Mme GALFOUT.

A TPIE : Chapitre I : Méthodologie 2019/2020

6. L’autoévaluation

Objectif de cours : consiste à développer chez les étudiants les capacités d’auto-évaluation,
en particulier l’appréciation par eux-mêmes de leur niveau de maîtrise de compétences.

L’autoévaluation

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6.1. Introduction

L’évaluation classique et la plus répandue porte le plus souvent sur les connaissances et
les savoir-faire disciplinaires. Les « véritables compétences » ou les compétences transversales
comme on les appelle parfois, c’est-à-dire les compétences méthodologiques, relationnelles,
celles qui concernent le développement de projet ou encore la résolution de problème.

L’autoévaluation est une façon de concevoir l’évaluation en tant qu’apprentissage.

Donner le pouvoir aux étudiants de recueillir des données sur leurs compétences, leurs
apprentissages, leurs habiletés cognitives et leur comportement encourage ceux-ci à réfléchir et
prendre en main leurs apprentissages.

Pourquoi ?

 L’autoévaluation favorise la prise de conscience et le développement autonome

des apprentissages.
 L’autoévaluation favorise l’esprit critique face à la tâche à accomplir, surtout si la
personne qui s’évalue perçoit le sens accordé à son apprentissage (Bélair, 2015).
 Chaque apprenant doit être en mesure d’estimer ses forces et ses défis sur le plan
de ses apprentissages, ainsi que des moyens de progresser.
 L’autoévaluation favorise les apprentissages en profondeur, donc plus durables, et
prépare les étudiants à la prise de responsabilités professionnelles (Taras, 2008).
 Les gens conscients de leurs façons d’apprendre utilisent leurs capacités
d’autorégulation.

6.2. L’autoévaluation, qu’est-ce que c’est?

6.2.1. Définitions

L’évaluation est partie intégrante des processus d’enseignement et d’apprentissage. Evaluer,

c’est accorder une valeur à un résultat Legendre, R (2005), Elle peut être formative en donnant
des appréciations sur des acquis d'apprentissage et en conduisant. Elle est certificative en
contrôlant les acquis à la fin d'une séquence d'apprentissage. »

L’autoévaluation est le « processus par lequel un sujet (étudiant) est amené à porter un
jugement sur la qualité de son cheminement, de son travail ou de ses acquis au regard d’objectifs
prédéfinis et tout en s’inspirant de critères précis d’appréciation » (Legendre, 2005, p. 143).

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L’autoévaluation est une stratégie métacognitive visant la connaissance de soi pour être en
mesure d’améliorer son apprentissage. Tel que St-Pierre (2004) le mentionne (p.33), « l’élève
doit pouvoir situer l’état de sa progression, identifier ses points forts, ceux qui restent à
améliorer et les pistes pour le faire, autant sur le plan de ses productions que celui de ses
démarches ». [C’est] l’évaluation, par l’étudiant, de ses propres progrès en matière de
connaissances, de compétences, de processus ou de comportement. L’autoévaluation donne à
l’élève une conscience et une compréhension accrue de lui-même ou d’elle-même en tant
qu’apprenant ou apprenante (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par Ministère de
L’Éducation de l’Ontario, 2007, p.1).

Évaluer soi-même peut être de diverses natures. En voici quelques exemples :

_ L’état des connaissances, des habiletés et des attitudes
_ La qualité d’une performance, d’une activité, d’un projet
_ L’efficacité d’un processus ou d’une démarche
_ La compétence à réaliser une tâche dans un domaine spécifique
_ Des caractéristiques personnelles

6.2.2. Comment ?

L’autoévaluation de l’étudiant peut notamment se faire sous forme de portfolio (collection de

travaux réalisés par un étudiant dans un but précis ; dossier de travail, de présentation, de
progression, d’apprentissage …). Elle devrait inciter l’étudiant à développer la métacognition
et mieux comprendre ses propres stratégies d’apprentissage. » Source : Secrétariat de la littératie
et de la numératie - ACCROÎTRE LA CAPACITÉ – Ontario - Décembre 2007.

L’autoévaluation des étudiants, loin d’être un luxe, est en réalité une composante essentielle de
l’évaluation formative. Pour toute personne qui essaie d’apprendre, la rétroaction sur ses efforts
comporte trois éléments : la conscience de l’objectif à atteindre, des indications sur son niveau
actuel, et une certaine compréhension de la façon de combler l’écart entre les deux premiers
points. Il est indispensable de comprendre ces trois éléments, dans une certaine mesure, si l’on
veut améliorer son apprentissage. Pour que l’évaluation formative soit efficace, les étudiants
devraient être formés à l’autoévaluation de manière à comprendre les principaux objectifs de
leur apprentissage et, par conséquent, ce qu’ils doivent faire pour y parvenir (Black et William
1998). »

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Il ne faut pas confondre l’autoévaluation avec l’autocorrection, quand l’étudiant consulte les
corrigés qui lui sont fournis, il procède à une collecte d’informations, il compare sa production
ou sa performance avec celle qui est attendue. L’autoévaluation fait suite à cette collecte et
consiste à porter un jugement argumenté sur le résultat de son autocorrection. Elle engage
l’étudiant dans la régulation de ses apprentissages afin qu’il progresse dans le développement
de ses compétences

L’autoévaluation est le processus par lequel l’étudiant (e) recueille des données et réfléchit
à son propre apprentissage… C’est l’évaluation, par l’étudiant (e), de ses propres progrès
en matière de connaissances, de compétences, de processus ou de comportement.
L’autoévaluation donne à l’étudiant (e) une conscience et une compréhension accrues de
lui-même ou d’elle-même en tant qu’apprenant ou apprenante.

L’autoévaluation est un cycle continu et permanent d’amélioration :

 L’autoévaluation permet à l'étudiant de réfléchir à son apprentissage.

 L’autoévaluation permet à l’étudiant de faire l’inventaire de ses intérêts.
 L’autoévaluation permet à l’étudiant de prendre conscience de ses processus
métacognitifs.
 L’autoévaluation permet à l’élève d’explorer différents outils tels que des grilles
d’évaluation, des listes de vérification et des barèmes de notation qui lui permettront de
se fixer des objectifs afin de s’améliorer et de voir si les objectifs et les résultats
d’apprentissage sont atteints.

De plus, l’autoévaluation permet aux étudiants d’avoir une meilleure compréhension d’eux-
mêmes en tant qu’apprenant ce qui leur permettra de développer leur plein potentiel. Ce genre
d’évaluation place les étudiants dans une situation de réussite.

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6.2.3. Les buts de l’autoévaluation

 Les étudiants réfléchissent à ce qu'ils ont appris et à la façon dont ils l'ont appris :
prendre une part active dans leurs démarches d’apprentissage, dans le développement
de leurs compétences;
 Les étudiants surveillent et règlent leur apprentissage tout en apprenant : choisir des
stratégies pour améliorer la production, la performance et les démarches;
 Les étudiants découvrent leurs points forts et les domaines à améliorer : situer l’état de
progression, déceler les points forts et les points faibles;
 Les étudiants s’aperçoivent qu'ils sont responsables de leur propre apprentissage :
accroître leurs sentiment d’efficacité personnelle et de satisfaction en constatant les
effets positifs de leurs décisions et de leurs actions;
 Les étudiants évaluent la qualité de leur travail et de leurs connaissances;
 Les étudiants établissent des objectifs d'apprentissage et font des plans pour les
atteindre;
 Les étudiants voient les progrès qu'ils accomplissent dans toutes les matières.

_ Se développer personnellement, car, tout au long de leur vie, ils poursuivront des
objectifs, se donneront des moyens pour les atteindre, évalueront en cours de route et en
fin de parcours leurs progrès et leurs reculs, se réajusteront.

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Démarche d’autoévaluation

Source : http://evaluationfad.cegepadistance.ca/wp-content/uploads/autoevaluation-fad.pdf

1. S’approprier les cibles d’apprentissage

 Se questionner entre pairs pour valider sa compréhension des objectifs à atteindre et de

la tâche d’apprentissage.

 Prendre conscience de son niveau d’engagement dans la réalisation de la tâche

 Dresser l’inventaire des moyens à utiliser pour réaliser la tâche.

2. Échanger sur la nature des tâches et sur les productions attendues

 Échanger avec l’enseignant et avec les pairs sur les tâches à réaliser.

 Planifier et organiser le travail : analyser la tâche à réaliser et sélectionner les moyens

les plus appropriés à la tâche.

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3. Analyser des exemples pour en dégager les qualités, les caractéristiques et les
manifestations

 Analyser les éléments travaillés (se questionner, juger de son niveau d’efficacité
personnelle, etc.).

 Concevoir des schémas organisateurs des éléments de la tâche. Tisser des liens avec
une tâche antérieure pouvant s’approcher de celle en cours.

 Identifier les éléments du processus ou certains contenus d’apprentissage moins bien

compris.

4. Formulation ou appropriation de critères, d’indicateurs et d’échelles

d’appréciation pour soutenir la réflexion

 Participer à l’élaboration ou à la réflexion critique sur les critères et les indicateurs

d’évaluation utilisés.

 Comprendre et analyser les éléments d’évaluation identifiés. Comprendre le sens des

critères et des indicateurs et les relier à la tâche à produire.

5. Exécution de la tâche en relevant des indices sur la qualité

 Analyser la tâche réalisée à l’aide des critères et des indicateurs pour relever les
indices de qualité.

 Se référer régulièrement aux objectifs et aux indices de qualité de la production

réalisée (en fonction des critères).

 Nommer et assurer une « surveillance » de ses façons de faire pour en évaluer

l’efficacité.

6. Comparaison des indices de qualité aux critères

 Valider le niveau de cohérence entre la tâche et les critères qualitatifs donnés.

 Identifier ses forces et ses défis à partir d’observations et d’indices.

 Demander de la rétroaction, questionner l’enseignant au moment où la réalisation est

ralentie ou compromise.

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Réflexion critique et jugement

 Établir un jugement appréciatif et octroyer une valeur à sa production.

 Tenter de prédire le résultat de ses apprentissages (performance) et évaluer son niveau

de progression.

Autorégulation

 Prendre des décisions et intervenir sur le déroulement de sa propre activité à la suite de

l’autoévaluation. Démontrer une capacité accrue d’autonomie et de réflexivité
(modifier, proposer des alternatives).

 Fournir à l’enseignant des rétroactions (formelles ou non) concernant les objectifs, les
tâches, ainsi que l’encadrement fourni

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Référence bibliographique

- Bélair, L. M. (2015). Entre lotto-évaluation et autoévaluation : questionnements sur les

logiques de formations et les démarches d’accompagnement. Dans P.-F. Coen et L. M.
Bélair (dir.), Évaluation et autoévaluation. Quels espaces de formation? (p. 37-54).
Louvain-la-Neuve : De Boeck Supérieur.
- LEGENDRE, R. (2005). Dictionnaire actuel de l’éducation. Montréal, collection le défi
éducatif, 1154 p.
- Secrétariat de la littératie et de la numératie - ACCROÎTRE LA CAPACITÉ – Ontario
- Décembre 2007.
- http://pedagogie.uquebec.ca/le-tableau/autoevaluation-et-autoregulation-deux-
habiletes-favorables-aux-apprentissages-en
- https://vie-etudiante.uqam.ca/upload/files/pdf/Outil_auto_diagnostic.pdf