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VERDUN, D’HIER A AUJOURD’HUI

LA RECOMPOSITION DE L’EUROPE DANS L’IMMEDIAT APRES-GUERRE

La conférence de paix de Paris, janvier 1919 - août 1920 - Partie 1/2


par François Cochet
Professeur émérite des universités en Histoire contemporaine à l'Université de Lorraine

Cette conférence de la paix, grosse organisation diplomatique, est extrêmement


importante puisqu’elle va solder la Grande Guerre et déboucher sur les traités de paix. Elle
va fonctionner à Paris du 18 janvier 1919 au 21 janvier 1920. Elle sera ensuite prise en relais
par la Conférence des ambassadeurs.
Nous sommes dans un contexte très différent de celui de 1815, de la fin des guerres
napoléoniennes au traité de Vienne.

Pour la première fois, nous avons 27 États représentés, ce qui suscite une organisation
extrêmement lourde. Pour la première fois encore, nous avons à solder matériellement mais
aussi géographiquement la guerre, puisqu’il y a, notamment, des frontières à redéfinir. Il
s’agit donc d’une tâche d’ampleur extraordinaire que cette conférence de la paix va mener.

Quelle est la composition de cette conférence ? Il y a là, pour la première fois, au total 32
États, avec les Dominions britanniques, qui sont représentés. Ceci entraîne une lourdeur, en
quelque sorte de représentation, mise en place au nom de la diplomatie ouverte de
Woodrow Wilson. Cela va déboucher sur des lourdeurs de fonctionnement. Celles-ci vont
amener assez rapidement à ce que cette conférence de la paix ne fonctionne pas en
assemblée plénière, mais va fonctionner dans un comité plus réduit que l’on va appeler le
« Comité des Dix ». Ce Comité des Dix est représenté par cinq ministres des Affaires
étrangères et cinq chefs de gouvernement. Ces gouvernements qui sont en quelque sorte les
puissances fortes au sortir de la guerre sont : la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis,
l’Italie mais aussi le Japon qui figure, bien entendu, parmi les vainqueurs de la guerre.
Cette conférence des Dix va fixer le programme de cette conférence de la paix. Mais ce
conseil des Dix s’avère encore trop lourd à gérer. Les alliés vont donc se mettre d’accord
pour fonctionner en circuit encore plus réduit avec ce que l’on va appeler le « Conseil des
Quatre ».
Ce Conseil des Quatre regroupe les quatre principaux dirigeants des quatre principales
puissances, c’est à dire, l’Italie avec Vittorio Emanuele Orlando, la France avec Georges
Clemenceau, les Etats-Unis avec Woodrow Wilson et la Grande-Bretagne avec le Premier
ministre David Lloyd George. Ce sont ces quatre personnes qui ont entre leurs mains
l’essentiel des négociations de la conférence de la paix. Ce sont ces quatre personnes qui
vont décider, qui vont élaborer, en tout cas, des propositions pour établir les nouvelles
frontières de l’Europe, pour fixer le sort des empires centraux, et notamment de la
puissance allemande et de ses colonies car la question des colonies allemandes se pose
également.
Ce Conseil des Quatre va fonctionner pendant plusieurs mois, de fin mars 1919 au 28 juin
1919. Il travaille en permanence puisqu’il se réunit deux fois par jour. Les quatre dirigeants
se voient deux fois par jour en séances de travail.
Que font ces quatre dirigeants ? Ils reçoivent des délégations. Ils écoutent les doléances des
uns et des autres. Ils vont commencer à travailler au principe de la Société des Nation (la
SDN) puisque c’est un vœu du Président Woodrow Wilson qui souhaite absolument qu’une
organisation internationale puisse régler les conflits internationaux à l’avenir.

Mais, en même temps, ce Conseil des Quatre ne prend pas véritablement de décision. Il
existe aussi une certaine lenteur dans les négociations. Ce n’est qu’au mois de mars 1919,
par exemple, que les clauses militaires des futurs traités vont être mises au point. Voilà
comment va fonctionner, au quotidien, ce Conseil des Quatre dans ses progrès, mais aussi
dans une certaine lenteur.

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