Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
© UPMC/Pierre Kitmacher
Loi Pécresse: ce qui change à partir de la rentrée
Analyse de la loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités, Journal officiel du 11 aout 2007.
La gouvernance Fiches 1 à 6
La GRH Fiches 7 à 10
=
chercheuse au CSO* les services communs, à leurs directeurs respectifs. » Article 13. Un président peut rester en fonction
<
« Plus que le renouvellement du jusqu’au 31 août suivant son 68ème anniversaire.
mandat, c’est la conjonction de
l’élection du président et de celle du CONTRE Le président n'est plus élu par les trois
D.R.
conseil d’administration qui me POUR Le président devient le véritable conseils : sa légitimité pourrait être
semble déterminante », analyse Stéphanie Mignot- « patron » de son établissement, condi- amoindrie. Certains syndicats ont
Gérard. Désormais, le conseil d’administration « relè- tion indispensable pour mettre en demandé que le renouvellement soit
vera d’une majorité présidentielle ». De plus, « il va y œuvre la stratégie adoptée. Il dispose de compensé par une procédure de destitution. Le
L
avoir une conjonction entre la désignation du prési- réels pouvoirs sur les personnels tandis que sa fait qu’il ne soit pas obligatoirement enseignant-
dent et la signature du contrat quadriennal, ce qui délégation de signature aux directeurs de labora- chercheur entache sa légitimité, notamment pour
devrait permettre à l’élu de lancer une dynamique de toire permet aux universités d’être à égalité avec constituer les comités de sélection. En matière de
changement et de mobiliser la communauté universi- les organismes de recherche. nominations, les CA ont déjà un droit de veto.
taire ». Par ailleurs, « la possibilité pour une université
de maîtriser ses recrutements constitue un élément
Éclairage
central de l’autonomie ». Le droit de veto existait Dans la première version du projet de loi de Valérie Pécresse, le président devait appartenir à
déjà pour le CA, mais « en réalité il s’opposait très « l'une des catégories de personnels qui a vocation à enseigner ». Une définition trop large,
rarement aux décisions des commissions de spécialis- notamment pour la CPU, qui craignait que des non enseignants-chercheurs deviennent
tes », note Stéphanie Mignot-Gérard. présidents l Les doyens de droit, très présents pendant les semaines précédant le débat au
* Centre de sociologie des organisations de Sciences Po Paris Parlement, sont parvenus à introduire une restriction au droit de veto accordé au président.
< =
exercice dans l’établissement, dont la moitié de dont un du Conseil régional.
Stéphanie
Mignot-Gérard,
chercheuse au CSO* POUR Un CA resserré est une garantie contre CONTRE Un des aspects importants du fonc-
« Le projet de loi vise à en finir le risque d’assemblée générale perma- tionnement universitaire est la collé-
avec les lourdeurs des grands CA. nente dans laquelle la stratégie n’est pas gialité qu’un CA réduit risque de
Il reprend ainsi à son compte discutée et qui le fait ressembler à un remettre en cause. Désormais toutes
D.R.
l’idée selon laquelle il est impossi- comité d’entreprise. Les syndicats et les UFR ver- les composantes ne seront pas forcément repré-
L
ble de prendre des décisions à 60. S’il est vrai que ront leur influence diminuer alors que la repré- sentées et les personnels Iatoss voient leur poids
ces conseils étaient incapables de fabriquer eux- sentation de la société au travers des représen- fortement réduit.
mêmes des décisions, ils obligeaient les présidents à tants du monde économique et des collectivités
préparer en amont leurs propositions pour y obte- sera renforcée.
nir un consensus. Or dans les universités, qui sont le
lieu de la collégialité par excellence mais qui sont
Éclairage
aussi très éclatées, il est important de multiplier les L'Assemblée nationale a limité à deux les représentants des collectivités au sein du CA, alors
arènes de discussion. Avec les CA restreints, on perd que le Sénat souhaitait qu'au moins deux représentants puissent y participer. La commission
la possibilité de faire du CA la caisse de résonance mixte paritaire a accordé leurs versions, et précisé qu’un chef d’entreprise siègera impérative-
du projet politique du président. » ment au CA. Par contre, le CA des universités ne comportera aucun représentant de l’État.
* Centre de sociologie des organisations de Sciences Po Paris
ä À retenir : Le panachage disparaît AVANT L'élection s'effectue, pour l'ensemble des représentants
des élections des personnels, une prime « Les membres des conseils, en dehors des personnalités des personnels, des étudiants et des personnes bénéfi-
extérieures, sont périodiquement désignés au scrutin ciant de la formation continue, au scrutin de liste à un
majoritaire est instaurée en faveur de secret par collèges distincts et au suffrage direct. Le tour avec représentation proportionnelle au plus fort
la liste enseignants-chercheurs arrivée renouvellement des mandats intervient tous les quatre reste, possibilité de listes incomplètes et sans panachage.
en tête (la moitié des sièges enseignants- ans, sauf pour les représentants étudiants dont le man- Pour les élections des représentants des personnels
dat est de deux ans. L'élection s'effectue pour l'ensemble enseignants au CA, une liste de professeurs des univer-
chercheurs lui revenant d’office).
des personnels au scrutin de liste à un tour avec repré- sités et une liste de maîtres de conférences peuvent
Les sièges vacants sont pourvus selon sentation proportionnelle au plus fort reste, panachage s'associer autour d'un projet d'établissement. Chaque
des modalités fixées par décret. et possibilité de listes incomplètes. Les représentants des liste assure la représentation des grands secteurs de
étudiants sont élus suivant les mêmes modalités, mais formation enseignés dans l'université concernée, (disci-
sans panachage. Dans la mesure du possible, les collè- plines juridiques, économiques et de gestion, les lettres
ges sont distincts selon les cycles d'études. » et sciences humaines et sociales, les sciences et techno-
logies et les disciplines de santé). Dans chacun des col-
APRÈS lèges, il est attribué à la liste qui obtient le plus de voix
Antoine Compagnon,
<
Article 11. « Les membres des conseils sont élus au scru- un nombre de sièges égal à la moitié des sièges à pour-
président de Qualité de tin secret par collèges distincts et au suffrage direct. voir. Les autres sièges sont répartis entre toutes les listes
=
la science française (QSF)* à la représentation proportionnelle au plus fort reste. »
« Un candidat à la présidence POUR Les nouvelles modalités d’élection au
devra présenter une liste au col- CA vont permettre d’envisager des
D.R.
lège des professeurs. En principe, alliances entre syndicats dans la consti- CONTRE La suppresssion du panachage va
L
on siège à un conseil d’administration à cause tution des listes, et de dégager un majo- déboucher sur une plus grande politi-
d’une expertise, non sur une liste. Et un CA forme rité claire autour de la notion de projet sation des listes, ce qui bloquera
en son sein un comité de sélection et recherche un d’établissement. La représentation des grands l’émergence de personnalités.
président, interne ou extérieur. Ici tout est à l’en- secteurs de formation est garantie.
vers, comme dans un conseil municipal, avec une
prime au gagnant : la liste qui arrive en tête
l L’article 24 prévoit que les personnels des grands organismes, ainsi que les chercheurs et les ensei-
Éclairage
=
L’Association des agents
<
ment. À ce titre, il : pondérante. »
comptables d’université
L’Association des agents comptables s’interroge
L
sur la mise en œuvre de la certification des POUR Le CA est recentré sur la stratégie et déli- CONTRE Le CA empiète sur les rôles respectifs
comptes : s’agira-t-il de commissaires aux bère sur les conditions de sa mise en du CS et du Cevu qui ne font plus que
comptes privés ou publics? Comment s'articu- œuvre. donner des avis.
lera ce dispositif avec ceux d'ores et déjà exis-
tants comme la Cour et les chambres régiona-
les des comptes, le Trésor public, le contrôle
Éclairage
budgétaire et le contrôle financier? Qui assu- La première version du projet de loi prévoyait qu’un membre du contrôle général économique
mera les coûts induits s'il s'agit de commissai- et financier assiste sans voix délibérative au CA. Mais la présence d’un représentant de Bercy
res aux comptes privés (80 000 euros pour une a fortement déplu à la CPU. Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, en particulier
université de taille moyenne) ? s’y est opposé. Son idée de faire certifier annuellement les comptes de l’université par
un commissaire aux comptes s’est finalement imposée (article 18).
ä À retenir : Le conseil scientifique (CS) ne AVANT mation initiale ou continue. Il est consulté sur les
« propose » plus d’orientations au conseil L. 712-5. « Le CS propose au CAles orientations des orientations des politiques de recherche, de docu-
politiques de recherche, de documentation scientifique mentation scientifique et technique, ainsi que sur la
d’administration (CA) mais est « consulté » et technique, ainsi que la répartition des crédits de répartition des crédits de recherche. Le CS peut
et peut émettre des « vœux ». La propor- recherche. Il est consulté sur les programmes de forma- émettre des vœux et assure la liaison entre l’ensei-
tion de représentants des doctorants tion initiale et continue, sur la qualification à donner aux gnement et la recherche. Réuni en formation res-
emplois d'enseignants-chercheurs et de chercheurs treinte aux enseignants-chercheurs, il donne un avis
est augmentée (entre 10 et 15 %).
vacants ou demandés, sur les programmes et contrats de sur les mutations des enseignants-chercheurs, sur
Le CS donne son avis sur l’attribution recherche proposés par les diverses composantes de l’intégration des fonctionnaires des autres corps dans
de la prime d’encadrement doctoral. l'université, sur les demandes d'habilitation à délivrer des le corps des enseignants-chercheurs, sur la titularisa-
diplômes nationaux, sur les projets de création ou de tion des maîtres de conférences stagiaires et sur le
modification des diplômes d'établissement et sur le recrutement ou le renouvellement des attachés tem-
contrat d'établissement. Il assure la liaison entre l'ensei- poraires d’enseignement et de recherche.
gnement et la recherche, notamment dans le 3ème cycle. »
Article 19. La prime d'encadrement doctoral et de
=
APRÈS recherche est accordée après avis du conseil scienti-
<
Article 8. Le conseil scientifique comprend de 10 à fique.
15 % de représentants des doctorants inscrits en for-
CONTRE Le rôle du CS est réduit. Le dessaisir (au
Qualité de la science française POUR Les décisions stratégiques sont désor- profit du CA ou du président à propos
Pour Qualité de la science française (QSF), mais prises par le CA, ce qui renforce le des promotions, des primes et de la
L
dès lors que le président de l’université préside pilotage de l’établissement. L’avis du CS modulation des services des ensei-
le conseil scientifique et dispose de la « haute permet de disposer des compétences gnants-chercheurs), c’est prendre le risque de l’arbi-
main sur les crédits de recherche », il est nécessaire nécessaires pour prendre des décisions dans traire et du clientélisme, et d’un manque de compé-
qu’il soit un professeur. Par ailleurs l’association tous les domaines disciplinaires. tences dans les décisions touchant à la recherche.
estime que la composition du « comité de sélec-
tion », nouvellement créé, ne doit pas relever du
Éclairage
conseil d'administration, mais « puisqu'il s'agit L’Académie des sciences estimait dans un rapport sur l’université que le conseil scientifique
d'une sélection scientifique, du conseil scientifique devait pouvoir proposer les priorités scientifiques et donner son avis sur le recrutement des
réuni en commission restreinte aux enseignants- enseignants-chercheurs. Le Parlement lui a en partie donné raison puisque le CS donne un avis
chercheurs ». sur la politique de recrutement et de mutation des personnels enseignants-chercheurs.
=
syndicales étudiantes. » en son sein un vice-président étudiant chargé des
François Laurin,
<
questions de vie étudiante en lien avec les Crous.
président de la CEVPU
La Conférence des étudiants CONTRE Alors que nombre d’universités ont
vice-présidents d'université POUR Le rôle des vice-présidents étudiants est désigné des vice-présidents étudiants,
(CEVPU) a proposé -sans obtenir désormais reconnu. Surtout, leur institu- l’institution systématique de VP du
L
son adoption- un amendement tionnalisation met fin à la diversité des Cevu peut apparaître comme contre-
D.R.
au projet de loi qui stipule que situations faites aux représentants des productive. D’autant qu’aucun statut
« l'université se dote d'un étudiant assumant la étudiants d’un établissement à l’autre. de VP étudiant n’est défini et que son rôle est res-
fonction de vice-président, en charge notamment treint à la vie étudiante.
de la vie étudiante ». L'objet de cet amendement
est de « promouvoir l'institution d'une vice-
Éclairage
présidence étudiante dans chaque université », Les textes qui rendent obligatoire l’évaluation des enseignements par les étudiants ne sont
selon François Laurin, président de la CEVPU, au toujours pas appliqués. Aucun établissement, parmi ceux qui ont tenté de mettre en place
lendemain des 23èmes rencontres nationales qui cette évaluation, n’a réussi à la rendre systématique… encore moins à en tirer des conséquen-
se sont tenues à Marseille du 6 au 8 juillet 2007. ces.
ä À retenir : La qualification des ensei- AVANT ou déclaré vacant, les candidatures des personnes dont
gnants-chercheurs reste du ressort du Plusieurs textes détaillent les règles du recrutement la qualification est reconnue par le CNU (Conseil natio-
des enseignants-chercheurs après la phase de quali- nal des universités) sont soumises à l'examen d'un
CNU. Mais pour le recrutement au niveau fication qui relève du CNU (Conseil national des uni- comité de sélection créé par délibération du CA sié-
de l’établissement, les commissions de versités). Le décret n° 88-146 du 15 février 1988 geant en formation restreinte aux représentants élus
spécialistes cèdent la place à des comités modifié notamment par le décret n° 97-1120 du 4 des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des per-
décembre 1997 institue les commissions de spécia- sonnels assimilés.
de sélection, créés par le CA et composés
listes de l'enseignement supérieur. Elles ont « com- Le comité est composé d'enseignants-chercheurs et de
pour moitié au moins de membres exté- pétence pour les mesures individuelles relatives au personnels assimilés, pour moitié au moins extérieurs à
rieurs à l’établissement. recrutement des personnels d'enseignement et de l'établissement, d'un rang au moins égal à celui postulé
recherche non titulaires de niveau équivalent ». par l'intéressé. Ses membres sont proposés par le prési-
dent et nommés par le CA en formation restreinte (...). »
Stéphanie APRÈS Ils sont choisis en majorité parmi les spécialistes de
Mignot-Gérard, Article 25. « Sous réserve des dispositions relatives à la discipline en cause et après avis CS. Au vu de son
chercheuse au CSO* la première affectation des personnels recrutés par avis motivé, le CA transmet au ministre compétent le
« La présence de 50 % de mem- concours national d'agrégation d'enseignement supé- nom du candidat dont il propose la nomination, sous
< =
bres extérieurs à l’établissement rieur, lorsqu'un emploi d'enseignant-chercheur est créé réserve de l'absence d'avis défavorable du président.
dans les comités de sélection vise
D.R.
L
recruteurs locaux restera prépondérant. En effet, la disparaissent. La politique de l’établisse- université et d’obliger les maîtres de
décision de recrutement aura surtout un impact ment pourra s’exprimer pleinement en conférences qui deviennent profes-
pour le département qui accueille l’enseignant- terme de profilage de postes. seurs à changer d’université.
chercheur. Les collègues venus de l’extérieur vont-ils
oser s’immiscer dans les choix locaux ? Ou chacun
respectera-t-il le territoire de l’autre, puisque les
Éclairage
membres extérieurs d’un jour peuvent avoir à L’ORS a consacré un dossier au recrutement des enseignants-chercheurs en novembre 2005.
accueillir le lendemain dans le comité de sélection La sociologue Christine Musselin a publié, par ailleurs, un livre dans lequel elle étudie comment
de leur établissement des collègues venus d’une les universitaires choisissent leurs futurs collègues dans trois pays aux traditions très différentes.
université où ils ont siégé ? » Le marché des universitaires France, Allemagne, États-Unis, Presses de Sciences Po , Collection Académique, octobre
* Centre de sociologie des organisations de Sciences Po Paris 2005, 336 pages, 23 euros, ISBN : 2-7246-0960-3.
=
ges de différentes natures qu'il d'un même établissement fait l'objet d'une révision
assumerait dans son service. » périodique. Les enseignants-chercheurs, les ensei-
<
Le rapport précise que ce « contrat individuel de gnants et les chercheurs ont compétence exclusive
service » permettrait « d'assurer une gestion des pour effectuer cette répartition. CONTRE La mission d’enseignement pourrait
services qui prenne simultanément en compte les être négligée au bénéfice de la recher-
L
missions classiques et nouvelles de l'établissement, POUR C’est une compétence réclamée depuis che. Les enseignements de licence
les projets personnels des enseignants, les longtemps par les universités, notam- pourraient n’être assurés que par des
moments de la carrière et les investissements de ment dans les rapports Espéret et Belloc. chargés d’enseignement non universitaires.
chacun ». Éric Espéret répertoriait de nouvelles
charges : recherche, formation, animation et
gestion de l'établissement. Selon lui, la défini-
l Le rapport Belloc : Bernard Belloc, conseiller de Nicolas Sarkozy, a formulé en octobre 2003
Éclairage
< =
Damien Verhaeghe,
secrétaire général POUR Les universités ont besoin de nouveaux
d’Aix-Marseille 2 métiers qui n'existent pas dans la fonc- CONTRE Cette disposition ouvre la voie à une
« Il ne s'agit pas de recréer une tion publique. défonctionnarisation des emplois de
L
deuxième fonction publique avec Par ailleurs, elles pourront concurrencer cadres et d’enseignants-chercheurs
des contractuels en CDI », expli- le secteur privé et les collectivités en matière de et revient à refuser certains emplois
D.R.
ces : informatique, immobilier, contrôle de ges- dents de recruter des contractuels puisque le contrat pluriannuel fixera, établissement par éta-
tion… Dans ces domaines, nous sommes directe- blissement, le montant maximum que les universités pourront y consacrer.
ment en concurrence avec le privé. » l Si elle est censée permettre aux universités de recruter plus simplement, il est difficile de
percevoir quelles sont les limites de cette mesure. Jusqu’à présent, le recours à des contrac-
tuels sur CDD « article 4 » était découragé par le ministère, quand des corps de fonctionnaires
répondaient aux besoins. Qu’en sera-t-il avec des CDI dont l’existence est autorisée par le Code
de l’éducation et un budget global comprenant la masse salariale ?
<
être précisées par décret. »
=
Mignot-Gérard, garder. Les universités sont notamment
chercheuse au CSO* plafonnées dans le versement de primes
« Il faut bien distinguer ce qui de responsabilité pédagogique (96 heures par an
relève d'une part des primes maximum) aux enseignants qui s’impliquent CONTRE Les syndicats craignent l’individualisa-
octroyées aux enseignants-cher- dans des activité « péri-pédagogiques », comme tion de la gestion des carrières. Ils s’in-
D.R.
L
cheurs et aux Iatos, et d'autre part les TICE, la formation à distance… quiètent également de l’attribution de
de l'intéressement décidé par le CA. » Selon la Les Iatos pourraient être moins directement récompenses décidées arbitrairement
sociologue, les primes pourraient prendre diffé- concernés car il existe déjà un large volant de pri- par le président d’université.
rentes formes : « En Allemagne, quand une univer- mes attribuables aux agents titulaires.
sité recrute un enseignant-chercheur, elle joue sur
les avantages matériels : attribution d'un bureau
l L’avis du CS pour l’attribution de la prime d’encadrement doctoral a été ajouté par les parle-
Éclairage
ä À retenir : La création d’UFR est désor- AVANT tements, laboratoires et centres de recherche, créés
mais décidée par le conseil d’administra- Article L. 713-1. « Les universités regroupent diverses par délibération du conseil d’administration de l’uni-
composantes qui sont : versité après avis du conseil scientifique ;
tion, à la majorité, après consultation du 1. Des instituts ou écoles créés par décret après avis du 2. Des écoles ou des instituts, créés par arrêté du
conseil scientifique. Le Cneser ne donne Conseil national de l'enseignement supérieur et de la ministre chargé de l’enseignement supérieur sur pro-
plus son avis. Il n’est plus besoin d’arrêté recherche ; position ou après avis du conseil d’administration de
2. Des unités de formation et de recherche créées par l’université et du Conseil national de l’enseignement
ministériel pour créer une UFR, contraire-
arrêté du ministre chargé de l'enseignement supérieur ; supérieur et de la recherche.
ment aux écoles et instituts internes pour 3. Des départements, laboratoires et centres de recher- Les composantes de l’université déterminent leurs
lesquels il faut un arrêté et l’avis du che créés par délibération du conseil d'administration, à statuts, qui sont approuvés par le conseil d’adminis-
Cneser. La création, la suppression ou la majorité des deux tiers de ses membres, sur proposi- tration de l’université, et leurs structures internes. Le
tion du conseil scientifique. » président associe les composantes de l’université à la
le regroupement de composantes sont préparation et à la mise en œuvre du contrat plurian-
inscrits dans le contrat pluriannuel nuel d’établissement. La création, la suppression ou le
d’établissement. APRÈS regroupement de composantes sont inscrits dans le
Article 14. « Les universités regroupent diverses com- contrat pluriannuel d’établissement, le cas échéant,
posantes qui sont : par voie d’avenant. »
< =
1. Des unités de formation et de recherche, des dépar-
POUR La liberté d’organisation des universités CONTRE C’est la remise en cause du cadre
L
est reconnue. De fait, le ministère ne national des universités et la possibi-
L’Académie des Sciences jouait déjà qu’un rôle d’enregistrement lité de dérives locales avec la suppres-
Pour « améliorer la lisibilité de l'université française puisqu’il fallait avant tout réunir une sion d’UFR et donc d’enseignements.
à l'étranger », l’Académie des sciences suggère majorité des deux tiers.
« d'imposer une dénomination commune à toutes
les composantes des universités ». Elle propose
l Les parlementaires ont encadré la liberté d’organisation des universités en prévoyant que les
Éclairage
=
du gouvernement arrive à concilier le nécessaire Les ministres compétents affectent directement sont créés par décision conjointe des ministres de la Santé
renforcement des équipes dirigeantes de l’université aux unités de formation et de recherche les emplois et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. (…) »
<
et la reconnaissance d’une certaine exception. » hospitalo-universitaires attribués à l'université.
Gilbert Béréziat, ancien président de Paris 6, CONTRE Les universités auront tout intérêt à
Bernard Debré, médecin et député, Axel Kahn, créer des facs de médecine, de pharma-
directeur de l’Institut Cochin, Jean Vincent, POUR Les présidents d’universités sont renfor- cie ou d’odontologie, considérées
L
membre de l’Académie des sciences, Josy Reiffers, cés par rapport à l’une des composantes comme formations professionnelles. On
ancien directeur de cabinet de Luc Ferry sont qu’ils contrôlent le moins facilement. peut imaginer de voir « pousser » jusqu’à 80 UFR de
favorables à la restriction de l’autonomie des UFR médecine.
médicales. « Renforcer les équipes présidentielles,
c’est donc éviter que les composantes de l’université
Éclairage
ne s’écartent de la politique générale de l’université. Les doyens de médecine ont mené une campagne « d’intox », en affirmant que la première
Certains s’en offusquent et, parmi eux, certains version du texte de Valérie Pécresse déboucherait sur des transferts de postes hospitaliers vers
doyens de faculté de médecine, pour qui cette disci- d’autres composantes. Les députés ont donc ajouté un amendement dans l’article 15 pour
pline “à part” mérite des dispositions particulières. empêcher cela. Pourtant, a aucun moment il n’a été question de supprimer l’art. L.952-21 du
Notre analyse est différente : la médecine a autant Code de l’éducation, qui prévoit déjà que les emplois d’hospitalo-universitaires sont fixés par
besoin de réformes que les autres disciplines. » décision des ministres chargés de l’Enseignement supérieur et de la Santé !
< =
d'Orléans, « avec un budget glo- certification annuelle par un commissaire aux comp-
bal, les crédits de l'État pourront être gérés avec tes. »
beaucoup plus de souplesse. C'est particulièrement
intéressant pour la gestion de la masse salariale, qui POUR Les universités pourront utiliser la « fon- CONTRE La fusion des crédits budgétaires et
constitue le plus gros morceau d'un budget. Lors de gibilité asymétrique » des budgets : des ressources propres pourrait faire
L
départs à la retraite, une université pourra décider si c’est-à-dire qu’elles pourront transférer courir un risque de désengagement de
elle souhaite remplacer deux fonctionnaires de caté- des sommes de la masse salariale vers l’État en le dédouanant de ses respon-
gorie C par un de catégorie A, ou un enseignant les crédits de fonctionnement ou d’investisse- sabilités en matière d’encadrement.
contre un technicien. Les universités paieront direc- ment. L’inverse ne sera pas possible.
tement leurs enseignants, ce qui devrait davantage
lier ces derniers à leur établissement, et éviter le
Éclairage
comportement de “passagers clandestins” que Reste en suspens le cas des crédits recherche, en raison du système français de financements
beaucoup ont aujourd'hui. Mais pour que le pas- (ANR, EPST, crédits ministère) fléchés sur des actions et gérés au niveau des équipes.
sage au budget global soit une réussite, il faut que Par ailleurs, une mission d'inspection IGF-IGAENR a été lancée pour définir les « conditions
les établissements disposent de bons fonctionnaires du passage des universités à une autonomie renforcée ».
de catégorie A, de vrais cadres de gestion. »
ä À retenir : Les universités peuvent AVANT l’État qui leur sont affectés ou sont mis à leur disposi-
demander la propriété de leurs bâtiments. Actuellement, c'est l'État qui possède l'essentiel du tion. Ce transfert s’effectue à titre gratuit. Il s’accom-
patrimoine universitaire. Les universités disposent pagne, le cas échéant, d’une convention visant à la
des droits et obligations du propriétaire, à l'excep- mise en sécurité du patrimoine, après expertise
tion du droit de disposition et d'affectation des contradictoire. Il ne donne lieu ni à un versement de
biens (art. L. 762-2). Elles sont donc affectataires salaires ou honoraires au profit de l’État ni à aucune
Michel Parigot,
des biens, elles doivent en assurer la gestion, mais indemnité ou perception de droits ou de taxes au pro-
président du comité sans autres marges de manœuvre. fit de l’État. Les biens qui sont utilisés par l’établisse-
anti-amiante de Jussieu ment pour l’accomplissement de ses missions de ser-
« Très souvent, des universités ont APRÈS vice public peuvent faire l’objet d’un contrat conférant
exercé la maîtrise d'ouvrage. Et les Article 32. « L’État peut transférer aux établisse- des droits réels à un tiers, sous réserve de l’accord
chantiers se sont presque toujours ments publics à caractère scientifique, culturel et pro- préalable de l’autorité administrative compétente et
D.R.
mal passés car elles n'avaient pas les fessionnel qui en font la demande la pleine propriété de clauses permettant d’assurer la continuité du ser-
=
compétences nécessaires. Elles souffrent en fait d'une des biens mobiliers et immobiliers appartenant à vice public.»
<
sous-administration chronique. Ce sont des énormes
machines dont la gestion concrète repose en grande
partie sur la bonne volonté des personnels qui assu- CONTRE L’État pourrait profiter de cette disposi-
ment bénévolement de nombreuses tâches qui ne relè- POUR L’exploitant et le propriétaire des bâti- tion pour se « débarrasser » de bâti-
vent ni de leur fonction ni de leur compétence. ments ne faisant désormais qu’un, des ments en mauvais état et laisser les éta-
L'enseignant-chercheur se transforme selon les jours en décisions plus rationnelles devraient blissements assurer la réfection sans
gestionnaire, en bricoleur, en juriste, etc. Il y a bien eu être prises quant aux chantiers qui transférer les moyens nécessaires. Autre question
L
une amélioration depuis les 20 dernières années mais seront lancés. Les établissements pourront égale- qui plane sur cette dévolution du patrimoine : les
on est encore dans l'amateurisme. Une solution serait ment vendre une partie de leur patrimoine et dis- universités seront-elles capables de se doter des
de fournir aux universités une structure d'appui à poser des fonds issus de ces opérations. compétences juridiques et techniques pour assu-
laquelle elles pourraient déléguer la maîtrise d'ouvrage. mer des chantiers parfois colossaux ?
Il serait absurde qu'à Paris, on multiplie les services
techniques capables d'assumer la maîtrise d'ouvrage
Éclairage
dans 18 universités. Cette structure devrait être spécifi- Le CNRS, qui maîtrise la gestion de son patrimoine, met actuellement en vente des immeubles
que aux universités car on s'aperçoit que les entreprises sur Meudon et est en conflit avec l’Institut de France sur une donation immobilière.
privées ont des difficultés très grandes à comprendre
leurs spécificités. L'université n'est pas un bâtiment
administratif standard. »
ä À retenir : Les EPSCP peuvent créer des AVANT aussi créer « une personne morale à but non lucratif
fondations ayant ou non la personnalité L. 719-4. Les EPSCP « peuvent disposer des ressour- dénommée fondation partenariale », selon les règles
ces provenant notamment des legs, donations et fon- relatives aux fondations d’entreprise.
morale. Ils peuvent disposer de leurs ressour- dations, rémunérations de services, fonds de Article 29. Les dons et versements de contribuables
ces, et bénéficient désormais des mesures concours, participation des employeurs au finance- au profit de fondations universitaires ou partenaria-
incitatives de défiscalisation prises à destina- ment des premières formations technologiques et les ouvrent droit à des réductions d’impôts.
professionnelles et subventions diverses ». Article 30. Les versements, pris dans la limite de
tion des entreprises et particuliers.
L. 711-1. « Dans la limite des ressources disponibles 5 pour mille du chiffre d'affaires, effectués par les
dégagées par ces activités [des Saic], les établisse- entreprises au profit de projets de thèse proposés au
Lionel Collet, président
ments peuvent prendre des participations, participer mécénat de doctorat par les écoles doctorales
de l’université Lyon 1 à des groupements et créer des filiales (…) ». ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 60 %
© UCBL/Com./E. Le Roux
< =
tonomie des universités prévoit également des fonda- personnalité morale. » Ces fondations disposent de d’enseignement artistique publics ou privés, d’intérêt
tions, mais différentes de la fondation d'entreprise », l’autonomie financière. Les établissements peuvent général, à but non lucratif » sont agréés de plein droit.
explique Lionel Collet, président de Lyon 1*. « Si
L
c'était à refaire, nous resterions sans doute sur la fon- POUR L’opportunité pour les universités de CONTRE Le risque d’une inféodation à des inté-
dation d'entreprise », assure-t-il. Selon lui, ce statut développer leurs ressources propres et rêts privés, privilégiant des opérations
« permet d'avoir des cofondateurs, une personnalité leurs marges de manœuvre. à court terme. Le risque d’un désenga-
morale, une comptabilité privée ». De plus, « si un gement de l’État.
jour le PRES Université de Lyon est amené à se doter
d'une fondation, ce n'est pas une fondation interne à
Éclairage
une université qui pourra le faire : en revanche, la fon- Plusieurs textes existent déjà pour faciliter l’accès des universités à de nouvelles ressources :
dation d'entreprise de Lyon 1 pourrait, éventuelle- la loi sur l’innovation de 1999, la loi n°2003-709 du 1er août 2003 relative au mécénat, aux asso-
ment, devenir celle du PRES ». ciations et aux fondations qui a modifié (dans un sens qui se veut plus incitatif ) les disposi-
* les parlementaires ont entre-temps ajouté la possibilité de créer une tions fiscales s’appliquant aux dons des particuliers et des entreprises, et, enfin, le « pacte pour
fondation partenariale, pour laquelle s’applique les règles de la fonda- la recherche ».
tion d’entreprise.
ä À retenir : La possibilité de recruter AVANT Article 22. « Le chef d’établissement peut recruter, dans
des étudiants comme tuteurs ou pour Article L. 811-2. « Les étudiants sont associés à l’ac- des conditions fixées par décret, tout étudiant, notam-
cueil des nouveaux étudiants, à l’animation de la vie des ment pour des activités de tutorat ou de service en
travailler dans les bibliothèques apparaît établissements d’enseignement supérieur et aux activi- bibliothèque, sous réserve que l’étudiant soit inscrit en
dans la loi. L’obligation pour les établis- tés d’aide à l’insertion professionnelle. » formation initiale dans un établissement public d’ensei-
sements de former les étudiants élus gnement supérieur. Le recrutement s’opère prioritaire-
dans les différentes instances aussi. APRÈS ment sur des critères académiques et sociaux. »
Article 21. « Un bureau d’aide à l’insertion profession-
Les parlementaires ont ajouté la création nelle des étudiants est créé dans chaque université par Article 23. « Les élus étudiants aux différentes instan-
de bureaux d’aide à l’insertion profes- délibération du CA après avis du Cevu. Ce bureau est ces des établissements publics d’enseignement supé-
sionnelle dans chaque université. notamment chargé de diffuser aux étudiants une offre rieur bénéficient d’une information et d’actions de
de stages et d’emplois variée et en lien avec les forma- formation, le cas échéant qualifiantes, définies par les
tions proposées par l’université, et d’assister les étu- établissements et leur permettant d’exercer leurs man-
diants dans leur recherche de stages et d’un premier dats. »
Marie-Dominique Heusse, emploi. [Il] présente un rapport annuel au Cevu sur le
présidente de l’ADBU* nombre et la qualité des stages effectués par les étu-
« Pour l’instant, on ne peut pro- diants, ainsi que sur l’insertion professionnelle de ceux-
© UT1/ G. Fontagné
<
poser que des contrats de deux ci dans leur premier emploi. »
=
mois aux étudiants qui travail-
lent dans les bibliothèques. Car si
on les embauche pour un an, il POUR Les bibliothèques pourraient rester
L
faut leur verser des indemnités ouvertes tous les jours de la semaine et CONTRE Les syndicats de personnels craignent
pour perte d’emploi, ce qui est incompatible avec plus longtemps en journée. Cela, en que les emplois d’étudiants ne rempla-
nos budgets. Nous espérons donc pouvoir les fournissant des « jobs » compatibles cent des postes statutaires.
recruter pour un an, éventuellement renouvelable, avec les études.
en leur proposant des horaires compatibles avec
leurs études. L’emploi étudiant dans les bibliothè-
Éclairage
ques permettrait de les ouvrir le soir et le week-end. L'importance de l’emploi étudiant dans les BU est très variable selon les établissements, (cf.
Pour les jeunes, c’est aussi l’occasion de découvrir l’enquête de L’ORS de novembre 2006 ). Il représente 6 % des effectifs (exprimés en équiva-
un métier dans lequel ils s’engagent souvent après lents temps plein) en moyenne, mais plus de 10 % de l'effectif total du SCD dans un cinquième
une première expérience. » des établissements interrogés. L’ORS a publié également un comparatif France-USA des horai-
* Association des directeurs de bibliothèque universitaire res d’ouverture.
=
cès à l'enseignement supérieur »,
qui va plus loin que ce que pré-
voit le projet de loi. Le rapport
D.R.
détaille le calendrier d'un tel dis- CONTRE Des organisations étudiantes pointent
<
positif. En février, chaque élève de terminale consti- un risque de sélection déguisée. Il n’est
tue un dossier unique d'accès à l'enseignement pas non plus certain que cette préin-
supérieur. En mars, une commission d'orientation, scription soit aisée à mettre en place.
élargie aux représentants des universités, se réunit POUR Les erreurs d’orientation à l’université En effet, l’orientation active, expérimentée en
L
dans chaque lycée et formule des recommanda- pourraient diminuer, notamment pour 2007, n’a fait l’objet d’aucun bilan officiel. Mais
tions. En juillet, les étudiants s'inscrivent à l'univer- les bacheliers technologiques et profes- une étude de l’Unef laisse penser que la procé-
sité et ceux identifiés comme posant un problème sionnels, qui seront mieux informés de dure a eu un faible impact sur l’orientation des
d'orientation bénéficient d'un entretien. À l'issue leurs chances de succès. bacheliers.
du premier semestre, un bilan est effectué : redou-
blement ou réorientation, notamment en STS ou
Éclairage
IUT, peuvent alors être proposés. Pour cela, il faut La première version du projet de loi prévoyait la sélection des étudiants à l’entrée en master.
reconstruire le premier semestre universitaire, Cette disposition, qui de l’avis général ne devait pas apparaître dans la loi, a été renvoyée à des
estime le rapport, avec le développement de 4 à discussions ultérieures.
6 grands domaines dans les universités et la mise Les parlementaires ont en revanche inscrit dans la loi l’obligation pour les établissements de
en place de modules de projets professionnels. rendre publiques des statistiques de réussite aux examens et aux diplômes.
ä À retenir : La loi a été promulguée Date butoir publication de la loi. C’est au CA en exercice à la
le 10 août 2007 et publiée le 11. Les Les dispositions relatives aux responsabilités et date de publication de loi que revient de détermi-
compétences élargies (budget global et GRH) s’ap- ner la composition du nouveau CA. En l’absence de
mesures sur la gouvernance s’applique pliquent de plein droit à toutes les universités dans délibération statutaire adoptée dans un délai de six
immédiatement, tandis que les universi- un délai de 5 ans. Pour la dévolution du patri- mois, le premier CA élu comprendra 20 membres.
tés ont 5 ans pour acquérir les « compé- moine, il n’y a pas de date limite.
tences nouvelles ». Présidents
EPA Les présidents en fonction au 1er septembre 2007
Certains établissements publics administratifs dont le mandat expire avant la date fixée pour
(EPA) pourront demander à bénéficier, comme les l'élection des membres du premier CA élu confor-
EPCSCP, des responsabilités et compétences élar- mément à la loi, sont maintenus en fonction
gies ainsi que du transfert des biens mobiliers et jusqu'à cette date. Lorsque la durée de leur mandat
immobiliers appartenant à l’État. Un décret en restant à courir est supérieure à six mois, les prési-
Conseil d’État viendra préciser quels EPA sont dents en exercice à la date de l'élection des mem-
concernés. bres du nouveau CA restent en fonction jusqu'au
terme de leur mandat. Le nouveau CA délibère sur
Comité de suivi le maintien en exercice de ces présidents. Le man-
Un décret instituera un comité de suivi chargé dat des présidents en fonction à la date de l'élec-
d’évaluer annuellement l’application de la loi. Ce tion du nouveau CA peut être renouvelé une fois.
comité comprend notamment deux députés et
deux sénateurs, désignés par leurs pairs. Valérie Pécresse
L
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la
Conseil d’administration Recherche s’est engagée à revenir devant le Parle-
Un nouveau conseil d’administration est désigné ment dans 6 mois pour faire un bilan de la mise en
au plus tard dans un délai d’un an à compter de la œuvre de la loi.
Éclairage
l Un peu d’histoire : Après le vote de la loi Savary en 1984, son application et le vote de nouveaux statuts pour les universités ont duré des années.