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I/ L’enseignement supérieur : six décennies d’existence, par les

chiffres
Pour apprécier l’essor formidable de notre système universitaire et les
atouts acquis grâ ce à l’investissement public, il suffit de laisser parler les
chiffres.
Et nous commencerons par l’output, soit :
- 4.650.000 millions de diplô més à ce jour contre seulement un millier
avant 1962 avec une tendance haussière, les sortants durant les 20
dernières années, soit la période 1999-2018, représentent 90% de
l’effectif global des diplô més de l’enseignement supérieur ;
- Plus de 353.400 diplô més pour la seule année 2019 dont 2/3 sont
des filles ;
Une brève rétrospective schématisée en matière d’évolution des effectifs
étudiants, enseignants et du réseau universitaire pour la période 1962-
2019 pour apprécier l’essor extraordinaire réalisé :
Etudiants inscrits en graduation - période 1962-2019
Durant les 20 dernières années, les effectifs étudiants en graduation ont été
multipliés par 3,7 ;
1,500,000
1,400,000
1,300,000
1,200,000 inscrits en graduation
1,100,000 période 1962-2019
1,000,000
900,000
800,000
1,539,000
1,034,313

700,000
600,000
500,000
400,000
407,995

300,000
181,350

200,000
57,445
12,243
2,725

100,000
0
63 70 80 99
0
00
0 0 0
- 19 -19 - 19 - 1 - 2 - 201 - 202
2 9 79 89 99 9
196 196 19 19 19 200
9
201
100,000

90,000
Inscrits en Post-Graduation
80,000

70,000

60,000

50,000

80,173
40,000

58,975
30,000

20,000

20,846
13,967
10,000
3,965
156

317

0
... ... ... ... ... ...
63
-
69
-
79
-
89
- - - -...
19 19 9 9 99 09 19
1 1 19 20 20

Durant les 20 dernières années, les effectifs étudiants en graduation ont été
multipliés par 3,85 ;
Actuellement, un total de 1.575.000 étudiants dont 80.000 post-graduants
(incluant 60.000 doctorants).
Je m’arrêterai sur ce 1er indicateur du développement humain dont nous
avons suivi l’évolution et que nous avons comparé à celui d’autres pays :
nombre d’étudiants pour 100.000 habitants
 Nombre d’étudiants pour 100.000 habitants en Algérie

1963 1971 1980 1990 2004 2016 2019

23 144 378 1 055 2 260 3 400 3 600

 Comparaison à l’international (2017) *:

USA France Espagne Grande Chine Maroc Tunisie Afrique


Bretagne du Sud

5 900 3 900 4 300 3 645 3 100 2 840 2 470 1 960

*Institut des Statistiques de l’UNESCO (ISU)


Edifiant !

Cette population d’étudiants est accueillie dans :


- 106 (109 c’est à partir de 2020-2021 avec les 03 écoles de batna,
khenchela et béjaia) établissements d’enseignement supérieur
répartis sur les 48 wilayas, 55 établissements de formation
supérieure hors MESRS et 14 privés ;
- 441 résidences et 56o restaurants universitaires.
Elle est encadrée par :
- 61 277 enseignants-chercheurs (chiffre DRH : 64 562). De 2000 à
2019, l’effectif du personnel enseignant a été multiplié par 3,5 ;
- Un taux d’encadrement moyen de 1 enseignant pour 24 étudiants, se
rapprochant peu à peu de la norme établie à 1/20 (ce taux oscille
entre 1/21 dans les écoles à 1/35 dans les centres universitaires) ;
70,000
65,000
60,000 Effectifs enseignants
55,000
50,000
45,000
40,000

62,000
35,000
30,000
25,000
37,688

20,000
15,000
17,460
14,536

10,000
7,497

5,000
822
298

0
... ... ... ... ... ... ..
2- 9- 9- 9- 9- 9- 9-.
196 196
197
198 199 200 201
120
106
110 Université
100 Centre Universitaire
Ecole Supérieure
90 Total
80 75

70

60 53 50
50 43
40 36
29
30 26
22
15
18
20 12 12 15 13 13 13
31 8 6 8
10 1 1 2 1 2
0
3 70
196 -19 980 199
0 00
201
0 19
2- 9 9-1 9- -20 - -20
196 196
197
198 199
9
200
9 18
20

Seconde mission du secteur, la recherche scientifique, quant à elle,


compte :
- 2200 chercheurs permanents et 700 ingénieurs de recherche
(seulement 180 Chercheurs en entreprises)
- 1472 Laboratoires Universitaires (seulement 24% en sciences de
l’ingénieur) mobilisant 58 093 enseignants-chercheurs et 21 381
doctorants
- 30 Centres et 20 unités de Recherche
- Les dépenses de recherche représentent 0,3% du PIB (3 à 5 % dans
les pays avancés)
En termes de production de recherche significative, nous citerons :
- Plus de 52.000 publications de rang A : en croissance soutenue et
contribution à hauteur de 20% de toute la production en Afrique
- Leader africain en Engineering, physique (argument pour le retour à
la formation d’ingénieurs ?)
- 5 chercheurs exerçant en Algérie parmi les 1000 les plus cités dans le
monde
Mais, il est constaté :
- La faiblesse de la production scientifique en sciences sociales et
humaines et en médecine
- La faiblesse relative du nombre de brevets (Universités : 130, Centres
de Recherche: 180, Entreprises: 30)
Sans compter que près de 500 projets à impact socioéconomique sont en
attente de valorisation par les autres secteurs d’activités.
Concernant les moyens financiers et leur destination :
- Le budget de fonctionnement du secteur s’élève à 364 Milliards DA
(5ème rang dans la répartition du budget de l’Etat) ;
 32% de ce montant est réservé aux Œuvres universitaires ;
 92 % du montant restant est réservé aux dépenses de personnels ;
 Seulement 8% sont réservés au financement des activités
pédagogiques, charges annexes et travaux d’entretien…
 Le budget d’Equipement s’élève lui à 58 Milliards DA en CP pour
2020 ;
 Le Coû t par étudiant  est estimé à 170.000 DA/an en moyenne,
disparate car variant de 102 000 DA par étudiant de centre
universitaire à 257 000 Da par étudiant de l’école supérieure, soit
le double (chiffres DBMCG ??).
 62,7% des étudiants sont boursiers, 31,5% sont hébergés,
800 000 bénéficient du transport universitaire (3100 étudiants du
Sud obtiennent des billets de transport pour rentrer chez eux) et
près d’un million repas leur est servi par jour (962 000).
En termes de projection, en 2035 il est attendu
 800.000 bacheliers en 2030
et 1.000.000 de bacheliers en 2035
 3.000.000 étudiants en 2030
et 4.200.000 étudiants en 20351

Pour les accueillir, il faudrait prévoir une démultiplication des


besoins
 en places pédagogiques, par 2,1

1
Projections établies sur la base des chiffres de l’éducation nationale et de nos hypothèses d’évolution des
effectifs bacheliers et de réussite des étudiants des différents cycles supérieures.
 en effectifs enseignants, par 2,24
 en ressources financières, par 2,23
En termes de perspectives
La lecture des agrégats actuels et leur projection à l’horizon 2035 fait
ressortir l’ampleur de la massification et ses effets sur les besoins futurs du
secteur en ressources humaines d’encadrement, en financement et en
places pédagogiques, à même de garantir une qualité de formation et de
recherche acceptable, qui s’impose comme la grande préoccupation de
l’heure. Aussi éloquents soient-ils, les chiffres ne peuvent plus servir de
voile pour masquer la réalité d’une gestion des flux avec ses effets négatifs
sur la qualité de l’enseignement supérieur.

En effet, indépendamment de l’impact du rayonnement de l’université sur le


niveau intellectuel de la société qui est indéniable, il est désormais exigé
plus de cette institution qui doit s’impliquer activement dans l’économie du
pays, en fournissant des produits de formation et de recherche de qualité,
utiles localement et comparatifs à l’échelle planétaire. Elle doit assumer ses
missions classiques et nouvelles tout en étant à l’écoute des attentes de la
société et du secteur socioéconomique, organiser une veille pour intégrer
les avancées scientifiques dans le monde, gérer le magnifique patrimoine
mis à sa disposition, anticiper sur les besoins divers de sa ressource
humaine exceptionnelle et réunir toutes les conditions pour la réussite
académique, sociale et professionnelle de l’étudiant.

Devant de telles perspectives, les outils d’une planification stratégique sont


nécessaires. Le plan d’action sectoriel, dont les grandes lignes sont
présentées ici, représente un outil privilégié pour exploiter au mieux les
atouts réunis par le secteur tout au long de ces années, afin de prendre en
charge les problèmes de l’heure et relever les nouveaux défis qui se
profilent.

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