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Chapitre 1 : Généralités sur les finances publiques

1-DEFINITIONS DES FINANCES PUBLIQUES :

Il s’agit de l’étude des règles et des opérations relatives aux deniers publics, ce sont de ce
fait les règles gouvernant les financements de l’Etat, des collectivités locales, des
organismes de sécurité sociale, des établissements publics et toute personne de droit moral.

Les Finances Publiques sont la discipline du droit qui concerne tout simplement tout ce
qui touche au financement de l’Etat.
C’est un champ qui combine trois disciplines : le droit fiscal, le droit institutionnel et la
comptabilité publique.

Tous ces termes nécessitent une définition, puisqu’ils sont la base de tout ce qui va suivre
dans ce chapitre en particulier, et dans ce module en général.

1-1-Définition de l’Etat : Sur le plan sociologique, l'État est un ensemble de personnes


vivant sur un territoire déterminé et soumis à un gouvernement donné. 

En droit international, un État souverain est vu comme délimité par


des frontières territoriales établies, à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent à
une population permanente, et comme constitué d’institutions par lesquelles il exerce
une autorité et un pouvoir effectif. La légitimité de cette autorité devant en principe reposer –
au moins pour les États se disant démocratiques – sur la souveraineté du peuple ou de
la nation.

1-2-Définition des deniers publics : Ces fonds publics sont tout simplement l’argent public,
autrement dit, l’argent des contribuables.

Cet argent est le fruit des prélèvements obligatoires perçus sous diverses formes telles la
T.V.A, les Taxes Foncières, l’Impôt sur les Revenus…

1-3-Definition du contribuable : il s’agit des personnes qui paient des impôts. Cela peut être
des personnes physiques ou morales.
1-4-Définition des collectivités locales et territoriale :

Dans certains pays, une collectivité territoriale ou collectivité locale est une personne


morale de droit public qui exerce sur son territoire certaines compétences qui lui sont
dévolues par l'État dans un processus de décentralisation.

Les collectivités territoriales peuvent notamment être des communes ou municipalités,


des départements, des cercles ou des régions.

1-5-Définition des organismes de sécurité sociale :

[l’Etat]
La sécurité sociale, sous-groupe de la protection sociale assurée par l’Etat , est un
système assurant un minimum de ressources ainsi que l'accès aux besoins essentiels
(éducation, eau, nourriture, hygiène) à tous les citoyens hors catastrophe, guerre ou calamité
(qui relèvent elles de la sécurité civile). La sécurité sociale fait partie de la politique sociale,
celle-ci étant intégrée dans la politique publique. Les administrations de sécurité sociale
sont les organismes de droit privé, chargés d'une mission de service public.

1-6-Définition des établissements publics :

Un établissement public est une personne morale qui relève du droit public et qui dispose


d'une autonomie administrative et financière pour accomplir une mission d'intérêt général.
Cette mission qui est définie de manière précise s'exerce sous le contrôle de la collectivité
publique dont dépend l'établissement public : l'Etat pour un établissement public national ou
une collectivité territoriale pour un établissement public local.

1-7-Définition d’une personne morale :  on peut définir une personne morale comme une
entité qui peut être titulaire de droits et d'obligations. Une personne morale est généralement
constituée par un regroupement de personnes physiques ou morales qui souhaitent accomplir
quelque chose en commun, mais il peut aussi s'agir d'un regroupement de biens ou d'une
personne morale constituée par la volonté d'une seule personne. À la différence des personnes
physiques, il existe plusieurs catégories nommées de personnes morales, de forme et
de capacité juridique variables.

Une personne morale est une entité juridique abstraite (généralement un groupement),


ayant une capacité juridique, à la différence d'une personne physique qui est un être humain.
1-8-Définition d’une personne physique : c’est un terme de droit qui désigne un être humain
auquel est reconnu une personnalité juridique, c'est-à-dire la capacité d'exercer un certain
nombre de droits et d'agir en justice

1-9- Définition du droit fiscal : il peut être défini comme la branche du droit recouvrant
l'ensemble des règles de droit relatives aux impôts. Elle désigne aussi la participation
des sujets de droit (personnes physiques, personnes morales) à l'organisation financière de
l'État et à l'expression de sa politique économique et sociale.

Le droit fiscal général contient toutes les règles gouvernant l’imposition de l’activité


économique des particuliers et des entreprises, cette activité économique étant cependant
envisagée dans ses diverses manifestations (activités industrielles et commerciales, activités
non commerciales, activités agricoles, activités immobilières, activités boursières).

On admet traditionnellement que le droit fiscal général est constitué de diverses branches, à
savoir :

 La fiscalité des personnes : elle concerne l'imposition des particuliers à l'impôt sur le
revenu ;
 La fiscalité des affaires : elle englobe la fiscalité des entreprises ainsi que les règles
fiscales applicables aux activités commerciales, comme la taxe sur la valeur ajoutée, par
exemple ;
 La fiscalité immobilière, qui concerne l'imposition des transactions immobilières
(ventes d'immeubles) ;
 La fiscalité patrimoniale : elle concerne l'imposition de la détention et de la
transmission d'un patrimoine (successions, donations, impôt de solidarité sur la fortune) ;
 Les procédures fiscales : dont les règles régissent les relations contentieuses entre
l'administration fiscale et les particuliers ou les entreprises/sociétés.

1-10-Définition du droit constitutionnel est une branche du droit public qui rassemble les


règles juridiques relatives à la forme de l'État, à la constitution du gouvernement et des
pouvoirs publics et à la participation des citoyens à l'exercice de ces pouvoirs. Ce droit de
la Constitution est sanctionné par un juge. Le droit constitutionnel rassemble les règles
juridiques intéressant les institutions, le système de norme et de rapports entre normes, et
les droits fondamentaux.
Les libertés fondamentales, ou droits fondamentaux, représentent juridiquement
l'ensemble des droits ou libertés essentielles pour l'individu, assurés dans un État de droit et
une démocratie. Elles recouvrent en partie les droits de l'homme au sens large.

Dans la doctrine juridique, le concept est relativement récent et il existe plusieurs façons
d'appréhender la « fondamentalité » d'un droit ou d'une liberté. L'idée même de
fondamentalité revient à prioriser et hiérarchiser les droits ou les libertés en fonction de
leur essentialité

Une constitution est une loi fondamentale qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un


organisme, généralement d'un État ou d'un ensemble d'États.

La valeur de la Constitution d'un État varie selon le régime en place, elle a généralement


une valeur supérieure à la loi. Elle est à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit
et régit de manière organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et
gouvernés au sein de cet État, en tant qu'unité d'espace géographique et humain. La
Constitution protège les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels
des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif, et judiciaire).

1-11-Définition de la comptabilité publique : est le nom de la comptabilité que tiennent les


administrations et les collectivités publiques d'un pays pour enregistrer leurs recettes et leurs
dépenses.

La dénomination comptabilité publique recouvre en réalité une grande diversité de


systèmes comptables, propres au type de collectivités publiques concernées (État, collectivités
territoriales, agences ou établissements publics nationaux et locaux, organisations
internationales).

La Comptabilité Publique est plus simple que la Comptabilité Privée : on ne gère qu'une


partie des comptes puisque c'est la TRESORERIE qui gère l'autre partie. En effet, la
collectivité donne ordre de payer mais ne dispose pas de l'argent. Et la Trésorerie paye mais
ne peut pas donner ordre de paiement.

La trésorerie regroupe le total des sommes disponibles dans une organisation. Elle permet de
gérer les liquidités et de s'assurer d'avoir toujours suffisamment d'argent disponible.

2-HISTOIRE DES FINANCES PUBLIQUES

L'histoire de l'Etat et celle des finances publiques sont consubstantiellement liées. ... En


effet, la période qui va du Moyen-âge à 1789 voit l'apparition de l'Etat moderne. Son
développement, notamment au plan militaire, suppose de trouver de nouvelles recettes, plus
précisément de lever des impôts
La naissance et l’évolution du rôle des finances publiques sont passées par trois étapes que
nous pouvons présenter comme suit :
2-1-Etat gendarme :

Au XIXème siècle, il y a une pensée libérale qui s’est affirmé sur la base d’Adam Smith, le
libéralisme classique. Il ne faut pas d’intervention de l’État dans l’économie, juste sécurité,
voirie, justice. L’État gendarme est l’État libéral du XIXème siècle. C’est un État qui
correspond à des théories économiques non interventionnistes, que l’on qualifie de théorie
libérale classique. Ces théories supposent que le pouvoir financier public fasse l’objet d’un
encadrement, d’une limitation. On a pour objectif que l’investissement privé soit massif. Par
conséquent, il ne fallait surtout pas que les dépenses publiques soient importantes. L’objectif
était de maîtriser l’impôt en maîtrisant la dépense publique, on ne voulait pas non plus que les
impôts constituent une ponction trop lourde, un poids trop lourd sur les contribuables, car on
voulait que l’argent s’investisse dans les entreprises.

Adam Smith rencontra les physiocrates. Il va retenir l’idée du principe de la liberté du


marché, mais il rejettera l’idée que la source de la richesse est le foncier. IL estime que la
source de la richesse c’est le travail, et il va publier en 1776 : Recherches sur la nature et les
causes de la richesse des nations. Il va rechercher quelle est la source de la richesse des
nations.

Les idées sont les suivantes :

 La liberté est le principe essentiel sur la base duquel doit fonctionner un système
économique. Il est indispensable d’écarter toutes formes d’interventionnisme public.
 La source de la richesse est le travail.
 Il ne doit pas y avoir de réglementations des salaires et des prix → Abolition des
corporations. Salaires et prix doivent se définir sur le marché.
 Les frontières doivent être ouvertes.
 L’activité économique de chaque individu est déterminée par son intérêt personnel.
C’est la confrontation des intérêts qui est à l’origine du progrès économique.
 L’impôt doit être proportionnel, cela signifie que les revenus du travail doivent être
taxés selon un taux unique.
Selon A. Smith, si ces principes étaient appliqués, l’équilibre économique, c'est à dire
l’égalité entre la production et la consommation (ou entre l’offre et la demande) se ferait
automatiquement.

Les héritiers d’Adam Smith :

Ce sont des économistes du XIXème siècle qui ont développés des thèses. Ils sont qualifiés
d’économistes classiques. On peut citer : J.-B. Say, D. Ricardo ou encore F. Bastiat. Ces
trois-là étaient particulièrement optimistes. Il y avait aussi R. Malthus, qui estimait que ce
système pouvait faire l’objet de crise économique car il estimait que la production des
richesses se faisait moins rapidement que l’évolution démographique. Par conséquent, il
fallait réguler l’évolution démographique. D’autres économiste ont pris la suite de Malthus au
début du XXème siècle, on les appelle les néo classiques et parmi eux : F. Hayek. (1899-
1992).

2-2-L’Etat providence :

L'État-providence (ou État-social en Suisse1) est une forme de politique adoptée par


certains États qui se dotent de larges compétences réglementaires, économiques et sociales en
vue d'assurer une panoplie plus ou moins étendue de fonctions sociales au bénéfice de
leurs citoyens. Cette forme d'État s'affranchit de la conception libérale d'un État limité à des
fonctions d'ordre public et de sécurité.

Au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, de nombreux courants humanistes font


valoir « des droits de l'Homme sur le revenu national, reposant sur trois notions : les besoins
de l'Homme en tant qu'être humain (sécurité sociale), en tant qu'être producteur (partage
équitable entre travail, entrepreneur et capitaliste), en tant qu'être familial (allocations
familiales) »8. Ces objectifs sont poursuivis par un double dispositif : un système d'assurance
offert par la sécurité sociale et un système d'assistance offert par l'aide sociale. Sécurité
sociale et aide sociale sont établies en vue d'une indemnisation, par les administrations
publiques, des citoyens victimes des aléas de la vie (comme le chômage, la maladie,
les accidents, la vieillesse, le décès d'un parent pour un mineur, etc.). L'objectif est d'apporter
un minimum de ressources ainsi que l'accès aux besoins essentiels
(éducation, eau, nourriture, hygiène) à tous les citoyens hors situations de catastrophe, guerre
ou calamité (qui relèvent elles de la sécurité civile).
L'État-Providence s'oppose à l'État-Gendarme, restreint à ses fonctions régaliennes
(police, armée, justice).

2-3-L’Etat acteur économique :

Aux côtés des ménages et des entreprises, l'Etat est un agent économique. Il gère un


budget, et ses administrations produisent des services non marchands (police, éducation,
santé…) importants dans la vie économique. L'Etat a donc un rôle économique.

La place de l’État a été celle d’un acteur majeur et dominant dans les premières étapes du
développement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Conforté par une approche à
dominante keynésienne et des considérations d’inspirations marxistes pour décrire les
relations sociales et internationales, l’État incarnait toute politique volontariste qui devait
permettre de rattraper les pays riches, peut-être en une décennie pensait-on. Les agents
économiques étaient, durant cette période, regardés souvent avec suspicion et étaient, pour
cette raison, subordonnés au contrôle tatillon de l’État qui n’hésitait pas à écarter ceux pour
lesquels il nourrissait des craintes, notamment les entrepreneurs étrangers. Les règles posaient
donc un cadre qui souvent s’apparentait à un carcan, pour contraindre, faisant de la puissance
publique un acteur s’interposant partout et se substituant le plus souvent aux opérateurs
traditionnels.

Dans un second temps, les excès des gouvernements révélèrent que les actions de la
puissance publique n’étaient pas aussi opportunes qu’on ne l’avait imaginé et que le
volontarisme forcené s’était souvent affranchi des lois fondamentales de l’économie. Le
marché fut présenté comme un mécanisme d’ordre naturel capable d’opérer la sélection la
plus opportune pour toute effervescence d’initiatives. En contrepartie, il fallait laisser jouer
les acteurs qui avaient vocation à entreprendre, réduire l’interventionnisme envahissant de la
puissance publique et ouvrir les économies nationales aux échanges internationaux. Il
s’agissait d’une véritable mue dans les habitudes, les modes de pensées et la façon de
concevoir le processus du développement. L’État s’effaçait, la déréglementation s’imposait et
la dérégulation s’étendait. La césure intervint au cours de la décennie quatre-vingt. Mais la
quasi-homonymie des mesures réalisées et les limites des effets de ces politiques
économiques provoquèrent l’ouverture des analyses sur des considérations beaucoup moins
économiques et sur de nouvelles définitions du rôle de l’État pour délimiter les règles du jeu
que manifestement le marché ne savait pas faire. La définition du rôle de l’État, une nouvelle
fois était mise à contribution : on n’attendait plus qu’il se substitue aux agents économiques,
on abandonnait une conception où son effacement prévalait, on redéfinissait son action avec
plus de souplesse et de coordination pour impulser plutôt que contraindre. Si les années
soixante et soixante-dix correspondent à la première manière, le renversement de la
perception intervient dans les années quatre-vingt pour s’affirmer avec l’éclosion de la
mondialisation au début des années quatre-vingt-dix. Et ce n’est que depuis ces dernières
années qu’une conception plus mesurée semble vouloir voir le jour, non sans afficher
certaines contradictions.

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