Vous êtes sur la page 1sur 5

RRA 1er année Master (Durabilité)Mme: Farid Dalal M.

B Univ OEB

Restauration et réhabilitation architecturale

SUPPORT DE COURS
RRA 1er année Master (Durabilité)Mme: Farid Dalal M.B Univ OEB

I. Définition de la restauration
La restauration est réservée aux bâtiments ayant une valeur historique et cette notion a émergé
au début du 19e siècle.1

ON ne pouvait pas parler de restauration a posteriori

Les romains restituaient, mais ne restauraient pas, et la preuve, c’est que le latin n’a pas de
mot qui corresponde à notre mot de restauration, suivant la dignification qu’on lui donne
aujourd'hui.

Instaurare, Reficere, Renovare, ne veulent pas dire restaurer mais rétablir, refaire à neuf.

Françoise Choay explique que « la discipline de la restauration nait en même temps que le
concept de monument historique. »

Auparavant, il s’agit de maintenance (entretien et réparation) au service d’une utilisation


conforme à l’évolution des usages et des gouts et susceptible d’entrainer en toute légitimité.

La restauration est définit généralement comme une opération directe et volontaire sur
l’œuvre pour remédier à ses défauts d’aspect ou de présentation et parfaire sa lecture, sa
perception. Il s’agit de prolonger la vie d’une chose qui risque de mourir.

II. Les théories de la restauration

II.1 La restauration stylistique


La restauration stylistique fut théorisée par l’architecte français Viollet-le-Duc.

Il donne de la restauration la définition suivante : « Le mot et la chose sont modernes.


Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c ' est le rétablir dans un
état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné ».

Il est donc ici question de redonner au bâtiment patrimonial une cohérence, une « harmonie »
ayant pour objectif de restituer, de façon complète, le style dans lequel l’édifice aurait été
construit s’il l'avait été en une fois et jamais modifié.

1
Viollet le Duc, «Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XI au XVII siècle« Tome 8,
Librairies, Paris, 1860, P14
RRA 1er année Master (Durabilité)Mme: Farid Dalal M.B Univ OEB

Viollet le Duc considère que chaque style a une vie autonome. Le changement des matériaux
et de la couleur ne gêne pas.

La Restauration Stylistique qui est appelée à rétablir le Monument aux modes généraux du
Style en ignorant les vraies qualités formelles qui déterminent sa singularité.

La démarche de Viollet le duc est inscrite dans le présent de l’intervention et l'avenir du


bâtiment, bien plus que dans le passé de la première construction.

Choay précise à ce propos, que Viollet-l e-Duc avait en quelque sorte« la nostalgie de
l'avenir et non celle du passé» (Choay, 1999 : 117).

II.2 La restauration stylistique


Cette vision est portée par des architectes tels que Wyatt ou Scott, qui s’oppose à cette
théorie de la restauration stylistique.

Pour eux, la restauration constitue une intervention injustifiable et se compare à un «


mensonge absolu ». Il faut donc parler au Monument comme à une personne qui sent ou qui
souffre en passant par plusieurs phases dans sa vie.

Il est immoral de toucher à un Monument, même s’il va s’écrouler. Il faut reconnaître la vie
ou la naissance et la mort du Monument.

Ils proposent plutôt un accompagnement de la dégradation ou, au maximum, un geste de


consolidation invisible.

Il s'agit donc de conserver et non de restaurer, deux termes qui seraient alors antagoniques.

En prônant un minimum de soin et d’entretien vis-à-vis des monuments, la pensée de Ruskin


annonce l’idée moderne de conservation préventive

II.3. La restauration scientifique

Boito va relativiser et surmonter les discours inconciliable et aporétique de Viollet le duc et


de Ruskin.

Cette théorie dépasse les positions précédentes et propose une approche où restauration et
conservation sont complémentaires.
RRA 1er année Master (Durabilité)Mme: Farid Dalal M.B Univ OEB

III. Les différents Type de restaurations


Camilo Boito distingue différents types de restauration, selon l’époque dont relève l’édifice,
et les a classés comme suit :

III.1. La restauration archéologique :

Cette restauration concerne les monuments antiques, et c’est la que doit s’appliquer selon lui,
dans toute sa rigueur le principe de distinction des parties anciennes et nouvelles par la nature
et la mise en œuvre des matériaux.

III.2.La restauration pittoresque :

Utilisé pour les monuments du moyen âge.

Boito entend par ‘’restauration pittoresque‘’ les mesures de consolidation de la structure


qui permettent à un bâtiment de conserver l’intégrité de son aspect et qui s’interdit de
restaurer le reste.

III.3.La restauration architecturale :

Elle concerne les monuments de la Renaissance et de l’époque moderne, dans ce cas Boito
s’accommode des remplacements de parties endommagées. Comme il peut adopter une
démarche holistique, et investir l’édifice en totalité.

Ces principes marquent pour la première fois de l’histoire matérielle qui s’oppose pour à la
recherche absolue d’un retour à l’original.

Camillo Boito est le premier grand théoricien de la restauration moderne. Ses principes seront
admis et repris qu’en 1931, au sein de la charte d’Athènes.

IV. Une méthodologie de la restauration.

La restauration doit répondre à certains principes:

 Etudes archéologiques préalables à toute intervention.

 Relevés photographiques de l’état initial de l’objet de la restauration, puis de toutes


les opérations auxquelles il est soumis.
RRA 1er année Master (Durabilité)Mme: Farid Dalal M.B Univ OEB

 Il convient d'évaluer quel type d’intervention correspond le mieux pour ne pas


intervenir sur l'objet plus qu’il n'est nécessaire.

 L’état normal d’un édifice doit être confronté à l’état réel et le restaurateur doit avoir
une position critique concernant les ajouts postérieurs: ces derniers doivent être retirés
que s’ils ne présentent aucun intérêt historique ou artistique.

 Les interventions doivent être parfaitement documentées

 Le respect des strates est ajouts du passé sans exclusion d’aucune époque.

 Les parties «inauthentiques», c'est-à-dire ajoutées par le restaurateur, doivent être


clairement et visiblement identifiées pour ne pas être confondues avec les parties
originales.

 Les moyens proposés soit des signes discrets marquant les interventions avec des
matériaux et des couleurs différentes. Il introduit le principe de visibilité de
l’intervention

Vous aimerez peut-être aussi