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Le bruit fait l’objet d’une surveillance (mesures et modélisations) permettant d’évaluer le respect de
normes ou d’objectifs à court, moyen ou long terme visant principalement la santé et le bien-être. Ces
objectifs sont traduits comme des recommandations vis-à-vis de valeurs de référence.
Les valeurs édictées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont un statut de valeur guide
(OMS, 1999). Elles visent la protection de la santé humaine de façon globale afin d’éviter toute
manifestation défavorable. Ces valeurs sont établies en prenant en compte tous les effets négatifs sur
la santé identifiés dans la littérature et validés par des experts. L’OMS définit la santé comme un état
de complet bien-être physique, mental et social, et pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité. Par conséquent, l’impact négatif du bruit comprend tout dommage, temporaire ou à long
terme, d’ordre physique, psychologique, ou lié au fonctionnement social qui est associé à une
exposition au bruit1.
Les valeurs de référence de l’OMS se traduisent en recommandations dans différentes situations
d’exposition liées à des activités (apprentissage, repos, étude, …), dans différents locaux ou lieux
spécifiques (logement, salle de classe, hôpital, …) et pendant différentes périodes (la journée, la nuit,
la soirée). Elles peuvent être déclinées par rapport à la santé, au bien-être, à la gêne et au confort,
mais aussi pour prendre en compte les besoins particuliers de groupes vulnérables et fragiles.
Les valeurs guides sont utilisées comme références dans des plans d’action.
Les recommandations publiées par l’OMS comprennent une argumentation basée sur des évidences
scientifiques (indicateurs, analyses exposition-réponse, études des effets à long terme, …) et des
recommandations que les pays peuvent appliquer pour introduire des objectifs ciblés pour les
nuisances sonores.
1 Préambule à la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence internationale sur la
Santé, New York, 19-22 juin 1946, signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 Etats et entré en vigueur le 7 avril 1948,
Actes officiels de l'Organisation mondiale de la Santé, n°2, p.100
Tableau 37.1 :
Extérieur 55 dB(A)
Valeur guide LAeq
écoles, plaines de jeux (pendant les jeux)
Valeur maximale évènementielle LAmax (source externe)
Valeur guide LAeq Extérieur 70 dB(A) (16h) 70 dB(A) (8h)
Valeur maximale évènementielle LAmax zone industrielle 110 dB(A) 110 dB(A)
Valeur guide LAeq Extérieur 100 dB(A) (4h)
cérémonies, festivals
Valeur maximale évènementielle LAmax (moins de 5 fois par an) 110 dB(A) (4h)
* La valeur intermédiaire à court terme ne garantit pas la protection de la santé des populations fragiles (en particulier les
enfants, les personnes malades et les personnes âgées)
** Seuil d'éveil conscient par le bruit des transports
Ces valeurs sont déclinées selon les sources de bruit et selon la faisabilité de la mise en œuvre des
mesures visant à diminuer la gêne des populations et à protéger leur santé. On peut distinguer parmi
ces valeurs seuils différents niveaux en fonction du type d’action ou de réaction au dépassement. Par
exemple :
• Le seuil de notification conduit à l’information du dépassement de la valeur,
• Le seuil d’alerte définit une valeur au-delà de laquelle une exposition de courte durée peut
présenter un risque pour la santé humaine ou de dégradation de l'environnement, et à partir de
laquelle des mesures doivent être prises.
• Le seuil d’intervention voire d’intervention urgente lie la valeur seuil à des mesures d’intervention
pour limiter le dépassement et sa portée. Cependant, les valeurs seuils n’ont pas de caractère
contraignant à la différence des valeurs limites.
Les valeurs seuils sont utilisées dans des instruments de gestion et de planification, elles portent
principalement sur le niveau de bruit à l’immission et le niveau de gêne encouru. Parmi les instruments
qui y font référence, les conventions entre plusieurs parties, les plans et le zonage sont les principaux
exemples. Dans certains cas les valeurs sont négociées, dans d’autres, elles peuvent être appliquées
progressivement et varier en fonction des niveaux de mixité de la zone ou de faisabilité de la réduction
du niveau de bruit. Les interventions peuvent prendre plusieurs formes dont la mise en place de
systèmes de protection ou d’atténuation de la propagation du bruit.
C’est principalement en application de cette ordonnance (et des arrêtés y reliés), du plan Bruit et de la
directive 2002/49 que des valeurs guides, valeurs seuils et valeurs limites ont été fixées en Région de
Bruxelles-Capitale en fonction de la source de bruit (voir point 2.2).
La Région a en outre défini des seuils d’intervention pour les niveaux de bruit globaux (c’est-à-dire
pour toutes les sources de bruit confondues), seuils à partir desquels la situation acoustique des
populations résidentielles est considérée comme préoccupante et nécessite une intervention des
pouvoirs publics. Initialement exprimés sur une période horaire de 8 heures, ils ont fait l'objet d'une
transposition et sont maintenant exprimés conformément aux indicateurs et périodes horaires de la
Directive européenne. Celle-ci prévoit 3 périodes et 4 indicateurs (voir fiche documentée n°2).
Tableau 37.2 :
Ces valeurs sont utilisées dans le cadre de l'assainissement des points noirs et du réaménagement
des voiries. En cas de dépassements, les pouvoirs publics gestionnaires de la voirie peuvent décider
de mettre en œuvre des travaux d'assainissement acoustiques (renouvellement du revêtement,
reprofilage de la voirie, limitation des vitesses, pose de murs anti-bruit, etc.) pour réduire les nuisances
sonores et leur impact sur les populations riveraines.
A terme cette approche pourrait être affinée et prendre en compte la spécificité de chaque voirie, de
chaque rue, au travers notamment de leur statut défini dans les plans de mobilité, avec par exemple
des niveaux acoustiques moindres pour les voiries locales ou résidentielles.
heures, ils ont fait l'objet d'une transposition et sont maintenant exprimés conformément aux
indicateurs et périodes horaires de la Directive européenne.
Tableau 37.4 :
Seuil limite à ne
70 dB(A) 69,2 dB(A) 65 dB(A) 73 dB(A)
pas dépasser
Valeurs
seuils Seuil
d’intervention 73 dB(A) 72,2 dB(A) 68 dB(A) 76 dB(A)
urgente
En ce qui concerne les vibrations, la norme ISO 2631 « Estimation de l’exposition des individus à des
vibrations globales du corps » et la norme DIN 4150-Partie 2 « Vibrations aux bâtiments: Effets sur les
personnes dans les bâtiments » (1992) constituent la référence en vigueur.
Dans les faits, c’est la norme DIN4150 - Partie 2 qui est utilisée. L’évaluation se fait en ayant recours à
un facteur KB, calculé sur base de la vitesse oscillatoire qui est comparé à des valeurs guides A (Au,
Ao et Ar), données en fonction de la période (jour 6h-22h / nuit 22h-6h) et du lieu d’influence.
La norme comprend un paragraphe spécifique aux vibrations dues au trafic ferroviaire pour les
grandes lignes et les nouvelles voies ferroviaires régionales ainsi que pour les lignes routières,
urbaines et métropolitaines souterraines.
A terme, la convention prévoit que des normes (acoustiques et vibratoires) soient définies par un
arrêté du Gouvernement, sur base d’une évaluation de leur applicabilité et de leur impact technique et
économique. Ceci leur confèrera une valeur légale contraignante.
Tableau 37.5 :
Valeurs guides relatives au bruit généré par une nouvelle ligne de tram (définies
pour l'extérieur des bâtiments)
Ld Le Ln
Usage et nature des locaux a a Ldena
(7h-19h) (19h-23h) (23h-7h)a
Etablissements de santé, de soins et d’action
63b dB(A) 62 dB(A) 59 dB(A) 66,5 dB(A)
sociale
Etablissements d’enseignement (à l’exclusion
63 dB(A) - - -
des ateliers bruyants et des locaux sportifs)
Logements en zone d’ambiance sonore
63 dB(A) 62 dB(A) 59 dB(A) 66,5 dB(A)
préexistante modérée *
Autres logements 68 dB(A) 67 dB(A) 64 dB(A) 71,5 dB(A)
Locaux à usage de bureaux en zone
68 dB(A) - - -
d’ambiance sonore préexistante modérée *
a
Ces valeurs sont supérieures de 3 dB(A) à celles qui seraient mesurées en champ libre ou en façade, dans le
plan d’une fenêtre ouverte, dans les mêmes conditions de trafic, à un emplacement comparable. Il convient de
tenir compte de cet écart pour toute comparaison avec d’autres réglementations qui sont basées sur des
niveaux sonores maximaux admissibles en champ libre ou mesurés devant des fenêtres ouvertes
b
Pour les salles de soins et les salles réservées au séjour de malades, ce niveau est abaissé à 60 dB(A).
*
Une ambiance sonore préexistante modérée signifie que le bruit ambiant existant avant la construction de la
nouvelle voie de tram est tel que le LAeq (6h-22h) est inférieur à 65 dB(A) et LAeq (22h-6h) est inférieur à 60 dB(A).
Les valeurs guides, valeurs de seuil limite et de seuil d’intervention urgente relatifs au bruit du métro
sont reprises dans le tableau 37.6.
Tableau 37.6 :
Valeurs guides et valeurs seuils relatives au bruit généré par les infrastructures de
métro aérien (définies pour l'extérieur des bâtiments)
Type de valeurs de Terminologie de la Ld Le Ln Lden
référence convention (7h-19h) (19h-23h) (23h-7h)
Objectifs à atteindre
Valeurs guides 65 dB(A) 64 dB(A) 60 dB(A) 68 dB(A)
après assainissement
Seuil limite à ne pas
70 dB(A) 69 dB(A) 65 dB(A) 73 dB(A)
dépasser
Valeurs seuils
Seuil d'intervention
73 dB(A) 72 dB(A) 68 dB(A) 76 dB(A)
urgente
En ce qui concerne les vibrations, la Région et la STIB proposent d’utiliser pour le tram et le métro les
valeurs qui sont utilisées dans la norme DIN 4150-2 pour les extensions et les renouvellements de
lignes. C’est la version de 1999 qui est utilisée. L’évaluation se fait en ayant recours à un facteur KB,
calculé sur base de la vitesse oscillatoire qui est comparé à des valeurs guides A (Au, Ao et Ar),
données en fonction de la période (jour 6h-22h / nuit 22h-6h) et du lieu d’influence.
La norme comprend un paragraphe spécifique aux vibrations dues au tram.
Le bruit et les vibrations provoqués par les bus font l’objet d’un avenant à la convention avec la STIB,
daté du 29 février 2008. L’article 2 de cet avenant prévoit qu’une étude sera menée afin de déterminer
« un (des) indicateur(s) de bruit des bus et les seuils qui y seront associés en utilisant les mêmes
périodes que celles préconisées dans la directive » (directive européenne 2002/49/CE). En attendant,
les valeurs seuils du plan bruit, pour le bruit global et valables pour le trafic routier, sont d’application.
La convention avec la STIB prévoit qu’à terme, des normes (acoustiques et vibratoires) soient définies
par un arrêté du Gouvernement, sur base d’une évaluation de leur applicabilité et de leur impact
technique et économique. A cette occasion, l’usage et la nature des locaux seront adaptés afin de
concorder avec la réglementation bruxelloise en matière d’aménagement du territoire.
L’article 5 de l’arrêté prévoit qu’à l’issue d’une période d’adaptation fixée par le Gouvernement, les
valeurs limites par passage et par période soient revues à la baisse.
2.2.5. Les valeurs de référence s’appliquant au bruit et vibrations des installations classées
L’arrêté du 21 novembre 2002 relatif à la lutte contre le bruit et les vibrations générés par les
installations classées vise à préciser les valeurs limites d’immission de bruit à l’extérieur en
provenance des installations classées. Les valeurs considérées correspondent aux niveaux de bruit
provenant de l’installation et mesurés à l’extérieur, en limite de parcelles.
En ce qui concerne les valeurs à l’immission mesurées à l’intérieur (dans un local de repos, de séjour
ou de service), cet arrêté renvoie à celui relatif au bruit de voisinage (voir point 2.2.6).
Les valeurs limites fixées à l’extérieur sont fonction :
• De la période considérée (voir tableau 37.8), respectivement A, B et C, elle-même dépendant :
o de la tranche horaire (7h-19h, 19h-22h, 22h-7h) ;
o du jour de la semaine (jours ouvrables, samedi, dimanche, jours fériés) ;
• De la possibilité ou non d’interrompre l’activité durant la nuit ou durant le week-end ;
• De l’affectation urbanistique de la zone (déterminée par le Plan Régional d’Affectation du Sol)
dans laquelle on se trouve.
Tableau 37.8 :
Les valeurs limites s’appliquant aux installations classées (bruit perçu à l’extérieur) se réfèrent au
niveau de bruit « spécifique » c’est-à-dire au niveau de pression acoustique propre à la source sonore
considérée.
L’arrêté du 21 novembre 2002 fixant la méthode de contrôle et les conditions de mesure du bruit
contient les définitions suivantes :
• l’émergence est la modification temporelle du niveau de pression acoustique ou modification du
contenu spectral induite par l’apparition d’un bruit particulier qui peut être perçu par l’oreille
humaine;
• le niveau de bruit ambiant (ou Lf) est le niveau de pression acoustique mesuré lorsque les
sources sonores incriminées sont à l’arrêt (exprimé en dB(A)) ;
• le niveau de bruit total (ou Ltot) est le niveau de pression acoustique mesuré lorsque les sources
sonores incriminées sont en fonctionnement (exprimé en dB(A)) ;
• le niveau de bruit spécifique (ou Lsp) est le niveau de pression acoustique propre aux sources
sonores considérées (exprimé en dB(A)).
En pratique, le Lsp n’est pas mesuré mais défini au moyen d'une formule précisée dans l’arrêté et qui
tient compte du niveau de bruit total, du niveau de bruit ambiant et de la valeur d’une éventuelle
émergence tonale (présence d’un son pur ou d’un bruit à caractère tonal ; on parle d’émergence tonale
lorsque le niveau sonore d’une bande de fréquences est plus important que le niveau des bandes de
fréquences voisines). La législation bruxelloise a en effet prévu une pénalité de plusieurs décibels pour
les bruits à caractère tonal, particulièrement gênants pour le voisinage.
L’arrêté définit, par zone et par période, le niveau de bruit spécifique maximum ainsi que le seuil de
pointe et le nombre d’évènements maximum autorisés (voir le tableau 37.9). Plus le caractère
« habitat » de la zone est prépondérant, plus les valeurs limites sont sévères.
Tableau 37.9 :
Valeurs limites s'appliquant au bruit extérieur spécifique (Lsp) généré par des
installations classées
Sources : les AGRBC du 21/11/2002 relatif au bruit des installations classées et au bruit de voisinage
Bruit perçu à l'extérieur en limite des parcelles
Périodes A B C
Zones Lsp N Spte Lsp N Spte Lsp N Spte
Zone 1 42 20 72 36 42 1 10 66 30 5 60
Zone 2 45 20 72 39 45 1 10 66 33 39 1,2 5 10 2 60 66 2
1 1,2 2
Zone 3 48 30 78 42 48 20 72 36 42 10 20 66 72 2
Zone 4 51 30 84 45 51 1 20 78 39 45 1,2 10 20 2 72 78 2
1 1,2 2
Zone 5 54 30 90 48 54 20 84 42 48 10 20 78 84 2
Zone 6 60 30 90 54 60 1 20 84 48 54 1,2 10 20 2 78 84 2
1
Limites applicables aux magasins pour la vente au détail
2
Limites applicables aux installations dont le fonctionnement ne peut pas être interrompu (ventilation, installations
frigorifiques, etc.)
Zone 1: zones d'habitation à prédominance résidentielle, zones vertes, zones de haute valeur biologique, zones de
parc, zones de cimetière et zones forestières
Zone 2 : autres zones d'habitation que celles à prédominance résidentielle
Zone 3 : zones mixtes, zones de sports ou de loisirs en plein air, zones agricoles et zones d'équipements d'intérêt
collectif ou de service public
Zone 4 : zones d'intérêt régional, zones de forte mixité et zones d'entreprises en milieu urbain
Zone 5 : zones administratives
Zone 6 : zones d'industries urbaines et zones de transport et d'activité portuaire, zones de chemin de fer et zones
d'intérêt régional à aménagement différé
S pte ou seuil de pointe est le niveau de pression acoustique au-delà duquel le bruit produit par les sources est
comptabilisé comme « évènement » (exprimé en dB(A))
Le nombre d’évènements N correspond au nombre de fois que l’installation a généré un dépassement du seuil de
pointe (S pte ) par période d’une heure
Les niveaux de vibrations limites mesurés dans les habitations doivent être inférieurs au niveau
recommandé par la norme ISO 2631-2 « Exposition des individus à des vibrations globales du corps :
Vibrations continues et induites par les chocs dans les bâtiments (1 à 80 Hz) ». En pratique, la
première édition, datant de 1989, est utilisée car l’édition la plus récente (la deuxième, 2003) n’indique
plus d’amplitudes acceptables des vibrations, contrairement à la première édition.
A noter que les valeurs reprises dans l’arrêté n’empêchent en rien de fixer des conditions de bruit ou
de vibrations plus sévères au niveau du permis d’environnement.
Les valeurs limites de l’arrêté « bruit des installations classées » sont applicables aux installations
classées et aux installations non classées dont le fonctionnement est indispensable au fonctionnement
d’une installation classée. Par exemple, un ventilateur non classé servant à aérer un parking couvert
classé doit respecter les normes réglementaires de l’arrêté « bruit des installations classées » (bruit
perçu à l’extérieur) tandis qu’un même ventilateur non classé servant à aérer les cuisines (non
classées) d’un immeuble à appartements devra respecter les normes de l’arrêté « bruit de voisinage »
(bruit perçu à l’intérieur).
L’arrêté relatif à la lutte contre le bruit des installations classées ne couvre pas les aérodromes, les
chantiers, les transformateurs statiques, les stands et aires de tir et les spectacles de plein air classés
au sens de l’ordonnance du 5 juin 1997 relative aux permis d’environnement.
2.2.7. Les valeurs de référence s’appliquant à la diffusion de son amplifié dans les
établissements ouverts au public
L’arrêté du 26 janvier 2017 relatif à la diffusion de son amplifié dans les établissements ouverts au
public2 vise à informer le public et à limiter les émissions de son amplifié dans les établissements
ouverts au public afin de protéger le public des nuisances qu’un son amplifié important peut provoquer.
Cette législation concerne toutes les activités ouvertes au public3 et diffusant du son amplifié et ce,
quel que soit le niveau sonore. Elles peuvent se dérouler en plein air ou non, sur la voirie ou sur un
domaine privé. Leur accès peut être limité à certaines catégories de personnes ou non et peut être
payant ou gratuit.
L’arrêté « son amplifié » établit une règle générale qui fixe à 85 dB(A) la valeur limite maximale de
diffusion du son amplifié. Cette catégorie constitue la catégorie de base de diffusion de son amplifié
pour laquelle il n’y a aucun risque sanitaire et ne nécessite donc aucune condition particulière de
protection. Cependant, ce même arrêté prévoit également deux exceptions à cette norme pour
lesquelles des conditions de sensibilisation et de communication envers le public sont obligatoires (voir
tableau 37.11 ci-dessous).
Préalablement à la diffusion de son amplifié dans un établissement ouvert au public, celui-ci doit
choisir sa catégorie de diffusion en fonction des niveaux sonores qui vont être diffusés et doit par
conséquent respecter les conditions liées à cette catégorie.
Tableau 37.11 :
Valeurs seuils relatives au bruit généré par la diffusion de son amplifié dans les établissements
ouverts au public
Source : AGRBC du 26 janvier 2017 relatif à la diffusion de son amplifié dans les établissements ouverts au public
Catégories Niveaux sonores Conditions
Catégorie 1 *
Restaurant, snack, café, salle LAeq, 15 mn, glissant ≤ 85 dB(A) Pas de condition particulière
de sport, magasin, spectacle
pour enfants, grande surface…
Catégorie 2 * Conditions particulières d’information
85 dB(A) < LAeq, 15 mn, glissant ≤ 95 dB(A)
Café dansant, café spectacle, - Pictogramme
et
maisons de jeunes, centre - Afficheur (afficheur - enregistreur
LCeq, 15 mn, glissant ≤ 110 dB(C) après minuit)
culturel…
Catégorie 3 *
Conditions particulières d’information,
Salle de concert, discothèque…
de protection du public et de contrôle
95 dB(A) < LAeq, 60 mn glissant ≤ 100 dB(A) - Pictogramme, afficheur
et - Zone de repos et bouchons
110 dB(C) < LCeq, 60 mn, glissant ≤ 115 dB(C) d'oreilles
- Enregistrement des niveaux
sonores
Selon l’arrêté « son amplifié », pour les évènements en plein air diffusant du son amplifié et qui sont
susceptibles de générer des dépassements des normes de bruit chez les voisins compte tenu de leur
proximité avec des habitations, les organisateurs ont la possibilité de demander de façon
exceptionnelle et temporaire une dérogation aux arrêtés « bruit de voisinage » et « bruit des
installations classées ». Cette demande est à adresser au bourgmestre, qui peut l’accepter ou la
2 Etablissement ouvert au public : tout lieu permanent ou temporaire, ainsi que ses dépendances, accessibles au public, même
si leur accès est limité à certaines catégories de personnes, contre paiement ou non, tels que les salles de spectacles,
complexes cinématographiques, théâtres, opéras, music-halls, salles de fête, discothèques, salles de danse, salles de
concerts, festivals, chapiteaux, cercles privés, commerces, restaurants, bars, cafés, salles de sport, y compris ceux et celles
qui sont en plein air.
3 Public : au sens de la législation « son amplifié », toute personne accédant à un établissement ouvert au public, autre qu’en
refuser. Enfin, si l’établissement ouvert au public diffuse du son amplifié entre 00h et 07h, il doit
introduire une déclaration environnementale auprès de sa commune.
A noter également que les valeurs reprises dans l’arrêté n’empêchent en rien de fixer des conditions
de bruit plus sévères au niveau du permis d’environnement.
3. Conclusion
Sans se conformer strictement aux valeurs guides recommandées par l’OMS, qui constituent un idéal
à long terme, mais afin de garantir, de manière optimale et proportionnée, la protection des bruxellois
à l’égard du bruit, différentes mesures ont été mises en place et sont actuellement d’application. Sur
base de plans, de conventions et de législations, des valeurs guides, des valeurs seuils ou encore des
valeurs limites ont été définies. Elles sont généralement déclinées selon diverses sources de
nuisance, s’appliquent à des situations spécifiques et leur respect peut être contrôlé.
Au vu de l’hétérogénéité des « valeurs de référence » en matière de bruit des transports terrestres en
Région bruxelloise et dans un souci de cohérence et d’harmonisation des indicateurs, ceux-ci sont
désormais exprimés selon les indicateurs décrits par la Directive européenne 2002/49/CE (Lden et Ln),
évalués sur les périodes horaires 7h-19h, 19h-23h et 23h-7h. Néanmoins, l’utilisation d’un indicateur
évènementiel (comme pour le bruit des avions) reste pertinente pour certaines sources de bruit et
constitue donc une piste à explorer pour le bruit des trains, métros et trams.
En ce qui concerne le bruit du trafic routier, les valeurs de référence actuelles pourraient être affinées
en fonction notamment du statut de la voirie considérée. Il s’agirait de trouver un équilibre entre la
fonction de circulation et la fonction urbaine de la voirie, ou sa « capacité environnementale »,
permettant ainsi de définir, notamment en matière de bruit, des seuils adaptés à chaque catégorie de
voiries mais aussi à chaque type de quartier traversé.
Sources
1. BRUXELLES ENVIRONNEMENT, mars 2009. « Prévention et lutte contre le bruit et les vibrations
en milieu urbain en Région de Bruxelles-Capitale – Plan 2008-2013 ». 44 pp. Disponible sur :
http://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/PlanBruit_2008_2013_FR.PDF
2. DIRECTIVE 2002/49/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 25 juin 2002, relative
à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement. JO L 189 du 18.07.2002. 14 pp. p.12-
25. Disponible sur : http://eur-
lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:189:0012:0025:FR:PDF
3. ORDONNANCE BRUXELLOISE relative à la lutte contre le bruit en milieu urbain du 17 juillet 1997,
MB du 23.10.1997, p28215 – 28221. Modifiée par l'Ordonnance du 1er avril 2004, MB du
26.04.2004, p.34299-34308. Disponible sur :
http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&cn=1997071764&table_na
me=loi
4. ARRETE DU GOUVERNEMENT DE LA REGION DE BRUXELLES-CAPITALE (AGRBC) du 27
mai 1999 relatif à la lutte contre le bruit généré par le trafic aérien. MB du 11.08.1999. 3 pp.
p.30002-30004. Disponible sur :
http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&cn=1999052751&table_na
me=loi
5. REGION DE BRUXELLES-CAPITALE, 24 janvier 2001. « Convention environnementale entre la
Région de Bruxelles-Capitale et la Société Nationale des Chemins de Fer Belges (SNCB) relative
aux bruit et vibrations du chemin de fer ». 17 pp. Disponible sur :
http://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/conventionEnviro_RBC_et_SNCB_24ja
n2001_bilingue.PDF?langtype=2060
6. REGION DE BRUXELLES-CAPITALE, 22 janvier 2009. « Annexe du Procès-Verbal de la réunion
du comité d’accompagnement de la convention environnementale entre la Région de Bruxelles-
Capitale et la SNCB relative aux bruit et vibrations du chemin de fer ». 2 pp. Disponible sur :
https://environnement.brussels/sites/default/files/user_files/convention-sncb-annexe_lden_fr.pdf
7. ARRETE DU GOUVERNEMENT DE LA REGION DE BRUXELLES-CAPITALE (AGRBC) du
21 novembre 2002 relatif à la lutte contre le bruit et les vibrations générées par les installations
Auteur(s) de la fiche
DELLISSE Georges, BOULAND Catherine, SAELMACKERS Fabienne, DEBROCK Katrien,
LECOINTRE Catherine, POUPÉ Marie, CAUCHIE Vincent, DUCARME Marie-Françoise, MEURRENS
Annick
Mise à jour : POUPÉ Marie
Date de mise à jour : Avril 2018