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Siméon SAWADOGO
Officier de l’ordre national
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION BURKINA FASO
TERRITORIALE DE LA Unité – Progrès – Justice
DECENTRALISATION ET DE LA ----------
COHESION SOCIALE
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CABINET
Mai 2020
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I. RAPPEL HISTORIQUE SUR LE DECOUPAGE DU TERRITOIRE AU BURKINA FASO
La Haute-Volta, actuel Burkina Faso créé en tant que colonie par un décret de l’Etat
français, comptait au départ sept(7) cercles : Gaoua, Bobo-Dioulasso, Dédougou,
Ouagadougou, Dori, Say et Fada N'Gourma avec comme chef-lieu Ouagadougou.
Quatre nouveaux cercles ont par la suite été créés : Ouahigouya en 1920, Tenkodogo,
Kaya et Koudougou en 1921 et 1922.
La colonie fut dissoute le 5 septembre 1932 et chacune de ses parties administrée par
la Côte-d’Ivoire, le Soudan français et le Niger.
Après la Seconde Guerre mondiale, la colonie de la Haute Volta fut reconstituée dans
ses frontières initiales le 4 septembre 1947 . Le 11 décembre 1958, elle fut proclamée
comme une république autonome sous le nom de République de Haute-Volta au sein
de la Communauté française, pour enfin prendre son indépendance totale le 5 août
1960.
Après l’indépendance du pays en 1960, la réorganisation administrative du territoire
est marquée par la création de quatre (4) départements et de nombreuses autres
Circonscriptions faisant passer ainsi le nombre de Cercles à trente-neuf (39), celui des
Subdivisions à trente et un (31) et celui des Postes Administratifs à trente-quatre (34).
Les quatre (4) départements créés sont les suivants :
- le département du Centre avec pour chef-lieu Ouagadougou ;
- le département de l’Est dont le chef-lieu était Fada N’Gourma ;
- le département des Hauts-Bassins : Chef-lieu Bobo-Dioulasso ;
- le département de la Volta-Noire, avec pour chef-lieu Koudougou.
Un effort considérable avait été fait pour rapprocher l'administration des administrés
puisqu'au 1er janvier 1958, on ne comptait que 19 cercles. Cependant, jusqu’au coup
d’Etat du 3 janvier 1966, cette loi ne fut pas appliquée.
Le nouveau pouvoir en place conduit par le général Sangoulé LAMIZANA procéda à la
création de dix départements qui sont :
- le département du Centre, chef-lieu Ouagadougou ;
- le département du Centre-Est, chef-lieu Tenkodogo ;
- le département du Centre-Ouest, chef-lieu Koudougou ;
- le département du Centre-Nord, chef-lieu Kaya ;
- le département de l’Est, chef-lieu Fada N’Gourma ;
- le département des Hauts-Bassins, chef-lieu Bobo-Dioulasso ;
- le département du Nord, chef-lieu Ouahigouya ;
- le département du Sahel, chef-lieu Dori ;
- le département du Sud-Ouest, chef-lieu Gaoua ;
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- le département de la Volta-Noire, chef-lieu Dédougou ;
- le onzième département, celui de la Comoé, avec pour chef-lieu Banfora, sera
créé plus tard en 1979 par décret .
Au terme de l’ordonnance du 2 juillet 1974, le département regroupe des sous-
préfectures, cette dernière regroupant à son tour des arrondissements qui regroupe
des villages.
A l’avènement de la révolution en 1983 et dans un souci de rupture avec le passé
néocolonial, le pays va connaitre un grand bouleversement dans l’organisation
administrative du territoire. Le Conseil National de la Révolution opère le choix fort
de rebaptiser le pays « Burkina Faso » littéralement « Pays des Hommes intègres » et
instaure la « provincialisation » du territoire.
Ainsi, les révolutionnaires procèdent au découpage du territoire national en trente
(30) provinces et deux cent cinquante (250) départements en août 1984 puis à la
création de cinquante (50) départements en août 1985.
Ce découpage a été réaménagé En 1996 par la création de quinze (15) nouvelles
provinces et vingt-huit (28) départements.
En juillet 2001, il a été créé treize (13) régions qui sont à la fois des circonscriptions
administratives et des collectivités territoriales.
Depuis cette date le territoire national n’a plus connu de découpage et est
actuellement structuré en treize (13) régions, quarante-cinq (45) provinces et trois
cent cinquante (350) départements.
Au départ, sous la colonisation, la vision du découpage du territoire répondait à la
préoccupation d’un territoire conquis et à pacifier. C’était le Commandement
militaire, en atteste l’appellation du représentant de l’Etat (lieutenant-gouverneur,
commandant de cercle).
A l’indépendance on a conservé cette pratique jusqu’à la départementalisation en
1974 à partir de laquelle le découpage administratif visait à créer des pools de
développement. Le préfet de département était le représentant de l’Etat le plus haut
placé.
Pour rompre avec le passé néocolonial, il est procédé en 1983 à la
« provincialisation » du territoire. Les circonscriptions administratives Province et
département sont dirigées respectivement par des hauts commissaires et des préfets.
Avec la loi n° 13-2001/AN du 02 juillet 2001 portant organisation de l’administration
du territoire au Burkina Faso, les régions créées sont dirigées par des gouverneurs. La
région constitue le premier niveau de planification du développement local.
Enfin, il convient de noter, que chaque régime ayant présidé aux destinées du pays
depuis l’indépendance a procédé à une réforme de l’administration du territoire
matérialisée par un découpage territorial.
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II. RESUME DES REFORMES PROPOSEES
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partenaires comme ceux en charge de la fonction publique, des finances et de la justice
et qui ont abouti aux propositions de réformes suivantes :
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même de l’Etat unitaire, démocratique et laïc, appellent des réponses de la part du
pouvoir central.
Il est donc impérieux que des mesures soient prises à tous les niveaux notamment sur
le plan juridique par la mise en cohérence et en complémentarité des deux modes
d’administration du territoire (déconcentration et décentralisation) afin d’asseoir une
administration du territoire proactive et efficace, gage de paix, de cohésion sociale et
de développement durable.
Ainsi, conscient des enjeux du moment et pour renforcer la politique de
déconcentration, le gouvernement s’est engagé à élaborer une charte de la
déconcentration afin de faire de celle-ci un mode efficace d’administration du
territoire au service de la décentralisation et du développement local.
Cette volonté politique est manifestée dans le programme présidentiel du Chef de
l’Etat qui a inscrit, outre la mise en place de cette charte de la déconcentration :
- le renforcement des capacités d’intervention des circonscriptions administratives
pour accompagner efficacement la décentralisation et appuyer la qualité des services
rendus aux citoyens ;
- la valorisation des hautes fonctions de l’Etat au niveau déconcentré.
Instrument de mise en œuvre de la politique de déconcentration, la charte
contribuera à l’atteinte d’un des résultats du Plan National de Développement
Economique et Social à savoir « accroître les degrés de délégation de pouvoirs et de
crédits aux chefs de circonscription administrative » pour « l’édification d’une
administration publique efficace et efficiente ».
La charte de la déconcentration qui relève du domaine règlementaire devrait au
préalable reposer sur une loi qui en fixe le cadre général conformément aux
dispositions de l’article 101 de la Constitution du 02 juin 1991 qui dispose : « la loi
détermine les principes fondamentaux (…) de l’organisation générale de
l’administration ».
Par conséquent, il est nécessaire de procéder à l’élaboration d’une loi d’orientation
de l’organisation générale de l’administration du territoire.
Ce projet de loi permettra de combler le vide juridique en matière d’administration
du territoire qui prévaut depuis des années en mettant en phase les deux modes
d’administration (déconcentration, décentralisation) du territoire.
Il permettra également d’inscrire dans notre droit positif l’adoption de cette charte
de la déconcentration et la vision de l’Etat quant à l’agencement et la
complémentarité entre déconcentration et décentralisation.
C’est pourquoi, des réflexions ont été engagées conformément au programme
présidentiel en vue de doter le Burkina Faso d’une loi d’orientation de l’organisation
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générale de l’administration du territoire selon une démarche et une approche
participative.
L’objectif général de l’avant-projet de loi est de déterminer le cadre général de
l’organisation de l’administration du territoire au Burkina Faso. Il est organisé autour
de cinq (05) titres subdivisés en deux (02) chapitres chacun et comprend quarante
(40) articles.
II.1.2 Processus d’élaboration de l’avant-projet de loi
Le processus d’élaboration du présent projet de loi a été participatif. En effet, le
processus a débuté en 2018 par la mise en place d’un comité de rédaction d’un projet
de loi portant orientation de l’organisation générale de l’administration du territoire
et d’un projet de décret portant charte de la déconcentration.
Le comité est composé de représentants de la Présidence du Faso, du Premier
ministère, du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale,
du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement ainsi que des cadres
et partenaires sociaux du ministère de l’Administration territoriale, de la
Décentralisation et de la Cohésion sociale.
Un atelier de validation tenu les 19 et 20 juin 2019 à Ouagadougou a connu la
participation des représentants des institutions ci-dessus citées, des différents
départements ministériels, des partenaires techniques et financiers et des
partenaires sociaux.
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exceptionnels de police ou l’exercice des missions de sauvegarde de la permanence
et de la continuité de l’Etat.
Toute chose nécessitant pour eux, une habilitation légale conformément à l’article
101 de la Constitution à l’instar des constitutions de la Côte-d’Ivoire (articles 72, 73)
et de la France (article L2 et suivants).
En plus, ce projet de loi consacre la professionnalisation des nominations aux
fonctions préfectorales conformément à diverses recommandations :
- du Collège des sages,
- du Secrétariat permanent du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs
(MAEP) ;
- du Dialogue politique tenu du 15 au 22 juillet 2019.
C'est sans doute pour répondre à toutes ces préoccupations que le Plan national de
développement économique et social (PNDES) a prévu, dans son axe stratégique 1
« Réformer les institutions et moderniser l’administration », objectif stratégique 1
« Promouvoir la bonne gouvernance politique et administrative », réforme n°10 de la
matrice, l'adoption d'une loi portant institution du corps préfectoral.
En outre, le projet de loi est assorti de garanties statutaires, permettant aux
représentants de l’Etat d’assumer pleinement et efficacement leur mission
d’assistance et de contrôle du fonctionnement des organes des collectivités
territoriales afin de garantir une bonne gouvernance locale.
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les avantages de la suppression du département
Au regard des éléments évoqués dans l’analyse ci-dessus, il convient de retenir que
les avantages de la réduction du niveau de représentation territoriale de l’Etat à deux
(province, région) au lieu de trois (département, province, région) par la suppression
du département sont plus que les inconvénients. Cependant, au regard des
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inconvénients évoqués et pour une meilleure exploitation des avantages, il convient
de créer de nouvelles provinces. A l’analyse, il faut remarquer que les missions
dévolues au préfet le sont par délégation du haut-commissaire à l’exception de la
présidence du tribunal départemental. Par conséquent, ce dernier peut bien les
exercer à condition qu’il dispose du personnel adéquat. L’adoption de la loi portant
institution du corps préfectoral devrait faciliter le redéploiement du personnel au
niveau des hauts commissariats et des gouvernorats. En effet, le reversement du
personnel de catégorie A et B dans le corps préfectoral lui procure des avantages
sans qu’il ne soit nommé à une fonction de chef de circonscription administrative.
La création de nouvelles provinces devrait se faire en tenant compte d’un meilleur
maillage du territoire pour une bonne représentation de l’Etat et un meilleur
encadrement des collectivités territoriales. Pour ce faire, il pourrait être envisagé le
ratio d’une province pour quatre communes maximum. Dans cette logique, on aura
une centaine de provinces au total. En tenant compte des quarante-cinq provinces
existantes, 55 nouvelles provinces devraient être créées.
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