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3.1. Introduction 59
3.7. Conclusion 97
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 59
3.1. Introduction
Les modélisations théoriques (analytiques ou numériques) des problèmes de la géotechnique sont basées
sur des hypothèses telles qu’on s’éloigne des données réelles d’un problème donné. Ainsi les lois de
comportement, la rhéologie des matériaux utilisés et la géométrie sont largement simplifiés. Afin de
vérifier la validité de tels modèles et l’acceptabilité de leurs résultats, un calage avec des résultats
expérimentaux s’avère donc nécessaire. L’exploitation, à cette fin, d’un chantier réel de creusement de
tunnel renforcé par boulonnage n’est pas toujours faisable car de nombreux problèmes se posent :
- le coût de l’étude et des moyens d’instrumentation ;
- une instrumentation élaborée est difficile à mettre en œuvre en raison de cadences élévées des
travaux et des contraintes de temps d’un chantier ;
- la caractérisation d’un terrain hétérogène est difficile puisque les mesures sont réalisées
ponctuellement ;
- …
Les points de déviation du modèle théorique sont nombreux rendant l’interprétation difficile : il est
difficile voire impossible d’évaluer séparément le "poids" de chaque paramètre. De plus, la répétitivité
des essais dans des conditions plus ou moins identiques est difficile à assurer.
Ainsi, le développement d’un modèle réduit comme étant la reproduction la plus fidèle qu’il soit mais à
une échelle moindre d’un ouvrage existant ou pouvant d’exister, appelé prototype, est une des solutions
choisie. Elle présente de nombreux avantages par rapport à l’exploitation de données in situ :*
- essais réalisé sous conditions contrôlées ;
- plus de facilité à faire varier les parmètres ;
- répétitivité des essais ;
- instrumentation élaborée possible à mettre en place.
Le modèle réduit utilisé pour l’étude expérimentale présentée dans ce chapitre a été conçu au Laboratoire
GéoMatériaux de l’E.N.T.P.E. en 1996 dans le cadre de la thèse de [Ciblac, 1997] puis largement utilisé
et amélioré lors des travaux de thèse de [Esfehani, 1999]. L’étude expérimentale alors menée s’intéressait
à l’influence d’une longueur libre non soutenue à l’avant du front de taille sur la stabilité de l’ouvrage,
aucun renforcement n’étant utilisé.
L’étude expérimentale ci-présente s’intéresse à la stabilité d’un tunnel renforcé longitudinalement par des
boulons. Cela impose des conditions particulières sur les matériaux utilisés : le sol doit être peu cohérent
pour justifier l’emploi de boulons au front de taille et rendre mesurable leur apport mais cependant,
suffisamment cohérent pour que la méthode d’excavation à front ouvert soit pratiquable. De plus,
l’apport des boulons sur la résistance et la rigidité du massif doit être du même ordre de grandeur que
celui observé sur chantier. Le choix des matériaux sol et boulons pour le modèle réduit sera donc fait en
essayant de respecter au mieux les lois de similitude qui les unissent au prototype. Différents essais de
caractérisation permettront d’estimer les paramètres physiques et mécaniques de ces deux constituants.
Concernant le dispositif expérimental, la position du tunnel dans le massif est évolutive au cours de la
première phase de l’essai grâce à l’enfoncement progressif d’un tube de soutènement. Cette procédure est
assez novatrice puisque habituellement l’avancement du front est simulé par la décroissance d’une
pression au front. Une seconde phase consiste à augmenter la pression en surface lorsque le tube a atteint
sa position finale. Un système complet de capteurs de tassement, de déplacement et de contrainte internes
et de déplacement du front permet de mesurer les réponses mécaniques du terrain durant ces deux phases
de l’essai.
Quatre des huit essais sont réalisés sans renforcement du front pour ainsi avoir une base de comparaison
quant à l’apport des boulons. Les résultats expérimentaux obtenus sont présentés dans le chapitre suivant.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 60
Ces relations de similitude peuvent être établies de différentes façons ; d’abord par l’analyse
dimensionnelle, dans le cas où les différentes quantités qui régissent le problème ne sont pas toutes
connues. Ou bien, en se basant sur les équations physiques décrivant la réponse du matériau aux charges
appliquées, à condition que celles-ci soient toutes connues. Dans le cas présent, les lois de similitude
reliant notre modèle réduit à son prototype sont déterminées en considérant les différentes équations
générales de la mécanique qui s’appliquent à notre problème : il s’agit des équations générales de la
dynamique, de l’équation de conservation de la masse et des lois de comportement des différents
matériaux. C’est en écrivant que ces équations générales de la mécanique doivent être vérifiées à la fois
pour le modèle et protype qu’on aboutit à l’écriture des lois de la similitude.
Afin de simplifier les écritures des équations, on utilise la notion de facteur d’échelle A* attaché à la
grandeur A, introduite par Mandel (1962). Il s’agit du rapport entre les grandeurs A(M) et A(P)
correspondant respectivement au modèle réduit et au prototype. Soit, mathématiquement :
A( M )
(III.1) A∗ =
A( P )
Ces équations sont vraies aussi bien pour le prototype que pour le modèle réduit, ce qui conduit à :
∂σ ij ( P ) d 2 ui ( P )
(III.3) + ρ ( P ) .gi ( P ) = ρ ( P ) . pour le prototype
∂x j ( P ) dt 2 ( P )
∂σ ij ( M ) d 2 ui ( M )
(III.4) + ρ ( M ) .gi ( M ) = ρ ( M ) . pour le modèle
∂x j ( M ) dt( M )
2
En remplaçant dans l’équation (III.3) les quantités prototype par la quantité du modèle divisée par le
facteur d’échelle associé, d’après (III.1), il vient :
∂σ ij ( M ) σ ∗ (T ∗ )
2 2
σ∗ d ui ( M )
(III.5) + ρ ( M ) .gi ( M ) = ∗ ∗ ∗ ρ(M ).
∂x j ( M ) ρ ∗ g ∗ L∗ ρuL dt( M )
2
Par analogie avec l’équation (III.4), on déduit deux conditions sur les facteurs d’échelle :
(III.6) σ ∗ = ρ ∗ g ∗ L∗
σ ∗ (T ∗ )
2
= g ∗ (T ∗ )
∗ 2
(III.7) u =
ρ L∗ ∗
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 61
(III.16) τ* =σ*
(III.17) c* = σ *
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 62
3.2.4 Récapitulatif
On prend comme facteur d’échelle de référence L*, lié à la longueur et définit par :
1
(III.18) L∗ =
n
Du fait de la difficulté de faire varier la masse volumique substantiellement, le sol utilisé pour les
essais sur modèle réduit est généralement le sol "réel" du prototype ou bien un sol équivalent
possèdant une masse volumique voisine de celle du prototype. On a donc :
(III.19) ρ∗ ≈1
Si la modélisation se fait sous gravité terrestre, cela implique que g soit le même pour le modèle
réduit et le prototype, d’où :
(III.20) g∗ = 1
Ainsi, en combinant les équations (III.6), (III.19) et (III.20), on en déduit que le facteur d’échelle des
contraintes est identique à celui des longueurs. Par suite, il vient :
1
(III.21) σ ∗ = E * = c * = τ * = L* =
n
Cela signifie que la raideur et la cohésion du matériau du modèle doivent être n fois plus petites que
celles du prototype.
Concernant le facteur d’échelle du temps, la relation (III.7) déduite des équations générales de la
dynamique conduit à :
1
(III.22) T ∗ = u* =
n
Toutefois, le respect de la similitude sur ce paramètrece ne nous concerne pas puisqu’on travaille en
domaine statique.
La possibilité de centrifuger permet donc d’arriver à un champ de contrainte dans le modèle identique à
celui du prototype. Par suite, il vient également :
(III.26) σ = E = c =τ =1
∗ * * *
Cela signifie que le matériau utilisé dans le modèle doit être identique à celui du prototype, ce qui
constitue un avantage évident par rapport à la modélisation sous gravité terrestre qui impose de changer
de matériau.
Le Tableau 3.1 récapitule les valeurs de facteur d’échelle pour les différentes grandeurs, dans le cas
d’une modélisation sous gravité terretre ou avec centrifugueuse.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 63
Toutefois, rappelons que les lois de similude évoquées ci-dessus ne garantissent pas la similitude du
comportement en déformation du matériau sol, mais seulement le comportement en contraintes. Le
comportement en déformation dépendant du niveau de contrainte et de l’indice des vides du matériau, il
est vérifié en centrifugeuse où les niveaux de contraintes sont conservés (puisque σ*=1). Par contre, en
modélisation sous gravité terrestre, ce n’est évidemment pas le cas.
Tartaiguille Toulon
Type de boulonnage Longitudinal et radial Longitudinal et radial
Diamètre du tunnel 14,8 m
Type de sol Argiles marneuses du
Stampien inférieur
Poids volumique γ [kN/m3] 21 22
Module d’Young Es [MPa] 150 à 360 50 à 500
Cohésion à court terme Cu [MPa] 0.9 à 1.2
Cohésion effective C’ [MPa] 0.2 0.5
Angle de frottement ϕ [°] 27 20
Tableau 3.2. Caractéristiques mécaniques des sols rencontrés pour deux projets de tun-
nel boulonné
Ces caractéristiques permettent de définir un ordre de grandeur pour celles du "sol-prototype", c’est-à-
dire du sol que l’on cherche à modéliser dans le modèle réduit. Le sol que l’on cherche à modéliser est
donc un terrain argileux cohérent et frottant, de cohésion inférieure à 500 kPa justifiant ainsi l’emploi du
boulonnage et d’angle de frottement compris entre 20 et 30°.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 64
La faible teneur en eau de ce mélange dans son état naturel (environ 0.1 %) est due uniquement à
l’humidité de l’air, aucune adjonction d’eau n’étant faite. Le mélange obtenu est très pulvérulent : son
poids volumique avant tassement n’est que de 9.6 kN/m3. En outre, il possède une granulométrie très
étalée, comme on peut le voir sur la Figure 3.1.
100
Kaolin (sédimentométrie)
90 Sable fin - type S22
60
50
40
30
20
10
0
1 0,1 0,01 0,001 0,0001
toujours des résultats satisfaisants, cette étude a été complétée par l’essai de tranchée approprié au sol à
faible cohésion.
L’éprouvette est réalisée en 6 couches de matériau de sorte à obtenir une densité de 12 kN/m3. Chaque
essai est réalisé à vitesse de déplacement constante (1 mm/min). L’essai étant non fretté, la déformation
de l’échantillon est supposée être "en tonneau". La surface corrigée S(t) de l’échantillon vaut donc, à
chaque instant :
S (t ) =
S0
(III.27) avec S 0 = πR 2
3 dH
1−
2 H0
La contrainte normale est mesurée grâce à un anneau dynamométrique (précision +/- 0.5 N) et le
déplacement grâce à un comparateur (précision +/- 0.01 mm). Aucune mesure de variation de volume
n’étant effectuée, on ne peut en déduire la valeur du coefficient de Poisson. Afin de se rapprocher de
l’état de consolidation du massif mis en place dans le modèle réduit, le confinement appliqué doit être de
l’ordre de quelques kPa. Cependant, pour des raisons techniques, le confinement minimum pouvant être
appliqué est de 10 kPa.
Les courbes contrainte-déformation obtenues pour chaque essai sont présentées sur la Figure 3.2.
140
(e) (a) Triaxial n°1 (conf. 10 kPa)
(b) Triaxial n°2 (conf. 15 kPa)
120 (c) Triaxial n°3 (conf. 20 kPa)
Déviateur des contraintes [kPa]
(d)
80
(c)
60
(b)
40
(a)
20
0
0 5 10 15 20
Déformation axiale [%]
Figure 3.2. Courbes du déviateur des contraintes en fonction de la déformation pour différentes valeurs
de confinement
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 66
Les valeurs de contrainte à la rupture obtenues pour chacun des essais sont synthétisées dans le Tableau
3.4.
A partir des valeurs de contrainte à la rupture, on représente les cercles de Mohr associés aux essais 1 à 4
(Figure 3.3). En supposant que la courbe intrinsèque du matériau est une droite, on estime la cohésion à
1.8 kPa et l’angle de frottement à 36°.
60
Essai triaxial n°1
Essai triaxial n°2 τ = 1,8 + σ . tan (36°)
50 Essai triaxial n°3
Contrainte tangentielle τ [kPa]
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Contrainte normale σ [kPa]
Figure 3.3. Représentation des cercles de Mohr et de la droite intrinsèque du mélange de sol
Les essais sont réalisés avec une vitesse d’avancement de la demi boite inférieure d’environ 1 mm/min.
Dans le modèle réduit, le matériau est initialement soumis à une contrainte verticale de 5.4 kPa au niveau
de l’axe du tunnel (0.3 m de couverture pour un matériau de poids volumique 12 kN/m3). Afin d’être
proche de cet état de contrainte, les valeurs de contraintes verticales pour l’essai de cisaillement doivent
être proche de 5.5 kPa. Trois éprouvettes ont donc été cisaillées en étant soumises à des efforts verticaux
de 11.34 kPa, 20.44 kPa et 23.16 kPa, 11.34 kPa étant la valeur minimale qu’il est techniquement
possible d’appliquer. Chaque échantillon de sol est réalisé par couches successives : le matériau est
réparti également dans la boite puis compacté afin d’obtenir une densité homogène de 12 kN/m3.
Les courbes de contrainte de cisaillement en fonction du déplacement obtenues pour les trois essais sont
présentéesà la Figure 3.5.
25
Essai cisaill. n°1 (σv = 11,34 kPa)
Essai cisaill. n°2 (σv = 20,44 kPa)
20 Essai cisaill. n°3 (σv = 23,16 kPa)
Contrainte tangentielle [kPa]
15
10
0
0 2 4 6 8 10
Déplacement [mm]
Figure 3.5. Courbes de résistance au cisaillement en fonction du déplacement pour différentes valeurs de
contrainte normale
On constate que la rupture, au sens vrai du terme, n’a pas été atteinte, même pour des déplacements
importants. Par convention, on retient comme valeur à la rupture la contrainte de cisaillement pour un
déplacement de la demi-boite de 9.6 mm. Les couples σv – τ ainsi obtenus sont représentés dans le plan
de Mohr (Figure 3.6). En faisant l’hypothèse que la courbe intrinsèque du matériau est une droite, on en
déduit une cohésion de 2.2 kPa et un angle de frottement de 43°.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 68
30
Essais de cisaillement
20
15 y = 0,937x + 2,1808
2
R = 0,9988
10
0
0 5 10 15 20 25
Contrainte normale [kPa]
Figure 3.7. Appareils d’essai de stabilité de tranchée avec paroi verticale mobile
face du massif. L’existence d’une certaine cohésion assure alors la stabilité de la tranchée. Une surcharge
en surface est appliquée à l’aide de poids posés sur une plaque jusqu’à obtention de la rupture. On
observe que la surface de rupture est inclinée d’un angle θ par rapport à l’horizontale. D’après la théorie
de Rankine, cet angle est relié à l’angle de frottement ϕ du sol par la relation suivante :
π ϕ
(III.28) θ= +
4 2
Pour l’essai 1, la tranchée réalisée a une hauteur de 40 cm. Au moment de retirer la paroi mobile, la
rupture est survenue, sans qu’aucune surcharge ne soit ajoutée en surface (seulement la plaque
préalablement placée). Cet essai est donc difficilement interprétable.
Pour l’essai 2, la hauteur de la tranchée ne dépasse pas 25 cm et reste stable lors du retrait de la paroi
mobile. Le chargement de la plaque en surface se fait par incréments de 5 kg. La pose des poids sur la
plaque est une opération délicate et l’estimation de la charge de rupture n’est pas forcément pertinente.
Afin de déterminer la cohésion du matériau de sol, les résultats de ces quatre essais de tranchée ont été
interprétés selon deux méthodes de calcul. La première est la méthode d’équilibre d’un bloc, autrement
appelée "méthode du coin de Coulomb" alors que la deuxième utilise la théorie du calcul à la rupture
appliquée au cas d’une tranchée non chargée, les résultats de cette deuxième approche ne seront donc
utilisable que pour les troisième et quatrième essais (appareil n°2, sans chargement en surface).
P
x
FT W h
y
ϕ R Bloc instable
θ
l
Figure 3.8. Interprétation de l’essai de stabilité de tranchée selon la méthode du coin de Coulomb
On étudie la stabilité de la tranchée à la rupture, en supposant que le sol obéit à la loi de Mohr-Coulomb.
On suppose que la rupture intervient par la formation d’un bloc de base triangulaire au coin non soutenue
de la tranchée, lors de l’application d’une charge limite P (Figure 3.8). Ce bloc est donc soumis à une
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 70
γh
charge uniforme en surface P = q × b × l , à l’effet de son poids propre W = × b × l , à la force
2
c
tangente mobilisée par la cohésion le long de la surface de rupture FT = × b × l et par la force de
cos θ
friction Ffric inclinée d’un angle ϕ par rapport à la normale au plan de rupture. En écrivant l’équilibre
limite des forces résistantes et des forces motrices, on arrive à l’expression de la cohésion c :
⎛ γh ⎞
(III.29) c = ⎜ + q ⎟ cosθ (sin θ − cosθ tan ϕ )
⎝ 2 ⎠
Ω(a,b)
x
O
B
M h
α
y
b) approche statique
O x
C, ϕ
γ
h
Figure 3.9. Interprétation de l’essai de stabilité de tranchée selon la théorie du calcul à la rupture
Un mécanisme de déformation dans lequel le bloc OAB (Figure 3.9a) est animé d’un mouvement de
rotation autour du centre instantané Ω(a,b) est considéré. La ligne de discontinuité de vitesse AB fait en
chaque point un angle α avec le rayon vecteur, tel que π/2 + ϕ ≤ α ≤ π. Le calcul de la puissance
résistante maximale et de la puissance des forces extérieures conduit finalement à l’inégalité suivante :
γh π ϕ
(III.30) ≤ 3,83.tg ( + )
C 4 2
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 71
On considère le champ de contrainte discontinu défini par les trois zones de la Figure 3.9b :
σxx = - γ x σxy = 0 σyy = 0
σxx = -γ ( x – h ) σxy = 0 σyy = -γ x
σxx = - γ x σxy = 0 σyy = -γ x
Ce champ est statiquement admissible dans le mode de chargement étudié, en équilibre avec γ et vérifie
les conditions aux limites. En adoptant le critère de Mohr-Coulomb comme critère de résistance, on
obtient :
(III.31) γh (1 − sin ϕ ) − 2c cos ϕ ≤ 0
d’où,
γh ⎛π ϕ ⎞
(III.32) ≥ 2 tan ⎜ + ⎟
c ⎝4 2⎠
Les résultats de l’interprétation des résultats des essais de tranchée selon les deux méthodes décrites ci-
dessus sont répertoriés dans le Tableau 3.5.
Les résultats obtenus pour la valeur moyenne de la cohésion sont cohérents entre les deux méthodes de
calcul. Une cohésion comprise entre 0.49 et 0.94 kPa semble donc être une bonne estimation. Pour
l’angle de frottement, la valeur moyenne de 36.7° est retenue.
3.3.3.d Récapitulatif
Le Tableau 3.6 récapitule les valeurs caractéristiques du mélange sable/kaolin qui ont été déterminées à
l’aide de différents essais pour un poids volumique de 11 et 12 kN/m3. Les essais sur modèle réduit ayant
été réalisés avec un poids volumique proche de 12 kN/m3, on privilégie donc les résultats des essais
triaxiaux et de cisaillement par rapport aux essais de tranchée (réalisés lors d’une étude préliminaire de
caractérisation pour une densité de 11 kN/m3).
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 72
Pour la cohésion et l’angle de frottement, les valeurs retenues de 2 kPa et 38.5° sont les moyennes de
l’essai triaxial et de cisaillement correspondant à une densité de 12 kN/m3.
La valeur de cohésion ainsi déduite est comparée, à la Figure 3.10, aux résultats obtenus par Esfehani
(1999). Il a caractérisé trois types de sol dont les constituants sont identiques à notre mélange, seule la
proportion de kaolin varie : 20, 25 et 30 % ainsi que la densité : 10, 11 et 11.7 kN/m3. Ses résultats
proviennent d’essais triaxiaux réalisés sous faible confinement (entre 4 et 15 kPa) en substituant la
pression de confinement classique dans la cellule triaxial par une dépression à l’intérieur de l’échantillon.
Le profil de cohésion (droite en pointillée sur la figure ci-dessous) en fonction de la densité déduit de nos
essais pour une proportion de kaolin de 15 % est en bon accord avec les résultats obtenus par Esfehani,
puisque la cohésion diminue avec la proportion de kaolin.
5
30% kaolin (Esfehani, 1999)
4,5
25% kaolin (Esfehani, 1999)
1,5
0,5
0
9,5 10 10,5 11 11,5 12 12,5
3
Densité [kN/m ]
Figure 3.10. Evolution de la cohésion en fonction de la densité, pour différentes proportions de kaolin –
Comparaison avec les résultats obtenus par Esfehani (1999)
Tableau 3.7. Caractéristiques des boulons en fibre de verre utilisés sur différents chantiers
Ces caractéristiques permettent de définir un ordre de grandeur pour celles du "boulon-prototype", c’est-
à-dire du boulon que l’on cherche à modéliser dans le modèle réduit (dernière colonne du tableau ci-
dessus).
φétain= 1 mm
φboulon= 3 mm
Figure 3.11. Boulon utilisé pour la modélisation physique : fil d’étain encollé de grains de sable
Système de
fixation
Fil d’étain
Figure 3.12. Dispositif utilisé pour les essais de traction sur presse hydraulique
Les courbes contrainte-déformation obtenues pour chaque essai sont présentées sur la Figure 3.13.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 75
25
20
[MPa]
15
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
Déformation ε [%]
Figure 3.13. Courbes contrainte-déformation des essais de traction sur les boulons
du modèle réduit
Le comportement exhibé peut être raisonnablement modélisé par une loi du type élastique linéaire
parfaitement plastique (Figure 3.14) décrit par deux paramètres : le module d’Young Eb et la contrainte
limite de résistance σyb. De plus, la vitesse de sollicitation ne semble pas avoir d’influence, le
comportement du boulon n’est donc pas visqueux.
σ
σyb
Εb
ε
Après 0.2 à 0.4 % de déformation, la contrainte atteint une valeur limite de traction σyb variant entre 16.5
et 25.2 kPa selon les essais, comme le montre le Tableau 3.8.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 76
Longueur Vitesse de
Résistance à la traction Limite de traction
initiale déformation Tyb σyb(1)
[cm] [mm/min] [N] [MPa]
Essai 1 23.9 3 18.7 16.5
Essai 2 28.2 3 18.9 16.7
Essai 3 20.2 10 17.5 22.3
Essai 4 19 20 17.5 22.3
Essai 5 19 3 15.5 19.7
Essai 6 6 1 15.3 19.5
Essai 7 6.1 5 19.8 25.2
Essai 8 19.7 5 14.5 18.5
Moyenne 17.2 21.9
(1)
La section du boulon est égale à Sb = π rb² = 0.785 mm² puisque rb = 0.5 mm
La valeur moyenne de la résistance à la traction Tyb est estimée à 17.2 N, soit une limite de traction σyb de
21.9 MPa. Pour la détermination du module d’Young, une régression linéaire est faite sur les points de la
courbe σ – ε dont la déformation est inférieure à 0.1% : on suppose alors qu’on se situe dans la partie
élastique de la courbe (Figure 3.15). On estime finalement le module d’Young du boulon Eb à 9400 MPa.
6
[MPa]
Equation: y = 93,951 x
R2 = 0,8898
0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,1
Déformation ε [%]
permet d’obtenir une densité de 11 kN/m3. Un boulon d’environ 40 cm de longueur est placé après la
troisième couche ; une fente réalisée dans l’une des parois latérales de la cuve permet de relier le boulon
à la partie mobile supérieure d’une presse hydraulique (Figure 3.16a). Une surcharge de 4 kPa placée au-
dessus du massif permet d’obtenir une contrainte verticale de σv = 5,39 kPa au niveau du boulon, c’est à
dire identique à celle régnant au centre du tunnel du modèle réduit.
L’essai d’arrachement consiste à remonter la barre de la presse à une vitesse constante de 5 mm/min tout
en mesurant la force de résistance Fres à l’aide d’un capteur de force d’une précision de 0.5 N. Pour le
calcul de la contrainte de résistance à l’arrachement qres, on doit tenir compte du fait que la surface de
scellement sol/boulon diminue au fur et à mesure de l’arrachement, ce qui s’écrit :
Fres
(III.34) qres =
(Lb − dL ) ⋅ 2π ⋅ ⎛⎜ φscell 2 ⎞⎟
⎝ ⎠
où Lb est la longueur initiale scellée du boulon, dL le déplacement en tête et φscell le diamètre de
scellement sol/boulon. L’observation de la répartition du sol autour du boulon tout de suite après
l’arrachement (cf. Figure 3.16c) permet d’estimer le diamètre de scellement φscell à 5 mm. La section
mobilisée est donc plus importante que celle du boulon puisque φboulon vaut 3 mm.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 78
a) Schéma de principe
partie supérieure mo-
bile de la presse
surcharge
capteur de force
fente
boulon poulie
30 cm
30 cm
50 cm
b) Placement du boulon à mi-hauteur (vue de dessus) c) Zoom sur le boulon après arrachement
Les courbes contrainte-déplacement obtenues pour chaque essai sont présentées sur la Figure 3.17. Les
courbes sont assez proches et leur allure est la même : un maximal de contrainte est atteint au bout
d’environ 6.5 mm d’arrachement puis la contrainte diminue progressivement.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 79
Contrainte [kPa]
2
1,5
0,5
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Les valeurs de résistance limite à l’interface qs déduites pour chaque essai sont données dans le Tableau
3.9. Elles sont assez proches. On estime donc la résistance à l’interface qs à 2.90 kPa.
Plaque de contre-
pression
Massif
Tube de
soutènement
Plaque coulissante
(servant d’appui au
tube de soutènement) Paroi frontale
Une instrumentation appropriée renseigne sur les différentes réponses du terrain au cours de l’essai : les
tassements en surface, l’extrusion du front, les déplacements internes et les contraintes internes devant le
tunnel.
L’enfoncement du tube est assuré par un système composé de deux tiges filetées fixes et parallèles à
l’axe du tube sur lesquelles deux volants à rotation manuelle entraînent une planche en bois de 2 cm
d’épaisseur pouvant coulisser le long des tiges filetées (Figure 3.20). Cette planche possède un trou
circulaire de 26 cm de diamètre avec, autour de ce trou circulaire, une empreinte creusée sur 5 mm dans
laquelle le tube vient s’encastrer. En tournant simultanément les deux volants, ceux-ci, en butée contre la
planche, entraînent un déplacement de cette dernière, qui à son tour induit l’enfoncement du tube.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 82
Ce système d’enfoncement du tube est mis en place avant la confection du massif, et le tube est
positionné avec une petite pénétration dans la cuve de seulement quelques millimètres. Un bouchon
circulaire est positionné à l’extrémité intérieure du tube (Figure 3.21) et maintenu fixe, pour ainsi
permettre la confection du massif.
Figure 3.21. Vue de l’intérieur du tube du bouchon mis en place pour la confection du massif (fuite d’un
peu de matériau en bas du tube)
Pour les essais 1 et 2, le déroulement et l’aboutissement de ces deux premiers essais sans boulon étant à
l’époque de leur réalisation incertain, le remplissage s’est fait de manière rapide avec une épaisseur de
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 83
couche de 10 cm. Pour les essais suivants, l’épaisseur des couches dépend de la présence ou non de
boulons :
- sans boulon, l’épaisseur est égale à plus ou moins 6 cm ;
- avec boulons, l’épaisseur des couches situées au niveau du front de taille est d’environ 4 cm,
pour permettre la pose des boulons entre chaque couche. Il s’agit de la hauteur minimale
réalisable, l’horizontalité des couches n’étant plus assurée en-dessous de cette valeur. Pour les
couches situées au-dessus du front, l’épaisseur est comprise entre 6 et 11 cm selon les essais.
Le remplissage se fait par répandage. Une trémie guidée par un pont roulant permet de vider le matériau
dans la cuve, par passe de 50 kg. Son déversement est assuré simultanément par l’ouverture du bas de la
trémie commandée manuellement par l’abaissement d’un levier, et par le déplacement de la trémie dans
la cuve commandé par le pont roulant. L’opération est répétée jusqu’à obtenir le poids d’une couche, en
s’assurant d’une certaine homogénéité dans la répartition du matériau.
Le nivellement de chaque couche se fait manuellement par le ratissage à l’aide d’un balai à embout
plastique de 75 cm de longueur jusqu’à former une couche plus ou moins horizontale.
Bloc de béton
Plaque de compactage
Couche de sol
Figure 3.22. Vue latérale de la cuve – Compactage d’une couche de sol pour la confection du massif
Une planche de compactage est déposée sur la couche nivelée au moyen du pont roulant. Cette planche,
dont le rôle est de répartir au mieux la surcharge de compactage, est constituée d’éléments poreux
entourés d’un textile synthétique perméable à l’air, afin de laisser échapper l’air piégé à l’intérieur du sol.
Une surcharge de 4,6 kPa est ensuite appliquer, à l’aide d’un bloc de béton spécialement coulé pour ce
modèle, de dimensions 1,3 m × 1,3 m × 0,25 m (Figure 3.22). La valeur de cette surcharge permet
d’obtenir une couche de sol ayant un poids volumique de 12 kN/m3. Une durée de compactage d’environ
dix minutes est suffisante.
Axe
10 cm
Essai 2 Essai 4
Essai 5 Essai 6
Essai 7 Essai 8
Figure 3.23. Confection du massif de sol : hauteur des différentes couches selon les essais
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 85
Bouchon
6 cm
Chevauchement sur 4 cm
La distance verticale entre deux boulons ne peut etre inférieure à 4 cm (épaisseur minimale d’une couche
de sol). La distance horizontale séparant deux boulons est prise égale à 6 cm pour assurée une certaine
homogénéité de la distribution des boulons. Pour les essais 6 et 8, des capteurs de pression interne (cf §
3.5.6.d) sont présents au-devant du front, à différentes distances. Afin de ne pas les endommager lors du
compactage de la couche de sol située juste au-dessus, une épaisseur minimum de 6 cm est nécessaire
pour cette couche. Ceci explique la non-homogénéité de la distribution des boulons pour les essais 6 et 8
à hauteur des capteurs de pression.
En tenant compte de toutes ces conditions, le nombre de boulons au front varie entre 24 et 26 selon les
essais (Figure 3.25).
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 86
Essai 3 Essai 4
26 boulons 26 boulons
Essai 6 Essai 8
24 boulons 25 boulons
Boulons
Capteur pression (horiz.)
Capteur pression (vert.)
Figure 3.25. Distribution des boulons au front pour les quatre essais avec boulons
Figure 3.26. Vue de dessus des huit chambres à air et du système d’enfoncement du tube
Les chambres à air sont reliées à un système de régulation de la pression d’air comprimée pour permettre
de stabiliser la pression fournie par le compresseur et de contrôler la pression à l’intérieur des chambres
avec une précision de 0.2 kPa.
Système de fixation
des capteurs
Planche de contre-pression
Chambre à air
parallélépipédique
Figure 3.27. Vue schématique de la disposition des capteurs LVDT en surface, entre les chambres à air
La disposition des capteurs en surface est présentée Figure 3.28b. Leur nombre peut varier d’un essai à
l’autre car il peut arriver qu’un capteur ne fonctionne pas suite à une mauvaise mise en place.
a)
17 capteurs
LVDT en
surface
Couverture ~ 30 cm
Capteurs LVDT
φext = 30,2 cm
Avancement
b)
Plaques métalliques
carrées (3 x 3 cm) 20 cm
10 cm 27 cm
2 cm
2 cm
Tiges métalliques
fines (φ = 0,5 mm)
Emplacement des
capteurs LVDT
en surface
Figure 3.28. Vues schématiques de l’instrumentation du massif – a) Vue latérale – b) Vue de dessus
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 90
Figure 3.29. Positionnement lors de la confection des couches de sol de prolongateurs (tiges métalliques
soudées à de petites plaques) pour la mesure des déplacements internes du massif
Le nombre et la position des capteurs (LVDT + prolongateur) peuvent varier d’un essai à l’autre (Figure
3.30), sachant que ce dispositif de mesure des déplacements internes n’a été mis en place que pour les
quatre derniers essais.
Essai 5 Essai 6
à 59 cm du bord à 59 cm du bord
à 66 cm du bord à 66 cm du bord
à 73 cm du bord à 73 cm du bord
Essai 7 Essai 8
à 58 cm du bord
à 58 cm du bord à 63 cm du bord
à 68 cm du bord
à 63 cm du bord
à 62,5 cm du bord
Les positions sont données par rapport au bord frontal de la cuve
Figure 3.30. Vue du front – Position des prolongateurs de capteur de déplacement interne pour les quatre
derniers essais
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 91
L’extrusion est mesurée seulement durant la phase de chargement en surface, et non durant le creusement
puisque le front de taille doit être immobile lors de la mesure.
Capteur Laser 10 cm
centre
Système de fixation des
capteurs Laser
Figure 3.31. Mesure de l’extrusion au front de taille en deux points (capteurs Laser)
Capteur de contrainte
verticale
Fils de fixation
Capteur de contrainte
horizontale
Figure 3.32. Mise en place des capteurs de contrainte interne lors de la confection du massif
L’étalonnage de ces capteurs de pression est effectué dans des conditions qui ne permettent pas de
s’assurer de la validité des valeurs absolues de pression délivrées. L’analyse portera donc sur les
variations relatives de pression qui ont été validées pour leur part en cellule d’étalonnage.
L’outil d’abattage du matériau dépend du type d’essai (Figure 3.33). Pour un essai sans boulon, le
terrassement se fait avec une lame d’attaque de 15 cm tournant autour de l’axe, un tour correspondant à
0.25 cm de terrassement. Pour un essai avec boulons, la présence même de ces derniers empêche
l’utilisation de la lame d’attaque. On se sert donc d’un aspirateur avec un embout circulaire de 5 cm de
diamètre permettant de terrasser entre les boulons. Lorsque la longueur libre des boulons devient trop
grande et perturbe l’excavation, ceux-ci sont découpés à l’aide d’une cisaille à manche télescopique
(Figure 3.34).
Pour les deux types d’essai, avec ou sans boulons, le marinage du matériau est réalisé par aspiration.
Chapitre 3. Modélisation expérimentale sur modèle réduit 3D 94
La longueur de pré-voûte du front de taille peut être mesurée régulièrement grâce à des repères gradués
tous les centimètres situés en haut, en bas et sur les cotés, à l’intérieur du tube. On utilise également une
sonde que l’on introduit dans le tube jusqu’à ce qu’elle vienne toucher le front et on mesure alors la
distance séparant le front du bout extérieur du tube.
massif
n du Couverture [cm] 30.4 30.2 32.2 30.2 29.2 30.2 29.5 29.7
γ [kN/m3] 12.04 12.02 12.19 12.20 12.18 12.02 12.37 12.14
Tassement 15 14 15 16 15 16 16 16
Nombre de capteurs
Contrainte
0 0 0 0 0 6 6 6
interne
Déplacement
0 0 0 0 3 3 4 4
interne
Extrusion au
2 2 2 2 2 2 2 2
front
Initial
Position du
Final
58.3 54.6 54.6 54.9 54 54.2 54 54
[cm]
Vitesse moyenne
27.4 23.3 41.2 11.6 7.1 6.7 5.8 5
[mm/min]
Forme incliné vertical vertical vertical vertical(1) vertical vertical vertical
Front final
Pré-voute en
0 -1 0 0 -0.5 -1 -1 0
haut [cm]
Pré-voute en bas
5 0 0 0 -0.5 0.5 -1 0
[cm]
(1)
front humidifié
Ci-après sont résumées les principales observations faites pour les différents essais. Ces derniers sont
présentés dans leur ordre chronologique afin de mieux comprendre le changement de certains paramètres
d’un essai à l’autre.
d’enfoncement du tube avec 41.2 mm/min, soit quasiment 2 fois plus que pour l’essai 2. Cependant,
malgré l’amélioration constatée du comportement du front de taille boulonné, les tassements enregistrés
en surface sont plus importants que dans les essais 1 et 2. Nous attribuons ceci à la vitesse d’enfoncement
du tube beaucoup plus importante par rapport aux essais précédents.
Essai n°6 (24 boulons), premier essai avec capteurs de contrainte interne
Cet essai est le premier essai où six capteurs internes de contrainte sont mis en place dans le massif, en
plus des capteurs internes de déplacement dont la position est la même que pour l’essai 5. A la fin de la
phase de creusement, le front obtenu est à peu près vertical avec en bas une pré-voûte de 0.5 cm et en
haut une longueur libre de 1 cm qui s’explique par l’impossibilité de connaître exactement la position du
front lorsque le terrassement se fait à l’aspirateur.
Essai n°7 (sans boulon), premier essai sans boulon avec une instrumentation complète
L’essai 7 réalisé sans boulon possède, comme l’essai 6, six capteurs de pression interne et 4 capteurs
d’extrusion devant le front, soit un de plus, dont deux sont au centre du front (à 4 et 9 cm du front final)
et deux autres sont en bas et en haut du front. L’exploitation des essais 5 et 6 ayant montré que le capteur
situé à 19 cm du front final n’enregistrait aucun déplacement lors du terrassement, celui-ci a été retiré. La
phase de creusement s’effectue, comme pour les trois autres essais sans boulon, dans des conditions
précaires de stabilité avec de nombreuses chutes locales. Le front final est cependant parfaitement
vertical avec une longueur libre de 1 cm due à une erreur dans l’évaluation de la position de la lame
d’attaque.
3.7. Conclusion
Une modélisation expérimentale a été menée en utilisant le modèle réduit tridimensionnel sous gravité
terrestre déjà existant à l’E.N.T.P.E. (Ciblac 1996, Esfehani 1998). Toutefois, des modifications
importantes ont été entreprises sur ce modèle dans le but de modéliser l’avancement d’un front de taille
boulonné sous pré-voûte, en réalisant des phases successives d’enfoncement du tube et de terrassement
du terrain se trouvant à l’intérieur. L’instrumentation a également été développée afin de mesurer les
déplacements internes et les contraintes internes en certains points situé au-devant du front de taille
puisque l’effet du boulonnage frontal y est prépondérant.
Les matériaux sol et boulons utilisés dans ce modèle réduit ont été choisis de sorte que leurs
caractéristiques mécaniques respectent au mieux les lois de la similitude, et se rapprochent ainsi des
caractéristiques des terrains rencontrés et boulons utilisés dans les chantiers réels de tunnel. Toutefois, il
est très difficile d’obtenir une similitude parfaite sur tous les paramètres. Une discussion sur ce sujet sera
menée au Chapitre 5.
Huit essais ont été réalisés : quatre avec boulons et quatre sans afin d’évaluer l’apport du boulonnage
frontal sur le comportement du terrain autour du tunnel. Les nombreux résultats obtenus lors de cette
campagne expérimentale font l’objet du chapitre suivant.