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Recherches données personnelles- TOGO

Que se passe-t-il avec nos données à caractère personnel quand nous embarquons
dans un avion ? Quand nous ouvrons un compte bancaire ? Quand nous déposons une
photo sur un réseau social ? Qui utilise ces données, et de quelle manière ? Comment
cette information circule-t-elle ? Comment effacer de manière permanente les données
à caractère personnel de notre profil créé dans un réseau social ? Les réseaux sociaux
peuvent-t-ils vendre nos contacts, nos informations et nos photos à une entreprise ?

L’envol du Web 2.0 a généré de vastes préoccupations liées à la sécurité et à la


protection de ces données à caractère personnel, se transformant en un défi majeur
pour les états démocratiques modernes.

En ce sens, le Togo vient d’adopter une réglementation spécifique : l’obligation de


conserver de manière confidentielle et sécurisée les données personnelles, l’interdiction
de collecter ces données sans en avoir informé préalablement les personnes
concernées et l’interdiction, au moins de principe, de les commercialiser avec des
entreprises implantées dans des pays qui ne possèdent pas une réglementation de
protection similaire à celle existante au Togo.

Une Autorité nationale sera créée. Elle a déjà un nom, ‘Instance de protection des
données à caractère personnel’ (IPDCP). 

Cina Lawson, la ministre de l’Economie numérique, a tenu à préciser que la loi adoptée
mercredi concernait le seul territoire togolais. ‘Autrement dit, les responsables de
traitement de données ou les opérateurs télécom établis hors du territoire sont
difficilement assujettis aux obligations de la loi', a-t-elle indiqué

Sur le Web n’existe aucune frontière et, aujourd’hui, grâce à l’informatique en nuage
(le cloud), des données à caractère personnel peuvent être envoyées de Lomé en
Géorgie afin d’y être traitées, puis aux îles Kiribati pour y être conservées.

La situation résultant des caractéristiques techniques de la communication électronique


bouleverse ainsi les règles traditionnelles de protection des données et invite à
reconsidérer la notion de ‘donnée à caractère personnel’ et à repenser les nouvelles
formes de régulation de la communication. 

Devant la ‘propagation des textes juridiques’ et l’incapacité matérielle des juges à faire
respecter une réalité complexe, les Etats et les blocs d’intégration régionale se montrent
démunis pour assurer une protection efficace.
TOGO: Que dit la loi relative à la protection
des données à caractère personnel?
 6 décembre 2019  admin  1 Commentaire loi relative à la protection des données à caractère personnel, togo
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La Loi n° 2019-014 du 29 octobre 2019 relative à la protection des données à caractère personnel

fait du Togo l’un des pionniers en la matière en Afrique francophone. Economie du texte…

D’entrée de jeu, il faut relever que le dessein de cette nouvelle loi est de réglementer la collecte, le

traitement, la transmission, le stockage, l’usage et la protection des données à caractère

personnel. Elle veille en outre à ce que les Technologies de l’Information et de la Communication

(TIC) ne portent pas atteinte aux libertés individuelles ou publiques, notamment à la vie privée.

Qu’est-ce qu’une donnée à caractère personnel ?


Aux termes de l’article 4 de la loi togolaise, les données à caractère personnel s’associent à toute

information relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou

indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments,

propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou

économique.

L’intérêt porté par le législateur sur ce type de données se rapporte concrètement à la collecte,

l’exploitation, l’enregistrement, l’organisation, la conservation, l’adaptation, la modification,

l’extraction, la sauvegarde, la copie, la consultation, l’utilisation, la communication par

transmission, la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le rapprochement ou

l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, le cryptage, l’effacement ou la destruction desdites

données.
En droit togolais désormais, toutes ces actions doivent être soumises à déclaration préalable (Art. 6).

En effet, le législateur impose une obligation de déclaration auprès de l’Instance de protection des

données à caractère personnel.

L’article 55 crée justement l’autorité nationale (une AAI – autorité administrative indépendante),

chargée de la protection des données à caractère personnel. Elle est dénommée « Instance de

Protection des Données à Caractère Personnel », en abrégé « IPDCP ». Celle-ci délivre, dans un

délai maximal d’un mois, un récépissé qui permet au demandeur de mettre en œuvre le traitement des

données.

Toutefois, certaines actions sont dispensées de déclaration ( les cas de certains registres de données

ouvertes ou open data ) ou alors elles sont soumises à autorisation préalable (données génétiques,

sanitaires, pénales ou encore biométriques).

Principes et obligations
Le législateur togolais précise les principes de traitement des données à caractère personnel. Ainsi, le

traitement doit se plier au principe du consentement et de légitimité (le traitement des données à

caractère personnel est considéré comme légitime si la personne concernée donne son consentement)

ou encore aux principes de finalité, de pertinence et de conservation,d’exactitude, de

transparence…

Il est institué une interdiction de traiter des données sensibles (l’origine raciale, ethnique, la

filiation, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l’appartenance

syndicale, la vie sexuelle, les données génétiques ou plus généralement celles relatives à l’état de

santé de la personne concernée). Toutefois, l’exception à cette interdiction est la publicité voulue

des données par la personne elle-même ou le consentement écrit de celle-ci.

La personne dont les données sont traitées à droit à l’information (art.35), à l’accès aux

donnéescollectées sur lui (Art. 39), à opposition, effacement, rectification des données collectées.
La personne responsable du traitement des données à obligation de confidentialité, pérennité,

sécurité et conservation limitée.

Sanctions et protection des données


Les membres du comité de direction de l’IPDCP peuvent effectuer des perquisitions (Art. 66) et des

contrôles sur pièce et sur place. Le procureur de la République et le président du Tribunal de 1ère

instance sont mis à contribution.

L’IPDCP peut infliger des amendes (moins de 100 millions de FCFA) ou un retrait provisoire de

l’autorisation accordée pour une durée de trois (03) mois à l’expiration de laquelle, si des mesures

correctives ne sont pas apportées, le retrait devient définitif.

Par ailleurs, la loi togolaise prévoit plusieurs infractions à l’instar du non-respect des formalités

préalables , du non-respect des mesures de retrait provisoire de l’autorisation accordée, ou

encoredu traitement frauduleux ou non autorisé de certaines données sensibles. (ces peines vont

au maximum jusqu’à 5 ans d’emprisonnement).

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