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ISPP

ANNEE SCOLAIRE 2014-2015

MASTER II COMPTABILITE-CONTRÔLE-
AUDIT

mars 2015
Audit et Détection de
Fraude

Assuré par Amadou B. MAIGA


Janvier 2015

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SOMMAIRE
• Généralités sur la fraude
 Définition
 Types de fraudes dans les entreprises
 Motivations des fraudeurs
 Les délits voisins
 Les victimes de la fraudes
 Les conséquences de la fraude
 Les responsables de la fraudes
 Moyens de lutte au niveau international
• Audit de la fraude
 Mécanismes de fraudes dans les processus
 Moyens de détection
 Mécanismes de fraudes dans les entreprises
 Les moyens de lutte dans les entreprises 3
Définition de la fraude

• La fraude est un acte accompli dans l’illégalité,


consistant à tromper délibérément, à soutirer du
numéraire ou tout autre actif, contre la volonté de
quelqu’un ou à falsifier intentionnellement un
document, et portant atteinte aux droits et aux
intérêts d’autrui.

• Il est à distinguer de l’erreur qui est une


inexactitude involontaire sans intention de nuire.

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Définition de la fraude
Selon la norme ISA 240 relative à la responsabilité de
l’auditeur dans la prise en considération de fraudes
dans l’audit d’états financiers, est constitutif d’une
fraude « un acte intentionnel commis par un ou
plusieurs dirigeants, par des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, par des employés ou
par des tiers, impliquant des manœuvres dolosives
dans le but d’obtenir un avantage indu ou illégal ».
Définition de la fraude
• D’après la norme ISA 240, l’existence d’une fraude
réside dans la commission d’un acte.

• L’acte doit avoir été commis de manière


volontaire. L’intention suppose la conscience et la
volonté d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir
un acte.

• La réalisation de la fraude suppose la recherche


par son auteur d’un avantage indu ou illégal. Cet
avantage peut être matériel ou moral.
Définition de la fraude
Dans les entreprises on distingue essentiellement 2
typologies de fraudes:
– Fraude lors de l’établissement des états financiers,
– Le détournement d’actifs.

 La fraude comprend trois éléments principaux :


– Un élément intentionnel,
– Une volonté de dissimulation,
– Un mode opératoire.

Ces fraudes sont réalisées soit par le management soit


par les employés.
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Types de fraude dans les entreprises
Fraude lors de l’établissement des états financiers

• La fraude comptable consiste à présenter de manière


intentionnelle, des comptes ou une information financière ne
représentant pas la réalité économique de l’entreprise.

• La fraude comptable peut porter sur:


 Les comptes statutaires ou consolidés
 Les données de gestion internes à l’entreprise(reporting, tableau de
bord…)
 Les données financières communiquées aux tiers.

• Elle se traduit par la manipulation des informations chiffrées


dans le but de tromper le lecteur sur la situation patrimoniale
et/ou la performance économique de l’entreprise.
Types de fraude dans les entreprises
Les détournements d’actifs

• Le détournement d’actifs consiste en la


subtilisation de biens ou de fonds appartenant
à l’entreprise par des individus isolés ou
agissant de concert.

• Il résulte toujours des failles dans le système


de contrôle interne de l’entreprise.
La fraude des employés
• Tous les processus de l’entreprise peuvent être la cible
d’une fraude des employés :

– Les achats,
– Les ventes,
– La paye,
– Les stocks,
– Les immobilisations,
– La trésorerie…

• Les objectifs sont dans ce cas :


– D’extraire les valeurs de l’entreprise et d’en profiter à
des fins personnels,
– De masquer cette disparition. 10
La fraude du management

• Elle est perpétrée par les dirigeants afin de tromper les


actionnaires, les investisseurs et partenaires sur la
situation financière de la société.

• L’objectif est de falsifier les états financiers ou de cacher


certaines informations.

• Ils y procèdent par :


– L’exagération des résultats,
– Une présentation améliorée du bilan.
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Motivation des fraudeurs
• Difficultés financières,
• Vie au dessus de ses moyens,
• Opportunité de réaliser la fraude sans se faire repérer,
• Beaucoup de dettes personnelles,
• Se sent sous payé par rapport à ses responsabilités,
• Habitude des jeux de hasard,
• Pression familiale ou sociale irrésistible,
• Recherche de solutions temporaires et pense pouvoir
rembourser avant que la fraude ne soit détectée,
• Banalisation de l’acte, tout le monde le fait y compris le
management !
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Les délits voisins
– Le vol,
– L’escroquerie,
– L’abus de confiance,
– Le faux et usage de faux,
– L’abus de bien social,
– La présentation de faux bilan,
– La distribution de dividendes fictifs,
– Le blanchiment de capitaux,
– La banqueroute,
–– La prise illégale d’intérêt,
– L’atteinte au fonctionnement des marchés financiers…
La corruption

La corruption est la perversion ou le détournement d'un


processus ou d'une interaction entre une ou plusieurs
personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d'obtenir
des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour
le corrompu, d'obtenir une rétribution en échange de sa
bienveillance.

Elle conduit en général à l'enrichissement personnel du


corrompu ou à l'enrichissement de l'organisation
corruptrice (groupe mafieux, entreprise, club, etc).
La corruption

• La corruption est l'utilisation abusive d'un pouvoir reçu par


délégation à des fins privées comme l'enrichissement
personnel ou d'un tiers (famille, ami...). Elle consiste, pour un
agent public, un élu, un médecin, un arbitre sportif, un salarié
d'entreprise privée..., de s'abstenir de faire, de faire, de
faciliter quelque chose, du fait de sa fonction, en échange
d'une promesse, d'un cadeau, d'une somme d’argent,
d'avantages divers...

• On distingue deux types de corruption :

- La corruption active pour l'auteur de l‘offre de promesse, de


présents, d'avantages...

- La corruption passive pour celui qui, du fait de sa fonction,


accepte ou sollicite cette offre.
Le vol

 Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui dans le


but de s’en approprier.

 Un vol peut être commis ou sans avec effraction de la caisse.

 Le vol peut concerner tous les actifs ou biens matériels (stocks,


immobilisations, etc.).

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Le détournement

Le détournement est un acte illicite consistant à


substituer à une procédure normale une autre
procédure non applicable à l’opération concernée.

Exemple détournement de deniers publics,


détournement d’actifs par un commerçant en
faillite.
17
La malversation

C’est un acte commis par un caissier ou un


agent administratif chargé de gérer des fonds
privés ou publics qui consiste à utiliser ces
fonds dans un but contraire à la destination
prescrite.

18
L’escroquerie

• C’est le fait soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse
qualité, soit par l’abus d’une qualité vrai , soit par l’emploi de
manœuvres frauduleuses de tromper une personne physique
ou morale pour obtenir des biens ou services.

• L’escroc, comme le voleur, vise à prendre possession d’une


chose appartenant à autrui, la différence étant qu’il utilise la
ruse pour obtenir la remise de l’objet par la victime.

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Le faux

Porter préjudice en altérant frauduleusement la


vérité, notamment par des moyens d’expression
destinés à établir la preuve d’un droit ou d’un fait.

Les détournements et malversations commis par les


caissiers comptables s’accompagnent très souvent
d’usage de faux.
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Abus de biens sociaux
C’est le fait, de faire de mauvaise foi, un usage
des biens ou du crédit de la société, contraire à
l’intérêt de celle-ci à des fins personnelles ou au
profit d’autres entreprises dans lesquelles elle
possède des intérêts .

C’est le cas des détournements opérés par les


dirigeants qui sont parfois découverts par les
commissaires aux comptes ou les auditeurs
contractuels.
21
La prise illégale d’intérêt
Le fait, par une personne dépositaire de
l'autorité publique ou chargée d'une mission de
service public ou par une personne investie d'un
mandat électif public,
 de prendre, recevoir ou conserver, directement ou
indirectement,
 un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans
une opération
dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la
charge d'assurer la surveillance, l'administration, la
liquidation ou le paiement.
La banqueroute
La banqueroute est une infraction pénale
(délit), consistant pour un commerçant,
dirigeant de société commerciale, en des
faits de gestion frauduleuse alors qu'il est
en état de cessation de paiement.

Il s’agit d’un délit pénal dont peuvent être


accusés les dirigeants de sociétés engagées
dans des procédures collectives s’ils sont
coupables d’agissements graves .
Abus de confiance
• Le fait par une personne de détourner, au
préjudice d’autrui, des biens, des fonds ou des
valeurs qui lui ont été remis et qu’il a accepté à
charge de les rendre ou de les représenter ou
d’en faire un usage déterminé.

• Contrairement au vol et à l’escroquerie, l’abus de


confiance nécessite la remise volontaire d’une
chose par son propriétaire à une autre personne
qui la dissipe par la suite.
24
Autres infractions et délits dans les affaires

• L’usure
C’est l’application d’un taux d’intérêt dépassant le seuil
tolérable en matière de prêt d’argent.
• Filouterie
Ce délit se réalise par exemple lorsqu’une personne se
fait servir un repas dans un restaurant sans argent.
• Délit d’initié
Il concerne souvent un haut fonctionnaire bien placé et
détenteur d’une information qu’il « vend » à un
bénéficiaire pour l’avantager dans une opération de
privatisation d’entreprise publique par exemple.
25
Autres infractions et délits dans les affaires

• Blanchiment des capitaux


Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen,
la justification mensongère de l’origine des biens ou des
revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant
procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.

Constitue également un blanchiment le fait d’apporter


son concours à une opération de placement, de
dissimulation ou de conversion du produit direct ou
indirect d’un crime ou d’un délit .
26
Les victimes de la fraude

• Les PME
• Les grandes entreprises
• Les ONG et Associations
• Le secteur public

27
Les PME
• Les PME du fait de la concentration de fonctions
incompatibles sur un effectif faible sont souvent victimes de
la fraude (exemple : comptable unique).

• La fraude y est souvent détectée par hasard ou sur


dénonciation.

• Ces entreprises ne disposent souvent pas d’outils


permettant de détecter des fraudes :

– Pas de procédures formalisées,


– Pas d’auditeurs internes,
– Faiblesse du contrôle interne,
– Intervention rare des tiers par manque de moyens.
28
Les grandes entreprises
• Elles sont moins vulnérables que les PME aux fraudes les plus
grossières du fait de la présence d’outils de protection :
procédures et service de contrôle interne, commissaires aux
comptes…

• Elles sont quand même victimes de fraudes du fait de


plusieurs facteurs :
– Rémunérations des dirigeants en fonction des résultats,
– Nombreuses délégations de pouvoir difficiles à surveiller,
– Prééminence de l’informatique,
– Le montant élevé des transactions cache les anomalies,
– Collusion entre plusieurs personnes plus facile à organiser,
– L’anonymat lié à l’effectif ne permet pas de détecter la
modification du comportement d’un employé…
29
Les ONG et Associations
• Les membres sont moins attentifs à la gestion car ce ne
sont pas des actionnaires susceptibles de toucher des
dividendes,

• Les membres font souvent trop confiance au bureau élu


en assemblée et qui cumule de nombreuses fonctions
du fait de l’insuffisance de l’implication des bénévoles,

• Trop grande proximité avec les élus pour s’octroyer des


subventions; beaucoup d’associations sont constituées
pour dissimuler des détournements de fonds publics.
30
Le secteur public
On y distingue 4 domaines de risques récurrents :

– Les emplois fictifs et rémunérations excessives,

– Le non respect des procédures d’appel d’offres,


les conflits d’intérêts ou les prises illégales
d’intérêts,

– Les dépenses injustifiées : frais de


déplacement, dépenses personnelles,

– Les détournements de fonds.


31
Les conséquences de la fraude
• La perte financière due aux sommes détournées,
• Une perte de recettes fiscales pour l’État car ces sommes
échappent souvent à l’impôt,
• Impact sur les parts de marché du fait du surenchérissement des
coûts,
• Impact sur le cours de bourse du fait de l’effet négatif des
rumeurs,
• L’image de marque fortement mise à mal lorsqu’une fraude est
connue du public,
• Coût des honoraires d’audit,
• Coût des poursuites judiciaires…
32
Qui est responsable de la fraude
• Les actionnaires quand ils accordent une confiance aveugle aux
dirigeants,
• Les commissaires aux comptes quand il est démontré qu’ils n’ont pas
fait correctement leur travail,
• Le management car il a pour rôle de superviser les activités de
l’entreprise,
• Les directeurs financiers car ils cumulent des fonctions importantes et
sont au contact de la comptabilité et des moyens de paiement ; ils sont
souvent complices du management dans le cas de falsification des
comptes,
• Les auditeurs internes car ils doivent informer les dirigeants de
l’existence d’indices,
• L’expert comptable dans les PME,
• Les banques souvent appelées en responsabilité dans les affaires de
détournement de fonds. 33
Les moyens de lutte au niveau international
dans le domaine de l’audit
Suite aux affaires Enron, les USA ont mis en place la « Sarbanes-
Oxley Act » dont les grandes lignes sont :

1. Les entreprises doivent créer un comité d’audit pour assurer


l’interface avec les auditeurs et superviser le processus de
vérification,
2. Les dirigeants doivent attester que les comptes ne contiennent
aucune erreur ou omission significative et qu’ils donnent une
image fidèle des résultats et de la situation de la société, ils doivent
rembourser les bonus et plus-values si les comptes sont ajustés.
3. Le management doit établir un rapport de contrôle interne et sur
les procédures de reporting financier,
4. Les salariés ayant dénoncé des fraudes sont protégés des
sanctions qu’ils pourraient encourir,
5. Création d’un organisme chargé de superviser les activités des
firmes d’audit. 34
NEP-240. PRISE EN CONSIDÉRATION DE LA POSSIBILITÉ DE FRAUDES
LORS DE L'AUDIT DES COMPTES
• 1 Introduction
• 2 Caractéristiques de la fraude
• 3 Echanges d’informations au sein de l’équipe d’audit
• 4 prise de connaissance de l’entité et de son environnement et
évaluation du risque d’anomalies significatives
• 5. Réponses à l’évaluation du risque d’anomalies significatives
résultant de fraudes
• 6. Réévaluation du risque d’anomalies significatives résultant de
fraudes
• 7. Déclarations de la direction
• 8. Communication avec la direction et avec l’organe d’administration
ou de surveillance
• 9. Révélation des faits délictueux et déclaration de soupçons
• 10. Remise en cause de la poursuite de la mission
• 11. Documentation des travaux 35
Le GAFI

• Le Groupe d’Action Financière Internationale (GAFI) regroupant 34


Etats parmi lesquels figurent Allemagne, Australie, Belgique,
Canada, Espagne, Etat Unis, France, Hong–Kong, Italie, Japon,
Norvège, Pays–Bas, Royaume Uni, Singapour, Suisse et Turquerie a
publié 40 recommandations en 1990 qui ont été réactualisées en
1996, en 2001, 200 et 2012 .

• Le GAFI procède à l’évaluation périodique des dispositifs nationaux


de lutte contre le blanchiment des capitaux.

• Il a élaboré une quarantaine de recommandations sur le


blanchiment des capitaux, ainsi que 9 normes spéciales sur le
financement du terrorisme.
36
Le GAFI
Les recommandations du GAFI définissent les mesures essentielles que
les pays devraient mettre en place pour :
– identifier les risques et développer des politiques et une coordination au niveau
national ;
– agir contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le
financement de la prolifération ;
– mettre en œuvre des mesures préventives pour le secteur financier et les
autres secteurs désignés ;
– doter les autorités compétentes (par exemple, les autorités chargées des
enquêtes, les autorités de poursuite pénale et les autorités de contrôle) des
pouvoirs et des responsabilités nécessaires et mettre en place d’autres mesures
institutionnelles ;
– renforcer la transparence et la disponibilité des informations sur les
bénéficiaires effectifs des personnes morales et des constructions
juridiques ;
– faciliter la coopération internationale. 37
Moyen de lutte au BF
• La ratification de la Convention des Nations unies contre la corruption, adoptée le 31
octobre 2003 à New York par l’Assemblée générale des Nations unies ;

• La ratification de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la


corruption adoptée le 11 juillet 2003 à Maputo par la deuxième session ordinaire de la
conférence de l’Union africaine ;

• La ratification du Protocole A/P3/12/01 sur la lutte contre la corruption adopté le 21


décembre 2001 à Dakar (Sénégal) ;

• L’adoption de la Loi 026-2006/AN du 28 novembre relative à la lutte contre le blanchiment


de capitaux ;

La création de l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat (ASCE) : Loi 032-2007/AN du


29/11/2007 portant création, attributions, composition et fonctionnement d’une Autorité
supérieure de contrôle d’Etat (ASCE);

• La création de la Cour des Comptes : Loi 14-2000/AN du 16 mai portant organisation,


attributions, organisation et fonctionnement de la Cour des comptes et procédure
applicables devant elle ensemble ses modificatifs (36-2000/AN du 13 décembre 2000, 033-
2006/AN du 21/12/2006);

• La création de la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude…


AUDIT ET DETECTION DE LA FRAUDE
DANS LES ENTREPRISES

• FACTEURS EXPLICATIFS DE LA COMMISSION


DE MALVERSATION

• MECANISMES DE LA FRAUDE DANS LES


PROCESSUS

• MOYENS DE PREVENTION ET DE DETECTION


39
FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION

Ce sont les failles et dysfonctionnements du


système organisationnel de l’entreprise qui
constituent la principale incitation à la fraude.

Ils empêchent la détection des malversations


dans les délais raisonnables.

40
FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION
Le système organisationnel repose sur des
procédures qui décrivent les différentes étapes
d’une opération:
 Autorisation préalable
 Exécution
 Enregistrement
 Contrôle
 Règlement
 Classement
41
FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION
La faille ou le dysfonctionnement réside dans les faits suivants:

 La procédure ou l’une de ces étapes n’a pas été prévue par


l’entreprise;

 La procédure a été prévue, mais a été mal formulée ou explicitée;

 La procédure a été prévue, mais elle regroupe des tâches


incompatibles au niveau de certains agents;

 La procédure a été prévue, bien formulée, mais mal ou pas


appliquée dans la pratique. 42
FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION

• Les agents auteurs des malversations connaissent par la pratique


quotidienne ces failles et dysfonctionnements et bâtissent toute
leur stratégie de fraude sur ces insuffisances.

• L’entreprise paie ainsi le prix de son inorganisation .

• Il est évident qu’aucun organisation ne peut empêcher la fraude,


mais des procédures efficaces permettraient de déceler
rapidement la malversation, ce qui est un facteur de dissuasion
pour les candidats fraudeurs.
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FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION
Les malversations commises peuvent selon les cas:

 Nécessiter une collusion de l’agent fraudeur avec un tiers externe


à l’entreprise;

 Nécessiter le travestissement de la réalité par la passation de


fausses écritures ou la production de faux documents justificatifs.

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FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
COMMISSION DE MALVERSATION

Ainsi, les dysfonctionnements et failles résultent de:

 L’exercice de fonctions incompatibles par un agent ou un service;


 La mauvaise tenue de la comptabilité( retard dans la
production de comptes, absence d’analyse de certains comptes…);
 La Faible fréquence de contrôles inopinés;
 La non application de procédures édictées.

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LES MÉCANISMES DE FRAUDE DANS LES
PROCESSUS

Nous verrons successivement les moyens utilisés d’une


part, les parades à mettre en place d’autre part, pour les
processus suivants:

• Fraude dans le processus d’achat


• Fraude dans le processus de vente
• Fraude dans le processus de trésorerie
• Fraude dans le processus des immobilisations et stocks
• Fraude dans le processus de paie

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Fraude dans le processus d’achat
Cette fonction est particulièrement vulnérable à cause des
multiples failles que peut présenter son système de
contrôle interne.

Les détournements commis à ce niveau impliquent dans la


plus part des cas une collusion avec un agent externe à la
société: le fournisseur.

Ils découlent généralement des déficiences suivantes


dans les procédures des entreprises:

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Déficiences des procédures
1. Inexistence de procédures d’appel d’offres
2. Inexistence d’un fichier de fournisseurs agréés
3. Cumul de fonctions incompatibles
4. Existence de procédures alternatives de commande, les
commandes d’urgence
5. Absence de suivi spécifique des prestations et autres achats
6. Non annulation des supports de factures fournisseurs réglées
7. Absence d’analyse de comptes fournisseurs

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Fraudes dans le processus d’achat
Moyens utilisés
• La création d’un fournisseur fictif dont le compte est utilisé pour établir un
règlement indu,

• L’intégration d’une fausse facture dans le circuit de paiement,

• Le détournement de paiement par falsification,

• Le paiement indirect par détournement d’un règlement établi à


un fournisseur réel mais pour une facture déjà réglée,

• L’achat injustifié pour le bénéfice d’un employé,

• La surfacturation avec la complicité du fournisseur,

• La falsification de moyens de paiement,

• Les écritures de contrepartie.

49
Moyens utilisés

Quels que soient les moyens utilisés, cette fraude


se traduit généralement :

• Soit par des surfacturations

• Soit par le règlement de prestations non


fournies

50
Fraudes dans le processus d’achat
les parades
Un bon contrôle interne suppose que les procédures permettent de prévenir, et le
cas échéant de détecter rapidement les malversations.
Ces procédures doivent donner l’assurance que:

 L’entreprise a commandé et acheté auprès de fournisseurs offrant les meilleurs


rapports qualité/prix.
 L’entreprise a effectivement reçu et contrôlé les commandes;
 Les règlements de factures fournisseurs correspondent à des livraisons
effectives;
 Les factures ne peuvent être réglées qu’une seule fois, et pour les
montants effectivement dus.

51
Fraudes dans le processus d’achat
les parades

Les dispositions nécessaires à l’atteinte de ces objectifs


concernent:

• Procédures d’agrément des fournisseurs,


• Séparation des tâches entre commande, réception et validation,
• Procédures d’appel d’offres,
• Faire envoyer directement les paiements aux fournisseurs dès la
signature,
• Effectuer des confirmations directes auprès des fournisseurs,
• Vérifier les rapprochements bancaires,
• Rechercher des factures payées en double ou comptabilisées
doublement,
• Justifier la variation des achats auprès de certains fournisseurs.
52
Fraudes dans le processus de ventes
Les causes de fraude dans cette fonction sont essentiellement dues à :

• Cumul de fonctions et de tâches incompatibles.


• Mauvais termes de contrats liant le client à son fournisseur,
• Inexistence de manuel de Procédures ou existence de procédures
inadaptées, obsolètes ou non opérationnelles.
• Absence de mise à jour de fichiers clients
• Absence de suivi des commandes clients
• Absence de procédures adéquates pour la prise en charge des
commandes annulées ou des marchandises retournées.
• Mauvaises procédure de traitement des factures d’avoir en cas
d’annulation de vente.
• Inexistence de Procédures pertinentes d’analyse des créances
anciennes ou/et douteuses.
• Défaut de procédures claires de comptabilisation des ventes 53
réalisées.
Fraudes dans le processus de ventes :Moyens utilisés

• Détournement de chèque reçu d’un client, encaissé avec un nom


similaire à celui de l’entreprise par rajout de quelques lettres, et
ajustement du compte client par le comptable,
• Sous facturation en vendant le bien à un prix inférieur au tarif normal à
un complice,
• Surfacturation à l’insu des clients et la différence sera conservée par le
fraudeur,
• Surévaluation des ventes vers des clients fictifs pour encaisser des
commissions,
• Le lapping : le règlement du client A est détourné, lorsque le client B
règle sa créance, le règlement est imputé sur A, lorsque C règle sa
créance, il est imputé sur B ainsi de suite. Cette technique est souvent
utilisé par le fraudeur qui a un besoin ponctuel d’argent et au départ
pense emprunter la somme et compte le restituer plus tard.

54
Fraudes dans le processus de vente
les parades

• Séparer les fonctions de détention des chèques et de


comptabilisation,
• Vérifier l’ordre sur les chèques et endosser dès réception,
• Pointer et lettrer régulièrement les comptes et relancer
systématiquement les clients hors échéance,
• Circulariser régulièrement les clients,
• Justifier les clients douteux et les pertes sur créances
irrécouvrables,
• Informatiser la facturation et mettre en place un barème des
prix et des remises,
• Analyser les écritures de transfert et d’annulation.

55
Fraude dans le processus de la
trésorerie
Les détournement les plus fréquents sont effectués par le biais de la trésorerie.

Les insuffisances des procédures qui facilitent ces détournements sont


généralement les suivantes:

 Cumul de la fonction de gestionnaire d’une caisse avec d’autres fonctions;


 Absence de définition de critères précis pour la tenue des caisses;
 Non définition d’un circuit uniforme pour les chèques de règlements
établis par l’entreprise;
 Absence d’analyse et de régularisation des montants en suspens au
niveau des Etats de Rapprochement Bancaires;
 Absence d’analyse des comptes de liaison inter-banques ou entre les banques
et les caisses;
 Absence d’analyse des comptes clients et absence d’envois de confirmation de
solde ou de relevés périodiques de factures aux clients.
56
Origines et mécanismes des fraudes sur les
recettes et la trésorerie

 Détournement de recettes non encore comptabilisées;

 Détournement de règlements en espèces de clients

 Détournements par le biais des caisses d’avance

 Détournement des chèques remis à l’encaissement

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Détournement de recette non encore comptabilisées
• Les produits sont livrés sur la base d’attestations ou de reçus de versement ou
d’un ordre de livraison authentique, mais les recettes correspondantes ne sont
pas reversées dans la trésorerie; il ya sortie de stock non couverte par des
entrées d’espèces.

• Le fraudeur recourt à ces pratiques lorsque:

 L’entreprise n’assure pas un suivi correct de ces sorties de stocks( absence de


rapprochement entre qté sortie et qté facturée);
 L’entreprise n’assure pas un correct suivi de ses comptes bancaires ou de ses
comptes caisses, ce qui ne permet pas de rapprocher les reçus de versements
avec les encaissements effectifs au niveau des banques et caisses.

58
Détournement des règlements en espèces de clients

 Les opérations de vente et de constatation de créance sont déjà


enregistrées, et la fraude des règlements est effectuée en aval.

 Cette fraude est surtout facilitée par le cumul de fonctions


incompatibles.

 Il est alors possible de détourner les montants versés et de les


dissimuler en transférant fictivement les montants d’un compte
client à un autre, ou en laissant simplement la créance
fictivement impayée dans le compte dont on a détourné le
règlement.
59
Détournements par le biais des caisses d’avance
Ils prennent souvent la forme :

 de dépenses fictives couvertes par des factures de complaisance (prestations de


services, articles à consommer rapidement…);

 de bons provisoires représentatifs des dépenses à régulariser, mais qui ne sont


jamais régularisées en fait;

Ces fraudes sont facilitées par le fait que:

 Les caisses d’avance ne sont pas limitées à des montants nécessaires à la


couverture des petites dépenses;

 Les caissiers justifient les dépenses à leur rythme, en fonction de leur besoin, ce
qui permet de retarder la justification de certaines dépenses;

 Les caissiers d’avance ont tendance à se détourner de la procédure normale


pour se comporter en véritables acheteurs avec leur réseau de fournisseurs.
60
Détournement des chèques remis à
l’encaissement
En cas d’absence de suivi des comptes bancaires(revue des relevés,
établissement des ERB…) les chèques des tiers débiteurs remis à
l’encaissement peuvent être détournés et virés dans un compte ouvert au
nom de la personne de connivence avec l’agent fraudeur.

Cette fraude est rendue possible par :

• L’absence ou le retard dans l’établissement des ERB;

• La non revue des ERB, et l’absence d’investigation sur les suspens ( les
montants des chèques fraudés seront fictivement comptabilisés, mais
pas positionnés par la banque);

• L’absence d’analyse de compte de liaison constatant les remises à


l’encaissement ou de virement interne.
61
Fraudes dans le processus de trésorerie: les parades

Les procédures de l’entreprise doivent garantir que:

 Les avoirs en caisse ou en banque sont suffisamment protégés


contre les risques de malversations;
 Les recettes par banque ou en espèces non reversés dans les
comptes sont rapidement identifiées;
 Les malversations sur les règlements des clients ou autres
débiteurs sont rapidement connues;
 Les retraits frauduleux d’espèces ou des avoirs en banque sont
décelés dans des délais raisonnables;
 Les détournement des fonds des caisses d’avances sont
systématiquement et rapidement décelés.
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Fraudes dans le processus de trésorerie: les parades

Ces objectifs peuvent être atteints par:

 La spécialisation des caisses en caisses recettes et caisses dépenses;


 La fixation de critères pour le maxima, le rythme de reversement et les délais
de production de pièces justificatives;
 Séparation strict des fonctions de caissier avec d’autres fonctions;
 Mise en œuvre de procédures de contrôle de caisse;
 Analyse et justification régulière des comptes de virements interne;
 Prohibition du système « aller-retour » des chèques de règlement
signés;
 Absence de cumul de tâches de tenue du journal banque avec d’autres
taches;
 Établissement et revus des ERB au mois le mois.
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Fraudes dans le processus des immobilisations
Elle est causée par les failles suivantes du contrôle interne.

• Cumul de fonctions et de taches incompatibles.

• Inexistence de manuel de procédures performant :


– procédures inadaptées au niveau des dépenses d’Investissement.
– Absence de procédures d’acquisition
– mauvaise approbation du budget
– absence d’autorisation des dépassements budgétaires
– non suivi des décaissements par la hiérarchie
– non contrôle des fonds affectés à chaque type d’Immobilisation

• Qualité insuffisante des informations fournies à la comptabilité


– manque de suivi individuel des immobilisations
– défaillance des procédures de réception
– retard de transmission des informations à la comptabilité
– défaut de rapport sur les cessions et mises au rebut
– défaut d’inventaires physiques périodiques
– non rapprochement Inventaire physique inventaire comptable
– Inexistence de fichier des Immobilisations à jour
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Fraudes dans le processus des
immobilisations
• Soustraction d'immobilisations du patrimoine de
l'entreprise

• Règlement aux fournisseurs de montants non en phase


avec le rythme des travaux

• Gonflement par le fournisseur des quantités de matières


et fournitures facturées à l'entreprise

• Règlements aux fournisseurs de prestations non


effectuées (immobilisations "fictives").
Fraudes dans le processus des stocks

• Les sources de fraude au niveau des achats et des ventes peuvent


influer sur celles des stocks. Il existe des faiblesses spécifiques à la
gestion des stocks:

– Inexistence ou inadéquation du manuel de procédures


– Inexistence de procédures de suivi de l’exhaustivité et de la réalité des
mouvements de stocks.
– Absence d’Inventaires périodiques et / ou mauvaise réalisation de ces
inventaires.
– Manques de suivi des retours de marchandises.
– Gonflements artificiels des coûts de production par de faux mouvements
de sorties de matières premières.
– Non protection des stocks des matières et marchandises.

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Fraudes dans le processus des stocks et des
immobilisations - Moyens utilisés

Il s’agit essentiellement de vols :

– L’employé jette à la poubelle des marchandises dissimulées dans des cartons et les
récupère quelques heures plus tard,

– Entente avec les transporteurs pour ne livrer qu’une partie des biens,

– L’employé abîme volontairement des articles qui sont mis au rebus et récupérées pour
reconstituer un article complet,

– Démarque inconnue dans les magasins de distributions souvent réalisée par le personnel,

– Vol de chargements entiers dans un camion en simulant une attaque lors du transfert,

– Utilisation à titre personnel des biens de l’entreprise :véhicule, téléphone, ordinateur…

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Fraudes dans le processus des stocks
et des immobilisations – Les parades

• Disposer d’un outil de gestion des stocks,

• Réaliser régulièrement des inventaires physiques avec des procédures


adaptées,

• Restreindre l’accès aux lieux de stockage aux personnes non habilitées,

• Mettre en place un fichier d’immobilisations avec identification et localisation


des biens,

• Justifier les écarts entre le stock issu de l’inventaire permanent


et celui de l’inventaire physique,

• Vérifier les taux de démarque par articles,

• Tester les flux depuis une commande jusqu’à sa présence en stock. 68


Fraudes dans le processus de paye
Cette fraude résulte des failles du système de contrôle interne:

• Cumul de fonctions ou de tâches incompatibles


• Politique non optimale de gestion du personnel surtout au niveau
du recrutement
• Mauvaise gestion du fichier du Personnel
• Absence de suivi des types de personnel (permanents saisonniers,
journaliers)
• Accès au dossier du Personnel non réglementé
• Absence de rapprochement entre données comptables et
données DRH
• Mauvais contrôle des rémunérations du Personnel.
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Fraudes dans le processus de paye
Moyens utilisés
• Paiement de salariés fictifs qui ne travaillent pas dans l’entreprise,

• Double paiement de salariés ou oublie volontaire de déduire des acomptes,

• Falsification des bases de calcul des salaires variables (commissions),

• Falsification des heures travaillées ou non déduction des heures d’absence,

• Non décompte des jours de congés pris par le salarié qui seront ainsi réutilisés,

• Falsification des documents de remboursement de frais ou


production de faux justificatifs de frais.

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Fraudes dans le processus de paye
Les parades

• Utiliser les fichiers du personnel pour vérifier l’existence physique des salariés,

• Séparer les fonctions de recrutement et de paye,

• Rapprocher le fichier du personnel avec la paye,

• Faire collecter les données variables de paye par le service de contrôle de


gestion,

• Faire valider la création de salariés par un responsable hiérarchique,

• S’assurer de la non réactivation des salariés sortis,

• Vérifier l’évolution de la masse salariale et la rapprocher de celle de l’effectif.


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