de las instituciones.

La crisis no fue, como ha sido escrito, la consecuencia de un error de política económica bien
localizada en el tiempo125. Pero tampoco se puede deducir que no se cometieron errores.

123C.P. Kindlerberger, The World in Depression, 1929, Berkeley: University of California Press, 1973.

124 La dominación indiscutida de EE.UU., en la coyuntura actual, puede también ser interpretada como un
germen de inestabilidad (capítulo 12).

125 M. Friedman, A. Schwartz, A Monetary History of the United States, 1867-1960, Princeton: Princeton
Había condiciones subyacentes a la crisis de 1929 que hacían planear sobre la economía
riesgos considerables y la confrontaban a situaciones sin precedentes. La economía
estadounidense jamás había mostrado tales fermentos de inestabilidad: la heterogeneidad del
sistema productivo y el crecimiento sin precedentes de los mecanismos monetarios y
financieros. Los responsables económicos no perdieron la razón en 1929, perpetuaron en un
primer momento actitudes antiguas, los principios de la buena finanza, cuyos efectos fueron
desastrosos teniendo en cuenta la agudeza y lo novedoso de los problemas. Esto no liberó
estos principios ortodoxos de la crítica que merecían: encarnaban los intereses de las clases
dirigentes, de ciertas fracciones de estas clases, con toda una gradación de actitudes que van
desde las más retrógradas a las más innovadoras. Bajo los golpes de sucesivas crisis
precedentes, de las cuales las dos de las más recientes habían sido el pánico financiero de
1907 y la crisis de 1921, el sector financiero había hecho evolucionar los marcos
institucionales y los políticos, pero siempre con reticencia y lentitud. Esta evolución no estaba
a la altura de los problemas planteados. Es esta responsabilidad la que está en cuestión, la de
una clase dirigente dentro de circunstancias históricas determinadas. Las condiciones de la
crisis de 1929 tomaron a dicha clase dirigente por sorpresa, por falta de experiencia en
condiciones similares, emperrada en salvaguardar sus privilegios.

Si se borra de un plumazo esta serie de condiciones históricas y sociales, de poderes, de


procesos de aprendizaje, se puede afirmar que la crisis era evitable. ¿Qué se debía hacer? Se
podía actuar en dos niveles. En primer lugar, desde el punto de vista de las condiciones
subyacentes a la crisis, se imponían dos tipos de acciones. Por una parte, el sector atrasado no
debió ser objeto de una protección pasiva, sino ayudado a transformarse, a falta de ello, debía
desaparecer; por otro lado, el desarrollo de mecanismos monetarios y financieros debía
acompañarse de una tarea centralizada, estatizada, de la estabilidad de la economía, con una
gran autonomía en relación con las finanzas privadas. Esto implicaba la edificación de las
instituciones requeridas para la puesta a en marcha de una verdadera política monetaria, y el
fin de las políticas sobre la actividad económica, no únicamente sobre la protección del sector
financiero (esencialmente los bancos y la bolsa). En segundo lugar, en la crisis misma, había
que sostener la actividad con el crédito muy fuerte y duraderamente, así como por la demanda
pública, en caso de necesidad, y esto tanto más cuanto la desaparición del sector atrasado no
hubiera sido cumplida precedentemente.

University Press, 1963.


Nos damos cuenta de la ingenuidad que supone el reprochar a los responsables de esa época
no haber puesto en funcionamiento tales procedimientos. Las clases dirigentes no innovan así
en nombre de un saber anticipado sobre los acontecimientos, y en contradicción con la
percepción de sus intereses, al menos inmediatos. Solamente la violencia de la crisis podía
producir tales transformaciones.

Lo que es más asombroso en el análisis de la crisis de 1929, es que allí se puede ver la crisis
de la salida de la crisis de fin del siglo XIXº. La crisis del fin del siglo había provocado el
desarrollo de una nueva configuración del sistema productivo, la de las grandes sociedades
por acciones, de una eficacia sin precedente; había provocado la ascensión de un sector
financiero bien diferenciado del precedente, fuertemente ligado al sistema productivo; estos
movimientos habían encontrado su prolongación natural en la emergencia de un sistema
monetario y financiero a la medida de esas transformaciones; pero tal evolución no fue
acompañada por procedimientos de control social adaptados. No obstante la fuerte
heterogeneidad del sistema productivo, este periodo se caracterizó por evoluciones
particularmente favorables a las grandes variables describiendo el proceso técnico, la
productividad del trabajo y del capital, prolongándose en los movimientos igualmente
favorables de la distribución, tasas de salario y de ganancia. La crisis de 1929 y la depresión
intervinieron en este contexto de manera desconcertante: evoluciones favorables por un lado,
depresión por el otro. Esta paradoja sin embargo no es lo que aparenta: es lo que encubre la
noción de crisis de la salida de crisis.
Capítulo 20
Heterogeneidades técnicas, movilidad internacional del
capital y vértigos bursátiles

La analogía entre las condiciones que presidieron la crisis de 1929 y la situación actual de los
principales países capitalistas desarrollados es muy fuerte. Al más alto nivel de
generalización, los dos períodos pueden ser caracterizados como salidas de crisis estructural.
Veinte años después de la crisis de fin del siglo XIXº, el capitalismo de los años 1920 estaba
ya avanzado en la vía de una profunda metamorfosis, provocando una ola de progreso técnico.
Lo que se dibuja en nuestros días no tiene sin duda la misma profundidad social, pero los
progresos de la organización y de la técnica, de la gestión en sentido amplio, parecen suscitar
un nuevo curso de las grandes variables describiendo el cambio técnico, particularmente el de
la productividad del capital, favorable a la rentabilidad del capital.

Lo que nos enseña la crisis de 1929, y que lanza una sombra sobre el período contemporáneo,
es que tal salida de crisis está preñada de ciertas amenazas y esto tanto más cuanto las
transformaciones propias a las empresas productivas se acompañan de innovaciones
monetarias y financieras, sin que el dominio de la estabilidad general del sistema, por
políticas e instituciones adecuadas, haya sido reforzado.

Cuanto más buscamos los detalles, la similitud es más asombrosa: trazo a trazo. En nuestros
días, como en los años 1920, la ola de cambio tecnológico afecta desigualmente a las
empresas (mientras las multinacionales salen a flote, numerosas pequeñas y medianas
empresas nacionales demoran en desendeudarse y abordan difícilmente las nuevas
tecnologías); las innovaciones financieras son considerables; la bolsa explota; las crisis
bancarias, o las quiebras de otras instituciones financieras se multiplican. Todo parece
concurrir para que parezca posible una crisis similar a la de los años 1930.

El análisis de las primeras décadas de nuestro siglo muestra que la amenaza representada por
la heterogeneidad de las empresas en materia de técnica y de organización no se concretó sino
durante la depresión de los años 1930, bajo la forma de un derrumbe de la actividad y de los
precios, como consecuencia de la recesión comenzada en 1929. Se debe pues interpretar la
heterogeneidad contemporánea como una fuente de fragilidad potencial, cuyos efectos
podrían hacerse sentir en ocasión de una recesión (eventualmente ligada a una caída
significativa de las cotizaciones en la bolsa).

¿Qué amenaza representa el alza enorme de las cotizaciones de bolsa desde hace una decena
de años? El derrumbe de la bolsa de octubre de 1929 está dentro de todos los espíritus y es lo
más frecuente cuando se compara la situación contemporánea y la crisis de 1929. Aparte del
derrumbe bursátil, se puede pensar en una crisis bancaria (una acumulación de quiebras tales
como las que se produjeron entre 1930 y 1933), en movimientos convulsivos de las tasas de
cambio de las monedas que desestabilicen las economías, o en la cesación de pagos de sus
deudas por los agentes privados o los Estados. Hay una plétora de determinantes y de
modalidades.

Hay que recordar que la eventualidad de una crisis bursátil grave no ha germinado en el
espíritu de algunos críticos radicales del neoliberalismo. Su posibilidad es ampliamente
reconocida por los responsables de la Reserva Federal y las grandes instituciones monetarias
internacionales, donde es objeto constantemente de declaraciones renovadas. Naturalmente,
estas confesiones dosifican sabiamente palabras tranquilizadoras, inquietudes y advertencias,
pero su contenido es inequívoco: la economía mundial está amenazada por una crisis
financiera.

¿Por qué tal lucidez? La manera en que la realidad se ha impuesto es fácil de entender. La
repetición de las crisis monetarias y financieras internacionales ha convencido a los
responsables de las instituciones financieras sobre la realidad del riesgo que corrieron. El
krach de 1987 está aún en todas las memorias, y ciertas bolsas, como la de Tokio y de los
países golpeados por las crisis financieras y monetarias de estos últimos años, han sufrido
severos cambios de tendencias. La mayoría de los expertos convergen sobre la idea de que
existe una sensible sobrevaluación en los países capitalistas avanzados.

El alza de las cotizaciones de bolsa es formidable (figura 15.4), tanto en Francia como en
Estados Unidos (hay que notar que las bolsas de Alemania y del Reino Unido han tenido
crecimientos similares). En Estados Unidos, entre 1982 y 1999, las cotizaciones de bolsa,
corregidas por inflación, se multiplicaron por 5,7. El nivel alcanzado en 1999 es de 2,9 veces
con relación al de 1965, que se mantuvo hasta la caída de 1974. ¿Qué pensar de tales cimas?
Vamos a considerar aquí dos relaciones tradicionales que subrayan la altura de los niveles
actuales en Estados Unidos.
Una primera tasa de uso corriente en la apreciación de las cotizaciones bursátiles es la
relación del valor de la capitalización bursátil, es decir, del número de acciones multiplicadas
por su cotización, con respecto a los capitales propios de las empresas (anexo 2). La
capitalización bursátil es el precio que el mercado atribuye a las empresas; la contabilidad
provee otra estimación. La variable considerada es la relación entre esas dos estimaciones. Es
conocida con el nombre de coeficiente q de Tobin.

La figura 20.1 describe la evolución de esa relación en los Estados Unidos. Valían alrededor
de 1 (uno) a principios de los años 1960, un valor tranquilizador. Creció luego a un pico de
alrededor de 1,4 a fin de la década. Como en el caso de las cotizaciones de bolsa, la caída
luego fue profunda (este parecido a las cotizaciones no tiene nada de sorprendente, pues dado
que los capitales propios de las empresas evolucionan bastante regularmente, las cotizaciones
se reflejaron en los movimientos repentinos de la relación). En la crisis, esta relación se
encontró dividida por 3. Subió progresivamente hasta 1 a principios de 1990. Es solamente
entonces que se produjo el salto hacia adelante, por encima de 2, pulverizando el récord de los
años 1960 –un movimiento característico de la segunda mitad de los años 1990.

Los valores correspondientes a la nueva economía están en la punta de este movimiento. En


ese sector, las relaciones entre los capitales propios de empresas y la evaluación que da la
bolsa pueden alcanzar valores espectaculares, reflejados en el gran salto del NASDAQ. Pero
este movimiento es reciente: hasta agosto de 1999, el NASDAQ evolucionó como el índice
Standard & Poor 500. Entre agosto de 1999 y marzo de 2000, el primero aumentó el 110%,
mientras que el segundo permaneció casi constante. No se podría ver pues una explicación
general del alza tan veloz de las cotizaciones después de 1995.
Figura 20.1 Relación del valor de capitalización bursátil con los capitales propios (q de
Tobin): Estados Unidos, sociedades no financieras.

Figura 20.2 Relaciones de la capitalización bursátil con los beneficios (―) y con los
dividendos distribuidos (---): Estados Unidos, sociedades no financieras
En la apreciación de éstas, se puede igualmente adoptar el punto de vista de los rendimientos.
La capitalización bursátil de las sociedades se presenta entonces como un múltiplo, sea de sus
beneficios totales (la relación del precio con la ganancia), sea de los dividendos distribuidos.
Estas dos relaciones son presentadas en la figura 20.2 para Estados Unidos (la relación de la
capitalización con los dividendos es evidentemente superior a la de la capitalización con los
beneficios, pues solamente se distribuye una fracción de los beneficios).

El perfil de la relación de la capitalización con los beneficios en la figura 20.2 confirma el


diagnóstico sugerido por la figura 20.1, de una suba audaz de cotizaciones en la segunda
mitad de los años 1990. Entre 1960 y 1973, la capitalización representaba entre 10 y 15 veces
los beneficios; la relación cayó, luego, hasta 5 o 6, debido a la caída de las cotizaciones,
sobrereaccionando a la caída de la rentabilidad de las empresas; los niveles de la segunda
mitad de los años 1980 fueron aproximadamente aquellos del piso anterior a la crisis; el alza
final llevó esa relación hasta tasas de 28 veces las ganancias de 1998, último año de esta serie,
al término de un alza que se reforzó recientemente.

La segunda curva, relativa a la relación de la capitalización con los dividendos distribuidos,


revela un perfil similar: primer piso, declinación durante la crisis y alza desde entonces. El
porcentaje de beneficios distribuidos a los accionistas (figura 9.5) es lo que da cuenta de la
separación entre las dos curvas. La inflexión de las distribuciones durante la crisis explica que
esta variable decreció menos que la precedente. A pesar del alza ulterior, no se observa un
retorno rápido al piso anterior a la crisis, pero sí un aumento progresivo a partir de 1985. La
tasa de 1998 sobrepasa largamente la de antes de la crisis. Las cotizaciones aparecen entonces
elevadas, pero menos que con relación a los beneficios, por el hecho del aumento de
distribución de dividendos característico del neoliberalismo.

(%) Rendimientos

60-73 75-85 86-95 1998

Beneficios / Capitalización bursátil 7,9 16,7 6,8 3,6

Dividendos / Capitalización bursátil 3,6 6,1 4,4 2,6

Los rendimientos son más débiles que antes de la crisis señalando cotizaciones elevadas.

Puede ser más intuitivo considerar las relaciones inversas: los beneficios o dividendos
divididos por la capitalización bursátil, de la que el cuadro (anterior) da los valores, con las
mismas conclusiones126. Podemos notar especialmente la debilidad de las tasas de
rendimientos de 1998, con relación a los valores anteriores a la crisis, en el curso de los años
1970: 3,6% en lugar de 7,9% para la relación de las ganancias con la capitalización y 2,6% en
lugar de 3,6% para la relación de los dividendos con la capitalización donde la menor caída de
los rendimientos en dividendos refleja el aumento de las distribuciones.

Es tentador especular –intelectualmente, se entiende- sobre los niveles de cotizaciones de


bolsa, y es considerable lo que está en juego respecto al futuro del neoliberalismo. Es
necesario sin embargo ser prudentes: no existe una teoría establecida de estas cotizaciones.
No se discutirá aquí las teorías de las burbujas especulativas o del mimetismo. En el nivel
muy general de análisis en el que nos situamos, las cotizaciones parecen responder a una
doble lógica. Por una parte, las empresas tienen un cierto valor en tanto que plazas de
inversión financiera potenciales, alternativas al crecimiento interno. Por otra parte, la posesión
de acciones garantiza a sus propietarios un ingreso, el flujo de dividendos que se les paga.
Estas lógicas fueron objeto de complejos movimientos de anticipación. El neoliberalismo
empuja estas cotizaciones al alza en estos dos sentidos: la ola de fusiones empresariales y de
un modo más general el desarrollo de la red de interdependencia entre las empresas (capítulo
13) que suscitó, y la distribución de dividendos a ritmos sin precedentes, al menos a partir de
la Segunda Guerra Mundial. Haciendo abstracción de la ausencia de fundamentos teóricos,
este análisis encuentra sus límites en el carácter global de las variables consideradas o sea en
la carencia de consideración de las muchas heterogeneidades que existen en las ramas y las
empresas.

El alza de las cotizaciones bursátiles es a veces interpretado con relación al crecimiento


extraordinario de fondos mutuales y de pensión en los Estados Unidos (figura 13.3). Esta
interpretación está lejos de ser evidente. Como ya hemos mostrado, el crecimiento de los
fondos no es más que la expresión de una transferencia de títulos precedentemente detentados
directamente por los hogares, hacia los fondos. En total, afuera y dentro de estos fondos, los
hogares no poseen más acciones que antes (figura 13.5). Es entonces imposible sostener que
la demanda de acciones por los fondos fue lo que hizo subir las cotizaciones sin aportar otros
elementos al análisis.

126 La capitalización aparece en el denominador. Como varía todavía más que los beneficios o dividendos, las
dos relaciones son elevadas en la crisis y bajas hoy en día.
Si tomamos con seriedad los indicadores fundamentales expuestos aquí arriba, a pesar de su
carácter incompleto, nos señalan un desvío especulativo desde hace cinco años
aproximadamente. Sugieren una estupefaciente evaluación: del simple al doble.

El paralelo con la crisis de 1929 es aquí muy pronunciado. Las dos hegemonías financieras
corren mucho el riesgo de producir, en este dominio, los mismos efectos. En los dos casos, se
puede hablar de alza repentina. Es necesario, sin embargo, recordar que según nuestro
análisis, la caída de las cotizaciones de Wall Street no fue una causa fundamental de la
depresión de los años 1930. Contribuyó a la primera fase de la crisis, la que se extendió desde
el fin de 1929 hasta 1931. Pero la Reserva Federal bajó fuertemente las tasas de interés para
que las instituciones financieras ligadas a la bolsa pudiesen refinanciarse, a fin de evitar las
ventas masivas de acciones. Esta intervención vigorosa frenó rápidamente la caída.

Independientemente de la especulación bursátil, uno de los aspectos principales de la


situación contemporánea es la inestabilidad monetaria y financiera internacional, de lo que ya
hemos discutido con relación a la epidemia de crisis financieras (capítulos 11). El temor de
ver las crisis de ciertos países desestabilizar las economías de otros, especialmente las de los
del centro, es permanente. Es importante notar que se trata ahí de una primera diferencia con
la primera hegemonía del sector financiero. En los años 1920, aunque ya mitigado por las
reservas en divisas, el régimen monetario internacional era el del patrón oro127. Las paridades
de monedas estaban definidas con relación al oro; los capitales circulaban alrededor del
mundo, pero esos flujos no tenían el vigor de los movimientos contemporáneos, y los países
controlaban los flujos de oro y, por consiguiente los movimientos de capitales. Tocamos aquí
un elemento de inestabilidad propio del período contemporáneo.

En el terreno de los procesos monetarios y financieros internacionales, las finanzas se crearon


a sí mismas una tarea muy delicada: conciliar la libertad de movimiento de los capitales y la
estabilidad financiera sin comprometerse demasiado delante de un centralismo del que
desconfía. Más allá de la autodisciplina de las reglas prudenciales, de las presiones
permanentes, su principal práctica continúa siendo la intervención de las instituciones
monetarias centrales nacionales e internacionales, en gran medida a posteriori. El capital
privado es libre; las instituciones disciplinan un poco imponiendo normas y vigilando las
prácticas, e intervienen brutalmente en las crisis pretendiendo contribuir al retorno a la

127 W.A. Brown, The international Gold Standard Reinterpreted, New York: NBER, AMS Press, 1940.
prosperidad. Esta situación es tanto más sorprendente cuanto el sector financiero podría hacer
evolucionar los organismos internacionales hacia verdaderos bancos centrales mundiales,
siempre detentando el control –lo que podría hacerse en el futuro, pero probablemente no por
libre elección, sino más bien por la fuerza de los acontecimientos. El paralelismo con la
historia de las instituciones monetarias nacionales estaría entonces completo (capítulo 18).

¿Cómo balancear las fuerzas y debilidades del mundo neoliberal conducido por Estados
Unidos? ¿Se hundirá en esta crisis de la salida de crisis? ¿La historia se repetirá con semejante
regularidad?

Parece claro, en general, que se han reunido las condiciones que podrían provocar una nueva
gran crisis, pero hay que distinguir la necesidad de un ajuste de su carácter necesariamente
catastrófico. Las fracciones menos avanzadas del sistema productivo, siempre en
funcionamiento, deberán adaptarse o ser eliminadas (las tensiones más fuertes darán lugar a la
entrada, o a las entradas, en recesión, actuando como factor desencadenante). Las cotizaciones
de bolsa deberán ser reajustadas cualquiera sea su amplitud y la rapidez del movimiento. Las
fluctuaciones de las cotizaciones de monedas y los movimientos intempestivos de capitales
deberán ser regulados. Si la necesidad de un ajuste no produce duda alguna, quedan por
determinar sus modalidades. ¿Los responsables de negocios del mundo sabrán conducir esta
transición limitando sus daños potenciales? ¿Es compatible con las opciones neoliberales?

Sí, el sector financiero tiene muy presente el fantasma de la crisis de 1929. Basta leer las
declaraciones de los responsables para persuadirse. Sabe que puede, en ocasión de tales
catástrofes, perder mucho dinero, y todavía más gravemente, comprometer su supremacía.
¡Un elemento de apreciación importante es que, sin embargo, la crisis de 1929 ya tuvo lugar!
Toda perturbación de cierta importancia en el centro provocaría un acceso de
intervensionismo estatal –lo que no prueba que esta acción podría revertir la situación.
Podemos afirmar: no habrá repetición del laisser-faire de los años 1929-1933. O bien las
finanzas tomarán el mando de la situación, introduciendo una nueva fase del neoliberalismo,
más centralizado, pero consagrando sus intereses; o bien pasará la mano, conduciéndonos más
allá del neoliberalismo. Esta opinión no depende solo de ella: ¿hay que recordar que no es el
único actor social?
Capítulo 21
Entre dos hegemonías financieras: Los treinta gloriosos.

Los más ardientes defensores del neoliberalismo están evidentemente incómodos cuando se
los confronta con los resultados obtenidos por las economías capitalistas desarrolladas desde
el fin de la Segunda Guerra Mundial hasta los años 1970, en particular en Europa y en Japón:
los famosos treinta años gloriosos. Su línea de defensa se construye alrededor del carácter
necesariamente efímero del tipo de crecimiento y de progreso así registrado: lo que mal anda
mal acaba. La demostración habría sido, según ellos, la crisis comenzada en los años 1970. A
la izquierda, algunos continúan negando la prosperidad de este período, tomando como
argumentos las formas de explotación más chocantes que aquélla no logró eliminar y que, por
otra parte, habían sostenido ese progreso. Pero la nostalgia figura en el centro mismo del
discurso de la gran mayoría.

La prosperidad de los treinta gloriosos tuvo dos pilares: las condiciones excepcionalmente
favorables del progreso técnico y el conjunto de instituciones y de políticas, que se ha
convenido en calificar como keynesianas. En Europa y en Japón, la productividad del trabajo
se ampliaba rápidamente y el alza de la relación capital-trabajo señalaba una rápida
equiparación con la economía estadounidense por parte de los principales países
desarrollados. Como en Estados Unidos, la productividad del capital era elevada. Tiempos
felices. Estas evoluciones permitieron a las luchas sociales suscitar un alza sostenida del
poder de compra de los asalariados, acompañada de un sistema de protección social128. En
ciertos países, el Estado inició igualmente políticas industriales cuyo objetivo era el desarrollo
de sistemas productivos nacionales. A veces, componentes fundamentales del sistema
productivo eran tomados a cargo directamente por el Estado en sociedades nacionales, en
particular para ciertas industrias de base y de servicios públicos. Los acuerdos de Bretton

128Es necesario distinguir aquí lo que permitieron los treinta gloriosos y aquello que lo hizo posible. No
pensamos que el crecimiento de los salarios representó uno de los factores de prosperidad, sino, a la inversa, que
la prosperidad había creado las condiciones para la obtención de las reivindicaciones salariales sin comprometer
el crecimiento. Aquí hay una divergencia con la escuela de la Regulación que explica los treinta gloriosos,
oponiéndolos a los años 1920, por el crecimiento simultaneo de la productividad del trabajo y de los salarios (R.
Boyer, La théorie de la Régulation: une analyse critique: AGALMA-La Découverte, 1986).
Woods autorizaban las inversiones extranjeras, pero dejaban prácticamente a cada estado el
manejo de su tasa de cambio y la capacidad de restringir temporalmente los movimientos de
capital, cuando se hacía sentir la necesidad de reajustar las paridades (cuadro 18.3). Se
creaban políticas de estabilización de la actividad y de estímulo del crecimiento, así como de
promoción del pleno empleo. La inflación era tolerada y las tasas de interés mantenidas en
niveles poco elevados, asegurando la transferencia de ingresos más favorables a los agentes
inversores, tales como las empresas o a los particulares para la adquisición de sus viviendas.

El enlace entre el curso del cambio técnico, por una parte, y las instituciones y políticas, por la
otra, era tan fuerte que, cuando desaparecieron las condiciones favorables del progreso
técnico y se afirmó la nueva crisis estructural, fracasaron los intentos de continuar las políticas
anteriores. La prosperidad de los treinta gloriosos no estaba fundada en recetas generalizables
a toda situación, a cualquier contexto, al menos sin alteraciones. No se debería sin embargo
despreciar sus enseñanzas.

Este capítulo se limita a recordar tres aspectos fundamentales de los treinta gloriosos: la
gestión de las empresas, el papel del Estado y las modalidades de la internacionalización del
capital.

Uno de los aspectos del retroceso del poder del sector financiero fue la mayor autonomía de
los ejecutivos (directivos, gerentes) con relación a los propietarios. No conocemos estudio
alguno que permita hacer un balance cuantitativo de esta evolución en los años 1960 y 1970.
No obstante, el hecho mismo fue reconocido sin ambigüedades por numerosos analistas, tanto
en Estados Unidos como en Francia. Existe, en particular, en los Estados Unidos un conjunto
considerable de estudios relativos al capitalismo gerencial, es decir un capitalismo donde la
gestión - y el poder atado a ésta - son ejercidos de manera relativamente autónoma por
cuadros asalariados. A la expresión capitalismo gerencial, preferimos capito-cuadrisme, pues
el término cuadro remite a un encuadramiento más amplio que el de los gerentes, y así
caracteriza mejor, en nuestra opinión, las sociedades contemporáneas.

El debate sobre la cuestión del poder en las empresas nos remite a los sobresaltos de la
primera mitad del siglo en cuanto a la transferencia del poder de los propietarios (los
accionistas) hacia los gerentes (ejecutivos)129. La disciplina que el sector financiero impuso a

129 La referencia inevitable es A. Berle, G. Means, The Modern Corporation and Private Property, Londres:
Macmillan, 1932.
las empresas, en el neoliberalismo, es frecuentemente descripta por la expresión inglesa
corporate governance. El primer término significa sociedad (por acciones) y el segundo
control, gobierno, el hecho de imponer las reglas130. Se trata pues del poder dentro de las
sociedades: ¿quién lo ejerce? ¿Con qué objetivos? El sector financiero reivindica, no hace
falta decirlo, el restablecimiento del poder de los propietarios y la sumisión de los gerentes a
los intereses de los accionistas, pero no el ejercicio directo de la gestión por los propietarios.

Diversas variantes del poder gerencial, más o menos tecnocratitas o pluralistas, han sido
presentadas. Algunos, como Kenneth Galbraith, prolongando las teorías de principio del siglo,
vieron en los cuadros, en particular en los ingenieros, dirigentes que habían adquirido una
amplia autonomía con respecto a los accionistas, y cuyos objetivos serían menos la
rentabilidad que el crecimiento y progreso técnico131. La empresa era vista como un lugar de
compromiso entre diversos sectores en ella implicados: propietarios, gerentes, asalariados y
sindicatos, y poderes públicos. François Bloch-Lainé presentaba en estos términos a Francia,
no tanto la que debería ser según sus anhelos, pero tal como era en los años 1960, y abogaba
por un nuevo gobierno de empresa según sus propios términos132. En ella detectaba un
fermento de socialización, una alternativa al colectivismo. Estos autores, como los primeros
defensores de las tesis gerenciales a principios de siglo, veían en los cuadros (ejecutivos)
dirigentes iluminados.

Sean cuales fueren la terminología empleada y las reglas de ese capitalismo133, es necesario
subrayar que no solamente funcionó, sino que lo hizo de manera eficaz, tanto desde el punto
de vista del progreso técnico como desde el crecimiento. ¡Sí, durante los treinta gloriosos, el
poder de los accionistas fue ampliamente atemperado, sin que se detuviera el progreso!

El papel económico del Estado desde la Segunda Guerra mundial forma parte de los temas
más discutidos. No se insistirá aquí sobre las políticas macroeconómicas, ni sobre el
desarrollo de sistemas de protección social. La participación del Estado en la dirección de la

130T. Coutrot, L’entreprise néo-libérale, nouvelle utopie capitaliste? Enquête sur les mode d’organisation du
travail, París: La Découverte, 1998; F. Morin, “Privatisation et dévolution des pouvoirs. Le modèle français du
gouvernement d’entreprise”, Revue Economique, 6 (1996), p. 1253-1268.

131 J. K. Galbraith, The New Industrial State, Londres: Penguin Books, 1969.

132F. Bloch-Lainé, Pour une réforme de l’entreprise, Paris: Editions du Seuil, 1963.

133Se habló en Francia, de economía mixta o de tercera vía.


economía fue mucho más profunda: en todos lados, en Estados Unidos y en los otros países
más avanzados, Europa y Japón.

El Estado desempeñó un papel de primer plano en la investigación y el progreso técnico y,


más generalmente, en el progreso de la industria. Estados Unidos no es la excepción a la
regla: armamento, exploración espacial, electrónica... Los comandos del sector privado
estimularon la actividad de las empresas y las nuevas tecnologías. Europa, Japón, luego países
como Corea, fundaron su desarrollo en una investigación ampliamente financiada por el
Estado y en políticas industriales.

El caso del MITI (Ministry of International Trade and Industry) japonés ha sido
frecuentemente analizado134: antes de la crisis japonesa, fascinaba la fulminante recuperación
del retraso técnico que operó ese país y su capacidad de competir con la economía
estadounidense, y esto tanto más cuanto esta estrategia de desarrollo estaba orientada hacia la
exportación. El MITI fue creado en 1925. Como en el primer New Deal estadounidense
(capítulo 19), el papel del Estado y de los cuadros técnicos y gerentes (frecuentemente
llamados burócratas) fue en él central. Su acción estaba orientada hacia el crecimiento y el
progreso técnico, con un espíritu muy pragmático. Basaba sus cálculos simultáneamente sobre
las grandes firmas privadas y una fuerte intervención estatal. Cuando la crisis lo exigía, había
que proteger a las pequeñas y medianas empresas; pero el mismo organismo actuaba
igualmente a favor de la concentración. El proteccionismo era un elemento crucial. Se
describe a veces la acción del MITI como la conducción de un gigantesco estudio de mercado
mundial, que evoca ciertos aspectos de la planificación a la francesa, pero este estudio se
completaba con gran número de incentivos, e incluso con la obligatoriedad. El desarrollo de
un país como Corea se hizo según procedimientos análogos135.

Un país como Suecia provee otro ejemplo del mayor interés. El gobierno social-demócrata
sueco, apoyándose sobre un sindicato obrero, se encontró confrontado después de la guerra
con la necesidad de asegurar la modernización de la economía. En el centro del dispositivo, se

134 Ver, por ejemplo, C. Sautter, Les dents du géant. Le Japón à la conquête du monde, París: Olivier Orban,
1987.

135Alice Amsden insiste en el papel preponderante de los cuadros técnicos, los ingenieros (Asia’s Next Giant,
Oxford: Oxford University Press, 1989). Su análisis se sitúa pues en la continuidad de los desarrollos
precedentes respecto a la autonomía gerencial.
colocó el modelo Rehn-Meidner de 1951: una política de ingresos fijando la progresión de
salarios pero cuyas miras eran también industriales. A fin de garantizar la unidad del mundo
obrero, estaba garantizada la uniformidad de remuneraciones por un mismo trabajo. En su
determinación, no se tenían en cuenta los resultados desiguales de las empresas: los salarios
estaban fijados a un nivel que aseguraba la rentabilidad de las empresas más avanzadas. En el
sector atrasado no se suponía que los bajos salarios debían paliar las insuficiencias técnicas y
organizativas. El sector retrasado debía pues modernizarse o desaparecer. Las empresas más
competitivas veían simultáneamente garantizada una cierta rentabilidad. Los licenciamientos
eran inevitables, pero las políticas de estímulo a la inversión debían contribuir al
mantenimiento del empleo, y esta vigilancia macroeconómica se acompañaba de ayuda para
la orientación y la formación de los trabajadores que hubiesen perdido su empleo. Esas
políticas se acompañaban con un control de la demanda para evitar una tendencia
inflacionaria136.

Esta política ilustra bien las potencialidades que encierra una vasta alianza entre los cuadros
(burócratas) de los aparatos del Estado, los obreros y los sindicatos, y algunos responsables de
las empresas, ejecutivos y propietarios. Se puede ver allí una superación del keynesianismo.
El sector financiero desconfiaba de tales políticas en los años 1970, antes de retomar el
mando. ¿Qué fuerzas impidieron la renovación y la extensión de tales experiencias? ¿Por qué,
en particular los social-demócratas suecos no pudieron concebir otras políticas que la
moderación salarial?: el sector financiero había, mientras tanto, retomado el control de la
situación.

Abstracción hecha de los fermentos de inestabilidad financiera contemporáneos, el sector


financiero se jacta con o sin razón de estar en el origen del curso actual de la economía
mundial, de la evolución favorable de las técnicas, de la rentabilidad y del crecimiento, por el
papel que tuvo en las reestructuraciones y la concentración. En nuestros términos: no
solamente sería uno de los factores originarios del bloqueo del salario, lo cual es un hecho,
sino también del alza de la productividad del capital que comanda la de la tasa de ganancia.
¡La nueva eficiencia, es él!

136 A. Bergounioux, B. Manin, Le régime social-democrate, Paris: Presses Universitaires de France, 1989; G. M.
Olsen, The Struggle for Economics Democracy in Sweden, Aldershot: Avebury, 1992.
Esta es una cuestión delicada. Aunque toquen la técnica y a la organización, es decir, las
tareas de los ejecutivos, las transformaciones que implica la salida de la crisis de los años
1970 son de tal amplitud que no podrían concretarse independientemente de los agentes que
comandan las grandes reestructuraciones del sistema productivo. En la medida en que el
sector financiero ocupa esta posición central, está en el centro del movimiento. El paralelo
con la salida de crisis de principios de siglo es sorprendente (capítulo 17).

A la pregunta de si el sector financiero puede reivindicar una contribución a las


características favorables de la nueva fase del capitalismo debido al papel que desempeñó en
las reestructuraciones, hay que sustituirla por otra: ¿una alternativa más radical, que afectase
más profundamente la propiedad privada de los medios de producción, permitía prescindir
del sector financiero? En ausencia de tal alternativa, no nos podría sorprender que el sector
financiero haya estado implicado en actividades en las que conservaba el monopolio. Pero la
experiencia de los treinta gloriosos nos enseña que en términos de cambio técnico y de
reestructuración, las cosas hubieran podido ir muy rápido sin que el sector financiero
estuviera en los comandos, pues en esos años es mucho lo que se hizo.

Una de las razones que se dan del fracaso de las políticas keynesianas o de toda política
alternativa es la mundialización. Estamos atrapados en un sistema internacional donde la
libertad de maniobra de cada Estado es reducida. Es un hecho. Es bien conocido que toda
anticipación de variación de las tasas de interés o de las tasas de cambio es seguida por
movimientos de fondos capaces de desestabilizar las cotizaciones de cambio. En los
mercados, las monedas y los créditos se negocian y renegocian constantemente. Para ciertos
agentes, el problema es la previsión anticipada contra los riesgos de cambio o beneficiarse con
condiciones de préstamos más ventajosas; para otros, ganar en estas transacciones. Esos
mecanismos limitan, incluso impiden, las políticas autónomas. ¿Se podría concebir una
mundialización que no fuese la mundialización neoliberal?

Es necesario no confundir las instituciones de Bretón Woods tal como fueron concebidas al
final de la guerra, el uso que se hizo de ellas en el curso de los treinta gloriosos, y el papel
contemporáneo del FMI. Esas instituciones desempeñaron un papel central en la prosperidad
de posguerra y en el desarrollo de Europa y de Japón (recuadro 18.3). No había ninguna
necesidad en el abandono de las paridades monetarias fijas o los límites a la movilidad de
capitales sino la que imponía la restauración de la preeminencia estadounidense. La crisis del
dólar sugería reforzar las instituciones mundiales, que debían haber sido gobernadas por
instancias internacionales más autónomas con relación a esos intereses particulares. Se siguió
la política inversa. Las instituciones del tipo de las que se crearon en Bretton Woods, si fuese
necesario reformadas, no prohibían la movilidad del capital y especialmente la inversión
directa en el extranjero (pensar en la afluencia de capitales americanos en Europa entre el fin
de la Segunda Guerra Mundial y la crisis, especialmente en Francia, a principios de la Quinta
República). El desarrollo de las multinacionales no era incompatible con las políticas
nacionales de desarrollo como lo atestiguaron, por ejemplo, los avances prodigiosos de la
economía japonesa o de la economía coreana.
Capítulo 22
Una lectura keynesiana

Podemos dar del cuadro del capitalismo trazado en este libro, especialmente en los capítulos
de la tercera parte consagrados a la ley del sector financiero, una lectura keynesiana. La
crítica que Keynes hizo del capitalismo no toca todos los aspectos. Lo que desatiende es
enorme (países de la periferia, desigualdades, medio ambiente, largo plazo...) pero pone el
dedo sobre un punto crucial. Esquemáticamente: el capitalismo camina bien salvo que no se
debe dejar a las finanzas privadas el control de los procesos macroeconómicos –nivel general
de actividad y de empleo– a los que se puede agregar la estabilidad financiera. Esas son tareas
públicas centralizadas, de interés general. Esta interpretación tiene mucho sentido y merece
que nos detengamos en ella. Este capítulo no tiene por objeto analizar las herramientas
teóricas propias del análisis keynesiano, sino el de examinar los contornos de la visión muy
general subyacente del capitalismo.

El diagnóstico keynesiano nace de la observación de la situación poco favorable de Inglaterra


en los años 1920, después de la crisis de 1929. A pesar de la violencia de la depresión
mundial, los viejos dogmas tenían la vida dura. A los que estaban prestos a liberarse de ellos,
se les ofrecían entonces múltiples análisis, críticas más o menos radicales del capitalismo que
desembocaban en reformas potencialmente ambiciosas. Pero después de la Segunda Guerra
Mundial, se impuso la teoría keynesiana, hasta constituirse en ortodoxia alternativa, sin
eliminar jamás, sin embargo, a su rival, la teoría neoclásica. Y en este fin del XXº siglo, la
teoría keynesiana retrocedió, pero está aún bien viva.

¿Por qué se impuso esta teoría? ¿Por qué sobrevive frente a la invasión neoliberal? En el
plano económico, hay antes que nada la evidente necesidad de intervenciones centralizadas,
estatales. Pero esta vitalidad encuentra en gran medida su fuente en el contenido político del
keynesianismo.

Contrariamente al mensaje de la teoría dominante, la suma de los intereses individuales no es,


según Keynes, idéntica al interés general137. En particular, los intereses de las finanzas

137 “El mundo no está gobernado desde lo alto de tal manera que los intereses privados y de la sociedad
coincidan siempre. No está administrado aquí debajo de tal manera que coincidan prácticamente. No es una
privadas son fermentos de inestabilidad macroeconómica y de insuficiencia de la demanda
global. La teoría keynesiana subraya la necesidad de un poder económico fuertemente
centralizado, en las manos del Estado y que procure objetivos particulares.

Todas las teorías económicas se enraízan en las profundidades de lo social, pero la teoría
keynesiana tiene esto de particular, que fue la expresión de un compromiso entre diversas
fracciones de las clases dirigentes, y entre esas fracciones y las clases dominadas, en el
contexto de una relación favorable al movimiento obrero. Ella atemperaba la dominación
capitalista, recortando sus manifestaciones más chocantes.

Esta relación con las estructuras sociales es tan fuerte que viene a enturbiar la misma
definición del keynesianismo. La configuración social, donde se inscribió el keynesianismo,
permitió la emergencia de reformas como el desarrollo de sistemas de protección social o el
derecho al trabajo, que sobrepasaban los límites de la teoría de Keynes (sin contradecirla).
Esta ampliación estuvo muy facilitada por el curso favorable de la técnica, que permitió una
evolución más armoniosa de los ingresos (el alza de la tasa de ganancia a despecho del
aumento de la tasa de crecimiento del salario). El keynesianismo devino finalmente, en el uso
corriente de la expresión, la teoría del compromiso de mediados del siglo XXº, en todos sus
aspectos. La etiqueta se agrandó con la botella138.

Este keynesianismo extendido no debe hacer perder de vista el interés y la pertinencia


histórica de su versión original, la de Keynes: una toma de posición explícita concerniente al
capitalismo, una apreciación fundamental sobre el funcionamiento del sistema, cuyo
contenido es siempre actual. Se puede hacer el siguiente resumen139. Los engranajes de la
economía capitalista eran juzgados eficaces en cuanto a la asignación de recursos entre

deducción correcta de los principios de la Economía que el interés personal opera siempre para el interés
público” (J.M. Keynes, “The End of Laissez-faire” (1926), Essays in Persuasión, The Collected Writings of John
Maynard Keynes, Vol. IX, IV.2, p.272-294, Londres: Macmillan, St. Martin’s Press for the Royal Economic
Society, 1972, p. 287-288).

138 Este compromiso ampliado prolongaba muchos aspectos de aquél de principios de siglo (recuadro 16.1). Este
parentesco es un tema central en J. Weinstein, The Corporate Ideal in the Liberal State, 1900-1918, Boston:
Beacon Press, 1968.

139J.M. Keynes, The Means to Prosperity, The Collected Writings of John Maynard Keynes, Vol. XI, VI.1,
p.335-366, Londres: Macmillan, St. Martin’s Press for the Royal Economic Society, 1933; Teoría general del
empleo, interés y el dinero (1936).
diferentes ramas, la determinación de las cantidades producidas y la fijación de los precios;
aunque la cuestión del cambio técnico no haya sido jamás un gran tema keynesiano, se puede
agregar que Keynes no tenía ningún problema para aceptar la capacidad del capitalismo de
impulsar el progreso técnico. Había, sin embargo, algo que no iba en ese sistema, tal como
funcionaba hasta ese momento: nada garantizaba que las capacidades de producción y la
fuerza de trabajo fuesen utilizadas en los niveles adecuados. En un lenguaje más próximo al
de Keynes, nada aseguraba que el nivel de la demanda global fuese adecuado. Se trataba sobre
todo de una insuficiencia de la demanda, aunque igualmente podía ser excesiva. Así en el
razonamiento de Keynes hizo irrupción la necesidad de la intervención estatal. No había que
abandonar la creación de moneda, el crédito, a la iniciativa privada; como mínimo, había que
encuadrar estas actividades. Si el sistema de crédito no aseguraba más su función de
prestamista, el Estado debía proveer el crédito - era su función de prestamista de última
instancia. Cuando era necesario, si la oferta potencial de créditos no encontraba tomadores, no
se debía temer en recurrir a la capacidad de gasto del Estado, viniendo a reforzar la demanda
global con su déficit presupuestario- se puede así proponer la fórmula simétrica de la
precedente de un Estado tomador en ultima instancia: prestamista en última instancia por su
banco central, tomador en última instancia por su presupuesto. El Estado financia y gasta.

Keynes no ataca globalmente al sector financiero, sino a las políticas conservadoras y a los
rentistas. Hacía la diferencia entre el financista, a sus ojos un personaje activo, con buen
olfato para las oportunidades de inversión, y los rentistas, a los que describía como inversores
sin función, una clase de parásitos, que vivía del interés. Él propugnó su eutanasia. Por otra
parte estigmatizó a los mercados financieros, a la bolsa, como temibles fermentos de
inestabilidad140.

El compromiso keynesiano original, en gran medida confinado en las clases dirigentes, se


debía para muchos a las condiciones de la depresión de los años 1930. Las relaciones entre
Keynes y el presidente estadounidense, Roosevelt, enfrentado con la crisis, ilustran bien el
punto de vista de Keynes. Según él, el New Deal se obstinaba en reformas, que Keynes no

140 Keynes había sugerido tasar las operaciones bursátiles, prefigurando así la Tasa Tobin, aunque no tuvo
específicamente en la cabeza las transacciones internacionales (J.M. Keynes, Teoría general del empleo, interés
y el dinero (1936), p. XXX). Esta inestabilidad del mercado financiero se prolonga en aquélla, llamada
estructural, de las instituciones financieras (H. Minsky, Stabilizing an Unstable Economy, New Haven: Yale
University Press, 1986).
rechazaba necesariamente, pero que, según él, no estaban al orden del día en la urgencia de la
crisis. El dispositivo tendiente a atenuar los rigores de la competencia a sus ojos estaba fuera
de lugar. En cuanto al aumento del poder de compra de los asalariados, no se oponía, y éste
encontraba sin duda su lugar en el seno de su filosofía social, pero la política que él defendía
era otra: una combinación de política monetaria y de política de gastos públicos, orientada a
fijar la inversión al nivel requerido por el pleno empleo. Estas políticas estaban justificadas
por la crisis, pero se suponía que tenían un alcance general. En todas las circunstancias, el
Estado debía controlar el curso de la economía, aunque no substituir a las empresas y a los
inversores en sus elecciones individuales, pero sí regular la demanda global.

En Estados Unidos, esta lección no fue aprendida sino durante la Segunda Guerra Mundial,
cuando las necesidades de la economía de guerra comprometieron al Estado en la gestión de
la economía mucho más allá de las prescripciones keynesianas. Al fin de las hostilidades, los
medios de negocios y del sector financiero se levantaron en masa contra una eventual
prolongación de esta injerencia del Estado. Las políticas keynesianas de control
macroeconómico se impusieron entonces como una posición de compromiso, no sin
frustraciones sin embargo, tanto de parte de los defensores del mercado, como de los (que se
llamaban en aquella época los planificadores) que deseaban continuar y extender las
experiencias del New Deal y de la economía de guerra.

El marco keynesiano se prolongó en la implementación de instituciones internacionales.


Keynes, sacudido por el derrumbe del comercio internacional y por el desorden monetario
durante la depresión, comprendió la necesidad de grandes instituciones financieras
internacionales. Él comprendió la necesidad de organismos capaces de vigilar los mecanismos
monetarios mundiales, acompañando así a los bancos centrales de los Estados. La idea
fundamental era la misma que a escala de cada país. El capitalismo no se regula de manera
autónoma por el juego de los mercados, al menos en cuanto a las grandes masas de la
demanda; así como la demanda es susceptible de derrumbarse en una economía nacional si no
está regulada, el comercio internacional puede contraerse súbitamente, como en el curso de la
depresión de los años 1930. Una institución mundial de crédito debía encuadrar los
mecanismos monetarios internacionales. La capacidad de cada país de regular la actividad
general de su economía y de su empleo debía ser preservada en el seno de las instituciones, lo
que implicaba eventuales restricciones a los movimientos de capitales. No se podía dejar al
sector financiero esta regulación. La negociación con los estadounidenses fue difícil,
especialmente por la oposición de los grandes bancos de Nueva York, y el plan adoptado en
Bretton Woods quedó atrás con relación al proyecto inicial de Keynes (capítulo 18, recuadro
18.3).

El pensamiento de Keynes estaba, en una situación histórica determinada, y teniendo en


cuenta su contenido social y político, remarcablemente adaptado a los problemas de su
tiempo. Ya era mucho, y se puede ver en el análisis que hemos brindado de las crisis del fin
del siglo XXº –tanto la crisis estructural como las crisis financieras– una demostración
suplementaria de la justeza del diagnóstico keynesiano y de su alcance: ¡no se debe
abandonar a los intereses privados, es decir, al sector financiero, el control de la situación
macroeconómica y de las instituciones financieras!

Que la crisis estructural de fines del XX siglo no tuvo las mismas causas que la crisis de 1929
fue igualmente un tema importante de este libro. La crisis comenzada en los años 1970 no
contenía la virtualidad de derrumbe de los años 1930. Pero el juicio de Keynes en cuanto a la
necesidad de la intervención centralizada, nacional o internacional, permanece válida en
nuestros días, tanto más cuanto la salida a la crisis actual se asemeja al período que precedió a
la crisis de 1929 y debe pues ser percibida como preñada de importantes amenazas (capítulo
19).

Esta lectura keynesiana de la historia del capitalismo hasta sus problemas contemporáneos
está plena de sentido. Se lamentará que las condiciones políticas de las últimas décadas no
hayan permitido impedir la ofensiva neoliberal y poner en marcha políticas alternativas –una
distinta gestión de la crisis– en el contexto de otras alianzas sociales. Sin embargo, las
lecciones de Keynes y de decenios de políticas macroeconómicas no han sido olvidadas o
descartadas totalmente. El sector financiero no ha pura y simplemente destruido los cuadros
de la política macroeconómica. La política monetaria es por excelencia la herramienta capaz
de garantizar la estabilidad de precios: una de las armas de la lucha contra la inflación. El
sector financiero la tomó bajo control. Separó los bancos centrales de los gobiernos a fin de
despojarlos de las presiones sociopolíticas del viejo consenso, y supo hacer prevalecer sus
objetivos. Estos están inscriptos en los estatutos de estas instituciones. La definición de las
funciones del Banco Central Europeo lo testimonia: es primero y ante todo garante de la
estabilidad de los precios, una disciplina simultáneamente reforzada y complicada por el
juego de los mercados monetarios y financieros. El reino del sector financiero integra pues
una parte de las lecciones del keynesianismo, aunque desviadas de sus objetivos originales y
puestas al servicio de intereses particulares. El alza de las tasas de interés de los años 1980 lo
muestra bien. Ciertamente, la política monetaria puede ser eficaz en la lucha contra la
inflación y Keynes no lo habría negado. Pero Keynes quería eliminar de muerte lenta a los
prestamistas por la baja de las tasas de interés, no reforzar sus privilegios. Su visión estaba en
las antípodas de las que se aplicaron en los años 1980, en los que vimos resurgir las teorías y
políticas llamadas de la oferta, el exacto opuesto de la teoría keynesiana. Las altas tasas de
interés debían ser favorables al ahorro, por consiguiente en la lógica de la economía de la
oferta a la inversión, y contribuir a la eliminación de los rezagados –tales fueron las cantinelas
de los años reaganistas– un credo antikeynesiano.

Los riesgos propios a la inestabilidad de las instituciones financieras son igualmente


percibidos por el sector financiero contemporáneo, como lo han sido siempre. Este desvelo
estaba en el corazón del sistema monetario del XIXº siglo, de crisis en crisis, se puede decir;
es todavía una preocupación del sector financiero privado y las instituciones internacionales,
tales como el Fondo Monetario Internacional, el Banco Mundial o el Banco de Regulaciones
Internacionales. Pero no es evidente que se hayan logrado muchos progresos en este dominio.
Los riesgos están identificados, pero las crisis aparecen como lo prueba la serie de diversas
crisis monetarias y financieras.

Las crisis monetarias y financieras internacionales de los años 1980 y 1990 –las de la deuda
de países de la periferia, las de México, de Japón o de Corea, o las crisis de las instituciones
monetarias y financieras de los principales países desarrollados (capítulo 11)– volvieron a dar
al keynesianismo contemporáneo cierto vigor político. Las instituciones monetarias
internacionales heredadas de Bretton Woods, aun desviadas al servicio del orden neoliberal,
albergan todavía una potente corriente keynesiana, un keynesianismo político, muy crítico del
neoliberalismo, que procura la reafirmación de la primacía de esas instituciones,
direccionadas hacia otros objetivos, los del keynesianismo (recuadro 22.1). Sucede lo mismo
con ciertos organismos de la ONU.

Haciendo abstracción de la violencia de las críticas, su contenido se hace eco directamente del
proyecto inicial de Bretton Woods y del espíritu general de keynesianismo: los mercados
monetarios y financieros son potencialmente peligrosos y poderosas instituciones mundiales
deben garantizar la buena marcha de la economía mundial. Ese programa definió, de manera
quizás idealista pero sin duda premonitoria, las grandes líneas del post neoliberalismo
(recuadro 22.2).
22.1 – Palabras de un keynesiano: Joseph Stiglitz

Joseph Stiglitz jefe de fila de los nuevos keynesianos (profesor en Stanford) fue presidente del
Consejo de Consultores Económicos del presidente de los Estados Unidos de 1993 a 1997, y
principal economista y vice-presidente del Banco Mundial, desde 1997 hasta el 2000.
En un reciente artículo141, opone muy claramente en el plano académico dos escuelas de
pensamiento, la escuela neoclásica y la escuela keynesiana en la que se reivindica; éstas
conducen, o sirven para justificar dos tipos de políticas radicalmente diferentes, se trate de la
gestión de crisis monetarias y financieras de los años 1990 o de la marcha hacia el capitalismo
de los viejos países socialistas. Pero esas diferentes teorías no están, a sus ojos,
desencarnadas: se puede fácilmente identificar detrás de la primera las acciones del FMI, la
mano del Departamento del Tesoro estadounidense, y en último análisis, los “intereses
financieros norteamericanos” y del “mundo industrial avanzado”; frente a esos intereses de
garantes, cuyo centro es estadounidense, se encuentran “las poblaciones de los países
afectados”. Él denuncia los procedimientos no democráticos del FMI y llama a salir a la calle
(a prolongar la lucha de los manifestantes de Seattle).
El análisis que hace Stiglitz de la crisis del Sudeste Asiático no tiene nada que envidiar a las
críticas de extrema izquierda más virulentas. En cuanto a la liberalización de los capitales y su
aflujo:
A principios de 1990, los países de Asia del Sureste habían liberalizado sus mercados
financieros y de capitales- no porque tuvieran necesidad de atraer más fondos (las tasas de
ahorro eran ya del 30% y más), sino bajo las presiones internacionales, comprendidas
algunas provenientes del Departamento del Tesoro.
En cuanto a las políticas impuestas después de la crisis:
De manera más importante: ¿es que Estados Unidos –y el FMI- suscitaron esas políticas
porque nosotros, o ellos, creían que ayudarían al Asia del Sureste?, ¿o porque pensamos que
ellas aprovecharían a los intereses financieros en Estados Unidos y al mundo industrial
avanzado? Y, si pensamos que nuestros políticos debían ayudar al Asia del Sureste, ¿dónde
está la prueba? En tanto que participante de esos debates, yo debía ver esas pruebas. Y no
había ninguna.

¿Se debe procesar a Keynes por su reformismo? Había indiscutiblemente algo relevante en el
punto de vista keynesiano, que permanece al orden del día. Fue la obra de ese gran
diplomático y economista que fue Keynes. Una fracción de las clases dirigentes se encontró
frustrada, limitada en sus prerrogativas. Pero todo lo que pudo ser salvado del capitalismo lo
fue, aunque lo que cambió estaba lejos de ser menospreciable. Las concesiones pedidas eran

141 Los extractos de este recuadro provienen de un artículo del 17 de abril de 2000, difundido por Internet (J.E.
Stiglitz, What I Learned at the World Economic Crisis. The Insider. The New Republic Online, 17- 04-2000,
http:/thenewrepublic.com/041700/stiglitz041700.html,2000).
considerables, pero quizás las más restringidas que se pudieron concebir frente a las
contradicciones donde el capitalismo se había empantanado bajo la conducción del sector
financiero, frente al aumento de las luchas populares. La obra de Keynes es ciertamente la de
un reformista: un horizonte genialmente abierto, pero todavía socialmente limitado - sin
embargo, la única alternativa a una vía más radical de la que sabemos después de décadas que
salió mal en todas partes.

22.2 – La conducción de los negocios del mundo


El informe del PNUD
El informe del Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo de 1999 contiene un
capítulo titulado Un nuevo gobierno mundial al servicio de la humanidad y de la equidad, y
lanza este llamado:
Recuperemos un poco de ese sobresaliente espíritu visionario y las preocupaciones humanas
de la inmediata posguerra, luego de la creación de las Naciones Unidas y de las instituciones
de Bretton Woods. En esa época, el objetivo era el pleno empleo....142
Sigue un elogio lleno de emoción del proyecto de Keynes luego de las negociaciones de
Bretton Woods, y del funcionamiento de esas instituciones después de la guerra. La apuesta
actual es la de “armar la arquitectura mundial del siglo XXIº” y sustituir la hegemonía
estadounidense (poder exclusivo que el informe llama como una broma amarga el G1) por el
control de la ONU. La idea es democratizar las instituciones mundiales y ponerlas al servicio
del desarrollo y de la equidad.

142 PNUD, Programa de la Naciones Unidas para el Desarrollo, Informe mundial sobre el desarrollo humano,
Bruselas: De Boeck, 1999, p.98.
Capítulo 23
La dinámica del capital y más allá

Hay varias maneras de apreciar el funcionamiento del capitalismo y sus transformaciones


históricas. La lectura keynesiana del capítulo precedente hizo hincapié sobre algunas de sus
disfunciones específicas: la ausencia de mecanismos capaces de asegurar espontáneamente el
pleno empleo y la inestabilidad financiera. Según esta perspectiva, estas deficiencias son
remediables; el sistema puede ser reformado. Lo que costará un compromiso colectivo para
asegurar el pleno empleo y controlar las finanzas privadas, y es al Estado al que corresponden
estas funciones. Por lo demás, el modo de producción capitalista es eficiente, y bastará con
garantizar en él más justicia social, con borrar la hegemonía mundial de uno u otro en
beneficio de un derecho económico planetario, para que tome las dimensiones de un sistema
aceptable, quizá el menos malo.

El análisis que hemos realizado tiende a probar que ese diagnóstico pone efectivamente el
dedo sobre uno de los problemas centrales del capitalismo, pero revela igualmente su alcance
limitado. El capitalismo está cruzado por un conjunto de tendencias históricas que
desembocan en crisis largas y profundas, en crisis estructurales. Las políticas
macroeconómicas no son suficientes para prevenirlas y remediarlas. Instituciones y políticas,
eficaces en ciertas situaciones, no lo son ya en otras. Se hacen necesarias transformaciones
más profundas del sistema. El desempleo, del que Keynes quería desembarazar al capitalismo,
no es solamente el síntoma de una economía en la que la utilización del potencial productivo
y la acumulación están mal controladas. Es también un efecto de las tendencias históricas
inmanentes en el capitalismo y uno de sus mecanismos reguladores. ¿Se puede y se quiere
borrarlo en todos los casos? Detrás de estos procesos –tendencias, crisis y políticas- continúa
un movimiento histórico, la marcha hacia delante de las sociedades humanas, mediante
configuraciones sin cesar renovadas donde lo que está en juego son los poderes, la riqueza de
las clases privilegiadas, la dominación y la explotación. Es en ese cuadro que hay que
comprender la hegemonía del sector financiero en el neoliberalismo.

El sueño keynesiano de un capitalismo civilizado pareció casi tomar cuerpo en ciertos países
en el curso de los años 1960. Los economistas se apresuraron a celebrar el fin de las crisis, del
desempleo y de la pobreza. Pero la euforia fue de corta duración cuando la economía entró en
crisis en los años 1970. Si ese optimismo era injustificado, la actitud simétrica, que predecía
el próximo fin del capitalismo, aparece retrospectivamente no menos errónea. El capitalismo
no se hunde en crisis cada vez más profundas y duraderas: entra en crisis, se transforma, y se
repone. De cierta manera -que estamos en derecho de juzgar severamente- sale de las crisis,
resuelve sus problemas antes de que otros aparezcan. Las mutaciones requeridas no dependen
de comportamientos individuales sino de prácticas colectivas cuyas consecuencias políticas
son enormes. Este tipo de funcionamiento está profundamente anclado en la naturaleza misma
del modo de producción.

Este libro ha dado varios ejemplos de tales tensiones. Están en juego: los ritmos y las formas
del cambio técnico, sus consecuencias sobre la tasa de ganancias y el crecimiento de los
salarios (segunda parte), las luchas por el reparto de los frutos de la explotación por medio del
laberinto de instituciones y mecanismos financieros, las amenazas a la estabilidad del sistema
(tercera parte). El buen funcionamiento del capitalismo implicaría evoluciones armoniosas y
regulares en materia de progreso técnico (lo que debe incluir el capital y el trabajo), del
salario, del crecimiento de la producción y de la fuerza de trabajo, así como ajustes del marco
institucional encargado del control de las fluctuaciones del nivel general de actividad. Esas
evoluciones son, en realidad, ampliamente autónomas, y ponen en juego intereses divergentes.
Los desequilibrios consiguientes, se revelan brutalmente, cuando están ya bien afirmados. Se
regulan finalmente, pero mediante crisis violentas que crean las condiciones para los ajustes –
objetiva y subjetivamente (que develan la realidad y suprimen las reticencias). El esquema es
siempre el mismo:

Tensiones → Crisis → Transformaciones → Salida de crisis

A un nivel muy elevado de generalización, este curso del capitalismo, estas reacciones a
posteriori, no evitando las crisis y resultando de ellas, dan cuenta de las crisis estructurales y
del desempleo, así como de la capacidad del capitalismo para renovarse.

Paradójicamente, la tasa de ganancia es una de las variable menos medidas por la Economía
dominante, cuando la apreciación de la rentabilidad y su maximización son el centro mismo
de la gestión privada. Incluso si las bajas de la tasa de ganancia estuvieran identificadas, sería
necesario que el sistema se metamorfoseara para invertir esas evoluciones desfavorables. Por
otra parte, los intereses individuales de las empresas no tienen razón alguna para suscitar el
ritmo y las formas del cambio tecnológico necesario para mantener el equilibrio; por otra
parte, las instituciones que podrían promover las políticas - industriales, de investigación y de
formación- requeridas no existen o tienen poco poder. De manera aún más fundamental, las
condiciones del progreso no son puramente técnicas o institucionales sino que tocan a las
formas de propiedad y a la naturaleza misma del capitalismo.

La manera en la que está colectivamente regulada la disponibilidad de la fuerza de trabajo es


muy reveladora de esta dinámica a posteriori. Periódicamente, la acumulación del capital
tiende a chocar con los límites de la población disponible. En esas circunstancias, las luchas
tienen muchas oportunidades de desembocar en alzas del poder de compra. En otros
momentos, la crisis aumenta el ejército industrial de reserva, reforzando las condiciones de
disciplina salarial. La inmigración o el trabajo femenino pueden ser favorecidos; en otras
circunstancias, la inmigración aparece pletórica y es objeto de restricciones, y las mujeres son
estimuladas a volver a los hogares. Así el capitalismo regula su marcha hacia delante y
administra sus problemas.

Todos los cambios que se producen como reacción a los desequilibrios y crisis y que permiten
la perpetuación del sistema, no tienen sin embargo el mismo alcance. Puede tratarse, por
ejemplo, de la creación de un banco central o de instituciones internacionales, de la
modificación de la legislación sobre sociedades, de la regulación o la desregulación de ciertas
actividades financieras, etc. Todas esas reformas son importantes. Son impuestas por las
necesidades técnicas, en el sentido amplio del término, dictadas por la naturaleza de los
problemas que surgen. Pero esta lectura de la dinámica del capital sigue siendo analíticamente
limitada. Existe otro nivel de interpretación, más ambicioso, subyacente ala conjunto de la
demostración de este libro, y que es tiempo de explicitar.

Se desemboca naturalmente en una interpretación marxista de la historia, y a ciertos


principios fundamentales del marxismo sobre los que volveremos ahora, con el proyecto de
prolongar las aplicaciones. Queremos primero hablar de la dialéctica de fuerzas productivas y
de las relaciones de producción. Esta dialéctica comanda, al menos en el capitalismo, una
socialización gradual de la producción a pesar de la aún amplia autonomía de los agentes
privados. La lucha de clase es su fuerza motriz. En el centro de estas interacciones se
encuentra el Estado, encarnación del poder de clase, y por ello inseparable de la naturaleza de
clase de la sociedad. Antes que recordar los grandes lineamientos de este cuadro analítico
intentaremos ilustrar su valor explicativo.

El carácter central de las relaciones de producción capitalista es la propiedad privada de los


medios de producción. Las fábricas, máquinas, materias primas, pertenecen a una minoría de
individuos que de allí extraen sus ingresos. Esta propiedad es una cosa compleja, con
múltiples facetas, que puede revestir diferentes formas y evolucionar. Incluye el derecho de
disponer de los bienes en cuestión, de venderlos, pero también de utilizarlos, lo que implica
poseer cierto dominio de los mismos. Esta relación de propiedad reviste una forma
relativamente fácil de concebir en la propiedad individual de la pequeña empresa: un
propietario posee medios de producción, emplea trabajadores, controla la producción y la
venta de productos o la prestación de servicios, y cobra los beneficios. En un estadio más
avanzado su comprensión es más delicada.

Las últimas décadas del siglo XIXº presenciaron una profunda metamorfosis de esta relación
de producción. La propiedad del capital tendió a separarse de las tareas que se le asociaban, es
decir de la gestión: propiedad en sentido estricto de un lado, gestión del otro. A la persona de
del capitalista activo, propietario y administrador de los medios de producción la sustituyó por
una parte el sector financiero, encarnación de la propiedad y, por otra, los que asumen las
funciones del capitalista activo, los ejecutivos (cuadros) y empleados, los funcionarios del
capital, según la expresión de Marx. Una figura única se escindió así en dos: la noción de
capitalista no tenía ya la misma significación directa, personal, que antes. Esta mutación
adaptaba la propiedad capitalista al progreso de las fuerzas productivas y promovía su marcha
hacia adelante.

Correlativamente, la relación del productor directo, el obrero, con su trabajo padecía


igualmente una modificación importante. La nueva organización del taller limitaba aún más la
autonomía del obrero en la producción, y simultáneamente banalizaba su trabajo, privándolo
cada vez más de su única propiedad en el trabajo: su saber hacer, sus conocimientos. Esta
desposesión era tan vieja como la mecanización, pero la organización taylorista la llevó a un
grado inigualable desarrollando una categoría particular de jefes y empleados, los ingenieros y
técnicos de la oficina de métodos, encargados de implementar y velar por la organización
científica del trabajo. El trabajador productivo se volvía cada vez más un apéndice de la
máquina; sus tareas eran concebidas cada vez más exteriormente a su persona, privándolo casi
de cualquier iniciativa.

Esta transformación de las relaciones de producción tuvo pues dos caras, según sus dos polos:
capital y trabajo. La posesión del capital había logrado autonomía frente a la gestión, y la
gestión había sido delegada a agentes asalariados particulares; la naturaleza del trabajo
productivo estaba profundamente alterada. Era siempre el capitalismo, pero reconfigurado.

La crisis de fin del siglo XIXº creó las condiciones para esta doble transformación. La salida
de esta crisis está indisolublemente ligada a la emergencia de estas relaciones de producción.
Los progresos de gestión, en el sentido amplio del término, que se lograron en esta ocasión,
produjeron un incremento en la eficiencia, y permitieron invertir el curso de las tendencias
que gobernaban la baja de la tasa de ganancia. Las contradicciones internas del modelo de
producción capitalista habían dado nacimiento a una configuración inédita de las relaciones
de producción, renovando su dinámica, al menos transitoriamente.

La crisis de 1929 y la Segunda Guerra Mundial no hicieron sino estimular esta evolución.
Pero impusieron, con violencia una vez más, una invasión suplementaria de los poderes de los
propietarios. Mientras el sector financiero había, hasta ese momento, preservado celosamente
el control que ejercía sobre los mecanismos monetarios y financieros, debió conceder la
transferencia de una parte de sus prerrogativas al Estado, es decir, a funcionarios investidos
con esa misión; debió aceptar ciertas limitaciones a su libertad para desplazar el capital a
través de las fronteras nacionales.

¿Por qué reviste tanta importancia esta cuestión? La creación de moneda mediante el crédito,
el privilegio bancario, no implica la acumulación previa de capitales. Abre pues una brecha en
el monopolio de los adelantos de los que gozan los poseedores de capitales. Para los
capitalistas, ese riesgo se manifiesta de manera muy evidente cuando esta creación desemboca
en el alza de precios, depreciando los activos monetarios, desplazando los ingresos y
patrimonios de los prestamistas capitalistas hacia las empresas. Si la propiedad de los medios
de producción no está directamente en juego en estos procesos, se trata directamente de la
preservación del capital, especialmente del capital prestado.

Estas limitaciones de los poderes de los propietarios capitalistas modificaron notablemente el


funcionamiento del sistema. En el keynesianismo que siguió a la Segunda Guerra Mundial, la
preservación del patrimonio capitalista no era ya una finalidad única y absoluta. Había
asimismo que contar con otros objetivos, relativos a la actividad general de la economía, el
empleo, el salario y la protección social. Era una nueva intrusión, no formalmente en la
propiedad del capital, sino en sus expresiones colectivas. Las reglas del juego que tiende a
imponer la clase capitalista en su conjunto a fin de preservar sus activos y la puesta en valor
de éstos, debían también acomodarse a otras exigencias. En ese plano, como en el de la
gestión de las empresas, ya no era completamente el mismo capitalismo. Se había recuperado
luego de la crisis de fines del siglo XIXº y la crisis de 1929, pero al precio de importantes
transformaciones.

Aparte de la noción misma de relaciones de producción, en el centro del análisis que Marx dio
sobre el funcionamiento de las sociedades de clase, se encuentra la relación entre las
relaciones producción y las clases. A una configuración de las relaciones de producción
corresponde una estructura de clase particular. Sucede así de un modo de producción al otro:
señores y siervos, maestros y aprendices, en el feudalismo, capitalistas y proletarios en el
capitalismo. Pero esto es igualmente cierto en el interior del capitalismo. Las mutaciones de
las relaciones de producción se materializan en transformaciones significativas de la
estructura social del capitalismo.

No se debe confinar este análisis a la problemática del Manifiesto del Partido Comunista. Allí
se formulaban los principios de una simplificación de la estructura de clase, expresados en la
confrontación entre capitalistas y proletarios, así como en un antagonismo creciente –una
evolución catastrófica del capitalismo. En esta óptica, la vía revolucionaria aparecía no
solamente como la única posible sino también como una necesidad histórica. Otros análisis de
Marx sugieren interpretaciones más complejas, aquéllos que hacen desempeñar un papel
importante a las nuevas clases.

A partir del fin del siglo XIXº, el principal cambio fue la emergencia de las clases de
ejecutivos y empleados143.: la revolución de la gestión promovió el desarrollo de esos grupos,
ni capitalistas ni proletarios. En tanto asalariados de los capitalistas, su posición es la de
explotados; en tanto que ejecutores de las funciones capitalistas, son de alguna manera, sus
sustitutos. Ocupan un lugar particular en las relaciones de producción, lo cual implica
interpretar su posición social en términos de clase.

Si el cumplimiento de las funciones capitalistas parece reunir a ejecutivos (cuadros) y


empleados, es imposible ver en la división de las tareas entre los dos sub-grupos una simple
división técnica. Esta división esta estructurada por un principio jerárquico, concentrando las
tareas de iniciativa y de dirección por un lado, y de ejecución por el otro. La posición de los
ejecutivos, agentes de concepción, de organización y de autoridad, no es la misma que la de
los empleados, agentes de ejecución. Se toca aquí a una nueva contradicción de clase, cuyas
prácticas y luchas tienden cotidianamente a definir las líneas de división.

La continuación de esta evolución –la generalización de la dominación colectiva directa de los


ejecutivos sobre el funcionamiento de las empresas- contribuye a disminuir las diferencias
entre empleados y trabajadores productivos. Estas dos fracciones, aunque guardando la marca
de sus relaciones distintas con el capital, se funden progresivamente en una misma clase

143 Las nuevas clases medias, por oposición a las antiguas, pequeños agricultores, artesanos, comerciantes.
dominada, reuniendo empleados y obreros en el seno de lo que se puede llamar los
dirigidos144.

La transformación fue triple. Los capitalistas transfirieron a los ejecutivos y empleados


algunas de las funciones que ellos asumían en tanto capitalistas activos; la división de tareas
entre ejecutivos y empleados adoptó un carácter de clase; la condición de dominados tiende a
uniformarse de más en más.

Este aumento en número e importancia de los ejecutivos y empleados tuvo su paralelo en el


sector público. El proceso de socialización rebasa evidentemente las fronteras de la empresa,
cualquiera sea su dimensión. Si bien la relación de estos asalariados de la administración con
las relaciones de producción capitalista es menos directa, son parte interesadas en la
reproducción145 económica y social. Con algunos matices que reflejan sus prácticas, sus
modos de vida y su concepción del mundo son similares; pertenecen en muy gran medida al
mismo universo social; debemos ver fracciones distintas de las mismas clases.

Otra tesis fundamental de Marx es que la lucha de clases es el motor de la historia, según su
expresión consagrada. Más allá de las limitaciones propias de la perspectiva del Manifiesto,
no estaría de más repetir: esta lucha es siempre impulsora del cambio social.

Muy esquemáticamente, el análisis de estas luchas pone en juego dos tipos de oposición: la
confrontación entre las clases dominantes y las clases dominadas, y las divisiones internas de
las clases dominantes. Las luchas entre dominadores y dominados intervienen siempre de
manera subyacente, como fuerzas motrices principales, como puentes de las transformaciones.
Las divisiones de las clases dominantes se apoyan en estas luchas fundamentales, en tanto
permanezcan dentro de ciertos límites. Estas contradicciones internas de las clases dirigentes
inducen a la periodización del capitalismo, según la sucesión de las fracciones que ejerzan el
poder más directamente, y los compromisos que éstas deban realizar. Una fracción domina en
cada etapa; en diversos grados se realizan alianzas con las otras clases o fracciones de clases.
Desde este punto de vista, los principios generales de la dinámica de la historia no han
cambiado nada desde el siglo XIXº. Aunque para percibir su contenido se necesita reconocer

144 Algunos prefieren decir nueva clase obrera, o conservar el término proletariado.

145 Según la terminología de Alain Bihr (Entre Bourgeoisie et proletariat. L’encadrement capitaliste, Paris:
L’Harmattan, 1989).
la continuación de la evolución de las relaciones de producción en el capitalismo, y la
renovación de las estructuras de clase que son su eco.

Podemos retomar, mediante esta lectura, las tres principales etapas que atravesó el capitalismo
estadounidense desde hace más de un siglo.

A fines del siglo XIXº, la clase capitalista estaba atravesada por diversos agrupamientos:
grandes y pequeños, agricultores e industriales... La transformación de las relaciones de
producción a la vuelta del siglo vino a modelar este material social de una manera muy
particular, haciendo surgir de un lado el sector financiero y de otro los capitalistas
industriales, y progresivamente los ejecutivos y empleados. Este período fue el de la
afirmación del sector financiero moderno, secundado por los gerentes de las grandes firmas,
los ejecutivos muy elevados que mantenían una gran proximidad con los propietarios. Esta
fue la primera hegemonía del capital financiero.

La venida al mundo de esta configuración social fue ocasión de intensas luchas de clase
(recuadro 16.1). El sector financiero y las grandes firmas, que estaban ligadas a éste, estaban
confrontados con el sector tradicional, a sus patrones, por una parte, y con el mundo obrero en
movimiento, por otra. Cada una de las fracciones de las clases dominantes se esforzó por
utilizar en su beneficio las luchas populares, siempre tratando de hacerles frente. Por su lado,
los ejecutivos y empleados hacían su trabajo de organizadores en las empresas. Si su papel
político no se afirmó de manera autónoma, desempeñaron un papel clave en la formación del
compromiso que se estableció entonces, y que favoreció su emergencia histórica. Tal
compromiso garantizó algunas protecciones al sector tradicional y algunas ventajas para la
clase obrera, y abrió la vía al sector financiero y a la nueva gran firma que podemos calificar
como gerencial –que llamamos cadriste (cuadrista).

La crisis de 1929 puso algunos límites al poder del sector financiero, restringiendo su margen
de maniobras. Detrás del New Deal y de la Segunda Guerra Mundial se debe ver una
avanzada considerable de los ejecutivos, en el sentido que sus experiencias implementaron
procesos muy avanzados de organización social centralizada, sostenidas por una capa de
funcionarios del sector público. Pero los aspectos más ambiciosos de las reformas del New
Deal fueron efímeros.

Frente a la amenaza soviética, la Segunda Guerra Mundial fue, como lo había sido la Primera
en otras circunstancias, una herramienta formidable en manos de las clases dirigentes,
prolongándose hasta los años 1950, para extirpar los fermentos revolucionarios. La
implementación del costado reformista de esta estrategia de las clases dominantes estuvo muy
facilitada por la evolución favorable de la técnica, que autorizaba un aumento en el poder de
compra. Este movimiento fue reforzado igualmente por la progresión de las nuevas clases
medias portadoras de la ampliación de las bases sociales del compromiso. Así, la violencia de
la depresión de los años 1930 y el establecimiento de los países socialistas no condujeron a un
desbordamiento revolucionario.

Ya hemos hablado mucho de este compromiso keynesiano de posguerra. Explicar la relación


con las clases y con las luchas no hace sino subrayar su profundo significado.

El tercer período fue el de la reconquista de la hegemonía del sector financiero, es decir de los
capitalistas, en el mundo donde propiedad y la gestión están ya separados. Esta reconquista se
operó sobre el telón de fondo de la debilidad del movimiento obrero. Los golpes de Margaret
Thatcher y de Ronald Reagan vencieron la resistencia de los asalariados. El sector financiero
que había preparado su regreso al poder por medio de un trabajo paciente y en profundidad,
especialmente en el plano internacional, se apoyó sobre la crisis iniciada en los años 1970
para reafirmar su hegemonía. La alianza entre los funcionarios del sector público y privado, y
las clases dominadas no llegó a soldarse frente a esta ofensiva. El neoliberalismo es el fruto de
una victoria correspondiente al regreso en posición dominante, de una fracción de las clases
dirigentes. Las políticas, sus consecuencias en materia de empleo, de crisis y de salida de
crisis, traducen intereses de clase, sea directos y simples, sea en el seno de configuraciones
sociales más elaboradas, pero que remiten siempre a la estructura de clase.

Esta lectura marxista de la historia confiere al Estado una posición muy particular146. No
existe autonomía de la relación estatal: “El poder del Estado no planea en el aire”, según la
fórmula de Marx147. Desde muchos puntos de vista, este libro subraya la importancia de una
más justa valoración de la naturaleza del Estado y de su relación con las clases. En esta
materia es necesario distinguir cuidadosamente entre las declaraciones y las prácticas.

146 Estado no alude aquí a gobierno, sino a un conjunto de instituciones mucho más vasto. Aparte, se dejan aquí
de lado aspectos importantes de estas cuestiones, que rebasan la ambición de este libro, especialmente los
enfrentamientos entre Estados nacionales y los elementos de centralización que requiere la socialización
creciente de las sociedades avanzadas, que en una sociedad de clase, revisten necesariamente un carácter estatal,
pues su control es un componente esencial del ejercicio del poder.

147 K. Marx, “El dieciocho brumario de Luis Bonaparte” (1852), p.XXX).


El discurso neoliberal está colmado de rechazo al Estado, de la administración ineficiente, de
sus nefastas interferencias con los mercados y la iniciativa privada, dotados ellos mismos de
todas las virtudes. En realidad, lo que los neoliberales rechazan, es solamente lo que se ha
designado como el Estado de bienestar keynesiano, particularmente las variantes que
cuestionan más radicalmente la relación específicamente capitalista y el privilegio de los
propietarios. Existe en ella todo un abanico de prácticas que van desde el control
macroeconómico centralizado, consumado en diversos grados sobre el crecimiento y su
estabilidad, o sobre el pleno empleo, hasta sobre la protección social, la lucha contra las
desigualdades, o las nacionalizaciones. Lo hemos dicho del sector financiero en general, y del
estadounidense en particular; la afirmación de su hegemonía y la garantía de su ingreso son
inseparables del ejercicio de su poder de clase por medio de su Estado. La libertad de los
agentes individuales tiene sus límites, las del interés de clase colectivo: es para lo que sirve el
Estado148. Por otro lado, en caso de perturbación mayor, la intervención estatal sin disimulo se
vuelve inmediatamente preponderante.

Estos discursos y prácticas neoliberales van aparejados con la insistencia de los keynesianos
sobre la centralidad del papel económico del Estado. Lo que reivindican los keynesianos no es
la intervención estatal en general, sino una acción centrada sobre objetivos que no son
justamente los del sector financiero: pleno empleo, progresión del poder de compra y
protección social. Detrás de estas diferencias se perfilan intereses particulares de diversas
clases, así como las formas y grados de compromiso. La ecuación simple entre keynesianismo
e intervención estatal es mistificadora, porque es insuficientemente específica, abstraída de su
contexto histórico, social y político.

La ascensión gradual del sector financiero no revela toda su significación si no se la reubica


en este cuadro general. La crisis de fin del siglo XIXº puso al mundo del sector financiero
moderno en un contexto de enfrentamientos sociales importantes; la crisis de 1929 fue la
condición para la emergencia de un nuevo compromiso en el que veía disminuido su papel; la
crisis de las últimas décadas le permitió reconquistar una posición dominante. En cada una de
esas ocasiones las tendencias inmanentes de la producción capitalista produjeron situaciones
de grandes tensiones, creando las condiciones de estos vaivenes. Llevados por estos grandes

148 Si bien se trata de un elemento limitado, la lucha contra la inflación a principios de los años 1980 provee una
ilustración particularmente convincente. Detrás del discurso y la realidad de la desregulación se oculta la
práctica de la re-regulación y de la ampliación del poder de la Reserva Federal (recuadro 18.5).
movimientos, las relaciones de producción conocieron transformaciones reales, haciendo
evolucionar progresivamente la propiedad capitalista, sin erradicarla con todo, y señalando la
continuación de la historia. En cada etapa, con diversos contenidos, el Estado estuvo en el
centro de esas tensiones y cambios.

Si bien se debe ver al neoliberalismo como una etapa del capitalismo que trata de reavivar
algunos de sus caracteres fundamentales, no detendrá el curso de la historia. El neoliberalismo
no será la última etapa del capitalismo: la plenitud de su rendimiento. La superación del
capitalismo está programada. A pesar de la dificultad del ejercicio, se pueden decir tres cosas.

En primer lugar, la transformación de las relaciones de producción, una constante de la


historia del capitalismo –en el sentido de una socialización creciente de la producción- lejos
de interrumpirse, reviste en al neoliberalismo de formas inéditas. En nuestra opinión es poco
razonable imaginar una toma de control de los fondos mutuales o de pensión por los
sindicatos y ver en ello una transición al socialismo, en un sentido que sería necesario por otra
parte definir149. No hay duda, sin embargo, de que el desarrollo de superinstituciones
financieras, como los grandes fondos mutuales o de pensión, enteramente controlados por los
ejecutivos especializados, abre el camino a una nueva mutación en las relaciones de
propiedad, prolongando la del principio de siglo (la sociedad por acciones)150.

En segundo lugar, la euforia contemporánea de la vieja clase dominante está justificada, a


corta vista, por la explosión de su ingreso, pero igualmente, más sutilmente, por la proeza
histórica que acaba de realizar, consistente en alejar los progresos de la socialización de una
vía estatal (la del Estado de bienestar keynesiano) hacia la de una socialización privada,
acompañada por un Estado en buena medida mantenido a raya. Ni expropiada, ni eutanasiada,

149 R. Blackburn, “Le retour du collectivisme: la nouvelle économie politique des fonds de pension”,
Mouvements, 5 (1999), p. 90-107.

150Las tesis gerencialistas norteamericanas están más vivas de lo que muchos se imaginan. La idea de una
superación gerencialista del capitalismo está en el centro del pensamiento de Peter Drucker, muy celebrado en
Estados Unidos (Post-Capitalist Society, Oxford: Buterworth-Heinemann, 1993). Ducker definió su
gerencialismo como refutación de Marx, pero no duda en manejar el concepto de clase. Como los gerencialistas
de los años 1960, avanza rápido en su labor celebrando el fin del capitalismo. Lo que estigmatizamos en el
neoliberalismo fue para él una característica de las locuras de los años 1980, al momento superadas. Los fondos
de colocación están de nuevo dispuestos a administrar el capital más allá de la maximización de la tasa de
ganancia –de lo que sospechamos seriamente.
esta clase dominante espera preservar por mucho tiempo sus privilegios. Es al menos la
opción que eligió en el mercado del futuro.

En tercer lugar, la modalidad de esta superación del neoliberalismo no está determinada:


¿reforma gradual, sí el capitalismo es capaz de poner un freno a los excesos del sector
financiero u oscilación violenta, en la hipótesis de una crisis financiera de gran envergadura?
Va de suyo, la modalidad no carecerá de consecuencias sobre el resultado. Si el sector
financiero quiere mantener su rumbo, debe evitar a cualquier precio esta caída en lo incierto,
pues la historia podría repetirse: tendencias, crisis, turbulencias, salidas de la crisis, crisis de
la salida de la crisis, turbulencias... Y el sector financiero está en peligro, pues tarde o
temprano, la propiedad de los medios de producción pertenecerá al pasado, cualesquiera sean
las etapas de esta disolución. ¿Los hijos e hijas de la clase dirigente, habrán logrado su
reconversión? ¿Qué fracción de su patrimonio habrán salvado, y bajo qué forma? ¿Qué
habrán sabido imponer las clases dominadas?
Figuras

3.1 Tasa de ganancia: Europa y Estados Unidos


3.2 Tasa de acumulación: Europa y Estados Unidos
4.1 Productividad del trabajo: Europa y Estados Unidos
4.2 Productividad del capital y parte de las ganancias: Estados Unidos
4.3 Mismas variables: Europa
5.1 Relación capital-trabajo: Europa y Estados Unidos
5.2 Empleo privado total: Europa y Estados Unidos
6.1 Costo de una hora de trabajo: Europa y Estados Unidos
6.2 Ganancias semanales de un trabajador de producción: Estados Unidos
6.3 Tasa de crecimiento de las prestaciones sociales y de la masa asalariada: Francia
6.4 Relación entre las cotizaciones sociales y el salario neto: Francia
7.1 Tasa de desempleo y su tendencia: Europa
7.2 Mismas variables: Estados Unidos
7.3 Tasa de crecimiento de la producción: Europa y Estados Unidos
8.1 Tasa de crecimiento anual de la producción para cada trimestre: Francia
8.2 Misma variable: Estados Unidos
9.1 Tasa de interés real a largo plazo: Francia y Estados Unidos
9.2 Tasa de ganancia, no teniendo y sí teniendo en cuenta los intereses: Francia, sociedades no
financieras
9.3 Mismas variables: Estados Unidos, sociedades no financieras
9.4 Relación entre las deudas y los activos reales: Francia y Estados Unidos, sociedades no
financieras
9.5 Parte de ganancias distribuida en dividendos: Francia y Estados Unidos
9.6 Tasa de ganancia retenida y tasa de acumulación: Francia, sociedades no financieras
10.1 Excedentes o déficits de las administraciones públicas: Francia
10.2 Mismas variables: Estados Unidos
10.3 Préstamos anuales a hogares: Francia
10.4 Relación de las deudas de los hogares con su ingreso disponible: Francia y Estados
Unidos
11.1 Tasa de interés real aparente: países en desarrollo
11.2 Producción: países en desarrollo
11.3 Número de bancos y cajas de ahorro en quiebra o socorridos: Estados Unidos
11.4 Tasa de desempleo: Corea
11.5 Cotizaciones de bolsa: Corea
12.1 Evaluación relativa de la moneda con relación al dólar: franco y yen
12.2 Tasas de ahorro neta y de inversiones netas: Estados Unidos
12.3 Inversiones estadounidenses directas en el extranjero y de los extranjeros en Estados
Unidos: sociedades no financieras
13.1 Relación de los capitales propios de las sociedades financieras con los de sociedades no
financieras: Francia
13.2 Mismas variables: Estados Unidos
13.3 Relación de los fondos detentados por los fondos mutuales o de pensión con los capitales
propios de sociedades no financieras: Estados Unidos
13.4 Relación de los activos monetarios y financieros de hogares con su ingreso disponible,
acciones y otros activos: Francia
13.5 Mismas variables: Estados Unidos
13.6 Relación de compras de acciones con la inversión neta en capital fijo: Francia,
sociedades no financieras
13.7 Relación de los activos financieros y deudas con los activos reales: Estados Unidos,
sociedades no financieras
14.1 Composición de las fuentes de financiamiento: Francia, sociedades no financieras
14.2 Composición de fuentes de financiamiento de la inversión bruta: Francia, sociedades no
financieras
14.3 Mismas variables: Estados Unidos
15.1 Flujos netos de intereses reales: Francia
15.2 Tasa de ganancia: Francia, sociedades no financieras y financieras
15.3 Mismas variables: Estados Unidos
15.4 Cotizaciones de bolsa: Francia y Estados Unidos
15.5 Relación de los lucros financieros con el ingreso disponible: Francia y Estados Unidos,
hogares
15.6 Parte del patrimonio detentado por el 1% más rico de los hogares: Estados Unidos
16.1 Tendencias seculares de la productividad del capital: Estados Unidos
17.1 Componentes de inversión en materiales: Estados Unidos
20.1 Relación del valor de la capitalización bursátil con los capitales propios (q de Tobin):
Estados Unidos, sociedades no financieras
20.2 Relación de la capitalización bursátil con los beneficios y con los dividendos
distribuidos: Estados Unidos, sociedades no financieras
Recuadros

2.1 El sector financiero


3.1 La tasa de ganancia. Productividad del trabajo y del capital, tasa de salario
3.2 Las consecuencias de una baja de la rentabilidad
4.1 Tendencia la baja de la tasa de ganancia
7.1 La medida del desempleo
8.1 Las fluctuaciones del crecimiento desde 1975
11.1 La crisis de las cajas de ahorro en Estados Unidos
11.2 La crisis mexicana de 1994-1995
12.1 El desequilibrio de las cuentas exteriores
13.1 ¿Un régimen de acumulación financierizado?
14.1 Las fuentes del financiamiento de las empresas
14.2 ¿Abrir nuevas vías en materia de financiamiento? La paradoja del ahorro salarial
15.1 ¿El sector financiero crea ingreso? ¿Valor? ¿Es útil?
16.1 Luchas y compromiso de clase de principios de siglo
17.1 Investigación y desarrollo
18.1 El sistema monetario y financiero estadounidense antes de la crisis de 1929
18.2 Las limitaciones del poder del sector financiero. La herencia del New Deal y de la
Guerra
18.3 El cuadro de Bretton Woods
18.4 El restablecimiento de la hegemonía del sector financiero. El papel de los euromercados.
18.5 El dispositivo financiero de los años 1980 en Estados Unidos. Desregulación – Nueva
regulación
22.1 Propósitos de un keynesiano: Joseph Stiglitz
22.2 La conducción de los negocios del mundo. El informe del PNUD

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