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1. Domaine K des chargements potentiellement supportables
Comme nous l’avons vu sur le cas des structures à barres fléchies (chapitre V), la
définition des chargements potentiellement supportables repose sur un raisonnement de
compatibilité «équilibre-résistance» que nous nous proposons maintenant d’expliciter dans
le cadre du formalisme de la mécanique des milieux continus 3D.
f x; ( x) 0 ( x) G( x) (6.1)
( x) 0 G ( x) (6.2)
qui est géométriquement illustrée sur la figure 1 : le segment joignant dans l’espace des
contraintes deux états de contrainte admissibles est inclus dans le domaine G(x) .
kl
(1 ) , 0,1
1 2
1
G(x) 2
0 ij
Tout comme dans le cas des structures à barres fléchies, nous définirons le domaine K des
chargements potentiellement supportables par le système en milieu continu 3D, comme
l’ensemble des chargements Q tels qu’il existe un champ de contrainte en équilibre
1
C’est-à-dire que le matériau résiste à un état de contrainte nul !
217
(statiquement admissible : S.A.) avec Q et vérifiant en tout point le critère de résistance (6.1)
du matériau constitutif.
S.A. avec Q EQUILIBRE
QK (6.4)
( x) G ( x) x RESISTANCE
Il convient de noter, qu’à la différence des structures à barres fléchies2 où les champs de
contrainte (distributions de moments fléchissants) ne dépendent que d’un nombre fini
d’inconnues hyperstatiques, les champs de contrainte en équilibre forment un espace de
dimension infinie non dénombrable. Ils doivent vérifier, outre les conditions aux limites en
efforts prescrites sur le contour de , les équations d’équilibre, soit :
n(x)
2 ( x).n( x) 0
1 ( x) 2
( x) ( x)
1
2
…ou des systèmes réticulés.
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Localement GLOBALEMENT
kl Qj K
convexité convexité
G(x)
ij
Qi
0 G( x) Q 0 K
Qj enveloppe convexe
Ks
0 Qi
3
Par voie analytique ou numérique (éléments finis).
219
Figure 4. Construction d’une approche statique par l’intérieur du domaine K
Une méthode possible consiste à procéder par trajets de chargements radiaux comme
indiqué sur la figure 5. Etant donnée une valeur quelconque du chargement, notée Q , on
définit par:
sup ; Q K (6.6)
de sorte que Q , situé sur la frontière de K, est le chargement extrême dans la direction
radiale définie par Q .
Désignant alors par un champ de contrainte quelconque statiquement admissible avec
Q , il est clair que la valeur s définie par :
*
s sup ; (x)G(x) , x (6.7)
Qj
Q
K s Q
Q
Qi
220
Surface latérale S l libre de contrainte :
T 0 (6.9(a))
Face inférieure de l’éprouvette (z=0) en contact sans frottement avec un plateau
rigide immobile :
Tx Ty 0 , U z 0 (6.9(b))
Tx Ty 0 , U z U , U 0 (6.9(c))
U
0
h
Sl
z
y
x
Figure 6. Compression simple d’une éprouvette homogène : approche statique par l’intérieur
221
dont on vérifie immédiatement qu’ils sont statiquement admissibles avec la valeur Q S
du chargement, puisque l’équation d’équilibre ainsi que les conditions aux limites en
contrainte apparaissant dans (6.9) sont automatiquement satisfaites. Il reste à exprimer que
la condition de résistance doit être vérifiée par le champ (6.12).
G 1 3 0 0 (6.13)
0 0 (6.13bis)
k 3 k 3 . (6.14bis)
Une telle approche statique conduit au calcul d’un minorant de la charge extrême :
puisque, pour tout chargement inférieur ou égal à Q s , nous venons de montrer qu’il existe
un champ de contrainte (uniaxial) en équilibre avec ce chargement et respectant le critère
(Tresca ou von Mises) en tout point de l’éprouvette.
Rien ne permet encore d’affirmer, à ce stade du raisonnement, que les valeurs ainsi
calculées constituent les valeurs exactes de la charge extrême, puisque nous avons choisi
une classe très particulière de champs de contrainte statiquement admissibles (champs
uniaxiaux homogènes de la forme (6.12)), et il n’est pas interdit de penser que l’utilisation
d’autres champs permettrait d’améliorer la minoration précédente.
Avant d’aborder l’approche cinématique par l’extérieur, nous allons maintenant montrer,
par un raisonnement qualifié de «statique par l’extérieur», que dans le cas d’un matériau de
Tresca la charge extrême est bien égale au minorant précédemment calculé, soit 0S .
Rappelons tout d’abord que le critère de Tresca (6.13) peut s’exprimer de manière
222
équivalente en écrivant que le module de la contrainte de cisaillement s’exerçant sur une
facette d’orientation quelconque demeure inférieur à la cohésion du matériau, égale à la
moitié de 0 :
T (n) .n
C
n T (n)
C
Figure 7. Critère de résistance de Tresca exprimé sur une facette du matériau et courbe
intrinsèque dans le plan de Mohr
Il est souvent commode de représenter un tel critère sous la forme d’une courbe
intrinsèque dans le plan de Mohr , , formée de deux droites d’équations C ,
délimitant le domaine des vecteurs-contrainte admissibles pour une facette d’orientation
quelconque (figure 7). La définition (6.11) de la valeur extrême du chargement Q peut
alors s’écrire :
S.A. Q
QQ
(6.17)
x, n (n) C
1
(P )
t
n
T (n)
2
223
Figure 8. Equilibre global du bloc 1 en résultante selon la direction t
Il apparaît alors clairement qu’une condition nécessaire (mais non suffisante !) pour
qu’un chargement Q soit potentiellement supportable, c’est-à-dire inférieur à Q , est que
l’équilibre du bloc 1 en résultante selon t soit réalisé sous l’action du chargement Q d’une
part, de la distribution des contraintes T (n) exercées par le bloc 2 d’autre part, ces dernières
étant astreintes à respecter le critère de Tresca, formulé en terme de contrainte de
cisaillement maximale :
équilibre en résultanteselon t du bloc 1
Q Q (6.18)
sous l' action de Q et T (n), avec (n) C
Q 0S (6.23)
Ce résultat attendu est cohérent avec le fait que l’on mesure bien expérimentalement dans
essai de compression simple la résistance en compression uniaxiale 0 du matériau en
divisant la charge de ruine Q de l’éprouvette par sa section.
4
…à la condition que la hauteur de l’éprouvette soit suffisante pour qu’un plan incliné à 45° puisse la traverser
entièrement.
224
5. Dualisation par les puissances virtuelles : le principe de l’approche
cinématique par l’extérieur
Le raisonnement auquel nous allons maintenant procéder est, dans son principe général,
strictement identique à celui que nous avons suivi dans la cas des structures à barres
fléchies. Il repose ainsi que l’avons vu sur la dualisation des équations d’équilibre par le
biais de l’écriture du principe des puissances virtuelles. Désignant par Û un champ de
vitesses virtuel cinématiquement admissible pour le problème considéré, c’est-à-dire
vérifiant les conditions aux limites en vitesse, et que nous supposerons provisoirement
continûment différentiable, ce principe s’écrit :
dˆ ( x) 1 / 2 gradUˆ gradUˆ ( x)
T
(6.25)
PrmUˆ dˆ d
(6.27)
avec dˆ sup : dˆ ; Gx
225
soit de manière équivalente 5:
Cette dernière inégalité donne lieu à la même interprétation géométrique que dans le cas
des structures à barres fléchies (voir chapitre V ): le domaine K est inclus dans le demi-
espace contenant l’origine et délimité par le plan d’équation (figure 9) :
Q . q ( Uˆ ) Prm(Uˆ ) (6.30)
Qi
QKi
n(x)
2
Uˆ (x) Uˆ (x) Uˆ (x)
2 1
5
En utilisant le raisonnement logique A B non B non A
226
déformation donnée en (6.24) dans la formulation du principe des puissances virtuelles, doit
être modifiée en conséquence :
où Û désigne la discontinuité de vitesse (virtuelle) à la traversée de la surface en suivant
la normale unitaire n (figure 10).
PrmUˆ dˆ d n ; Uˆ d
La puissance des efforts extérieurs dans de tels champs de vitesse doit être non nulle.
La puissance résistante maximale (et donc les fonctions ) doit prendre des valeurs
finies. Cette dernière condition est appelée condition de pertinence.
6.1. Fonction n ; Uˆ pour les critères de Tresca et de Mohr-Coulomb
6
…car n’apportant alors aucune information sur ces chargements extrêmes.
227
n ; Uˆ sup [ . n . Uˆ ; G x ] sup n . Uˆ ; C (6.33)
T ( n)
Uˆ . n 0
C
n
T (n)
C
Uˆ . n 0
b) La discontinuité de vitesse est purement tangentielle ( Uˆ .n 0) . La fonction se
calcule alors immédiatement comme suit :
Ces deux cas de figure sont illustrés sur la figure 11. Pour un matériau de Tresca, les
champs de vitesse pertinents peuvent comporter des discontinuités de vitesse qui doivent
être purement tangentielles.
7
On retrouve bien évidemment le critère de Tresca lorsque =0.
228
(6.36) n , (n) C tan (6.37)
C
n
C
T (n)
Figure 11. Domaine de résistance dans le plan de Mohr pour un critère de Mohr-Coulomb
a) La discontinuité de vitesse est telle que Uˆ .n Uˆ sin , c’est-à-dire qu’elle se situe
dans le secteur hachuré de la figure 13. La valeur correspondante de la fonction est dans
ce cas infinie :
n ; Uˆ
si Uˆ . n Uˆ sin (6.39)
b) La discontinuité vérifie la condition Uˆ .n Uˆ sin , ce qui correspond au fait que
cette discontinuité (vecteur) appartient au cône des normales extérieures au domaine de
229
résistance dans le plan de Mohr (secteur bleu de la figure 13). Il est facile de voir que la
fonction prend alors la valeur suivante :
Ainsi, pour un matériau de Coulomb, les champs de vitesse pertinents peuvent comporter
des discontinuités de vitesse qui doivent «décoller» d’un angle au moins égal à par
rapport à la surface de discontinuité. Il apparaît en particulier que les discontinuités de
vitesse tangentielles ne sont pas pertinentes car conduisant à des majorants infinis.
6.2. Fonctions (dˆ ) et n ; Uˆ pour le critère de von Mises
1 / 2s : s
1/ 2
k 0 s k 2 avec s 1 / 3( tr )1 (6.41)
(dˆ ) sup : dˆ; s k 2 (6.42)
soit :
(dˆ ) sup s : dˆ 1 / 3( tr )(1 : dˆ ) ; s k 2 (6.43)
(dˆ ) si tr dˆ 0 (6.43)
230
(dˆ ) sup s : dˆ ; s k 2 s : dˆ s dˆ k 2 dˆ (6.44)
d̂ plan déviateur
d̂ d̂
tr d̂ d̂
s
s ks 2
s
k 2 k 2
(a) (b)
Figure 14. Condition de pertinence et calcul de la fonction (dˆ ) pour le critère de von
Mises.
ˆ
k 2 dˆ : dˆ 1/ 2 si tr dˆ 0
(d ) (6.45)
sinon
( .n). Uˆ : ˆ avec ˆ 1/ 2n Uˆ Uˆ n (6.46)
il vient immédiatement :
k 2 ˆ si tr (ˆ) 0
n, Uˆ (ˆ) (6.47)
si tr (ˆ) 0
c’est-à-dire finalement :
k Uˆ
n, Uˆ (ˆ)
si Uˆ .n 0
(6.48)
sinon
231
tr(ˆ) 1 / 2n. Uˆ Uˆ .n Uˆ .n
1/ 2
et ˆ ˆ : ˆ 1 / 4 Uˆ Uˆ
2
2 1/ 2
Uˆ / 2
(6.49)
On observe donc que les conditions de pertinence relatives au critère de von Mises sont
identiques à celles qui prévalent pour le critère de Tresca.
6.3. Fonctions (dˆ ) et (n ;[Uˆ ]) pour quelques critères usuels : Tresca, von Mises
et Mohr-Coulomb.
Le tableau qui suit récapitule les conditions de pertinence pour un certain nombre de
critères usuels, et donne les expressions correspondantes des fonctions (dˆ) et (n ; Uˆ ) . On
adopte la notation Uˆ V̂ .
Tresca 1 3 2C 0
C dˆ1 dˆ 2 dˆ3 si tr dˆ 0 C Vˆ si Vˆ.n 0
(C 0 / 2) sinon sinon
k (2tr dˆ )1 / 2 si tr dˆ 0 k Vˆ si Vˆ.n 0
2
C
1 (1 sin ) tr dˆ si tr dˆ
tan C ˆ
V .n si Vˆ.n Vˆ sin
Mohr- 3 (1 sin ) tan
Coulom 2C cos 0
dˆ
1 dˆ2 dˆ3 sin sinon
b sinon
Remarques.
232
Ainsi que nous l’avons déjà observé, les conditions de pertinence correspondent au
fait que le taux de déformation virtuel est une normale extérieure au domaine de résistance8.
- Dans le cas de critères ne portant que sur le déviateur de contrainte, tels que les critères
de Tresca et de von Mises, le domaine de résistance dans l’espace des contraintes est
représenté par un cylindre (de section hexagonale ou circulaire) dont l’axe est la droite
des contraintes isotropes de la forme p1 La condition de pertinence
correspondante ( tr dˆ 1 : dˆ 0 ) traduit la condition de normalité du taux de
déformation par rapport au domaine de résistance, impliquant dans ce cas que d̂ est
purement déviatorique.
dˆ e z e z e x e x e y e y
U
(6.51)
h
La condition de pertinence d’un tel champ de vitesse pour les critères de Tresca et de von
Mises s’écrit :
U
trdˆ (2 1) 0 1/2 (6.52)
h
et le calcul de la puissance résistante maximale donne après calculs:
U
(Sh)2C 2CSU Tresca
PrmUˆ (dˆ) d h (6.53).
U
(Sh) 3k 2kSU von Mises
h
8
Dans le contexte de l’Analyse Limite où le critère de résistance est un critère de plasticité, on parle de champs
de vitesse « plastiquement admissibles ».
9
…qui est au critère de Mohr-Coulomb ce que le critère de von Mises est au critère de Tresca.
233
L’application de l’approche cinématique conduit alors à l’inégalité :
Q Q QU Prm(Uˆ ) (6.54)
Un tel champ de vitesse est représenté sur la figure 15 : l’éprouvette est «découpée» en
deux blocs, respectivement notés 1 et 2. La vitesse virtuelle du bloc 1 est prise égale à zéro,
tandis que le bloc 2 est animé d’un mouvement de translation de vitesse Ŵ . Le taux de
déformation virtuel est donc nul en tout point, et seule une discontinuité de vitesse
tangentielle égale à Vˆ Ŵ apparaît au passage du bloc 1 vers le bloc 2. Le calcul de la
puissance résistante maximale donne :
1 U
W
n
2
Figure 15. Champ de vitesse par bloc en translation avec discontinuité de vitesse
tangentielle
S ˆ
cos C W Tresca
Prm U
ˆ U
avec Wˆ (6.57)
S k Wˆ sin
von Mises
cos
234
D’où la majoration suivante de la charge extrême :
2CS Tresca
Q (6.58)
2kS von Mises
Commentaires.
La majoration obtenue dans le cas d’un matériau de Tresca est identique à celle
résultant le l’utilisation d’un champ de taux déformation homogène (§7.1). Elle ne
coïncide par contre pas avec cette dernière dans le cas d’un milieu de von Mises,
puisque l’on obtient la valeur 2kS au lieu de k 3S .
Dans le cas d’un matériau de Tresca, le majorant est identique à celui découlant de
l’approche statique par l’extérieur conduite à la section 4. Cela ne doit nullement
surprendre dans la mesure où écrire le principe des puissances virtuelles pour un
mécanisme de bloc en translation tel que celui représenté sur la figure 14, est
strictement équivalent à exprimer l’équilibre global du bloc 2 en projection sur la
direction donnée à la vitesse W de ce bloc.
L’expression du critère de résistance étant donnée par (6.36), l’approche statique par
l’intérieur utilisant un champ de contrainte uniaxial homogène de la forme (6.12), conduit à
la condition suivante sur le paramètre :
cos cos
2C 2C (6.59)
1 sin 1 sin
cos
Q 2CS 2CS tan (6.60)
1 sin 4 2
Par ailleurs la mise en œuvre de l’approche cinématique par l’extérieur utilisant un champ
de la forme (6.41), avec 1 / 21 sin /(1 sin) de manière à respecter la condition de
pertinence (voir tableau du paragraphe 6.3), conduit au calcul de la puissance résistante
maximale :
1 sin
PrmUˆ (dˆ) d Sh
C U
(2 1) , 1/2 (6.61)
tan h 1 - sin
235
2 1
Q CS (6.62)
tan
dont l’optimum (minimum) est obtenu pour 1 / 21 sin /(1 sin) :
cos
Q 2CS (6.63)
1 sin
Q 2CS tan (6.64)
4 2
Examinons enfin ce que donne l’approche cinématique fondée sur l’utilisation d’un
champ de vitesse par bloc en translation représenté sur la figure 16. Désignant par
l’inclinaison de la vitesse W du bloc 1 par rapport au plan de discontinuité, la condition de
pertinence impose :
(6.65)
PrmUˆ
S C ˆ
W sin , - (6.66)
cos tan
1 U
2
n
et donc l’inégalité :
S C ˆ
QU W sin , - , U Wˆ sin( ) 0 (6.67)
cos tan
soit :
236
sin
Q CS , - , (6.68)
cos tan sin( )
Q 2CS tan (6.69)
4 2
Nous pouvons encore une fois constater que le résultat précédent peut être obtenu par un
raisonnement de type «statique par l’extérieur», illustré sur la figure 17. L’équilibre en
résultante du bloc 1, projeté sur la direction de vecteur unitaire v inclinée d’un angle par
rapport au plan de séparation du bloc 1 avec le reste de l’éprouvette sous l’action de l’effort
Q d’une part, de la distribution des contraintes T(n) exercées par le reste de l’éprouvette
d’autre part, s’écrit :
(Qez ).v T (n).(v)d (6.70)
1 T (n)
v
n
2
Figure 17. Approche statique par l’extérieur pour l’éprouvette en matériau de Mohr-
Coulomb
Il en résulte que :
(Qez).v T (n).(v)d
QQ
(6.71)
(n) C tan
d’où la majoration suivante de Q :
237
On constate alors immédiatement que l’inégalité précédente n’est autre que l’expression
de l’inégalité générale résultant de l’approche cinématique par l’extérieur
( Q.q (Uˆ ) Prm Uˆ ), pour un champ de vitesse «par bloc» représenté sur la figure 16, avec
Wˆ v ! On identifie notamment :
supT (n). v ; (n) C tan n ; V̂ v (6.73)
Cela confirme que la mise en œuvre de l’approche cinématique avec un mécanisme « par
bloc » en translation revient à dualiser le raisonnement correspondant à l’approche statique
par l’extérieur.
Approches…
…statique «lower …cinématique «upper
par l’intérieur bound» par l’extérieur bound»
SA avec Q
ˆ
Max Q Prm (Uˆ ) U C.A. avec q 0
Min
( x) G ( x) x Uˆ q Uˆ pertinent
Qs Q Qc
Figure 18. Encadrement des chargements extrêmes par mise en œuvre des approches
statique et cinématique du calcul à la rupture (cas d’un seul paramètre de chargement).
238
L’approche cinématique par l’extérieur (« upper bound method ») consiste à explorer
des champs de vitesse virtuels (mécanismes) qui soient simultanément cinématiquement
admissibles et pertinents, à calculer la puissance résistante maximale correspondante et
à en déduire des majorants des chargements extrêmes. La recherche des meilleurs
majorants aboutit à la formulation d’un problème de minimisation sous contraintes
linéaires ou non linéaires convexes.
Qj
Ks K Kc
Qi
il en résulte immédiatement que Q est un chargement extrême situé sur la frontière du
domaine K avec q (Uˆ ) pour normale extérieure (figure 20(a)).
En effet la propriété i. montre que, par application directe de l’approche statique par
l’intérieur, Q K , tandis que la propriété ii. et l’égalité (6.74) prouvent, par application de
l’approche cinématique par l’extérieur, que le chargement Q est situé à l’extérieur (ou sur
239
la frontière) de K. Ce chargement est donc bien un chargement extrême situé sur la frontière
de K ( Q K ), point de tangence du plan d’équation (6.74) avec le domaine K.
: dˆ ( x) (dˆ ( x))
kl
Qj Q. q (Uˆ ) Prm (Uˆ )
dˆ ( x)
q (Uˆ )
K G(x)
Q
(x)
K Qi G(x) ij
Qi Qi
(a) (b)
Par ailleurs, l’égalité (6.74), combinée au principe des puissances virtuelles appliquée
aux champs et Û , donne :
Q .q (Uˆ ) ( : dˆ )d ( .n).[Uˆ ] d
(6.75)
Prm (Uˆ ) (dˆ )d (n;[Uˆ ]) d
avec dˆ d (Uˆ ) . Soit encore :
(dˆ
) : dˆ d (n; [Uˆ ]) ( .n).[Uˆ ] d 0
(6.76)
et puisque les quantités entre crochets sous les intégrales sont par définition toujours
positives ou nulles :
x , (dˆ ) : dˆ
(6.77)
ˆ
ˆ
ˆ , avec ˆ 1/2(n [Uˆ ] [Uˆ ] n)
x , ( n; [U ]) ( .n ).[U ] :
Ces deux dernières égalités étant les homologues, à l’échelle locale, de l’équation (6.74),
on en déduit que :
o En tout point x où dˆ 0 , d̂ est normale extérieure au domaine de résistance G au
point situé sur la frontière de G (figure 20(b)), ce que l’on peut écrire :
240
f
dˆ ˆ ( ), ˆ 0, f ( ) 0 10
(6.78)
où f (.) désigne la fonction critère (convexe) associée au domaine G. La même relation est
valable pour le taux de déformation ˆ associé à une discontinuité de vitesse non nulle.
o Dans le cas où d̂ (respectivement ˆ ) est nul, l’état de contrainte respecte le
critère de résistance sans être nécessairement sur sa frontière.
Les champs de contrainte et de vitesse virtuelle Û sont dits « associés ».
********
10
Cette relation de normalité est formellement identique à la règle d’écoulement plastique avec G comme
domaine d’élasticité.
241