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CONGREGATION ROMAINE DE SAINT DOMINIQUE

MODIFICATION DE NOS STRUCTURES DE GOUVERNEMENT

Chemin parcouru

1
Introduction
Le XIVème chapitre général a été convoqué le 19 juin 2019. Pour la première fois
dans notre histoire comme CRSD, nous allons célébrer un chapitre général
intermédiaire. C´est un type de chapitre envisagé dans nos Constitutions (cf. nº 102)
que nous n´avons pas vécu jusqu´à présent. Nous pourrions l´appeler un « chapitre
d´affaires » : un chapitre plus court, avec des objectifs précis, sans processus
d´élections et pour lequel nous ne sommes pas tenues de présenter des rapports.

Sa tâche principale est de prendre connaissance du processus de transformation


et de restructuration vécu dans les différentes entités, de voter les décisions nécessaires
concernant le changement de structures de certaines provinces et de réfléchir sur la
structure de gouvernement d´un vicariat ainsi que sa relation avec le gouvernement
général. Ces changements que nous voulons impulser ont pour but de simplifier notre
fonctionnement, tout en préservant son caractère dominicain, de fortifier la communion
entre nous en tant que « corps CRSD » et de dynamiser la mission (cf. Lettre de
convocation).

Pour que toutes les sœurs des différentes entités puissent avoir une
information commune en vue des chapitres préparatoires, nous avons convenu au
conseil général élargi du Brésil, en mars 2019, que je rédigerais un « document » sur ce
sujet qui récapitulerait le chemin parcouru. Le voici.

1.- Un rappel sur l´historique

Il me semble important de situer ce récapitulatif sur le changement de


structures dans une perspective historique. Ce n´est pas la première fois dans
l´histoire de la congrégation que nous vivons des changements de structures. Je dirais
plutôt que notre congrégation CRSD a été audacieuse à ses débuts, et elle a su adapter
ses structures d´organisation et de gouvernement en fonction des nouvelles réalités
qui se présentaient. Il suffit de relire tout l´effort fourni pour l´érection des régions et,
ensuite, des provinces et vice-provinces. Certaines parmi vous se souviennent peut-
être que dans les Constitutions de 1962, il fallait avoir au moins 100 sœurs professes
pour constituer une province. Au chapitre de 1966, en raison de l´état numérique de la
congrégation (alors 1250 sœurs), il est écrit « qu’un assouplissement du texte des
Constitutions semble nécessaire ». Ce chapitre décide qu´il faut au moins 80 professes
pour former une province. Ensuite, pour faciliter l´érection de nouvelles provinces, le
chapitre de Lucerne (1973) assouplit encore les critères. Le nombre de sœurs ne sera
plus le critère déterminant, mais la vitalité, l´insertion humaine et apostolique dans le
pays et la possibilité d´autonomie réelle (cf. Actes Lucerne p. 14).

2
A partir de l´approbation définitive des Constitutions en 1984, nous ne
modifierons plus les critères. Fortes de nos autonomies, nous avons vécu de longues
années sans introduire de transformations structurelles importantes. Ce n´est qu´au
chapitre général de Rome en 2005 que nous avons introduit l´Ordination sur le
vicariat1 pour donner une structure canonique plus adaptée aux communautés du
Bénin (érection en vicariat le 6 juillet 2008), structure que va aussi adopter le Canada
en 2006 (15 mars) et, plus tard, la Suède en 2012 (1er juin).

La réflexion sur le besoin de revoir nos structures de gouvernement pour mieux


les ajuster à notre réalité a repris en 2008. Dans sa circulaire de mars 2008, sr
Jacqueline Provencher nous disait : « Le gouvernement sera sûrement un sujet pour
nos réunions et nos circulaires pendant les quelques années à venir. En ce moment de
notre histoire, nos structures de gouvernement ont besoin d´être évaluées, adaptées
et/ou même modifiées. ». En septembre de la même année, le conseil général d´alors a
mis en place la Commission Structures de Gouvernement - COS -. Cette commission a
travaillé pendant deux ans, en vue de la préparation du conseil général élargi de
Montréal de novembre 2009 et du chapitre général de Caleruega de 2011. Elle avait
comme tâches d´étudier nos structures actuelles de gouvernement pour mieux les
définir, de faire une recherche sur les structures d´autres congrégations dominicaines,
de consulter des canonistes et de proposer des ajustements ou de nouvelles
possibilités qui correspondent mieux à notre réalité. Il est intéressant de souligner que
la réflexion s´est faite en lien avec la mission : « Si nos structures de gouvernement sont
disproportionnées à notre taille, à nos besoins et à nos capacités, elles deviennent un
obstacle à la prédication. Nous devons donc les ajuster pour que le plus grand nombre
possible d´entre nous puisse être dans la mission qui est urgente. » (Circulaire 19 mars
2009). Pendant cette même période, il y a eu le RIM (un réseau de Réflexion
Internationale sur la Mission de la CRSD).

Bien qu´il y ait eu un long travail préparatoire, le chapitre général de 2011 a eu


des difficultés pour aborder ces questions de changement de structures. Il a constaté
que : « Aborder les questions de changement de structures a réveillé des peurs et
suscité des incompréhensions mutuelles… » et il nous a invitées à « faire évoluer nos
mentalités pour aborder les changements qui sont devant nous ». Il a demandé au
nouveau gouvernement général de poursuivre le travail engagé. (Cf. Actes Caleruega,
p. 18).

Ce qui a été semé a continué à mûrir ! Au chapitre de Rome 2017, nous avons
pris davantage conscience de notre fragilité : 377 sœurs, dont 208 qui ont 80 ans ou
plus. Et ce petit groupe que nous formons est dispersé sur 4 continents ! Néanmoins,

1
Const. Nº 83.O6

3
nous avons souligné que nous sommes un corps vivant qui a de riches potentialités à
mettre au service de la mission. Et que nous avons encore des sœurs en formation de
cinq nationalités différentes.

En regardant notre réalité comme CRSD, nous avons constaté que c’était notre
présent et notre avenir qui étaient en jeu ! Le monde avait beaucoup changé, la vie
religieuse avait évolué, les besoins de la mission étaient différents… et nous, nous
n’étions plus les mêmes. Il devenait urgent d´adapter la vie de notre corps CRSD à
notre nouvelle situation.

Nous nous sommes trouvées confrontées à un choix : nous réduire lentement,


chaque entité dans son propre coin, ou bien vivre un processus de transformation pour
retrouver ensemble un dynamisme comme congrégation et « faciliter la communion,
la circularité et la collaboration » (Actes Rome p.11). Le chapitre général a voulu choisir
la vie, et il a pensé que nous pouvions continuer à vivre ensemble comme corps CRSD.
Après plus de 50 ans de vie structurée en provinces, nous avons perçu le besoin de
nous organiser autrement. Le chapitre a donc demandé de mettre en route un
processus de transformation de nos structures. Il a affirmé : « En raison des
circonstances de pénurie, la CRSD s´oriente vers le passage de province à vicariat bien
que les Constitutions lui donnent toujours le droit d´avoir des provinces ».2

2.- Du chapitre de Rome 2017 au chapitre de Salamanca 2020

a) Changements de structures

Nous avions convenu que : « ce processus se réalisera par étapes dans le


respect des rythmes et des diversités culturelles propres à chaque entité »3. Au cours de
ces deux dernières années, beaucoup de pas ont été faits. Voici où nous en sommes
actuellement :

 La province des États-Unis a demandé au chapitre général précédent le passage


de statut de province à vicariat. En janvier 2018, sr Thérèse Marie Boillat a fait
la consultation de toutes les sœurs. Le 3 avril 2018, le vicariat des États-Unis a
été érigé, et j´ai présidé leur premier chapitre du 3 au 7 avril.

 Les capitulantes de la province du Brésil ont voté leur demande de passage de


province à vicariat lors de leur chapitre tenu à Belo Horizonte en juillet 2018.
Profitant de ma visite au Brésil, lors du conseil général élargi en mars 2019, j´ai

2
Actes Rome, p.12
3
Actes Rome, p.11
4
consulté toutes les sœurs. Elles ont donné leur accord pour ce passage. La
province attend la décision du chapitre général.

 La province d´Espagne a voté la demande de devenir vicariat lors de leur


chapitre provincial, célébré à la Finca en août 2018. Sr Thérèse Marie Boillat a
fait la consultation de toutes les sœurs en mai 2019. La province attend la
décision du chapitre général.

 La province d´Italo-Suisse a célébré deux assemblées provinciales pour réfléchir


sur leur éventuelle demande de faire le passage de province à vicariat. Toutes
les sœurs ont déjà été consultées personnellement par la prieure provinciale.
La province prendra la décision lors de son chapitre de préparation au chapitre
général en janvier 2019.

 Le 14 juin 2018, avec le vote délibératif de mon conseil, j´ai promulgué une
ordonnance pour décréter que le vicariat du Canada devienne une
communauté dépendant directement de la prieure générale (cf. Const. nº 83-
O3 et O5) et j´ai approuvé la Charte qui régit la communauté de Montréal.
 Suite à leur demande présentée au chapitre général, j´ai promulgué, avec le
vote délibératif de mon conseil, le 25 mars 2019, une ordonnance pour
décréter que le vicariat de Suède devienne une communauté dépendant
directement de la prieure générale (cf. Const. nº 83-O3 et O5). Cette décision
est devenue effective le 4 juin 2019 et, le 12 juin, j´ai approuvé la Charte qui
régit la communauté de Stockholm.
 Les provinces de France et du Japon ont initié le processus d´information et de
réflexion. Elles continueront à approfondir le sujet lors de leurs chapitres de
préparation et au-delà.

b) Fermetures de communautés

Depuis le dernier chapitre, nous avons fermé 9 communautés :

 Brésil : Poços de Caldas (24/10/2017).

 France: La Bourboule (5/10/2018), Condé-Paris (13/06/2019), Neuilly


(13/06/2019).

 Italie: Perugia (25/11/2017), San Domenico-Rome (24/04/2018).

 Japon: Sendai (3/12/2018), Tamagawa-Tokyo (3/12/2018), Aonoki-Sendai


(4/04/2019).

 Espagne: Delicias-Valladolid (8/01/2019)

5
Le Bénin a fermé temporairement la communauté de Fidjrosse-Cotonou.

c) Nombre de soeurs au 7 novembre 2019

Nous sommes 335 sœurs professes perpétuelles, 12 junioristes, dont une


admise à la profession perpétuelle en décembre, 4 novices et 1 postulante.

Depuis le dernier chapitre, 37 sœurs sont décédées et une sœur a reçu l´indult
de sécularisation.

3.- « Vin nouveau dans des outres neuves »

Pour la plupart des sœurs, passer de province à vicariat n´engage pas de


changements très visibles. Néanmoins, ce processus implique pour nous toutes une
nouveauté, un changement de mentalité. Comme je vous le disais dans l’une de mes
premières circulaires4, cette nouveauté jaillira d´une transformation intérieure, d´une
manière renouvelée de vivre notre identité de religieuses dominicaines et notre
appartenance à la congrégation. S´il n´y a pas d’ouverture à une conversion
personnelle, tous les changements de structures que nous ferons auront peu d´impact
sur nos entités et sur la congrégation. L´invitation qui nous est adressée est d´assumer
intérieurement cet appel à « faire corps CRSD » de façon nouvelle et toutes ensemble.

Concrètement, accepter ce passage de province à vicariat, orientation donnée


par le dernier chapitre général, implique de reconnaitre et d’assumer ouvertement
notre fragilité et notre pénurie croissante comme congrégation, et d’exprimer en
même temps notre disponibilité pour une plus grande interdépendance, entraide et
collaboration en vue de la mission. Même si une entité peut se sentir encore assez
consistante pour rester province, il est important de regarder la congrégation dans son
ensemble. C´est la congrégation qui a besoin de fonctionner autrement. Nous avons
donc besoin de renforcer notre sens d´appartenance à la congrégation, assez petite
mais encore riche de vitalité, internationale et multiculturelle, et de cheminer vers une
plus grande interculturalité, en vue de la mission.

Le fait d’être province ou vicariat, ne modifie pas le fonctionnement de notre


gouvernement au niveau local. « La communauté est, pour chaque sœur, le premier
lieu de participation à la vie de la congrégation. » (Const. nº 73). Pour nous, la vie
fraternelle est essentielle et nous sommes appelées à la construire chaque jour là où
nous sommes assignées.

4
Circulaire du 19 février 2019

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Les changements les plus importants se trouvent au niveau du gouvernement
de l´entité. Devenir vicariat implique de mettre en place des structures de
gouvernement adaptées à la réalité actuelle de nos entités.

Voici ce qui sera à travailler plus particulièrement :

 Le vicariat est gouverné par une prieure, élue par le chapitre du vicariat. Elle
n´est pas supérieure majeure. Elle reçoit délégation de la prieure générale
pour les actes habituels de gouvernement (cf. Const. 80-O6). Le chapitre
général devra étudier attentivement certains pouvoirs qui seront à déléguer à
toutes les prieures de vicariat, afin que la tâche de gouvernement au sein d´un
vicariat puisse être vécue de manière semblable dans toutes les entités.

En parcourant nos Constitutions, nous pouvons constater une longue liste de


tâches et de pouvoirs attribués à la prieure provinciale, avec le vote délibératif
de son conseil. Dans un premier temps, il est nécessaire de différencier les
tâches qui lui reviennent en tant que supérieure majeure, selon le Droit
Canon, et celles que le chapitre général, au moment d´élaborer les
Constitutions, a voulu lui attribuer.

Un exemple : Dans le nº 78-O1 des Constitutions, il est dit : « Le projet


communautaire, le budget prévisionnel et les comptes de la communauté sont
approuvés par la prieure provinciale avec le vote délibératif de son conseil. »
Cette tâche n´est pas attribuée à une supérieure majeure selon le Droit
Canon, donc une prieure du vicariat peut avoir cette fonction. Par contre, le
nº 52-O2 : « La prieure provinciale, avec le vote délibératif de son conseil,
admet la novice à la profession » est un pouvoir que le Droit Canon donne à
une supérieure majeure. En conséquence, ce pouvoir ne peut pas être
délégué à une prieure de vicariat qui n´est pas supérieure majeure. Dans un
vicariat, il revient donc à la prieure générale, avec le vote délibératif de son
conseil, de prendre cette décision.

Les différents canonistes consultés5 récemment nous ont tous proposé


d´établir un « cahier de charges » ad experimentum jusqu´au chapitre général
de 2023, dans lequel nous listerions les pouvoirs qui pourraient être délégués
à toutes les prieures de vicariat. Le conseil général s´engage à faire cette
étude avec des canonistes et à l´envoyer aux capitulantes du chapitre général.
Les chapitres préparatoires des entités pourront aussi réfléchir à la question.

5
Fr Jean Paul Durand, op, sr Delfina Moral, op (Missionnaire de st Dominique- Professeur de Droit
Canon à l´Angelicum) et fr Benjamin Earl, op (procureur de l´Ordre).

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 Le chapitre du vicariat. La composition de ce chapitre n´est pas établie dans
les Constitutions, elle est fixée dans les statuts du vicariat. Elle dépend en
grande partie de la réalité de chaque entité. Il y a la tendance à faire participer
le plus grand nombre possible de sœurs. En même temps, toutes les professes
perpétuelles ne peuvent pas y assister puisqu´il faut prendre en compte la
situation des sœurs très âgées et/ou malades. Chaque entité devra faire des
choix, même s´il serait important de se donner quelques critères communs.

Dans cette nouvelle vision, la façon de gouverner évolue aussi. Elle implique
une relation plus étroite entre les prieures des entités et la prieure générale, une
communication plus régulière. Je remercie les prieures pour tous les efforts qu´elles
font déjà dans ce sens pour partager avec moi l´évolution de leurs entités et les
nouvelles situations qui se présentent au fur et à mesure.

Opter pour « faire corps » nous engage aussi à une plus grande relation,
entraide et collaboration entre les entités, le tout coordonné par le gouvernement
général qui a une vue d´ensemble. Nous constatons les bienfaits de cette plus grande
interdépendance entre nous au niveau de la formation initiale et permanente ainsi que
de l´économie. Des pas significatifs ont été faits depuis le dernier chapitre général
dans ces domaines.

Au niveau de la formation initiale:

Le chapitre général a opté pour que les junioristes puissent avoir un temps long
de formation initiale en commun. Le conseil général élargi d´avril 2019 a réaffirmé
cette option de prioriser un temps de formation hors entité, soit dans la communauté
de Poitiers (province de France), soit dans une autre entité de la CRSD. Des junioristes
venant du Brésil, du Japon et du Bénin ont fait ou font l´expérience de vivre un long
temps à Poitiers avec les junioristes de France. D’autres junioristes du Bénin ont fait ou
font un stage long en Italie ou en Espagne. Une junioriste de France est actuellement
dans la communauté de Montréal au Canada. Cette orientation a certainement des
répercussions importantes sur les communautés de formation, sur celles qui
accueillent et sur celles qui voient partir leurs jeunes sœurs. Jusqu´à présent, les
junioristes ont beaucoup apprécié cette opportunité qui leur est offerte d´élargir leur
horizon, de connaitre d´autres communautés de la congrégation et de profiter d´un
temps d´étude (théologique, apprentissage d´une seconde langue, ou autre).

Une formation systématique en ligne à l´accompagnement a été proposée aux


sœurs qui sont dans les maisons de formation. Et une session de formation de quinze
jours a eu lieu à Orsay (France) en juillet-août dernier pour un grand nombre de ces
sœurs, rencontre qui a permis aussi un travail en commun sur la formation, animé par
la commission de formation de la congrégation.

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Sr Enrica Sala, venant de la province d´Italo-Suisse, a été assignée à la province
de France pour collaborer à la formation des junioristes dans la communauté de
Poitiers.

Au niveau de la formation permanente :

La commission FP a élaboré et envoyé chaque trimestre des propositions de


thèmes d´étude communs à toutes les communautés de la congrégation, fiches
rédigées en français, espagnol et japonais. Les échos reçus sont encourageants même
si nous sommes conscientes que toutes les communautés n´ont pas pu les travailler.

La commission prépare la session de formation permanente qui aura lieu à


Salamanca en juillet 2020.

Au niveau de l´économie :

Suite aux décisions prises par le chapitre général, les dépenses de la formation
pendant le noviciat et le juniorat ont été prises en charge par la caisse générale. Ceci a
impliqué une augmentation de la contribution des entités.

Grâce à l´apport de toutes les entités, nous avons constitué une caisse de
solidarité au niveau général. Le montant reçu est à repartir sur les six ans du mandat.
Pour ces premières années, nous avons privilégié le soutien à des projets en faveur des
migrants.

4.- Besoin de clarification de certains termes

Dans notre contexte actuel, et en tenant compte du Droit, il me semble


important de clarifier les critères pour ériger un « vicariat » et une « communauté
dépendant directement de la prieure générale ».

En principe, le vicariat implique la réunion de communautés sur un territoire


donné. Pour réunir, il faut un minimum de deux communautés.

Si un vicariat se réduit à une seule communauté sur un territoire, après un


temps déterminé, la structure qui lui correspondrait serait d´être une communauté
dépendant directement de la prieure générale. Actuellement dans la CRSD, une
communauté dépendant directement de la prieure générale est donc une seule
communauté dans un pays et qui n´est pas rattachée à une province ou à un vicariat.

Si le chapitre général accepte cette interprétation, cela impliquera de


supprimer le paragraphe 2 de l´Ordination nº 83-O6 qui dit : « la prieure générale, avec
le vote délibératif de son conseil et après consultation des sœurs concernées, peut

9
ériger en vicariat une communauté qui est seule dans un territoire». Cette Ordination
était née dans un contexte particulier et, étant donné le processus de notre évolution,
ne se reproduira sans doute plus. Cette pétition de supprimer ce paragraphe de
l’Ordination avait été présentée au chapitre général précédent par le conseil général
sortant, mais nous n´avions pas eu le temps de l´étudier.

De fait, les vicariats qui sont devenus des entités constituées d´une seule
communauté sur le territoire ont déjà changé leur statut en celui de communauté
dépendant directement de la prieure générale : le vicariat du Canada et celui de la
Suède.

5.- Une Congrégation qui demande à nous rejoindre

A travers les différentes circulaires, vous êtes au courant des démarches


effectuées par la Congrégation Notre-Dame de Grâce de Châtillon pour se rapprocher
et préparer une éventuelle fusion avec la CRSD. Les contacts avaient commencé même
avant le début de notre mandat. Après plus de deux ans de rencontres, d’échanges et
de partage d´informations, leur chapitre général, célébré à Oslo en juin passé, a voté à
l´unanimité la demande de fusion avec la CRSD.

Si le vote du chapitre général est favorable, la communauté d’Oslo serait une


nouvelle communauté dépendant directement de la prieure générale.

Conclusion

Le chapitre général de Rome a décidé de proposer deux chemins alternatifs


pour faire ce passage de province à vicariat pour les entités qui en feraient la demande
avant le chapitre électif de 2023: soit convoquer un chapitre général intermédiaire,
soit s´adresser au Dicastère compétent du Saint-Siège.

Lors du conseil général élargi à Belo Horizonte nous avons évoqué ces deux
alternatives. Nous avons été unanimes à dire que nous voulions garder notre tradition
de gouvernement dominicain. Si, selon nos Constitutions, nous avons le pouvoir de
prendre ces décisions au niveau d´un chapitre général, nous ne souhaitons pas
démissionner de notre responsabilité en remettant la question au Saint-Siège. Prendre
ces décisions en chapitre est un moyen pour nous soutenir et voir comment mieux
avancer ensemble. Nous avons aussi convenu que nous ne souhaitions pas attendre le
chapitre de 2023. D´autres sujets importants vont sûrement faire surface d´ici-là.

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Puisque le changement de structures se fait en vue de donner plus de vie pour
la mission, nous avons décidé au conseil général élargi du Brésil d´aborder aussi ce
sujet au chapitre général. Nous voulons approfondir ensemble cette dimension
essentielle de notre vie dominicaine dans le contexte multiculturel du monde et de
l´Église d´aujourd´hui. Progressivement, n´aurions-nous pas besoin de discerner
ensemble les missions que nous voulons renforcer ou maintenir comme priorité car
considérées plus urgentes, pour voir ensuite ce que nous devrons laisser ? Etant donné
notre petit nombre, il sera difficile de garder toutes les présences missionnaires que
nous avons en ce moment.

Je voudrais finir avec quelques mots de la conclusion des Actes :

« Dans notre congrégation, nous ne sommes pas aussi nombreuses


qu´autrefois ; nous ne sommes pas aussi fortes. Mais la faiblesse selon l´Evangile est
inventive et résiliente. Sans elle nous ne sentirons pas le besoin de partager avec
d´autres, de découvrir d´autres manières de voir et de faire. » (p. 43)

Que l´Esprit Saint nous guide tout au long de ce temps de préparation !

Je vous embrasse fraternellement

Fait à Rome, le 8 novembre 2019

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