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Remerciements
Je souhaite dans un premier temps remercier les professeurs qui sont intervenus
dans le cadre du Master 2 Droit Public Approfondi pour m’avoir initié à la recherche et
appris les éléments qu’un juriste se doit de connaitre pour exercer son futur métier.
Merci également à Madame LE BRIS Karine, ma tutrice, pour tout ce qu’elle m’a
appris durant ce stage : professionnellement et humainement, pour sa bienveillance et
son écoute.
Enfin, je tiens à remercier mon père et ma belle-mère pour leur confiance et pour
leurs relectures de ce mémoire.
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Sommaire
Remerciements………………………………………………………………………………3
Sommaire ................................................................................................................... 4
Liste des abréviations ................................................................................................. 5
Introduction………………………………………………………………………………….26
CONCLUSION : ........................................................................................................ 84
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Liste des abréviations
CE Conseil d’État
CAA Cour administrative d’appel
TA Tribunal administratif
CJUE Cour de Justice de l’Union Européenne
CRC Cour régionale des comptes
CJA Code de justice administrative
OCDE Organisation de coopération et de développement économique
CCP Code de la commande publique
CCSPL Commission consultative des services publics locaux
CAO Commission d’appel d’offres
MOP Moyens d’ordre public
DCE Dossier de Consultation des Entreprises
JOUE Journal Officiel de l’Union Européenne
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Mémoire de stage : Mon stage au sein du Département de
la Seine Maritime
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Le décret du 26 février 1790 divise la France en 83 départements de 70 kilomètres de
côté environ, tous coupés en carré afin d’assurer une réelle égalité, égalité tant
recherchée par les révolutionnaires. (Cf cartographie en annexe n°1)
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À partir de cette date "Dans les conditions prévues par la loi, les collectivités
s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir
réglementaire pour l’exercice de leurs compétences."1
Il s’occupe également, dans les départements concernés, des ports non autonomes.
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constitutionnel a été saisi par une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) de
la constitutionnalité de cette suppression en 2016.
Section 3 : Fonctionnement
Par une loi du 17 mai 2013, le scrutin binominal majoritaire à deux tours est
créé. Il mêle à la fois :
Les conseillers départementaux sont élus pour une durée de 6 ans. Pour être
élu au premier tour il faut la majorité absolue réunie par plus d’un quart des électeurs.
Si aucun des binômes n’a la majorité absolue, un second tour est organisé, la majorité
relative suffit.
4Code électoral
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Paragraphe 2 : organes constitutifs
Le Président :
Les vice-présidents :
B) Le conseil départemental
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Le Conseil se réunit trimestriellement. Ainsi, pour assurer une gestion efficace
des affaires, une commission permanente est instituée. 6
C) La commission permanente
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sociales comme décrit précédemment. Ce domaine laisse peu de manœuvre au
Département puisqu’il est totalement encadré par les lois.
Le Département a perdu ses compétences en matière économique sauf dans des
secteurs spécifiques (salles de cinéma, santé). Il a également dû transférer ses
compétences en matière de transports urbains et scolaires à la région.
Cependant, son avenir peut aujourd’hui être conforté, aucune réforme n’est
projetée le supprimant ou le délestant de ses compétences. La modification de son
mode de scrutin l’aurait relégitimé plus proche de ses citoyens.
Il joue un rôle très important en matière sociale, compétence indispensable à la vie
des habitants.
De plus il dispose d’un ancrage territorial connu de tous.
Il a su se repositionner en tant que collectivité de proximité notamment pendant la
période du Covid-19.
Tout d’abord, l’État a essentiellement réfléchi en termes de département pour
déconfiner la population : la région étant trop grande.
Par ailleurs, les départements ont mené une action de front pendant la crise du Covid :
ils ont amené un soutien financier massif aux entreprises, même si cela n’entre plus
dans leurs compétences, l’urgence a justifié les moyens.
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Chapitre 2 : La direction juridique et des marchés
Le second sous ensemble relatif à toutes questions de droit autres qu’en rapport
avec les marchés publics se nomme le service du conseil juridique et des assurances.
Il est dirigé par Madame Dominique DELALONDE. Ce service s’occupe de toutes
questions juridiques relatives au domaine social, des assurances, au droit patrimonial,
des assemblées ou encore du droit de la fonction publique. Il traite le contentieux de
ces domaines mais apporte aussi apporte une étude et une expertise au département.
La Direction Juridique et des Marchés doit travailler de concert avec toutes les
autres directions, puisqu’elle est saisie dans le but de répondre aux différentes
questions juridiques qui peuvent être posées, que ce soit par les autres services ou
encore s’agissant de l’information des élus qui sont amenés à prendre des décisions
pour la collectivité. Il y a également le traitement de divers contentieux qui concerne le
service Marchés ou le service conseil juridique et assurances
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Cf annexe n°2 pour l’organigramme de la direction juridique et des marchés.
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Les marchés dépassant 90 000 €.
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Ces services assurent des missions différentes mais il est possible de recouper
les activités. Par exemple, le service juridique et le service des marchés gèrent tout
deux les contentieux en rapport avec leurs matières respectives. Ainsi, ce chapitre
sera répartie par activité : la gestion du contentieux (Section 1), l’activité d’études et
de conseil juridique (section 2), la gestion de la fonction achat (section 3)
Dans ces trois sections seront détaillées les activités des services et les missions qui
m’ont été confiées dans chacun d’eux.
Deux agents sont chargés du contentieux relatif au droit social. Ils défendent le
département lorsqu’une requête est formée à son encontre, en rédigeant les mémoires
en défense s’agissant des litiges portant sur le revenu de solidarité active (RSA) en
grande majorité, sur la carte mobilité inclusion (CMI), sur les mineurs non
accompagnés. Les agents ne se déplacent que très peu aux audiences pour ces
contentieux, excepté pour les référés libertés formés par les mineurs non
accompagnés, dont le caractère urgent implique de se rendre à l’audience afin de
défendre au mieux le département. En effet, la procédure devant les tribunaux
administratifs est essentiellement écrite.
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encore les recours contre la validité du contrat que ce soit par les tiers ou par les
parties. Ils rédigent les mémoires en défense.
De même, ils peuvent rédiger les recours s’ils souhaitent attaquer en justice un
cocontractant.
Actuellement, un référé précontractuel vient d’être déposé par une société dans
le secteur du déménagement.
En l’espèce, le requérant estime que le Département de la Seine Maritime aurait dû
déclarer l’offre du candidat retenu comme offre anormalement basse.
Grâce à ce contentieux j’ai pu examiner une requête et comprendre comment le juriste
en charge de défendre ce dossier s’y prenait pour établir un mémoire en défense. J’ai
également pu m’entretenir avec lui sur ses réponses aux moyens invoqués.
Enfin, j’ai assisté à l’audience. Cette audience était intéressante car dans le cadre d’un
référé la procédure est essentiellement orale. Les autres procédures administratives
sont écrites.
Cette expérience m’a confortée dans mon idée d’être à l’avenir juriste marché
public. En effet, la mission de « traitement du contentieux » qu’exerce le juriste marché
public permet de revenir à la matière qu’est le droit stricto sensu, qui peut être un peu
au second plan dans le travail au quotidien dans les marchés publics.
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Section 2 : L’activité d’études et de conseil juridique
Concernant le service marché, il est en charge de donner des avis sur les
projets de rapport et les délibérations. Ce sont des visas. Le visa des avis rapides
consiste à vérifier que les délibérations passant devant le conseil département ou la
commission permanente sont conformes au droit.
Dans ce cadre, j’ai rédigé quelques visas.
Notamment un sur une convention constitutive d’un groupement de commandes et un
autre sur les subventions de fonctionnement au profit d’associations et d’organismes
publics.
Le visa d’une délibération a été une première pour moi. Il m’a donc été expliqué les
points de vigilance afin d’éviter que la délibération ne soit remise en cause.
Le service marché donne également des conseils sur des montages juridiques
complexes en terme de marché public.
Deux agents au sein de ce service s’occupent du développement durable : volet
environnemental et volet social. Leur objectif est d’insérer dans les marchés du
département des dispositifs d’ordre environnemental et d’insertion sociale (critères et
clauses). Ils sont en charge d’élaborer et de faire respecter les objectifs du Schéma de
Promotion des Achats Publics Socialement et Écologiquement Responsables
(SPASER) du Département. Ce schéma est une obligation légale faite aux collectivités
dépassant les 100 millions euros d’achats.
Ils apportent une expertise certaine aux services afin que les clauses soient en
adéquation avec le marché.
Également, le service des marchés vise les rapports d’analyse des offres des
différentes directions. Ces rapports passant en commission d’appel d’offres devant les
élus, ainsi ils doivent être irréprochables d’un point de vue juridique. Il convient de
vérifier que les critères d’attribution ont bien été appliqués et que l’égalité de traitement
des candidats est assurée.
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J’ai rendu un avis sur un rapport d’analyse des offres en doublon avec un juriste. Cela
m’a permis de connaître les points de vigilance à avoir concernant une analyse des
offres, par exemple la cohérence des critères d’analyse et la notation.
Cependant, j’ai eu l’occasion de travail avec la cellule assurance. Deux agents gèrent
cette cellule qui s’occupe principalement de la gestion des sinistres des biens
départementaux. Pour ce faire, cette cellule travaille étroitement avec les assureurs et
courtiers de la collectivité. Les agents sont amenés à participer à certaines expertises
afin de constater les dégâts existants, en vue de les réparer et de défendre les intérêts
de la collectivité.
En outre, cette cellule s’occupe des contentieux et précontentieux relatifs aux sinistres.
Également, ce service s’occupe de la passation de marchés d’assurances relatifs au
dommage aux biens du département ou encore au dommage ouvrage.
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Dans ce cadre j’ai eu l’occasion d’assister à une expertise assurance dans un
collège. Le plafond de la cantine avait été mal construit et menaçait de tomber.
L’entreprise qui a construit le bâtiment était présente. L’expert a prononcé la fermeture
de la cantine.
Le service marché ne gère pas simplement les contentieux liés aux marchés
publics et n’apporte pas uniquement des conseils en la matière. Il gère également, et
directement, la passation de certains marchés. En effet, au sein du Département,
certaines directions ne disposent pas de compétences en matière de marché public.
Ainsi, le service marché vient en soutien de ces directions pour rédiger et publier leurs
marchés publics, et analyser les offres des opérateurs économiques. Par exemple
quasiment toutes les directions du pôle solidarité ont recours à l’aide du service
marchés publics : la direction de l’autonomie, la direction de l’aide sociale à l’enfance.
Le service achat est une création récente (2020). Il est composé d’un chef de
service, de 6 acheteurs et de 2 assistants administratifs en cours de recrutement.
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Ce service passe et exécute les marchés de toutes les directions du pôle Ressource
et Moyen. Il se charge également de la rédaction des rapports d’analyse des
candidatures et des offres, en lien avec les directions opérationnelles.
Avec ce service, j’ai rédigé un marché pour la location des fontaines à eau du
département. Cette mission m’a permis d’appliquer mes connaissances théoriques
apprises pendant le cursus universitaire et dans mes précédents stages. Cependant,
en pratique, ces compétences s’avéraient limitées et j’ai beaucoup appris par la
rédaction de ce marché. En complément, j’ai également pu constater la forme que
prenait un marché public ainsi que l’ensemble des pièces techniques. De surcroit, mes
connaissances en matière de logiciel rédactionnel et de dématérialisation se sont
développées avec l’utilisation de l’outil sis-marchés (outil de rédaction de DCE) et
dématmarchés (outil de gestion documentaire interne au Département).
La passation de ce marché n’est pas finie, j’en suis au stade de la publication de l’appel
public à la concurrence. Cependant, j’espère pouvoir aller jusqu’au bout de la
passation et notamment aider à l’élaboration du rapport d’analyse des offres.
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Paragraphe 3 : le pilotage des achats.
A) Le travail au quotidien
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Cf annexe n°3
10R.2122-8 du code de la commande publique « l'acheteur peut passer un marché sans publicité ni
mise en concurrence préalables [...] pour les lots dont le montant est inférieur à 25.000 euros hors
taxes et qui remplissent la condition prévue au b du 2° de l'article R.2123-1 », c’est à dire
concrètement si le montant cumulé de ces lots n'excède pas 20 % de la valeur totale estimée de tous
les lots du marché.
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d’assurer la mutualisation des besoins. La mutualisation pendant l’exécution du
marché permet de sécuriser juridiquement les achats puisqu’il est assuré que l’achat
rentre bien dans le cadre d’une procédure avec publicité et mise en concurrence.
Le pilote tient à jour le tableau des achats passés sur l’année en fonction de la
famille d’achat. Cela permet d’avoir une base de données fiables comportant tous les
marchés et achats du département. Cette base de données sert pour établir la
cartographie des achats du département.
J’aide ma tutrice sur cette mission qui lui prend beaucoup de temps : je réponds
aux mails des directions. Je me charge directement des questions récurrentes, pour
les questions plus complexes j’élabore la réponse en binôme avec ma tutrice.
Cette mission me permet d’acquérir une expertise dans les marchés publics et
notamment une capacité d’appréciation. En effet, en fonction des besoins il faut savoir
si cela relève d’une exclusivité, d’une urgence impérieuse ou encore si un mini-lot est
possible.
B) Le travail de fond
Une des missions du pilote des achats est la montée en compétence des
agents. Pour ce faire un réseau des référents « marchés » a été mis en place. Dans
chaque direction une ou plusieurs personnes sont nommées référents marchés. Ils
doivent participer aux réunions organisées par le pilote des achats.
Ces réunions sont faites tous les mois et traite d’un point thématique des
marchés publics. Elles permettent de former sur les connaissances de base mais aussi
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d’informer les agents sur les jurisprudences récentes, le droit de la commande
publique étant en perpétuel mouvement.
Dans ce cadre, j’ai rédigé et mis en page deux présentations (sous format
PowerPoint) pour ces réunions : une sur le système d’acquisition dynamique (SAD)
qui est une technique d’achat et une autre sur les modifications au cours d’un marché
public. Il convenait ici de rechercher les fondements juridiques, d’expliquer le
fonctionnement du SAD et dans quels cas pouvait ont l’utiliser.
Pour les modifications, il convenait de traiter toute la réglementation sur les avenants.
La réunion sur le système d’acquisition dynamique s’est tenue fin avril 2022, je
n’ai pas présenté cette réunion mais j’étais aux côtés de ma tutrice.
Celle sur les modifications se tiendra début septembre et est prévu que je participe à
la présentation orale. Cela me permettra de m’exercer à la prise de parole en public.
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recueillir leurs réponses aux questions que j’ai préparées. Grâce à ces réponses, ma
tutrice et moi-même avons identifié plusieurs risques.
L’un des problèmes majeurs est la non-programmation des marchés en amont ce qui
fait que les acheteurs doivent mettre en place le marché trop rapidement.
Cette cartographie est en cours d’élaboration. Elle va nous permettre de mettre en
place par la suite des mesures correctives pour sécuriser davantage les marchés.
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- un droit d’exclusivité de distribution ou de services (notamment procédé de
fabrication) ou de publication (exclusivité commerciale).
Ce certificat était une demande forte des directions, il est utilisé régulièrement par
celles-ci.
Ce certificat permet d’avoir une justification réelle de l’exclusivité qui sera contrôlée
par le pilote achat. En effet, la passation de marché sans publicité ni mise en
concurrence doit être sérieusement contrôlée.
Ainsi cette mise en place d’outils de sécurisation m’a inspiré mon sujet de
mémoire de recherche : la sécurisation des actes d’achats. La sécurisation des actes
d’achats par les collectivités est limitée à des outils pratiques. Il revient aux collectivités
d’être à jour de la réglementation juridique. De plus, il est intéressant pour les
collectivités de connaître les moyens dont dispose le juge pour sécuriser leurs actes
d’achat.
Ainsi, ce stage m’a apporté des connaissances pratiques dans les marchés
publics. J’avais des connaissances théoriques et pratiques dû à mes précédents
stages et à mon cursus universitaire mais celles-ci restaient limitées.
Ce stage m’a permis d’acquérir une certaine expertise dans les marchés publics. Celle-
ci reste à développer.
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Mémoire de recherche : La sécurisation des actes
d’achat
Introduction :
Paragraphe 1: Définitions
Un contrat administratif pour qu’il soit qualifié ainsi doit être soit désigné par
la loi (par exemple le marché public) ou revêtir un critère organique (une personne
publique partie au contrat) et un critère matériel (réponse à un intérêt général.)
Les actes d’achat étant qualifiés par la loi, une définition plus développée du
contrat administratif ne sera pas donnée.
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Afin de comprendre les raisons de ce sujet et son importance, il convient de se
pencher sur ses intérêts et ses enjeux.
Une part importante des contrats administratifs sont des actes d’achat que
l’État, les collectivités et les établissements publics passent pour satisfaire leurs
besoins. Ces actes d’achat prennent principalement la forme de marché public.
Ces actes ont une place importante dans notre économie. Les marchés publics
représentent en France un montant annuel de 101 milliards d’euros (2018).
À titre d’exemple, le Département de la Seine Maritime dispose de près de 2 milliards
euros de budget dont 150 millions d’euros sont des actes d’achat entrant la
réglementation du code de la Commande publique.11.
Ainsi au regard de l’économie s’afférant à ces actes, des règles d’origine
communautaire sont imposées aux collectivités découlant des principes fondamentaux
de la commande publique et du principe de bon usage des deniers publics. Ces
principes sont : le libre accès à la commande publique, la transparence et l’égalité de
traitement des candidats.
De plus, ces contrats peuvent avoir une valeur financière importante. Leurs
annulations peuvent avoir une incidence forte sur les deniers publics mais aussi sur la
santé économique d’une entreprise.
27
Une sécurisation de ces contrats par l’administration elle-même et le juge est
nécessaire.
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En effet, dès lors qu’une action contentieuse est engagée à l’encontre d’une
collectivité, son budget doit inclure une dotation aux provisions pour risque dont le
montant est évalué par l’organe délibérant en vertu des principes de prudence et de
sincérité budgétaire
Cette dotation est une charge de la section de fonctionnement dont le volume peut
mettre en péril l’équilibre de l’ensemble du budget. Le montant de la provision doit être
enregistré dans sa totalité sur l’exercice au cours duquel le risque avéré est constaté.
En cas de non-inscription, le budget est voté en déséquilibre, ce qui doit amener le
préfet au titre du contrôle budgétaire à saisir la chambre régionale des comptes en vue
du rétablissement de la sincérité et l’équilibre budgétaire.
13GAUDEMET Yves. Approche doctrinale : définition, origines, essai d'explication et perspectives des
contentieux de masse. RFDA, 2011, n° 3 p. 464.
14 Discours de Jean Marc Sauvé, Vice-Président du Conseil d’Etat sur le contentieux contractuel
29
Ainsi, les modes amiables de résolution des conflits seront traités puisque ceux-ci sont
proposés de plus en plus souvent par le juge afin de désengorger les juridictions mais
aussi de stabiliser les contrats.
De plus, une sécurisation effective par l’administration de l’acte d’achat évite la
contestation juridique.
Le risque politique
Des affaires d’une importance particulière ont mis au jour les risques pénaux
pouvant découler du droit de la commande publique. Beaucoup d’élus mais aussi des
fonctionnaires ont été condamnés pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, corruption.
Ces délits sont lourdement réprimés. Il présente un risque sérieux qui pour être évité
doit être connu.
En effet, « le poids économique des contrats publics fait qu’ils sont exposés aux
malversations, à la fraude et à la corruption »15.
Ainsi, l’administration doit actionner plusieurs leviers afin de limiter au maximum les
risques pénaux de ses agents.
La sécurité juridique des actes d’achats, une notion importante prise en compte
par les collectivités territoriales
De plus, les risques s’afférant à une annulation potentielle des contrats sont
prégnants au sein des collectivités. Un des objectifs des directions juridiques des
collectivités est de sécuriser leurs marchés publics.
15OCDE
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Des évolutions jurisprudentielles récentes
Dans une première partie, nous centrerons le propos sur l’action des
collectivités territoriales à chaque stade de la procédure de la mise en œuvre d’un acte
d’achat afin de limiter les risques juridiques et financiers d’une éventuelle annulation
d’un acte.
Dans une seconde partie, nous examinerons les pouvoirs du juge dans le cadre
du contentieux de la validité du contrat mais aussi dans le cadre de la passation.
En effet, même si le contrat est conclu il peut être annulé : la procédure de la passation
est une étape importante puisqu’elle peut emporter des effets sur l’exécution du contrat
et provoquer par la suite son annulation.
31
Également, nous étudierons l’office du juge du plein contentieux et non celui du
juge de l’excès de pouvoir. En effet, ce contentieux est devenu très rare. Ainsi même
si les pouvoirs du juge de l’excès de pouvoirs ont augmenté et sont vecteurs de
sécurité juridique, ils ne seront pas examinés
16LEPRON Franck, Avocat, Article du site Banque des Territoires : sécuriser ses marchés et prévenir
les risques
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PARTIE 1 : LA SECURISATION JURIDIQUE DES
ACTES D’ACHAT PAR L’ADMINISTRATION
Au sein de cette partie, seront étudiées les obligations légales s’imposant aux
acheteurs publics dans les différentes phases d’élaboration d’un acte d’achat. Plus
particulièrement, des focus seront faits sur les éléments sujets fréquemment à
contentieux et donc sujets à l’annulation de la procédure et des actes d’achat.
Ainsi, les outils permettant de sécuriser ces différentes phases seront exposés.
Ces règles sont codifiées dans le Code de la commande publique (CCP) entré
en vigueur le 1er avril 2019.
La commande publique est régie par trois principes fondamentaux. Ces trois
principes sont codifiés à l’article L-3 du CCP.
17Article 3 CCP
18Les pouvoirs adjudicateurs sont les personnes morales de droit public, les personnes morales de
droit privé poursuivant une mission d’intérêt général et financées principalement sur fonds publics et
les personnes morales de droit privé dotées de la personnalité juridique constituées par des pouvoirs
adjudicateurs dans le but de réaliser certaines activités en commun.
33
la mise en place d’un profil acheteur afin de publier toutes les données qui ont attrait
à la mise en œuvre d’un acte d’achat.
19Article 3 CCP
20CJUE, 7 décembre 2000, Telaustria, n° C-324/98
21 Article 3 CCP
34
Chapitre 1 : La sécurisation dans la préparation du marché
Le recueil des besoins est une phase importante. En effet il est nécessaire
d’avoir le juste besoin (paragraphe 1). Pour ce faire il faut élaborer un « bon » recueil
des besoins grâce aux interfaces interne et externe (paragraphe 2).
Une définition précise du besoin est essentielle pour garantir un achat optimal
à la collectivité. Il permet de garantir une compréhension précise du marché et sa
bonne exécution.
Au-delà, une définition précise du besoin permet de choisir la bonne procédure et de
choisir les bons critères d’analyse des offres.
Une bonne définition des besoins n’est pas uniquement une obligation pratique mais
légale.
L’article L2111-1 du code de la commande publique dispose que « la nature et
l’étendue des besoins à satisfaire sont déterminées avec précision avant le lancement
de la consultation en prenant en compte des objectifs de développement durable dans
leurs dimensions économique, sociale et environnementale ».
Par nécessité le droit entend les besoins liés à son fonctionnement propre (un marché
de fournitures de bureau par exemple) mais aussi liés à ses activités de service public
(par exemple, un marché de travaux relatif à la construction d’un collège).
35
- Il est possible d’avoir recours au dialogue compétitif 23 : c’est une procédure
permettant de ne pas rédiger en totalité le cahier des charges. Le projet peut être
lancé alors qu’il n’est pas entièrement défini.
- Il est possible d’avoir recours à des prestations supplémentaires éventuelles
(PSE) : la collectivité peut demander aux candidats de proposer dans leurs offres
des PSE qu’ils peuvent commander lors de la signature du contrat. Le cahier des
charges doit les définir précisément et elles doivent être en rapport avec l’objet
du marché.
- Il est possible d’avoir recours aux variantes24 : lorsque le marché est ouvert aux
variantes cela signifie que le pouvoir adjudicateur laisse la possibilité aux
candidats de proposer une solution alternative pour exécuter le marché.
36
pour couvrir l'intégralité des lieux et œuvres du musée et qu'elle était le seul opérateur
à proposer une solution technique " en cascade de switch " plus contraignante ».26
Le besoin étant mal défini dans les pièces du marché, il n'était pas de nature à
permettre aux candidats de présenter une offre adaptée aux prestations attendues.
Ainsi, la CAA de Douai confirme l’annulation du marché prononcée en première
instance.
De même, les manquements du pouvoir adjudicateur dans la définition des besoins,
en laissant la possibilité pour les candidats de proposer des services annexes non
définis ont déjà engendré l’annulation de la procédure de passation27
A) Le sourcing
L’élaboration d’un bon recueil des besoins passent par le sourcing Le sourcing
est consacré par un décret du 25 mars 201628 relatif aux marchés publics sous le terme
d’études et échanges préalables avec les opérateurs économiques.
Cet outil permet d’effectuer un bon recensement des besoins notamment grâce à une
meilleure connaissance des opérateurs économiques susceptibles de répondre au
besoin et des solutions techniques qu’ils proposent mais aussi des gammes de prix
pour déterminer le budget à dédier au marché.
Ainsi l’acheteur peut consulter et solliciter des avis des prestataires potentiels avant le
lancement de la procédure. Cela permet à l’acheteur de bien paramétrer son cahier
des charges afin d’avoir suffisamment de candidats lors de la phase de consultation.
Mais également cela lui permet de connaître quelles prestations demander de façon
précise et donc de ne pas devoir par la suite conclure d’avenant ou de prendre le risque
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de faire une procédure inférieure au seuil 29 en réalité nécessaire pour satisfaire la
totalité de la prestation.
B) Le recensement interne
Le bon recueil des besoins, en interne passe par des outils. Ainsi, au sein d’une
collectivité le besoin peut être regroupé grâce à un outil informatique où toutes les
directions recensent leurs besoins sur l’année N+1.
Ce « bon » recueil passe nécessairement par une coopération active des
directions.
Suite à ce recensement des besoins, un agent soit du service achat ou du pilotage
achat établit la nomenclature achat (voir infra) en afférant aux familles achats la bonne
procédure pour l’année N+1.
La compilation des besoins au sein d’une collectivité est nécessaire afin d’avoir
les bonnes procédures et d’éviter les risques de saucissonnage.
- Entre 0 € et 40 000 € hors taxes : le marché est passé hors procédure, c’est-
à-dire qu’il n’y a pas besoin de publicité ni mise en concurrence. Cependant, les trois
principes fondamentaux s’appliquent tout de même. L’acheteur doit faire preuve de
diligence quant au choix du candidat.
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Code CCP - Titre II : CHOIX DE LA PROCÉDURE DE PASSATION (Articles L2120-1 à L2125-1)
39
- Entre 40 000 € hors taxes et 90 0000 € hors taxes : la procédure est dite «
adaptée » les modalités de publicité sont libres mais doivent être adaptées en fonction
de son montant et de la nature de la prestation.
- Entre 90 0000 € et 215 0000 € hors taxes : la procédure est toujours adaptée
mais un avis de marché est publié sur le profil acheteur et dans le Bulletin officiel des
annonces des marchés publics (BOAMP) ou soit dans un journal habilité à recevoir
des annonces légales (JAL)
- Au-dessus de 215 000 € hors taxes : la procédure de passation du marché est
dite « formalisée », les strates de publication définies plus haut s’appliquent mais une
publication au journal officiel de l’Union Européenne (JOUE) est nécessaire.
Les seuils de publications et de mise en concurrence sont les mêmes que pour les
marchés de fournitures et services. Cependant, le marché à procédure adaptée
s’applique de 90 0000 à 5 382 000 € hors taxes. Au-dessus de 5382 000 € hors taxes
la procédure est formalisée et une publication au Journal Officiel de l’Union
Européenne (JOUE) est nécessaire.
Cette définition passe par une estimation financière fiable ainsi que la
description de spécifications techniques précises.
40
Une définition précise permettra aux candidats de répondre aux mieux aux exigences
de l’acheteur et par conséquent, assurer une bonne exécution du marché.
Ainsi, si une mauvaise définition du besoin est constatée par le juge, il pourra
remettre en cause la procédure en se fondant sur l’article L551-1 du code de justice
administrative pour manquements aux obligations de publicité et de mise en
concurrence.
Pour computer les seuils et prévenir les risques d’annulation de procédure, les
collectivités peuvent établir une nomenclature. Cette nomenclature était imposée par
l’ancien code des marchés publics32 Celle-ci est aujourd’hui facultative.
Pour établir une nomenclature chaque direction d’une collectivité recense son
besoin sur l’année : elle définit les achats qu’elle envisage de réaliser sur l’année. À
l’issue de cela, le service responsable des achats (selon la personne publique :
direction juridique, direction des achats, secrétaire général, etc.…), sur les
informations de chaque service utilisateur, détermine le seuil de déclenchement de la
procédure par rapport à la nomenclature.
Une nomenclature représente la classification de presque toutes les activités
économiques et de presque tous les besoins des personnes publiques. C'est un
32 Ancien code des marchés publics de 2006 remplacé par le Code de la commande publique entré en
vigueur au 1er avril 2019.
41
inventaire de l'achat public pour les fournitures, les prestations de services ainsi que
pour les travaux. Il appartient à la personne publique de déterminer les fournitures et
les services qu'elle doit associer pour calculer le montant du marché et donc
déterminer la procédure applicable en fonction des seuils.
42
Paragraphe 1 : Le respect du règlement de consultation
43
identifier l’offre économiquement la plus avantageuse et, si possible, leur importance
relative doivent être connus des soumissionnaires potentiels au moment de la
préparation de leurs offres »
Malgré ces exigences contraignantes, le juge exerce un contrôle de l’erreur manifeste
d’appréciation. Ce contrôle se limite à l’erreur évidente et les annulations de procédure
ou de contrat sur ce point sont rares.
Cependant, les recours se fondant sur ces moyens sont très fréquents et les exigences
doivent être respectées par l’Administration.
Lors de l’analyse, un autre point doit donner lieu à une vigilance accrue : les offres
anormalement basses.
44
Ainsi, l’administration doit examiner les offres anormalement basses. Si une offre
anormalement basse est identifiée, une procédure contradictoire s’ouvre et le candidat
ayant remis l’offre doit justifier son prix.
Selon la CJUE, un doute suffit pour être dans l’obligation d’engager un contrôle
Cette suspicion résulte des connaissances de l’acheteur mais aussi des écarts de prix
entre les candidats. Cependant, l’écart de prix ne suffit pas pour conclure à une offre
anormalement basse
L’acheteur doit être en capacité de prouver que l’exécution du marché sera difficile.
Ainsi, l’administration procède généralement à des comparaisons de prix sur l’objet de
la prestation mais se réfère également au précédent contrat.
Ainsi, une procédure a été annulée par le juge car le candidat « s’est borné » à
mettre en avant, de façon très générale, sans aucune précision chiffrée et sans aucune
pièce justificative, notamment comptable, les locaux permanents, l’équipe de
conseillers et les matériels et équipements dont elle disposait, sa structure juridique à
but non lucratif, son expérience et le partage des coûts de gestion avec ses financeurs.
45
des offres comme le rappelle le Conseil d’État dans un arrêt du 2 mars 202233. Ce qui
certes limite les risques financiers et la perte de temps mais il est toujours mieux de
l’éviter.
L’acheteur doit aussi être vigilent lors des régularisations des offres et des
candidatures.
33
CE, 7e chambre, 2 mars 2022, n° 458019, Inédit au recueil Lebon
46
Paragraphe 3 : Les régularisations des candidatures et des offres
L’acheteur doit vérifier que les offres ne sont pas irrégulières, inacceptables ou
inappropriés.
Une offre inacceptable est une offre beaucoup plus chère que l’estimation de
l’acheteur. Une offre inappropriée est une offre ne répondant pas au cahier des
charges. Une offre irrégulière est une offre qui ne respecte pas les exigences
formulées dans les documents de la consultation, en particulier parce qu'elle est
incomplète ou qu’elle méconnaît la législation applicable notamment en matière
sociale et environnementale.
L’offre qui ne respecte pas les exigences formulées dans les documents de la
consultation, notamment parce qu'elle est incomplète, ou qui méconnaît la législation
applicable ne peut être analysé par l’acheteur. L’élimination d’une offre irrégulière est
une obligation. Ainsi, même si l’erreur peut paraître secondaire, l’acheteur doit
l’écarter.
La régularisation d’une offre en cours de procédure n’enlève pas le vice dont elle fait
l’objet.
Les offres inacceptables et inappropriées ne peuvent être régularisées. Il est
uniquement possible de régulariser une offre irrégulière. Cette faculté a été ouverte
par le juge administratif puis par la loi.
Les acheteurs doivent veiller à bien régulariser les offres afin de ne pas risquer
le contentieux.
Pour ce faire, l’acheteur doit veiller à caractériser correctement une offre irrégulière. Il
doit notamment veiller à ne pas régulariser une offre anormalement basse.
47
Lorsque l’acheteur demande la régularisation des offres, il doit respecter le
principe d’égalité de traitement des candidats. Ainsi, s’il décide de régulariser une offre,
il doit toutes les régulariser. Il ne peut opérer un tri ou une sélection, que celle-ci soit
fondée sur la gravité de l’irrégularité commise ou sur la qualité de l’offre concernée.
Toute offre dont la régularisation ne serait pas substantielle devra être concernée.
La négociation est une phase des marchés publics sujet aux contentieux.
La négociation dans le cadre des marchés publics peut se faire lorsqu’une procédure
avec négociation est engagée, dans le cadre des marchés à procédure adaptée ou
encore dans les procédures sans publicité ni mise en concurrence préalable.
48
La procédure avec négociation est définie comme « la procédure par laquelle
l'acheteur négocie les conditions du marché avec un ou plusieurs opérateurs
économiques »34. Elle est prévue dans des cas limitativement énumérés.
Outre cela, tous les éléments peuvent être négociés, que ce soit en procédure
formalisée ou en MAPA : le prix, la quantité, la qualité, les délais. Cependant, il ne faut
pas que ce soient des exigences minimales.
Formellement, l’administration doit toujours mener les négociations dans le
respect des principes de liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de
traitement des candidats et de transparence.
49
Les candidats doivent ainsi bénéficier du même traitement et des mêmes informations.
Cela signifie, par exemple, qu’ils doivent disposer des mêmes délais pour remettre
leurs offres.37
En revanche, l’administration n’est pas systématiquement tenue de leur poser
les mêmes questions. Ce n’est que si la question en cause est susceptible d’influencer
l’offre de tous les candidats (ou de certains d’entre eux qui ne se sont pas vu poser
cette question) qu’elle sera en ce cas tenue de leur poser cette même question.38
De plus, le respect du principe d’égalité de traitement des candidats impose à
l’administration de respecter la confidentialité des offres.39 Il n’est par conséquent pas
possible de communiquer aux autres entreprises les principales caractéristiques de
l’offre d’un ou des autres candidats.
Ainsi, les points de vigilance aux étapes sensibles d’une mise en œuvre d’un
acte d’achat sont établis.
Des outils existent et sont mis en place par les collectivités pour s’assurer que ces
points de vigilance sont bien respectés (sur une volonté forte des cours régionales des
comptes).
50
Chapitre 3 : les outils sécurisant les achats à toutes les étapes de la
mise en œuvre d’un acte d’achat
Plus globalement et outre les différentes actions mises en place à des phases
spécifiques lors de la mise en œuvre d’un acte d’achat, les collectivités utilisent des
outils à toutes les étapes de la procédure afin de sécuriser leurs actes. Il s’agit
notamment de la mise en place d’une fonction achat, d’une fonction support de pilotage
des achats (Section 1), de procédure interne qui joue le rôle de « garde-fou » contre
les risques juridiques (Section 2) , mais aussi de la formation des agents des
collectivités (Section 3).
40
Économie.gouv – la fonction Achats.
51
Le modèle hybride correspond à un mixte des deux organisations
précédentes. En effet, le service achat, et donc l’ensemble des acheteurs, seront
rattachés hiérarchiquement à une même direction ou un même service. Mais à la
différence du modèle centralisé, des agents dits « référents » dans les marchés
publics se trouvent dans les services opérationnels. Ces agents vont avoir une
expertise, certes moindre qu’un acheteur, mais suffisante pour accompagner les
agents opérationnels dans la collecte des besoins ainsi que dans les procédures à
lancer. Il sera également l’interlocuteur privilégié entre le service achat et le service
opérationnel permettant une délivrance de l’information optimale.
Ce mode d’organisation (un agent rattaché hiérarchiquement à une direction mais
opérationnellement rattaché à une autre) pose de grandes difficultés managériales et
des problèmes de cohérence pour l’agent (ordres et contre-ordres).
Aussi, depuis récemment, les cours régionales des comptes dans le cadre de
leurs contrôles de gestion poussent de plus en plus les collectivités à se doter d’une
fonction support « pilotage » des achats.41
Cette fonction support, si elle a pour but principal la mutualisation des besoins afin de
gagner en performance des achats et de faire des économies, elle a aussi pour but de
sécuriser les achats.
Cette fonction permet de collecter tous les besoins d’une collectivité et renseigner tous
les acheteurs de la collectivité sur les bonnes procédures à adopter en fonction de la
41 Voir les préconisations de la Cour régionale des comptes de Normandie dans le rapport concernant
le Département de la Seine Maritime en date de 2019.
52
nomenclature interne. Ainsi, le saucissonnage est évité, mais aussi cela évite le
mauvais choix de procédure et donc de potentiels risques juridiques.
À côté, la collectivité peut mettre en place des procédures internes ainsi que
des guides afin de limiter les risques juridiques encourus pendant la phase de
passation d’un marché et sa phase d’exécution.
Les contrôles internes dans une collectivité sont faits sur le plan juridique par
un service de la commande publique (paragraphe 1) mais aussi sur le plan financier
(paragraphe 2)
Ce service permet de faire un contrôle poussé sur les marchés à fort montant.
Ce sont eux qui contrôlent l’exhaustivité des clauses au sein du cahier des charges,
de l’acte d’engagement ou des pièces, le respect des règles relatives aux critères mais
plus globalement toutes les règles s’appliquant aux actes d’achat.
Ce service peut aussi rédiger certains marchés ayant une forte incidence
financière (procédure formalisée).
Dans les plus petites collectivités, comme les communes, ce sont des agents
polyvalents qui sont en charge des marchés.
53
Paragraphe 2 : le contrôle du service des finances
Le comptable public est responsable sur ses deniers publics en cas de défaut
sur le budget de la collectivité.
En effet, les acheteurs au sein des différentes directions d’une collectivité n’ont
pas nécessairement de base juridique ni même de notion en matière de commande
publique. Ainsi, il semble primordial de les former, plus encore s'il n’y a pas de fonction
achat ou de pilotage des achats. Cela est notamment le cas dans les petites
communes.
Également, afin que les agents plus expérimentés puissent garder à jour leurs
compétences ainsi que les bonnes pratiques, des réunions d’informations thématiques
ou des formations plus denses peuvent se tenir.
Cette formation des agents est d’autant plus importante qu’il ressort d’une étude
publiée en janvier 2013 par l’un des groupements d’achats publics (UGAP) que 20 %
des acheteurs publics ont préalablement eu une expérience dans le secteur privé.
Une partie des agents territoriaux ne possède pas de compétence réelle dans la
passation des marchés publics.
54
La montée en compétence peut porter sur une multitude de domaines, que ce soit sur
la connaissance de l’ensemble des procédures, la bonne prise en compte des besoins
ainsi que de leurs définitions, des bonnes pratiques afin d’assurer une négociation
sécurisée, de la connaissance des risques juridiques et pénaux.
55
PARTIE 2 : LA SECURISATION JURIDIQUE DES
ACTES D’ACHAT PAR LE JUGE ADMINISTRATIF
56
Chapitre 1 : L’élargissement des recours contre le contrat, vecteur
d’insécurité
Le droit des contrats publics, comme tous les principes et règles de droit public
ont été forgés par le Conseil d’État. Ce droit reposait sur des règles stables et établies.
Dans les années 2000, le Conseil d’État est venu modifier cette stabilité
juridique des contrats par des évolutions de jurisprudences en élargissant les recours
: ce qui augmente les possibilités d’anéantissement du contrat. Un flou dans le
contentieux contractuel est apparu (Section 1). Il a alors été nécessaire d’harmoniser
ces évolutions et de clarifier les voies de recours contre les contrats (Section 2)
Le recours des tiers contre le contrat fut d’abord impossible (paragraphe 1) puis
des évolutions complexes sont apparues, provoquant une quasi-disparition de la
frontière entre le recours pour excès de pouvoir (REP) et le recours de pleine
juridiction (paragraphe 2). Si bien que le juge administratif a ouvert le recours aux tiers
(paragraphe 3)
Au 19ᵉ siècle, le Conseil d’État a accepté la contestation des contrats par des
tiers. Cette voie fut rapidement fermée, le tiers n’ayant aucune voie de recours pour
contester le contrat.
Le contrat étant la loi des parties, la contestation de celui-ci ne pouvait se faire que par
celles-ci.
57
pouvait contester uniquement les actes détachables des contrats devant le juge de
l’excès de pouvoir.
Le Conseil d’État identifie ces actes détachables comme : « tous les actes qui,
bien qu'ayant trait, soit à la passation, soit à l'exécution du contrat, peuvent,
néanmoins, être regardés comme des actes détachables dudit contrat »43
Pour l’essentiel, ces actes détachables sont les délibérations de l’État, des collectivités
ou des établissements publics qui autorisent la signature du contrat.
Puis cette théorie des actes détachables a été étendue à la décision de signer
un acte modificatif 44, à une décision de résiliation 45 ainsi qu’au refus de résilier un
contrat 46
Ainsi, le juge pouvait annuler un acte détachable soit pour vices propres à l’acte ou
pour illégalité du contrat, mais les effets sur le contrat étaient nuls. Le contrat continuait
d’exister sans risques juridiques et financiers.
Cependant, si le juge était saisi par l’une des parties au contrat à la suite de
l’annulation de l’acte détachable, le juge annulait quasiment automatiquement le
43CE, Société anonyme de Livraisons industrielles et commerciales "SA LIC”, 24 avril 1964, n° 398445
44 CE, Commune d'Elancourt, 29 avril 1987, n° 51022
45 CE, 2 février 1987, n° 81131, Société TV 6 CE, n° 185645,
46 CE, 24 avril 1964, SA LIC, n°398445
58
contrat, déclarant l’annulation de l’acte détachable comme moyen d’ordre public. En
effet, nous le verrons par la suite, le juge administratif ayant une facilité à déclarer un
moyen d’ordre public.
Une voie d’action contre les clauses réglementaires des contrats a été ouverte
par le biais du recours pour excès de pouvoir. En effet, l’acheteur public insère des
clauses réglementaires au sein de ses contrats et notamment dans le cadre de ses
contrats de concessions.
En effet, quand l’administration confie la gestion d’un service public à une personne
privée, elle y insère des clauses concernant les usagers du service public.
Désormais, l’usager du service public, tiers au contrat, peut contester directement par
le biais d’un recours en excès de pouvoir contre ces clauses réglementaires puisque
divisibles du contrat.
B) Une voie d’action par le biais du recours pour excès de pouvoir ouverte au
Préfet
59
opéré par le Préfet. Dans le cadre de la commande publique, le contrôle de légalité est
fait pour les actes d’achat dépassant 215 000 euros hors taxes47.
Le Préfet peut contester ces actes devant le juge de l’excès de pouvoir.
Section 2 : état des voies de recours actuelles et l’ouverture du prétoire aux tiers
Dans cette section sera fait état des voies de recours existantes contre le contrat
d’aujourd’hui pour les parties au contrat (Paragraphe 1) et pour les tiers (Paragraphe
2).
60
Paragraphe 1 : Le recours par les parties aux contrats
Aujourd’hui, les recours contre le contrat sont clairs, le juge administratif a voulu
harmoniser le contentieux. Désormais, le juge principal est le juge du plein
contentieux50 avec une part résiduelle laissée au juge de l’excès de pouvoir.
Sera fait état dans cette partie des recours ouvert aux tiers en contestation de
la validité du contrat (A) et les procédures d’urgences ouvertes aux tiers (B)
61
Puis dans un arrêt Tarn et Garonne du 4 avril 2014, le Conseil d’État a décidé
d’élargir le recours à tous les tiers susceptibles d’être lésés, dans leurs intérêts, par sa
passation ou ses clauses.
L’ouverture de cette voie de recours fait que le recours pour excès de pouvoir
ouvert contre les actes détachables, est devenue inutile. Ainsi, la jurisprudence Tarn
et Garonne met fin à l’arrêt Martin.
Ce recours en plein contentieux est également ouvert aux élus des collectivités
territoriales. Il est aussi ouvert au préfet.
Aussi, le Conseil d’État dans une décision du 30 juin 2017, Syndicat mixte de
promotion de l’activité transmanche a ouvert aux tiers la saisine du juge du plein
contentieux en cas de refus par l’administration de mettre fin à l’exécution du contrat.
Aussi, afin, d’être exhaustif concernant les voies de recours s’attachant aux
contrats, il convient de mentionner les procédures d’urgences que sont : le référé
précontractuel et le référé contractuel.
Ces voies de recours ne sont pas contre le contrat lui-même mais contre les
mesures de passation.
62
Ce recours est ouvert aux candidats évincés et aux candidats potentiels ( la violation
des obligations de publicité et de mise en concurrence les ayant dissuadés de
candidater).
L’entreprise ayant obtenu le marché ne peut intenter ce recours.
63
L’objectif est de trouver un terrain d’entente entre les parties afin de ne pas aller
devant le juge et de facto prendre le risque d’une annulation ou d’une résiliation du
contrat.
La transaction est définie par l’article 2044 du code civil comme un contrat écrit
permettant de terminer une contestation née ou de prévenir une contestation à naître.
Cette voie est vivement encouragée par l’État. Une circulaire du Premier Ministre du 6
avril 2006 y est dédiée.
Une transaction n’est valable que si elle comporte des concessions réciproques.
Toutefois, elles ne doivent pas nécessairement être équivalentes, mais un réel effort
doit être fait.
Une transaction peut être homologuée par le juge notamment s'il y a des difficultés
d’exécution.
64
la collectivité et le titulaire. La médiation repose sur une démarche volontaire. Le
médiateur ainsi que les parties sont tenus au secret.
Elle peut être arrêtée à tout moment et le processus juridictionnel peut reprendre son
cours.
Par un appel aux collectivités, le Président du tribunal administratif de Rouen a
demandé d’accentuer le recours à la médiation.
Ainsi, les voies de recours se sont élargies, créant de facto une plus grande
insécurité juridique des actes d’achats. Le juge s’est arrogé un panel de pouvoirs afin
d’éviter les annulations et les risques juridiques étant liés.
65
Chapitre 2 : La prévalence de la sécurité juridique par le juge
L’objectif premier du juge administratif est d’éviter une instabilité des relations
contractuelles. La prévention des annulations, par le juge, se font à différentes phases
du contentieux : lors de la recevabilité de la requête (Section 1) jusqu’au prononcé de
la sanction. (Section 2)
Les conditions de recevabilité des requêtes contre le contrat ont été durcies : il
faut un réel intérêt à agir (Paragraphe 1). Également, la jurisprudence Czabaj portant
sur le délai de recevabilité d’une requête en cas de manquement aux mesures de
publicité, a été appliqué au contentieux contractuel (Paragraphe 2)
Comme dit supra, le référé précontractuel est ouvert aux concurrents évincés.
L’ouverture de ces recours résulte de normes européennes.52 Ces textes, transposés
en droit interne par une loi du 4 février 1992 ont donné naissance au référé
précontractuel. Aux termes de ces directives, ce recours doit pouvoir être entrepris par
: « toute personne ayant ou ayant eu un intérêt à obtenir un marché public […] et ayant
été ou risquent d’être lésée par une violation alléguée »
Comme dans tout recours, le requérant doit avoir un intérêt à agir. Néanmoins,
lorsque le référé précontractuel a été ouvert, les conditions de l’intérêt à agir ont été
ouvertes très largement.
66
Ainsi, le Conseil d’État, dans son arrêt Alstom Transport SA du 19 octobre 2001 a
affirmé qu’une entreprise pouvait invoquer « tout manquement aux obligations de
publicité et de mise en concurrence, même s’il n’a pas été commis à son détriment » .
C’est-à-dire que si une entreprise était écartée, car son offre était inacceptable, celle-
ci pouvait tout de même remettre en cause un acte d’achat.
Il admettait même l’intérêt à agir en référé d’une entreprise qui n’avait pas
candidaté au marché.53
Cette solution ne convenait pas notamment parce que le référé précontractuel était
utilisé de façon trop régulière par les candidats qui voulaient obtenir une deuxième
chance de candidater.
Au vu des risques juridiques importants développés en introduction, le Conseil d’État
réuni en assemblée a pris le 3 octobre 2008, dans son arrêt Smirgeones, une décision
importante : un requérant doit établir un lien direct entre le vice de procédure invoqué
et son élimination.
Cette décision était nécessaire, particulièrement parce que cela pouvait provoquer
l’annulation d’une procédure, alors que le juge était convaincu que cela n’avait pas
affecté le choix effectué par l’acheteur.
Cette décision a réduit la recevabilité des requêtes de ces concurrents évincés et les
annulations des procédures.
Dans cet arrêt, le Conseil d’État affirme que "la tolérance selon laquelle
n'importe quelle entreprise candidate pouvait invoquer tout manquement aux
obligations de publicité et de procédure, même si celui-ci ne lui préjudiciait pas".
Désormais, "les personnes habilitées à agir pour mettre fin aux manquements du
pouvoir adjudicateur à ses obligations de publicité et de mise en concurrence sont
celles susceptibles d'être lésées par de tels manquements", et "il appartient, dès lors,
au juge des référés précontractuels de rechercher si l'entreprise qui le saisit se prévaut
de manquements qui, eu égard à leur portée et au stade de la procédure auquel ils se
rapportent, sont susceptibles de l'avoir lésée ou risquent de la léser, fût-ce de façon
indirecte en avantageant une entreprise concurrente".
67
Ainsi, un acte d’achat comportant des irrégularités peut être maintenu. Pour
illustrer, nous détaillerons une jurisprudence.
Ainsi, le Tribunal administratif de Grenoble a considéré que le défaut de publication
d’un avis de publicité au JOUE ne permettait pas de juger pour autant que « la société
requérante, dont la candidature a été admise et qui a présenté une offre correspondant
à l’objet du marché », est « susceptible d’avoir été lésée ou risque d’être lésée par les
irrégularités ainsi invoquées, qui se rapportent à une phase antérieure à la sélection
de son offre » 54
Désormais, le juge des référés doit vérifier si le manquement aux obligations de
publicité et de mise en concurrence invoqué est au regard de sa portée et du moment
auquel il s'est produit est de nature à réellement léser le requérant.
Cette décision intervient suite à deux arrêts de la CJUE Fastweb (4 juillet 2013) et
Puligienica Facility Esco SpA dit « PFE » (5 avril 2016). Dans ces deux décisions, une
personne éliminée de la procédure pour irrégularité a pu se prévaloir d’un intérêt
légitime à former un recours précontractuel.
68
Elle a pu faire un recours contre l’attribution du marché, notamment parce que l’offre
du candidat retenu était également irrégulière pour les mêmes motifs qui ont conduit à
son éviction.
Dans l’arrêt PFE, la Cour va même jusqu’à affirmer qu’un tiers lésé peut
invoquer n’importe quelle irrégularité pour former ce recours. Il n’est pas nécessaire
que la même irrégularité touche le candidat retenu.
Le requérant peut soulever tout moyen pour obtenir l’exclusion de l’offre de
l’attributaire, moyen impossible à soulever avant avec la jurisprudence Smirgeones.
De plus, la CJUE dans son arrêt NAMA Symvouloi le 24 mars 2021 allègue que
« un requérant peut soulever tout moyen contre la décision d’admission d’un autre
soumissionnaire, y compris ceux qui ne présentent pas de lien avec les irrégularités
en raison desquelles son offre a été exclue ».
69
Le juge limite également les recours grâce à une restriction des délais de
recours en cas de manquement aux mesures de publicité.
Dans ce cas, le juge doit faire une balance entre le respect de la légalité et la
sécurité juridique.
Par une importante décision Czabaj du 13 juillet 2016, le Conseil d’État empêche la
contestation perpétuelle d’une décision administrative qui n’a pas fait l’objet des
mesures de publicité appropriées. En principe, une décision administrative peut être
contestée dans les délais impartis uniquement si ceux-ci sont mentionnés dans la
décision.56
Ainsi, historiquement, une non-mention de ces délais pouvait conduire à remettre une
situation juridique en cause des années plus tard. La sécurité juridique n’était pas
assurée.
Depuis cette jurisprudence une décision administrative ne peut être contestée que
dans l’année suivant sa publication ou sa notification.
55 Éric LANDOT, La sécurité juridique n’a plus de limite : encore une extension de la jurisprudence
Czabaj aux décisions d’espèce, 2020
56 Article R421-5 du Code de Justice administrative
57 CE, Assemblée, 13 juillet 2016
70
Mais quid du contentieux contractuel ? En effet, toujours dans un souci de
sécurité juridique des contrats publics, il paraît opportun d’aborder dans ce mémoire
cette jurisprudence en lien avec le contentieux contractuel. De récentes jurisprudences
sont venues traiter de ce sujet.
71
juridictionnel contre le contrat au-delà d’un délai raisonnable, qui ne saurait, sous
réserve de circonstances particulières dont se prévaudrait le requérant, excéder un an
à compter de la date à laquelle celui-ci en a eu connaissance. »
Les décisions sont divergentes selon les cours d’appel et selon les types de
recours. Il conviendra donc d’attendre une décision du Conseil d’État sur cette
application de la jurisprudence Czabaj au contentieux contractuel.
61
CAA Marseille 25 avril 2022, SAS Seateam Aviation
72
Pouvoir remettre en cause des situations juridiques des années après la
conclusion et même après son expiration comporterait des risques financiers
importants.
L’arrêt Tarn et Garonne ainsi que l’arrêt Béziers I disposent que dans le cadre
du contentieux de la validité du contrat : « après avoir pris en considération la nature
de ces vices, le juge du contrat peut :
- décider de la poursuite de l’exécution du contrat ;
- inviter les parties à prendre des mesures de régularisation dans un délai qu’il
fixe.
- en présence d’irrégularités qui ne peuvent être régularisées et qui ne permettent
pas la poursuite de l’exécution du contrat, prononcer le cas échéant avec un effet
différé et après avoir vérifié que sa décision ne portera pas une atteinte excessive
à l’intérêt général, la résiliation du contrat.
- prononcer, si le contrat a un contenu illicite ou s’il se trouve affecté d’un vice de
consentement ou de tout autre vice d’une particulière gravité que le juge doit ainsi
relever d’office, l’annulation totale ou partielle de celui-ci.
- faire droit, s’il en est saisi, y compris lorsqu’il invite les parties à prendre des
mesures de régularisation, à des conclusions tendant à l’indemnisation du
préjudice découlant de l’atteinte à des droits lésés.
Ainsi, le juge dispose d’une palette de pouvoirs élargis visant à éviter les
annulations des contrats.
73
Paragraphe 1 : le remède de la consolidation de la procédure et du contrat :
l’injonction de régularisation
A) La régularisation de la procédure
Dans la majorité des cas, lorsqu’un vice dans la procédure de passation est
constaté, le juge accepte de régulariser la procédure plutôt que de l’annuler.
B) La régularisation du contrat
Lorsqu’il est saisi d’un litige entre les parties à un contrat affecté de vices
entachant sa validité, le juge du plein contentieux peut désormais « décider que la
poursuite de l’exécution du contrat est possible, éventuellement sous réserve de
mesures de régularisation prises par la personne publique ou convenues entre les
parties ». Sur recours d’un tiers, ce même juge peut « inviter les parties à prendre des
mesures de régularisation dans un délai qu’il fixe, sauf à résilier ou résoudre le contrat
».
62 Jérémy Bentham
74
Gérard Cornu estime quant à lui que la régularisation est un synonyme de
validation, définition qui n’a pas été reprise par le Conseil d’État.
Dans un avis Avrillier de 1997, il a allégué que la régularisation entraîne des
mesures de modification et de validation. Ainsi, la définition n’est pas circonscrite à la
seule validation d’un acte.
Le Professeur Richer dans une note sous l’avis Avrillier rendu en 1997 a énoncé que
la régularisation est la voie alternative à l’inefficacité juridique du contrat illégal.
Pour le Conseil d’État, la régularisation se rapporte à toutes les techniques qui
permettent d’éviter une inefficacité juridique d’un contrat.
Mais il est possible d’ajouter que ces mesures de régularisation évitent également les
risques que peuvent supporter les parties ou les tiers résultant d’une annulation,
contribuant de facto à la sécurité juridique des contrats et donc à leurs stabilités.
Le contrat ne peut être régularisé que par l’Administration elle-même sur ordre
du juge.
Ainsi, plutôt que de réguler le contrat, dans la majorité des cas, l’Administration
prend un nouveau contrat que l’on peut appeler « contrat de régularisation ».
Ainsi, ce nouveau contrat prend la forme d’un « avenant de régularisation d’un contrat
illégal »63 . Le contrat s’inscrit nécessairement dans l’opération issue du contrat qu’elle
a pour objet de rendre légal. Le contrat litigieux ne disparaît donc pas.
63
Pierre Bourbon
75
Cependant, il est important de le mentionner parce qu’il permet d’éviter une résiliation
de contrat.
Afin de garantir la stabilité des contrats, le juge est venu encadrer les pouvoirs
exorbitants de l’administration.
Mais le Conseil d’État dans un arrêt Béziers II du 21 mars 2011 ouvre une
nouvelle voie de droit aux cocontractants de l’administration : suite à une résiliation, il
peut demander la reprise des relations contractuelles.
Le Conseil d’État a fortement encadré ce recours. Il doit être formé dans les
deux mois suivant la notification de la mesure de résiliation Cette mesure doit être
illégale.
Ce recours étend considérablement les pouvoirs du juge, mais encore plus dans
son appréciation de la reprise ou non des relations contractuelles. En effet lorsqu’il
constate que la décision de résiliation est entachée de vices relatifs à sa régularité ou
à son bien-fondé, de déterminer s’il y a lieu de faire droit à la demande du cocontractant
de l’Administration, dans la mesure où elle n’est pas sans objet, ou de rejeter le
recours, en jugeant que les vices constatés sont seulement susceptibles d’ouvrir, au
profit du requérant, un droit à indemnité.
76
Celui-ci doit faire une balance entre les intérêts en cause. Ainsi, il doit tenir
compte :
- De l’importance des vices constatés
- Des manquements des requérants à ses obligations contractuelles
- Ainsi qu’aux motifs de la résiliation.
Une reprise des relations contractuelles ne doit pas porter une atteinte
excessive à l’intérêt général. En cela, le juge doit prendre en compte le fait qu’un
nouveau contrat ait pu être conclu entre l’Administration et un nouveau cocontractant.
77
Ainsi, même si ce recours est en apparence louable pour la sécurité juridique,
et notamment la possibilité du recours en référé suspension, puisque potentiellement
il suspend rapidement tout risque économique important pour la société, les
nombreuses jurisprudences postérieures ne consacrent pas une protection pour les
cocontractants de l’administration.
En effet, ce recours ouvert en référé suspension est beaucoup plus efficace puisque
prononcer une reprise des relations contractuelles dans les délais de jugement
normaux, à savoir entre 6 et 9 mois laisse les effets négatifs d’une résiliation se
perpétrer et peut déjà compromettre gravement la santé économique d’une entreprise.
Cependant, le prononcé de la suspension de la décision étant marginale, la sécurité
juridique des contrats reste malgré tout entravée.
Surtout qu’une fois à l’étape du jugement au fond, la personne publique a sans doute
déjà conclu un nouveau contrat, ce qui réduit les chances d’un prononcé de reprises
des relations contractuelles.
Une autre possibilité est utilisée par le juge pour limiter les risques d’une
annulation pure et simple d’un contrat : la résiliation.
Cette résiliation peut être faite par l’Administration. Il s’agit d’un de ses pouvoirs
exorbitants ou par le juge administratif :
- soit à la demande du cocontractant de l’administration en cas de faute grave
de cette dernière ou en cas de force majeure ;
- soit lorsque le contrat lui-même impose le recours au juge pour sa résiliation
- soit à la demande de la personne publique lorsque son cocontractant a commis
une faute et qu’elle ne peut résilier elle-même le contrat ou lorsque l’équilibre
du contrat est bouleversé de façon définitive et que le recours à la théorie de
l’imprévision est inefficace ou lorsque surviennent des faits qui rendent
impossible l’exécution du contrat.
78
Depuis peu il y a une extension du champ de la résiliation. Aujourd’hui, quand
la personne publique doit mettre fin au contrat, car celui-ci est contraire à l’intérêt
général, mais ne le fait pas, le juge peut prendre cette initiative.Cela rend service au
principe de la légalité, mais non à la sécurité juridique des contrats.
Cependant, les effets d’une résiliation sont moindres qu’une annulation de contrat.
Le juge, lorsqu’il est dans l’obligation de faire disparaître le contrat, procède le plus
souvent à une résiliation plutôt qu’à une annulation.
Paragraphe 4 : l’indemnisation
Malgré cette palette de pouvoirs étendus du juge du contrat, l’acte d’achat peut
être annulé ou résilié (notamment lorsque le vice n’est pas régularisable.)
Pour pallier aux risques financiers que peut subir l’entreprise mais également
l’Administration, le juge a recours à l’indemnisation : soit du titulaire (A) soit de
l’Administration (B)
A) L’indemnisation du titulaire
Le juge indemnise les dépenses dites « utiles » (a) et le manque à gagner (b)
64 En cas d'annulation ou de résiliation du contrat par le juge, faisant suite au recours d'un tiers, le
79
b) L’indemnisation du manque à gagner
Le Conseil d’État affirme que sans les manquements aux règles de passation
commis par l’hôpital de Narbonne la société n’aurait pas obtenu le marché. Ainsi, la
société ne peut se prévaloir d’un lien de causalité entre la faute commise par le pouvoir
adjudicateur et le manque a gagné qu’elle estime avoir.
Cette décision est logique : il ne peut y avoir de lien de causalité si l’entreprise a obtenu
le marché grâce aux irrégularités constatées. De plus, il n’est pas possible d’imaginer
titulaire du marché de partenariat peut prétendre à l'indemnisation des dépenses qu'il a engagées
conformément au contrat dès lors qu'elles ont été utiles à l'acheteur.
65Délai nécessaire entre l’envoi des lettres de non retenu aux concurrents évincés et la signature du
contrat.
80
qu’un opérateur économique ait eu le marché sans connaître les erreurs commises
par la personne publique.
B) L’indemnisation de l’Administration.
En cas d’annulation d’un marché public par le juge, celui-ci peut également
prononcer le versement d’indemnité au profit de l’Administration.
C’est notamment le cas lorsque celle-ci est victime de pratique anticoncurrentielles de
la part de son cocontractant.
Par exemple, entre 1997 et 2006, plusieurs entreprises se sont entendus sur
les prix dans le secteur de la signalétique routière.
Le Département de la Seine Maritime a engagé un recours contre la société Lacroix
Signalisation pour annuler les marchés conclus entre eux. Par un jugement du 31
janvier 2017, le Tribunal administratif de Rouen a annulé les marchés publics en
cause. Il a également condamné la société Lacroix Signalisation à rembourser les
sommes déboursées par le Département dans le cadre de ces marchés.
81
Cependant, comme évoqué à plusieurs reprises, les annulations d’acte d’achat
sont aujourd’hui exceptionnelles. Or, la marginalité de ces annulations pourrait être
remises en cause à l’avenir.
82
Auparavant, dans le cadre du contentieux de validité du contrat, lorsqu’était
invoqué un moyen d’ordre public par les requérants, le juge pouvait annuler un contrat
administratif sur le fondement d’un moyen d’ordre public si les parties en faisaient la
demande.
Ainsi, le Conseil d’État donne une cohérence des conséquences à tirer face à
un vice grave constaté sans possibilité de régularisation. L’annulation apparait ainsi
poursuivre une finalité d’ordre public.
Le contentieux de la contestation de validité devient bien plus qu’un simple recours
subjectif visant à préserver les seuls intérêts du requérant, mais se rapproche d’un
recours pour excès de pouvoir ayant pour objectif la poursuite du respect de l’ordre
public.
Cette solution, où l’office du juge est quasi libre face à un vice grave, avait déjà
été prise en matière de recours formé par les parties au contrat contre les mesures
d’exécution, recours Béziers II 66 et en matière de référé précontractuel.67
Ainsi une harmonisation de l’office du juge a été faite.
De plus, le Conseil d’État affirme que des conclusions à fin d’annulation peuvent
être soulevées pour la première fois en appel sans que leur soit opposé leur caractère
nouveau.
Ainsi, un « sacro-saint » n’est pas donné aux actes d’achat. Les possibilités
d’annulation restent réelles. Cependant, il convient d’attendre les effets de cette
décision et de la façon dont le juge s’en emparera.
En tout état de cause, à l’heure actuelle, l’annulation des actes d’achat demeurent
marginale.
83
CONCLUSION :
84
ANNEXES :
85
Annexe 2 : Organigramme de la Direction Juridique et des Marchés du
Département de la Seine Maritime
SECRETAIRE DE DIRECTION
CHARGE DE MISSION DIRECTEUR ADJOINT Sonia MOIZAN
Correspondante DSI, Logistique
« PILOTAGE ACHAT» Fanja BOTSILAZA RAFFINET Autorité d’enregistrement
Karine LE BRIS
Chargé des fonctions transversales et prospectives déléguée
CONSEIL JURIDIQUE
CONSEIL EN MARCHES
Domanialité publique et
PUBLICS, AIDES ET
ACHETEUR privée, opérations
SUBVENTIONS
Juliette DUQUESNOY d’aménagement,
Aurélie GROUT DE
Mathilde LOUET environnement et
BEAUFORT
Nelly BORDIER développement durable
Nicolas LEROUGE
Sébastien RIDEL
VIRGINIE SWINGEDOUW Yann HUPFER ASSURANCES
Lucie LAURANT Passation des marchés
Adèle HAUDEBOURG
Géma GRITENAITE Fonctionnement des Gestion des sinistres
assemblées, fonction amiables et
publique, économie, contentieux,
finances, conventions, Élaboration BP,
fonctionnement des mandatement et titres
organismes publics, de recette
parapublics et transport, Barbara CONFAIS
éducation, culture, jeunesse, Mélanie DELAROQUE
sport
86
Annexe 3 : Nomenclature
Extrait de la nomenclature fourniture
87
Extrait de la nomenclature travaux
88
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
Articles :
Éric LANDOT, La sécurité juridique n’a plus de limite : encore une extension de la
jurisprudence Czabaj aux décisions d’espèce, 2020
89
DE SIGOYER Valérie, Sur l'application de la jurisprudence Czabaj au contentieux
contractuel
Rapports OCDE
Thèse :
90
Table des matières
Remerciements .......................................................................................................... 3
Sommaire ................................................................................................................... 4
Liste des abréviations ................................................................................................. 5
Mémoire de stage : Mon stage au sein du Département de la Seine Maritime ........... 7
Chapitre 1 : le Département en tant que collectivité territoriale……………..………….7
Section 1 : Histoire du Département ........................................................................... 7
Section 2 : Les compétences du Département ........................................................... 9
Section 3 : Fonctionnement ...................................................................................... 10
Paragraphe 1 : un mode de scrutin original .............................................................. 10
Paragraphe 2 : organes constitutifs .......................................................................... 11
A) Le président et les vice-présidents................................................................. 11
B) Le conseil départemental ............................................................................... 11
C) La commission permanente ........................................................................... 12
Section 4 : l’avenir du Département : entre déclin et renaissance ............................ 12
Chapitre 2 : la direction juridique et des marchés………………………………………14
Section 1 : La gestion des contentieux ..................................................................... 15
Section 2 : L’activité d’études et de conseil juridique ................................................ 17
Section 3 : La gestion de la fonction achat ............................................................... 19
Paragraphe 1 : La fonction achat du service marchés publics .................................. 19
Paragraphe 2 : le service achats .............................................................................. 19
Paragraphe 3 : le pilotage des achats. ..................................................................... 21
Mémoire de recherche : La sécurisation des actes d’achat ...................................... 26
Introduction : ............................................................................................................. 26
Paragraphe 1: Définitions ......................................................................................... 26
Paragraphe 2 : Intérêts et enjeux. ............................................................................ 27
Paragraphe 3 : Délimitation / explication du sujet .................................................... 31
PARTIE 1 : LA SECURISATION DES ACTES D'ACHAT PAR
L'ADMINISTRATION……………………………………………………………………….33
Chapitre 1 : La sécurisation dans la préparation du marché .................................... 35
Section 1 : Le recueil des besoins ............................................................................ 35
Paragraphe 1 : une nécessité d’avoir le juste « besoin » ......................................... 35
Paragraphe 2 : Un recueil élaboré avec des interfaces internes et externes ............ 37
A) Le sourcing .................................................................................................... 37
B) Le recensement interne ................................................................................. 38
Section 2 : Une nécessaire compilation des besoins ................................................ 39
Paragraphe 1: les différents types de procédures .................................................... 39
Paragraphe 2 : La computation des seuils................................................................ 40
91
Paragraphe 3: les instruments utilisés ...................................................................... 41
Chapitre 2 : La sécurisation en phase de passation ................................................. 42
Section 1 : l’importance du respect des exigences lors de l’analyse des candidatures
et des offres. ............................................................................................................. 42
Paragraphe 1 : Le respect du règlement de consultation ......................................... 43
Paragraphe 2 : Les offres anormalement basses ..................................................... 44
Paragraphe 3 : Les régularisations des candidatures et des offres .......................... 47
Section 2 : La sécurisation de la négociation............................................................ 48
Paragraphe 1 : L'ouverture de la négociation en procédure formalisée .................... 48
Paragraphe 2 : La négociation en procédure adaptée .............................................. 49
Paragraphe 3 : le cadre légal et réglementaire ......................................................... 49
Chapitre 3 : les outils sécurisant les achats à toutes les étapes de la mise en œuvre
d’un acte d’achat ...................................................................................................... 51
Section 1 : l’organisation de la fonction achat et l’instauration du pilotage achat ..... 51
Section 2 : les contrôles internes .............................................................................. 53
Paragraphe 1 : le service de la commande publique ................................................ 53
Paragraphe 2 : le contrôle du service des finances .................................................. 54
Section 3 : la formation des agents .......................................................................... 54
PARTIE 2 : LA SECURISATION JURIDIQUE DES ACTES D’ACHAT PAR LE JUGE
ADMINISTRATIF ...................................................................................................... 56
Chapitre 1 : L’élargissement des recours contre le contrat, vecteur d’insécurité ...... 57
Section 1 : la complexité antérieure du contentieux contractuel ............................... 57
Paragraphe 1: l’impossibilité historique du recours des tiers contre le contrat ......... 57
Paragraphe 2 : des évolutions complexes : l’ébrèchement de la frontière entre le
recours pour excès de pouvoir et le recours en plein contentieux ............................ 59
Section 2 : état des voies de recours actuelles et l’ouverture du prétoire aux tiers .. 60
Paragraphe 1 : Le recours par les parties aux contrats ............................................ 61
Paragraphe 2 : Le recours par les tiers .................................................................... 61
A) Les recours en contestation de validité du contrat ......................................... 61
B) Les procédures d’urgences ............................................................................ 62
Paragraphe 3 : la transaction et la médiation ........................................................... 63
Chapitre 2 : La prévalence de la sécurité juridique par le juge ................................. 66
Section 1 : Les conditions strictes de la recevabilité de la requête ........................... 66
Paragraphe 1 : La nécessité d’un réel intérêt à agir ................................................. 66
Paragraphe 2 : l’aménagement du délai de recevabilité du recours en cas de
manquement aux mesures de publicité (jurisprudence Czabaj) ............................... 70
Section 2 : les remèdes à l’annulation de la procédure et du contrat ....................... 73
Paragraphe 1 : le remède de la consolidation de la procédure et du contrat :
l’injonction de régularisation ..................................................................................... 74
92
Paragraphe 2 : le prononcé de reprise des relations contractuelles ......................... 75
Paragraphe 3 : le dernier remède à l’anéantissement : la résiliation ........................ 78
Paragraphe 4 : l’indemnisation ................................................................................. 79
Paragraphe 5 : des annulations devenues réellement exceptionnelles ? ................. 82
CONCLUSION : ........................................................................................................ 84
ANNEXES : .............................................................................................................. 85
Annexe 1 : Carte administrative française découpée en département sous forme de
carré faisant 70 kilomètres de côté. .......................................................................... 85
Annexe 2 : Organigramme de la Direction Juridique et des Marchés du Département
de la Seine Maritime ................................................................................................. 86
Annexe 3 : Nomenclature ......................................................................................... 87
93