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THIERRY ALBA

« Le gouvernement était paumé, rien ne


marchait » : des maires de grandes villes
racontent les premiers mois de la pandémie
Par Vanessa Schneider

Publié hier à 06h30, mis à jour hier à 21h14

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ENQUÊTE | De nombreux élus craignent d’avoir à nouveau à compenser


les carences de l’Etat. Toutes tendances politiques confondues, ils
gardent en mémoire la gestion chaotique de la crise au printemps.

Cette fois, il ne les a pas oubliés. Dans son entretien présidentiel du 14 octobre,
Emmanuel Macron a pris soin de préciser que les mesures contraignantes pour
freiner la propagation du Covid-19 se prendraient désormais « en concertation
avec les élus ». Face à une pandémie sans n, au guet inquiet de la deuxième
vague, aux prédictions morbides d’hôpitaux en passe d’être saturés, les maires,
qui se sont retrouvés à gérer l’impensable et l’impossible depuis huit mois,
aimeraient croire qu’ils seront désormais davantage écoutés et épaulés.

Après d’épuisantes batailles et de nombreux « énervements » notamment sur


Après d épuisantes batailles et de nombreux « énervements » – notamment sur
la fermeture en septembre des bars à 22 heures dans la capitale sans qu’on lui
demande son avis ni ne l’informe –, Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, se dit
« plutôt optimiste ». « On avance dans le dialogue, nous expliquait-elle le
6 octobre. J’espère que le gouvernement a compris que, pour rétablir la con ance
avec la population, il faut de la transparence, de la pédagogie et du travail en
commun avec les maires. » Mercredi soir, après l’allocution présidentielle, elle
s’engageait à jouer le jeu. « Nous devons rester unis et appliquer les mesures
annoncées par le président de la République, même si elles sont dures », écrivait-
elle sur son compte Twitter. Elle croise les doigts pour que cela dure, pour que ce
« couple maire-préfet », vanté si tardivement par Emmanuel Macron au moment
du décon nement, devienne en n une réalité.

Devant la forte circulation du #Covid_19 en France et à Paris, nous


devons rester unis et appliquer les mesures ann…
https://t.co/SINZelKIcS
— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)

La plupart de ses collègues élus des grandes villes, eux, restent « dubitatifs ».
« On sent une volonté de nous associer de la part du président, mais on reste
malheureusement dans une gestion hypercentralisée, où le ministère de la santé
et l’ARS [Agence régionale de santé] décident de tout, soupire le maire (LR) de
Nice, Christian Estrosi. Quand je vois la queue devant les labos pour les tests, la
pénurie de vaccins contre la grippe qui se pro le, j’ai l’impression qu’ils n’ont rien
appris. » « Depuis six mois, ils n’ont pas commandé de respirateurs, ils n’ont pas
cru à une deuxième vague, ils ne l’ont pas préparée. Nous sommes à peu près au
même point qu’en mars dernier, cingle, pour sa part, Philippe Juvin, chef des
urgences de l’hôpital Georges-Pompidou et maire (LR) de La Garenne-Colombes

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