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Introduction
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I. Points significatifs
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connaître, de revenir ensemble à l’essentiel de notre vie communautaire, de relire l’année
écoulée et de s’exprimer librement sur les orientations de la maison ainsi que son organisation.
Il convient également de signaler les consultations auprès de tous les membres engagés,
lors des « assemblées générales » quadriennales ou d’autres circonstances de majeure
importance, avant les prises de décision par ceux qui sont élus ou nommés à une charge de
gouvernement ou à une responsabilité.
- La mission
Les missions apostoliques faites ensemble - laïcs, consacrés, prêtres - permettent ce
« marcher ensemble ». L’exercice de la synodalité se concrétise en particulier dans les missions
d’évangélisation où les trois branches œuvrent ensemble.
-L’obéissance
L’obéissance à l’Église nous a permis d’avancer plus sûrement, en équilibrant mieux la
dimension charismatique et la dimension institutionnelle. La Communauté, en recevant avec
esprit de foi les orientations reçues, a su tirer profit de la crise que nous avons traversée grâce
aussi à l’accompagnement et au discernement de l’autorité ecclésiastique compétente.
2. Quels pas l’Esprit nous invite-t-il à accomplir pour grandir dans notre « marcher
ensemble »
Nous nous sentons interpellés par l’Esprit Saint à améliorer certains aspects soulignés
précédemment :
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- Les structures existantes
Les orientations prises lors du « synode annuel de maison » pourraient être revisitées au
cours de l’année pour faire le point sur leur intégration et leur mise en œuvre. La relecture
d’événements communautaires (missions, apostolats, rencontres, etc.) est encouragée pour
progresser ensemble.
Une question statuaire importante a été pointée. Bien que les laïcs soient des membres
associés de la Famille Ecclésiale « Communauté des Béatitudes » il conviendrait d’analyser
comment davantage les intégrer aux décisions lors de l’assemblée générale quadriennale,
notamment pour l’élection du Président de la Communauté.
- La vie fraternelle
La synodalité invite ceux qui sont en position de gouvernement à prendre des décisions
où toutes les parties sont écoutées, pour ainsi rétablir une relation de confiance à l’égard de
l’autorité. Il est important de donner la parole à ceux qui la prennent plus difficilement, à ceux
qui ne sont pas dans des postes de responsabilité. Il nous faut apprendre à écouter l’autre avec un
cœur ouvert, sans a priori, savoir patienter et attendre. Écouter ne veut pas dire tout accepter
mais rester ensemble à l’écoute de l’Esprit Saint pour discerner ensemble la volonté du Seigneur.
L’intégration des nouveaux, en particulier ceux de culture étrangère, demeure importante.
Dans ce sens, la création de temps gratuits est bénéfique, pour mieux se connaître et s’accueillir
dans toutes nos différences. Il faut aussi mieux considérer la place des membres âgés parmi nous.
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II. Ce que l’Esprit Saint inspire à la Communauté sur la synodalité
- Un appel particulier
La Communauté des Béatitudes, du fait de la présence de différents états de vie, est
appelée à vivre de manière particulière l’esprit de synodalité. Le témoignage d’une vie fraternelle
dans une grande diversité d’états de vie, de cultures, et d’âges, réclame en effet une ouverture et
une attention aux différences et à l’ouverture aux autres. Nous avons déjà évoqué que les Statuts
qui articulent et précisent les modalités de notre vie sont un moyen concret de mettre en pratique
cette mission spécifique. Le partage des responsabilités entre les trois états de vie est important,
de même que la pratique d’apostolat ensemble, pour donner un témoignage authentique de notre
vie.
Pour mieux répondre à son charisme, il est apparu important à la Communauté des
Béatitudes de bien séparer et clarifier l’identité et la mission propre de chaque état de vie, et de
les respecter en proposant des lieux de vie adaptés, des temps particuliers, etc. En effet, l’unité ne
peut se faire sans une claire différentiation qui permet à chacun de se situer dans sa vocation
propre. L’unité est à l’opposé de l’uniformité. Elle exige de renoncer à une conception égalitaire
des appels et des missions, à l’esprit de comparaison ou de rivalité. Elle se construit en apprenant
que les différences sont source de richesse et de vie, et qu’elles sont aussi signe de vie dans
l’Esprit. Cette communion ne devrait pas être fondée sur un esprit de revendication, mais sur un
service mutuel. L’écoute de tous les membres d’une maison est fondamentale, et doit intégrer les
plus fragiles et les plus jeunes, même s’il faut y consacrer du temps. Cette attitude spirituelle,
édifiée sur une écoute intérieure, permettra de ne jamais s’habituer aux grâces reçues. Cela
demande d’être prêts à se remettre en question, et de faire mémoire de la présence de l’Esprit
Saint dans la vie de tous les jours.
Le silence est d’une certaine manière nécessaire pour cultiver cette attitude. Cependant, il
faut discerner entre différents types de silence. Il peut y avoir des silences hostiles, signes de
fermeture, et des silences de vie, pour l’écoute de l’Esprit Saint. Il ne faut pas garder le silence
par crainte de l’ouverture aux autres ou par manque de confiance, mais apprendre à parler de
manière adéquate. Cette confiance est fondamentale pour établir une bonne communication, et
pour que chacun ait l’espace de parole suffisant pour ouvrir son cœur en cas de besoin, sans
crainte d’être jugé. Ce point appelle à une formation particulière des responsables et de chacun.
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ecclésial. Nous sommes invités à pratiquer l’obéissance dans l’ouverture, en acceptant de
changer nos anciennes façons de fonctionner.
C’est un appel et un défi à vivre dans la liberté et la responsabilité en pratiquant
l’obéissance. Les deux termes-clés de « collégialité » et de « subsidiarité » peuvent aider à
pratiquer un discernement, que ce soit de la part des responsables, ou de ceux qui vivent sous
l’autorité. Cela consiste à laisser une part d’autonomie et de responsabilité à ceux à qui on
demande d’accomplir une tâche, sans intervenir dans la manière de s’y prendre pour atteindre le
but (dans la mesure du raisonnable). De cette manière, on fait grandir la responsabilité de celui
qui l’accomplit, libre de prendre des initiatives (raisonnables) et de développer une créativité
personnelle source de liberté et d’épanouissement pour tous. La personne sollicitée aura plus à
cœur de bien remplir sa tâche, et sera gratifiée du résultat. Elle cherchera à être à la hauteur de la
confiance qui lui est faite. Le manque de responsabilisation peut conduire à des conduites
infantiles, à des manques de respect, des conflits, des fermetures qui peuvent nuire à la qualité de
la vie communautaire. Cela est vrai pour ceux qui exercent l’autorité, mais aussi bien sûr, pour
ceux qui lui répondent. La formation pourra tendre à aider chacun à assumer une part de
responsabilité et de liberté, d’écoute de ce qui est demandé et de confiance mutuelle.
Pour une bonne dynamique, il a été suggéré que les mandats des responsables soient
renouvelés de manière équilibrée. La collégialité et la délégation des responsabilités peut
permettre à des personnes nouvelles d’être en charge. L’exercice de la coordination des
différents états de vie dans un lieu communautaire est une nouveauté qu’il faut apprendre
puisque le contexte de vie est inédit, chaque état de vie étant représenté par son responsable
propre. Une formation adaptée à l’écoute est toujours encouragée pour apprendre à « marcher
ensemble ».
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III. Comment l’Esprit Saint invite l’Église en synodalité
- Prophétie
Le témoignage de la vie fraternelle, lors de l’accueil de visiteurs aux motivations très
variées, nous dit que l’amour vécu et la joie manifestée sont sources de lumière, de paix et même
de guérison par rapport à d’antiques blessures en Église. L’Église tout entière est ainsi appelée à
vivre la joie de l’Évangile de manière prophétique, concrète, ouverte, sans discrimination et sans
condition. C’est une chance de vivre dans la diversité des âges, sexes, cultures, compétences
professionnelles, etc.
Bien entendu, on ne peut pas accueillir tout le monde, ni être disponible de la même
façon tout le temps. Mais une Église locale ou une communauté paroissiale riche de la variété de
ses membres, peut toujours trouver l’un ou l’autre en remplacement d’un membre absent. Ainsi
la richesse de la vie fraternelle ne s’éteint jamais et l’amour de Dieu ne cesse de se répandre. Le
souci et la recherche de l’unité sont des valeurs précieuses à ne pas négliger ni par temps de crise
ni par temps de bénédictions.
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- La liturgie
Un autre point ressort de nos expériences sur tous les continents, c’est la nécessité de
soigner la beauté de la liturgie qui rassemble tout le peuple de Dieu, ceux qui sont près et ceux
qui sont plus loin ou juste de passage. De nombreuses vocations ou de retours à l’Église sont nés
aussi grâce à la beauté de l’Eucharistie, de la prière, des gestes, des chants, de la décoration, de
l’accueil. Dans les paroisses, il peut y avoir des gens plus sensibles et compétents à cette
dimension. Il est souhaitable, alors, qu’ils prennent toute leur place, qu’ils aient une bonne
formation spécifique, pour rendre les offices et leur église plus révélateurs de la présence de Dieu
et de son amour pour l’humanité.
- Les pauvres
La grâce des grâces pour progresser dans l’amour du Seigneur et des frères, est l’attention
particulière pour les pauvres. Quand ils ont leur place au milieu de nous, la vie fraternelle est
beaucoup plus simple et vraie, même si elle est plus exigeante. Parmi les membres de nos
assemblées, il y a des pauvretés cachées, qui par ailleurs peuvent être des trésors de prière.
Nous le voyons en particulier dans les pays du tiers-monde, mais cela est crucial dans nos
pays riches : les plus pauvres ne sont pas toujours ceux que l’on pense. À chacun de nous d’y
être très attentif, de se laisser interpeller et même bousculer pour que la communauté soit un
« vivre avec », un lieu où le Seigneur aime s’asseoir parmi les plus petits. Ces communautés-là
portent beaucoup de fruits pour le Royaume et attirent des vocations diverses et variées.
- « En sortie »
Développer l’Église locale ou la communauté paroissiale « en sortie », sur l’expérience
de nos communautés nouvelles qui se fréquentent, se visitent, ou simplement se portent
mutuellement dans la prière. Surtout pour les paroisses de petite taille, on pourrait envisager
d’être en contact avec la ou les paroisses voisines pour vivre des temps forts de louange, de fête,
de détente, de pèlerinage, de services mutuels, de jeux pour les enfants et les jeunes, etc. (comme
cela se pratiquait dans le temps !).
Cela aide à sortir du piège de l’esprit de chapelle, cela renforce le sentiment
d’appartenance et donne plus de largeur et de profondeur à notre sens de l’Église. Cela pourrait
aussi se faire avec nos frères protestants, ou orthodoxes, proches géographiquement. Ces
relations « gratuites » sont très payantes pour le témoignage chrétien et la croissance dans la foi,
l’espérance et la charité.
- La formation
Nos communautés ont beaucoup appris au fil du temps pour mieux positionner chaque
membre, en fonction de ses talents, des étapes de sa vie spirituelle, de ses désirs ou appels de
Dieu, de sa vocation spécifique. En paroisse, la variété est encore plus grande et nécessite une
attention particulière à l’équilibre de chacun et à la formation indispensable pour un service bien
assumé. L’amateurisme n’est pas le bienvenu ! Cela exige aussi que les responsables, bien
formés, soient attentifs à ce que chacun soit vraiment bien à sa place, soit heureux d’y être,
même si cela coûte des efforts consentis.
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- Dialogue et communication
Cela suppose aussi que la communication entre tous les membres d’une même
communauté soit soignée, régulière. Qu’elle soit pratiquée de manière simple et compréhensible
par tous. Pour cette communication, il nous a paru utile d’apprendre à écouter, à équilibrer la
parole, afin de permettre à chacun de dire ce qu’il veut dire, même s’il n’est pas d’accord, afin
aussi de susciter la confiance de celui pour qui la parole n’est pas facile.
Ce que signifie encore que celui qui a un rôle d’autorité ou, plus, de facilité d’expression,
soit toujours ouvert au dialogue, à l’écoute bienveillante, à la souplesse tant envers la façon de
vivre les engagements qu’envers le temps nécessaire à chacun pour évoluer dans la main de Dieu
et la lumière de l’Esprit. Il peut y avoir des engagements ponctuels et d’autres plus permanents.
Cette attention est motivée par le désir de s’aider mutuellement à mieux vivre l’Évangile et à
mieux aimer le Seigneur.
- Le rapport à l’autorité
Dans toutes nos communautés, la relation avec l’autorité est à poser de manière juste et
constructive. L’exercice de l’autorité dans nos paroisses repose principalement sur le prêtre qui
en est le curé, mais également sur les responsables des différents services. Il faut donc aider
chacun à reconnaître cette autorité, à apprécier à sa juste valeur celui qui en est investi, à désirer
collaborer en toute sagesse et intelligence, à prier dans l’humilité et la générosité. Ainsi, l’écoute
réciproque et le dialogue sont constructifs, capables de résoudre les difficultés et de faire avancer
malgré les divergences d’opinion et même les conflits.
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Conclusion
Des apports que nous avons reçus il ressort d’abord une expérience satisfaisante de
synodalité dans la Communauté des Béatitudes, due en partie au fonctionnement dicté par nos
Statuts généraux, et d’autre part à l’esprit fraternel qui arrive aujourd’hui à une maturité assez
remarquable, sans doute fruit du dépassement des crises.
La synodalité, nous l’expérimentons quotidiennement dans la richesse de la communion
des états de vie, la mixité, les divers âges et les diverses cultures, grâce à notre dimension
internationale. Les institutions qui nous sont propres et qui favorisent l’écoute et le dialogue
mutuels, sont des instruments qu’il faut encourager et développer avec créativité.
Il est évident que nous sommes tous pécheurs et donc pas encore parfaitement adéquats à
ce que nous demande la vie communautaire dans un esprit synodal. C’est pourquoi il est
nécessaire d’être toujours plus à l’écoute de l’Esprit Saint pour grandir de conversion en
conversion, et à la recherche de tous les moyens pour nous former humainement.
Les souffrances exprimées nécessitent une écoute et un discernement :
- la place des anciens dans nos maisons ;
- l’intégration des nouveaux, en particulier ceux de culture étrangère ;
- l’intégration des nouvelles formes d’appartenance à la Famille Ecclésiale ;
- la relation de plus grande confiance vis-à-vis de l’autorité ;
- la gestion des conflits.
Notre insertion dans l’Église avec obéissance et participation active à sa vie, que nous
entretenons par le vécu de notre charisme propre au service de la réalité ecclésiale locale, nous
aide à grandir, à avancer, à mieux servir, à être en phase avec les intuitions du Saint-Père d’être
« en sortie ». Que la Vierge Marie, Mère de l’Église, intercède pour nous alors que nous
cheminons ensemble sur la voie que Dieu ouvre devant nous.
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Annexe : l’image de l’orchestre
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Approbation : Sr Anna Katharina Pollmeyer
Présidente
Communauté des Béatitudes
60, avenue du Général Compans
31 700 – Blagnac (France)
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