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Essai sur la phtisie

pulmonaire... par F.-E.


Fodéré,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Fodéré, François-Emmanuel (1764-1835). Auteur du texte. Essai
sur la phtisie pulmonaire... par F.-E. Fodéré,.... 1795.

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ES S Aï
SUR LA PHTHISIE
' PULMONAIRE,
EN réponse à cette question de la ci-devant
Académie des Sciences Arts 6V Belles-
Lettres de Dijon ; ,

« Déterminer d'après l'observation, à quel période


» 6C dans quelles espèces de Phthisie pulmonaire, il
» convient de donner la préférence au régime fort
,

» 5t tonique , fur le régime doux St tempérant, SC


» réciproquement. »

PAR F, E. FODERÉ, Médecin de


l'Armée d'Italie.

Differt enim Corpus à Corpors, oetas ab cctaie , &


affecïio ab ajfecìione & anni tempus à tempore in qu»
,
dgrotaver^nt;:W\p^>o.çr. de Morb. Lib. i. Sect. ii.

A MWRSEÏLLE, .

DE rimprimer-k^de JOUVE ET COMPAGNIE £


rue Montée des Açcoules.

M IY,
MOTIF DJE PUBLICATION
DE CET OUVRAGE.
Jr Avoir envoyé cette Dissertation au Conseil d»
Santé qui Ta jugée pouvoir être utile ainsi qu'on I«
,
verra par la lettre suivante que je publie, pour donnée
plus de confiance à cet écrit. J'ai tâché de perfectionner
la partie des fausses Phthisies StPiïthisies symptomati-
ques, ainsi que le Conseil l'a demandé; quant au
style je demande grâce, pour lui, à mes lecteurs;
,
8c comme on ae peut jamais faire le bien assez tôt',
je me fuis empressé de faire imprimer à mes frais,'
saas attendre un avenir toujours incertain.

CONSEIL EGALITE. LIBERTÉ,


DE SANTÉ. ly*3P\S~*l!mt SdlT1-./"lfc>
SÉANCE
du 19 Píuuiôsc. Paris, le 19 Pluviôse, an 4me. de 1s
, /-N/-V/ République Française, une & indivisible,
N- 9 ?• ' LE CONSEIL DE SANTÉ
Au Citoyen FOPERÉ Médecin de VArmée
,
d'Italie, à tHôpital Militaire de Marseille.
Cj I le Conseil de Santé Citoyen, a différé ft,
,
long-tems de vous répondre relativement à votre Ejsai
fur la Phthific Vulmonaire, c'est sue le rapport cju'erx
«.voient fait les Commiffairej chargés de. Vexaminer a
,,
ìnfpifé à'chacún des Membres du Conseil le désir d'en
prendre connaissance, par -une leâure particulière.
Nous partageons ^aujourd'hui Vopinion avantageuse
-
que nos Collègues avoient conçue de votre ouvrage. Le-
Flan, en est hienoordonné, les dévèhpemew-.en font
méthodiquest, les traits.'qui caraiftèrifeftt les différentes
espèces: de Pftihisie^^y»font tracés rayée -autant ds-
clarté "&>> de. pgécisian que le.xòmpbrtahla difficulté,
dusujet: Appuyésur'fes principes de Iztùfaine physique &
de laLphÌlc>J%jphìff;Ji.-cÀX)tr.e. mémoire nous paraît propre?"
à bannir; du -traitement- de la* Pffithisie: pulmonaire9.
plusieunst>t]prè}ugis *que' ^ignorance :&t la remine on£
accrédités.- Que *de- remèdes n'a-tron pas imaginé poum
combattre qettg funeste maladie ì. mais l.eunnxukìplicàéi
même est une preuve da leur insuffisance., Le physicien,
éclairé compte bien plus fur un régime adapté à Vâge
&. au iempéramment du .malade que:fur ce vam
,
fatras de médicamens ; il cherche à ramener, dans
V. exercice de l'art de guérir, cette simplicité conforme:

à la nature & qua tant recommandée le père de la


médecine. 'C'est fur ces principes que vous ave\ base
votre dissertation.
Nous ne devons cependant pas vous dissimuler, en.
rendant à Vensemble, de votre travail, le tribut d'éloges
qui lui est dû que la fin c'est-à-dire les articles
, ,
qui traitent des fausses Phthisies & des Phthisies
fymptomatìques ne font pas autant soignés ni aufjî bieri
soutenus que les autrespitrties.il vous-est aussi'échappé
dans le cours de* Touvrage quelques négligences de
.,
style qú'il vous fera facile de corriger. Le -[èle qui
vous anime pour les progrès•"dé' V'art,- vous portera
fans doute, à donner vous-même à votre Estai le
degré deperfection dont il est' susceptible & à y ajouter1
,
surtout quelques observations pratiques. ' Alors nous
inviterons le Gouvernement à le publier par la voie
de'Vimpression. L'utilité que nous croyons devoir en
résulter fera la récompense la plus agréable à votre
,
coeur. En.attendant nous plaçons cette ^piece parmi les
ouvrages qui méritent un rang distingué dans la
collection quenous nous proposons démettre au joury

SALUT ET FRATERNITÉ.

COSTE, A. BROUGNIART, PELLETIER ,


BECU, RUFIN, GROFF.IER, VERGER,-Secret.
p iy- ISÍ ON; vM L'OUVRAGÉ. '

f:: t^^j^k^r[&^f ""r


:-

IL^Hapitre.ljeç "De-Ja Phthisiepulmonaire en/général.


Chapitre Z. Description cfe la vraie Phthìsie pulmo-
. .
naire ypour servir de définition..
_
. ...t
Chapitre 3. Des différentes espèces de Phthìsie vraie.
Chapitre 4. Phthìsie à la fuite de la Pneumonie.
Chapitre 5. Phthìsie à la fuite des adhérences.
Chapitre 6- Phthisie à la fuite des tubercules.
Chapitre 7. Phthìsie a la fuite de l'hémophthifie.
Chapitre8. 'Phthìsie'* lù fuite dieoulemens acres dans
1 ' les poumons.
Chapitre 9. Phthìsie-àvia fuite ' de l'ah orb tion de
-
f
matières, terreuses volatiles.
Chapitre 10. Phthisie à la fuite de Vasthme.
Chapitre 11: Disposition k la Phthisie.
i.«' SECTION.
'Chapitre 12. Phthisies fymptomatìques:
Chapitre 13. Scorbut, avec apparence'de Phthisie.
Chapitre 14. ÉcrouelUs, avec apparence de Phthisie.
Chapitre 15. Maladie vénérienne, avec apparence de
Phthisie.
Chapitre 16. Rhumatisme, avec apparence de Phthisie,
Chapitre 17. Fausses Phthisies pulmonaires.
'Chapitre 18.. Phthisie dite Stomacale & Phithisie par

épuisement. V;-
.
7

SECTION PREMIERE.

CHAPITRE PREMIER. 1

DE LA PHTHISIE P ULMONeAIR.E
Ê N Gáíîí R AL.

§. I
i. i A question que nous allons aborder est une
preuve sensible dés progrès qu'a fait l'art de guérir
dans ces derniats terns, ; battus, comme les autres
membres de la société, par les orages de l'opiniofi,
les Médecins ont beacoup imaginé, ont beaucoup
* écrit' fur la matière qui îes cencërne ils ont dohc
,
dû commettre beaucoup de fautes, en même terris
qu'ils oat dû faire beaucoup de bien; amenésenfin
au port par le goût des sciences: exactes , ils ont
senti "la néceslìtj de soumettre les divers systèmes à
Panalyíç, '-lí'-"iténrM^$p^es-rpMÌ^Í:^^&i^^s
avec rimpartiahte Sc*l|; ícalme de la raifôn ; or ce
moment pour le sage, est celui d'où ^oitdâter
,
Tépoque lá plus glorieuse de la médecine ,'5c la
plus heureuse -pour Thuirianité -surtout dàns des
,
inaladies aiiíE dangereùícs qu« difficiles ^: ;telíès que
la phthisie pulmonaire.
Ici commence lá science, où finissent les élans de
,
l'imagination, où le génie créateur se soumet à l'exámen
froid 'Sí. circonspect du "jugement Ce terme
...
unique sarictuaire de la vérité, oserai-qe croire,ïavoir
,

atteint? aurai-je été assez impartial avec moi-même


pour séparëTles préjugés qui-sc forit identifiés, pour
ainsi dire avec mon être moral, d'avec les données
,
certaines qui doivèht ' feules nous: guider ?...." Aussi
n'entre-js en matière :^qù'avec une grande défiance
de mes forces, poussé par le plus vif des- besoins,
xelui de soulager. ' - • ;
: ' ;
•".
i. En vain: serioaSTDOUS saisis de la difficulté qu'on
,
a toujours trouvé, dès la plus haute antiquité , à'
guérir la maladie dont nous Bous occupons ,-.&•'
sérions-nous dégoûtés parlesremèdes innombrables,
la plupart contradictoires les uns aux autres qu'on
,
lui a opposé ; la découverte imprévue de tant de
vérités cueillies dans les champs de Terreur-, nous '
engageroit encore à errer,, si l'on veut, avec les
autres., pour tâcher de jetter quelque jour fur lés
9
variétés de cette maladie, St en adoucir du; moins
.
les rigueurs s.'il ne nous est pas possible, de la guérir
,
entièrement.
.,

3. Cet espoir consolant de diminuer les horreurs


de- la Phthisie St d'en reculer le terme fatal je
, ,
crois que le vrai Médecin est toujours fondé à l'avoir,
toutes les fois qu'il est appelle à tems , qu'il a bien
caractérisé la maladie 8t la constitution de ion
,
malade, 5c que celui-ci est docile;,il est même
permis de douter si Tidée^affligeante de Timpossibilité
de la guérison n'est pas encore, dans beaucoup de
cas, une erreur du jugement, née de trop de con-
fiance dans les autorités, St de trop de paresse à
analyser les systèmes.
Quoiqu'il en soit, cette idée, doit avoir été souvent
.

funeste en faisant préférer à la cure radicale un


,
traitement paillatif, timide St usé tandis que dans
,
un art qui exige presque toujours la promptitude de
rexécutiom, il est, plus d'une fois,, indispensable de
s'écarter des routes ordinaires avec cette cpnfiance
qui n'est ni la témérité de l'ignorance 5c de la
présomption ni l'audace de l'empirisme mais lá
, -,

fermeté de l'homme sage St éclairé qui.'est fort de


sa conscience.
Pour motiver ce doute, réduisons à leur valeur
réelle les raisons principales qui rendent si souvent
la médecine purement passive & expectante, dans
le traitement de la Phthisie pulmonaire.
ÏO
4. Ce qui rejid, dit-on , la guérison, de l'ulcere
pulmonaire si difficile St même impossible c'est :
,
i°. le mouvement continuel des poumons, qu'exige
l'exercìce de la respiration, z". Une acrimonie d'une
nature particulière qui entretient l'ulcere , lequel
entretient la fièvre hétique St, réciproquement.
,
3*. La difficulté qu'il y a à faire parvenir à l'ulcere
les remèdes nécessaires à fa guérison.
5. La première difficulté ne me parrpît pas
concluante ; car pour qu'elle le fut, il faudroit que
toute plaie aux, poumons fut absolument incurable.;
or nous voyons tous les jours:des plaies,considérables
faites à.-ces organes,. par des corps étrangers, céder
aux foins de la bonne chirurgie , St il n'est'; pas rare
4'óbserver aussi la guérison complète des suppurations
à la fuite de la pneumonie: si à ces faits incontesta-
blés, il faut, ajouter les lumières du raisonnement,
-
'
.
v" '
je dirai, qu'excepté ks cas de respiration trés-difficile,
ce seroit à tort qu'on concevroit une idée monstrueuse
du mouvement; dès poumons nécessaire à leurs
fonctions; une éponge desséchée St exposée dans
une atmosphère humide , se renfle successivement
sans que l'oeil de l'observateur "apperçoive un mou-
-vement sensible dans quelqu'une de ses parties,;
exposée de nouveau dans une étuve, elle reprend-
ion premier volume avec le même calme que quand
elle absorbait'le fluide aqueux ; il en est ainsi des
îî
poumons: chaque petite vessicule brônèhiâlë reçoit
l'áir qui la dilate ; son poids est partagé également
par une infinité'de petites forces-presque'nulles prises
individuellement ', mais dont la réunion forme le
prodige continuel de la respiration; ainsi le voyageur
achevé tranquillement sa carrière fur un chemin
raboteux qui n'a pas troublé son sommeil, parce que
îe mouvement est devenu nu-l pour lui, après s'être
partagé à toutes les fibres des ressorts de fa voiture.
'. ' -Je ne veux pas dire que quand une Bonne partie

dés poumons est ulcérée alors le mouvement de la


,
respiration ne soit un des principaux obstacles à la
guérison ; mais je le regarde presque nul dans le cas
d'un simple petit ulcère, parce que cét ulcère ne
détruit qu'une très-petite partie des forces; au lieu
que dans le premier cas, les forces de tant de
parties détruites devant être supportées par ce qui
reste de sain, le total doit éprouver une.plus grande
somme dé mouvement.
6. Je passe à la seconde difficulté relative à une
acrimonie ; l'acrimonie est une bonne arme aux yeux
du vulgaire toutes les fois que nóus rougissons d'avouer
aotre ignorance ; mai» pourra-t-elie supporter les
regards de la raison, quand il s'agira de la caractériser ?
excepté dans le cas ,'oû la- Phthisie est le f^ptòrne
de quelque vice connu ,v8C dansíecas dû chapitre vin
de la première section de cet ouvrage qui a peut-
-,«
ÏZ
être même un rapport direct gv.ec le scorbut, je ne.
vois pas que le pus que fournit la phthisie essentielle
soit différent du pus ; que fournissent les ulcères
ordinaires ; la couleur bleue ou noire qu'ont quelque-
fois les crachats ne peut établir une 'différence
, ,
puisqu'elle est commune à l'état sain, comme à
Tétat malade : seroit-ce la fièvre hétique qui établiroit
eette différence ? mais quoiqu'on en dise , elle diffère
peu de la fièvre ordinaire de suppuration ;. elle a
par chaque révolution diurne deux rémissions 8t deux
rèdoublemens parce qu'elle fuit les progressions
,
de la collection du pus qui se fait dans les vomiques
6c qui s'absorbe, 8t que son intensité est en raison
inverse de l'expectoration ; elle se termine par les
sueurs parce que tel est le type le plus ordinaire
,
des paroxismes fébriles distincts, 8t que les sueur s
font toujours comme la force du sujet ,• le phthisique
tombe dans le marasme, parce que tel est l'effet
d'une fièvre destructive fans cesse entretenue.
7. II est vrai , i.° que des auteurs célèbres
mettent une grande différence entre la fièvre de
suppuration St la fièvre hétique, ce qui sembleroit
annoncer que cette derniere doi't être entretenue;
par une acrimonie particulière, .z.* Que d'autres.
nient que la fièvre puisse être produite par la
fimple absorbtion d'un pus de bonne qualité Sc
,
1° Que d'autres., émules des anciens, regardent, la
i3
Sevré hétique comme une maladie essentielle.,.
Quant à moi après avoir mis les plus graridg
foins à l'observcr, je n'ai pas trouvé eette
différence aussi marquée, St quoique dans la
fièvre hétique pulmonaire, il y ait une rémissioa
réelle, toujours néanmoins il reste dans le pouls
une tension St une fréquence,, avec chaleur sèche ,
caractère de la fiepe hétique; tout au plus, il peut
y avoir des différences, du plus au moins, rélaìives à
la grandeur des foyers de suppuration, à la
nature des organes qui suppurent } St à la forme
5des foyers, car ceux qui font enkystés ne prêtant
à l'absorbtion que quan,d ils font remplis, doivent

ìproduire des effets différens de ceux qui font fur


i des surfaces plates &,ouvertes de, toute part.
; La seconde difficulté, ne peut tomber que dans
;
les cas de très-petite suppuration à l'extérieur,
;:
hors desquels elle est contraire à l'expérieHce
journalière :, Ettmuller cite même un cas d'après
:
,
Lìndanus, dans lequel cette fièvre étoit produite pas
<:

;
la suppuration que causoient plusieurs cautères „
\ laquelle cessa aussitôt que ces cautères furent fermés (*).
ìJ'ai vu au contraire un ou deux Cas de grande
, ,
£ suppuration , dans lesquels cependant il n'y avoit
\ point de fièvre, mais nous ne pouvons tirer de ce
ï~. "V ""' " --
' —

? C 1] P*at. génér. Fièvre hétique»


?4 *

'•fait St è$ cèlui de Lindarìus qui lui est opposé.,


d'autre induction, sinon que la mobilité St la sensibi-
lité des individus variant à Tinfiái, on peut, trouver
dans la pratique des cas particuliers hors des règles
,
générales ; fui lesquels on auroit tort de se baser,
celles dictées par Tobservatioa la plus- constante,
devant être la boussole du praticien judicieux.
En mettant à part tout système il n'est pas.
,
difficile de décider par le fait si la fièvre hétique est
essentielle ou syraptômatique Sf de se ranger de
,
PopinioQ des grands maîtres de Tart, d'aujourd'hui,
qui la regardent :çornme fymptômatique ;-(* ) je: me
fois rangé de cet avis, parce qu'ayant ouvert plusieurs
cadavres de personnes mortes à la fuite de la fièvre
lente j'ai toujours découvert les signes d'une inflam-
,
mation préexistante dans quelque viscère ; si nos
anciens maîtres fe sont opiniâtrés à en faire une
fièvre idiopathique il est permis de croire qu'ils y
,
ont .été entraînés par i'autorité de Galien, puisque
les plus judicieux d'entre eux étoient farces d'avouer
-qu'elle est souvent la suite de quelquloflammation
intérieure ; voici à ce sujet les propres paroles
d'Alexandre de .Traites :« ïnfpicìto autem num etiam
» heBica- marafmodes jdm excitata ex afféclaparticula
» primario duxerit originem, etenim ex inflammatione

u i
' -> '' . n i Li ir
(*) Culkn. nosclog. hectics.
»': jecorls, ventris, mesaraei r renuní & eqli, adhàâ
ob diuturnas uteri thoracis pulmonis fepû •
» , , ,
« tranfversi., & aliarum pdrtium instammattones pro\
» ventre solet. (*) » On pourroit même aufii douter
fi les anciens n'ont pas pris pour la fièvre hétique ,
•des fièvres iatermitentes masquées, St d'un type
non décidé; ce qui prête à cette conjecture, c'est la
ananiere avec laquelle certains médecins traitoient
les fieyres lentes,; St quelque fois, heureusement, au
.rapport de Celsé\ ils: employoient une médecine
téméraire St violente, désapprouvée par les successeurs
Sfîippocrate , avec laquelle ils iìxoient la fièvre p
,
St changeoient la maladie ( **-).. Or cette méthode
incendiaire auroit-elle eu successivement des secta-
teurs, 8t h'áurcrit-elle- pas été continuellement meur-
trière s'ils avoient eu à traiter la véritable fièvre
,
hétique? ' - " •

8. II est vrai aussi qu'un auteur récent, respectable


d'ailleurs, le Docteur Reid a prétendu que la fièvre
hétique n'est pas due à Tabsorbtion du pus; parce
que cette absorbtion n'a pas lieu, les glandes
lymphatiques par -oû il devroit passer, n'en étant
pas tuméfiées, ainsi qu'il arrive lorsqu'une absorbtion
quelconque a lieu ; mais cette assertion qui peut

( * ) Alex. Tr., L. xn., C. IV. , pag. itfi ,


éd. Halî,
i**) Celíus., h. ni, C. IX.
î6 '

ténir à î'envie d'établir un nouveau système, ne


sauroit m'arrêter dans uáè question de fait parce
,
que j'ai vu ce que nie í'auteur ; je veux dire' lès
glandes des àissélès "tuméfiées dans la phthisie pulmo-
naire ; l'armée" passée encore j'ai soigné à' unè
,
campagne ,près d'Embrun, un phthisique qui les avoit
extrêmement gorgées, St qui peut-être,', vit encore.
Cet auteur attribué la cáuíe de la fièvre hèticjue
8t des symptômes- qui l'accompagnént à la rétention
de la matière perfpirabìe (*), pulmonaire composée
,
de la matière fîtìi'de' de' la"î pèrfpiration -, et dé
.

Téxcédant âfP'hwgistiqùé, suivant'fus, -dixde Carboné


suivant les "Pnéûmâticieiis modernes, St'il en déduit
une théorie trës-iagénieuse pour expliquer quelle
est lâ cauíe majeure'St principale de la fievrè
'hétique pulrnorfsairé • « laquelle , dit-il-, diminue
,
» infailliblement d'intensité sitôt que la pèrfpiration
,
» pulmonaire':"est complétée au moyen des pores
w'deîa peau.'Pag.'Í07. »
Aussi moi ,'í'ai tenu à la théorie moderne furies
principaaux usages de la respiration ; les expériences
faciles qui prouvent la présence d'un gas acide ;dans
les fluides qui sortent dans Texpiration m'avòient
séduit,'St la première fois que je lus là Doctrine du

X"*) Essai fur la nature 8c le traitement de phthisie pulinc»^


'*aire. Par T. Reid , ch. V. Lyon, 1792.
Docteur
17 : -
-
Docteur Reid ,: j'en fus vivement satisfait ; mais
í'obscrvation de plusieurs faits importants qui ne se
J sont pas trouvés d'accord avec elle m'a bientôt forcé
,
de l'abandonner ; en effet si la rétention de la
,
matière perspirable étôit la casse de la fièvre hétique
St des symptômes qui. raccompagnent, il ne devroit
_
jamais y avoir plus de fièvre que dans les cas de
destruction totale ou de la presque entière des-
,
•' truction des poumons à la fuite des échimoses de
,
ces viscères , puisqu'alors toute la matière perspirable
seroit retenue; les paroxismes fébriles devroient
-
être terminés par une sueur, au moins, aussi abon-
dante que dans la fièvre hétique pulmonaire; néaa-
moins cela n'est pas : j'ai ouvert plus de trente
' cadavres de personnes mortes fans fièvre aiguë
, >
dans lesquels, j'ai trouvé les poumons entièrement
gorgés d'un sang rouge , sans aucune trace^ de pusj
".
que dis-je , j'en ai ouvert un, dans la poitrine duquel
il n'_y avoit que des caillots de sang à la place des
poumons, les vaisseaux, aériens St sanguins flottans
au milieu , St qui avoit expiré fans fièvre marquée,
f St presque sans gêne dans la respiration (*). Or, ces
/. malades n'avoient pendant leur existence, ni fièvre

(*) Voyez mon mémoire fur l'épanchement du Cruor dans


le tissu cellulaire des jpoumons envoyé au'Conseil de Santé
, à
Paris, le 24 thermidor, an 3»
M
sensible ', rii siieUf
au contraire leur peau éroît
,
sèche, Stcen'étoit guère que vers les quinze derniers
jours de leur vie qu'op còmmençoit à appercevoir
,
de la fréquence dans leur pouls ; à plus forte raison
,
la rétention de la pèrfpiration ne peut-elle produire
un effet aussi conséquent dans un ulcère circonscrit
des poumons dont la majeure partie étant faine,
peut facilement perspirer en plus , ce que la partie
malade perspire en moins d'après une loi très-
,
connue de l'économie animale.
9. Au contraire, l'obfervation constante a prouvé
que toutes les fois qu'il y a du pus dans les poumons»
qui n'est pas expectoré, la fièvre hétique a lieu,
conséquence naturelle que c'est au pus renfermé 8ç
absorbé que sont dûs St la fièvre & les autres
symptômes qu'on attribue à une acrimonie étrangère
8t inconnue.
10. La troisième difficulté du paragraphe 4. s'éva-
nouit d'elle-même en réfléchissant que ce n'est pas
,
Fart qui guérit les plaies, mais que c'est la nature»
ou la force de la vie; l'art ne fait qu'écarter les
obstacles qui, par: l'-irritation ou l'atonie qu'ils
produisent, s'opposent à la guérison; quelle raison
suffisante nous engageroit donc à voir différemment
dans les plaies de l'intérieur, que ce que la bonne
.

chirurgie voit tous les jours dans les maux externes?


fi l'application immédiate de certains remèdes fur:-1CR
*9
plaies intérieures étoit indispensable, jamais ëlîe
n'auroit plus d'effet que dans les cas de blessure
profonde, où Ton emploie les injections ; mais l'art
a réduit à leur juíle valeur ces résultats d'une fausse
analogie St si par fois, il est obligé de les employer
, ,
il compte moins sor leurs qualités particulières, que
fur leurs effets méchaniques (*). Loin donc d'être
surpris St arrêtés par cette troisième difficulté nous
,
sommes forcés de reconnoître que tous les remèdes
anti-phthisiques n'ont qu'un effet secondaire St souvent
pu consensus, St que la vraie marche à suivre dans
le traitement de la phthisie se trouve dans le
,
discret ménagement des forces du malade dans la
,
prudente direction du régime St le sage éloigne-
,
ment des obstacles qui éeartent la guérison de
l'ulcere parmi lesquels le pus amassé en est fans
,
doute un principal. §. 6 St suiv.
II. Heureux si l'amas de pus étoit "obstacle le
plus difficile à surmonter-!, mais il en est malheureuse-
ment de bien plus puissants St qui forment la vraie
difficulté qu'on éprouve à guérir certaines phthisies.
Rendons ceci sensible par un exemple famillier :
indépendamment des cachésies particulières ce^ui
,
s'oppose le plus à la guérison des ulcères extérieurs,

(*) Pris de l'Académie de Chirurg. Mém. fur les injections


B z
.
ce font les Icallosités :quL les environnent ',-.•&' les
corps étrangers qui les pénétrent ; ces substances ,
par l'irritation qu'elles produisent, amènent à la
partie un afflux d'humeurs continuel ; nous n'avons
rien de mieux à faire alors "que de les détruire par
les moyens lés. plus sûrs ôc les plus expéditifs ert
,
faisant d'une plaie' scabreuse St inégale, ùne plaie
simple, plate St unie. II en est de même dans lès
ulcères du poumon ; ce n'est pas quand ils sont
simples qu'ils íotít difficiles à guérir mais c'est
, ,
<ruand ils sont accompagnés de tubercules, d'adhé-
rences St de corps,étrangers qui font là le même
çffet que'produisent ailleurs les callosités, qu'ils ont
réellement une malignité d'autant plus désespérante
,
que Tart n'a pas ici les mêmes moyens pour les
enlever, comme dans les maux soumis aux opérations
de la main.
De là il est facile de déduire les-.cas dans lesquels
la phthisie est susceptible de guérison & ceux dans
,
lesquels on peut en douter, ceux, où il est permis
d'ernplcyer le traitement curatif, St ceux, pù il est
prudent de ne recourir qu'au traitement, palHatii
méthodique ; je dis méthodique /car encore ici la
routine ne vaut rien; quand..le Médecin a vu qu'il
n'est pas prudent d'entreprendre la cure radicale ;
mais qu'il faut se contenter de brider le cours impé-
tueux de la maladie qu'il a à traiter, la gloire dt
- " ' yt
l'art n'éclate pas moins dans le choix de la méthode
qu'il faut suivre « Ubl me Hercule, dit élégamment
,
» Arété, in magna^aràmì conflantia diu proestandat
» auxiliis variàndis, jucundis citra-noxam oegro con-
» cedendis ipfoque decipiendo, medici virtus atque
,
» excdlèntia dignofcitur{*).
13. Après avoir tâché de réduire à fa juste valeur
la maladie dont nous parlons, il n'est pas indiffèrent
de jetter lin xoup d'tíeil rapide, mais impartial, fur
le catalogue immense: dés traitemens qu'on lui a
opposé, St qui ne sont que trop unepreuve sensible
du peu de progrès réels que nous avons fai? en
cette partie. J'ai lu 8t médité tout ce: qu'en ont écrit'
les pères de la médecine.'-.;->!( Art. Méd. principes.
7

Edit. HslZ/er.)y mais jè fuis forcé d'avouer 'que ces


grands.'hommes nous ont laissé bi«n peu de données
capables d'assurer notre marche d'une manière distincte.
On trouve, il est vraiy dans leurs écrits tous lés, divers
traitemens que le désir de soulager St la .craiate de la
mortontpu suggérer, St-qqidepuis/eux ontsuccessive-
ment, été donnés pour nouveaux; mais'ils sont mêlés de
tant:de confusion, qu'il n'est pas toujours facile d'en
faire Une juste application ce qui a favorisé la.création
,
de plusieurs systêmes-soûvent contradictoires les uns aux
autres., St <lont les auteurs ont trouvé, en tout sens f

(*) De Cans. Diutum. affect. L. 1. Cap. 1.


22
"des eitatio,ns;respectables, en leur faveur; en serons-
nòus étonnés dans ces tems reculés ', quand un des
suivants ridelles de la doctrine hippòcratique, St à
rríon avis un des plus; judicieux Alexandre de
, ,
'Tralles, après avoir très-bien distingué une maladie
&. le tempérarnment du malade St après avoir
,
'accusé Galien de confusion finit lui-même par
,
proposer un grand nombre de formules, fans aucun
discernement ?
/ Delà", les uns ont considéré la phthisie comme
une plaie qu'il faut absolument' consolider par le
îepos St le régime adoucissant, & ils ont mis au
premier ra'ng'le'lait St certains bouillons faits avec
tles substances glutineufes la plupart indigestes; ils
,
ont combiné avec ce régime, pour imiter les cautères
actuels des anciens, les cautères temporels St différents
exutoires (*') ; d'autres, transportant à rintérieur. cer-
tains effets méchaniques que produisent à l'extérieur les
' résinés St les absorbans, ont recommandé intérieure-
ïriént les baumes St l'eau saturée de chaux; c'étoit
aussi là la pratique des anciens ; les résinés: St les
gornmorésines entroient dans toutes leurs pastilles
pectorales; Caelius Aurelianiis q\iì a fait un chapitre
exprès pour prouver que ni les alimens ni les
médicamens ne peuvent encrer dans les poumons^
s (*)Christh, BenuetT Exercit. Dianost, C. XXIX & theat,
íabid.
23
employoit néanmois ces remèdes des maux externe*
pour les maladies de ces viscères, tant est grande la
force de l'habitude !
Parmi les fauteurs des réfrigerans, un anonyme a
ressuscité dans les actes d'Edimbourg une méthode;
déja conseillée par Celse [*] 8t dàs long-tem*
abandonnée, celle de faire des fréquentes saignées
pour évacuer le sang gâté, 8t pour diminuer la fièvre,
St par une contradiction insigne de prévenir l'hydro-
,
pisie St la foiblesse qu'un semblable réfrigérant doit
produire par le kina ot. autres corroborants ; le
délabrement des forces dans le dernier degré de la
phthisie ne l'effraye pas, il veut encore qu'on insiste
alors fur la saignée. Ce qu'il y a de plus remarquable
dans cette doctrine, c'est que deux grands hommes,
Mead H.Prìngle} l'ont adoprée. ' ;
14. D'autres dégoûtés du mauvais succès du
régime tempérant St adoucissant, ont pris violemment
une route contraire , 8t ne se sont attachés qu'aux
corroborans ; St parmi ces derniers, Mathieu Salvadori,
Médecin du Tirol, a tellement enchéri fur cette
méthode, que s'appuyant fur quelque» passages des
écrits de l'école de Gnide .(**)> il est allé jusqu'à

(*) L. III. C. XXII. ''''


<**) Hippocr. De morbis, L. II.,
C. XVI. De locis in
honjiiiej.,jCea. II.., C. .VIII. De intern. adfection. C. XIII,
( Edit. Haller. )
.
;*4
;í%i3çim'maaderindistinctementcomme spécifiques dans
roette maladie , le bon vin bu àTong.tràitsy le jambon
8t autres alimenssalés, les longues courses.,. Sto. ; il a
dpp'vïyé le tout parades expériences St des observa-
ïioriS:-{*) -St- iT'-a::eu sa part, des applaudissemens
>

cfU'esttoujòufs- prête à donner la .tourbe des médi-'


castresrávides de-nouveautés
.
Je ;ne
dois pas même diíîifïjuler que jë'-fáis que
'

cetre méthode' remise, en. y/ígu'e-' par Sàlvadori a eu'


des succès ; mais il-ne faut être initié qu'à demi dans.
l'árt de- guérir• pour juger--en- quels CaS elle a pu'être. 1,

u'tile ,-'ftc -tj'âas quels" Ca&ide yraiesphthisië pulmonaire


elle/est radubitabfóra'ënt' funeste ; qu'on n'en accuse
pas les- écrits à'-Hippodrate ì En lisant tout au lotsgTè;
chapitre'dont la citation a été tirée on- verra les :cas''
,
dans lesquels le régime,corroborant est conseillé, St
cetfxòù il ne prescrit que des-adouCiffatis, où il
ordonne même- de «e,rien fairei .:> pourquoi cëu-x quir
étayent leurs systèmes -de quelques passages -de ses:
ouvrages', ne -nous fónî-ils- jamais part que de leurs-
fuccès?- •;;--.' -.-^^'A-; :
< - '-,"'• '-'':,-' '-'t.
15. D'autres enfin-i-toht.-donne la: préférence au'l
régime sudorifíque ea iemplûyant* lès remèdes réputés
.
tels comme le guaiac, StC. ,"QU les fumigations pour
lesquelles ils faisoient même usage de TprpHoent /
(*) Del morbo tiíîco, Torislo, 1789, í -• \
ainíì que le 'recòmmándent::quelquês''anGÌfeffs et après
eux Rivière SíCristophle Bènnêt: oh ne .pfeut- cependant
accuser-ce dernier; ni' d'enthousiasme nird'emípiïisme >
car à travers son stilè barbare , 'on entrevôlrUo'grârid
fond de jugement'y• St j'ose le dise, la- réponse qui
*

convient à ce programme. i' .;- ; ,: "'' ^


i6\ Des auteurs d'une, grande réputatfôéy tels que
Tortù,\ iMûrtoë, zWieflhos^Qtìarltì onífeprétendu
avoir retiré de grands succès du quinquina ç'Béfgìúì
Sîíid'aittrés recommandent le lichenist'andicum, foible
remède pour uaí.si grand rrial; les ;eáux minérales;
fùrtòut'celles'qui contiennent du fer St de l'alun, ont
aussi eu leurs éloges osâtes compter les redits^ puériles
d'Avicéhne'qui 'dltaqu'uìfè 'femme^s'est^guérie avée
de lac conservé- de tofes-%:á::Hoff'mdh qùi nous apprend
qu'un .débauché -a eù ain .succès pareil'- eíi •mangeant
une. grande quantité, de fraises , :ûúï:Riviere St :de
Pierre Simon dont l'un donne des éloges pompeux
àusxpomines-rainettes^-ât: l'autre auxraîsins passes"; de
Svúl-pusy St .de Mu^eï qui- mettent leurìcònfian ce dans
lès; courges St les'. -concombres •,.,:&; fans parler des
faMesde Tulpitts:,\C&rdék:&. áutre?-. i'::: ::-;'
1

..Les: Alchimistes St les Chymictes ont aussi donne


îeurs remèdes; on connoît le fameux Oxidè'd'Etain 5

de Poterìus; l'oxide d'antimóicte, Tacétite de^plomb


>
îes yç.ux,d'écrevisses, les perles pr.eparees.j4e soufre,.
Stc. Sec., ont été r*aotóraar#ésy4vëe;í chaleat1 far
z6
VanhelrnontZc ses suivants; enfin la chymie étarîí
,
devenue plus subtile l'oxigêne ôt l'acide carbonique
,
ont aussi trouvé leur place pour guérir la phthisie ;
Q fanatisme !.......
TOUS ces auteurs, s'ils n'ont pas donné l'exemple
de la plus grande crédulité, ont au moins prouvé
que, même avec des lumières, il est souvent aisé
de confondre d'autres maladies avec la vraie phthisie
pulmonaire.
17. Je ne dois pas oublier Thomas Reid dont
j'ai déjà parlé ; fa méthode consiste á employer les
émétiques à différentes reprises : c'étoit aussi la
méthode des anciens dans des;cas particuliers (*);
elle peut être très-utile St très-pernicieuse ; j'en
parlerai dans la fuite, parce que je l'ai employée,
St que fondée fur la raison, elle me paroît mériter
une placé- distinguée parmi toutes les autres mé-
thodes! • .-' ''•.'

18. Cependant, il faut Tavouer, entre ce grand
conflict d'opinions, la plupart des malades ont suc-
combé ; mais si ces diverses méthodes ont échoué:
plus d'une fois entre les mains qui les ont employées

(*) Híppocr. De morbis. Cap. XIV , XVII, "& ftq.


De intern. adfect., C. XIlI St seq.
Caajius Aurel. morb. chronic, L. V. C. X,
,
Ettmuller, pratique géaér, la phthisie.
.
27
successivement, combien il seroit injuste d'en accuser
.

l'art plutôt que l'ignorance ou l'ìnattention du


,
médecin iqui n'a pas su distinguer les cas où elles
peuvent exclusivement être employées', St ceux où
elles ne conviennent pas, d'où l'on peut à juste titre
dire de.ces divers traitemens ce qu'Alexandre de
Trailes disoit des remèdes pour la fièvre quarte :
« Multas varias que defçrìptiones ah ipfìs { veterìbus}
» proditas invenire licet : quin & divìnìssimus galenus
» ea mémorise predidit :
sied nulla vidstur ufìts

» distinciione : unde plerique, quum eis quai timloippt


» promittebantperfudfi, dsinde nonexquisits. dìfcretìone
» exhibuijfent maxima-: off'ensimis & periculonum
,
» auâores extiterunt »J (*) Car, n'en doutons pas, St
j'espère de le démontrer, chaqu'une de ces méthodes
a son-cas particulier , où elle est salutaire'& hors
duquel elle est nuisible ; toute la science conMe à,
le trouver: si elles ont été si .souvent fans succès,
nous devons l'attribuer : i.° à ce que ler.rs auteurs
ne se sont pas assez attachés à décrire Tespece' de
maladie, St la constitution du sujet auquel elles
conviennent : z.° c'est que les symptômes St les
constitutions individuelles varient, à chaque cas, St
qu'il faut cependant, pour réussir, les saisir St les
traiter relativement 3.0 enfin nous,devoris attribue?
.*-

£*) L. XII., Çap. "VI. De quariana;


.18...' ', .

nos mauvais succès au défaut de ce jugement exquis


.
-
...
>
.

qui, plus que la science, caractérise le vrai médecin,


St qui, au milieu des. principes généraux,; fait saisir
les nuances lei plus imperceptibles : nous mettons
souvent, à la place de ce jugement, urie habitude de
conduite qui a besoin du hasard pour réussir, qui
nous fait croire d'avoir guéri la phthisie là, où elle
n'éîoitpas, SCquine fait pas la voir là où elle existe
,
réellement, partageants souvent, pour ainsi dire, par
june lâche condescendance, les illusions des malades
qui ayant:, à juste titre, le nom de phthisie dans la
plus grande horreur, dissimulent tant qu'ils peuvent,
St à eux-mêmes St au médecin tout le danger de
,
leur état. :
-
.?.
. , .

Ainsi, si profitant des fautes d'autrui 8c'des nôtres,


nous-sommes bien pénétrés .qu'il n'est aucun remède
absolu pour la phthisie mais que tous sont, relatifs
,
aux circonstances , où; nous.nous trouvons j SC- si
nous avons bien caractérisé ces circonstances,, je ne
vois pas pourquoi, la, .médecine rationnelle ne
mériteroit pas ici comme ailleurs une juste reconnois-
sance ; d'où il est facile de comprendre de quelle
importance est la question proposée par TAcadémie
deDijon puisque c'est dans sa, solution, quefe trouve
,
tôutl'àrt de réussir en traitant la phthisie- :

1,9.- NOUS ne .nous attacherons donc pas exclusive-


,;
ment aux. fauteurs du régime réfrigérant, ni..\ceux
*9
de la diète corroborante ; nous n'erapîoirons pas
toujours l'équitation pour suivre Sidenham, íe lait,
les émultions 8tc. pour imiter Boerrhave, où le
,
régime échauffant pour imiter Salvaâori, mais nous
suivrons la marche des diverses phthisies pour
employer tantôt l'une, tantôt l'autre de ces différences
de médecine.
En conséquence, nous divisons les maladies aux-
quelles on a donné vaguçmenr le nom de phthisie,
en trois grandes classes : phthisie vraie? phthisie
symptomatique, St fausse phthisie St comme c'est
, •

de la-connoissance dé ce qui constitue proprement la


phthisie vraie ou essentielle, que nous pouvons la
distinguer des autres, nous commencerons par
décrire les fyptomes dont l'ensemble compose la
maladie nommée phthisie pulmonaire, ÔC dont les
unités ne font que simuler cette maladie, quoique
dans le fait elle n'éxiste pas ; nous reduirons cette pre-
mière classe en espèces d'après le nombre des causes
,
connues qui peuvent la produire, St nous jetterons
ensuite un coup d'oeil rapide sur les deux autres,
de manière à les faire reconnoitre, St apprécier
par là la valeur des remèdes qu'on a cru impropre-
ment pouvoir guérir la vraie phthisie.
20. L'académie de Ipijon a très-bien fait d'ajouter,
d'après Vobservation; car le raisonnement seul nous
conduiroit bien loin fans nous faire atteindre le but ;
cependant, comme il est imposible qu'un homme

seul puisse avoir un très-grand nombre d'observations
exactes, St qu'il puisse se fier assez sur son jugement
pour prononcer de lui-même uae décision sur des
choses aaffi obscures il est inévitable d'employer
,
aussi les observations d'autrui St de les comparer avéc
les siennes propres pour en tirer une induction aussi
certaine qu'il se peut; c'est ce que je me suis
proposé de faire dans cette dissertation; je joindrai
en une feule masse ce que jai observé en dix années
de pratique St ce qu'ont observé les auteurs anciens
St modernes que j'ai médités; St comme par l'écou-
lement du tems fixé pour la réponse, ( les académies
ayant été supprimées avant l'époque où le concours
dcvoit avoir lieu ) je ne' fuis plus astreint à me
conformer strictement au seul titre du programme,
je prendrai en mème temps la liberté, quand le
cas y fera, d'énoncer mon opinion fur l'utilité ou
rinutilité de certains remèdes qui m'ont paru devoir
le plus'fixer l'attention des praticiens.
21. J'eusse désiré pouvoir saisir St distinguer avec
exactitude tous les divers tempéramens, tant en ce
qui regarde les fluides que les solides; mais la physique
des fluides animaux étant encore dans son berceau
,
il est difficile de pouvoir établir des règles fixes d'après
elle, à moins de tomber dans les erreurs galéniques,
ou de n'avoir que des données de supposition ; j'ai
Honc été ®bligé,de m'attacher au firiBum St laxum
3* '

áes solides, en tenant , compte de la mobilité 8t de


i'irritabilité de la fibre animale chez les divers individus
,
car, c'est à peu près Ce que nous avons depius certaia
furi.les tempéramens-y; en déterminantl'état particulier
-

des malades placés dans l'un de ces extrêmes, il fera


facile de saisir toutes les nuanees intermédiaires, dans
Tapplication des règles de pratique qui les concernent.

C.H A P I T R E II.

DESCRIPTION de la vraie Phthisie


Pulmonaire pour servir de définition.
y

22. A. jfTLMaigrissement 8t foiblesse avec la toux


St une expectoration purulente accompagnée d'une
,
fièvre nommée hétique, du genre des rémitentes
,
St composée ordinairement de deux redoublemens
St de deux rémissions ; le premier redoublement a'
lieu à midi environ, St se termine, environ, à cinq
heures du soir ; le second commence à peu près
vers ce tems, St se continuant jusqu'à minuit 8C
St souvent jusqu'à deux heures du maria, il se termine
par une sueur ordinairement générale, 8t quelquefois.'
'
' 3*"
particulière à la tête. St à lá poitrine d'où il résulte
-

,
pour le malade un état de bien qui dure jusqu'av
prochaia redoublement de midi , St que "même les
aliriiens ne troublent pas. La seconde rémission , celle
de cinq heures du soir, environ, est beaucoup plus
courte, St moins complette.
B. Cette fièvre est souvent accompagnée de quel-
ques frissons , ou d'un sentiment de froid tantôt gé-
néral, tantôt seulement le long du dos. ,
C. Le pouls durant les redoublemens, estpetit,
ferré St précipité ; dans l'intervalle des redouble-
,
mens , il est également petit St tendu , St rarement
fans un peu de fréquence.
D. La peau durant Jia fièvre est sèche St brûlante,
surtout à la peáume des mains St à la plante des
pieds.
E. Le visage est ordinairement pâle , excepté les
pommettes lors du redoublement. La conjonctive est
d'un blanc perlé.
F. Les urines déposent un sédiment briqueté St
furfuracé qui reste toujours suspendu dans le fluide ,
qui le colore fans cesse , St qui ne se précipite qu'en
partie.
G. L'appétit, les facultés de l'ame St celles de la
-.

génération ne diminuent pas de vigueur en propor-


tion de la perte des forces de tout le corps.
H. Le malade est ordinairement très-sensible au
*
froid
froid St à tous les changemens de tëms 11 est faci-
,
lement sutsoqué par les exercices un peu violens, SC
par une quantité d'alimens plus grande qu'à, l'ordi*
naire. /
J. Quelquefois mais pas toujours Tinfpiration
, ,
St l'expiration ne peuvent se prolonger long-tems
,
St elles sont accompagnées d'un son aigu qui se fait
sentir dans l'intérieur de la trachée près du sternum.
,
K. Quelquefois aussi, le malade ressent une dou-
leur dans la poitrine qu'il dit correspondre à une
,
ligne droite tirée d'un point du sternum au corps
,
de la vertèbre opposée.
L. Souvent il ne peut se coucher sur l'un des côtés
de la poitrine ; d'autre fois, ce n'est qu'un sentiment
de mal-aise qu'il éprouve dans toute cette partie.
23. Tels sont les symptômes dont l'ensemble an^
nonce réellement la présence dela vraie phthisie pul-
monaire. La connoissance des antécédens celle de
,
Tétat du sujet St de fa disposition à cette maladie
,
confirment le diagnostique, St indiquent quelle espèce
de phthisie l'on à à traiter.
24. II est vrai que ce n'est là que le second degré
de la maladie St qu'il paroît qu'en bonne règle
,
j'aurai dû parler auparavant de son premier période;
mais j'avois à caractériser une maladie au point, où
elle en est vraiment susceptible 8t où nous pouvons
,
encore lui porter remède ; i! m'a donc fallu la pren-
C
3*'
dre" dàns ìsonpériode' le plus saillant, St anticipes
.

par là surfon premier degré dont j'ai fait/un chapitre


âpart,".'sousle nom de disposition à -la phfhisie.,
dans le fait, si plusieurs symptômes du second degré
même de cette maladie se confondent quelque-
fois avec, les caractères' 4'autres maladies bien
différentes telles que celles qui appartiennent aux
,
profluvia '-,' aux névroses St aux cachéfies (•* ) St ce
d'une telle manière qu'on peut se tromper facilement
dans le diagnostique, à plus forte raison doit il être dif-
ficile de prononcer fur TexisténCe de la phthisie quand
la fièvre hétique St P expectoration purulente n'ont
pas encore:.paru , d'aufánt plus qu'il est rare qu'à
cette époque ,' les médecins soient consultés ; d'au-
.

tre part ? comme les symptômes'-qui indiquent le'.


premier degré dé la phthisie ne sont, à proprement
parler que la disposition à cette maladie, il con-
,.
venois aussi d'isoler' ce période, St de le méditer à
part , parce que le traitement qu'il exige est diffé-
rent , St que c'est de fa direction que dépendent le
plus dans la fuite, la sûreté du malade St les succès
du médecin.
II est d'ailleurs quelques phthisies telles que celles
,
qui viennent à la fuite d'une maladie aiguë qui
,
cómm.encent directement à ce second degré.-

(*) Nosolog. de ciillen.


3$
i<$. Je n'ai non plus pas fait mention du troisième
.

degré de cette maladie, dans lequel les bouffissures,


la diarrhée, la chute des cheveux, la courbure des
ongles, la puanteur des crachats, leur suppression ,
8tc., Stc. n'annoncent que trop aux moins experts
la nature St la violence de la maladie ; la phthisie
étant alors infiniment au-dessus de tous les, efforts de
l'àrt, ne peut plus être le -sujet de cette dissertation";
íl est clair qu'à cette époque il ne faut plus au
,, ,
malade que des consolations qui soutiennent l'espé-
rance qui heureusement ne l'abandonne pas , St
l'emploi de quelques faibles moyens à opposer sui-
,
vant les circonstances , à la violence des symptômes
les plus urgens.

CHAPITRE III.

Des différentes espèces de phthisie vraie*

z6. JLJES différentes causes qui produisent la phthi-


sie pulmonaire ne font, à proprement parles qu'une
,
seule maladie je.véux dire un ulcère aux pdumonsj
,
mais comme elles rendent cet ulcère plus ou moins
-'-,-- \6 :..
rebelle suivant quelles sont externes
. - - .
ou internes ,
passagères ou permanentes, St suivant qu'elles sont
favorisées par les d iftíensicns de la poitrine du
'malade il est nécessaire de donnsr à cet ulcère une
,
dénomination analogue à la cause* qui Ta produit,
parce qu'en voyant d'un coup d'ceil St la cause St
Teffët, il est facile d'établir le traitement qui convient,
St de juger des résultats.
27.-Ces causes sont très-variées; on en peut voir
l'énumération chez les diflerens auteurs qui ont
écrit fur cette matière St surtout dans la phthisio"
,. ,
lògie- de Morton-, je ne'parlerai ici que des phthisies
vraies que j'ai observées, qrù sont les pluá ordinaires,
St les mieux connues. Telles sont :
[ La phthisie à la fuite de la pneumonie.
La phthisie à la fuite des adhérences de la plèvre
aux poumons St aux côtes , après les maladies de
ces parties.
La phthisie à la fuite des tubercules.
•La phthisie à la fuite de l'hémophthisic.
La phthisie à la fuite de l'écoulement d'une sérosité
salée dans les poumons.
La phthisie à la fuite de labsorption des matières
terreuses, volatiles.
La phthisie à la fuite de l'asthme.
CHAPI fft'E I V. '

Phthisie à-, la suite de la pneumonie\

28. J_j'Inflammation s'étant terminée par la suppu-


ration l'indication qui se présente consiste à évacuer
,
le pus pour prévenir la fièvre hétique ,§. 6 , à déter-
ger l'abcès St- le cicatriser, opérations que la nature
fait, tantôt feule, tantôt aidée par un art salutaire.
Pour parvenir à ces fins ,,nous devons d'abord con-
sidérer deux points essentiels ;. i°. L'âge du malade 8t
son tempérament c'est- à - dire, s'il est d'une fibre
,
molle ou rigide ; 20. si c'est le commencement de. la
suppuration ou si elle dure déja depuis un eertain
,
terhs.
29. Si la fièvre continue, St si le malade est bien
constitué, jeune, sanguin, St doué, d'un ton suffisant,
gardons-nous de l'augmenter ; lá fièvre , la toux 8t les
forces du malade suffiront pour remplir les indications
ei-deffus ; les bouillons plus ou moins nourrissants,
les boissons délayantes St légèrement chaudes, le
repos, le sommeil St les fumigations émollientes sont
seules indiquées St doivent être dirigées pruderri-
,
33
îïient suivant que la fièvre St les'forces se soutiennent,'
observant toujours de se tenir dans ce point de mi-
/ lieu si nécessaire à là guérison des maladies surtout
,
des maladies chroniques. Les toniques'St les échauf-
fans, loin de convenir troubleroient la suppuration >
,
St allumeroient une fièvre dangereuse.
30. Le pus qui formoit la vomique étant évacué,
8t l'abcçs ayant dégénéré en un simple ulcère , il
reste toujours lá même indication, de déterger St de
consolider d'empêcher par conséquent que le pus
,
qui s'y forme journellement ne fasse de nouveaux
clapiers en séjournant trop dans un tissu aussi lâche >
dans les maux externes, Texpérience nous a appris
de nous hâter de faire l'ouvertûre des abcès qui se
sont formés dans certaines parties très-molles, telles
par exemple, que les environs de l'ânus, Stc, St même
dans les parties spongieuses des os; comment con-
cevoir qu'on n'ait pas appliqué cette règle de pratique
dans les maladies des viscères, St surtout des poumons ?
31. Nous devons donc ne pas cesser d'entretenir
les forces naturelles pour évacuer ce pus, non à

tout instant , mais aux intervalles convenables ;


car tout comme il est inepte de panser trop souvent
les ulcères extérieurs qui fournissent du.bon pus,
autant est-il dangereux d'exciter de trop fréquentes
excréations, dans les, plaies des poumons.
Qr, quelles que soient les force» dé notre malaie,
19
il est naturel qu'il se trouve-.'affaibîi actuellement 8c
par la maladie, antécédente , St par diette,;; nous l.a
lui; donnerons,, donc des alimens- plus noùr-riffans;

nous lui permettrons;mêmê l'usage très-modéré d'un


bon vin vieux trempé ; nous la tUndrons dans un
air ni trop sec.,-ni trop humide; nous Tenga,gétons
-,
à un exercice modéré ;; Sç; s'il le faut., nousaçcqm-
pagnerons çe régime de:légers, toniques qùi.en for-
tifiant Testomac 8t. tputrj.e; tube intestinal., commu-
niqueront aux. poumons un. ton. suffisant.- pour se
,
débarrasser du corps étranger qui gêne leur action,,
nous rappelíant fans cesse eette maxime de pratique
de CccUus- Aurelianus : « Sed omnibus comviuniter
ì)-.'jcony.eriìt,fortitudinem per-.nuîrimentà pretstare-,facile
» enim correBio partium;:depidsa:pa(sione fit', cunt.,
». corpus, suent riaturali::fortitudine_ pojsejfum {*).
Nous tó'éviterôns pas ,,moinsr les sommeils trop
.

longs queles sommeils trope courts;; Stisi, à leur issue,


l'expectoration naturelle n'est pas suffisante-;: nous
pourrons employer, de tems à, autre .quelques ex-
pectorans efficaces 5t appropriéá,, tels que ceux qui-,
agissent, en excitant la riausée ,' npus conduisanttant ;
dans,. l'emploi de ces .remèdes:, .que dans..;celui;
du régime:St,deTexerciçe;, d'après la considération,
minutieuse des- divers degrés de ;forrce que le Slalade
__—^———: ' -"u,,'''i -
—r,i ^ -;Ì''.'-. 'i - i'"* •':' ' :i' -: _' .
,(*) ..MP.rb;;Chrpî«CiJbiíï^Ç^s /j ÌÍ;.-J:'..- : î,". ;:-;;,-,
,
4?
acquiert ckaque jour, St par cette méthode , la
plaie du poumon se cicatrisera- peu-à-peu St nous
,
éviterons l'ulcere chronique, c'est-à-dire-, la phthisie.
C'est ainsi que dans les plaies extérieures qui
dégénèrent en ulcère nous consultons le ton de
,
l'individu eh général St de la partie affectée en
,
particulier ; nous le modérons, s'il est trop grand
,
nòUs l'àugmentons, s'il est trop faible ; St par cette
Conduite feule nous obtenons la guérison de ces
,
ulcères que l'aveugle routine entretient éternelle-
ment.
32.'Mais le malade-qu'on nous confie n'ayant
pas été traité ainsi dès le commencement, le pus
n'ayant pas été convenablement évacué , ou de
nouvelles'inflammations s'étant succédées, ilèstEttàqué
de la fièvre hétique St de--'tous les symptômes de la
phthìsie-,'§. 22,'; jë suppose aussi sa constitution la
même que celle dont il-a été parlé, §.29, quelle
méthode suivrons nous-? f- -

-"La 'pâture fera consultée ici, comme ailleurs,


cfest-à-dire-'y nous observerons les forces du malade,
Stnoús tacherons de les rendre suffisantes àTëxpec-
tórâtions; du-pus; 'car-,; je ne me lasserai jamais de le-
répéter ; je: ne conçois pas d'autres moyens de faire
cesser la 'fièvre íhétiqUe St les symptômes qui rac-
compagnent , qu'en évacuant-le pus dont la présence
entretient l'ulcere 8t en forrhed'autresfmáiscommen
exciterons-nous rexpectoration si le malade n'a
,
pas la force d'expectorer í En vain emploie'rions-
nousles'rêmedes les plus puissants, nous ne ferions
que l'opprimër , saris- le soulager. '•

C'est donc encore à entretenir un ton convenable,


que doit consister toute notre médecine; St comme
les bons-'alimehs sont les meilleurs.toniques possibles,
pourvu qu'ils se: digèrent bien, ( eë - qui est plus
1

commun dans" eettë:; maladie que: dans toute autre )


St que les premières voies soient nettes, ( ce à "quoi
il faut toujours faire attention) c'est dans ièur ad-
ministration sagement ordonnée §. 31", que nóUs
,
mettrons toute notre confiance, avec d'autant plus
de raison qu'il est en notre pouvoir d'en modérer
òu d'en augmenter l'action', suivant l'état des rrialades,
évitant égalementla:faiblesse comme la trop grande
force qui pòùrroif produire dés inflammations 'nou-
velles moinSi faciles--cependant à-'naître qu'on le
, >•
pense ainsi que je le démontrerai plus -bas.
,
'•" 33. L'expérience de tous les siécles SiTahátemiè

comparée qul:démontre que les? dents St les intestins


"de Thorrìrne sont l'enfembléd'es dents-St dés intestins
des animaux carnivores-' 8t herbivores, indiquent
assez qu'il-a besoin'de se nourrir des alimens tirés
des deux règnes ; les alimens tirés iniquement: du
règne animal donneroient ici tròp de-ton ; lésvégétaux
seuls n'en donneroient pas assez ,°de plus nous savons
42
qu'ils font laxatifs St flameux, - qualités qu'il est
:

indispensable d'éviter dans la maladie dont nous


; ;
-traitons; nous combinerons donc ces deux:gen,res
d'alimens; nous leur unirons 'même ,si. le, malade y
,
est accoutumé, l'usage modéré du,yi.n trempé.;,nous
administrerons,, s'il le faut quelques : ;am.e,rs:;,, ;ôt.les-
»,

remèdes cités:,;;§., 31, St ,s'jl,fau.t,,i,nspirer ;au: malade


plus de confiance, nous permettrons aussi, .certaiiîes .
.infusions innocentes pourvu qu'il ne, s'y livre-pas
_
?,
trop.- ,-, ì ..-;'.., >,-.;'' y\y; -:;•',. ;-•-. -;i s;.:., ..".',

-1 Par là nous entretiendronsTe íyûèm-^^fíctéúpns


dans un équilibre parfait j;sks-;rO:r:gane5 de Ja-pèrfpi-
ration,. de la ;tranfpirationKSt des urines seront;dan-
.Tétat convenable pqur: charrier hors du corps'les
matières qui .lui sont devenues; hétérogènes, ; :no,us
parerons.à Tinconvénient,"des;trop grandes, sueurs;
,îes,poumpfls,,conservant leur,,ton "St,leur, irritabilité
fe, débarrasseront suçceu%,emea.t,i du pus qu'ils^ reri;-
ferment ; .la nutrition se .fera,, 8>:Tulçe.reí;s&fermera
insensiblement,' ou s'il 'ne se ferme-, pas aussi^vîteque
BoUs^le voudrions,,.jlaofigvrer: hétique:, -au-imoins,
-dispàrpîtra, paEjequeles-vai-ssôaux;' voisins,d^Tuleere
' ayant^r-epris^leurs fonctioriír ord,inaires, l'absorptiq'n
du pus n'aura-^ plus lieu i.'St il ne restera ..qu'une
fontanelle avec laquelle -les malades passent des
longues-années.-id'e yie ;>.:crachant journellement du

pus-»fans:autríî.inçonYénien|-í ^c donnant au monde


'43
-

des enfans très-sains, ainsi que je pourrai..le.prouver-

-
par plusieurs observations trop longues pour être
détaillées ici. '
. -

34. Que sont auprès de cette heureuse simplicité,


des moyens d'un genre opposé tels que les. bouillons
,
de tortue de grenouilles Stc. les courges les
:
, , ,
huileux, les émulsions, le lait de divers animaux,
\ le petit lait ,Slc. Stc. employés par la routine St
souvent sans discernement, avec lesquels Tho'mme
peut végéter, il est vrai mais fans'force St fans
,
-

f
vigueur, mais avec empâtement St la langueur des
organes secondaires, enfin avec un demi exercice dés
;
fonctions nécessaires ..à son existence active ? fans
doHte il est des cas:,-St nous en parlerons ,

l'hommé qui aime.la vie quelle qu'elle soit, :doit se
contenter d'une existence passive, St où quelques-uns
de ces moyens sont seuls indiqués ,• mais je ne crois
;

: pas-que ce soit ici. .";,o :.-. :;


...
35. Encore moins ces moyens conviehdroient-ils
'à un malade déja âgé St d'une constitution'inverse
à celle dont nous avons parlé précédemment, -St
que la maladie antécédente a encore contribué à
;,
affaiblir ; le découragement de lame la. pâleur. St
,,
la bouffissure du visage St des extrémités, la langueur
; du pouls, la gêne de la respiration, les sueurs, Stc.

1 annoncent évidemment
que le traitement doit com-
.
mçncer par les analeptiques dès le principe même
'. ' ,44
de la suppuration 8t qu'on doit y insister opiniâtre-
,
ment jusqu'à la fin. de la maladie.
Ici, le bon vin, le Kina, un air sec, les, fumiga-
tions sèches St. aromatiques les sommeils courts
, ,
la déclamation les frictions, les. alimens légèrement
,
stimulans 8t toutes les substances soit alime.nr
, ,
taires, soit médicamenteuses qui peuvent: par leur
arôme stimuler les nerfs de l'estomac, d'où par
,
Consensus, Tàction des poumons est elle-même augmen-
tée tout cala dis^je 8t autres analogues étant
, ,
sagementcombinés St gradués suivant les circonstances,
font parfaitement indiqués, St conduisent le malade
à' pouvoir ensuite se livrer aux exercices prolongés
de Téquitatìon qui peuvent achever la cure.
-
C'est dans ce cas,..que les vomitifs dont ont tant
parlé les médecins de Téçole de Gnide, §. 17,,St
le Docteur Reìd après eux,. qnt.souve'nt de véritable
succès ; dans quatre cas pareils, chez des phthisiques
à fibre molle j'ai employé la.teinture d'hypécacuana,
,
de trois en tioìs jours St je n'ai pas eu à m'en
repentir. •'':.
,
;

36Ì; Je n'ajouterai qu'une réflexion aux raisons


que j'ai déja apportées pour prouver l'avantage de
cette méthode , constatée d'ailleurs par l'observation
de la guérison de ces sortes de phthisiques dans les
-campagnes, où ils sont livrés à la nature feule, 8t
àc ceuxàrquifes; médecins l'ont prescrite c'est.que
,
•'•45
l'ulcere du poumon long-tems continué dans un
corps flasque 8í appauvri par les remèdes 8t la
ténuité du régime. ,.,ressemble sous beaucoup de
rapports à ces vieux ulcères qui affectent les classes
pauvres du peuple qui ne prennent que des mauvais
alimens ; les guérisseurs ordinaires, après avoir em-
ployé en vain leurs onguents, les accusent de scorbut,
d'état écrouelleux Stc; ils onfbeau mettre en usage
,
les remèdes usités pourle traitement de ces maux,
l'ulcere ne change pas ; le hasard offre-t-il un homme
habile, secondé par la bienfaisance , qui ordonne des
bons alimens St des toniques ; l'ulcere diíparoît.
37. Mais, objectera-t-on,la force du coeur étant
augmentée par un sang rendu plu» vivace St plus
copieux,, ne nous exposons-nous point à une nouvelle
inflammation St à l'hémorragie ?
Ce seroit nier des faits qui sont la base de tout
ce que nous savons fur l'économie animale, que de
nier que le sang de ceux qui se nouassent bien Sc
qui sont doués d'une certaine force, a une plus
grande vélocité que le sang des valétudinaires St
des chlorotiiques ; mais il n'en. résulte pas la
conséquence nécessaire de l'ihflàmmatioh ou de
,

l'iaémorragie ; il en résulte, tout au plus , une


disposition à, ces deux états de maladie, disposition
qui se change rarement ea réalité d'aprés la feule
cause produite par lá qualité ou la quantité des
aliments.
,/, ;.
4*
En effet les injections ahâtomïques nóùs Òftí
,
démontré qu'indépendamment de la multitude
d'anastomoses, les vaisseaux du poumon sont rangés
par un tissu très-lâche fur une toile cellulaire où,
ils forment une infinité d'angles dont les bases sont
susceptibles de se rétrécir ou de s'agrandir successive-
ment St sans aucune gêne dans chaque respiration
dont le nombre est toujours proportionné à chaque
pulsation du coeur, ce qui prévient admirablement
bien toute occasion ^'inflammation ou d'hémorragie
dans les cas si multipliés de la vie où Taction du
,
coeur est augmentée : si cet ordre n'existoit pas, que
deviendroit la santé qui est précisément mesurée par
le plus ou le moins de disposition à Pinflammation
,
en prenant l'état sain dans un sens absolu ?
38. II est néanmoins trois cas dans lesquels l'in-
flammation pourroit être favorisée : i.° Le resserre-
ment spasmodique des vaisseaux artériels ; 2.0 Les
corps durs, téls que les callosités St les tubercules
qui se trouveroient dans les poumons, St les adhé^
rences qui les environnent quelquefois : 3.0 Le trop
petit diamètre de la poitrine.
39. Dans le premier cas, Je plus ordinaire , &C
presque toujours produit par une cause externe,
telle que le froid, il est clair que la capacité des
vaisseaux étant diminuée St la vélocité du sang
,
lestant la même, ou étant encore -augmentée par la.
• 4 7 '
'
Continuation du - spasme'le long des artères j ^équili-
bre entre la respiration 8t le mouvement du coeur est
rompu d'où naitrTobstàcle à la course du sang
, ,
c'est-à-dire l'inflammation, 8t par suite l'hemorragie
ou l'épanchement. ; . . ....
Dans le second cas, la' diminution de la capacité •

des vaisseaux étant représentée-par des corps durs


qui pressent fur des,canaux .flexibles St qui les
oblitèrent, surtout si ces corps sont multipliés, il en
résultera de même que dans le premier cas.
Dans la troisième circonstance, le diamètre de la
poitrine n'étant pas, comme le développement des
angles, artériels qui doit correspondre à la vélocité
du sang St à sa quantité, les mêmes craintes seront
fondées.. " '"
. .
Mais dans notre supposition actuelle rien n'existe
,
de semblable, (ces cas étant renvoyés à d'autres
espèces de phthisie) nous n'avons qu'un ulcère dont
les bords étant égaux St pkts ne font aucune pression,
St ne s'opposent pas au développement des angles
artériels du reste du poumon sain, donc toutes choses
égales d'ailleurs, nous n'avons pas si fort à rédouter
l'inflammation.
Craindrions-nous l'hémorragie par l'éxtrêmité des
vaisseaux qui versent la sérosité dans l'ulcere?Mais à
moins d'un état scorbutique, ou d'unepléthore géné-
rale ou partielle, voyons-nous que dáris la plus grande
48
violence des fièvres, les ulcères.qui font furie corps'
du fébricitant, donnent du sang par leurs bords? bien
loin de-là; au contraire ils ne donnent plus de pus
,,
jusqu'à ce que le relâchement ait succédé au spasme !

CHAPITRE V.

Phthisie à la suite des adhérences.

40. XjLPrès les maladies aiguës de la poitrine , il


survient souvent des adhérences de la plèvre aux pou-
mons ou aux côtes dans une des faces du thorax.
Ces adhérences ont principalement lieu quand lesdites
maladies n'ont pas été traitées par le régime tempe-,
rant convenable, ou que la coction a été retardée
par Tusage intempéré des purgatif.
L'ouverture des cadavres nous a appris que c'est
principalement à ces adhérences que sont dûs les dif-
ficultés de respirer St les point douloureux accompag-
nés quelquefois de crépitation qu'éprouvent quelques
,
personnes qui ont eu des maladies aiguës de la poi-
trine même depuis longues" années. II est vraisembla-
,
ble aussi que telle ^est la maladie de certains individus
qui
gui ne se rappellent pas, il est vrai, d'avoir eu ces ma-
ladies parce qu'ils n'ont pas tenu le lit, mais qui,
,
par profession , ont dû être exposés dans le courant
de leur vie aux vicissitudes répétées de chaud St de
froid, soit en voyage, soit dans Texercice des arts, où
le feu est le principal agent, Stc, 8t qui se plaignent
de points douloureux dans la poitrine 8t de difficulté
de respirer : il est vraisemblable dis-je
, que cesi
maux sont dûs à des adhérences produites par des
fréquentes inflammations passagères auxquelles les
hommes robustes ne font guère attention.
41. La cause dont j'ai parlé est celle qui produit
le plus fréquemment des adhérences ; mais j'ai vu
plusieurs cas, où elles avoient été la fuite des coups
de bâtons ou de verges, Stc., reçus fur le dos, ainsi
que Baldingex en cite des exemples parmi les soldats
Allemands ; je les ai yu naître aussi, pour avoir
couché plusieurs nuits fur la terre nue 8t humide,
fans enveloppes suffisantes.
42. En mettant obstacle à la libre expansion des
poumons, St en excitant par là des tiraillemens ,
les adhérences gênent la respiration 8t la circulation
dans les cas si multipliés 8t suffisamment connus, où
ces fonctions se font plus précipitamment que. de
coutume , d'où peuvent survenir, à'tout âge,, des
engorgemens, l'inflammation, l'hémorragie,, 8t paç
fuite, la phthisie ulcéreuse ou la tuberculeuse.
*'
'b. ' '
.
'. x
Ko
..--"-.-.:
43.. Quoique les tubercules puissent également
riaitre chez les individus à poitrine large comme
v

,
chez ceux à poitrine étroite 8t que la phthisie
,
ulcéreuse puisse également survenir dans l'une ou
l'autre supposition ; en jénéral cependant, les adhé-
rences produisent la phthisie ulcéreuse dans le cas
de poitrine large St de constitution robuste , St la
phthisie tuberculeuse dans le cas contraire consi-
, ,
dération qu'il est très-important de faire dans le
(

traitement de cette maladie.


44. La phthisie ulcéreuse , à la fuite de cette cause»,
est plus difficile à guérir que celle qui nait directe-
ment, à.la fuite de la pneumonie, à cause de la
difficulté qu'on éprouve à détruire les adhérences
qui l'ont produite, St qui tendent fans cesse à la
reproduire.
45-. De là nous sommes forcés de renoncer ici
a la cure radicale , St de borner le traitement de
;

ceux qui sont .soupçonnés avoir des adhérences, à


la simple méthode prophilactique c'est-à-dire à
, ,
empêcher la naissance de la phthisie, en éloignant les
causes connues capables de déterminer une expansion
des poumons, plus considérable qu'il n'est nécessaire
à l'entretien ordinaire de la vie ; ainsi le repos St le
régime tempérant sont les plus sûrs moyens que nous
ayoris à employer dans le premier terns.
II n'est cependant pas aisé malgré toutes les
,
3-r
précautions, d'échapper pour toujous à î'immensité
de causes- morbifiques qui nous environnent à tout
* instant ;' St tôt ou tard ces adhérences produisent le
crachement de sang, la fièvre, enfin la phthisie. II
est clair qu'alors il faut encore plus insister fur le
,
régime tempérant 8t antiphlogistique eu égard
,
toujours à l'âge, à la violence des symptômes, St
aux constitutions individuelles. §. 28.
46. Quand la fièvre St l'irritation sont calmées ,
que la toux n'est plus sèche , que les crachats ne
donnent plus de sang, St qu'au contraire Texpecto-
ration est libre St purulente nous avons alors la
,
même maladie à traiter St les mêmes indications
à remplir que celles dont nous avons parlé §. 30,
.
,
31 8t suiv. ; nous devrons donc changer de marche
St nous tourner vers le régime modérément fortifiant ;
;
feulement nous serons circonspects dans l'usage des
i*xpectorans énergiques dont l'admnnstration peut
,
être suivie de quelque danger quand les poumons se
trouvent gênes dans leur action.
: 47. J'ai dit que dans le premier tems de la maladie,"
il est prudent de se tenir à la méthode prophilacti-
ue ; je pense cependant que ce que l'art ne peut
ire sans témérité, la nature le fait quelquefois en
excitant la suppuration du gluten qui forme les
dhérences; la suppuration St la fièvre qui lapréçede
euvent fort bien les détruire , si elles sont bien
D 2
Conduites, comme elles peuvent produire une phthisie
fatale si elles sont mal dirigées, ou que les forces
du malade succombent sous les efforts, en général,
salutaires de la nature. Ce qu'on lit fur les maladies
du poumon dans le second Livre Be Morbis (*),
attribué à Hippocrate, n'annonce-t-il point que les
anciens avoient observé cette crise ? je crois même
avoir observé un cas pareil, il y deux ans.
Un jeune volontaire avoit éprouvé pendant long-
tems des points douloureux dans la poitrine ; il vint
à l'hôpital de Marseille avec tous les symptômes
d'une vraie phthisie ; je le traitai par le régime
tempérant, dont il se trouva bien ; il obtint ensuite
une convalescence chez lui, St il partit, crachant du
pus, en abondance. Six mois après , je le vis à
Embrun fa patrie .fort,, vigoureux, St ne se
, ,
plaignant, plus de rien disposé même à aller rejoin-
,
dre son corps ; il me dit que, depuis fa sortie de
de l'hôpital, il n'avoit plus suivi aucun régime,
qu'il avoit vécu comme ses, parens, St que depui
cette époque , il s'étoit bien porté.
48. Quand l'on a des indices, §. 43 que ce son
,
des tubercules qui ont été produits, l'indication e
.

(*) Sea. III, Cap. XVIII, XIX, XX, XXI, XXII


Éd. Halleri. "
la même que celle dont on va traiter au chapitre
suivant-.
-,

49. II faudroit bien se garder de confondre les


symptômes qui indiquent les vraies adhérences, avec
des resserremens spasmodiques de poitrine St. des
,
points douloureux à cette région, que ressentent assez
souvent les mélancoliques St les individus attaqués
de disoepsie. J'en ai souvent vu St guéri avec les
remèdes adaptés à ces maladies dont je dirai un
mot ,.en parlant des fausses phthisies. II suffit au
-,
reste, souvent, pour distinguer la maladie de faire
,
attention à Tétai débile .St vaporeux de ces derniers,
tandis que les vraies adhérences sont le plus souvent
propres aux personnes robustes St d'une constitution
athlétique. ' '
. -

CHAPITRE VI.

PHTHISIE à la suite des Tubercules.

«f E passe à l'espèce de phthisie la plus commuai


$0.
St la plus dangereuse, St qui cependant est celle de
toutes les maladies de ce genre,qui laisse] plus long-
tems ì'espérance dáns le coeur des malades.
Ôn peut distinguer quatre tems bien caractérisés
dans la phthisie tuberculeuse : le premier est celui
où les tubercules ne sont pas encore formés,- mais
où Tobservation des siécles a- démontré qu'il y a une
disposition évidente à en favoriser la formation.
Le second est celui, où les tubercules sont déja
formés. -

Le, troisième tems est celui, où les tubercules ont


déja produit l'ulcere pulmonaire ; St ce tems forme
proprement la phthisie , dans le sens, où l'on est
d'usage de la définir. •
Enfin le quatrième tems est commun à cette
espèce de phthisie St à toutes les ^autres étant
, ,
composé de tous les symptômes aggravans qui
annoncent la mort prochaine St inévitable des
phthisiques.
51. Le premier tems étant proprement la dispo-
sition aux tubercules St celui qui donne le plus
,
d'espoir au médecin, puisqu'il est succeptible de la
cure .radicale , on sent qu'il méritoit d'être traité
avècTa plus grande étendue; j'en ai donc fait le
onzième chapitre de cette section dans leqnel on
,
pourra voir 'tous les caractères qui le concernent.
52. Nous jugeons que le second tems a déja lieu
quand l'individu disposé d'ailleurs à cette maladie,
§. 98 se plaint.de gêne dans la respiration, d'une
,
pesanteur douloureuse .dans la poitrine, -d'Une-toux
sèche St.. incommode--qui- le fatigue surtout après
avoir pris ses alimens, d'une chaleur sèche entre-
,
coupée de frissons St suivie, d'une; sueur partielle
,
qui ne s'étend que jusqu'au bas de -la poitrine qu'il
,
crache une matière séreuse St écumeuse mêlée
,
de sang., avec un pouls tendu 8t fréquent.
53. La formation des tubercules dans les poumons,
est encore un problême. à résoudre : onr l'attribue
communément à Tépaissiffement de la 'lymphe ; mais,
il est difficile d'expliquer comment la lymphe opère
cet effet dans les poumons, tandis qu'on n'apperçoit
aucun engorgement dans le système lymphathique ;
d'ailleurs, la matière le tissu ; la couleur 8t la forme
,
des tubercules tels que nous leÈ a décrits le
,
docteur Stroch St que nous les avons observé
,
nous-mêmes tant de fois fur les cadavres, font
différens de l'aspect que. présentent les glandes,
engorgées.
.
Cependant on peut conjecturer, avec quelque fon-
dement, que les causes suivantes produisent les tuber-
cules: i.° les adhérences, ensuite des effets qui leur
sont, prospres ,§. 4z St 43. 2. 0 l'Affection catarràle.
3.®Ladiathêseinflammatoire souvent répétée, duran^
laquelle, il se fait une exsudation de matière- gluti-
neuse dans.le tissu cellulaire St dans, les yessicules;.
'.'**:'..
fcrOnchiales, laquelle se durcit, St acquiert la formé
.

St la consistance cartilagineuse. 4. 6 La rétention ou


ía répercussion du fluide séreux St coagulable. de la
pèrfpiration pulmonaire, qui étant versé par. les
vaisseaux exhalâns dans-chaqúe vessicule bronchiale,
St y.-"étanf" retenu ,: s'y amasse, s'y épaissit, -obstrue
pour ainsi dire, ladite vessicule, 8t en fait un tuber-
cule. 5. 0 TAbsorption des matières terreuses volatiles,
dont nous parlerons dans un chapitre particulier.
6° Les paròxismes d'asthme -réitérés ; nousen parler
rons aussi dans un chapitre à pârt.
,
$4; Point de douté que Tune ou Pautre de ces
quatre premières causes de tubercules ne puisse avoir
lieu dans tous les âges de-la vie, St dans tous les
degrés possibles de dimension du thorax ; mais il est
certain aussi que leurs effets sont plus fréquents St
plus sensibles, i.° Dans le jeune âge où la pèrfpi-
,
ration pulmonaire est plus abondante St où l'on
est plus dispose à la diathese inflammatoire. 20. Dans^
îé cas de petite' dimension du thorax.
' Etânt déaiontré que la masse des ' poumons est
ordinairement, chéz tous les individus, en proportion
exacte avec les dimensions du corps le 'v<iîùme du
,
sang St rirritábilité du coeur St des artères; la quantité
de pèrfpiration qui doit se faire à chaque respiration,
paroissant de même "être mesurée par '-la valeur de
toutes ces choses-; il résulte que dans le cas de trop
petite dimension de la poitrine Texpansion pul-
,
monaire ne pouvant se faire en entier,. l'évaporation
de la matière perspirable ne doit pas avoir complet-
terrient lieu , l'expèctoration du catarre.ne doit pas.
être complette la pléthore locale doit presque
,
toujours -exister d'où la facilité de l'inflammation,
,
§: 38 St 39 la fréquence 'des engorgemêns lâ
, ,
formation des tubercules 8t la difficulté qu'il y a
.,
à guérir cette espèce de phthisie dans la circonstance
énoncée.
jjvla cure radicale peut-elle avoir lieu ici, ou
ne devons-nous recourir qu'au traitement palliatif?
il est aisé de résoudre ces questions au moyen, des
réflexions suivantes ;: comme nous ne conno.issons
encore aucun moyen capable de fondre les tubercules,
St qu'il n'est pas même raisonnable d'y songer, il ne.
nous reste d'aurre ressource d'un succès probable
que celle de les détacher, St de les faire expectorer:
nous pouvons espérer d'y réussir. i.° Par des secousses
procurées au moyen d'u vomissement quand les
,
tubercules nè font pas encore.aussi .multipliés que
de former entr'eux une chaîne tenace. 2.0 Au moyen
de la suppuration qui se forme autour d'eux après
Tinstammation.
56. Chez les personnes fortes, robustes 8t bien
constituées, il est possible qu'on put tenter fans danger
le vomissement, ou que si la suppuration était déj*
établie, on put Tentretenir au moyen du régime tonique
( ayant toute fois égard 'aux divers accidens .inflam-
matoires trop graves), si l'on étoit assurés dès les ;
,

commencemens, de l'existence des tubercules ; il


paroît même que c'est dans ce sens, qu'Hippocrate f
ou celui qui a écrit le Livre De Morbis , a conseillé la
méthode .suivante téméraire à la vérité : << Quod
, ,
» si nïorbo lìb.eratum, dumad locum acclivem pergit,
» ~aut alias feflinat, difsicultas.fpirandi invadat, medi-
» camew.um dato , a quo alvus inferior minime mo--
» veatur : & fi una'cum vomitu pus fequatur ,. si
» fane pus fuerit album, & in. eo fibrot fubcruentce,
» fuerint, effugif.fi vero lividum, cumvirore pallidumr
Quant
» & graveolens, moritur .... .>
(*) à m®i
,
je n'ai jamais osé entreptendre, St je n'entreprendrai
jamais une cure pareille quoique j'aye lu St oui
,
dire que des malades avoient rejeté; des tubercules,
St s'étoient rétablis par l'un St l'autre de cës moyens.
57. ITparoît quela quatrième cause des tubercules,
§.53, est assez. fréquente à cause, des vicissitudes de
chaud St de froid que nous éprouvons si souvent ;
ses effets- ne. sont -cependant que rarement funestes
<juand nous nous trouvons bien constitués, à moins,
qu'un tr,op long repos dans le lieu froid où nous

(*)iL. II..Ç, XXII. Pulraonis Tuberculiun,


'
&
avons passé , ne produise Tendurcissement de lá
>

matière répercutée. II arrive souvent alors qu'à Ta


fuite d'un rhume, nous crachons avec des matières
cuites, St en apparence purulentes, des grumaux
,
blancs plus visqueux que le reste St quelque fois
, ,
très-durs ; ne seroient-ils point la matière dès tuber-
cules détachée à la fuite du relâchement que
,
Texpectoration produit dans. le parenchime pulmo-
naire ? il est à présumer que c'est un semblable
tubercule que rejetta l'homme dont parle Alexandre
de Tralles (*) St qu'il traitoit uniquement par le régime
tempérant St plutôt réfrigérant , inculpant Galien
d'avoir traité de semblables mdades par une méthode
opposée ; n'est-ce point aussi là, la cause des
tubercules, que Freind dit avoir vu plusieurs fois
rejeter dans son- pays fans aucun indice de
,
phthisie (**J?Dans le fait, le climat nébuleux de
l'Angleterre doit souvent donner lieu à de semblables
,
congestions.
58. Mais tout nous porte à croire que nr l'une
ni l'autre des méthodes curatives citées §. 55, ne
,
pourroient convenir dans les cas de sujets à poitrine
étroite, St d'un faible tempéramment ; outre qu'on.
n'est pas assuré qu'il n'y ait une férie de tubercules
(*)L.-V. Cap. III.
(**) Joh. Freind. de Alex. Relat. P. XXVI.
6o
fortement adhérens l'un à l'autre cette structure,
,
comme on Ta vu, §. 54, en favorise à tour instant
une nouvelle formation ; il seroit même à craindre
que le vomissement ne les augmentât en augmentant
la congestion,,.. St quant à la suppurajion, comme les
bords de l'ulcere sont pressés par la substance des
tubercules trop multipliés, on n'en verroit jamais la
cicatrice §. 11 bien plus l'on auro'it bientôt
, , ,
autant d'ulcères qu'il y auroit des tubercules, si on
vouloit employer le régime tonique pour décider
l'inflammation la suppuration St par suite la
, , ,
chute des tubercules, ce qui rendroit la maladie de
plus en plus grave St en hâteroit le dernier degré.
,
Ce que je dis ici est prouvé par une expérience
malheureusement bien triste ; car rien n'annonce
plus l'approche du ternie fatal des malades atta-
qués de la phthisie tuberculeuse que quand ils
,
commencent à rendre des tubercules mêlés avec
leurs crachats; je vais citer un faitqúi, dans le moment,
où il s'est passé-, m'a été bien pénible. Un médecin
attaqué de la phthisie tuberculeuse entra brusquement
chez moi tandis que j'étois occupé à lire les
,
oeuvres pratiques de Quarin. II se saisit malgré moi
du livr.e St il tomba précisément au chapitre deTa
,
phthisie où l'auteurdk: «Nullum ûnquam vidi, qui
,
» fi calculos tussiendo ejecifsist, mortsm eff'ugerit, &si
» Morganìus
'' êi
.
cotitrarium animadverterìt (*). » Ce
médecin d'ailleurs philosophe, me dit alors tran-
,
quillement « que Quarin avoit raison, que depuis
» quelques jours il avoit craché plusieurs tubercules,
» 8t qu'il se trouvoit beaacoupplus mal. » Au bout
d'un mois il mourut.
De sorte que l'on peut conclure avec quelque
,
fondement,'que si des malades ont guéri pour avoir
,
rejeté des tubercules ils n'étoient pas affectés de
,
la vraie phthisie, tuberculeuse -St que tout ce
,
que les auteurs que j'ai cités , ont dit de ces cures,
St ^tout ce qu'en a dit Morgagni ( ** ), doit se
rapporter ou au simple catarre ou à la phthisie
dont je parlerai au chapitre IX, 8t que loin de
pouvoir entreprendre la cure radicale nous sommes
,
forcés ici de nous tenir à la cure palliative, c'est-à-
dire préservative de l'inflammation St de la suppu-
,
ration des parties environnants le tubercule ; cure
néanmoins dans laquelle le choix de la méthode
,
distingue réellement' le vrai médecin de Tempyrique.
59. Je présume que c'est , dans cette espèce de
phthisie, qu'un régime austère 8t continué, avec opiniâ-
treté a ménagé une longue vie à des hommes dont
,

(*) J. Quarin. Animadvers. Pract. de Phthilï.-..


!

(**) DeXSed
& Causis. Morb. L,H. Epist. XV. N.°zz.

l'histoire nous a, conservé le aom íî l'on peuï
,
appeller vie cet état où l'on craint toujours, où
tout devient excès, St. où l'excès le plus involontaire
St le plus innocent entraîne rinflammation St l'ulcere, "

enfin une mort inévitable.


Cependant ces exemples non. de guérison máis
,
àe retard d'une issue funeste, ne sauroient faire une
règle générale ; tel homme peut soutenir long-tems
son existence avec un oeuf par jour ou quelques
onces de fécule, St tel autre ne le pourroit avec
le quadruple de ces alimens : c'est que pour que
,
la vie subsiste, il est nécessaire d'entretenir un-certain
équilibre entre les forces vitales qui la composent,
8t les diverses excrétions; si quelque viscère essentiel
tombe dans l'inertie il entraîne bientôt tous les
,
autres dans fa chute ; l'homme doué de beaucoup
d'irritabilité, consume beaucoup aussi St a plus de
besoins ; les organes de l'être faible 8t languissant
tomberoient entièrement dans un état passif, s'ils
n'étoient réveillés., à propos , par des arômes
agréables dont cependant une rigoureuse doctrine,
fur les causes de l'inflammation, nous défend ordi-
nairement l'application ! quel parti prendre ? si le
régime est tonique , nous courons les risques de
l'inflammation ; St s'il est uniquement tempérant
,
nous augmentons les engorgemens, nous diminuons
«3
îes forces de la vie
'
ajoutons tubercule à
tubercule!
,
'-,-
ot nous

Concluons donc que les extrêmes sont également


nuisibles, qu'il n'est aucune règle générale de Conduite
dans le traitement de ce degré de phthisie, St que
nous, devons ici', comme ailleurs , consulter la
constitution individuelle des malades ,pour, au moins,
ne pas augmenter leurs ennuis St leurs dégoûts , si
nous ne les guérissons pas.)
éo. En conséquence nous "observerons si. notre
,
m aladè est faible St languissant , s'il a la fibre molle
St empâtée, ou s'il est d'une constitution sanguine ,
vigoureuse St .irritable, sans parler des états inter-
médiaires entre ces deux extrêmes qu'il est plus
,
facile de voir que d'énumerer.
61. Dans le premier cas St dans tous les cas
approchants, nous ne chercherons pas à augmenter
l'empâtement 8t l'atonie .des intestins par le séjour
dans une atmosphère humide, 8t par le choix d'une
méthode uniquement fade St relâchante telle que
,
;
le régime de lait, les bouillons de tortue, d'escargots,
Stc. ; craignant d'autre part la facilité de l'inflâmma-
îion nous serons en garde contre les effets d'un
,
régime contraire St nous tiendrons un juste milieu ;
,
ainsi nous conseillerons à notre malade d'habiter
dans Un air plutôt sec qu'humide à mi-colline,
>

dans un site à l'abri des vents violens St. non ex-


,
posé à des changemens fr.équens de, température |
nous lui permettrons l'ulàge circonspect de viandes
moyennes fie des bouillons qui en sont composés ;
il lui sera même permis de boire du vin à ses
repas, mais en petite quantité St bien détrempé, surtout
s'il est accoutumé à.son usage ; l'estomac St les
intestins dégagés prudemment des crudités qu'ils
contiennent souyent dans cette constitution, pourront
être excités, de tems à autre, par des infusions agréa-
bles St d'un arôme innocent ; cette excitation fera
'soutenue chaque jour par un exercice modéré plutôt
à pied qu'à cheval, par des jeux.intéressans St par
,
ces sons de la musique instrumentale, qui donnent à
l'ame un certain effort ; les sommeils ne seront ni
trop longs, ni trop courts, St on évitera avec soin
le froid St l'humide. -
,
62. Dans le second cas ; au contraire , nous re-
courrons plutôt au régime tempérant qu'au régime
tonique, évitant toute fois les extrêmes, l'air vif des
montagnes St des collines ne convient pas à ces
malades non plus les sites exposés aux vents ; ils
,
se trouvent mieux de Tatmosphère des villes 8t des
pays de plaine , à Tabri des vents du nord St de
la bise dans les lieux enfin qui fans être trop
, ,
humides St marécageux, ont cependant une atmos-
phère légèrement humide ; car dans cette constitution,
©ù l'on est si fort sujet à l'hémorrhagie pulmonaire,
l'on
&§...... ;,;
l'on a besoin d'une pesanteur atmosphérique suffisante,
pour faire une compression capable de prévenir les
hémorrhagies qui arrivent fréquemment, aux poi- i

trinaires, fur les montagnes ; indépendamment des


qualités chymiques de l'air, d'après lesquelles il
paroît que les proportions moindres d'oxigêne con-
viennent le plus, dans lès cas d'irritabilité en excès.
Nous devrons aussi user, avec la plus grande
modération , -des substances animales ; les viandes
blanches St le veau pourront seules être employées :
si lc régime uniquement végétal pouvoit être soutenu
sans danger, §.33 ,11 faudroit lui donner la pré-
férence ; on pourroit même se tenir à la méthode
rigoureuse qui défend remploi de toute substance
aromatique St échauffante quelque légère qu'elle
,
soit. Le vin dans la plupart des cas, devra être
entièrement interdit, observant néanmoins qu'il est
des constitutions chez lesquelles l'usage exclusif de
Teau est plus échauffant que si on y ajoutoit un peu
de vin surtout, de ces vins acidules.
,
Les exercices violens, les travaux qui fatiguent
îes bras les longues marches, la promenade dans
,
des lieux montùeux > les voyages en voiture dans des
chemins pierreux, Texercice du cheval au trot ou
au grand galop , le chant , la déclamation , les
instrumens à air ne Conviennent pas ; la privation
totale de Texercice seroit également funeste, par les
R
- ùá
congestions St la pléthore qu'elle occasionneroit ; ost
choisira donc des exercices modérés qui entretiennent
une transpiration égale, sans sueur 8t sans fatiguer
la poitrine. Les promenades, à pied dans des chemins
,
plats, l'équitation au pas à faire une lieue par
,
jour, la navigation, les voyages fur des routes unies
dans des voitures à ressort, ces exercices St autres,
accompagnés de la tranquilité d'ame de la douce, phi-
,
losophie St de quelques occupations, agréables, suffiront
pour prévenir les maux qui naissent de l'inaction ,
fans exposer les malades à Tinflamínation des parties
voisines des tubercules.
63. Le lait a été regardé, de tout tems, comme
.la nourriture la plus convenable aux phthisiques,: je
l'ai trouvé dans beaucoup de cas un très-bon tem-
pérant, St dans beaucoup d'autres aussi, je lui ai vu
produire un effet contraire : dans les tempérammens
bilieux St très-irritables il est presque toujours
,
=

irritant ; dans la dyspepsie il augmente la lan-:


,
gueur St l'affaissement, St par conséquent,, il ne
convient pas. En général comme le lait n'est pas'
x
un spécifique, St qu'il ne convient que sous le titre
d'aliment léger, il est déraisonnable d'insister sur son
usage comme sur le seul refuge qu'on ait, non-
seulement qyand il ne se digère pas bien qu'il excite
,
des vents ou la diarroee mais encore quand il ne
, ,
plait pas au malade , St que Ton voit que pendant.,
son usage il tombe dans la langueur état qu'il
, ,
faut autant éviter qu'on évite tout ce qui peut
,
produire rinflammation.
11 n'est d'ailleurs pas nouveau que-je ne fasse pas

autant cas du lait, quel qu'il soit, que les guérisseurs


routiniers ont coutume d'en faire; les auteurs les.
plus judicieux quiTont proposé, dans la phthisie ont
,
beaucoup moins de confiance en lui, quand il s'agit
de celle qui est jointe aux tubercules; Richard
Morton lui-même qui a si bien décrit cette maladie
dont il étoit attaqué, a été forcé de le désapprouver
dans ce cas (*) ; je nç partagerai cependant pas le
sentiment de ceux qui pensent que le lait augmente
òu produit des tubercules parce que les lumières
,
de la bonne physiologie ne nous permettent pas •

d'attribuer les concrétions qui naissent dans les


poumons ou dans d'autres viscères, à tels ou tels
alimens ; mais je crois que lorsqu'il nuit, c'est' par
les raisons que j'ai apportées plus haut.
64. Ceseroit dans ce cas de phthisie tuberculeuse,
§. 62 que paroîtroit pouvoir convenir la méthode
,
dont il est question, §. 13 je veux dire de fréquentes
,
petites saignées, pour prévenir l'inflammation. Je l'ai
vu pratiquer dans plusieurs hôpitaux célèbres, St je

(*) Phthhìolog. L. 3 Cap fi. Voyez aiifíi Bennes, exercit,


,
«Uanoet. C. XXVI,

Tai employée moi-même, dans les premiers temsds?
ma pratique ; mais les suites en ont toujours été
funestes : la saignée demande la saignée St elle ne
,
détruit instantanément la pléthore que pour la
,
reproduire; en attendant, elle énerve le tempéram-
ment, St elle dispose, à chaque répétition qu'on
en fait, aux congestions froides qui sont un nouveau
mal ajouté au premier.
Gardons-nous cependant.de tomber dans un excès
contraire; la saignée est un remède indispensable
toutes les fois qu'il y a une pléthore notable qu'on
n'a pas prévenue, St que l'inflammation survenue est
un peu considérable : elle est alors le plus sûr
calmant. Ailleurs, elle est nuisible.
65. C'est encore ici, que fur la recomandation de
plusieurs graves auteurs (*) J'ai plus d'une fois em-,
ployé les cautères St les différens exutoires dans
,
Tintention soit d'opérer une révulsion soit, de
, ,
diminuer le ton trop fort du malade par l'évacua-
,
tion lente §t successive qu'ils produisent ; mais jè n'en
ai pas vu un avantage marqué; en échange, ils
fatiguent beaucoup le malade; de forte que je crois
que, hors les cas où l'on veut rappeller quelque

r (*) yid. yansvíett. comnj. jn Boerhnay. Apjbpr. §. Ii2<í«


n. 1.
humeur répercutée du centre à la périphérie, cei
,
moyens peuvent être omis fans scrupule.
66. A ces règles d'hygiénne que je regarde comme
Tunique ressource du vrai médecin, St dans lesquelles
le malade doit chercher la mesure de la durée de
sa vie je n'ajouterai que quelques préceptes de
,
Thérapeutique: nous veillerons fans cesse à la pureté
des premières voies ; car les mauvaises digestions
provoquent autant , que les erreurs dans le régime,
le troisième degré de phthisie : si la toux est souvent
sèche /opiniâtre, 8t qu'elle empêche le-sommeil, si
nécessaire dans cette maladie, on emploiera, de tems
à autre , les narcotiques, avec la prudence conve-
nable. D'autres remèdes sont à pure perte, cepen-
dant poiar calmer Timagination inquiette des malades,
il convient presque toujours d'en employer par fois,
de très-innocens.
X. 6jí Pussions-nous, à jamais prévenir, avec ces précau-
tions, le troisième degré de la maladie , §. 50.' mais
qui peut empêcher les événemens fans nombre St
fi imprévus de la vie ?
Le troisième tems s'annonce par Texacerbatiqn des
symptômes énoncés §. 52, St par Tapparition de
,
tous les symptômes plus ou moins prononcés, dont
on a parlé au chapitre II. Le médecin qui n'est
appelle qu'alors, çonnoît qu'il a à traiter la phthisie
uberculeuse. i.° D'après la commémoration des
antécédens, St Taspect du malade. z.° D'après les
signes inflammatoires qui s'annoncent de tems en
tems, St qui sont suivis du relâchement St de Tex-
pectoration purulente, qu'ils remplacent successive-
ment. 3°. Indépendamment de la fièvre hétique , il
y a, alors, une fièvre inflammatoire très-distincte qui
a rarement lieu dans les autres espèces de phthisie-
68. Je ne puis m'empêcher avant d'aller plus
avant, de relever, ici, une erreur que je vois commettre
* chaque jour. On entend communément
par phthisie
tuberculeuse, l'inflammation St la suppuration suc-
cessive de la substance même du tubercule ; mais,
ceux qui ont vu les tubercules fur les cadavres,
' savent qu'ils sont des corps inorganiques qui, de ,
leur nature, ne peuvent s'enflammer St que Tin-
,
flammation St la suppuration n'ont lieu que; dans,
la partie vivante qui les entoure de toute part, 8t
,
qu'ils irritent, d'où n'ait Tapparence de période-dans
le courant de ce troisième degré St la malignité
,
attribuée à ces ulcères.
69. Pour traiter méthodiquement 8t avec fruit ce
troisième degré de la phthisie tuberculeuse il faut.
,
' également i.° distinguer deux tems savoir: celui
, ,
de l'inflammation, St celui de la suppuration; 2.0 avoir
égard aux constitutions individuelles.
70. Dans le premier tems, quel que-soit le tempe-
ramment, nous ordonnerons le repos Sç la diette '
1%\
la plus' complette ;-le régime tempérant doit être
employé exclusivement. Quelques prises de petit
,
lait clarifié, ou autre chose analogue seront le
,
seul aliment; St quand à la saignée. 8t aux autres
moyens antiphlogisiiques, nous nous conduirons sui-
vant les degrés d'inflammation, c'est-à-dire , nous
les employerons, si elle est violente St nous nous
,
contenterons du régime diététique, si elle est mo-
dérée.
71. Dans Te second tems, c'est-à-dire , Tinflam-
marion étant terminée par la suppuration, on quittera
ce régime pour se remettre peu-à-peu à celui qu'on
a dit convenir dans le second degré, §. 61 , 8t 62 ,
suivant les cas ; car il faut toujours viser à Tévacua-
tion du' pus qui aggrave la maladie en se joignant
,
aux tubercules, St pour y parvenir, il faut entre-
tenir les forces.
Dans le premier cas, §. 61, il faudra joindre au
régime quelques juleps expectorans un peu énergi-
ques , de peur que si le malade tomboit tout-à-fait
dans Tatonie St le relâchement le pus retenu ne
,
fit des nouveaux ravages, St ne produisit la diarrcee.
Dans le second cas, au contraire, il convient
d'éviter les expectorans énergiques comme trop
,
irritans, il vaut mieux y suppléer par les infusions
pectorales usitées ; les bonnes nuits meurissant Tex-
pectoration St la rendant plUs abondante, on aura
y*
..., ..,/:.,, . rappelìant
fdíri dé lès procurer au rnâlade, Te .,
•. toujours»
héâhmólnS, que Tufáge' copieux des boissons chaudes
St áës sédatifs énervé Testomac , St que de la faiblesse
de' cé viscère résulté cellô dé tout le'corps, faiblesse
qui s'oppose plus que tout le rêste à Tamélioration
de la santé.
.
C'est surtout dans le premier cas qu'il faut être
circonspect dans Tusage des narcotiques; Tatonie dés
solides indique évidemment qu'ils ont plutôt besoin
d'excitation ; à plus forte raison quand il y a beaucoup
de faiblesse, St qUë la poitrine se remplit, devons-
hous'mettre eri pratique ce sage conseil d'Alexandre
'de Trailes : « sin aiitem vires quoque imbecilloe fuerint,
»' iúnc maxime vitabis ne quid torpori fomnoque'
» i'ndùcendo acóommodum exhibeas. Nam in Us qui

.
'
» infirmés vires hábènt, non vulgaris noxa , imo inter-
» dum mors talium potiohe cbmitatur. (*)
72. Dans l'un St l'autre cas , les vomitifs hâtent
ici lá perte "du malade ; il en est de même des
huileux, ides baumes St des remèdes chauds. On en
conçoit a'isémént lá raison •' c'est dé la diététique St
de Tëxércicé qu'il faut attendre le plus grand bien.
La'návigatson St í'éq'uifáfio'n prolongées même plus
Idng-tèms que' dans le second degré conviennent
,
particulièrement employées avec les précautions
,
(*) Lib.T.c. XHi. p. 41 et 1. 1. í, iv. de Tussi et medi-
r
camento diacodeion.
propres
propres à chaque cas, pareerqu'en rendant la trahis
piration égale fur toute la surface, St en favorisant
toutes les sécrétions , elles diminuent Tarîluenced'hur -
meurs dans les poumons, St l'ulcere étant déjà formé *
elles n'inspirent plus autant -de-craintes qiie quand,
il faut tout éviter pour en prévenir la formation.
73. Dans le quatrième tems , il s'en faut bien que
nous devions changer de "marché ;lâ nature languis-
sante St presqu.'à son dernier. effort réclame au
, ,
contraire, de nous d'être aidée 8t soutenue par un
,
régime tonique efficace qui puisse s'accommoder aux
circonstances. -..?
,

: 74. Tels sontìes moyens avec lesquels, le malade


n'obtiendra pas guérison, il est vrai, mais aveclesquels
il retarder^Tejplus agr^alernent possible, ,íe .dernier
r^nj^dvune, maladie regardée jusqu'ici, cqmme.incura-
ble. J'ailacûnviction, jusqu'á.ce.queTexpérience.nous
«nscigne mieux, que telle est la.marche qu'il,faut
suivre ;-les malades que j'ai: soignés ont été daâsjan
bien supportable tant qu'ils ne s'en sont pas écartés,
Stils n'onc été plus, mal que lorsque Tinquiétude 8t la
crédulité, si ordinaires àThomme souffrant,' les en ont
lait ,cjéyier : j'ai, ainsi perdu deux amis, compagnons
dermes études St de ma jeunesse dont, j'eus,la
,
Consolation d'améliorer le sort, tant qu'ils se confor-
mèrent à ces préceptes ; mais qui s'abandonnèrent
ensuite à la multitude des remèdes St aux égare-^
"F."'
m
tóèns du caprice > plus" heureux disoîent-ils, w' (îê\
,
x< mourir que de "métier plus ldng-temë une vie

>v-monotone, dans vM 1' crainte continuelle.

' f'""^^^'!^^^''/'^'!''!: ';-"

•N

iv. -JEU
Phthisie' à
:..:!::;:::':
là sûiie
;, :'. :ì!..";; :"
de fhéihopKthifie.
.
'...
.
i:.\ :- ' .
.':

75. JLL s'en faut de beaucoup que ThémOphíhisie


pr6dùiïe" toujours Túlcerè pulmonaire ; elle n'est
fôàvéhtque le ''symptôme et le remède natures de 1 3

iá'píêthore,' Fôit ' UruvérseïTe, soit particulière :; ' alors


c/Ìlé^itfpM$Wfc^
deTíitetíísStceílèsdès^énvirònsdeTanu?;apfés:Therfíosr«
"ragie des"vaisseaux ùtériìis St'hémorrhoïdátíx; ; màis*èlíê
'peut eri être;' fdrv-ië 'dans Tes 1 qùatré'cas"'suivantsi
i°. Ensuite d'une tìêsÏÏire^'rJtí d'ÙÀe^íòîèrícefaíté'à-á'
poitrine." - - .
-->•

J"'":20: Quand elle est'?èrreV;áWér'acrimonie: quel-


conque rendant le sang plus fluide et rongeant "les
,
'vaisseaux qui la contiennent. :j
3°. Quand elle arrive dans ùn sujet attaqua
'd'adhérences. '
r

40. Quand, elle a lieu dans- des individus" d'une


7$
constitution grêle, à long col à poitrine étroite et
,•
à épaules hautes, ensuite d'un abus quelconque dans
les six choses non naturelles. •
"-• --
,
76. La phthisie du premier cas ne devant être
regardée que comme une playe simple, rentre dans
Tespece de phthisie dont il a été question au qua-
trième Chapitre.
Le second cas 'appartient plus proprement à la
phthisie scorbutique où il se combine si étroitement
,
avec le scorbut, que je ne saurois en faire une ex-
ception narticuliere, ,••..- \
Le troisième est le même que celui dont il a été
question au Chapitre V.
;
Le' quatrième cas., enfin, étant presque toujours
accompagné des tubercules ne peut être fôparé de
,
la maladie qui les concerne St à laquelle jè le
renvoie.
77. II étoit donc inutile dé parler de l'hémoph-
thisie, fans doute, St je ne Tai fait que pour me
conformer à Tufage : car, par elle-même l'hémor-
,
ragie des poumons he peut pas produire la phthisie Ì
mais elle est purement et simplement un symptômedes
causes qui la produisent telles que la pléthore a
,
t'imtatìsaa-. & TaeriiÉonie. seortaifUei

**
76x

CHAPITRE VIIL

Phthisie à la fuite d'écoulemens acres dans


les poumons..-

78. v^/ETTE espèce se rapporte à la phthisie, dont


les anciens attrìbuoient lacaùfe à la distillation d'une
pituite acre dans les poumons ; quelques doutes
qu'on ait jette fut la réalité de cette maladie, il faut
bien que les anciens;T'aient observée, puisqu'ils e»
pnt tant parlé , en même^tems qu'ils ont parlé des
autres espèces de phthisie que nous admettons tous
aujourd'hui ; quoique la théorie n'en soit pas exac-
tement la même , la faine anatomie n'ayant pas
confirmé les communications que les anciens pre-
teháóiènt exister entre les cavités de la tète et les
ouvertures de lá' poitrine et quoique cette phthisie
,
soit plus;raré que les- autres, il est de fait qu'on
ltobserve encore journellement chez quelques indi-
vidus cachoçhimes tels que ceux qui sont sujets aux
,
érésipelles et aux différentes maladies de la peau. I
paroît même que la phthisie qui succède à. la petits.,
vérole (*), à la rougeole 8t à la trop prompte di£
paritiqn des -divers •'exanthèmes,' doit vappár-teaîri:''%
Cette espcce. .''" ' ':'''-"' .'" ; ' '"
Peut-être une acrimonie saline répandue dàris la
sérosité St séparée par "les ; glandes branchiales
, ,
laringiennes, St par celles de Tarriere-bouche St des
divers organes saliVaires qui en sont Témunctoire na-
turel en distillant par la trachée dans les poumons,
,
y donne-t-elle souvent lieu , du moins quelques
observations le-sont soupçonner.
79. H me paroît aussi que c'est à cette espèce
de phthisie qu'on doit associer la phthisie trachéale,
c'ëst-à-dire il est arrivé que tandis que les Médecins
,
croyaient que le pus venait du poumon, la dissection
du cadavre a fait voir ce viscère très-fain, au con-
traire on a trouvé dans la trachée-àrtere un ulcère
,
profond qui en avait rongé une partie. Je n'ai pas
encore vu l'ulcere trachéal essentiel, mais j'en aï
trouvé des exemples dans Morgagni, St -mon beau-
père, le citoyen Moullàrd , Médecin en chef d*.
THôpitaî civil de Marseille m'en a cité plusieurs
,
observations qu'il a été à même de faire dans une:
,
pratique de soixante St plus d'années. v
80. On connaît le premier degré de cette maladies

(*) Vansvîett. comm. in apjior. Boerrh. aphor.-: i46'ajt.


&se<j.
7*
pjemieremetit parla connaissance des exanthèmes qui
^nt^récédé St. qui ont disparu §. 78 ensuite par les
, ,
symptômes existans, tels sont : une douleur pungitiveSC
«n .embarras dans la poitrine ; une gêne dans la
respiration, qui a lieu par intervalles 8t dans les,
,

\ çhangemens de tems ; un sentiment douloureux à


la,,gorge St dans la trachée; une voix enrhouée
,
une. petite fièvre toujours accompagnée de chaleur x
£t une toux opiniâtre suivie de l'expectoration in-;
complette d'une matière séreuse chaude saline
, , ,
St produisant une sensation pareille à celle que donne
la-matière du corz^sl.
-
Zi-. Dans le second degré le pus que le malade
,
expectore est différent du pus que fournissent les
autres phthisies , il est plus clair, plus séreux, ordi-
dairement sanguinolent,. St il produit une sensation
acre 8t. salée, tandis que 1,'autrepus a ordinairement
Kne saveur fade.
%x. On peut rapporter à cette espèce, de phthisie
^ „.
ìff traitement par les sudorifiques St les. exutoires qui
orit été si fort recommandés par les anciens St pat
les modernes ; je ne doute pas qu'ils ne puissent;
être employés avec succès dans les divers degrés de
la, maladie pourvu qu'on ait égard, aux eonstitu-
,
tjons individuelles, St qu'ils soient adaptés à Tétat
Kous distinguerons donc iciy avec'B<?«rtëf '(*) '-,' ïâ
constitution individuelle en chaude & féche St efi
,
froide 8t humide. ;;:::'-; ::., . ';,.
Dans le premier cas, ìl est évident que. les fudb-
risiques loin de convenir, peuveht'êtte ttès-iiuilrblesí,
en augmentant la chaleur 8t' en 'mettant, pour ainsi
dire, les sels à nud par la dissipation de la sérosité ;
,
nous emploierons donc uniquemerir ìre -régime tém*
pérant 8t délayant ; le lait 8t Tk'!pet're;îait principâ'-
lemént, lès bains tiè'des ," les fámigátiotis émollíehrès
,
les bouillons de veau 8t de pòuleVj Thabita'tìotf'dàtís
un air ni trop sec ni trop humide?les longs "som-
meils les exercices légers, St autres analogues me
, , :

pSroissérit r empKr;: toutes' lés indications qùè '-prì?«


fente le prèmieP degré 8t" sufrsro^n^^âh'slíeáaTíotìip
,
de cas du fécond1 degré, à moins qUe^ies1' fóreè'í-'ne
âevíhsérit languissantes, car alors iï se présenté7 tès
rriêm'ès indications à remplir que célleS dont iì âi-'ëtë
parlé au: Chapitre 'VI. '"'-•'1('i;
C'est dans cette èspeCe de phthrsie jf& dans 4ë icaS
énOncé;que lés'sédatifs paroissent íe plus convenir3;
Tacreté de Thumeur qui la produit,' irrite presque
toujours Ta trachée, excite Une toux-incommodé',
St' cause par conséquent des veillés 8t des inquiéw
tudes qu'il est instant de calmer avec la prudence

'(*) Theat. tabid. p. 114.' ST*»'*»*'


Mo •

çpnvenabîe ; pendant le sommeil le. mucus, se ramasse


,8t enveloppe tout ce qui irrite; pn le rejeté Te
;

matin St on remédie par-là à ces excréations fré-


quentes ;8t presque nulles qui excorient les endroits
jparoù elles passent ; mais autant ces remèdes sont,
.utiles, quand il y a force chaleur 8t sécheresse autant
, ,
jlsfont nuisibles dans le cas contraire » quand la
.poitrine est pleine.d'humeurs que le malade n'a. pas
Ja force d'expectorer ; tant Tart. de tirer parti du
sommeil St de la veille est un art utile dans,,les
,
maladies dont nous parlons ! ' '.
,,., .
...-,...-
83. Si, au : contraire:, notre malade est froid; .&
„.
enfipâté, la méthode sudorifique présente des avan-
jcagçs.qu'on n'obtiendroit:pas,d'ailleurs.; mais corámq
^e^traitement:doit être, suivi long-tems avec opiniâ-
i" ---'-'- ...>» .i ... .. ,
ti;ete, sur-tput.quand , çomme.dit.. Bennet, le mafade
. v

se trouve laiei^ de .son. usagé,. St .que sa sueUr a urí


jggût felé, 8t .comme iT affaisse, nécessairement les
forces, il devra être accompagné d'uivrégirne tonique
capable de les jfoutenir 8t de les relever ; ici les
.eaux.,ferrugiueuses,., ,ks frictions sèches les longs
,,
.voyages , Thabitation ,dans:un air plutôt sec qu'hu-
mide,, mais toujours à í'abri des vents, ses diurétiques
jtirés,des balsamiques St, de. lanfcille. >..8tc, peuvent
,être.'.d'une grande utilité.
. ..
^84. Dans l'un 8t l'autre cas , quand il y a eu .

répercussion de quelque humeur cutanée, on peut,


avec
ú
avec queique fondement employer les cautères 8è
,
les vessicatoires ; qu'elle que soit leur manière d'agir $
St Tutilité qu'on prétend en avoir retirée dans aucuri
,
cas de maladies chroniques, leur emploi ne paroît
mieux justifié que dans celui-ci.

CHAPITRE IX.

Phthisie à la suite de íabsorption de matières


terreuses volatiles.

&$i l^iNE-infinité d'artistes8t d'ouvriers qui passent


ìeur vie'dans la poussière des matières qu'ils travail-
lent j sont sujets, i après quelques années d'exercice dé
leur profession à des. maladies de poitrine dûes à
,
Tintromissipn de; cës matières dans les poumons .a'ii
moyen de Pair. Ils n'éprouvent d'abord qu'un senti-
ment douloureux., à la région de la poitrine , accom-
pagné de dispncee., 8t même d'orthopnífee qu'ils
,
nomment Asthme , mais improprement j puisque;
ì'asthme est ordinairement périodique,,au lieu que
les difficultés de respirer dont il s'agit orít cont-i*
,
oueílement lieu.
$£-
Ces symptômes font le premier degré de là-
phthisie dans laquelle ces malades tombent par lâ
fuite, c'est-à-»dirë, ces particelles de matière amon-
celées dans les vëssiculës brotíchialès y forment -y
,
en s'agglutinant, des-espèces de tubercules qui, par-
Tirritation qu'ils causent aux parties environnantes,
y'déterminerit l'inflammation, St par fuite un ulcëfë
qu'on ne peut* guérir , tant que le corps étranger
subsiste à son voisinage ; il parcourt alors tous les
périodes de là phthisie tuberculeuse à laquelle ces
,
matières, peuvejyt pareillement donner lieu § 53,,
,
si on ne les évacue au plutôt, soit par la gêne qu'elles
produisent à la libre action pulmonaire soit par
,
irritation au moyen de. laquelle, on- sait qu'il peut
,
naître des galles fur le corps humain comrne il en
,
rlàît fur les-feuilles des végétaux ; d'dù, on a Thistoiré'
.du premier, fécond St troisième degré de cette
maladie, en se transportant aux-symptômes qu'on
observe dans là phthisie tuberculeuse, proprement dite.
86. Les auteurs qui ofit traité de' cettë maladie,
prescrivent- les huileux St lès adbuCissans de tout
genre (*) ; il" est cependant évident, d'après ce qui
viènt d'être dit, que dans le premier degré tout-
traitement palliatif est non-seulement inutile mais
,
encore "pernicieux , parce qu'il entretient la cause

''"....*
£*) Voyez Rama2iiú, de morb. artificuin.
8$
du mal; la raison ,,.St des observations heureuses
de pratique que j'ai faites fur des meuniers et des
mineurs m'indiquent, au contraire que si Ton est
, ,
appelle dès les commencemens de Jadispnoee occa-
sionnée par ces matières il -faut en tenter la cure
,
radicale, qui consiste dans Tusage des vomitifs répétés,
après les avoir fait précéder des remèdes généraux
appropriés aux circonstances.
Les premières voies sont ordinairement aussi tapis-
sées d'une^croute terreuse qu'il est instant de détacher,
St d'évacuer, parce qu'elle empêche les digestions
f
St absorption du chyle; les vomitifs de tout genre
,
choisis suivant Tindication, remplissent parfaitement
cet objet, en même-tems que par les secousses qu'ils
occasionnent, ils font rendre par Texpectoration
,
les tubercules terreux dont la présence ne tarderait

,
pas à produire l'ulcere, 8t en empêcherait la cica-
trisation, s'il existait déjà, tubercules qu'on ne.pour-
rait détacher ni évacuer par aucun autre moyen.
87. Le régime tempérant ou tonique qui peut
convenir à ce traitement, sera indiqué par le degré
de forces du malade, d'après les règles énoncées,
§. 60, 61 62 St suiv.
,
88. Mais si le mal est déjà au second degré quand
nous sommés appelles , qu'il y ait à présumer que
l'amas terreux se soit déjà endurci, St comme enkisté
dans la í-wbstanee^uln^onaire., ou çu'il soit accom-
G x
pagne de vrais tubercules, St que le malade expectore
déja du pus ou des crachats mêlés de sang , 'nous,
nous garderons de recourir'à la cure radicale, § 58,
nous bornant à prévenir de plus grands maux, par
la méthode des palliatifs, à laquelle nous recourrons
auffi uniquement dans le dernier degré de cette
,
maladie lui combinant alors les analeptiques çornme
,
Tunique ressource qui nous reste.

C H A P IT R E X,

Phthisie à la suite de lxAsthme.

89- iJL^j'OUS avons dit, §. 85, qu'on confond;


souvent ladifpnoee dont pn vient de parler avec
,
Tasthme proprement dit, sur tout, parce que Tune
St l'autre maladie attaquent également les mêmes
constitutions, St qu'il est aise de s'y méprendre ; il
est vrai aussi qu'en derniere analyse leurs effets sont
les" mêmes ; mais ces maladies différent essentielle-

ment entre elles quant à leurs causes-, St au traite-


ment qui leur convient ; dans le premier çâs , eri
|ffet,Ja cause étant visible, on peut entreprendre
H
une cure radicale, St on le. dpit même ; dans 1*

cas de Tasthme au contraire il n'est pas facile


,
, ,
de déterminer la cause, St on ne peut raisonnable-?
ment employer que la cure palliative.
90. L'asthme proprement dit, ( Nosolog. de
,
Çullen, genre. LV.) est le plus souvent une maladie
héréditaire ; il n'est pas rare de ,1e voir fe terminer
par la phthisie après des paroxismes fréquemment
,
réitérés ; il n'est même aucune époque de la vie, à
laquelle cette terminaison ne puisse avoir rlieu ; j'ai
été consulté dernièrement pour un phthifique con-
sommé âgé de 63 ans, qui, ayant été asthmatique
,
toute fa vie , à commencé à cracher, du pus à 61
ans; peut-être même quand Tasthme n'est pas
funeste par la violence de quelques-uns de ses pa-
roxismes fe termine-t-iltoujours par Ta phthisie ;
,
mais il est certain qu'en général alors, il n'abrège
pas de beaucoup la vie; car il n'est pas rare de voir
des octogénaires qui ont été attaqués de Tasthme
pendant toute leur vie.
91. L'asthme attaque ordinairement les hommes
bien constitués à fort tempéramment St à fibre
,
rigide soit que ces individus soient replets, soit
,
qu'ils soient grêles ; cette observation n'est pas indif-,
férente pour le choix de la méthode dans les cas
de phthisie. ;
On prétend qu'il attaque aussi les coastitutioíss
S<5

inverses; mais je crois qu'alors il n'est pas essentiel;.


St qu'il n'est qu'un symptôme de Thipochondrie de
,
la dispepsie de Thystéricisme ou de telle autre
, ,
affection /ìerveuse, St qu'il doit plutôt être rangé
parmi les dispneees fymptomatìques.
92. D'après les ouvertures de cadavres des asthma-
thiques, 8t les symptômes qui s'annoncent .quand
Tasthme a dégénéré, en phthisie, il paroît démontré
que fa terminaison ordinaire est^de produire des
congestions dans les poumons,telles que des tuber-
cules des duretés dans les canaux des bronches,-
-,
des adhérences Stc. d'où, on peut lui appliquer.
, ,
Ce qui a été dit aux chapitres concernant Ces di-
verses espèces de phthisie.
,93. Rigoureusement parlant-, Tasthme doit être
considéré comme le premier degré de la phthisie
qui en-est la fuite; celui qui en connoîtroit la cause
prochaine en opérerait, fans doute., la cure radi-
,
cale. Mais jusqu'ici tout étant considéré quelle
-, ,
qu'en soit la théorie les saignées, les tempérans,
,
les antispasmodiques les amers, Stc.:, administrés
,
suivant le préjugé sur la cause., n'pnt pas paru èn
arrêter les-effetsi; je me fuis tourné souvent du côté,
opposé en prescrivant les toniques les sueurs 8t
, ,
Texerciee ;; mais combjen il m'a fallu avouer mon
ignorance, quand les personnes auxquelles.jeconseillai.
çes: moyens, me disoient «qu'elles étoientpassionnées
1
t pour la chasse St qu'au milieu rhêmedes exercice*
» les plus forts ,:8t. des sueurs les plus copieuses i:
» elles étoient prises du paroxismé ? • .;

NOUS sommes donc réduits, je crois à nous tenír


,
á la médecine symptômatique dans cette maladie.
94. Quand Tasthme qommence à produire la
phthisie, les intervalles des paroxismes ne sont plus,
comme auparavant, tout-à-faít libres de difficulté
de respirer ; U reste un sentiment de pesanteur dans
la poitrine, avec douleur ; il survient une toux sèche
avec expectoration forcée de sérosité ; bientôt ces
crachats sont mêlés de sang accompagnés de fièvre
, ,
d'une douleur plus vive, St d'une difficulté de respirer
telle que le malade est presque toujours obligé
d'abandonner tó position, hOrisoniale:. C'esivlà> le-
1 ";

second degré -de-- la maladie. ' •- x


" 95. Aussitôt- que ' ces ' symptômes' commencent'- à


s'annoncer on doit avertir les malades du danger,
,
où ils sont, St auquel- ordinairement ils ne croient
pas. La Constitution individuelle, §. 91 , Sc lc plus
Pu moins de violence des symptômes indiquent assez
le régime 8t Te traitement qu'il faut; suivre: la saignée '
St lé régime strictement tempérant ,'sont indìspea^
sables à ce second degré. -'::
£6. Quand l'ulcere est- décidé '8í que : l'expécto-
ràt'iòn donne du pus en abondance ', lé traitement
doit être modifié suivant la diversité- des cifcpnfi
2t '

tances , d'âpres les considérations qui ont été


faites au chapitre sixième, avec lequel cette espèce.
de phthisie à; la plus grande analogie.

C HAPI T R E XI.
Disposition à là Phthisie.

97- ±\OUS avons vu dans tôut le courant dé


cette section que la phthisie peut attaquer toutes les
Constitutions ,85 touSi les âges; mais les médecins ont,
de tous tems observé que; certain ;âge, 8t certaines-
Constitutions individuelles en favorisent particulière-
ment-lé développement. : :,;;, ,.-, .

:
La phthisie étant îoujours dans- ses çommence-
mens une maladie, active il est dans Tordre des
, ;

ehoses qu'elle naisse précisément dans le tems oii;


,,
ia pléthore du système artériel favorise le, plus ces?
maladies, St-teTestJ'âge^ de ;dix-huit à,trente^eiiKf
ans. .;,-.,jO . ,
98. Utìe taille mince, St alongée ; une),,poitrine
.. •

étroite accompagnée: d'épaules,,-saillantes St d'un,


,
lûng cou, une peau blanche St délicate, le plana
des
'',?9
des yeux très-clair, des cheveux blonds une voix
,
aigiie beaucoup d'irritabilité dans la fibre musçiir-
,
laire St de promptitude dans la sensation St dans
,
Taction une grande vivacité d'esprit ordinairernent
,
prématurée ; telles sont les constitutions qu'on a
observées être le plus disposées à la phthisie qui
,
tiennent aux premiers rudimens du foetus St d'où
,
Ton présume la phthisie héréditaire quoique. çe.tte
,
dépomination soit irréguliere St que pour parler
,
avec exactitude, il faille dire, disposition héréditaire
à la phthisie, puisqu'il est infiniment rare qu'on naisse
avec des tubercules ou avec l'ulcere pulmonaire,
si même on peut croire que ces. anomalies aient

,
jamais .eu lieu.
'...' ...
99. ' Des forces qui ne répondent pas à la volonté
- f-.

St qui sont bientôt épuisées, une. difficulté de respirer


quand il faut monter des chemins scabreux ou
,
quand Ton parvient dans des lieux on Tatmosphère
est plus pure 8t plus légerè, ou quand Ton a pris
un peu plus d'alimens que de coutume, la facilité
à saigner du nez ou à cracher du sang dans les
exercices un peu violens, ou dans un degré de
chaleur plus haut- qu'à Tordinaire ; tels sont. les
caractères qui confirment cette disposition 8t. qui
,
annoncent que la phthisie est instante.
100. C'est-à-dire, à cet âge, §. ,97 , le, corps
ayant terminé son. accroissement,.en longueur,.Tes
: ^- H-

...... ., ..., .,.;.....
artères ne cédariF plus
7

à Ta forcé qui les distend 8í


,
ìëí; veihe¥'pfésenfant encore dé là résistance cepen-
,
dant Té volume du sang restant le même Tindividu
,
consommant même "bëáucóu'p St le coeur ayant
,
toute son énergie, il est dâriè Tordre '-naturel' qu'il
existe, à cëttë époque, des instáns de congestion
sanguine" <|ui cause ' qúëlqUèfòis des hémoríbagies.
innocentes ,§. 75 St qui dans les COfps bien
, ,
constitués j se dissipé tfês-vîtè; par la facilité du
"développement dès diVefs parénchimës St la résis-
,
tance successivement ' moindre des veinés , d'où
'succède TàCcróissëmerit en- largeur qui suppléé à
"íàccroissemëht ' eh longueur qUi né sé fait plus,
jusqu'à ce que Téquilibre parfait entre les artères St
les veinés soit éntiérerhént ëtâbli ,"cé qui â lieu à-
péu-prè*s, depuis lës trente-Cinq premières années
-de la vie.
Telle est là marche ordinaire de notre dévelop-
pement ,• $t t'eïlés sont lës sages St admirables pré-
"cautions dé Tétefnellé providence, pour la conser-
vation dés êtres en général. Mais fi la capacité dé
ïà poitrine Te trouve rétrécie Texpansion pulmo-
,
naire, 8t celle dès autres viscères contenus dans la
"cavité inférieure du thorax ne pouvant plus se faire
,
' en son entier, tandis que la force expultrice resté
la même qu'elle est" même augmentée par la ré-
,
-isistàhcè 8t qìíiTy a là même'massé dé sang á
,
passer par les p.pumpnsr, il y. aura pUis fa,çilement
encore des congestions favorisées d'ailleurs ,. à, cet
âge par .d'autr.eí.íírGonsta.nçeS;,,. §.- 54.;, de, phis la
,
foiblesse 8t la délicatesse de la fibre dans ces cons-
titutions, •§. 98 expose les vaisseaux distendus, à
,
des ruptures aisées, de-íà Tinflgmmation 8t Tulçérê
inévitable ou dans, quelques circonstances, ji.es
, ,
tubercules.
. ;

101. Bo.urq.upi ,1a phthifié, par disposition est-


elle. moins fréquente .ayant T^ge de dix-huit ans ,.,8t
après celui .de 35, plus ou mpins..? Cette questipri
fur un.e. chose de fait, qui paro.îtrost oiseuse' dans
les autres branches- de la physique expéri.iïierttale^
est encore indispensable £ti^édeiCine. J'y .répp.nds.,
i°. La phthisie «st moins fréquente avant 1,8 ans,
plus .OM ;m,oi,QS .ppxce que Talongement facile des
,
artères, .qui est nécessaire ,à la nutrition 8t à Tac-
.croissement en longueur,. supplée dans toutes les
,
parties du corps A.gu défaut de dimension de lappitrine,
d'où il n'arrive alors .que rarement des congestions .que
je fuis même fondé d'attribuer.., quand elles..oot lieu,,
.plutôt au \vice rachitique.St.écr.ouelleux, qu'aux dis-
positions à lavphthisi.e. Dernièrement encore je fus
,
consulté pou* .un enfant de. douze ans,, qu'on tçai-
jtpit ïsimplement çpmme phthisique,. St je .me çpn-
.vainquis d'après son état convulsifM la structure de
ses men>bres7 que h germe primordial de fa rrja*
îàdíè' 'efoit 'dâ'ns ië ' rachitisme ' qu'on n'avoít jamais
voulu voir.
' '"íVL'a phthisie' efrmò'in'áfréquenté ;àprês 35 ans;,'
pius'oiï"' moins parce rju'aîoré lës véift'ês n'apposant
,
plus clé résistance le système vetnëu'x'Teinportant
,
rrle'me siír lé' système''artériel ", le'S "maladies activés
òn't bêáúcóúp moinllieli, à móïris que quëlqu'acCi-
dent imprévu ne les développe.
" '""iofrOn voirdònc q'ué'îà disposition' à là phthisie
est'êlié'-fnêmë le prëm"eV degré'dé' Cette maladie
,
St que;/;^îTéton:''pòíîibré' tle Téviter la phthisie se-
,
ïoí: ítâXÍìíë' à'I^fât::cle::simplë'rurc;èré survenu par '

'accident aux poumons ',' còmmé il éri survient ailleurs ;.


ulCeré'qu'iî y àú'ro'ìt toújou'rs'-'espoir clé guérir ; taudis
que cètte'Mifpbsirìb:n;iexîstàrit ,':'c'est-â-dire' la 'cause
prochaine de la cònjestion-,' §;.'ioo:, en vain recour-
"rÒ1f-on"a la"cùre':ratficilë","on n'en obtiëndroit ja-
^afé^kutres''effetsvqùè' ceux qu'on a droit d'attendre
*dëJ'laveuse' páîTiârìvë'j pourvu toutefois encore que
'fc"ëttë'prétendue ^cùrëyrádicaie ne s'oppose pas direc-
tement aux lóix "éternelles' de ' Técbtfomie animale;
'"'Jib^'."Lëá"friëtíecinS"ori!: en consequence fait
, ,
:toluS:Ueursl ' efforts'pòùr 'combattre cette disposition.

1

"ÉrT comparant' toilt'cé qùì a été écrit fur cette ma-


'tiere^'ò'n'Voît qtiè' le rë-sultàt dé là'majorité des
'opínióiiá"' est pour'"le'Tëgìme" tempérant -,' employé
"dêsle-bas' âge St csntinué avec opiniâtreté jusqu'à
,
'
M
Y époque où Ton n'a plus rien à redouter ; ainsi y
ici, dit-on, on a conservé Tunique rejetton d'une
famille illustre en ne lui donnant d'autres alimens
,
que le lait d'une jeune nourrice ; là , se bornant aux
végétaux oh; â défendu Tufage quelconque des
,
alimens tirés du règne animal ; ici, on a recourut
à dé fréquentes' saignées, faites à certains tems de
Tannée ; là la pure' St simple navigation a- suffi
, 1
,
Stc; Stc. - '.':>' "' "';• " • - ''"''
104. En comparant Tàctiori de cës secours aux
moyens énergiques que la nature emploie pourl'eh-
tié-r développement -dés organes contenants St "con-
tenus des animaux, -St à Ce'qu'î Compose propre-
ment Ta disposition'' à:la :phrhisie\>' ' Pnsé •denïànde
s'il est possible qu'ils aient, jamais -rempli le -but dé,
leurs'auteurs, :Ôù'Ton est convaincu que s'ils ont eu
Tair de réussir, les sujets n'avoient/:mille disposition
à la phthisie ou s'ils y: étoiè-M;ídifpôsés-, ils /s'en
,
sont préservés par une dé ces-anomalies.'qui échap-
pent si -souvent à 'notrë-sagàcité.?-\:': -•• c:";Z
En effet,; pour:développer nòsi jëunës: membrés 1,

la nature emplóìé Tes exercices violens "St continuels'-,


le bon appétit -'ôt la facilité des digestions." La!jviè
réglée St sédentaire,- ainsi qUë lé régime -médicinal3,
1

Torit' aussi Opposés à Tinftinct de nos premières


?

znn€es:,'què- Tâgita'tion 8t les-excès le soM-à Tétât


inflammatoire. QUel contraste-::èntre la- máfche-di
94
la nature St celle des secours mentionnés! Avec la
première nous voyons se former des hommes ro-
,
bustes. St bien constitués ; avec la seconde au! con-
,
traire nous n'aypns que des individus délicats
, .s
fpibks 8t-grêleiSy ce que préçifément nous cherchons'
àéviter.
;
^:. .':':; .;,
Que la mémoire des grands hommes dont j'ose
.:,.;

...
censurer les écrits, me; pardonne:-ces expressions : Le
vice de leurs préceptes nair de la confusion ; içi.j
çpmme ailleurs,, ils n'ont pas-assez distingué les cas ;'
ils ,ont posé des principes généraux, fans faire usage
de^ Méthode.j,.dont le.défaut^est b,ien plus -nuisible r
en médecine, que dans les agtres sciences. Les se-
cours dont je .viens, de parler, ont une époque OÙ
ils font infiniment utiles, St .une autre,, ipù ils,son,t
pon-feulement. inutiles,, mais .qncpre dangereux
,
|
parce qu'ils'font négliger les moyens qui peuvent
jêjre r:rée^lement effiçaees. Leurs auteurs _eussent dory:
.dû:pjpser, ave.ç;clarî.é;;ces difféjens cas-|.\
105. Etant donc, consultés pour un íbjet dont
les parens étpjent phthisiques, .8t pour .qui Ton craint
,1e. même fort »:;nous ferons une-grande attention s'il

ja déjà atteint; Tâge fatal _, pu -s'il:en -est encorebeau-


cpup,éloigné. Prenons-le depuis son enfance.. Quelse
l
4|idi'c-atipn ayonsoîious à remplir scelle de donner à
ia^ppjtrine une ^dimensioa, telle :que; l'pnt tpus les
hgmiìies rfeien: çpnstitués. Mous ayons .à espérer alpr$.
de la nature non-contraríée que dans la croissance'\
,
le contenant se développera avec le contenu. Iróns-
nòus par des remèdes âffoiblissans diminuer la vi-
gueur de-la vie, §. 104 , 8t ne permettre qu'une
simple végétation? Quel développement avohs-nou's
à attendre de cette Conduite ? On craint d'augmen1-
ter trop le ton des solides, St dé causer quelqu'in-
flammation ! Mais quand nous ne saurions pas "que
dàtìs le jeune âge jusqu'à 18 ans environ, les con-
,
gestions sont rares '§. 101 que les enfans robustes
, ,
de nos montagnes sont .élevés fans précautions, St
que précisément les maladies inflammatoires ne sont
plus communes St plus meurtrières en aucun lieu
,
de là terre, que'dans les villes St dans les maisons
Opulentes, où-Ton vit délicatement; quand dis-je
, ,
nous ne sabrions pas tout cela,, si nous jettons lés
yeux fur le système vasculaire du jeune animal ,
comparé avec celui de Tadulte, en voyant tant de
rézaux, tant d'anastomoses';tant de communications,
tant de facilité dé fe prêter à la distension ; St en
nous rappëllant en même-tems la faine théorie de
Tinflammation nous en craindrons fans doute moins
,
la.possibilité, à cet âge, que dans tout autre tems
de la vie;
Au contraire ministres de la nature, nous eh
,
suivrons pas à pas les leçons.
, ,
106. En conséquence je suis d'avis que, jusqu'à
,
90*
sage de 18 ans environ loin de gêner un enfant
,
pour-la poitrine de qui Ton craindroit St loin de
,
lui prescrire un régime de vie médicinal St gênant *
le meilleur prophylactique consiste à Tabandonner à
Tui-même, comme si Ton ne craignoh rien. Jusqu'à
.cet âge, point de liens -, (*) point d'occupation sé-
dentaire point dé choix d'alimens ; je voudróis seu-
,
lement qu'on ne lui donnât jamais aucune liqueur
fermentée car ces boissons disposent les humeurs
,
;animales à la stagnation ; elles ne donnent qu'une
vigueur factice, suivie de la foibiesse ; elles ne nour-
rissent pas, au lieu que les alimens nourrissent'St
donnent une force constante.
II sera utile de lui faire faire chaque jour un
.certain exercice plutôt violent que tempéré, St de
Tengager à des jeux qui exercent les muscles ser-
vants à la respiration , d'où la capacité de la poitrine
•sera, peu à peu augmentée ; ainsi Pn commenceroit
, ,
.par le jeu de la raquette, puis par.celui de paume,
ensuite successivement on viendroit au jeu du ballon,
Stc. Lés bains-froids font de la plus grande utilité,

(*) Au nombre des liens-fout compris les corps de baleine,


les maillots 8c les vêtemens trop serrés ; je n'insiste pas fur
.i'obstacle qu'ils mettent aií développement de la poitrine des
enfans leur usage ayant été dès long-tems condamné par
,
souples amis de. la.raison 8c de l'humanité.
quand
-quand il n'y a aucune cpntre-indicatíoti ; iîs réuni-'
roient un double avantage , celui de fortifier St de
dilaterla^itrine ,si Tonfaisoit apprendre la natation
au jeuneïrindividu qu'on-veut conserver. Par-là, il
se formeroit un bon temp.éramrnent, grossier;, il est
vrai mais de destiné ,;qu'|}~gtoit à «ne.; ìnala^ie
,
terrible,-il devi.endroit sain-§&-robuste.
J'ai souvent observé que T? phthisiç tubercuV
leuse e;st: précisément plus fréquente ; dans „-ekuK
,
classes' opposées de citoyens qui par état.ou par
,
goût mènent une vie sédentaire ;' savoir :, dans la
,
classe pauvre des artisans des villes, qui-g'oçcupent
d'arts ou de métiers staripnnáires, 8t les transmet-
tent à leurs enfans, ou de ceux qui travaillent aux
mines, à^cre user les puits, St à d'autres occupations-,
où le corps gêné dans ses mouyemens , ;St áevepu
•comme une éponge pour Thumidité qui Tentpurç ,
ne prend qu'un développement forcé : l'autre classe
est celle des citoyens quj;ont une fortune aisée, ou
qui s'peçuppent de lá plume, des arts libéraux, St
•qui transmettent de même àleurs enfans, leptsjgoûts,
lé'urs loisirs ou leurs inclinations, .:-:
Quel que soit le perfectionnement des professions »
«jueks économistes ont attribué à leur transmission,
continuels de père en fils, je ne puis souffre-de voir
TeCpece humaine s'abâtardir pour TéLéganee. de tel
0u tel art ou mé^^vra^seepnde <?u lq ,trpisieme
génération^ d'úiie famille de scribes de'cordonniers
,
ou-de: tailleurs, fans- interruption,-est selon 'moi:,
,
quànt:âux. qualités physiques1', une pauvre génération,-
j'en1-dis de même des' autres métiersy' il- 'faut les
.
croiser pour, qu'ils né nuisent pas,-comme-il faut
croiser lés races-potìr^ávoir de; belles espèces ; que
les citoyens laborieux^âo'nt je- parle ne transmettent
,
dònepâs à leurs enfans les métiers, où ils ont puisé
le germe de la-mauvaise santé qui les accable ; ils
-ont â--'.c3hôisir parmi les professions activés , de quoi
Teut-former un bon tempéremment 8t: les jendre
,
utiles-à'éux--mêmes St àla sociëtë.'- '-. '
Pans lá seconde classe, Ton est en usage d'accou-
tumer, ;dé très-bonne heure, les enfans à'employer
•plusieurs• heures" du jour à des études pénibles St
-désagréables', qui n'exercent que la mémoire,"8t lui
(imposent un fardeau qui probablement ne produira
'jamais ni plaisir, ni utilité ; on fait une violence
continuelle au corps 8t à Tesprit des ces-jeunes êtres',
en obligeant l'un à se tenir long-tems assis St courbé
.pourecrire, St en accablant l'autre d'idées abstraites
8t souvent abstruses, inintelligibles pour lui-; la folie
-de certains parens 8t de certains instituteurs^ s'étend
même jusqu'à comprimer comme úné ^action
,
déshonnête tous les mouvemens de gâité St de
,
pétulence que font leurs élevés quand ils se trouvent
seuls...'. : O vous! qui craignez la phthisie hérédi-
os-?
taire pour vos enfans consultez ía nature pour
, .
les en préserver ; voyez par le. plaisir qu'ils ont à
remuer fans cesse, combien, dans les premiers périodes
de la vie elle s'occupe plus des facultés corporelles,
,
que de celles de Tesprit ; étendez vos regards fur
tous les animaux, à qui nous ressemblons parfaite-;
ment jusqu'à une. certaine époque , 8t si vous les
voyez affligés de peu de maladies, recherchez-en
la cause, en comparant leur éducation physique
avec la votre ; attendez le terme de leur accroisse-
ment parfait pour les appliquer à Tétude ; on y
gagne même souvent, du côté de Tentendement ;
car quoiqu'il soit possible de produire , à Tâge de
quinze ans, un homme qui ait son caractère 8t ses
moeurs formés, on n'a alors qu'un petit homme
incapable d'amélioration ; au lieu que quand il n'a
fa maturité que beaucoup plus tard, on a un homme
très-supérieur courageux vigoureux actif, 8t
, , ,
susceptible de perfection dans toutes ses facultés (*).
107. En vain la foule des préjugés illégitimes
s'écrie-t-elle qu'un enfant délicat aussi peu épargné,
,
peut succomber sous une méthode aussi rigoureuse.
J'ai déja répondu §. 105 , à cette objection; j'a-
,
jouterai que si on pouvoit conserver son sujet par
le régime doux, peut-être devroit-on prudemment

(*) Sregoi-y. Essai sur fhomme*. S. i%


îuí donner Ta préférence ; mais ;cómme il périroif
de rriêmé avec tous les soins, sinon plutôt, ou au
rhêmé-tems du moins plus tard , St avec une
,
maladie à laquelle je- ne vok pas comment on
puisse s'opposer autrement, je pense qu'il faut aban-
dôríner-une méthode, fans efficacité, pour se tour-
ner- vers celle que Tëxpérience de tous les âgesy
Tobservation de la nature St une raison éclairée,',
,
plus puissante encore que Tëxpérience , déclarent
être-la meilleure.
Je citer'ois en faveur de eette méthode, grand",
. ,
nombre de traits que Thistoire nous fournit, si la
guerre actuelle ne m'en avoit souvent offert de très--
frappants. Je puis assurer avoir souvent rencontré de
jeunes militaires qui avoient été nourris dans l'ai-
sánce-, 8t qu'au premier coup-d'ceil j'aurois pris-
pour disposés à la phthisie ; lesquels m'ont dit s'être
enrôlés avec enthousiasme, même avant Tâge de la
réquisition, avec- très-peu de forces physiques, St
.ne s?être jamais si bien portés que depuis qu'ils ont
partagé les fatigues innombrables des guerriers Fran-
çais ; St fi, pour servir ses semblables , il est per-.
mis de parler de soi, j'ajouterai encote avoir éprouvé'
fur moi-même Tefficacité de ce que je coriferlle
,
ayant eu autrefois toutes les dispositions à la phthisie,
à-laquelle j'eusse succombé, si une heureuse pau*
yreté qui me fit, toujours marcher à pied Sx uses
,
Ï6Ì
d'alimens grossiers, ne m'eût privé -des secours trom-j
peurs que les riches donnent, à pure perte , à leurs
enfans.

108. II peut arriver néanmoins différentes cir-
constances depuis Tenfanee jusqu'à Tépoque énoncée,
qui exigent diverses modifications du traitement que
je propose St qu'il seroit trop long de détailler
,
ici ; il soffit de les avoir indiquées.
109. Passons à Tépoque où nous sommes forcés
de recourir à\une méthode inverse. Si le jeune homme
pour qui on nous consulte est déjà parvenu à son
accroissement complet, il n'y a plus à espérer que
les dimensions de la poitrine puissent s'agrandir ; il
y.-auroit, au contraire tout lieu de craindre'qu'en
,
employant le régime tonique 8t' fortifiant Ton
,
n'augmentât Torgasme St Ton ne décidât Tinflamma-
tion , sur-tout si la disposition se montre déja avec
les caractères notés, §. 99 ; il ne nous reste plus
alors d'autre refuge que dans la cure palliative ,
§. 59, St suiv. ou dans le régime strictement
,
doux 8c tempérant;, §. J03.
IOÍ

S E C T ION I I.

C H A P ìTRE XII.

Phthisies Pulmonaires Symptômatiques.

'iiò.XL est plusieurs maladies qui, exerçant leur


violence fur les viscères de la poitrine, comme fur
les autres parties du corps' humain, présentent quel-
ques symptômes de vraie phthisie pulmonaire ,
quoique, dans le fait, cette maladie n'existe pas.
D'autrefois la vraie phthisie se trouve effecti-
,
vement jointe à Tune ou l'autre de ces maladies,
St le malade est attaqué de deux maux qui
présentent des indications contradictoires ; j'ai vu
plusieurs exemples de l'un St de l'autre cas, St j'ai
appris, par quelques fautes, combien il est essentiel
qUe le médecin soit bien au fait du caractère St de
la marche de ces maladies, ainsi que des complica-
tions qu'elles présentent.
Etre attentif à Tâge, ' aux forces St au genre
ìde vie de son malade, aux maladies de la faiso*
St des: localités ,'avojr bien présents S son .esprit
tous les. caractères essentiels de phthisie , décrits,
ch. 2 St ceúx de la maladie qu'il peut,présumer>
,
les comparer, observer en cas de complication
;
, ,
quel est le mal le plus dangereux St auquel il faut
d'abord : porter remède telles sont, les voies ;qui
,
empêcheront le médecin de commettre, .des. fautes,
St avéc lesquelles y s'il ne guérit pasy du moins; il
aural'espoir de soulager. .' ".: ;;':"; .:>
.iiri.- Quant à: moi, je ne me propose de parler
ici que des maladies qui fontles plus communes 8£.
avec lesquelles je fuis-le plus familier, telles que le
scorbut,Tes écrouelles:, la maladie vénérienne St.le
rhumatisme soit aigu., soit chronique. Je n'en
,
parlerai même.,que rapidement, St prjur;eompletter
le'but dé cette •dissertation la matière étànt; en: ce
,
moment, trop au-dessus de'mes forces/':;:...XrXúì. XI

C H A P I T R E X IXI.
Scorbut, avec apparence de Phthisie.

11 z. J__iE Scorbut, même dans ses commencemensy


;&, avant de se déclarer avec tous ses-symptômes ,'
attaque souvent les poumons par -une pléthofe
,*ô4

udvasa, fe .malade respire difficUeme'nt ,\ il sent $
\a poitrine une pesanteur incommode ; il a unè toux
fréquente .accompagnée d'une seíosité salée qu'il
,
expectore;,, qui est ..même souvent suivie de Thé-
sndrragie, 8t accompagnée de fièvre.
;
On distingue, cettë maladie, d'avec la vraie
phchiíìe.: 1°. Par quelques-uns des symptômes toujours
ipréfens, du scorbut. 2. 0 Le sang qui coule par
Thémorragie est bien loin d'être aussi rutilant que
celui des hëmpphthisies ordinaires, il est au contraire
<£lair St noirâtre, fans faire de couêne. 3.0 La fièvre
qui fe !manifeste: n'a pas le type dé la fièvre hétique ;
elle est fans rémission marquée, §. 2.2. A. 4. 0 La lan-
gueur, est extrême, le pouls est flasque St précipité,.
au : lieu, que; dans la phthisie Tarrje conserve son
énergie St. le pouls offre TOI sentiment de tension
,
8t d'irritation, Stc. §*° Lés crachats n'offrentjaríiais
de vrai pus, St dans le fait, la maladie des poumons
rfest pas ici un état inflammatoire, c'est une vraie
échimose., úne congestion sanguine., suite d'un
commencement de. dissolution, ainsi que Touverture
des cadavres me Ta fait voir (*).
103. II est inutile de dire que Thomme de Tart

c'--'
-
'
---: '• - •- '
|r r-1-"•••-'-••' ''
qui, jugeant à la hâte en pareil cas d'après les
,
•' "" -----
~K*)'' Voyes-nton Afâa. &r les affections scorb., imprimé \
Jìfobruo aa ut.
j
apparences
'apparences, dé pléthore craindroit finflammatton $
,
St prescriroit, pour la prévenir la saignée St, lés
,
autres remèdes antiphïogistiques , commettroit une
faute irréparable ; car il est évident, que dans un
•íi grand abandon des forces naturelles, il faut insister

fur le régime fortifiant 8t antiscorbutique ; ne seroit/ce


point dans, cette espèce de phthisie que le cressort
8t quelques autres siliqueuses ont eu les succès que
le vulgaire leur attribue dans cette maladie? quant
à moi , j'ai insisté hardiment fur les citrons , les
•rôties au sucre pour aliment, la teinture spiritueuse
de Kina , St Tesprit de Cocléaria pour médicamens j(
;SC cette méthode m'a paru la plus utile.

174. La vraie phthisie peut se trouver cpmbiné,é


avec le scorbut ; le mal est, alors très-grave. >A
,quelíe .maladie s'attachera-t-on principalement ? Je
crois qu'il faut avant tout s'opposer au scorbut*
spit-comme ">mal plus pressant, soit parce que sa
i

.présence serpit,un obstacle à la guérison de l'ulcere î


nous tâcherons donc de relever les forces par Un
régime suffisamment toniqUe , quelque contre - istdi-»
jciué qu'il patoisse par les symptômes de la phthisie
ço-existante,, afin d*allonger la vie de notre malade^
3>>;>
Porto jexhibeas etiam oegro ìlla ut longiorje tem-
,
» pore vivevç pofifìt , qui non àdmpdum ..a-, morbò
» affiiBus fit & débilitants. Quin nec hoc exignutú
•'• '-'...: i .
'>&#
-
,-,:
robur aliquod asgro accomm.od.arel
.

beneficium est
.

» ,
•» &.ne quid deterius experiatur. » (*) ;
"11:5.-. Lës.auteurs conviennent que- Thémòphthisie •

;par érosion des vaisseaux produit ensuite l'ulcere


•pulmonaire ; ce cas peut être appelle proprement
phthisie scorbutique car les malades qui cra-
,
:crient du pus après une semblable hémophthisie,
ront ordinairement quelques affections locales de
-scorbut, telles que les gencives gorgées St noirâtres,
des aphtes dans la bouche St une haleine puante ;
,
ils se plaignent plus particulièrement du goût salé
•qu'a le sang qu'ils réjettent, ce sang même së coagule
moins facilement ; St dans le fait, cet état doit être
considéré comme un commencement de scorbut,
8t. comme une maladie intermédiaire entre les
symptômes décrits-, §. 112 St la phthisie dont ba.
,
a parlé, §. 78, St suivans. ;
,

Le régime anti-scorbutique convient généralement


1
dans Ce cas ; mais il est essentiel de fáirè atteritïoh
aux forces du malade, pour décider s'il doit être
/tonique ou tempérant. :Î
-S'il'est jeune 8t pléthorique, il convient de

faprîa
précéder la saignée, St de n'employer que le régime
strictement végétal ; si, au contraire "le sujet est
, 5

.'déja avancé en âge que la pléthore ne soit que


8s- ; -"..' ' .'''•".'!
. 1- —
,
- '
\ '',
—II.-I
'
!— —. I .11
'
.
...;
'-^i

Ç*) Alex. Trall. L. YII. Cap. I.


ï°7
«d vasa, St que les symptômes, §.112, -dominent
déja ,\ non-seulement la saignée seròit pernicieuse ,
mais encore le régime strictement végétal ne scroit
pas assez fortifiant ; il faut y joindre Tusage des
viandes fraîches, de facile digestion St employer
,
le régime anti-scorbutique suffisamment tonique,
,
8t-approprié aux circonstances §. 113.
, .

C H A P I T R E XI V.

"Ecrouelles avec apparence de Phthisie.

ÏI6. § /OUVERTURE du cadavre des écrouelleux a


démontré qu'indépendamment de la membrane adi-
peuse des muscles, des tendons 8t des os, les écrou-
,
elleS attaquent aussi les viscères tels que le foie ;
,
la rate le pancréas 8t les poumons ; on a trouvé
,
dans ces derniers comme dans le mésentère un
, ,
grand nombre de tubercules remplis d'une matière
tantôt visqueuse , tantôt séreuse , tantôt d'une autre
nature, 8t de couleurs très-variées : ces maux sont
accompagnés de la fièvre hétique très-caràctérisée,'
§. 22 ; nul doute par conséquent, que la maladie
,
ëcrouelleusé ne préfente souvent plusieurs symptômes
K *
ìôf
9eTa vraie phthisie pulmonaire. Comme toutefois*
,
la phthisie simple présente souvent de Tespoir Sc
, ,
qu'elle exige un traitement différent de celui des
écroueiíes, tandis que les écroueiíes parvenues à ce
point de malignité ne permettent plus aucune espé-
rance, ìî est d'une absolue nécessité de caractériser
le cas qui appartient exclusivement aux écroueiíes.
117. II est rare que les écroueiíes produisent de
íï grands. désordres avant d'avoir déja duré plu-
,
sieurs aonées, St d'avoir produit à í'extérieur diffé"
rentes tumeurs St ulcères qui, par Tabsorprion de
leur acrimonie, ont enfin contagié tous les fluides,
d'au parThistoire des aníécédens on peut estimer
» ,
à queî genre de maladie Ton a à faire indépen-
,
damment des symptômes qui font particuliers à cette
phthìsie causée par les écroueiíes ; j'ai eu, en effet,
occasion de voir, diverses fois combien les symp-
,,
tôrnes^êtoîent dìfféreos dans ce cas ; il y avoit des
douleurs-vagues, des affections nerveuses, des fièvre*
erratiques -qui, se joignaient à Ta fièvre hétique ; lest
malades, étoìent, tantôt constipés tantôt attaqués.
,
d'une diarrhée blanchâtre ; ^expectoration varie
-

Biiflî-; elle fournît plutôt de la sanie que du vrai


pus. Dans les phthisies.ordinaires Texpectoration
»
fournît-de plus.en plus une vraie-matière purulente*
fur-tout le -:matìiî;.> quand le malade a passe une
-

èmrAe;WÎt.;Í€is âu;çocttaj».» eximiaei i'expe&ft ,'


xog
ration du jour examinez celle du matin c'est une
, ,
matière aqueuse qui devient de jour en jour,,
, ,
moins purulente, qui se change, de plus en plus ,
en un sérum visqueux , mêlé avec de petits flocons
d'une substance blanche qui ressemble à du lait
caillé St qui par son mélange avec un fluide plus
,
diaphane offre quelquefois différentes couleurs à la
,
vue ; en outre , la plupart des phthisiques , fur-tout
dans la phthisie tuberculeuse se plaignent d'une
,
douleur à la poitrine, §. 22. K ce qui arrive fort
,
rarement dans le cas des écroueiíes, car les désor-
dres qu'elles produisent, tant à Textérieur qu'à Tin-
térieur, sont plus fréquemment accompagnés d'in-
dolence à moins qu'elles ne soient parvenues à ce
,
haut degré de violence, qui n'est pas éloigné de la
mort. Ajoutons à ces caractères, qu'il est aussi infi-
niment rare que ces grands maux aient lieu après
l'áge de puberté, St nous aurons je crois suffi-
, ,
samment de moyens pour distinguer la vraie phthi-
sie d'avec les effets des écroueiíes qu'on a trop
souvent confondues avec la première maladie parce
,
que la constitution des individus écrouelleux a beau»
coup de ressemblance avec la constitution de ceuîÇ
qui sont disposés à çelíe-çi, §. 98.. "

118. Je présume cependant que la coristitutior*


écrouelleuse favorise les dispositions à- la phthisie
pulmonaire, qui se manifeste après les 18 ans ; St
( *io )
«juand Ton/apperçoit des caractères d'écrouelles dane
tin enfant, quelques légers qu'ils soient, St quoique
durant le terme de son accroissement, ils n'acquier-:v
rent pas plus de violence, Ton doit encore bien
plus fe précautionner pour combattre ses disposi-
tions à la phthisie : Ton a alors une raison de plus,
pour insister fur la méthode que j'ai conseillée y
§. 106 Combien de fois j'ai vu chez les. grands
,
de la terre, des enfans chéris, d'une constitution
écrouelleuse, périr par une méthode inverse ! J'en
ai vu qui étoient parvenus jusqu'à Tâge de douze à
treize ans avec úne ferme santé parce qu'ils avoient
,
été livrés à des domestiques qui ne leur mesuroient
pas les exercices de Tenfance ; rentrés sous le joug
de Tétiquette St confiés aux soins d« Taveugle
,
timidité, ils tombèrent comme la jeune plante qui
prospère en plein air St que Tindiscret cultivateur
,
renferme dans une ferre.
119. Passé les 18 à 20 ans, la phthisie, si elle
survient paroît plutôt appartenir aux tubercules,
,
proprement dits , qu'à la diathèse écrouelleuse , St
doit être traitée ainsi qu'il a été dit au chapitre qui
la concerne. Si elle est évidemment jointe àl'existcnce
des écroueiíes soit que celles-ci soient ulcérées,
,
ou qu'elles n'aient produit que des engorgemens,"oiï
même qu'elles ne se manifestent que par les cicatrices
des anciens ulcères, St par les apparences de Tha-j
Bitude ;du corps, telles que la tuméfaction de; té
lèvre supérieure s'étendant jnsqu'à la colonne du nez.;,
la saillie du front, la grosseur des jointures St le
gonflement de Tabdomen St que ces signes s'ap-
,
pérçoivent aussi chez les parens, le traitement doit
être, combiné St de ce qui convient aux écroueiíes *
St de ce qui convient à la phthisie. ;
Généralement, dans la constitution:écrouelleuse ,'
les solides ont très-peu de ton, mais.ils sont au contraire
très-flásques ; elle présenté par conséquent une contre
indication dans le traitement antiphlogistique qu'exige
quelquefois lâ phthisie tuberculeuse, dans le- premier
tems j-§. 70 ; on devra donc y avoir égard, St remédie*
au plus pressant ; raais.ee tems étant passé, il parpîji
constant queje-régime alimentaire tonique:,joint au
quinquina 8t autres remèdes analogues, ainsi qu'aux
exercices gradués mérite la préférence; fur toutes
,
les autres méthodes. .;--.•.).,,,
C H A P I T RE XV.
Maladie vénérienne avec apparence'de phthisies

120.
J'AI été autrefois dans í'opinion ", fur le' té*
tnoignâge de Boerrhave St de Vansvietten (*), tjue la
(*) Comment. In Aphorism. §. i'44í» Bennet. Theat,
.
JTabiA. p. 3j.
ínaládîe vénérienne pouvoit décider ùnë véritable
phthisie pulmonaire eh attaquant les organes de
,
la respiration ,• ayant eu depuis lors occasion dé
traiter plusieurs vénériens qui étoient, en même rems ,
phthisiques 8t qui croyoient eux - mêmes qu'ils
,
dévoient leur maladie à une vérole ánciénne j'ai
,
commencé à douter si le virus'vénérien peut attâ-
•qùer immédiatement les poumons ; car si la phthisie
dont ils étoient atteints eût dépendu de ce virus,
«Ile auròit disparu avec lui à la suite du traitement
approprié ainsi qu'on lê prétend aussi ; mais après
,
%voir eu â combattre là vérole, j'aT encore eu à
traiter la phthisie , qui n'avok diminué en riea
par les remèdes qu'on avoit employés pour la
^emieré maladie. Si une vérole réelle St manifeste
:B« produit pas la phthisie encore moins pourra-
,
%-on l'attribuer à ce virus, quand ne s'étánt jamais
manifesté par des signes extérieurs, on le soupçonne
«epeadant héréditaire, ou quand le malade ne fait
que soupçonner le virus, parce qu'il cîaint de s'être
exposé à la contagion quoiqu'il n'en ait eu aucun
,
Jymptômé local, ou-que, s'il en a jamais eu, ce$-
symptômes se sont dissipés depuis longues années.
ni. Voici cependant quelques circonstances qui
ont pu raire croire à la phthisie vénérienne. "

*'"'' '
i°. Dans la vérole proprement dite Ton fait
, ,
çue
ífj. - •

que le virus attaqué particulièrement íeS Tigamenâ ;


__

les cartilages Selles Os, fur-tout ceux qui sontfporf-


gieux tels que íes côtes St le sternum." IT se forirìë
,
alors fur la poitrine, un ulcère rongé arit qui pé-
,
nétre bientôt du dehors en-dedans avec des fyirip-
,
tômes très-graves : St tel est le cas dont parle Bennet,
qui a été cité §. précédent. J'ài moi-même actuelle-
ment fous les yeux un cas pareil, dans un jeune •

homme qui a un ulcère fistuleùx fur là partie anté-


rieure dé la poitrine, ouvert'extérieurement dé là
largeur d'un^écu St pénétrant dans la capacité , où.
,
1 ïl verse son ichor que le malade crache 'abondam-
,
ment , fans éprouver ni de grandes douleurs;*; ni
une grande difficulté de; respirer. -.•:„'.Ï>. «

2°. Ea vérole fe manifeste également" par"''Ses


ulcères graves placés rion-seulemént dans lé gosier
,
& sensibles à la vue , mais encore tout fe long "de
la trachée-artere. Souvent, íong-téms après Térltiëre
1

disparition des symptômes locaux , St le malade fe


croyant guéri, il naît, fout-à-coup , uríuî'cerVâ
cei parties ; fôUvent aussi,'après un long traitement',
où tout le reste a disparu , ces'ulcérés restent. Le
malade alors est fans cesse tourmenté par lá toux ;
ses craèhats" ònt une apparence".'"purulentej "St fa
maladie simule réellement'là phthisie'; dont nous
ávons parlé§. 78 St fuivans. >.-.«--•
Dán's' l'un & l'autre ' cas", lá" maigreur Sc lá vérf-
L
* îl
table fièvre hétique sont de la partie ; mais ctt
^ftí""?!!** ^ ~:*i '" '*.]i'"' .'"'- """"'' .,-,'.' -• -
le
íttaradiës'cêoerit
V f" --'^ s5t''î
au traitement
j7"i"; *' "'
qui convient dans .
f

cas de vérole' rebelle , ce qui ne pourroit jamais


avoir lieu î,~si' les poumons avoient réellement été
ravagés par lè "virus?
122. II 'arrive auffi dans quelques tempéramens,
que, lors de Tadmîniflration du mercure St quand
,
celui-ci porte à la bouche on apperçoit quelques
,
symptômes d'affection de poitrine. Chez les indi-
vidus foibles 8t irritables, chez ceux en qui la capa-
cité dé la poitrine h'ëitt pas fort grande, le sublimé,
ft'Y'àú l'eriíèrt, stimulé facilernent les vaisseaux pul-
tòonàiréli'Ëa général aussi le mercure, fous quel-
,
que formé qu'on radmìniftre ? fî Ton n'est pas bien
iútérïtif à ïa manière d'agir, produit souvent la plé-
thoreáelvdfa, St principalement dans la poitrine,
qraana jcélle-ci est délicate St de petite dimension.
Or, ces effets du mercure peuvent être mal-adroì-
íërriéût attribués à la vérole St comme ils se disïir
,
périt quand òn a cessé lé traitement, on peut encore
Ctoìre que celui-ci a dissipé une phthìsie vénérienne,.
ïij. Je pense donc à présent, avec ie Docteur
Hunter,'que lé virus-vénérien .n'sttaqué heureuse-
ment pas lës viscères essentiels à la vie. Le malade
peut ; il est vrai , cracher une íanie purulente, mais
c'est dans un des tas notés §. IZI St dans des cas
,
approchai» ; on doit alors une semblable expecì*-
.it< •.. .., .. .* ........
ration aux communications-du tissu cellulaire, aînï|
.

que dans bien d'autres cas dont je parlerai bientôt,,


St où Ton a trouvé les poumons très-íàins. II peut
se faire cependant que le mal devenant de plu?
en plus grave , St la fanie accumulée détruisant tour
ce qu'elle touche , les poumons en soient , à la
;

longue, aussi altérés ; mais cette maladie est bien


différente de la vraie phthisie pulmonaire ', propre-
ment dite. '
..
'
,,,
II ne me reste, en conséquence, ;â..-pajcler que de
ce qu'il faut faire quand la phthisie se. trouve jointe
à la vérole 8t du choix du régime en/pareiT caSp
,
124. Quand la phthisie. se^t^o^ve^oJ[nte^(/fa ^rjéí
fole, il convient de dissiper cette dernière rnah^die,
avec la prudence convenaple dans Tadministratîprt
du mercure, avant de s'attacher à la seconde : car
ce mélange de maux rend l'un St l'autre,plus;grav.e.
St il y a à craindre si on commence par Iaphthi^
,
fie, qu'après avoir amélioré Tétat de la poitrine,
les remèdes employés pour la vérole ne détruisent
îe premier bien §. 122 au lieu qu'en attaquant
, ,
d'abord la vérole, on remédie ensuite tout-à-la-*;
,
ibis, aux dégâts qu'a pu faire le. mercure.
ìzf. Quant à ía nécessité du régime tonique, ou
tempérant dans cette complication de maladies»
,
elle fe déduit de í'espéce de phthisie .qu'on a à
combattre, & de Tétat des forces du malade, auquel
ht
auquel il-faut toujours, en premier lieu faire atten-
,
tion. J'observe-feulement, i.° Que Tétat rebelle de
l'ulcere dépend souvent.de Tatonie des solides, St de.
la pauvreté, pour ainsi dire, à laquelle le sang est
réduit. 2. 0 Qu'après le traitement mercuriel, il m'a
toujours paru que les phthisiques se trouvoient mieux
d'un régime modérément tonique que d'un régime
,
absolument inverse ; je ne prétends cependant pas
donner ici une règle générale c'est au médecin
,
prudent à-régler fa,marche suivant les circonstances
,
d'après tout ce qui a été: dit dans le courant de
cette dissertation.

CHAPITRE XVI.

Rhumatisme, avec apparence de Phthisie.

ï.26. J_jES diverses maladies qui attaquent les


articulations^ opèrent souvent des métastases fur les
principaux viscères, St en particulier fur les poumons,
quelquefois ces métastases se terminent vîte par-
une pneumonie funeste; d'autrefois elles produisent
l'asthme aigu, 8t différeots symptômes de phthiûew:
Í"i7
J'ai soigné, il y cinq ans une jeune femme atta-
,
quée d'un rhumastime aigu aux extrémités inférieures,
lequel rhumatisme fit une métastase subite sur les
poumons ; crachement de pus , fièvre hétique St
amaigrissement complet ; telles en furent les fuites.
Plusieurs célèbres médecins furent appelles ; on
tenta en vain tous les moyens pour rappeller à Tex-
térieur Taffection rhumatismale ; on employa les
vessicatoires, les sudorifiques St les amers, Stc. Lé
petit lait clarifié dont Ja malade se détermina à
vivre uniquement, fut Tunique remède dont elle ait
retiré quelque secours.
J'ai envoyé, il y a deux ans, au Conseil de
Santé à Paris Thistoire d'un jeune homme nommé
, ,
Marc Guai que j'ai soigné pendant Iong-tems'á
,
l'hôpital de Marseille, pour un rhumatisme chronique
qu'il avoit à la cuisse St à la jambe droite; les douleurs
de ces extrémités parvinrent à se calmer, mais il survint
au malade plusieurs symptômes de phthisie , avec une
petite fièvre dont il mourut. Je fis Touverture de son
cadavre pour rechercher les effets de cette métastase.
Ayant d'abord disséqué Tancien siège de la douleur
?
je n'y découvris rien qui ne fut dans Tétat naturel ;
mais je trouvai danslapoitrine des adhérences muT-
,
tipliées, de Tinflammation, du pus, St une dureté
cartilagineuse dans une bonne partie du poumon
droit, le tout enveloppé de cette matière glutineuse
i^QOss&r^ la' fuife^dë ÎA
diathêse inflammatoire.
127. Je suis donc fondé à croire que Teffet de
ses métastases est une asfectîòh inflammatoire très-
décidée dans les vaisseaux du poumon qui, quand
,
«Ile est trop violente, produit tout-à-coup une
congestion mortelle, St qui, quand elle est'moindre
,
ae produit qu'un état phlegmoneux ou érithéma-
teux. '' '" ' '' " ' "';''."'':

128. En conséquence, il n'y a pas à hésiter fur


la-nature du régime : il doit*'être strictement ànti-
phìògîstiqbe ais moins dans lés' còmmericëméns,
1
,
St dans la fuite on doit le modifier suivant les
,
circonstances. St là force,ou la faiblesse du sujet.
-
"Je sais que la métastase de la goutte:rentrëe, n'est
pas traitée ainsi par quelques praticiens desépuration ;
Cullen conseille dans ce cas, d'ernployer les nar-
,
cotiques lës antispasmodiques St.lés vessicatóîrès (*).
,
N'ayant jarhâis vu de cas pareils "je ne puis '
,
décider 'quel est Teffet d'une semblable métastases
rhais ayant bien observé cë qui arrive lors du rH'u-J,
rhatifmé, je me fuis tóujoUrs àpperçu que les
saignées St le régime tempérant approprié étoient
,
îë ráèiîleur antispasmodique possible, d'áprès T Axiome,
Contraria conirariis cûrantur.

. * . .n i.».,
Prit.'f.''jíi.' '"'" ^
1

! (*) Med.
"*
Ç H A P I T R EX V I I.
Fausses Phthisies Pulmonaires.

x 29.
Ji 'Entends par fausses phthisies pulmonaires,, cet
état dans lequel le malade crache du pus, ou une
matière qui lui ressemble, tantôt fans autre., symp»;
tome de phthisie que la toux, tantôt avec quelqués-
uns'd'e ses^autressymptômes, & fans aucunindice4ece?,
diathêfeS: morbifiques générales dont j'ai parlé dans,
les chapitres précédens fous le nom dé phthisies
,
symptômatiques. L'on fait que les plus habiles mé-
decins peuvent souvent se tromper sur le diagnostique
de la phthisie pulmonaire ; Touyrage De caufis &
sedibus morborum de Timmortel Morgagni, estrenw
pli de, traits , où nous voyons que Touyerture dw
cadavre, a démontré Texistence de la phthisie puí-
..~i :..'í i,-, .j':r. ''•-,/. " .".~X '' / ' 'J-
monaire là, où Ton ne Tauroit pas cru, St fa non- :
'. ' '.. ;"? ':
. „ >
,

existence là où on Tavoit jugée, exister pendant les


vie; j'ai, eu lieu aussi de voir; moi-même mes erreurs
jârdessus dans le grand nombre d'quvertures d»
,
cadavres que j'ai faites faire ; scra-t-on ensuite étonné
(Ttânt de remèdes ont été vantés spécifiques pour la
Í1Ò
pTithisiej,.qîii ont échoué quand ón à eu la "vraie
phthisie .pulmonaire à traiter St si le traitement
,
méthodique qui convient àla phthisie des "poumons,
a souvent été funeste, parce qu'on avoit à combattre
la phthisie des autres viscères ! s'il est si difficile à
rencontrer juste dans la cure de la phthisie pulmo-
naire bien caractérisée, que doit-il en être lorsqu'on
est dans le doute ? car chaque viscère en suppuration
éxige un traitement à lui comme sont différentësfa
,
texture , fa manière de se nourrir St de faire scî
fonctions, St la qualité de ses sécrétions; nous nous
nous sommes beaucoup moqués de la façon de
penser des anciens fur la nature première des divers
viscères; èh bien dans plusieurs abcès du foie que
,
fài été dâris lé cas de traiter, St dont un est encore
fous rrìes yeux, j'ai vu que ía méthode propre à la
phthisie pulmonaire, est nuisible à cette phthisie
hépatique; 8t je me fuis servi, avec avantages de
la méthode des anciens ; .".. . í mais cette"digression-
éïl étrangère ici j'ai feulement voulu faire voir
,
combien est criminelle la témérité de ces individus
qui osent exercer une profession qui rfest pas la ìeur'i
St dans laquelle échouent même ceux qui s'y livrent
exclusivement! -.-!«'-"
13Ò. J'ai dit que Ton peut cracher au pùk,'"òií
ùne matière ayant Tapparericè purulente fans'autre
symptôme décidé dé phthìfie; r»,v~ 'atôùx*; "ón peut
rapporter
'tir
tfâppôrîer à cette classe. i.° Ce que ìés écrits'df
médecine disent des métastases dé pus qui j d'un
abcès quelconque, situé hors la poitrine, passe dans
les bronches, au moyen du tissu cellulaire,. pour être
expectoré fans autre inconvénient ; on peut mêmé
réduite à cette opération bien simple, le système de
çachochimie purulente de Dekàen qui croyois.,
,
d'après Hippocrate j De natura hominis, eap^VI*
que.le pus après avoir roulé daus la masse du sang,
.venoit se porter aux poumons pour être expectoré,
tandis que d'après les loix de Thydraulique animale >
Jl est bien connu que, si pareille éacochimie existoit *
)es reins feroient Témunctoire naturel d'Un corps
aussi pesant que le pus, ainsi que TobfervatioûJe
rprouve tous les jours.
2°. Les maladies catarraíes qui règnent en certaines
..
saisons, celles qui sont habituelles, à tout âge, à
certains individus, St íe catarre des vieillardsi
131. Ôn peut rapporter à la classe ou j'ai dit qu'à
,
Texpectoration se joignent quelques symptômes; de
phthisie pulmonaire, fans que cependant celle-ci
existe,-les cas suivants :
! i°. L'abcès du foie St de la rate ; ces viscères sb
corrompent souvent, pour me servir de Texprèssióii
des anciens, fans qu'aucune maladie bien algue.,ait
précédé ; quelquefois ces accidens arrivent à la fuite
lies,fièvres d'accès de mauvais c#ëctere.j íe;;;mat
M
m
i
i

«liait St croit peu peu ;le - malade n%st páí


même obligé dans les commencemens de tenir le
lit, mais il peut remplir toutes les fonctions de
lá' vie ; à peine apperçoit-pn d'abord une petite
fièvre, qui, toutefois, avec les progressions du mal,
devient décidément hétique" avec un redoublement
jnarqué tous les soirs : alors le malade ressent une
-
chaleur qu'il indique dans la poitrine ; il est affecté
d'une toux fréquente ; il se sent suffoqué, 8t cette
augmentation de symptômes finit avec la sueur. A
mesure que la maladie fait des-progrès, une langueur
extrême s'empare des facultés du corps St de celles
de Tame ; de tems en tems, il survient des défaillances,
lés urines St' les selles déposent le pus qu'heureuse-
ment la nature entraîne par ces voies. Telle est
Thîstoire fidelle de ce que j'observe chaque jour chez
un malade que je traite, St que je ne guérirai pas.
En vain rechercheroit-on par Tattouchement le siège,
.du mal ; on ne peut Je découvrir que par des signes
rationeis 8t par la connoissance des antécédens.
2°. La phthisie dite stomacale.
:
..-...,
. ,
3°. La phthisie par épuisement.
;
Ces deux dernieres sont mal dénommées, car iî.
n'y existe aucune phthisie proprement^ dite , mais il
y a réellement plusieurs symptômes de cette maladie,
íels que toux, amaigrissement, Stc.
352. Ce a'est pas ici Toccasion de parler du pre^
íi us-

inier "cas du §.130, ni du premier'casdu §.'1.31>


je me .propose seulement de traiter brièvement des
maladies catarrales, de la phthiíïe dite stomacales
6c de la phthiíïe par épuisement;

G H A P I T R E XVII. :

Maladies Catarrales.

AL
ï 3 3- ma toujours paru qu'il convenoit de distingues
tTôis tems dans TafFéctiori catarraîé ; le premier qui est
communément inflammatoire, le second qui ëstcelui de
l'expectoratiòn du mucus visqueux qui s'est ramassé
dans les cellules des poumons 6c du tissu cellulairequi
environne les bronches 5c la trachée, Sc le troisième
ehfîn, qui paroit n'être plus qu'une habitude de
sécrétion de ce même mucus.
Sur la fin du second tems, il arrive souvent que
l'expectoratiòn semble fournir du vrai pus, grisâtre,'
pesant, 8c se divisant facilement; quand le malade
ne repose pas pendant la nuit, cet état est accom-
pagné d'un peu de fíevre Sc de chaleur, ce qui joint
à la toux 5c à ramaigrissemént, peut faire croire à
ia phthisie; mais en observant, i°. "Que la fíevre n'a
f as le caractère de la fíevre hgtiqu'é ,:-§. z z, compagn?
'\ Ma
Indivisible tfèîa-phthisie ; z°. Que les maladies catafc*
raies font ordinairement des maladies de la saison^
& quelquefois même: épicrémiques , enfin , en ayant;,
égard à la constitution du sujet, aux causes antécé-;
dentés, à. la durée de la maladie, aux maladies,
intercurrentes, à la saison, aux variations de l'atmoC
phère/ï St a la nature, du sol qu'on habite, U fera
pioins -facile de se tromper que íí on ne faisoit
attention qu'à 1'expectoratioa qui est fort sujette à,
induire en erreur.
134." II convient cependant de ne jamais se .fíer à
la^.bénignité de la maladie car dans-certaines dispo^
,
íìtionsí.§ 98 ou quand l'on a employé un mauvais
,
traitement dans le premier terns le plus simple,
,
çatarre peut produire des adhérences, §. 40 , ou la
Phthisie tuberculeuse, §. 53,

13 5. La cause prochaine de toute affection catar-*
?ale ('h©rs celles dont nous parlerons, §.139) étant
manifestement dans un spasme qui se fait sentir par
des frissons Ì d'où l'action artérielle est augmentée, il;
est difficile de concevoir le premier tems fans être*
accompagné de plus ou de moins de diathêse
inflammatoire ; parçonsequent,- ici, le régime doux *>
tempérant &. très-délayant est particulièrement
,
indiqué, approprié au degré de violence de la maladie»
&• à l'état de forces du sujet ; tant qu'il a chaleurs
^çherejûTej te'ofion à lapeau& insortìnie;, U faut êtrig
«o "garde contre un régime contraire; ;le vuí^îfe^»
<

dans cette maladie, a en horreur la saignée; il a-,


souvent raison, parce que les simples dé.l.ayans bûfi
à longs traits suffisent quelquefois, en excitant une^
douce transpiration ; il- en induit ;de là; qu'il sauf;
suer dans tous les cas, Ôí souvent alors il se troîrip.e",
beaucoup, parce qu'en négligeant la saignée {k. leí:>
autres antiphlogistiques quand là diathese instar»—,
matoire est très-décidée, il s'exppse à tomber dans"
les maladies dont j'ai fait mention, §. 134. :
136. Quand il n'y a plus d'irritation dans le pouls^i
& que tout symptôme inflammatoire est calmé , 1^
malade est dans le second teros de l'astectiaa:?
catarrale ; alors Je régime tonique. 8t fortifiant: con-ì
vient particulièrement eu égard aux forces .&£ à*
,
Tâge du sujet; c'est-à-dire, s'il est jeune, vigoureux
$C très-irritable le régime quoique devant; êtr.e>
, ,
tpnique pour débarrasser la poitrine des.matières-:
visqueuses qui s'y sont .amassées, devra cependant
-

l'être moins, ÔC approcher un peu du. tempêtant-s,


.
iei, le repos, les longs someils .& les caïmans ifonr
souvent plus de bien que tous les expectorans chauds;
ou acres; il conviendra donc de. les employer;de 1

tems en tems: au contraire, dans les corps flasques


8c avancés en âge, le régime décidément tonique est*
indispensable ; de même, quant à chaque visite, le
UBAlade présenté .des pleines écueles de matières
«xpeçWée;, ì'.ai observé constamment que non-seulé-*
.

ment nous devons permettre l'usage du vin St des-


substances animales, mais encore qu'il est des pays St des:
constitutions ,-où il est utile d'user de viandes salées
& aromatisées, tels font les pays bas St humides,'
8t les corps empâtés ; c'est alors aussi que l'exercice-
doit être poussé plus loin que dans tous les cas de;-
maladies de poitrine ; les voyages de plusieurs"
lieues par jour, comme lè vouloit Hippocrate, St'
l'équitation tant recommandée par Sìdenhamíontea-:
core très-efficaces ; àleur défaut, nous employerons les
frictions sèches faites pendant au moins demi-heure,
trois à quatre fois par jour car en vain recourrions-
,
nous au régime St aux médicamens, si le corps,
n'est pas exercé.
137. C'est dans ce second degré demaîadie catarrale
que peuvent particulièrement convenir, quand lai
nature ne se suffit pas , le lierre terrestre , l'hysope ,
2c autres plantes verticilées , en donnant du ton à ;
l'estomac St en augmentant par-là- l'excrérion de-
,
la peau. II en est de même du quinquina £t des'
-
autres amaro-astringens ; ils sont souvent utiles dans- ;
les fibres molles fur-tout dans les catarres d'au-'
,
tomne , auxquels se joint quelquefois une fíevre d'ua
îype intermitent. i

La scille., l'eau de goudron St les térébentina-•


,
«és, lorsqu'ils a'ónt excité aucua érethisrae ôC qu'ifeì
,
®nt été employés dans des fibres molles, ont produis
quelques avantages, non par des qualités pectorales,
mais par leur détermination vers les reins.
L'eàu saturée de chaux m'a aussi paru jouir alóí*
de quelque propriété ; je ne puis cependant déter-
miner si elle a agi simplement comme absorbant
dans les premières voies ou comme diurétique
, ,
.ou comme un stimulant pour tout le système, mais
je puis assurer qu'elle a été non-feulement fans dan-
,ger, mais encore que , pendant son emploi , fans
mélange d'autres médicamens, les crachats ont et?
notablement diminués.
Les vomitifs conviennent aussi, dans ce même cas,
non-feulement quand ils procurent un vomissement
complet, mais encore quand ils ne font qu'entretenir
•la nausée. Au moment, ou ceci s'imprime, je les ai
encore employés avec le plus grand succès.
138. Le second tems de la maladie catarraUr
passe facilement au troisième tems, §. 133 s'il
,
n'est pas traité méthodiquement ; ainsi que Thomme?
moral, l'homme physique St chacun de ses organes
font tout habitude ; les vaisseaux excrétqires du
poumon, ayant été une fois excités extraordinaire-
ment > ils séparent sans cesse une quantité de mucus,
plus grande que dans l'état sain ; St telle est la
cause principale des récidives du rhume 8t de tan*
,
•d'autres maladies dont il est inutile de parler ici $ *
^1 ìmpòrfè" cFónç de rompre certe habituie; ©fi:f
réussira en fortifiant tout le système, St en augmen*
tant les sécrétions, soit des reins, soit de la peau :
%ci', par confëquent, convient strictement St fans
,
""différence de Constitution, tout ce qùi a été dit,
$. 136 St 137 ; il convient même d'être encore
<pîus osé dans le choix de l'exercice ; les travaux
-pénibles, St les chemins scabreux doivent, à moa
,
avis, être choisis de préférence.
r Et ne voyons-nons pas que le sexe délicat, les
•gens de lettres St les oisifs des villes, sont ceux qui
font les plus faciles, à s'enrhumer ? Ils ont la peau
û sensible à tous les changemens de température ,
*<que Phumeur de la transpiration reflue, pour ainsi

"dire à tout instant dans les poumons ; bien plus,


,
*cètte espèce de métastase a lieu en changeant feu*
lement d'habit St dans les moindres excès des
,
plaisirs de la table ou de Vénus ; cette classe
,
d'hommes recherche une médecine douce, un médecia
fyateîìn ! bientôt lès vaisseaux exhalans du poumon
Contractent l'habitude dont j'ai parlé, le ton se perd
fentiérement, St tous les matins ils expectorent ua
flegme gluant, au milieu duquel est un autre phlegme
fond St plus cuit, qui à la longue est du pus»
, ,
après avoir produit ía phthisie pulmonaire dan#
,
laquelle ces individus tombent facilement. Au con-*
iraire nous ne Toyons jamais rien de pareil parmi
,
leç
"Ï2Ï>
-
ïes hommes laborieux St les habìtans des canipàï:
gnes , chez qui l'afféction catarrale , quand elle à
lieu fe dissipe facilement 8t fans récidive.
,
139. Indépendamment dé Taffection catarrale , à
laquelle nous pouvons être sujets à tout âge, il..est
un tems auquel nous y sommes plus particulièrement
disposés, St où, tenant à notre organisation même
elle ne dépend pour ainsi dire plus d'une ç.ausê
, ,
que l'on puisse éviter , rigoureusement parlant; c'est
celui de la. vieillesse,. dans les constitutions plutôt
humides que sèches»
Dans l'hiver de notre vie la partie tendineuse
,
des muscles s'augmentant chaque jour aux dépens
de la portion charnue, les ligámens articulaires St
les cartilages des fausses côtes s'avançant vers l'ossi-
fication complette enfin, ì'énefgie nerveuse s'a.ffais-
,
sant chaque jour, l'expaasion pulmonaire ne se fait
plus avec la même liberté, St par conséquent. Ia
perspiration n'à plus la même étendue ; mais nous
»e pouvons plus faire le même exercice ; la..peau
devenue plus dense ne transpire plus autant ; nos
poumons se farcissent donc d'humidités, qui y abon-
dent de toute part, d'où l'afféction catarrale .est .na-
turelle à certains vieillards, St particulièrement à
ceux qui ne se sont pas habitués , dès la jeunesse i
à une vie active, qui ont abusé de leurs forces dans
Jes plaisirs, St chez lesquels l'organe des urines né
536
supplée pas aux organes de la transpiration St de I*
perspiration.
140. Cette affection produit quelquefois une or-
thopnoee très-allarmante avec quelques symptômes
,
de diathese inflammatoire ; elle exige alors un trair
tement particulier, adapté à l'urgence du, cas St aux
forces du malade ; hors de-là, elle doit être consi-
dérée comme le second tems du catarre §. 136,
,
St.on doit lui appliquer ce qui a été dit à ce para-
graphe 8t au paragraphe suivant, sur le régime to-
nique, ce régime étant ce qui peut le plus préserver
les malades des retours fréquens de l'orthopnoee,
ainsi que je puis assurer Tavòir observé plusieurs fois.
J'en excepte seulement les aîimens salés St aroma-
tiques parce que j'ai vu que chez les vieillards, ils
,
déterminent souvent à la peau des exanthèmes très-
incommodes,
L'usage des caïmans est particulièrement nuisible
dans cette maladie où la nature se sert, pour ainsi
,
dire, de la veille pour entretenir l'expectoration ;
il faut aussi être sobre sur les purgatifs quoiqu'ils
,
soient suivis d'un soulagement très-prompt ; leur usage
diminue, à chaque répétition qu'on en fait, le petó
de forces qui restent, St que nous devons, au con-
traire ménager.
,
141. Telle est, je crois, la maladie qu'on'a-dû
confondre souvent avec la vraie phthisie pulmonaire /
lorsque l'on a donné le nom d'antiphthisiques â des
substances absolument fans action dans la vraie
phthisie §. ió. La plupart des auteurs se sont
,
fondés fur l'expectoration tandis que jusqu'ici
, ,
les médecins de bonne foi sont forcés d'avouer
qu'il est bien difficile d'établir une différence
invariable entre le vrai pus St certaines matières
expectorées dans les catarres qui ont duré long-
tems, qui se divisent également dans l'eau, St ensuite
se précipitent, qui rependent une odeur infecte sur
les charbons"ardens qui dis-je rependent même
, ,
souvent cette odeur au sortir de la. bouche du ma-
lade ; de sorte, qu'ainsi que, dans la minéralogie St
l.a botanique, on commeítíÔït" bien des erreurs íî
l'on s'attachoit à un seul, caractère pour juger du
genre, de même, en médecine, notre jugement doit
être composé de l'ensemble de- tous les caractères,
íi nous ne voulons errer encore plus gravement
à chaque usage que nous en faisons, §. 19.
II n'est même pas difficile de rendre raison de
.

cette apparence purulente qu'on rencontre dans les


crachats, St qui a donné lieu à l'opinion de Dehaen,
§. 130 parce que ce grand médecin avoit vu qu'à
,
Pouverture des cadavres de quelques-uns de ceux'q'ù'on
avoit cru être morts de la fièvre hétique pulmonaire",
on avoit trouvé les poumons dans un état très-sain (*).
(*) De HaenjT, 1, p. xxf,
Ni
JLa substance d'un blanc sale, St pesante, que non*
-.
nommons pus, ne paroît pas toujours être la fuite
nécessaire de Tinflammation ; unie intimement à la
sérosité elle ne s'en sépare que par le repos, St à
,
un degré de chaleur donné ; on: n'en obtient jamais
du sang pur ; sa formation est toujours précédée de
ï'écQulement naturel ou de l'expression inflammatoire
de la sérosité ; hors du corps, St dans .des conditions
données, le pus se précipite peu-à-peu de la sérosité
conservée dans des vaisseaux, ainsi que les expériences
de Pringle, de Qaber St de quelques' ,autres l'onç
,
prouvé; dans le corps,, on íe trouve,dans des Justes,
dans le tissu .cellulaire, fans qu'aucune inflammation;
ait précédé, St àTouy.erture du cadavre des hidro-
piques on en trouve souvent des précipités au
,
fond d'une immensité de fluide séreux qui a éprouve
ici la même décomposition que nous lui faisons
éprouver dans nos expériences de physique ; ne.
confondons pas les matières que la nature des organes
& certains vices acquis mêlent avec le vrai pus dans.;
quelques cas particuliers ; le pus fourni par le
phlegmon qui suppure dans un corps sain, est le
même que celui qui sé précipite de la sérosité dans,
ïes recherches du physicien ; concluons donc que
toutes les fois que la sérosité aura eu le tems de se
ramasser dans une cavité quelconque St d'y séjourner
*
«Ile pourra fournir éa vrai pus sans iststamtnatio*-
précédente St ,que ce pus expectoré peijí
,,
devenir une source féconde d'erreurs si on le
,
regarde toujours comme la fuite nécessaire d'un
ulcère à moins qu'il ne soit mélangé avec certaines
,
matières qui caractérisent particulièrement l'état de
la.partie qui, le fournit, St qui lui méritent propre-
ment alors, le nom à'ichor.
,

CHAPITRE XVII I.
Phthi/ìe Stomacale & Phthisie par
,
épuisement*

Ï42-Jf E range, dans le même chapitre, ces deux;


espèces de fausse phthisie parce qu'elles appartien-,
,
nent au même genre , 8t qu'elles ont la même
cause, le délabrement de 1 estomac St l'imperfection
des digestions d'où résulte un état cachétique
,
qui a quelques ressemblances avec les effets des
l'ulcere pulmonaire, quoique celle-ci n'existe pas.
: 143. La maladie commence par des mauvaises
digestions dans lesquelles les alimens tardent beaucoup,
4<se: changer en, çhile, St qui, produisent des vents
t
,.'...,.•
des rots St
.-•
des selles
à
* 34
- •
moitié cuites,
<:'.<.
toujours
humides. Tantôt le malade est dégoûté, tantôt il a
Un appétit vorace mais en vain se remplit-il, les
,
alimens ne lui profitent pas ,• il tombe donc dans la
inaigreur ses yeux -s'enfoncent ses tempes se
, ,
décharnent ses jambes ont peine à porter son
,
corps faible St languissant ; fa respiration devient
lente il ressenties frissons passagers 8t des douleurs
,
dans le dos, entre les épaules; il est fréquemment
attaqué d'une petite tqux, sèche qui provoque un
, :
vomissement suivi de l'excréation d'une pituite vis-,
gueuse ; il rapporte lui-même le principe de sa
toux au creux de I'estomac, où il restent, dit-il ,
tout son mal , où il éprouve un poids incommode;,
son pouls est faible languissant St fréquent St il
, ,
est très-fréquent après le plus petit mouvement;
fa respiration est alors suffoquée. A la longue il
,
éprouve de fréquentes palpitations de fréquentes
,
sihcopes, des sueurs nocturnes ; mais son ame est
aussi malade que son cotps; crédule inquiëtte St
,
inconstante elle change à tout instant de volonté
- , ,
eíle s'aggrave ses maux elle leur donne mille
,
formes ; à mesure que le mal empire tous ces
,
symptômes deviennent plus graves ; la constipation
succède à là diarrhée pour être de nouveau rem-
,
placée par celle-ci qui devient lienterie ; enfin ,k
comme dans la phthisie la grande maigreur dégé-'
t
*3?
aère en bouffisures St en hidropisies de tout genre £
le sang n'a plus fa consistance, l'énergie vitale est'
perdue St la tragédie finit à peu près comme
, ,
dans le dernier degré de la pththisie pulmonaire.
...
144. On voit que la maladie dont nous venons
de parler, a une teinte, en gros, égale à celle de
la phthisie proprement dite; ce dont on n'est pas
surpris quand on considère que chaque principal
viscère destiné à la vie consentant avec toutes, les
parties du corps, toutes ces parties doivent souffrir,
quand un de ces viscères souffre ; mais en entrant
dans le détail des symptômes propres à la souffrance
de chaque viscère, on apperçoit ïes nuances par-
ticulières qui distinguent chaque maladie St qui
,
en dirigent le traitement ; ainsi, en comparant les
symptômes de la fausse phthisie, §. 143 avec ceux
,
de la vraie phthisie pulmonaire, §. 22 le moins
,
exercé apperçoit tout de fuite une grande différence;
par exemple , la petite fièvre qu'on observe dans
cette fausse phthisie, est bien différente de la fíevre
hé.tique dont on a parlé alors A, l'état du poult
,
est bien différent, C ; les urine6 varient aussi; dans,
cette fa-usse phthisie , elles sont ordinairement
blanches pâles St ténues St dans la vrai*
, , , .
phthisie elles ne sont pas ainsi F; dans le cas
, ,
dont nous parlons, on s'apperçoit d'abord du vice
des digestions ; car la langue est souvent sale, ou. du
*3~6
feoîns chargée à sà racine; différêm symptômes dí
dispepsie accompagnent cet état dans la phthisie
,
au contraire , il est rare que les digestions St les
facultés de l'ame perdent de leur vigueur, G, surtout
dans les premiers degrés Stc. Stc. II fera aussi
,
facile d'établir des différences d'après la connoissance
des causes qui ont précédé St cglle de la nature
,
des malades.
145. Tantôt ce sont l'estomac St le tube intestinal qui
affectés les premiers entraînent dans leur chute
, ,
par consentement, toutes les autres parties du corps ;
tantôt ce sont ces parties affectées les premières,
ce font les nerfs , c'est le sang altéré dans fa con-
sistance, qui, par ce même consensus vicient les
,
organes digestifs ; et cettei belle doctrine du père de
la médecine, que.la philosophie a toujours respectée
,
St qui est en petit- l'image fidelle de l'harmonie
, ,
de l'univers, l'homme de l'art doit fans cesse la mé-
diter pour savoir par où doit commencer son mi«
siistere.
146. Les individussuivans sont ceux qui ont l'estomac
îe premier affecté :
i°. Ceux qui ont passé une bonne partie de leur
vie dans des festins continuels, ou dans une bonne
chere habituelle qui tenoit lieu d'appétit.
20. Ceux qui, fans consumer beaucoup d'alimens
solides, ont fait un grand usage des liqueurs fermen-
te'es. •3.°'Ceux
'*3'7
:.,.
Ceux qui faute de bons alirnens.i.-se sont nour-
..5*»

ris de substances indigestes, St d'un pain fait avec


des grains^ avariés. sv
40. Ceux qui ont-lait uri grand usage des boissons
tièdes, St des infusions de plantes sédatives.
1

Tous ces individus finissent par tomber dans Ta*


horexie ; St la polysarcìe des uns fait place, insen-
siblement au marasme St à tous les symptômes
j
dont nous avons parlé.
,

147. Les viscères digestifs, sont viciés postérieurs


rement, dans les cas suivans :
A. Après lès grandes hémorragies après les
. ,
grandes suppurations St après les flux immodérés dé
,
tout genre i tels que la ménorrhagie, la leuchorrheee^
jes hémorroïdes excédentesv'Thsematemese, Ia'dyserì-*
terie, le dyabête , la-^gonorrcee, le flux immodéré
de liqueur séminale l'alaitement difficile, ou trop
,
continué, St même le catarre long-terris prolongé.
B. Après la suppression des flux qui sont utiles ^
comme dans ramenòrrhoeé ; après la suppression des
hémorroïdes, quand elles ònt long-tems coulé après
,
l'usage imprudent des astringens dans un flux quel-
conque intestinal.
Ç. Après lès maladies graves, St fur-tout après
îès typhes.
D. Après un état de l'ame long-tems triste St pénible;
,
E. Enfin telle est aussi la maladie de cés hom-
,
smes qui, pour me servir de l'éloquente expreífíoá
0
d'Arété, s'ócçnpent, jour St nuit, du bonheur de
leurs semblables dans la recherche de la vérité,
,
de ceux qui, méprisant les richesses St les commo-
dités qu'elles offrent, ont pour alimens délicats la:
faim, l'eau pure pour boisson la terre pour lit,
,
une tunique déchirée pour vêtement , St pour tout
bien, toute ambition l'amour de la sagesse. (*)
,
Dans ces trois dernieres circonstances C,D, E, il s'est
fait un flux immodéré de ce qui constitue l'énergie
vitale ; dans la première A, la déperdition du gluten
,
qui sert de lien aux matières qui composent leï
sang, St qui. est le siège de rirritabilité, altère lessuçs);
digestifs, & relâche tous les solides; dans la secondes
Bj.il en résulte tous les maux qui naissent de lav-pléthoreb"
St de ]a rétention des matières inutiles ou nuisible?.
148, Gette fausse phthisie peut aussi être reconnue.,
d'après les âges St les tems auxquels elle se manifeste'
plus communément. Les enfans y sont moins sujets que -
les adultes ceux-ci moins que l'âge viril, St l'âge viril ;
,
moins que la vieillesse ; elle commence aussi plus fré- :,
quemment en automne que dans les autres faisons
de Tannée. r
149. Sa guérison est pareillement difficile enrai-r.,;
son directe des âges ; il faut donc quand on veut
,
Tentreprendre faire attention à ceux-ci, 8t aux
,
causes qui ont produit la maladie ; de même que
dans la phthisie vraie il faut aussi en distinguer les .':
,
C) DeSign.Sccaus. cUwturn.Morb.L.il. Stomác.affectur.
degrés, St appliquer à chacun d'eux la méthòdá
qui lui convient. ' '
Dans le cas §.146 nous distinguerons deux
, ,
tems, celui où la maladie commence, St celui où
elle est déjà enracinée où tous les sucs font viciés;
,
dans le premier tems, le régime tempérant St dé-
layant, prudemment accompagné des évacuans con-
venables me paroît absolument indiqué ; il est
,
même à présumer que c'est dans cette maladie que
,
quelques auteurs anciens, St du moyen âgé, ont
prétendu que la saburre des premières voies pou-
voit faire naître la phthisie par le transport des ma-
tières crues dans les poumons, St par Tàltération
de la lymphe St qu'en conséquence ils ont ré-
, ,
commandé les évacuans de tout genre comme spé-
cifiques. (*).
Quand les premières voïès ont 4>té suffisamment
nétoyées, que les acides, s'il y en a , ont été ab-
sorbés il convient d'employer petit-à-petit, un
, ,
régime tonique suffisant St approprié aux circons-
tances , ce moyen joint à la sobriété , étant le seul
capable de rétablir Téquilibre entre les diverses
fonctions de qui dépend la santé.
150. Dans le cas , §. 147 , il faut d'abord remé-
dier aux flux , St éviter les causes qui les produi-
(*) Hippocr. de loc. in hom. C. XIII. Caelius aurel.
Morb. Ckron. L. III. C. XIT. Ettmuler. fièvre hétique,
fidtotauB, frêcejsiu integri, fhtisit.
P *.
fe'nt. Dans les commencemens, le régime tempé'ranfJ
joint aux évacuations que peuvent indiquer les Cir-
constances, mais feulement quand les digestions sont-
d.éja viciées est indispensable ; car si Ton cornmençoit
,
la cure par les nourrissans énergiques, on accableroit
son malade au lieu (de tle soulager. Ensuite il faut
,
pareillement venir peu-à-peu au régime tonique f
comme dans le premier cas.
151. Dans l'une St l'autre circonstance , quand le
mal a pris des racines profondes St que le malade
,
est avancé en âge, il y a peu de ressources, St nous
devons ,/presque toujours, nous borner à modérer
les symptômes les plus urgens.
152. Hippoçrate , ou "celui qui a écrit, sous son
nom , le Livre' de morbis , nous donne, en peu de
mots , le traitement général de la phthisie par épui-
sement fous le tint; de Tabès dorsalìs. Voici com-
,
ment il s'exprime : Quum ìta habuerit ( Tabe dor-
íali correptus ), fi per exordia curandum fusceperis,
fomento totì corpori admoto medicamentum perfupe-
,
riora purgans bibendum dato pofteaque caput pur-)
,
gato ; deinde vero deorjum pùrgàns exibeto : at cu~
rationem vère maxime aggredì velis ; postèaque sérum
aut lac asminum propinato. Lac vero bubulum per
qûadraginta dies bibendum exhibèto : vesperì autemr
quamdiu lac potat, alicam sorbendam dato ; a eìbìs
autem abfiineat : quum vero a lattis potu çessaverit,^
mollibus cibis, a paucii initio ducio ewn refisito^
í
«4*
'
.
& quam maxime piguem reddito. Per annùm erd*
pula venere & immoderatis exsrcitationibus- abfii-
, ,
neat ; praeterquam deambulatìonibuS in quibus frigora
t
& solem vitet : tepida autem lavet. (*).
L'auteur de cet écrit a particulièrement eu-en
vue la consomption qui vient à la suite de la trop
grande déperdition de liqueur séminale ; cependant
comme tous les profluvia opèrent le même effet "est
privant le corps de la substance glutineuse nécessaire
à la nutrition à l'irritabilité, St par conséquent à
,
la vie ses paroles peuvent s'appliquer à toutes les
,
consomptions qui ont été; précédées de, quelques-uns
des profluvia mentionnés §. 147, A; mais de combien de"
dangers elles seroient suivies si le praticien en faifoit
directement St indistinctement l'àpplicàtion ! Nous
avons à regretter de ne trouver souvent , dans les
écrits des anciens , que le précis des faits, qu'ils ont
bien observés St ce fans distinction des cas qui
, ,
modifient nécessairement les règles de pratique.
Ainsi, à la fuite des flux spermatiques, ne seroit-il
pas souvent imprudent de commencer la cure par
ies évacuans énergiques ? L'éloignement des causes,
Temploi gradué des analeptiques St des toniques
modérés, ne doivent-ils pas souvent précéder ? L'âge
ne mérite-t-il pas des considérations ? Celui qui est
avancé n'exige-t-il pas des secours différens ?
*;
La nourrice délicate qui tombe dans la consomp*
.(*) DeMorb. Lib. n. Cap. XIX.
14*
tion, St qui est presque toujours affectée de vapeurs, 1

fie doit-elle pas commencer par le même régime,


joint à l'air de la campagne St aux adoucissâns,.
plutôt que de provoquer encore plus la mobilité
nerveuse, par les secousses des purgatifs, ainsi que
des médicastres në le font que trop souvent? fans
doute l'estomac St les intestins sont toujours affec-
,
tés St il faut que les premières voies soient nettes:
,
mais que de délicatesse dans le choix des laxatifs,
ou dans celui des purgatifs !

J'ai traité dans les hôpitaux des vingt à trente


, ,
malades à la fois, tous attaqués d'affections catar-
rales qui duroient depuis plusieurs mois, St qui
avoient mis le malade dans une maigreur extrême.
Le régime analeptique seul,§. 136 joint, de tems à
,
aútre , à quelques laxatifs, leur a rendu leur pre-
mière corpulence. Il en est de même des consomp-
tions qui arrivent après les autres flux ; au milieu
des règles générales, elles font toutes soumises à
des exceptions particulières.
Le choix des alimens par lesquels il- faut com-
mencer , n'est pas toujours, non plus, facile à faire :
les anciens faisoient comme nous óu nous faisons
,
comme eux. Dans les maux difficiles, le lait étoit
leur AMCRE SACRÉE St il est aussi presque toujours
,
la nôtre. Est-ce avec fondement ? Nous avons déja
eu lieu de parler des mauvais effets que produit
quelquefois le lait, §. 63 ; s'il les produit ici, û'e.st-4
.....*4f:-, •.-.- - '-* .••

pas évident que Panalogie nous, a trompé •,.,& gué


nous devons en abandonner l'usage , pour, recourir
à un autre aliment léger St également nourrissant*
tel que le bouillon de poulet St autres analogues*:.
,
Le passage latin que j'ai cité, St d'autres passages
épars parmi les oeuvres d'Hippocrate, ont fait de>
,
tout tems , recommander les bains dans quelque»
espèces de phthisie ; les -bains font un moyen qu'on
ne doit pas négliger ; mais òn pourroit écrire , for
leur usage un traité complet, dans lequel on défí-
,
gneroit quand il les faut prendre chauds, quand ft,
les faut prendre froids St les cas où il në fáut
, ,
employer qu'un des degrés de chaleur intermédiaires.;
Emploierons-nous les bains froids indistinctement ,'/"
,
St comme toniques, quand la fibre est rigide oii
,
quand les dimensions de la poitrine sont étroites ?
Au contraire quand la fibre est molle que les for-
, ,
ces sont flasques , mettrons nous en usage les baineí
tìédes? Par quel degré de chaleur, par quelle quan-.
tité d'eau commencerons-nous ?
J'en ai dit assez pour prouver de combien de sa-
gesse doit être muni dans tous les cas, celui quî
,
veut remplir dignement l'honorable mission de
Médecin. Mon dessein n'étoit pas d'entrer dans le
détail du traitement des fausses phthisies pulmo-
naires ; des grands maîtres en ont parlé avant moi,
fous le titre de Marcores, tabès dorptlis confomp-
, .
tion Stc. ; on peut consulter leurs écrits, St sur-
,
tout ceux de Mortón , St de M. Tissot.
r
CO N C LUS î o n.
Je crois donc que la solution de la question prcM
posée est dans la distinction exacte de la vraie phthi-
íìe,, d'ávec les symptômes, qui la simulent dans la
,
description analytique de celle-ci St dans la diffé-
,
rence essentielle de la constitution de,, chaque ma-
lade; II est encore une multitude de détails dans
fesqpëîsil m'éûtfallu entrer si j'avois vou,lu faire un
trajté complet fur la phthisie malgré lesquels toute-
,
fois, je n'autois pas saisi tous les cas ; car pour me
servir dès paroles de Bênnèt : a Nec prefidia,' nés
>y ' non'rîuiuralik in génère adhïbere posfîbile est » *
(l* ):W[ais c'est au jugement du médecin à.'décou-
vrir.-, les nuances placées entre les principes généraux;
tìî'ièS ho peúvëtít être Tobjec d'une drffertatiQn.

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