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L’idée négative du Moyen Age s’est accentuée avec le XVIIIème siècle et elle s’est encore accentuée
avec la Révolution.
Au XIXème siècle, les choses s’améliorent pour les siècles antérieurs à la Révolution. Avec la
formation des Etats, on a forgé une identité avec les monuments qui appartiennent depuis la
Révolution à l’Etat français.
Le XIXème siècle marque le début de la médiélistique. La population commence à s’intéresser au
Moyen Age. Cela se caractérise par des romans comme Ivanhoé de W. Scott ou Notre Dame de Paris
de V. Hugo, des publications de lithographies comme les Voyages pittoresques de l’Ancienne France.
On retrouve donc une grande part de fantasme. On a également meublé des maisons avec des objets
rappelant le Moyen Age.
Au XVIIIème siècle, avec les 1ères grandes explorations, on est dans une forme de chasse au trésor
comme au Moyen Age.
Au XIXème siècle, on commence à chercher au niveau local et l’archéologie devient une science à
part entière.
Au XXème siècle, on commence à s’intéresser aux civilisations et l’archéologie devient une science
humaine
Les monuments sont les témoins d’un passé commun. L’Assemblée Nationale collecte des pièces
sculptées et les réuni chez les augustins à Paris. L’année suivante, Alexandre Lenoir en fait une
exposition (musée des monuments français). Certaines voix veulent conserver ce patrimoine.
-En 1830, Ludovic Vitet
devient le 1er inspecteur général des monuments historiques.
-En 1834, Arcisse de
Caumont créé la société française d’archéologie qui est une société savante. Les sociétés savantes se
multiplient et c’est souvent le Moyen Age qui retient leur attention.
-En 1847, On ouvre une
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chaire à l’école nationale des chartres.
-Dans la 2nde moitié du
XIXème siècle, l’Etat donne l’autorisation et les fonds pour la restauration des monuments avec
notamment Viollet-le-Duc qui a restauré Carcassonne et le château de Pierrefonds parmi d’autres.
La reconstruction se fait selon un idéal ce qui entraine de nombreuses modifications. Ce sont les
églises qui ont la plus grande attention et les archéologues font de l’histoire de l’art essentiellement.
On fouille très peu et quand on fouille, ce sont des cimetières surtout mérovingiens. L’abondance des
textes a fait que pendant longtemps on n’a pas fouillé. Antiquisant et préhistoriens ont fouillé
beaucoup plus tôt que les médiévistes.
A partir de 1950, les médiévistes ont mis en place des fouilles stratigraphiques. Michel de Boüard
entre à l’université de Caen en 1955, fonde le 1er laboratoire de recherche archéologique et fait les
1ères fouilles au château de Caen. En 1962, il fonde des colloques. En 1975, il publie le Manuel
d’archéologie médiévale.
Gabrielle Démians d’Archimbaud part faire des fouilles à Rougier et fonde le laboratoire
d’archéologie méditerranéenne dans les années 1960.
Dans les années 1970, l’archéologie médiévale acquiert un statut et une certaine notoriété. On
commence à élargir les thèmes.
On prend conscience du caractère destructif des grands aménagements urbains et on développe l’idée
de fouilles de sauvetage et petit à petit s’est instauré l’idée d’une archéologie préventive. Les
politiques ont mis en place des systèmes d’intervention de sauvetage.
Dans les années 1980, il y a une réflexion de fond sur l’archéologie et ses résultats, on se pose la
question de la professionnalisation de l’archéologie.
Dans les années 1990, il y a un essor de l’archéologie médiévale, une multiplication des thèses
universitaires, une multiplication des fouilles, …
On s’intéresse à la connaissance du paysage ancien, son évolution et l’impact de l’Homme sur lui
(archéologie environnementale). On s’est intéressé à l’agriculture et maintenant, on s’intéresse plus à
l’environnement, à l’Homme et ce qu’il fait de son milieu.
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B/L’espace urbain
Les 1ères grandes fouilles ont eu lieu à Tours et à St Denis. Les grands axes de recherche concernent
surtout l’Antiquité tardive et le haut Moyen Age. Ces grandes fouilles ont permis de préciser la
christianisation de l’espace urbain.
La fouille du groupe épiscopal de Genève a permis d’établir une chronologie du quartier. On a fait la
même chose à Bordeaux avec le port et un petit morceau d’un groupe épiscopal du haut Moyen Age.
Les grandes fouilles urbaines ont permis une topographie des faubourgs chrétiens.
Ces dernières années, l’archéologie médiévale a fait un retour en arrière en étudiant à nouveaux le bâti
mais de manière différente par rapport au XIXème siècle en reconnaissant les phases de construction.
III/ La christianisation
La christianisation se situe entre le IVème et le VIIIème siècle. C’est un processus de fond qui a
profondément affecté la culture et la société. L’évangélisation est le premier contact des populations
avec le christianisme. La conversion est la concrétisation de l’adoption du christianisme.
La Bible inclut l’Ancien Testament (av J-C) et le Nouveau Testament (vie du Christ). Le Nouveau
Testament est composé des 4 évangiles, des actes des apôtres, des épitres et de l’apocalypse de Jean.
Il y a aussi des textes apocryphes qui ne sont pas canonique car écris beaucoup trop tard.
Du Ier au IIIème siècle, les chrétiens appartiennent à un mouvement minoritaire. Les cultes se
transmettent de manière occulte. Ils apparaissent comme une menace politique amenant à des
persécutions qui ont connu leur apogée au IIIème siècle. En 313, Constantin favorise le christianisme
avec l’édit de Milan et sa conversion.
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Théodose (379 – 395) a déclaré que le christianisme est la religion d’Empire et a fermé les temples
païens. L’Empire romain est donc christianisé au IVème siècle.
L’autorité hiérarchique est un facteur de la christianisation. L’Eglise s’est aussi structurée et les
évêques avaient pour but d’évangéliser la population.
La christianisation n’a pu se faire qu’avec un clergé mis en place. Des églises se sont construites. Les
archéologues vont étudier ces monuments.
Petit à petit des évêques s’installent dans chaque chef-lieu de cité antique.
En 314, le concile d’Arles montre la répartition des évêques grâce aux signatures de ces derniers. Au
Vème / VIème siècle, il y a beaucoup plus d’évêque et chaque évêque est à la tête d’un diocèse et
dirige chaque église du diocèse. Il a donc un pouvoir politique.
L’évêque vit dans un groupe épiscopal. On a longtemps méconnu ces groupes épiscopaux.
a) Le groupe épiscopal
Il englobe la cathédrale (ecclesia), une ou plusieurs autres églises, un baptistère monumental, des
cours, des atria, des lieux de résidence, des voies de circulation, des lieux d’accueil pour les pèlerins
et les pauvres.
Dans la plupart des cas, ils ont été établis à l’intérieur de la ville et se trouve sur le site de la cathédrale
actuelle.
A Arles, on a retrouvé dans un ancien groupe épiscopal un banc presbytorial dans l’abside, un
presbyterium délimité par un chancel, un ambon, des bases de colonnes monumentales. Cet édifice est
un bon reflet de la ville d’Arles dans l’Antiquité tardive. La cathédrale date du début du VIème siècle.
Césaire était censé y avoir édifié un monastère. Il s’agirait plutôt de la 1ère cathédrale.
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St Juste est l’évêque de Lyon et un culte s’est développé sur son tombeau. Une basilique fut édifiée à
côté du tombeau.
Maintenant, on sait que ce réseau paroissial s’est construit sur une longue période. Les textes
mérovingiens montrent qu’il y a très peu d’églises paroissiale et que l’évêque n’est pas le seul à
décider de la construction des églises.
Il y a des églises implantées ex nihilo et d’autres implantées sur des sites antiques et d’autres
implantées sur des sites funéraires en activité.
Les églises sont parfois difficiles à identifier. Le bois est utilisé et une fois détruit l’édifice de bois et
recouvert par une construction en pierre. La reconnaissance de l’église en fonction du plan de l’église
peut être problématique.
Exemple : L’édifice de plan carré sans abside ni rien.
L’orientation des vestiges, des éléments liturgiques et l’aspect des vestiges permettent d’identifier un
lieu de culte. Il en va de même pour sa situation (nécropole, situation par rapport à l’habitat).
En milieu rural, l’église peut dépendre d’un groupe social (communauté villageoise). On peut trouver
un baptistère.
Le Roc de Pampelune est un village déserté au VIIème siècle. Dans la partie la plus élevée se trouve
une église avec un sarcophage dans le chœur, des sépultures non liées à l’église. En revanche, l’église
fonctionne avec le village et la campagne environnante. Elle aurait été édifiée par l’évêque de Nîmes.
En Gironde, dans la commune de Jau-Dignac et Loirac, sur le site de la chapelle, un fanum à cella a
été abandonné à la fin du IVème siècle et pendant environ 150 ans, il est resté à l’abandon. Puis, il a
été réaménagé pour servir de nécropole à un groupe aristocratique et pendant plusieurs années on l’a
considéré comme une nécropole. Mais on a découvert un chevet permettant de dire qu’il s’agit d’une
église.
A/ La topographie funéraire
1) En ville
a) L’héritage antique
Il consiste à positionner les morts en marges des vivants. L’espace urbain est réservé aux vivants et les
morts sont enterrés à la périphérie (sub urbia). Cette séparation entre morts et vivants a pour
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fondement la peur de la souillure et la crainte que les morts hantent les vivants.
Cette organisation perdure pendant tout le haut Moyen Age.
Certaines nécropoles antiques restent en activité et d’autres se développent. Elles dépendent du tissu
urbain. Pendant l’Antiquité tardive, les villes se sont rétrécies. De même des enceintes sont créées et
insèrent une petite surface. Il y a tout de même des éléments urbains à l’extérieur de ces enceintes. Les
limites des morts bougent, des espaces funéraires se sont construits sur des sites désertés.
Entre le Vème et le VIème siècle, l’interdiction d’ensevelir des morts dans les villes est toujours
répétée dans les lois (exemples : bréviaire d’Alaric, loi de l’Eglise) mais on ne parle plus de souillure.
En pratique, les morts et les vivants commencent à cohabiter.
Les morts dans les groupes épiscopaux étaient au contact des vivants et tous les jours des gens
passaient devant les sépultures. Ce ne sont pas des nécropoles. Exemples : groupes épiscopaux d’Aix
en Provence, de Genève et de Marseille.
Les sépultures sont peu nombreuses donc pas systématiques. Cela pose la question de l’identité du
défunt et la question du privilège. Ce ne sont pas nécessairement des sépultures d’ecclésiastiques.
Dans les sub urbia (périphéries), le culte des Saints engendre la construction de basiliques. Des gens
veulent être enterrés auprès des Saints (ad sanctos).
Les fouilles depuis le XVIIIème siècle de l’église Ste Geneviève (basilique des Saints apôtres) à Paris
ont révélé de nombreuses sépultures.
Au départ, il n’y a pas d’édifices chrétiens dans les nécropoles suburbaines. Puis petit à petit des
basiliques s’y sont implantées.
D’un point de vue stratigraphique, il est difficile de faire la différence mais on peut dater les sépultures
(A la nécropole de Benazer (2001 et 2003) on a découvert 2 grandes phases de développement avec
363 tombes fouillées : -la 1ère phase au Nord date du Vème siècle et se caractérise par l’absence de
mobilier funéraire et des tombes profondes et étroites.
-la 2ème phase au Sud date du VIème – VIIème siècle, on trouve du mobilier
funéraire et les tombes sont moins profondes.)
Certaines nécropoles sont mérovingiennes tandis que d’autres sont antiques. On a longtemps pensé
qu’elles ont été abandonnées au profit de cimetières paroissiaux mais ce schéma ne fonctionne pas car
les lieux d’inhumations sont très variés (des nécropoles se sont développées sur des sites antiques alors
que d’autre se sont développées autour d’églises).
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Comme souvent, on a pu construire une église sur un site antique et il est difficile de dire si la
construction est antérieure à la nécropole ou non.
Exemple : La nécropole de Portejoie a été fouillée de 1986 à 1994 et 1665 sépultures ont été mises au
jour. A la fin du VIIème siècle, 3 petites nécropoles s’installent sur un site funéraire néolithique. Au
début du VIIIème siècle, une seule nécropole est toujours en activité, on y construit une église et tout
autour de la nécropole des structures d’habitat apparaissent. C’est la genèse de la ville médiévale. Ce
cimetière est en activité jusqu’au XIVème siècle.
Les archéologues s’intéressent aussi à des ensembles funéraires plus petit, isolés (distants de l’église et
de la nécropole mais à proximité d’habitats agricoles ou d’artisanat). Ce serait une inhumation
patrimoniale.
A partir du VIIIème siècle, les cimetières se fixent autour d’églises structurant les villages médiévaux.
L’Eglise s’est efforcée d’encadrer la population et de contrôler les morts. C’est l’Eglise qui a imposé
l’idée que chaque chrétien doit être inhumé dans le cimetière paroissial qui aura un statut juridique à
partir du Xème-XIème siècle. Cet espace est consacré.
De nombreuses églises et de nombreux cimetières à l’écart de l’habitat sont abandonnés (exemple :
fouilles de Rigny-Ussé).
Les cimetières paroissiaux ne sont pas les seuls lieux d’inhumation médiévaux. En effet, il y a le
cimetière monastique qui peut accueillir tous les morts. Les grandes familles seigneuriales étaient
enterrées dans des abbayes (exemple : St Denis pour les rois de France).
En ville les paroisses se sont structurées. Elles correspondent aux anciennes basiliques du haut Moyen
Age ou à des cathédrales mais les cathédrales ont eu des difficultés à pouvoir ouvrir un cimetière. Cela
a engendré des conflits comme à Auch en 1496.
En théorie, on n’a pas les droits d’être enterré dans les églises mais les nobles y avaient droit. L’Eglise
n’a pas eu une totale hégémonie sur les morts (condamnés à mort).
Les tombes en matériaux durs : - Il y a des sarcophages composés d’une cuve monolithe et d’un
couvercle. C’est le mode d’inhumation privilégié pour l’époque mérovingienne. Il a une forme
trapézoïdale et est réalisé en marbre jusqu’au VIIème siècle. A l’époque mérovingienne, le sarcophage
est réalisé en calcaire. A Paris, on utilise du plâtre. Le sarcophage est directement mis en place dans la
nécropole. Il s’agit d’une sépulture individuelle mais un même sarcophage peut être utilisé plusieurs
fois. Ce moyen d’inhumation est réservé à une certaine catégorie sociale. Au VIIIème siècle, le
sarcophage devient très rare et on privilégie les tombes en terre ou les tombes en amphore ou à
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tagulae. - Il y a aussi les coffrages de pierre qui sont maçonnés ou agencé et
utilise de la pierre de taille ou non,…
- Il y a également les tombes rupestres (creusées ou taillées dans la
roches).
A la fin du Moyen Age, on développe des caveaux funéraires (nombre minimum de 26 morts). Il y a
aussi des ossuaires.
3) Le mobilier funéraire
Les choses ont beaucoup évolué tout au long du Moyen Age.
A l’époque mérovingienne, les sépultures ont un mobilier assez riche (bijoux,…) témoignant de la
richesse du défunt. Ce sont les « tombes habillées ». Cela pose la question du mobilier (y a-t-il un
privilège parce que les bijoux sont en or ?). Ce qui compte c’est la place dans l’église.
Au VIIIème siècle, le mobilier funéraire est raréfié. On a associé ce fait à la christianisation (recherche
d’humilité). Maintenant, on pense que c’est plus de la gestion de patrimoine (héritage transmis à la
génération suivante). Les ecclésiastiques étaient inhumés avec des objets.
V/ Archéologie monastique
A/ Définition
Le terme « moine » vient du grec « monos » (seul) ou du latin monachus. Le monachisme est une
nouvelle manière de vivre sa foi. Il consiste à se retirer du monde pour chercher la perfection dans la
vie spirituelle via un tête à tête avec Dieu.
Le moine s’exclut géographiquement (il s’installe dans des zones dépeuplées) et refuse la richesse. Il
pratique l’ascèse (vie de privation) dans le but de se rapprocher de la vie de souffrance des martyrs. Il
s’agit d’un martyr blanc.
Il y a 2 formes de monachisme :- l’anachorète (l’ermite)
- le cénobite (vie monastique en communauté).
Ces 2 formes de monachisme se sont développées en Egypte à partir du IVème siècle et se sont
implantés en Occident au Vème siècle. Quand ils sont cénobites, les moines vivent dans un monastère
selon une règle monastique.
Les moines forment le clergé régulier.
Les règles monastiques se sont développées au Vème – VIème siècle. La règle de St Benoit a connu
un grand succès. Elle a été écrite par Benoit de Nursie au VIème siècle et comporte 73 chapitres
définissant la vie du moine et surtout sa vie spirituelle. C’est une règle très claire qui prône
l’obéissance à l’autorité hiérarchique, le renoncement et le retrait du monde.
Le monastère correspond à tout édifice religieux dans lequel vivent des moines suivant une règle
monastique. Ce peut être un prieuré ou une abbaye (l’abbaye étant plus importante que le prieuré).
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B/ Les premiers monastères d’Occident
On sait peu de choses car les sources écrites sont limitées et l’archéologie est assez muette. On peut
utiliser les écrits de Grégoire de Tours qui site beaucoup d’établissements réguliers (71 dont 35 mal
localisés, une dizaine hors de Gaule et seulement 26 clairement identifiés). D’autres établissements ne
sont pas mentionnés. Ce manque d’information est dû à l’absence de fouilles et à la difficulté
d’interprétation des vestiges.
Cette idée de « désert » vient des 1ers moines d’Egypte et de Syrie qui sont allés vivre dans le désert.
En Occident, les moines sont allés sur des îles (exemple : Saint honorât de Lérins bâti au Vème siècle).
Quelques monastères se sont implantés en campagne et en montagne avec un mode de vie moins
ascétique que celui des moines vivants sur les îles (exemple : le monastère de Ligugé fondé au Vème
siècle par Saint Martin de Tours).
A Wandignies-Hamage (Nord Pas de Calais), un monastère a été fondé par Gertrude et a été repris par
sa petite fille, Eusébie. Au IXème siècle, le site est abandonné. En 1133, il est réoccupé par un prieuré.
Les fouilles de 1991 à 2002 ont montré plusieurs phases d’occupations : - Durant la 2nde moitié du
VIIème siècle, il y avait un fossé doublé d’une palissade ainsi que les cellules d’habitation des
moniales faisant entre 20 et 30 m². L’église était située en dehors de la palissade.
- Au début du VIIIème siècle,
un bâtiment en bois avec plusieurs cellules de 2 à 3m² fut édifié. Au Nord se trouve le mausolée
d’Eusébie. - Au XIème siècle, un
« cloître » est bâti près du mausolée d’Eusébie. - Enfin, il y a la phase
d’occupation du prieuré débutant en 1133.
Les moines font œuvre de charité et ils ont une fonction d’éducation ainsi qu’une fonction pastorale
(ils gèrent les églises paroissiales). Ils sont donc en contact avec les populations locales. Les
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empereurs carolingiens ont cherché à séparer le monde profane et le monde des moines. Ils ont voulu
faire un ordre à part entière qui prit pour les laïcs. Charlemagne a commencé une réforme monastique
et Louis le Pieux l’a poursuivi en faisant appel à Benoit d’Aniane. Ce dernier a interprété la règle de St
Benoit. En 816 et 817, les conciles d’Aix la Chapelle valident cette interprétation et l’empereur la
diffuse. Le plan de l’abbaye de St Gall présente l’idéal du monastère bénédictin (cf TD). Cette réforme
a échoué sur certains points.
Les abbayes de Gorze (Lorraine) et de Cluny ont joué un rôle très important. Le succès de Cluny est
dû au fait que le Comte Guillaume le Pieux a abandonné ses droit sur les terres et toute prérogative sur
Cluny qu’il a placé sous la protection de la papauté (les évêques n’ont pas d’autorité sur Cluny). Un
monachisme bénédictin indépendant s’est développé. Ce monachisme était exemplaire. Ainsi, leur
mode de vie étant considéré comme parfait et étant passés maîtres dans la commémoration des morts,
les clunisiens se sont taillés une « seigneurie » avec des églises passées sous l’obédience de Cluny. Les
abbés de Cluny ont aussi fondé d’autres établissements.
L’ordre clunisien est devenu le plus grand réseau monastique du Moyen Age. Mayeul (954 – 994) fit
construire l’abbatial Cluny II et fut enterré au prieuré de Sauvigny. Odilon (994 – 1049) instaura la
fête des morts et fut également enterré au prieuré de Sauvigny. Hugues de Semur (1088 – 1109) est le
constructeur de Cluny III. Il y fut d’ailleurs enterré.
La salle capitulaire est le lieu où on prend des décisions, où on accueille les hôtes de marque et où on
peut inhumer (exemple : A St Séverin, un tiers des individus enterrés dans la salle capitulaire était
des femmes).
Au début du XIIIème siècle, les ordres mendiants se sont installés en ville. Ces moines vivaient de la
prêche et de l’aumône. Ce sont les carmes, les augustins, les dominicains et les franciscains.
En milieu urbain, il est très difficile de cerner les lieux de vie durant le haut Moyen Age car il y a une
occupation continuelle des sites, les possibilités de fouilles sont limitées.
Des fouilles ont permis de découvrir des habitations, des îlots voire des quartiers. Ces découvertes
témoignent d’activités domestiques et artisanales.
Les couches noires séparant les couches antique et médiévale sont difficiles à interpréter.
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La ville du Moyen Age est donc assez mal connue.
On connait mieux les villes du Moyen Age par les vestiges en élévation (maisons encore en place).
Les maisons sont étudiées.
En milieu rural, les fouilles extensives développées avec l’archéologie préventive ont permis la mise
au jour de villages du haut Moyen Age qui étaient jusqu’alors très mal connus et soumis aux préjugés.
L’habitat est considéré en fonction de ce qui se trouve autour (terres agricoles, …).
Cet habitat rural est connu surtout à partir du XIIème siècle car les villages du XIIème siècle sont
encore en place de nos jours.
Pendant longtemps, on a vécu sur une idée reçue fondée sur la théorie des invasions barbares. Cette
idée était étayée par le constat de l’abandon des villae antiques au profit d’un habitat explosé perçu
comme une forme de régression. Suite à l’état de panique dû aux invasions barbares, serai apparu une
nouvelle forme de peuplement polarisé par les églises paroissiales.
Seulement il y a plusieurs problèmes à cette théorie : - le système paroissial s’est mis en place
lentement - les villae n’ont pas toutes été abandonnée.
C’est le cas dans le midi de la France où elles sont parfois occupées jusqu’au VIIème siècle. Il y a des
restructurations des villae pour adapter les bâtiments à leur utilisation. Ces abandons sont plus dus à
une restructuration du terroir. - de nouveaux cœurs de peuplement se
mettent en place ailleurs dans la campagne.
Cette vision ancienne a donc été revue au profit d’un milieu rural plus diversifié. Les différences entre
les milieux ruraux sont dues à des différences dans l’organisation des pouvoirs et à la différence
d’exploitation des territoires.
L’habitat est plus ou moins isolé. Il peut s’agir de fermes, de manses ou de hameaux. Les habitats sont
difficiles à trouver du fait de leur isolement. Les gens n’y vivent pas en autarcie car ces habitats ont pu
jouer un rôle important dans la structuration des terroirs.
L’habitat groupé correspond à des groupements de maisons et de bâtiments agricoles auxquels on peut
associer le qualificatif de village (regroupement d’Hommes animés par une conscience partagée de
leur appartenance à une même communauté sur un terroir cultivé ensemble).
Les pièces d’habitations sont assez grandes. Quand on étudie ces habitats, on s’intéresse à
l’organisation des structures entre elles, la circulation au sein de l’espace et les communications des
structures entre elles. Ces études permettent d’appréhender l’organisation du site.
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2) Exemples
a) Serris (Seine et Marne)
On y a trouvé un espace aristocratique et un espace religieux où se trouvait une église en pierre et une
église en bois. A l’Est, il y a des unités d’habitation installées le long du chemin de manière
indépendante.
Il y avait donc une église fondée par une famille aristocratique. Suite à cette fondation, des gens se
sont installés autour de ce pôle familial dominant.
Au milieu de l’époque carolingienne, l’habitat aristocratique et l’église en pierre sont abandonnés mais
le cimetière et l’église en bois restent en activité.
Au Xème siècle, un habitat privilégié s’installe près de l’église.
Il y a d’autres villages autour à moins d’un km et demi. La vie n’était donc pas autarcique.
b) Villiers le sec
Il s’agit d’un site occupé du début du VIIème siècle jusqu’au XIème siècle.
A l’origine de l’occupation, des bâtiments en bois ont été édifiés sur le site de la villa antique. Le
nouveau site dépasse l’espace de la villa et il y a une palissade. C’est un grand établissement rural.
A partir de l’époque carolingienne, une grande unité d’habitation s’est installée sur le site d’origine et
le long des voies de communication.
On a retrouvé des fonds de cabane, où on a découvert des métiers à tisser, et des fours culinaires en
périphérie de l’habitat puis associé à chaque unité d’habitation puis 2 grands fours liés à un usage
collectif.
On n’a pas trouvé d’église jusqu’au XIème siècle. Un cimetière a été retrouvé au carrefour des 2
grands axes de communication.
Ces sites sont souvent occupés à la protohistoire. Ce sont des castra, des oppida ou des castella.
On a repris les études sur ce type de site avec notamment le roc de Pampelune (cf page 5) occupé à
partir du Vème siècle et abandonné au VIIème siècle.
Les cellules d’habitation sont en pierre et l’église est à l’écart de l’habitat. C’est une installation liée à
l’exploitation du terroir (activité agro-pastorale). L’habitation est un bâtiment de pierre divisé en 2
pièces.
Ce type d’habitation se retrouve partout dans le Sud de la France. On le retrouve aussi dans la vallée
du Rhône, en Auvergne et sur le pourtour méditerranéen.
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Ces habitats découlent d’un choix dans l’activité du terroir. Ils se structurent en fonction de
l’émergence d’une nouvelle structure sociale et administrative. L’habitat commence à se structurer en
fonction des églises et des cimetières comme à Portejoie ou à Saleux. L’habitat est polarisé par
l’église. Ce phénomène de polarisation de l’habitat par l’église a lieu pendant la période carolingienne.
On parle d’inecclesiamento.
A Tremblay, il y a des traces d’habitation du VIème siècle. Il y a des églises datant du VIIIème et du
XIIème siècle. Il y a des maisons simples comportant 2 pièces, dont une avec un foyer mural, et ne
possédant pas d’étage, datant du XVème siècle.
Il y a aussi de grandes maisons édifiées au XIème siècle, modifiées et occupées jusqu’au XVème
siècle. Il s’agissait de bâtiments de bois avec à leurs abords les bâtiments domestiques et de
production. Ensuite, ils ont été reconstruits en pierre. Il y avait un étage. Enfin, ces habitations ont été
agrandies au XIVème / XVème siècle. Les habitations comprennent entre 5 et 11 pièces domestiques
et artisanales. Un puits et un système de chauffage est associé à chaque bâtiment.
1) L’aristocratie
A cette époque, l’aristocratie n’est pas un groupe social aux contours et à la hiérarchie bien définie. Il
y a les ducs et les comtes (qui à eux 2 forment l’aristocratie princière), les vicomtes, les châtelains et
les seigneurs, les principes (les premiers), les optimates (les meilleurs), les proceres (les puissants).
Ce sont des nobles. La noblesse (nobilitas) n’a pas de statut juridique bien définie à l’époque. Pour
être noble, il faut des origines ou des alliances prestigieuses, c’est-à-dire, un ancêtre prestigieux ou se
marier avec une famille noble.
On parle d’aristocratie pour qualifier les tranches supérieures de la société médiévale. Ce terme
d’aristocratie est un concept qui « implique la notion de gouvernement des Hommes par une minorité
considérée par elle-même et par les autres comme celle des meilleurs ».
L’aristocratie s’appuie sur : - la notion de noblesse. Les aristocrates mettent en avant leur origine
et n’hésitent pas à en inventer une prestigieuse. La renommée est un élément important du pouvoir.
- l’idée d’attachement à leurs terres. Au XIème siècle, le cognomen
apparait (il s’agit d’un sobriquet ou alors il est défini en fonction du lieu de résidence).
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L’aristocratie se distingue également par son mode de vie (éducation, utilisation du latin, loisirs divers
et variés dont la chasse, apparence (vêtements,…), environnement, matériel).
Toutes ces caractéristiques convergent sur le lieu de résidence qui marque l’ancrage territorial de
l’aristocratie et son influence sur le paysage et l’environnement.
Ces lieux sont désignés dans les textes à travers les termes de castrum, de castellum, et d’oppidum.
Ces termes désignaient durant le haut Moyen Age les sites en hauteur, il pouvait donc s’agir de
village.
La castellologie est un domaine fondateur de l’archéologie médiévale mais qui a des résultats remis en
cause de nos jours. Pour désigner un habitat, on se fonde sur 2 critères : - l’occupation d’un grand
espace. - la différence entre le lieu de
vie et les activités d’artisanat repoussées à la périphérie.
A Boves, une motte a été construite sur un promontoire. La phase d’occupation débute au Xème
siècle. On a dans un 1er temps édifié 2 grands bâtiments, un four, un puits et des latrines. Puis, on a
reconstruit en pierre les 2 bâtiments.
Autour de l’an mil, on a remplacé les bâtiments en bois par des bâtiments en pierre et on a construit
des annexes en bois. Il y a diverses fonctions (artisanat et fonction domestique). On a découvert un
creuset, des bagues, des perles, des monnaies et du mobilier en verre et en métal.
Au XIIème siècle, on a rejeté les activités artisanales à l’extérieur du site, on a fortifié et on a
reconstruit en pierre. La reconstruction s’est faite dans le cadre d’accession au statut de comte.
L’occupation reste seigneuriale comme en témoigne les pièces d’artillerie et les pièces de jeux.
Dans le 3ème quart du XIVème siècle, le duc de Lorraine obtient le site et le re-fortifie.
A Bretoncelles, une motte a été érigée vers le milieu du XIème siècle. Le site est occupé jusqu’à la fin
du XIVème siècle. La construction s’est opérée en 2 temps : - Au XIème siècle, on construit un
bâtiment en mortier de 8x6 m avec une cheminée. Cet espace est composé d’une cuisine et d’un
espace domestique au rez-de-chaussée et d’une espace multifonctionnel au 1er étage.
- Au XIème siècle toujours, on a
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réalisé une aile en bois et des annexes. L’étage est composé d’une aula (salle de réception) et d’une
camera (appartements). L’accès au premier étage se fait par l’extérieur. Au Sud se trouve un four dont
l’accès faisait l’objet d’un droit d’entrée. Il n’y a pas de mobilier pour la défense.
Les maisons fortes sont les résidences aristocratiques de petits seigneurs ruraux à l’écart des villages.
Ils sont en légère élévation et possèdent une palissade.
A Lauzun en Lot et Garonne, il y a eu des fouilles entre 1991 et 1992. Il y a une motte à l’extérieur du
village et un château à l’intérieur.
A la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème siècle, on a construit un donjon et des annexes (dont
une salle). Le donjon servait aux activités domestiques et la salle était une salle d’apparat.
Au XIVème siècle, on a édifié un logis que l’on a agrandi au XVème siècle.
Vincennes durant le Moyen Age était une zone boisée à la campagne. A la fin du XIIème siècle, Louis
VII décide de la construction du 1er château qui sera érigé sous Philippe Auguste. On est face à une
résidence de villégiature et non à un système défensif. Les rois y passent de plus en plus de temps.
Dans la 2nde moitié du XIVème siècle, on construit un grand donjon au milieu de la cour. Un système
défensif est bâti. Le donjon possède des parties résidentielles mais les niveaux supérieurs au 4ème étage
sont réservés à la défense. De même, le 1er étage abrite la salle du conseil.
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Cours d’Archéologie Médiévale.............................................................................................................. 1
I/ L’archéologie médiévale : naissance d’une discipline ..................................................................... 1
A/ Le Moyen Age, un âge moyen ................................................................................................... 1
B/ Aux origines de l’archéologie ..................................................................................................... 1
C/ L’essor de l’archéologie médiévale ............................................................................................ 1
II/ Les champs de la recherche en archéologie médiévale .................................................................. 2
A/ L’espace rural ............................................................................................................................. 2
B/L’espace urbain............................................................................................................................ 3
C/ Archéologie des techniques et des matériaux de construction.................................................... 3
III/ La christianisation ......................................................................................................................... 3
A/ Quelques données sur les débuts du christianisme ..................................................................... 3
1) Une nouvelle religion universaliste ......................................................................................... 3
2) L’adoption du christianisme par les empereurs....................................................................... 3
3) La christianisation des élites ................................................................................................... 4
B/ L’archéologie, un autre discours sur la christianisation ............................................................. 4
1) L’Eglise en milieu urbain ........................................................................................................ 4
a) Le groupe épiscopal............................................................................................................. 4
b) Les basiliques suburbaines .................................................................................................. 4
2) A la recherche des 1ères églises rurales .................................................................................. 5
IV/ L’archéologie funéraire et le monde des morts ............................................................................. 5
A/ La topographie funéraire ............................................................................................................ 5
1) En ville .................................................................................................................................... 5
a) L’héritage antique ............................................................................................................... 5
b) Un rapprochement entre morts et vivants ........................................................................... 6
B/ Dans les campagnes .................................................................................................................... 6
B/ Les principaux critères des sépultures médiévales ..................................................................... 7
1) Le corps ................................................................................................................................... 7
2) L’architecture des tombes ....................................................................................................... 7
3) Le mobilier funéraire............................................................................................................... 8
V/ Archéologie monastique ................................................................................................................. 8
A/ Définition.................................................................................................................................... 8
B/ Les premiers monastères d’Occident .......................................................................................... 9
1) L’isolement à l’écart des Hommes .......................................................................................... 9
2) Monastères urbains et suburbains ........................................................................................... 9
C/ Monachisme et monastère de l’époque carolingienne ................................................................ 9
D/ Les Xème et XIème siècles : Cluny et les réformateurs ........................................................... 10
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E/ Le XIIème siècle et les nouveaux ordres .................................................................................. 10
VI/ L’habitat rural ............................................................................................................................. 10
A/ L’habitat rural au haut Moyen Age .......................................................................................... 11
1) L’apport des grandes fouilles extensives dans le Nord de la France..................................... 11
2) Exemples ............................................................................................................................... 12
a) Serris (Seine et Marne) ...................................................................................................... 12
b) Villiers le sec ..................................................................................................................... 12
3) Les habitats de hauteur dans le Sud de la France, le Centre et la vallée du Rhône ............... 12
B/ Les villages du second Moyen Age .......................................................................................... 13
C/ Les lieux de vie de l’aristocratie ............................................................................................... 13
1) L’aristocratie ......................................................................................................................... 13
2) Châteaux et résidences aristocratiques .................................................................................. 14
a) Résidences aristocratiques et premiers châteaux (Xème – XIème siècle)......................... 14
b) Les résidences fortifiées .................................................................................................... 15
c) Le second Moyen Age....................................................................................................... 15
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