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Astronomie III PDF
Astronomie III PDF
Chapitre 5
ASTRONOMIE
Didier BOUTELOUP
Cellule pédagogique et de recherche en astro-géodésie
Didier.bouteloup@ensg.ign.fr
(33) 01 64 15 31 37
ASTRONOMIE
1 Introduction _________________________________________________________________ 4
1.1 Définition de l'astronomie __________________________________________________ 4
1.2 L'astronomie de position ___________________________________________________ 4
2 La terre en mouvement _________________________________________________________ 6
2.1 Introduction_____________________________________________________________ 6
2.2 Mouvement de la Terre par rapport au Soleil ___________________________________ 6
2.3 Mouvement perturbé ______________________________________________________ 6
2.4 Mouvement diurne de la Terre _______________________________________________ 8
2.4.a Rotation diurne ________________________________________________________ 8
2.4.b Pôles instantané et conventionnel___________________________________________ 8
2.4.c Précession et nutation lunisolaire __________________________________________ 10
3 Repères celeste, terrestre et local_________________________________________________ 12
3.1 Repère équatorial céleste __________________________________________________ 12
3.1.a Définition___________________________________________________________ 12
3.1.b Coordonnées équatoriales _______________________________________________ 12
3.1.c Cas particulier du Soleil ________________________________________________ 12
3.2 Repère te rrestre _________________________________________________________ 14
3.2.a Définitions __________________________________________________________ 14
3.2.b Repères instantané et conventionnel________________________________________ 14
3.2.c Coordonnées géographiques astronomiques __________________________________ 15
3.3 Repère astronomique local_________________________________________________ 16
3.3.a Définition___________________________________________________________ 16
3.3.b Azimut et distance zénithale _____________________________________________ 17
3.4 III- Sphère céleste _______________________________________________________ 18
3.4.a Sphère céleste________________________________________________________ 18
3.4.b Angle horaire et heure sidérale ___________________________________________ 18
3.4.c Parallaxe annuelle _____________________________________________________ 20
3.4.d Parallaxe de hauteur ___________________________________________________ 20
3.5 Triangle de position ______________________________________________________ 21
3.5.a Triangle de position ___________________________________________________ 21
3.5.b Formules de trigonométrie sphérique en astronomie:____________________________ 22
4 Échelles de temps ____________________________________________________________ 23
4.1 Introduction____________________________________________________________ 23
4.2 Notion d'échelle de temps __________________________________________________ 23
4.2.a Définition___________________________________________________________ 23
4.2.b Evolution des échelles de temps___________________________________________ 24
4.3 Le Temps Atomique International (TAI) ______________________________________ 24
4.4 Le temps GPS __________________________________________________________ 24
4.5 Le Temps Universel (UT)__________________________________________________ 25
4.5.a Définitions __________________________________________________________ 25
4.5.b Temps civil; Temps Universel____________________________________________ 26
4.5.c Temps Universel Coordonné (UTC)________________________________________ 27
1 Introduction
La détermination pratique des coordonnées des lieux terrestres est une activité
géodésique très importante. Elle suppose qu'un repère affine R = (O; i, j, k ) ait
préalablement été donné. Matériellement, la donnée d'un tel repère signifie la disponibilité
d'un ensemble d'objets stables, le mieux définis possibles et munis de coordonnées
précises.
Les étoiles peuvent jouer ce rôle; il existe ainsi des catalogues comprenant les
coordonnées très précises des principales étoiles. L'usage de telles tables permet de
déterminer la position de points terrestres, ou plutôt les composantes de directions
particulières à la surface du Globe:
céleste et ses liens avec les autres repères. Il est également essentiel de définir
précisément les différentes échelles de temps utilisées. Ensuite, les différentes méthodes
de détermination peuvent être étudiées.
2 La terre en mouvement
2.1 Introduction
Tous les éléments qui composent le domaine d’étude de l’astronomie (planètes , étoiles, galaxie
…) subissent les lois de la gravitation universelle. La position de ces corps dans l’espace est en
perpétuel mouvement que l’astronomie s’évertue de modéliser. Ainsi :
• La Terre tourne autour de son axe de rotation dans un mouvement diurne.
• La Terre effectue une révolution autour du Soleil dans son mouvement annuel.
• Elle voyage également avec les planètes du système solaire sur une orbite autour du
centre de la voie lactée qu’elles parcourent en 226 millions d’années.
• Elle se déplace également avec la voie lactée sur une trajectoire commune à une
trentaine de galaxie autour du centre des masses de ce groupe local de galaxies.
• Ce groupe local de galaxie se déplace à travers l’univers en raison de l’expansion
générale de l’Univers expliquée par la théorie du big bang.
Lois de Kepler
Dans ce paragraphe, le Soleil et la Terre sont modélisés par deux sphères homogènes de
masse respective M et m et de centre de gravité respectif S et T..
Supposer que la seule force s'exerçant sur T est la force de gravitation créée par le
Soleil est très approximatif. En effet, tout corps suffisamment massif et "proche" de la
Terre, telles certaines planètes, crée une force de gravité non négligeable qui perturbe le
mouvement képlérien terrestre. Les étoiles, elles, sont beaucoup trop éloignées pour
influer sur l'orbite terrestre.
MT Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton
V Ma
Fig 1 : Distances relatives entre le Soleil et ses neuf planètes (M: Mercure, V: Vénus, T: la
Terre, Ma: Mars)
uur
d 2 ST r r
m 2
= F gravitation + f autres corps
dt
r
Où : • F gravitation représente la force gravitationnelle créée par le Soleil assimilé à une
sphère homogène,
r
• f autres corps sont les forces gravitationnelles dues aux autres corps célestes,
principalement Vénus, Jupiter et Saturne.
La rotation de la Terre est positive autour de l'axe des pôles orienté du Sud vers le Nord.
Le plan de l'équateur est incliné d'un angle ε = 23° 27′ par rapport au plan de sa trajectoire
appelé écliptique. Cet angle est appelé l'obliquité.
Le mouvement d'un point terrestre par rapport au Soleil est donc la composition de la
rotation annuelle autour du Soleil et du mouvement diurne. En fait, un observateur sur
Terre n'a pas conscience de son mouvement; il lui semble plutôt que c'est le Soleil qui
"tourne" autour de lui. C'est pourquoi il est naturel de considérer non pas le mouvement
réel de la Terre, mais plutôt le
mouvement apparent du Soleil le
γ long de l'écliptique.
Fig 4 : Ligne des équinoxes et
point vernal
•γ', appelé équinoxe d'automne, est la direction du Soleil lorsqu'il "passe" de l'hémisphère
austral à l'hémisphère boréal. Le passage en γ' a lieu aux alentours du 21 Septembre.
2.4.b Pôles instantané et conventionnel
En fait, l'axe des pôles n'est pas rigoureusement fixe par rapport à l'écorce terrestre.
L'axe de rotation de la Terre oscille de quelques dizaines de ". La position du pôle Nord
varie donc à la surface du Globe. C'est pourquoi on distingue une position moyenne et une
position instantanée:
( )
Pratiquement, l'IERS fournit régulièrement les coordonnées x p , y p du pôle instantané par
rapport au pôle conventionnel.
Causes :
L’axe de rotation terrestre ne pointe pas toujours dans la même direction. Au lieu de se
tenir en position fixe par rapport aux étoiles, il se meut d’une manière lente mais
perpétuelle, décrivant une sorte de mouvement conique. Ce phénomène, dit de précession, a
d’abord été constaté par Hipparque vers 150 avant notre ère pour, au XVIIIème siècle,
être confirmé par Bradley et La Caille. Il fallait toutefois attendre Isaac Newton pour
enfin connaître l’explication.
Nous savons que la Terre, aplatie aux pôles, est plus large à l’équateur, qui est ceint par
une sorte de gonflement, le “bourrelet” équatorial. Ce bourrelet offre un point d’application
excellent à la force de marée exercée par la Lune et le Soleil - toujours selon le côté du
plan de l’écliptique où il se situe et la position des deux astres. Lune et Soleil forment donc
un couple de force qui pèse sur le bourrelet, tentant de rapprocher l’équateur du plan de
l’orbite terrestre, ce qui transforme la rotation principalement régulière de la planète en
un mouvement perturbé de toupie.
Effets :
équateur
ε
ecliptique
Q'
Fig 6 : Précession
Q
La nutation est un mouvement
elliptique le long du cône de précession.
6,87"
9,21"
En absence de la précession, l'axe des
23°
Fig 7 : Nutation
(schéma dans un plan orthogonal à QQ')
3.1.a Définition
γ'
On appelle repère céleste équatorial
r r ur Soleil
noté (
R c = T ;I,J,K ) un repère
K
orthonormal direct tel que: J
• T est le centre de gravité de la Terre
Terre,
ur I
( )
• T ;K est son axe de rotation, γ
r
• ( T ; I ) est dirigé dans la direction du
Fig 8 : Repère céleste équatorial
point vernal γ.
Bien entendu, les coordonnées équatoriales des corps du système solaire varient,
elles, sensiblement en fonction du temps. Par exemple, les variations des coordonnées
( )
α ,δ du Soleil au cours d'une année sont les suivantes :
P
• à l'instant du point γ, c'est à dire
aux alentours du 21 Mars,
σ
α¤ = δ¤ = 0,
K
• autour du 21 Juin (solstice d'été, γ'
noté σ), δ ¤ vaut ε, J
T
• à l'instant du point γ', c'est à dire I
γ
aux alentours du 21 Septembre, α ¤
= 12h et δ ¤ vaut 0,
σ'
S
• autour du 21 Décembre (solstice
d'hiver, noté σ'), δ ¤ vaut -ε. P'
Fig 10 : Équinoxes et solstices
γ σ γ' σ' γ
Date dans 21 Mars 21 Juin 21 Septembre 21 Décembre …
Equinoxe de solstice d’été
l'année Equinoxe solstice d’hiver
printemps d’automne
24 h
α¤ 18 h
12 h
6h
0h
23° 27'
δ¤ 0° 0° 0°
-23° 27'
3.2.a Définitions
On appelle plan méridien passant par un lieu L de la Terre distinct des pôles
Nord et Sud le plan contenant l'axes des pôles et L.
On vérifie que, si L n'est par sur l'axe des pôles (PN, PS) , alors il existe bien un plan
et un seul contenant L et (PN, PS) .
L'intérêt de t est qu'il est quasiment fixe par rapport à la surface terrestre. t est
en rotation à peu près uniforme par rapport à c . Par conséquent, aux déplacements de
l'écorce terrestre près, les coordonnées d'un point sur Terre par rapport à t sont
constantes.
Plus rigoureusement, nous savons que l'axe de rotation diurne de la Terre varie
légèrement au cours du temps. Autrement dit, dans un repère t défini à partir de l'axe
instantané de rotation, la position d'un lieu terrestre peut varier de l'ordre de 1" au
pire au cours du temps. Il convient donc de définir très précisément deux repères
terrestres distincts:
k
On appelle verticale locale la direction de v
l'accélération de pesanteur g en un lieu donné.
r
r g
On note v = − r . ϕa
g
j
λa
On appelle coordonnées géographiques i
astronomiques (
λ a ,ϕ a )
les composantes
r rrr
(
sphériques de v dans la base i,j,k .) Fig 11 : Coordonnées
géographiques astronomiques
Rappelons nous que, la Terre étant modélisée par un ellipsoïde de révolution aplati, en
un lieu quelconque M, il est légitime de considérer le vecteur normal à l'ellipsoïde noté
r
n . On désigne par coordonnées géographiques géodésiques, notées λg ,ϕ g , les
r r r
( )
composantes de n dans la base (i, j, k ) . L'angle entre v et n étant toujours très petit,
( )
les coordonnées géographiques géodésiques λg ,ϕ g et astronomiques λ a ,ϕ a sont ( )
r r
toujours proches. Numériquement, l'angle entre v et n est de l'ordre de 1' au pire.
3.3.a Définition
ur uur r
On appelle repère local astronomique en M , noté R L = M ; T1 , T2 , v , le
a
( )
repère orthonormal direct défini comme il suit:
uur r
( )
• M ; T2, v est un repère orthonormé du plan contenant v et parallèle à l'axe
des pôles,
uur uur r
( )
• T1 est tel que T1, T2, v soit une base orthonormale directe.
(resp. l'Ouest),
ur uur λa
• T 2 (resp. −T2 ) indique le Nord (resp.
le Sud).
Fig 12 : Repère local astronomique
Il est clair que AH, HSL et HSG varient au cours du temps. Ces angles sont exprimés en
heures, minutes et secondes de temps, de 0 h à 24 h. Ainsi, HSL, HSG et AH augmentent
avec le temps.
P
AH, HSL, HSG, λ a et α sont liés par A
les relations suivantes: G Z
• HSL = α + AH
• HSL = HSG + λ a O λa
α
• AH = HSG + λ a − α AH
γ HSG
On verra plus loin que AH peut être
déduit de mesure de temps TU comme
suit :
366, 2422 P'
AH = HSG 0 + t TU + λ − α
365, 2422
Fig 15 : Angle horaire et heure sidérale
λ = λ a
ϕ = ϕ a
Parsec : Le parsec (pc) est défini comme la distance à laquelle une étoile a une
parallaxe trigonométrique de 1 seconde de degré (1"). On a les équivalences suivantes
:
§ 1 pc = 3.261 563 7763 al = 206 264.806 248Ua = 3.085 677 5807 .1016 m.
AH P
P
π -δ
2 AH
-AH π -δ
2
S π -ϕ
2
π -ϕ A
-S
2 S
A -Az
Az Dz
Dz
Az
Z
Z (astre à l'Ouest)
(astre à l'Est)
Fig 17 : Triangle de position
Conventions de signe :
Az est compté depuis une station Z à partir de la direction du méridien (pole nord) et
positivement dans le sens horaire
AH est compté depuis P à partir de la direction du méridien de Z et positivement dans le sens
horaire
HSL = HSG + λ = α + AH
Relations entre AH et HSL: AH = HSG + λ − α
366,2422
HSGTU = HSG 0hTU + ⋅ TU
365,2422
• formules fondamentales:
cos Dz = sin ϕ sin δ + cos ϕ cos δ cos AH
sin δ = sin ϕ cos Dz + sin Dz cos ϕ cos Az
sin ϕ = sin δ cos Dz + sin Dz cos δ cos S
• formules corrélatives:
4 Échelles de temps
4.1 Introduction
Toute mesure astrométrique met en œuvre des mesures sur des objets en mouvement, et
nécessite de ce fait des mesures de temps très précises.
Il est remarquable que les mesures de temps sont actuellement les quantités physiques les
plus précises à mesurer, puisque l'on peut utiliser des horloges atomiques dont l'exactitude
relative atteint 10 −12 voire 10 −14 .
4.2 Notion d'échelle de temps
4.2.a Définition
• une origine temporelle, permettant de dater les événements physiques, donc d'établir
des calendriers et en astronomie des éphémérides, c'est à dire des tables fournissant les
valeurs de grandeurs astronomiques (coordonnées du Soleil, HSG, etc.) à des dates régulières.
Exemple : Le jour julien 01/01/2000 ou date julienne 2 451 545.0
La réalisation pratique d'une échelle de temps sous-entend la donnée d'une horloge, c'est à
dire d'un dispositif physique périodique dont la période fournit justement l'unité de durée τ.
Citons deux exemples qui vont être étudiés en détail dans la suite du chapitre:
•exemple 1 : la durée élémentaire d'une échelle de temps atomique est définie par la
fréquence d'émission d'un atome excité. En effet, sous l'effet d'une excitation électro-
magnétique, un atome donné émet un rayonnement de fréquence f constante, donc de période
T elle aussi constante,
•exemple 2 : l'échelle dite du "Temps Universel" est fondée sur la durée de rotation
apparente du Soleil moyen autour de la Terre, qui vaut 1 jour dans cette échelle de temps.
L'horloge est ici la rotation diurne du Globe.
Selon la 13ème Conférence générale des poids et mesures en 1967, la seconde est
définie comme "la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la
transition entre les deux niveaux hyperfins de l'état fondamental de l'atome de
Césium 133".
Le Temps Atomique International (TAI) est l'échelle de temps réalisée par le Bureau
International des Poids et Mesures (BIPM) à partir de cette définition internationale de la
seconde. Le BIPM utilise, pour définir le TAI les données de 200 horloges atomiques situées
dans différents laboratoires dans le monde entier. Nous noterons désormais s TAI la seconde
définie par le TAI.
Ces signaux sont synchronisés avec le temps GPS, qui n'est autre que le TAI à une constante
près:
t GPS = t TAI − 19 s
Ainsi, un récepteur GPS fournit une date dans l'échelle de temps GPS, c'est à dire en fait en
TAI à 19 s près, avec une incertitude de 10 −7 s au pire.
4.5.a Définitions
4.5.a.1 Temps solaire vrai
On appelle temps solaire vrai une échelle de temps dont l'unité fondamentale de
durée, appelée jour solaire vrai et notée j e v , est la durée séparant deux passages
consécutifs du Soleil au méridien d'un même lieu terrestre.
Le temps solaire moyen est une échelle de temps dont l'unité fondamentale de
durée, appelée jour solaire moyen j¤ m , est définie comme il suit:
• 1 j e m a une durée constante quel que soit l'instant de l'année,
• 1 j e m est proche de 1 j¤ v . Plus précisément, la durée de l'année exprimée
en j e m ou en j e vrai est la même.
La date en temps solaire moyen peut donc s'interpréter comme l'angle horaire AH e m d'un
Soleil moyen fictif se déplaçant à vitesse constante le long de l'équateur.
Le temps solaire sert à l'élaboration des échelles de temps utilisées dans la vie quotidienne.
Cependant, pour les applications pratiques, il est usuel de noter 12 h, et non pas 0h, le
moment où le Soleil passe au méridien. C'est pourquoi on définit l'échelle de temps appelée
"Heure Civile Locale", notée HCL, à partir du temps solaire moyen, mais décalée de 12h:
1 s HCL = 1 s e m
t HCL = t e m + 12 h
La définition de l'heure civile locale dépend elle aussi d'un point du Globe servant de
référence. C'est une échelle de temps locale comme le temps solaire moyen.
En fait, nous savons que la rotation diurne de la Terre n'est pas parfaitement uniforme:
L'expression "Temps Universel" n'est qu'un terme générique pour désigner un ensemble
d'échelles de temps liées à la rotation de la Terre: UT0, UT1, UT1R, etc. Nous nous
contenterons ici de définir l'échelle UT1; UT1 est l'échelle de temps universel ramenée au
pôle instantané.
Le temps universel coordonné (UTC) est la base légale de l'heure dans le monde. Il est dérivé
du TAI (voir plus bas) dont il diffère seulement par un nombre entier de secondes,
actuellement 32. Ces secondes intercalaires sont insérées à l'initiative du Service
International de la Rotation Terrestre (http://hpiers.obspm.fr) pour garantir que, en
moyenne au cours des ans, le soleil est au méridien de Greenwich à 12:00:00 UTC à 0.9
seconde près. UTC est donc le successeur du temps moyen de Greenwich, GMT, qui était
utilisé quand le jour solaire moyen fournissait l'unité de temps.
1625
1650
1675
1700
1725
1750
1775
1802
1829
1855
1881
1910
1936
1962
1989
diurne de la Terre. -2,0
-10,0
historiques nous montrent que E J
-12,0
augmente irrégulièrement d'environ Année
2 ms par siècle depuis le 17ème Fig 19 : Durée du jour depuis le 17ème siécle
siècle.
1 j UT = 86400 s UT
Or, ,
1 j TAI = 86400 s TAI
donc: 1 s UT > 1 s TAI .
Le Temps Universel Coordonné (UTC) est une échelle de temps maintenue par le
BIPM, non continue, synchronisée sur TAI et proche de UT1 à tout instant:
• le 1er Janvier 1958, t UTC = t TAI ,
• 1 s UTC = 1 s TAI,
• en permanence, t UTC − t UT1 < 0, 9 s .
Puisque 1 s UT > 1 s TAI , pour maintenir UTC et UT1 proches, il faut quelquefois ajouter à UTC
une seconde intercalaire supplémentaire ( 2 ms × 365 j = 0, 73 s ).
UTC et d UT1 = UT1- UTC sont diffusés en permanence par des stations radios réparties
dans le monde entier, sous la forme de "signaux horaires" en ondes courtes.
Pratiquement, depuis 1958, t TAI − t UTC a évolué de la manière suivante:
• le 1/1/1958: t UTC = t TAI , 35
...
15
... 5
01/ 07/19 73
01/ 01/19 75
01/ 07/19 76
01/ 01/19 78
01/ 07/19 79
01/ 01/19 81
01/ 07/19 82
01/ 01/19 84
01/ 07/19 85
01/ 01/19 87
01/ 07/19 88
01/ 01/19 90
01/ 07/19 91
01/ 01/19 93
01/ 07/19 94
01/ 01/19 96
01/ 07/19 97
01/ 01/19 99
01/ 01/20 00
• le 1/1/1999: t UTC = t TAI − 32 s .
Remarquons que l'échelle de temps GPS coïncidait avec l'échelle UTC au 1er Janvier 1980.
On appelle temps sidéral, noté TS, une échelle de temps dont l'unité fondamentale de
durée, appelée jour sidéral et notée j TS , est la durée séparant deux passages
consécutifs du point vernal au méridien d'un même lieu terrestre.
1
On appelle seconde sidérale la durée définie par 1 s TS = j TS . La date sidérale est
86400
l'heure sidérale locale HSL. Nous savons que, si on note HSG l'heure sidérale locale à
Greenwich, pour un lieu terrestre quelconque, on peut écrire:
HSL = HSG + λ .
HSG (t ) = HSG 0 + 365,2422 t UT
366,2422
HSL (t ) = HSG 0 + 366,2422 t UT + λ
365,2422
4.5.d.2 Utilisation en astronomie
En un lieu donné, la position des étoiles dans le ciel sera la même, en première approximation,
tous les jours à la même heure sidérale locale. Il est donc pratique d'éditer une table des
positions approchées des astres en un lieu donné en fonction de l'HSL.
4.6.a Introduction
Le repérage des instants exige la définition d’échelle de temps (TAI, UTC, GPS ..), cependant
en raison de la durée très longue de la période utile, il est également nécessaire,
indépendamment du choix de l’échelle, de définir un système de numérotation des jours qui
permette de situer sans ambiguïté une date quelconque. C’est le problème de la chronologie.
La solution la plus simple consiste à choisir arbitrairement une date origine, qu l’on numérote
0 ou 1et à énumérer sans autres artifices les jours ultérieurs. Pour des raisons de tradition,
mais aussi de commodité, on a été conduit à compliquer le système par un découpage en année
et mois. Les règles adoptées qui constituent les divers calendriers différent d’une civilisation
à une autre.
§ L'ère de Dioclétien a débuté le 29 août 284 (julien). C'est l'origine du calendrier copte
encore en usage dans la communauté copte d'Égypte.
§ L'Hégire a débuté le vendredi 16 juillet 622 (julien) qui est l'origine du calendrier
musulman.
§ L'ère judaïque a débuté le 7 octobre -3760 (julien) qui est l'origine du calendrier
israélite.
§ L'ère des Français a débuté le 22 septembre 1792 et s'est terminée le 1 janvier 1806 et
a été utilisée par le calendrier républicain.
§ L'ère de la période julienne commence le 1 janvier 4713 avant J.-C. à midi (calendrier
julien).
D'autres calendriers se réfèrent à des ères plus incertaines quant à leurs origines. C'est le
cas des calendriers:
§ hindou, ère saka débutant le 3 mars 78 après J.-C. mais codifiée en 1957 et utilisée dans
le calendrier indien (voir ce calendrier);
§ hindou, ère samvat débutant le 23 février 57 après J.-C.;
§ tamoul, cycle nirâyana de 60 ans non différenciés depuis l'an 397 après J.-C.;
§ cambodgien et laotien, petite ère birmane partant du 21 mars 638 après J.-C.;
§ cambodgien et laotien, ère bouddhique débutant en avril-mai de l'an 544 avant J.-C. (mort
de Bouddha d'après la tradition cinghalaise);
§ chinois et vietnamien, cycles de 60 ans identifiés aux règnes des empereurs.
La durée moyenne de l'année julienne (365,25 jours) est une approximation médiocre de celle
de l'année tropique. Il en résulte que les dates des saisons se décalent d'environ 3 jours tous
les 400 ans, soit d'un mois tous les 4000 ans.
Le calendrier julien a été en usage dans la plupart des nations d'Europe jusqu'au XVIème
siècle.
Il a été remplacé ensuite par le calendrier grégorien mais il est encore utilisé de nos jours
pour déterminer les fêtes religieuses orthodoxes.
Le calendrier grégorien est de type solaire. Il a été créé en 1582 par le pape Grégoire XIII
pour corriger le retard que prenait le calendrier julien sur le Soleil, retard qui atteignait 10
jours au moment de cette réforme.
Ce calendrier est défini par rapport au calendrier julien de la manière suivante : le lendemain
du jeudi 4 octobre 1582 (julien) fut le vendredi 15 octobre 1582 (grégorien), la succession
des jours de la semaine étant respectée. Le calendrier grégorien ne diffère du calendrier
julien que par la répartition entre années communes (365 jours) et années bissextiles (366
jours). Les années bissextiles sont les mêmes que celles du calendrier julien (années dont le
millésime est divisible par 4) sauf trois années séculaires sur quatre, celles dont le millésime
est multiple de 100 sans l'être de 400. Ainsi, les années 1700, 1800, 1900 sont communes
alors que l'année 2000 est bissextile.
La durée moyenne de l'année est de 365, 2425 jours. Elle est très voisine de celle de l'année
tropique.
Le calendrier grégorien a été adopté dès 1582 en Italie, en Espagne, au Portugal et dans les
Pays-Bas catholiques. En France la réforme a été appliquée en décembre 1582, le lundi 20
décembre succédant au dimanche 9 décembre. En Grande-Bretagne, c'est seulement en 1752
que le 14 septembre a succédé au 2 septembre et que le calendrier grégorien a été adopté.
Adopté progressivement jusqu'au début du XXème siècle par tous les pays, ce calendrier est
maintenant en usage dans le monde entier.
La période julienne est une échelle de temps qui numérote, sans discontinuité, les jours depuis
le lundi 1 janvier -4712 à 12heures. Cette période julienne a été introduite par l'astronome
Scaliger en 1583. Il nomme " julienne " cette numérotation par analogie avec l'année julienne.
§ Date julienne : c'est la durée écoulée depuis le 1 janvier -4712 à 12 heures. On l'exprime
en jour et fraction décimale de jour.
§ Jour julien: c'est la partie entière de la date julienne.
Le jour julien 0 commence le 1 janvier -4712 à 12h, le jour julien 1 commence le 2 janvier -
4712 à 12h, le jour julien 2451911 commence le 1 janvier 2001 à 12h.
La continuité des jours dans la période julienne permet de calculer un intervalle de temps
sans risque d'erreur même s'il couvre plusieurs calendriers. Ainsi le 1 janvier 1001 à 0h
(calendrier julien) correspond à la date julienne 2086673,5; le 1 janvier 2001
à 0h (calendrier grégorien) correspond à la date julienne 2451910,5. Il s'est donc écoulé
entre ces deux dates : 2451910,5 - 2086673,5 = 365237 jours.
5 Déterminations astronomiques
P
5.1.a Azimut d'un astre
Décrivons à nouveau les différents éléments du
-AH π -δ
triangle de position: 2
• les coordonnées géographiques λ et ϕ du
lieu d'observations sont supposées connues,
• les coordonnées équatoriales α et δ de
l'astre sont elles aussi connues, π -ϕ S
2 A
• Az est à déterminer,
• Dz et AH sont a priori observables. En
Az Dz
effet, λ et α étant connues, la connaissance de
AH revient à celle de la date d'observation t TU:
Z
Fig 23 : Triangle de position (astre à
l'Est)
AH = HSG(t ) + λ − α
HSG (t ) = HSG + 366,2422 t
0
365,2422 TU
Pratiquement, une "soirée d'observations" se compose de mesures sur une vingtaine d'étoiles,
toutes situées à peu près à la même distance zénithale Dz 0 , autrement dit à une hauteur
égale. En général, on choisit Dz 0 = 30° . On peut donc supposer que l'erreur de modélisation
ε z est constante au cours de la soirée, même si les distances zénithales observées Dz obs ne
le sont pas exactement, l'instrument n'étant pas rigoureusement en station vertical, et si les
corrections de réfraction ρ mod varie, en fonction des conditions météorologiques pendant la
soirée.
( )
cos Dz vrai = cos Dz 0 + δDz i + ε z = sin ϕ sin δ + cos ϕ cos δ cos AH
avec: • Dz 0 est une constante connue,
• (
les δDz i )i∈ 1,n ( )
et t UTi
i∈ 1,n
sont mesurés,
• λ, ϕ et ε z sont à déterminer.
d λ = λˆ − λ 0
( )
Soit λ 0 ,ϕ 0 les coordonnées approchées de la station S et . Pour une étoile
d ϕ = ϕˆ − ϕ 0
quelconque i, formulons δDz i sous la forme d'une expression linéaire de d λ , d ϕ et ε z :
− sin Dz vrai i d Dz vrai i = cos ϕ sin δ i d ϕ − sin ϕ cos δ i cos AH i d ϕ − cos ϕ cos δ i sin AH i d λ
( )[ ( ) ] (
⇔(A) − sin Dz 0 + δDz i + ε z d δDz i + d ε z = cos ϕ sin δ i − sin ϕ cos δ i cos AH i d ϕ )
− cos ϕ cos δ i sin AH i d λ
Repérons la position de S sur un plan muni d'un repère orthonormal direct R = (O; i, j) de la
manière suivante:
x = cos ϕ d λ
S ( x, y ) R avec
y = dϕ
L'équation δ Dz i = − cos Az i d ϕ − sin Az i cos ϕ d λ est celle d'une droite ∆ i perpendiculaire au
sin Az i
vecteur u i passant à la distance δDz i de O. L'équation (B) est de même celle de la
cos Az i
droite ∆∗i parallèle à ∆ i , distante de ∆ i de ε z .
O ^
( )
S
Les droites ∆ i sont appelées droites ∆i
i∈ 1,n
de hauteurs égales.
∆*j
Fig 25 : Interprération
géométriqued'observations de hauteurs
égales
5.2.a.3 - Précision
Enfin de déterminer λ$ , ϕ
$ et ε$ z avec une
bonne précision, il convient d'observer une
vingtaine d'étoiles bien réparties en
azimuth. Les étoiles observées avec εz
π
Az = ± sont dites horaires, car ce sont
2 dϕ ^
principalement celles qui déterminent la S
longitude.
λ0
O
ϕ cos ϕ d λ
0
Les observations de droites de hauteurs égales sont traitées soit graphiquement, soit par
estimation des moindres carrés. Une estimation par moindres carrés fournit, en plus de λ$ et
ϕ$ , la précision de l'estimation. Intuitivement, nous savons que la qualité de la détermination
dépend de celle des observations, c'est à dire pour chaque étoile i, de Dz i et t TU i :
• l'exactitude des distances zénithales observées Dz obsi dépend de la verticalité de
l'instrument utilisé. D'autre part, si, pour une quelconque raison, l'erreur sur les distances
zénithales ε z n'est pas constant au cours de la soirée d'observations -par exemple parce que
la réfraction est mal modélisée-, alors les Dz obsi semblent anormalement imprécises.
• l'imprécision des "prises d'heure" t UTi , c'est à dire indirectement l'imprécision des