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ii -
LA QUESTION TUNISIENNE
I« —
Réponse à un critique
ble du problème tunisien, tel qu'il se trouvait posé par les mani
festations de l'été dernier, appuyées par les démarches d'une dé
légation venue à Paris.
Ce serait mal connaître cette publication et surtout son di
recteur soussigné que d'attribuer à ce retard une eause autre
;
quand on a subi, en gardant le bon bout et en voyant ses thèses
confirmées par les faits de la guerre, la discussion sophistique et
discourtoise d'un de Carnières ; quand on a soi-même formulé,
il y a dix ans et plus, quelques-unes des revendications les plus
justes inscrites aujourd'hui au programme de nos amis et quel
ques-unes des solutions aujourd'hui en voie de réalisation, on a,
peut-être et en outre, le droit de ehoisir le jour et l'heure de son
désastreux dans les milieux politiques qui, pour n'être pas d'ex
trême-gauche, n'en étaient pas moins favorables aux Tunisiens ?
Par ailleurs, nous avions cru devoir faire crédit à M le
Résident général Flandin en qui nous avions toujours rencontré,
aux Etudes algériennes qu'il présidait, la plus grande bien
volutionnaire !
Quand on entre dans les voies révolutionnaires, on court
II. —
L'affaire Taalbi
toutes les causes saintes on justes, et que son effort ait été déjà
efficace, ce n'est pas à lui à le dire ; mais on peut le demander
l'
aux musulmans de Azerbaïdjan, par exemple. Mais nous ne
Si Taalbi n'a pas vu cela, c'est qu'il fut dupé parles mots de
l'idéologie révolutionnaire en contradiction avec la vie, et ces
III. —
Le travail de la Délégation tunisienne
nés ;
4°
Par la participation des indigènes à l'achat des lots de l'agri
culture et des terres domaniales.
sur l'opportunité, les modalités de cet emprunt, ainsi que sur l'affecta
tion desfonds en provenant.
Voici, par exemple, une séance du 14 décembre 1920, à la section indigène. Qu'il
s'agisse de travaux de routes, (achèvements ou réparations), d'édifices publics,
cette matière.
pourraient détenir.
3° Que les indigènes tunisiens soient appelés à bénéficier de tous
les avantages du Crédit agricole et autres institutions dont disposent
les colons français.
ïepousse ou renvoie à plus tard les demandes, faute de crédits, sans néglige?
toutefois d'affirmer sa bienveillance et sa sollicitude. On n'aperçoit pas qu'elle
fasse le moindre effort pour y satisfaire, même s'il s'agit de besoins urgents !
Et si, inquiets de certain projet qui menace de leur enlever une eau d'irri
gation (30.000 hectares) les représentants de Kairouan protestent avec vivacité
contre ce projet, l'administration leur déclare qu'une telle insistance témoigne
ment bonnes.
IV. —
La réforme de la Conférence
Que là Conférence consultative soit bientôt réformée, on le
déduirait aisément de ce fait que M. Flandin, dès son départ en
Tunisie, l'avait mis dans ses projets. Et le Temps le faisait savoir
point, comme sur d'autres, il est probable que son exemple pourra ser
vir de leçon.
"V. —
Les revendications tunisiennes
vendications.
sentions plus en harmonie avec vos traditions. Toutes les erreurs, toutes
les lacunes de l'administration n'ont jamais réussi k nous faire désespé
rer de la France. Et c'est le sentiment de gratitude profonde que nous
éprouvons pour notre seconde patrie qui nous autorise k formuler libre
ment, loyalement, nos nouveaux espoirs.
les autres.
sans trouver des échos dans l'opinion française. Et c'est là, pour nous,
le point douloureux.
En réalité, le parti « jeune-tunisien » n'existe pas. Et les aspirations
qui vous sont exprimées se retrouvent dans tous les cœurs tunisiens.
L'accord est complet dans la population indigène de la régence. Ceux que
l'on range arbitrairement dans une catégorie « jeune-tunisien » sont
tout simplement ceux qui par leur instruction, leur situation sociale,
sont les porte-parole de la collectivité.
fréquenter vos écoles, apprendre sur les bancs de vos facultés les grands
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saires et fait qu'ils s'élèvent avec violence contre notre intervention. Mais
la France nous a placés, par la fatalité d'une loi historique, en présence
d'une situation nouvelle qui exige ou notre disparition ou la transfor
mation de nos cerveaux et de nos cœurs. Veut-elle notre fin? Nous ne le
croyons pas. Qu'elle nous donne alors les armes nécessaires à la mêlée
au milieu de laquelle sa protection nous a jetés. Qu'elle nous donne
largement l'instruction littéraire, scientifique, professionnelle, sans
laquelle nous sommes voués à un état perpétuel d'infériorité jusqu'au
dernier jour 'de notre race. Qu'elle prépare en nous un peuple d'adultes,
un peuple majeur qui sera, comme dans une même famille, le frère du
peuple français. Nous vous rendrons au centuple, par l'activité de nos
longtemps.
Veuillez agréer, etc.
Pour la Délégation tunisienne, le président,
TAHAR BEN AMMAR.
La question tunisienne
La délégation tunisienne, qui était venue faire connaître les revendi
core trouvé possible de lever l'état de siège que subit encore la Tunisie.
A en croire d'éminents jurisconsultes, pareille mesure né saurait être
prise sans inconvénient avant la fin du procès intenté en conseil de
guerre au pamphlétaire tunisien Taalbi. S'il en est ainsi, il est tout au
moins permis de souhaiter que ce procès prenne fin au plus vite et que,
pour un cas individuel, on ne juge pas indispensable d'imposer indéfini
ment un régime d'exception a toute une communauté.
franco-musulman :
terres cultivables de toute la Tunisie sont détenus par des colons dont le
nombre ne dépasse pas 1.274 !
Enc-re si tous ces colons étaient Français ! Mais la plupart sont des
Maltais ou des Italiens. On ne comprend plus dès lors qu'on favorise
l'étranger dépens de l'indigène, voire même
aux du Français
Il est temps que la Tunisie soit exclusivement française et elle le
serait d'autant plus que les indigènes collaboreront davantage avec des
agriculteurs français et pratiqueront, selon le mot de M. Bourdarie, la
« colonisation de leur pays ».
"VI. —
Les règles de l'évolution tunisienne
souligné !
Mais, puisqu'il en est bien ainsi —
faits et textes le prouvent
<—
je me sens bien près de la vérité, quand je formule la proposi-
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tion de voir les Tunisiens coloniser leur pays aux mêmes titres et
avoir été aperçue par nos amis Tunisiens, qui n'a peut-être été
qu'à peine devinée par la masse des colons français et qui, en
tous cas, est parfaitement méconnue par les spéculateurs en mal
de terres à vendre et à revendre et par ceux qui, sous leur inspi
ration plus ou moins consciente ou avouée, promènent dans leurs
écrits la population ou la race d'injures en suspicions.
tion dans l'emploi des fonds du budget dont la plus forte partie
est payée par les seconds.
Colons français et colons indigènes : les premiers lancés à
la recherche active et intelligente de tous les progrès scienti
désirables...
Une collaboration économique et sociale telle que l'a conçue
Les colons et fellahs unis vous prient de continuer vos nobles efforts
indissolublement joints.
Signé : Faure, père Hugon, Rahman Rahaime, membres de la
Conférence consultative, Gague, président de l'Association des colons,
Amor. Rajghi, membre de la chambre agricole indigène (1).
et acceptée.
tique qui s'édifie chaque jour et dont les éléments apparents font
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aœ^
développements.
Le point de départ est de l'ordre économique : exécution d'un
tronçon de la voie ferrée Hanoï-Tourane. L'aboutissement sera
de l'ordre politique : c'est un début d'autonomie financière,
faisant présager, dans un temps plus ou moins proche, une auto*