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I. MATÉRIEL GÉNÉTIQUE
Les bases Cytosine et thymine sont des bases pyrimidiques (ou pyrimidines) formées par
un hétérocycle à six atomes dont deux d’azote. Les bases adénine et guanine sont des bases
puriques (ou purines) et sont dérivées d’un acide urique.
On adopte la notation 1, 2, 3, 4, 5, 6 pour les atomes de la base azotée et la notation 1′, 2′, 3′,
4′, 5′ pour les atomes du sucre.
L’enchaînement linéaire des éléments de construction que sont les nucléotides constitue la
structure primaire de l’ADN.
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La position 1’ sur le sucre est celle de la liaison N- glycosidique avec la base, puis les chiffres
sont assignés dans le sens des aiguilles d’une montre. L’addition de l’acide phosphorique sur
le sucre peut se faire en position 5’ ou 3’ avec les fonctions alcool (OH) présentes à ces
positions. Cette liaison qui résulte de l’action d’un acide sur un alcool est une estérification.
Cependant, les nucléotides peuvent exister sous une forme qui contient deux ou trois
groupements phosphates en position 5’. On obtient respectivement un nucléoside diphosphate
(dNDP) et un nucléoside triphosphate (dNTP) ; ces derniers sont les précurseurs de la
synthèse des acides nucléiques.
La fonction alcool, portée en 3’ de l’un des deux nucléotides, est estérifiée par une fonction
acide phosphorique du second, portée en 5’ formant une chaîne de nucléotides du type 5’-3’-
5’-3’… appelée polynucléotide. Lors de cette réaction, les deux groupements phosphates
terminaux du triphosphate sont libérés sous la forme d’une molécule pyrophosphate [Fig. 3].
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Le brin d’ADN est orienté en direction 5’ - 3’ car cette orientation respecte celle des sucres et
traduit le sens de synthèse de l’ADN. Les bases sont situées à l’intérieur de la double hélice
et le squelette-sucre phosphate est situé à l’extérieur.
L’ADN porte des charges négatives sur les groupements phosphates, qui sont neutralisées in
vivo par la fixation d’ions métalliques, comme Na+, et l’association de protéines chargées
positivement.
L’ADN a la forme d’une hélice régulière faisant un tour complet tous les 34 A° (3,4 n m),
et dont le diamètre est voisin de 20 A°. La distance entre deux nucléotides adjacents étant de
3,4 A° (0,34 n m), il y a 10 nucléotides par tour d’hélice. D’après la densité de l’ADN,
l’hélice est constituée de deux chaînes polynucléotidiques. Une base purique doit toujours
faire face à une base pyrimidine pour rendre compte du diamètre constant de l’hélice.
L’ADN peut exister sous forme de plusieurs structures qui différent par le nombre de
nucléotides par tour d’hélice et par la distance entre deux nucléotides adjacents. Dans la
cellule, l’ADN est sous la forme B et présente un grand et un petit sillon [Fig. 4A]. Le grand
sillon constitue un point de contact principal avec les protéines Ex : protéines de régulation.
La synthèse de l’ADN a lieu au niveau d’une fourche de réplication. Elle débute à partir
d’une origine de réplication unique chez la plupart des bactéries, bactériophages et virus alors
qu’il existe de multiples origines de réplication par chromosome chez les Eucaryotes.
La réplication est bidirectionnelle, le long de la molécule d’ADN dans les deux sens opposés
formants ainsi deux fourches de réplication.
L’hélicase intervient dans la séparation des deux brins de la double hélice. Les
topoisomérases interviennent également chez les Procaryotes. Des protéines se lient au
simple-brin d’ADN et préviennent la reformation de la double hélice. Ces protéines sont
nommées SSB (pour « single strand binding ») chez les Procaryotes.
anti-parallèle au simple brin matrice. Les deux brins d’ADN sont enroulés dans les deux sens
opposés.
On distingue :
■ Un brin direct ou précoce qui est le brin synthétisé complémentaire du brin
parental orienté 3’ 5’. Le sens d’ouverture du brin, c’est-à-dire de la progression de la
fourche de réplication, est le même que celui de sa copie, ce qui permet sa synthèse de façon
continue dans le sens 5’ 3’ jusqu’au point de terminaison.
■ Un brin retardé ou brin tardif qui est le brin complémentaire du brin parental
orienté 5’ 3’. Le sens de progression de la fourche de réplication est opposé à celui de sa
copie. Ce brin ne pourra être synthétisé que de façon discontinue, sous la forme d’une série
de fragments dits fragments d’Okasaki.
L’ADN polymérase ne peut cependant catalyser la croissance de la chaîne d’ADN que dans
une seule direction ; elle ne peut ajouter de nouvelles sous-unités qu’à l’extrémité 3’ de la
chaîne nécessaire à l’ADN polymérase pour initier l’élongation, il en résulte qu’une chaîne
nouvelle d’ADN ne peut être synthétisée que dans la direction 5’ 3’. Une amorce d’ARN
d’une dizaine de bases, appariée au brin matrice, peut servir d’amorce. Celle-ci est réalisée
par une ARN polymérase appelée primase. Lors de l’élongation, l’ADN polymérase ajoute à
l’extrémité 3’OH libre de cette amorce, des nucléotides triphosphates (dGTP, dATP, dTTP,
dCTP) sous forme monophosphate en libérant un pyrophosphate.
En ce qui concerne la réplication discontinue, le brin d’ADN dans l’extrémité 5’ doit être
synthétisé de manière discontinue pour chaque fragment, une amorce d’ARN est synthétisée
par une manœuvre de « piqûre en points arrière », les amorces sont ensuite « cousus » pour
former un nouveau brin continu. Les amorces ARN sont remplacées, par des enzymes, en une
séquence d’ADN. Des ligases assurent les ligations entre les différents fragments d’Okasaki
adjacents.
Chez les Procaryotes (E-Coli) trois ADN polymérases ont été décrites :
■ L’ADN polymérase I, qui est impliquée dans la réparation de l’ADN et
secondairement dans la réplication,
■ L’ADN polymérase II, qui participe aussi aux mécanismes de réparation de l’ADN,
■ L’ADN polymérase III, une enzyme possédant plusieurs sous-unités, qui assure
l’élongation lors de la réplication de l’ADN.
Chez les Eucaryotes, il existe plusieurs polymérases. Cinq sont décrites chez les
Mammifères :
■ La polymérase α, qui représente la fonction d’une primase en synthétisant une
amorce d’ARN,
■ La polymérase β et ε , qui sont impliquées dans les mécanismes de réparation,
■ La polymérase δ, qui est responsable de l’élongation au niveau de l’ADN nucléaire,
■ La polymérase γ, qui est responsable de l’élongation au niveau de l’ADN
mitochondrial.
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4.4. Il n’y a qu’un seul réplicon chez les Procaryotes et plusieurs chez les Eucaryotes
Le terme réplicon désigne une unité de réplication qui contient une origine. L’ADN bactérien
est circulaire par contre celui des Eucaryotes est linéaire, donc le processus de réplication
n’est pas le même .
Chez les Procaryotes, le mécanisme de réplication est le plus simple car il ne concerne
qu’une seule unité de réplication.
Le génome bactérien est un réplicon circulaire unique d’environ 4,94 Mb, les fragments
d’Okasaki ont une longueur d’environ 1 à 2 kb.
La réplication concernant l’ADN circulaire met en jeu une origine de réplication unique à
partir de laquelle progressent deux fourches de réplication dans des directions apposées « elle
est bidirectionnelle » jusqu’à se rencontrer à un point de l’anneau situé en face de l’origine,
où se termine la réplication [Fig. 7].
■ La Topoisomérase I intervient en produisant une coupure transitoire au niveau de
l’un des deux brins d’ADN à une petite distance en amont de la fourche, ce qui permet le
relâchement de la molécule. A l’issue de la réplication, les deux moléculaire filles circulaires
sont entrelacées.
■ La Topoisomérase II provoque une coupure transitoire sur les deux brins d’ADN
de l’une des deux molécules filles, libérant ainsi les molécules l’une de l’autre.
Chez les Eucaryotes, la répliacation se produit durant la phase de synthèse qui précède la
division cellulaire. Du fait de leur longueur, les chromosomes sont répliqués à partir de
plusieurs origines. Voire 100 000 chez les Mammifères, d’une longueur variant de 40 à 300
kb. Les origines multiples de réplication permettent à chaque chromosome d’être répliqué en
15-30 minutes. Ainsi, la réplication complète de tous les chromosomes d’une cellule est
estimée à 5-10 heures.
5. Organisation en chromosomes
L’ADN dans les cellules est sous une forme condensée due à la présence de protéines [Fig. 8].
Chez les bactéries (E-Coli), l’ADN est organisé en un seul chromosome circulaire, le
matériel génétique est sous la forme d’un nucléoïde comprenant de l’ADN (80%) et des
protéines (20%). L’ADN chromosomique est un ADN double brin qui s’attache à un repli
membranaire ou mésosome, il fait 2 mm de diamètre et 1,3 mm de longueur et est présent
dans une cellule de 2 μm de long sur 0,5 à 1 μm de diamètre.
Chez les Eucaryotes, l’ADN est organisé en 46 chromosomes. Le noyau d’une cellule
humaine est d’environ 5-8 μm de diamètre, et il contient environ 2m d’ADN. Chaque
chromosome comporte une seule molécule d’ADN double brin linéaire associé à des protéines
sous la forme de chromatine (du grec chroma « coloré »), à cause de ses propriétés de
coloration. Les principales protéines associées à l’ADN sont des protéines basiques
caractérisées par leur richesse en Lysine et en Arginine, les histones. On en distingue cinq
types : H1, H2a, H2b, H3 et H4.
Lorsque l’on isole la chromatine des noyaux, elle se présente comme un colier de perles ou
nucléofilament dont le fil serait l’ADN reliant des structures nommées nucléosomes, ce
dernier comporte un noyau nucléosomique composé d’un octamére d’histones (2H2a +
2H2b + 2H3 + 2H4) et un segment d’ADN de 200 pb . Les noyaux nucléosomiques sont
reliés par 2 segments d’ADN nommés liens nucléosomiques.
Histone H1
ADN
11nm
300 nm
700 nm
1400 nm
Chromosomes en métaphase