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S’unir pour un nouveau partage des redevances sur

les ressources naturelles.


Récemment Ville de Saguenay rendait public son mémoire déposé dans le
cadre des consultations en vue d’élaborer la future stratégie québécoise de
développement de l’aluminium. Parmi les recommandations on y retrouve :
« la mise en place d’un mécanisme assurant un retour équitable des
redevances versées sur l’utilisation des ressources naturelles en région ».

On estime que sur l’ensemble de la région, les diverses entreprises, que ce


soit au niveau forestier, minier ou hydroélectrique versent pas moins de
218 millions annuellement de redevances sur les ressources naturelles.
C’est ainsi, que la part de Rio Tinto a été, pour la seule année de 2019 de 72
millions. Actuellement, l’ensemble de ces redevances vont directement
dans le Fonds des générations, créé en 2006, qui vise à réduire la dette
cumulée au fil des ans par le gouvernement québécois. Il s’agit là d’un
objectif noble, mais qui repose principalement sur les épaules des régions
ressources du Québec, car le Fonds des générations est principalement
constitué des redevances sur les ressources naturelles. C’est ainsi, que la
firme Groupe performance stratégique (GPS), a calculé que les régions
ressources contribuent annuellement, à ce fonds à la hauteur de 789$ par
habitant, alors que le reste du Québec en fournit seulement 88$ par
habitant. Il nous apparait totalement inéquitable, que les citoyens et
citoyennes des régions dites ressources, contribuent presque 10 fois plus
que ceux et celles du reste du Québec.

S’il fut un temps où nos grandes entreprises que ce soit de la filière


forestière ou d’aluminium fournissaient des emplois par milliers, tel n’est
plus le cas. C’est ainsi, à titre d’exemple, qu’en 1980 l’Alcan avait plus de
10,000 employés, alors qu’aujourd’hui, c’est moins de 3,000 et on peut
penser que de ce nombre, 50% pourrait être abolis par l’utilisation de
nouveaux procédés de production. On constate également le même
phénomène dans l’industrie forestière, où des usines à papier qui avaient
plus de 600 employés, fonctionnement maintenant avec une centaine de
ceux-ci.

Dans le passé, tant la région que le gouvernement du Québec y trouvaient


leur compte. La région récoltait beaucoup d’emplois bien rémunérés, alors
que le gouvernement du Québec recevait l’ensemble des redevances liées
aux ressources naturelles. Tel n’est plus le cas. C’est pourquoi nous avons
besoin d’un partage plus équitable des redevances sur les ressources
régionales.

Qui plus est, il nous fait établir le principe que toute utilisation d’une
ressource naturelle doit être accompagné d’une redevance régionale. Il y a
là, une possibilité de récupérer plusieurs dizaines de millions de dollars par
année dont nous avons grandement besoin, à la fois pour compenser les
milliers d’emplois perdus, que pour se constituer un fonds de
développement régional qui servira non seulement à l’économie actuelle,
mais bien également à celle des générations futures.

Une telle démarche, ne pourra se réaliser, s’il y a seulement Ville de


Saguenay qui la met de l’avant. Pour ce faire, il nous faut une mobilisation
de l’ensemble des intervenants régionaux, tant du domaine politique,
économique, social, culturel, communautaire, qu’environnemental.

À partir du moment où l’ensemble de la région se mobilisera, il sera difficile


pour le gouvernement du Québec de ne pas y donner suite. Notre région à
besoin d’un projet mobilisateur qui fait consensus et qui profitera à tous et
à toutes. C’est à ce prix, que pourrons que nous pourrons nous donner un
meilleur avenir. En serons-nous capable? Nous le croyons.

Denis Trottier

Jean-Marc-Crevier

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