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IFAPME
2021 – 2022
Guy POWO
A. Le Conseil d’Etat
B. La Cour Constitutionnelle
A. Définition
B. Caractéristiques
C. Sources
CHAPITRE II : L’ADMINISTRATION
A. Notion
B. Pouvoirs
C. Le service public
a. Notion
b. Les principes de droit administratif
c. La relation SPU-usagers
d. Le financement
D. Les principes de « bonne administration »
Tous les Etats démocratiques sont fondés sur la séparation des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire.
Le pouvoir législatif est celui qui vote la Loi, au sens large du terme. (La loi peut prendre des appellations différentes selon
l’assemblée qui les prend : loi, décret, ordonnance, règlement.)
Le pouvoir exécutif exécute (met en œuvre) les lois et décisions prises par le pouvoir législatif.
Il dirige l’Etat, les régions, communautés, provinces et communes, chacun selon ses compétences. Il dirige l’administration, à
savoir l’appareil de gestion du pouvoir.
Le pouvoir judiciaire contrôle la légalité des actes des pouvoirs publics et des citoyens, interprète le droit et arbitre les conflits.
Les pouvoirs, bien que complémentaires, sont indépendants l’un de l’autre, ce qui donne des garanties de démocratie.
En Belgique, les pouvoirs politiques (législatif et exécutif) s’exercent à différents niveaux, suit à la régionalisation et à la
fédéralisation du pays.
Le pouvoir judiciaire est une structure pyramidale dont la base est constituée des tribunaux de proximité (Justices de Paix et
tribunaux de police) et le sommet des Cours de Cassation et Cours constitutionnelle ainsi que du Conseil d’Etat.
Les institutions politiques belges sont complexes à cause du tissu sociologique et linguistique du pays. Trois communautés
linguistiques, trois régions, dix provinces s’organisent au sein d’un Etat fédéral dans lequel les compétences sont réparties en
raison de la matière et du lieu, et gérées par des entités politiques différentes. En outre, les communes disposent de compétences
locales non négligeables et de plus en plus étendues, notamment sur le plan social par le biais des CPAS.
1. Au niveau fédéral
Le pouvoir législatif est exercé par le parlement, ou Chambre des représentants (150 députés).
Le sénat est devenu une assemblée où se rencontrent les diverses entités fédérales (Etat, communautés, régions) mais sans
pouvoir d’adopter la loi.
2. Au niveau régional
Le pouvoir législatif est exercé par les parlements flamand, wallon et bruxellois.
Le pouvoir exécutif est exercé par les gouvernements des trois régions.
Les compétences exercées par les régions n’ont cessé de croître et sont, notamment, l’emploi, l’urbanisme, l’aménagement du
territoire, l’économie régionale, la tutelle sur les communes, le chômage, les sports, les maisons de repos….
3. Au niveau communautaire
Le pouvoir législatif est exercé par le parlement flamand (un seul parlement pour la région et la communauté), celui de la
communauté française (Appelée aujourd’hui « fédération Wallonie-Bruxelles »), et le parlement germanophone (Les deux cantons
et neuf communes de langue allemande).
Les compétences sont liées à la personne, à savoir, l’enseignement, la culture, la protection de la jeunesse, la petite enfance, …
4. Au niveau provincial
Le pouvoir législatif est exercé par le conseil provincial et l’exécutif par le Collège provincial (Anciennement appelée députation
permanente).
Les compétences sont, notamment, le tourisme, l’enseignement provincial, les voies navigables, les voiries provinciales, …
Les provinces sont remises en cause et la volonté du gouvernement régional est de réduire leurs compétences.
5. Au niveau communal
Le pouvoir législatif est exercé par le Conseil communal et l’exécutif par le Collège communal. (Anciennement appelé « Collège des
bourgmestre et échevins »)
Les compétences ne cessent de s’élargir : outre l’état civil, les voiries communales, le service population, la police locale, il y a
l’incendie, les cimetières, l’aide sociale (CPAS), l’urbanisme et l’aménagement du territoire local, les sports locaux, la culture, les
fabriques d’églises, le commerce, etc….
Les règles de droit sont reprises dans les textes légaux selon une certaine hiérarchie, ce qui signifie que les normes prises à des
niveaux inférieurs ne peuvent être en contradiction avec les normes supérieures.
Au sommet, se trouve la constitution, appelée aussi « Loi fondamentale », en ce qu’elle reprend les éléments fondateurs du pays
et du droit national : structure des institutions, principes fondamentaux, ….
En dessous, mais au même niveau, on retrouve les lois fédérales, les décrets régionaux et communautaires (A BRUXELLES, on
les qualifie d’ordonnances), selon les compétences respectives.
Enfin, au niveau local, on retrouvera, d’une part, les règlements provinciaux et, d’autre part, les règlements communaux, dans
leurs compétences respectives.
D. LA PYRAMIDE JUDICIAIRE
Le pouvoir judiciaire comprend une série de Cours et tribunaux aux compétences spécifiques, selon une hiérarchie pyramidale.
Les Justices de Paix sont les juridictions de proximité : organisées par cantons judiciaires (Chaque canton comprend quelques
communes), elles ont de multiples compétences : tous les litiges de moins de 5.000 euros, tous les contrats de location, les
administrations des personnes fragilisées, la mise en observation des malades mentaux, les conflits de voisinage, etc…
Les tribunaux de police connaissent de tout le contentieux du roulage, tant civil que pénal. (Contraventions, accidents, …)
A un échelon supérieur, se trouvent les tribunaux de première instance, organisés par arrondissements judiciaires et
composés de tribunaux spécialisés tels que : le tribunal civil, le tribunal correctionnel, le tribunal du travail, le tribunal des
Entreprises (Ancien tribunal de commerce), le tribunal d’application des peines, des référés, de la famille, des saisies ou encore
des chambres fiscales.
Les tribunaux de première instance sont aussi les tribunaux d ’appel des justices de paix et des tribunaux de police.
Au- dessus encore, se situent les Cours d’Appel, qui jugent des appels des décisions des tribunaux de première instance. (Il y en
a 5 : 2 en Wallonie, 2 en Flandre et 1 à Bruxelles)
La Cour d’Assises n’est pas une cour d’appel : c’est une juridiction spécifique, composée à la fois de magistrats professionnels et
de citoyens, chargée de juger les crimes les plus graves.
Au sommet de la pyramide se trouve la Cour de Cassation : elle ne tranche que les questions de procédure et de droit et, le cas
échéant, casse les décisions des juridictions d’appel avant de renvoyer devant une même juridiction autrement composée.
La Cour Constitutionnelle : règle les conflits de compétence entre les juridictions et la légalité des normes. (Ex : si une loi est
contraire à la constitution)
Le Conseil d’Etat : c’est une juridiction administrative qui s’occupe des litiges de la fonction publique, les administrations et fait
office de cour de cassation en matière de droit des étrangers.
Nous examinerons ces deux juridictions de façon plus détaillées dans le chapitre II.
A. LE CONSEIL D’ETAT
1. Notion
Créé par une loi du 23 décembre 1946 et installé le 9 octobre 1948, le Conseil d’Etat est une juridiction administrative qui relève du
pouvoir exécutif, créée pour éviter l’arbitraire administratif et des situations heurtant l’équité.
- Traiter des recours contre les actes administratifs jugés illégaux ou arbitraires
- Jouer un rôle consultatif pour les institutions du pouvoir exécutif, dans les matières législatives et réglementaires.
2. Organisation
Celle-ci a pour compétence les recours contre les décisions irrégulières prises à l’égard des citoyens par le pouvoir exécutif :
Suspension ou annulation des actes individuels et réglementaires pris en violation des formes, excès ou détournement de pouvoir.
Exemples : décisions de nominations d’agents publics, attributions de marchés publics, refus de permis d’urbanisme, amendes
administratives injustifiées, …
En matière de droit des étrangers, le Conseil d’Etat joue le rôle de « Cour de Cassation » pour les décisions du Conseil du
Contentieux des Etrangers en matière d’asile.
4. La section de législation
Celle-ci est compétente pour donner des avis (analyse de la légalité) sur les projets de loi, de décret ou d’ordonnance avant leur
vote. Ces avis ne doivent pas être nécessairement suivis.
Dans la plupart des cas, le pouvoir exécutif doit demander cet avis préalable.
B. LA COUR CONSTITUTIONNELLE
1. Notion
Anciennement dénommée Cour d’arbitrage, la Cour Constitutionnelle a été créée lors de la révision constitutionnelle de 1980 et la
création des communautés et des régions.
C’est une juridiction indépendante des trois pouvoirs, dont la mission est de contrôler le respect de la répartition des
compétences entre l’Etat fédéral, les communautés et les régions et d’arbitrer les éventuels conflits entre les lois, décrets ou
autres règlements, dans le respect de la constitution.
2. Organisation
La Cour est composée de douze conseillers répartis par moitié entre les groupes linguistiques français et néerlandais, l’un d’eux
devant avoir une connaissance suffisante de l’allemand.
La moitié des juges viennent du monde parlementaire et l’autre moitié du monde du droit (professeurs d’université, haut
magistrat, …).
La Cour est assistée de référendaires. (Juristes éminents recrutés par concours) et de deux greffiers.
3. Compétences
La Cour est habilitée à contrôler les normes ayant force de loi, c'est-à-dire les lois du parlement fédéral et les décrets ou
ordonnances des communautés et des régions.
Ce contrôle porte sur la répartition des compétences entre ces institutions et sur le respect des droits fondamentaux garantis
par la constitution. (Egalité, légalité, protection des étrangers)
4. Saisine de la Cour
- Par un recours en annulation (souvent précédé d’un recours en suspension), dans les 6 mois de la publication de la
norme au MB, par le Conseil d’Etat, les présidents des assemblées législatives ou par les personnes physiques ou
morales justifiant d’un intérêt personnel et direct.
- Par une question préjudicielle posée par une juridiction judiciaire ou administrative à l’occasion d’un procès dont elle a
à connaître.
A. Définition
Le droit administratif est l’ensemble des règles de droit, autres que celles du droit constitutionnel, qui fixent l’organisation, les
attributions et les modalités de fonctionnement des structures administratives d’un Etat.
B. Caractéristiques
1. Le droit administratif a pour objet de régir les activités tournées vers la satisfaction des besoins d’intérêt général.
L’intérêt général vise les services au plus grand nombre (universalité du service) mais aussi les services les plus
adaptés (efficacité du service).
2. C’est avant tout un droit non écrit qui repose sur des principes généraux issus de la jurisprudence, même si,
aujourd’hui, dans un Etat de droit, il fait l’objet de normes législatives ou exécutives abondantes, tant nationales
qu’internationales.
3. C’est un droit autonome, par certains aspects dérogatoires au droit commun, qui donne à l’administration certains
privilèges assortis cependant de garanties pour le citoyen.
C. Sources
1. Le Droit International
Des conventions internationales telles que celle des Droits de l’Homme et du Citoyen ou encore de plus en plus de directives
européennes régissent certaines matières de droit public ou administratif, notamment en matière de marchés publics.
L’ONU ou le Conseil de l’Europe font également des recommandations parfois transcrites dans les législations nationales.
2. La Constitution
On ne parlera pas de droit administratif mais plutôt « constitutionnel », même si, dans chaque pays, la Constitution reprend un
certain nombre de normes organisationnelles de l’Etat et de son administration. (Notamment sur le plan de l’organisation
institutionnelle territoriale).
Ce sont celles prises par les pouvoirs législatifs fédéral, régionaux ou communautaires : lois, décrets et ordonnances.
Les A.R. sont signés par le Roi en vertu de son pouvoir règlementaire d’exécution des lois ou de son pouvoir réglementaire
autonome, à savoir celui qu’il tire directement de la Constitution.
Le Roi dispose notamment d’un pouvoir règlementaire autonome en matière de nomination aux emplois de l’administration
générale (articles 37 et 107al2 de la constitution).
Ce sont ceux pris par le ministre compétent, soit directement en vertu d’une loi ou d’un décret, soit en vertu d’un AR quand la loi
attribue au Roi un pouvoir de délégation au ministre.
Il y a également des AM pris en vertu d’un pouvoir règlementaire autonome, pour l’organisation de son ministère.
Généralement, les circulaires n’ont de valeur règlementaire que parce qu’elles précisent une norme règlementaire, soit par des
dispositions interprétatives, soit indicatives (directives) ou encore, qui donnent des instructions au personnel administratif.
Dans tous les cas, il faut veiller à ce que les circulaires ne soient pas en contradiction avec la norme règlementaire concernée (ou
avec toute autre légale ou constitutionnelle).
Ce sont des normes prises dans l’intérêt public local, normes soumises aux normes supérieures.
Il s’agit de règles générales issues de la coutume et ensuite de la jurisprudence trouvant leur fondement dans les valeurs
défendues par la société et par son système juridique : égalité de traitement des citoyens, respect des droits de la défense,
publicité des débats, primauté de l’intérêt général, etc….
Nous étudierons plus spécifiquement les principes de droit administratif qui sous-tendent le fonctionnement du Service Public.
A. Définition
L’administration, c’est l’ensemble des agents et services qui, sous le contrôle d’une autorité politique, veille à l’exécution des
normes légales et règlementaires et au fonctionnement continu des Services Publics.
Cela vise le Roi, les ministres fédéraux et régionaux ou communautaires, les fonctionnaires et contractuels des Services Publics,
les Organismes d’Intérêt Public ainsi que toutes les institutions dans lesquelles les pouvoirs publics ont un rôle prépondérant et où
s’exercent des missions d’intérêt général.
L’article 14 des lois coordonnées sur le Conseil d’Etat introduit la notion d’« autorité administrative » : sont considérées comme
telles, les pouvoirs publics au sens habituel du terme, mais aussi toute institution :
(5 critères cumulatifs !)
C’est notamment le cas des intercommunales, des régies, des ASBL communales ou provinciales, des institutions universitaires,
etc…
Ces critères sont déterminants notamment dans toutes les institutions qui sont des personnes morales de droit privé dans
lesquelles les pouvoirs publics exercent un contrôle ou une influence prépondérante mais aussi dans certaines formes actuelles
de partenariat public-privé.
B. Pouvoirs de l’administration
De plus en plus, le pouvoir judiciaire exerce néanmoins un contrôle de légalité dur l’exercice de ces pouvoirs, même si c’est le plus
souvent a posteriori.
C. Le service public
a. Notion
2° Le service d’intérêt général, c'est-à-dire celui qui répond à un besoin d’intérêt général : c’est non seulement la prestation de
service mais aussi l’activité normative publique.
(Exemple : une commune qui décide d’organiser un syndicat d’initiative pour favoriser l’activité touristique crée donc ce service au
public et prend les dispositions règlementaires nécessaires à sa mise sur pied et à son fonctionnement)
Quel que soit le pouvoir en place, le service public doit continuer sa mission : l’administration ne meurt jamais. Cela signifie qu’un
pouvoir public ne s’arrête jamais et que les personnes morales de droit public ne peuvent être mises en faillite. (La SABENA n’était
pas un service public)
Les fonctionnaires subordonnés peuvent agir pour leurs supérieurs empêchés. L’administration continue à fonctionner jusqu’au
remplacement éventuel de ses agents.
Un mandataire public continue à exercer ses fonctions jusqu’à son remplacement, même au-delà du terme de son mandat.
Pendant la guerre, par exemple, certains administrateurs désignés par la résistance ont remplacé certains bourgmestres en fuite
après collaboration avec l’ennemi : les actes posés par ces administrateurs provisoires ont été validés en raison de ce principe de
continuité du service public.
En principe, les biens d’une administration sont insaisissables sauf ceux qui ne sont pas manifestement utiles au service public.
Dans la mesure où l’intérêt général peut varier dans le temps et dans l’espace, l’administration a le droit (et même l’obligation)
d’adapter son service.
Cela signifie notamment que les actes administratifs peuvent être modifiés unilatéralement si l’intérêt public l’exige. (A condition
de motiver sérieusement ce changement)
C’est la raison pour laquelle, par exemple, les concessions du domaine public sont toujours consenties de manière précaire.
Même quand la relation entre l’administration et les usagers est contractuelle, (Ex : marchés publics), l’administration peut
résilier ou modifier unilatéralement le contrat si l’intérêt général l’exige, à la condition de motiver le changement, d’avertir
suffisamment tôt et, le cas échéant, d’indemniser le cocontractant. (Théorie de l’équation financière)
Cette possibilité de changement doit donc être utilisée par l’administration avec prudence, en respectant le plus possible le
principe de « confiance légitime » : ne pas s’écarter d’une ligne de conduite constante, tenir ses engagements, ne modifier qu’en
cas de nécessité impérieuse….
Tous les belges sont égaux devant la loi : le concept d’égalité revêt deux aspects :
a. Traiter de la même manière les personnes se trouvant dans la même situation, particulièrement en matière de droits et
libertés.
Il n’y a cependant pas d’égalité dans l’illégalité : cela signifie que si quelqu’un obtient quelque chose illégalement, un tiers
dans la même situation ne pourra pas pour autant l’obtenir.
b. Traiter de façon différente des personnes se trouvant dans des situations différentes.
On peut parler dans ce cas de « discrimination positive » : on peut donc créer temporairement des inégalités destinées
à corriger certaines inégalités flagrantes mais cela doit rester temporaire et ne pas nuire aux droits d’autrui.
4° Le principe de transparence
Tant le Conseil de l’Europe que l’Union Européenne ont fait de ce principe un cheval de bataille. Cela s’est traduit par des
dispositions en droit belge dont l’article 32 de la constitution (Droit de consulter et de recevoir copie des documents
administratifs) ou la loi du 29 juillet 1991 sur la motivation formelle des actes administratifs.
L’administration se voit imposer une publicité active et passive : un service fédéral d’information, une indication du fonctionnaire
en charge du dossier, une indication des possibilités de recours dans les décisions notifiées, une réponse à toute demande de
renseignement du citoyen ou la délivrance sur demande de tout dossier administratif (sauf exceptions).
- Soit contractuelle
- Soit réglementaire
Pour les juridictions ordinaires, elle est plutôt considérée comme contractuelle, ce qui devrait permettre à chacune des parties,
en cas d’inexécution de ses obligations par l’autre partie, d’appliquer l’exception d’inexécution.
Cette théorie n’est pas adaptée à la relation habituelle service public- usagers mais reste néanmoins d’application dans certains
domaines tels que les concessions, les marchés publics, l’application de tarifs préférentiels aux grosses entreprises, etc… Au
regard des principes de droit administratif, on parlera plutôt de « contrats d’adhésion ».
d. Le financement
- L’impôt : ce prélèvement sur les revenus ou ressources frappe tout le monde de façon indéterminée et finance le
service public également de façon indéterminée.
- La redevance : c’est la contrepartie immédiate d’un service et elle finance certains services ciblés, le plus souvent en
rapport avec le service pour lequel la redevance est réclamée
- Les recettes générées par la vente de produits ou de biens ou par des prestations de services. (Musées, ventes de
brochures, entrées dans des parcs…)
a. Généralités
De la même manière qu’un citoyen doit se comporter de façon normalement prudente et diligente (Comportement d’un « bon père
de famille »), l’administration doit, dans l’exercice de ses fonctions, respecter des « principes de bonne administration » qui
l’obligent à user de ses pouvoirs avec discernement.
Ce sont des principes généraux de droit, à l’origine non écrits, mais admis par tous dans un Etat de droit, souvent repris par la
jurisprudence et parfois traduits dans des textes légaux ou règlementaires.
Même sans fondement écrit, ces principes ont valeur normative, sans toutefois être contraires à la Loi.
b. Les principes
1° La sécurité juridique
Dans un Etat de droit, le citoyen doit pouvoir se fier aux normes en vigueur et ne pas subir constamment des modifications,
notamment d’interprétation, qui l’empêcheraient de prendre la juste mesure de ses droits et obligations.
Le citoyen doit pouvoir faire confiance aux services publics et compter que ceux-ci observeront les règles et suivront une
politique bien établie.
Par exemple, l’administration fiscale qui prend des accords avec le contribuable ne peut les remettre en question, sous réserve
d’une dénonciation de l’accord pour l’avenir et après avertissement motivé du contribuable concerné.
De même, l’administration qui commet une faute dans la procédure de recouvrement d’une taxe ou autre impôt trompe
éventuellement la confiance du citoyen et perd ainsi le droit à la taxe ou à l’impôt normalement dû.
On n’admettrait pas non plus qu’un étranger admis à séjourner sur le territoire soit brusquement expulsé alors que rien n’aurait
changé dans sa situation telle qu’examinée au moment de son admission au séjour.
Bien entendu, le principe de sécurité juridique n’autorise pas le maintien d’une situation illégale, même si elle a reçu préalablement
l’accord de l’administration.
L’administration doit s’abstenir de tout comportement critiquable qui rendrait les droits du citoyen plus difficiles ou impossibles.
Par exemple, dans la recherche d’infractions, le juge d’instruction ou le parquet ne peuvent utiliser que des moyens légaux
(Notamment en matière d’écoutes téléphoniques) et éviter la provocation.
Il convient que les moyens utilisés par l’administration ne privent pas le citoyen de ses droits à la défense.
3° Le principe de proportionnalité
Le citoyen est en droit d’attendre de l’administration un comportement raisonnable : les services publics doivent mesurer la
proportionnalité entre la mesure prise et les conséquences pour le citoyen. (On ne tue pas une mouche avec un canon…)
Dès que l’administration entend prendre une mesure à l’encontre d’un citoyen, elle doit permettre à celui-ci d’être entendu et
éventuellement d’exercer un recours.
Exemples : audition d’un chômeur avant de suspendre ou supprimer ses droits, indication des possibilités de recours contre un
refus d’intervention du CPAS ou du ministère des Affaires Sociales, information des candidats évincés dans un marché public, …)
L’administration ne peut agir que dans les limites de sa compétence : tout acte pris en violation de ce principe est nul et pourrait
donner lieu à indemnisation du citoyen directement lésé.
Toute décision des services publics doit être formellement motivée et connue du citoyen.
Par exemple, une décision d’un conseil communal fait l’objet d’une motivation susceptible d’être annulée par le pouvoir de tutelle
et, si elle engage le citoyen, celui-ci doit en être informé par des mesures de publicité appropriées.
En matière de marchés publics, la transparence exige un appel à la plus grande concurrence, par la publication des avis de
marchés et les décisions d’attribution doivent être motivées par rapport aux exigences de départ, de façon à ce que tous les
candidats évincés puissent comprendre les raisons de leur éviction.
Une taxation d’office ou un redressement fiscal doivent également faire l’objet d’une motivation précise.
De manière générale, l’acte administratif est un acte juridique produit par une administration dans un but d’intérêt général.
Il peut néanmoins avoir une portée individuelle lorsqu’il s’adresse directement au citoyen et entraine pour lui des droits et
obligations.
Plus précisément, on peut le définir comme étant un acte juridique, fruit du pouvoir de décision unilatérale d’une autorité
administrative, par lequel cette autorité arrête une décision à portée réglementaire ou individuelle et qui est obligatoire.
L’administration peut agir contractuellement, mais toujours dans le respect de l’intérêt général.
B. Le contrôle de légalité
C’est à la fois un contrôle de légalité externe de l’acte (Compétence de l’autorité et respect de la forme) et de légalité interne
de l’acte (Motivation et objet).
Au niveau de la motivation, le contrôle porte aussi bien sur les motifs de fait que de droit.
a. La compétence
C’est l’aptitude qu’a une autorité à agir, à la fois en raison de la matière (Rationae materiae), en raison du lieu (Rationae loci) et
en raison du temps (Rationae temporis).
Autrement dit, une autorité administrative ne peut agir que dans les limites des compétences matérielles qui lui sont dévolues,
dans le seul rayon géographique où elle exerce et pendant la durée de son mandat.
Exemple : un contrôleur des contributions n’a de compétences qu’en matière de recouvrement de l’impôt et pas de la TVA, il ne
peut agir que dans son secteur géographique et ne peut plus contrôler s’il a été mis fin à son affectation.
Cependant, un vice d’incompétence peut être couvert dans certaines circonstances, notamment en vertu du principe de continuité
du Service Public. (L’exemple des administrateurs provisoires désignés par la résistance à la fin de la guerre 40-45 pour
remplacer les bourgmestres collaborateurs ayant abandonné leur poste)
b. Les formes
Les décisions ou actes administratifs doivent respecter certaines formes, soit préalables à l’acte (Avis, enquêtes, …), soit dans
l’acte (Motivation, références légales, …) ou même postérieures à l’acte. (Notification, publicité, publication, indication des voies de
recours….)
Certaines formes ne sont pas prescrites à peine de nullité : elles n’ont pas de conséquence sur la légalité de l’acte.
Une nullité relative ne peut être invoquée que si le non- respect formel a causé un préjudice à celui qui l’invoque.
Une nullité absolue peut être soulevée d’office par le juge qui a à en connaître.
Le non-respect des formes dites substantielles entraîne l’illégalité de l’acte : c’est tout ce qui touche à l’Ordre Public.
Les formes peuvent consister en le respect de certains principes généraux ou issus de la jurisprudence, tels que :
a. Le détournement de pouvoir
Il y a détournement de pouvoir lorsque l’administration favorise des intérêts privés plutôt que de rechercher l’intérêt général.
(Ex : attribution d’un marché public à une entreprise dans laquelle on a des intérêts ou encore, utilisation d’une main d’œuvre
communale pour coller ses affiches électorales)
Tout acte administratif doit reposer sur des motifs de fait et de droit qui sont exacts, licites et pertinents. (Analyse correcte des
faits et application exacte du droit par rapport à cette situation de fait)
c. Le contrôle de l’objet
C’est l’application du principe de « bonne administration » : l’autorité doit se tenir à « sa ligne de conduite » et respecter ses
promesses. (Principe de légitime confiance)
L’autorité ne peut modifier sa ligne de conduite que pour des raisons impérieuses ou pour respecter un changement de norme.
Il existe des recours inorganisés ou informels qui ne sont pas nécessairement des recours comme tels : demande de
reconsidération d’une décision, recours à un supérieur hiérarchique.
Les recours organisés sont ceux qui sont soumis à des règles de fonds et de formes et qui précèdent souvent les recours devant
une juridiction administrative ou ordinaire : commission administrative en matière de cotisations sociales par exemple.
Nous ne parlons pas ici des contrats de travail que les pouvoirs publics concluent au sein des diverses administrations.
Alors qu’antérieurement, l’utilisation d’agents contractuels était l’exception, c’est devenu une généralité, notamment pour des
raisons budgétaires.
Nous envisageons ici essentiellement les Marchés Publics, qui sont des contrats passés entre des pouvoirs publics ou organismes
d’intérêt public et des entreprises de travaux, fournitures ou services, contrats de nature administrative, qui ont ces
particularités que :
(En vertu des principes généraux de l’intérêt général et de mutabilité, cfr supra)
C’est la loi organique des CPAS du 8 juillet 1976 qui a créé ce que l’on appelait alors les « Centres Publics D’Aide sociale ».
Ceux-ci ont remplacé les anciennes commissions d’assistance publique qui avaient une connotation « charitable » un peu trop
prononcée.
La loi organique traite du fonctionnement et des missions du CPAS ainsi que de l’aide sociale.
Certaines dispositions ont été régionalisées même si c’est le législateur fédéral qui garde la main sur les dispositions essentielles
et sur l’aide sociale.
La loi du 26 mai 2002 relative au droit à l’intégration sociale va remplacer une loi de 1974, sur le minimum de moyens d’existence.
Depuis 2004, les CPAS ont pris comme dénomination celle de « centres publics d’action sociale » : ce changement a une
signification : il s’agit de souligner le rôle dynamique que doivent avoir les CPAS dans la lutte contre l’exclusion sociale et pour
l’insertion des personnes en difficultés.
Le CPAS est un service public, qui agit dans l’intérêt général et dont les missions lui sont légalement confiées, sans préjudice de
missions facultatives s’ajoutant aux missions obligatoires.
Etant Service Public, le CPAS respecte les principes de légalité (intérêt général), de continuité, d’égalité.
La continuité impose que le CPAS preste sans interruption. (Il reste ouvert pendant les vacances)
L’égalité suppose que tous les bénéficiaires qui se trouvent dans les mêmes conditions objectives bénéficient d’un même
traitement.
Le CPAS est tenu de respecter les convictions idéologiques, philosophiques et religieuses de chacun et veiller au respect de
l’intimité et de la vie privée des personnes. (Notamment par le secret professionnel des mandataires et membres du personnel.
Introduction
C’est depuis le 1er janvier 2004 qu’est organisée la tutelle administrative sur les CPAS.
1. Le bourgmestre
Le bourgmestre peut assister ou se faire représenter aux séances du conseil de l’aide sociale.
Il peut même demander un report d’un ou l’autre point de l’ordre du jour afin d’examiner celui-ci en comité de concertation
commune-CPAS. (Cfr pt 3.)
C’est également le bourgmestre qui fait office d’officier instrumentant pour la passation des actes d’expropriations menées par le
CPAS.
2. Le collège communal
Le président du CPAS fait aujourd’hui partie du collège communal et participe donc aux délibérations de celui-ci. Il peut d’ailleurs
cumuler sa fonction avec celle d’échevin en charge de certaines matières communales.
Le collège communal donne son avis sur les expropriations réalisées par le CPAS, sur les décisions relatives à l’exclusion, la
révocation ou la démission d’office d’un agent du CPAS.
Il est chargé de la surveillance et du contrôle du CPAS et peut déléguer à ces fins un des échevins pour visiter les locaux, prendre
connaissance de documents, etc…
3. Le comité de concertation
Ce comité se réunit au moins tous les trois mois pour, notamment, le budget du CPAS et des hôpitaux qui en dépendent, pour la
fixation ou la modification du cadre du personnel, le statut administratif et pécuniaire, la création de nouveaux services,
l’association avec d’autres CPAS ou des personnes morales de droit public ou privé, les modifications budgétaires qui affectent le
budget communal, le programme de politique générale.
1. Tutelle d’approbation
Le collège ou le conseil communal, selon le cas, donne son approbation sur une série de matières :
2. Tutelle de suspension
Le collège communal peut suspendre tous les actes du CPAS qui porteraient atteint à l’intérêt communal (notamment financier) et
peut convertir cette suspension en annulation si le CPAS passe outre de la suspension.
Cette tutelle ne peut pas s’exercer sur les décisions d’aide sociale individuelle ni sur les décisions ayant fait l’objet d’une tutelle
d’approbation.
Lorsqu’un résident admis dans une maison de repos dépendant du CPAS ne dispose pas des revenus suffisants pour payer
l’entièreté du prix de l’hébergement, la convention d’hébergement prévoit alors que le résident s’engage à abandonner
intégralement ses revenus au CPAS ; celui-ci étant autorisé à percevoir directement en son nom, toutes assignations, mandats,
etc, avec cession irrévocable du montant des paiements à concurrence des frais de l’aide sociale.
Cela ne doit pas empêcher le CPAS de notifier aux débiteurs d’aliments de la personne hébergée l’intervention qui leur sera
réclamée, en application de l’article 98 §2, al 1 de la loi organique du 8 juillet 1976.
Ce n’est que l’application des dispositions du code civil qui permettent, en cas de besoin, de se retourner vers ses débiteurs
naturels d’aliments : enfants et éventuellement petits-enfants. (Article 208 C.C.)
B. Prise en charge des frais d’hébergement lorsque les revenus sont insuffisants dans une maison de repos
privée
1. L’obligation alimentaire
Cette obligation repose sur la solidarité familiale : les enfants doivent des aliments à leurs parents qui sont dans le besoin.
Cela signifie que si la MR doit faire intervenir le CPAS (cfr point2), ce dernier pourra se retourner contre les enfants pour les frais
engagés, après enquête sociale auprès des débiteurs potentiels.
2. Le réquisitoire
C’est l’accord de prise en charge par le CPAS d’une partie des frais d’hébergement du résident dont les ressources sont
insuffisantes.
La délivrance du réquisitoire est précédée d’une enquête sociale et est soumise à l’accord du conseil de l’aide sociale.
La législation prévoit également l’intervention du CPAS sous forme d’argent de poche à raison de 75 euros par mois.