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LOI DE DARCY

L’expérience de Darcy, perméabilité et transmissivité

Henri Darcy, étudiant les fontaines de Dijon vers 1856, établit expérimentalement que le débit
d’eau s’écoulant à travers un massif de sable peut se calculer :

Q = KA ∆ h
l

Eau

∆h

L
Sable

A (section du
massif sableux)

∆h : perte de charge de l’eau entre le sommet et la base du massif sableux ;

K : est une constante dépendant du milieu poreux, baptisée coefficient de


perméabilité par les hydrogéologues ou mobilité par les mécaniciens ;

L : est l’épaisseur du massif sableux.

Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral

Un dispositif de laboratoire, avec écoulement latéral, représente mieux la circulation des eaux
souterraines dans l’aquifère.

h1 − h2
q=K
l
h1 − h 2
l est le gradient hydraulique

h1 − h 2 est la différence de charge (∆h).


r r ∆h
U = − K ∆ h = − Ki Q = − KA = − Ki
l l
Le signe négatif est introduit devant le membre de droite de l’équation car la charge décroît
dans le sens de l’écoulement et q ou V, ne peuvent être négatif.
Conditions de validité de la loi de Darcy

La loi de Darcy est établie par des expériences de laboratoire répondant à des conditions très
strictes : continuité, isotropie et homogénéité du réservoir et écoulement laminaire. Ces
conditions de validité peuvent paraître très restrictives si l’on considère les nombreuses
variations lithologiques des formations hydrogéologiques. Mais en réalité les cas où la loi de
Darcy n’est pas applicables sont limités aux formations très hétérogènes (réseaux karstiques)
et lorsque la vitesse d’écoulement est très élevée (voisinage des ouvrages de captages).

Paramètres hydrodynamiques

Perméabilité

Perméabilité intrinsèque

D’après les calculs réalisés à partir des équations de Navier-Stokes, les véritables causes du
déplacement du fluide en milieu poreux sont les gradients de pression d’une part, et les
forces extérieures d’autre part, soit ici la gravité.

La Loi de Darcy doit donc s’exprimer sous la forme générale :


r r r
U = − k i ( gr a dp + ρ ggr a dz )
µ
Sa dimension, à partir de l’équation précédente est celle d’une surface (L2)
3 −1 −1 −1

K =
( Q )( µ )
=
( L T )( M L T ) 2
= (L )
i −1 2 − 2 − 2
( A )( p L ) ( L )( M L T )

Perméabilité des hydrogéologues (K)

Pour établir la relation entre la perméabilité intrinsèque (Ki) et le coefficient de perméabilité


K utilisé par les hydrogéologues, il faut exprimer le débit en fonction du gradient de charge
hydraulique :

∆ h = − gr ar dh
L

En supposant le fluide incompressible, nous pouvant écrire sous la forme :

r K r
U =− gr a d ( p + ρ gz )
µ

p
Avec la charge : h= + z et en faisant sortir ρg du gradient :
ρg
r K ρg r
U = − i gr a dh
µ

En comparant les deux formules, on en déduit que :

K i ρg
K = µ

Les deux formes de la loi de Darcy :

r k r r r
U = − i ( gr a dp + ρ ggr a dz ) = − Kgr a dh
µ
sont strictement équivalentes, même pour les fluides compressibles, si l’on adopte pour
définition de la charge :
p
dp
h= z+ ∫ ρg
0
La dimension de K est celle d’une vitesse :
2 −3 −2

=L ML LT −1
K −1 −1 = LT
ML T
Elle s’exprime généralement en m/s.

Les coefficients de perméabilité des couches évoluent entre 10-9 et 10-2 m/s

Ce coefficient de perméabilité est fonction du fluide, ce qui n’est pas très gênant car on
s’intéresse toujours à l’eau, mais aussi de sa viscosité. Or la viscosité varie sensiblement avec
la température.
Variation de la viscosité avec la température
2.0

1.8
Viscosité en centipoises (10 Pa.s)
à la pression atmosphérique

1.6
-3

1.4

1.2

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0 20 40 60 80 100
Température (°c)

Transmissivité

Si la nappe d‘eau souterraine circule dans une couche de puissance (e)


z

M
e
o
x

Le flux transitant dans la direction d’écoulement (x) dans la couche pour une largeur unitaire
dans la direction perpendiculaire à la figure, on obtient :

e e
r r
Q
l
= ∫ U .n d z = ∫U x dz
0 0
n: étant la normale à l’axe oz et Ux la composante de la vitesse dans la direction de x.
Supposons que z soit la direction principale d’anisotropie, c’est à dire que les deux autres
directions soient dans le plan de la couche (x,y). Alors en tout point M de oz :
r r
U = − K M gr a dh

KM : étant le tenseur de perméabilité dans le plan (x,y) passant par M,


gradh : est le gradient de charge dans ce plan. Supposons de plus que ce gradient soit constant
sur la transversale oz. Alors :

e
r
l = − gr a dh ∫0 K M dz
Q

e
Cette intégrale a été baptisée la transmissivité, T = ∫ K M dz
0

Si K, est isotrope et constante suivant oz : T = Ke

T : s’exprime en m2/s et est très fréquemment utilisé pour les nappes souterraines,
qu’elles soient ou non horizontales.

Généralisation de la loi de Darcy

La loi de Darcy a été vérifiée expérimentalement en laboratoire, dans toutes les conditions
possibles. C’est à dire pour :

- toutes les directions d’écoulement,


- tous liquides de différents poids volumiques et viscosités dynamiques,
- tous milieux aquifères poreux continus, de toutes granulométries et milieux fissurés à
micro-fissures.

La loi de Darcy en régime transitoire

La loi de Darcy, s’établit pour des écoulements permanents (indépendants du temps). Le


phénomène de double porosité entraîne l’existence d’un terme transitoire nouveau dans la loi
de Darcy.

Si donc nous écrivions en régime permanent :

r r r
U = − kµi ( gr a dp + ρ ggr a dz )

Nous devrions écrire, en transitoire :

r ρ
U = − kµi ( gr a dp + ρ ggr a dz − ω ∂∂Ut )
r r

Le facteur ( 1 ) pour le terme transitoire provient de l’intégration, dans le VER, du terme


ω
∂u
transitoire ( ρ ). Cependant, ce terme supplémentaire est en pratique toujours négligé, car
∂t
∂u
U étant petit en milieu poreux, ( ) est négligeable devant les autres, sauf peut-être pendant
∂t
des temps de l’ordre de la seconde quand s’ébranle l’écoulement en milieu poreux.
INTEGRATION DES EQUATIONS ELEMENTAIRES
L’EQUATION DE DIFFUSIVITE

Equation de diffusivité en nappe libre

Une nappe libre est un milieu poreux qui n’est saturé que sur une certaine hauteur et est
surmonté de milieu poreux sec et non saturé. La nappe est généralement limitée vers le bas
par un substratum imperméable.

On peut négliger, dans ce cas, la compressibilité de l’eau (ρ constant) ainsi que celle du milieu
poreux ( ω constant) ; toute variation de charge va entraîner un mouvement de la surface
libre.

Nous supposerons dans ce cas :

Toutes les vitesses sont horizontales et parallèles entre elles sur une même verticale ;
Le tenseur de perméabilité admette la verticale comme une de ses directions
principales ;
D’après la loi de Darcy, s’il n’y a pas de composante verticale de la vitesse, c’est qu’il
n’y a pas de gradient de charge vertical, h(x,y) indépendant de z

On prendra pour cela un prisme transversal à la nappe d’épaisseur (e) entre le substratum
imperméable et la surface libre.

Surface libre (h(x, y)

y
e

x
dy

Substratum imperméable σ(x, y)


dx

Nous allons rétablir les trois termes de l’équation de continuité pour le prisme
dx , dy ( h − σ)

r
div ( ρ U ) + ∂ ( ρω ) + ρ q
Equation de continuité ∂t
Flux massique entrant par unité de temps sur les deux faces perpendiculaires à ox :
 h (x , y ) h ( x + DX ? Y

Fx = ρ dy  ∫ U x ( x , y , z ) dz − ∫ U x ( x + dx , y , z ) dz 
 σ( x , y ) σ 5 X + DX ? Y ° 

Ux étant la composante de la vitesse de filtration suivant (x )

∂ h 
Fx = − ρ dy ∫
∂ x  σ
U x dz  dx

La loi de Darcy nous permet de calculer U x :

U x = − K xx (x, y, z ) ∂h
∂x

On substituant, on remarque ∂h ne dépend pas de z. Si on ajoute le terme correspondant au


∂x
flux entrant par la face perpendiculaire à 0y, on obtient :

 ∂ h ∂  ∂ h ∂ h  
F = + ρdxdy   ∫ K xx dz h + ∫
∂ x  ∂ y  σ ∂ y  
K yy dz
 ∂x  σ

On supposera qu’il n’entre ni ne sort de flux par les faces haut et bas

Variation de masse de l’élément

La masse d’eau mobilisable par gravité (porosité de drainage ω d ) contenue dans l’élément
est ρω d ( h − σ) dxdy et sa variation dans l’unité de temps est :

ρω d ∂ h dxdy
∂t
Le débit volumique de fluide prélevé dans l’élément s’obtiendra par intégration de σ à h : q
est positif s’il est prélevé et négatif s’il est injecté.

∫ qdzdxdy = Qdxdy
σ
Q étant maintenant le débit prélevé par unité de surface de la nappe. Le débit massique est
donc ρQdxdy.

Ce terme par unité de surface permet justement de tenir compte des échanges de la nappe avec
l’extérieur (prélèvements, infiltration,…) en supposant qu’il se réalise sur toute la nappe
Bilan
En écrivant la conservation de la masse en faisant la somme de ces trois quantités, il vient, en
simplifiant par (ρ) qui est constant et dxdy qui est l’aire élémentaire de la nappe :
∂  K  h 
h
dz ∂ h dz ∂ h ∂h
∂ x  σ∫ +  ∫ K = ω d ∂y + Q
xx yy
∂y  σ ∂y 

Equation de diffusivité en nappe libre.


Elle est non linéaire en h

Si Kxx et Kyy sont constants sur toute verticale, on peut faire disparaître l’intégrale sur z :
Non linéaire en h

∂x
[
∂ Kxx ( h − σ ) ∂ h + ∂  K
∂x ∂ y 
] yy ( h − σ) ∂ h
∂y

 = ω d
∂h + Q
∂t

On peut, généralement la linéariser en considérant les quantités :

h h
T xx = ∫ K xx dz et T yy = ∫ K yy dz
σ σ
Intégrale de la perméabilité sur l’épaisseur de nappe (anisotrope)

On supposera que la transmissivité varie peu avec la charge h (h négligeable devant (h-σ) <
10% ). On écrira alors :

∂x
(
∂ T xx ∂ h + ∂  T
∂x ∂y
) yy
∂ h  = ω
∂y 
d
∂h +Q
∂t

Si la transmissivité est isotrope et constante dans toute la nappe :


2
h= ∂ h
2

+ ∂ h
2

=
ω d ∂ h
+
Q
∂ x ∂
2 2
∂ y T t T

Equation aux dérivées partielles linéaire de second ordre de type parabolique, analogue à
l’équation de la chaleur.

On peut encore proposer une autre solution dans le cas où le substratum σ =0 comme plan de
référence pour le potentiel, (h- σ = h) (épaisseur de la nappe).

∂x
[ ∂ x ∂ y 
]
∂ K xx h ∂ h + ∂  K yy h ∂ h  = ω d ∂ h + Q
∂ y  ∂t

Si l’on suppose Kxx = Kyy = K constant dans l’espace (milieu isotrope et uniforme) :

∇ h = K d ∂∂ ht + K
2 2 2Q

EQUATION DE DIFFUSIVITE GENERALE


(Cas de la nappe captive)
La théorie complète n’est pas très simple à établir. Il faut en effet supposer le fluide
compressible et le milieu poreux compressible, aussi bien pour les pores que pour les grains
solides.

Nous supposerons en outre le milieu poreux entièrement saturé en fluide, car


l’équation complète où les trois compressibilités interviennent n’a de sens qu’en nappe
captive profonde, c’est à dire en couche aquifère confinée entre deux imperméables.

…....
……………………
…………………………………….
………………………………………….
……………………………….
………………..

Nous utiliserons :

1) l’équation de continuité du fluide dans un volume élémentaire fixe de l’espace ;

r ∂
div ( ρU ) + ( ρω ) + ρq = 0
∂t (1)

2) l’équation de continuité du flux de grains solides dans le volume élémentaire de l’espace.

ρs = 1
1− ω ∫ ρsmdx '

m : est une fonction pondératrice qui permet l’intégration des propriétés locales dans l’espace
telle que :
∫ m (x )dx =1 x : coordonnées à trois dimensions.

ρs : masse volumique du solide (ρs = 0 dans les pores).

r
U S = 1 ∫ ρ s u s mdx '
r
ρs
r r
us vitesse
r
réelle du solide ( us = 0 dans les pores)
U S : vitesse fictive de déplacement du solide, si comme toute la section est
offerte.

r
div [ ρ s U S ]+ ∂ [ (1 − ω ) ρ s ] = 0
∂t (2)

r
r* U S
u s = 1− ω
La loi de Darcy

Dans sa forme classique, elle s’applique en fait à la moyenne réelle du liquide


r
v U
(u * = )
ω par rapport à celle du solide, u S* et non par rapport à l’espace fixe. Il faut donc
composer, géométriquement les vitesses u et us pour obtenir l’expression exacte de la loi de
r r
Darcy : ( u * −us* ) qui est proportionnelle au gradient de pression et à la gravité ou encore (
r r
U −ωus* )
L’expression de la loi de Darcy est donc :

r
U − ω u s* = − k (gr a dp + ρ ggr a dz )
r r r
µ (3)

Combinons l’équation de continuité (1) avec (2) et (3)

Nous supposerons que toutes les grandeurs ρ, ρ s , p ,ω ,U ,U S sont des fonctions d’Euler,
c’est à dire, rapportées en un point fixe de l’espace par rapport au référentiel. Il vient :

(1) + (3)
 r 
div  ρ k (gr a d ( p )+ ρ ggr a dz )= div ( ρω u s* )+ ∂ ( ρω )+ ρq
r r
 µ  ∂t
r r r r
or div ( ρω u s* ) = ρω div ( u s* ) + u s* gr a d ( ρω )

u s* gr a d ( ρω ) + ∂∂t ( ρω ) = dt
r r d ( ρω )
et

c’est à dire la dérivée de transport de ρω , en suivant le déplacement moyen du solide, à la


vitesse u s* . Nous cherchons donc les variations de ω et de ρ à l’intérieur du domaine
élémentaire constitué par le solide qui se déforme, c’est à dire contenant une quantité
constante de solide.

r
De plus en remplaçant dans (2) U S par (1−ωs )urs* il vient :

(1− ω ) ρ s div ( urs ) + urs* gr ar d [ (1− ω ) ρs ] + ∂ [ (1− ω ) ρs ] = 0


∂t
soit:
(1− ω ) ρsdiv ( ur s* ) + d [ (1− ω ) ρ s ] = 0
dt
soit finalement en combinant :
 ρk  ρ d ω ρω d ρ s
div ( gr a d ( p )+ ρggr a d ( z ) )= ω +
r r dp
+ + ρq
 µ  dt 1− ω dt ρ s dt (4)

Les équations d’état du liquide et du solide

Nous choisissons comme seule inconnue la pression p. Il faut donc estimer :


dρ dω dρs
dt dt dt
dans l’élément de milieux poreux mobile.

- Pour le liquide, c’est l’équation de compressibilité isotherme :

ρ = ρ 0 e
β l (p − p 0 )

dρ dp
encore : dt = ρβ l
dt (5)

βl : est facilement accessible à la mesure.

- Pour le solide, il faut introduire beaucoup de coefficients avec un calcul plus


compliqué. Dans ce cour nous allons reporter simplement les résultats.

dρs dp
= − ρ sα s (6)
dt dt

α s : coefficient de compressibilité du milieu poreux.

Synthèse de l’équation de diffusivité

Introduisant ces trois équations d’état dans l’équation (4) et tenant compte de la valeur de
α s tirée de suivante :

αs= ω βs
1−ω
il vient :
kρ

r r 
div  µ (gr a d ( p ) ρ ggr a d ( z ) ) = ρω β l − β s + α

[dp
ω dt + ρ q
]
soit, en multipliant par g :

r r
[
div [K (gr a d ( p ) ρ ggr a d ( z ) )]= ρω g β l − β s + α
dp
ω dt + ρgq
] (7)
Le coefficient :
S s = ρω g β [ l− β s + α
ω
]
est baptisé coefficient d’emmagasinement spécifique de la nappe sa dimension est ( L-1).

Simplifications

On substitue généralement la charge h à la pression p dans l’équation (7) en faisant


l’hypothèse, admissible dans la pratique, que ρ est variable dans le temps (compressibilité),
mais peu variable dans l’espace, afin de pouvoir sortir le terme ρg de l’opérateur divergence :

  p 
div[K (gr a d( p )+ ρggr a d ( z ) )]≈ ρgdiv K gr a d + z  = ρgdiv(K gr a d ( h) )
r r r
  ρg  
r r r
D’autre part, comme us , la vitesse du solide, est très faible, on néglige le terme us gradp
δp
devant et on écrit :
δt
δp
ρgdiv (K gr a d ( h ) )= S s
r
+ ρgq
δt
On peut également dire que l’on garde l’équation en dérivée totale, car les instruments de
dp δp
mesure (piézomètres …) étant liés au solide, c’est en fait et non que l’on sait
dt δt
mesurer. De plus, en différenciant l’expression p=ρg(h-z)
Il vient :
δp  δρ 
= ρg δ h + g h − z )
δt δt  δt 
soit, en tenant compte de l’équation de compressibilité isotherme du liquide :

dρ dp
dt = ρβ l
dt

δp
ρg δ h = [1 + ρ g ( z − h ) β l ]
δt δt

[ ]
On peut négliger ρ g ( z − h ) β l devant 1 : en effet, pour g =10 m/s2,
βl = 5.10-10 MKS et ρ = 103 kg/m3 ; ce terme est inférieur à 1/100 tant que (h-z) est
inférieur à 2000 mètres. Alors :

δp
ρg δh ≈
δt δt
En substituant dans (7) et en simplifiant par ρg , il vient :

div (K gr a d ( h ) )= S s δ h + q
r
(8)
δt
équation de diffusivité utilisée pour les nappes captives.
On peut se ramener parfois à un problème plan en considérant que’ dans la nappe captive,
la charge h ne varie pas sur une perpendiculaire aux épontes pour la direction verticale. On
intègre, K, en supposant qu’une direction principale d’anisotropie est ladite perpendiculaire
aux épontes, et que x et y sont les deux autres, appartenant au plan des épontes :

toit toit
T XX = ∫K XX dz T YY = ∫K YY dz
sub sub

toit toit
S= ∫S S dz Q= ∫ qdz
sub sub

S est le coefficient d’emmagasinement de la nappe (il est sans dimension). En particulier,


si Kxx, Kxx et Ss sont constants sur toute l’épaisseur e de la nappe captive.

TXX = K XX e Tyy = K yy e (
S = S S e = ρω ge β l α
ω
)
S varie grossièrement entre 10-3 et 10-5

Si T est isotrope et constant dans l’espace :

δ 2 h δ 2 h S δh Q
∇ h= 2 + 2 =
2
+
δx δy T δt T
Le rapport T/S est appelé diffusivité de l’aquifère. Ces équations sont identiques à celles
de la nappe libre, mais S remplace ici la porosité ω d .
METHODES D’INTERPRETATION DES ESSAIS DE POMPAGE

1. Méthodes de THEIS
A partir de l’équation de diffusivité appliquée pour différents types de nappes (libre et captive)
démontrées précédemment :
Nappe libre :
∂  ∂h  ∂  ∂h  ∂h
∂x  K xx h ∂x  + ∂y  K yy h ∂ y  = ω d ∂ t + Q
 

Pour K constante dans l’espace : ∇ h


2 2
=
2 ω d ∂h
+
2Q
K ∂t K
Nappe captive :
Pour T est isotrope et constant dans l’espace :

δ 2h δ 2h S δh Q
∇ h= 2
+ = +
δx 2 δy 2 T δt T

des solutions ont étés proposées pour différents régimes (permanant et transitoire).
L'équation du régime permanent, ou de THIEM, peut souvent s'appliquer pour déterminer le
coefficient de perméabilité. Cependant, les conditions de terrain peuvent être telles que l'on a besoin
d'un temps considérable pour atteindre ce régime permanent, ce qui est parfois un désavantage
sérieux de cette méthode.
Un grand progrès a été fait par THEIS (1935) qui fut le premier à développer les formules du régime
transitoire, comprenant le temps et le coefficient d'emmagasinement.

THEIS a proposé une solution à ces équations dans le cas d'un milieu infini, homogène et isotrope de
transmissivité constante dans le temps et dans l'espace (nappe captive ou nappe libre peu rabattue),
d'un forage captant la nappe sur toute son épaisseur d'une injection ou d'un pompage à débit
constant, dans un puits infiniment petit.
α
Q Q e −u r 2S
s=
4πT
Wu =
4πT ∫u u du Avec : u=
4Tt

4Tt
et par conséquent : S = r 2 u

t : temps
r : distance radiale à partir du centre du puits
s : rabattement de la nappe (différence entre le niveau piézométrique initial de la nappe et son
niveau après un temps t de pompage, observée à la distance r du puits)
Q : débit de pompage
T : Transmissivité (produit de la perméabilité par l'épaisseur de la nappe)
S : coefficient d'emmagasinement
u2 u3 u4
Wu = − 0 ,5772 − ln u + u − + − + ...
2 . 2! 3 . 3! 4 . 4!
Le symbole W(u), qui est une façon abrégée d'écrire la fonction exponentielle intégrale, est
généralement appelé "fonction de puits de THEIS". L'annexe I donne les valeurs de W(u) en fonction
de u.
On fait couramment dès que cela est possible l’hypothèse des temps longs -ou- des distances
courtes : soit u << 1
La fonction puits devient en négligeant les termes d’ordres supérieurs :
2 , 25 Tt
Wu ≈ 0 ,5572 − ln( u ) soit : Wu ≈ ln
Sr 2
1.1. Application de la méthode de THEIS

L’application de la méthode doit satisfaire aux conditions suivantes:


La nappe est captive.
L'écoulement vers le puits est en régime transitoire, c'est à dire que l'évolution du
rabattement n'est pas négligeable dans le temps, où encore que le gradient hydraulique ne
reste pas constant.
L'eau provenant de l'emmagasinement est libérée instantanément avec la baisse de la charge
hydraulique.
Le diamètre du puits de pompage est très faible, c'est à dire que l'on peut négliger
l'emmagasinement dans le volume du puits.

1.2. Application

Construire une "courbe théorique" de la fonction de puits de THEIS sur une feuille bi-logarithmique
en portant les valeurs de W(u) en fonction de u, données dans le tableau ci-dessous. On obtient la
courbe type "normale". Cependant, il est souvent plus pratique d'utiliser la courbe "renversée",
obtenue en portant les valeurs de W(u) en fonction de l/u, Fig. n° 1.
En pratique, le calcul de la transmissivité (T) et le coefficient d’emmagasinement (S) consiste à
reporter s (rabattement) en fonction de t (temps de pompage) en coordonnées bi-logarithmiques,
Fig. n° 2 et à superposer la courbe obtenue sur la courbe théorique en maintenant les axes de
coordonnées parallèles. On superpose généralement la courbe standard de Theis exprimée en 1/u
de façon à avoir un sens des abscisses croissant sur les deux courbes, Fig. n° 3.
La coïncidence des deux graphiques permet de faire correspondre à un point quelconque d'un
graphique un point de l'autre et l'identification des coordonnées de ce couple de point (s et t) et
(W(u) et u) permet de calculer T et S par les formules :
Q 4Tt
T = Wu et S= u
4π s r2
Avec :
T transmissivité en m2/s
Q débit de pompage (m3/s)
s rabattement (m) au temps t
S coefficient d'emmagasinement
r rayon du puits ou distance forage-piézomètre.
Tableau. 1 : Valeurs de W(u) pour les valeurs de u (d’après WENZL, 1942)

u 1 2 3 4 5 6 7 8 9
x1 0.219 0.049 0.013 0.0038 0.0011 0.00036 0.00012 0.000038 0.00
-1
x 10 1.82 1.22 0.91 0.7 0.56 0.45 0.37 0.31 0.26
-2
x 10 4.04 3.35 2.96 2.68 2.47 2.3 2.15 2.03 1.92
-3
x 10 6.33 5.64 5.23 4.95 4.73 4.54 4.39 4.26 4.14
-4
x 10 8.63 7.94 7.53 7.25 7.02 6.84 6.69 6.55 6.44
-5
x 10 10.94 10.24 9.84 9.55 9.33 9.14 8.99 8.86 8.74
-6
x 10 13.24 12.55 12.14 11.85 11.63 11.45 11.29 11.16 11.04
-7
x 10 15.54 14.85 14.44 14.15 13.93 13.75 13.60 13.46 13.34
-8
x 10 17.84 17.15 16.74 16.46 16.23 16.05 15.9 15.76 15.65
-9
x 10 20.15 19.45 19.05 18.76 18.54 18.35 18.2 18.07 17.95
-10
x 10 22.45 21.76 21.35 21.06 20.84 20.66 20.5 20.37 20.25
-11
x 10 24.75 24.06 23.65 23.36 23.14 22.96 22.81 22.67 22.55
-12
x 10 27.05 26.36 25.96 25.67 25.44 25.26 25.11 24.97 24.86
-13
x 10 29.36 28.66 28.26 27.97 27.75 27.56 27.41 27.28 27.16
-14
x 10 31.66 30.97 30.56 30.27 30.05 29.87 29.71 29.58 29.46
-15
x 10 33.96 33.27 32.86 32.58 32.35 32.17 32.02 31.88 31.76

Fig. 1 : Courbe standard de THEIS exprimée en 1/u

En superposant les deux graphiques ci-dessous, en gardant les axes parallèles pour faire coïncider les
courbes le plus justement possible, on choisit un point P commun et on lit ses coordonnées dans les
deux graphiques.
Connaissant Q et r, on en déduit T et S
Exemple avec l’aquifère de notre exemple semi captif:
Pompage dans le piézomètre Pz18 à 5 m³/h = 1,4.10-3 m³/s ;
Observation dans le piézomètre de contrôle Pz21 distant de 6,45m ;
W(u) = 5 1/u=300
s = 0,2m t = 900s
donc T = 2,8.10-3 m²/s et S = 0,08%
Fig. 2 : Courbe observée de THEIS

Fig. 3 : Superposition de la courbe observée sur la courbe standard de THEIS exprimée en 1/u
2. Méthode de Jacob
L’expression d’approximation logarithmique donnée par JACOB est une simplification de celle de
THEIS. En effet, les termes du développement en série de la fonction exponentielle intégrale
deviennent négligeable comparé au premier terme constant :
u2 u3 u4 Q 4Tt
Wu = − 0 ,5772 − ln u + u − + − + ... ⇒ s= Log 2 − 0,577216
2 . 2! 3 . 3! 4 . 4! 4πT x S

Q 4Tt
d’où : s= Log 2
4πT x S

0,183Q 2,25Tt
soit, après solution numérique et logarithmique décimaux : s= . log 2
T x S
10 x 2 S
Les rabattements sont obtenus, à 5%, pour : t>
4T

0,183Q t + t'
L’équation de la remontée, après l’arrêt de pompage est : sr = log '
T t
sr : est le rabattement résiduel mesuré à l’instant donné pendant la remontée, en m.
t : temps écoulé depuis le début du pompage.
t’ : le temps écoulé depuis l’arrêt du pompage (temps de remontée).
x : distance du piézomètre à l’axe du puits de pompage, en mètres.
Le rayon fictif, Rf est la distance à laquelle le rabattement, calculé par l’expression de JACOB est nul.
Il est fonction de la transmissivité et du coefficient d’emmagasinement.
Il répond donc à : 0,183Q 2,25Tt
s= . log 2 =0
T x S
2,25Tt Tt
d’où : log =0 et R f = 1,5
x2S S

La résolution des expressions d’approximation logarithmique de JACOB est obtenue par le tracé et
l’interprétation de la droite représentative rabattements/logarithmes des temps de pompage ou
rabattements résiduels/ logarithmes des temps de remontée.

2.1. Relations entre les rabattements et les temps. Droite représentative


Dans les expressions de JACOB, le premier terme est une constante, Q et T étant constants. Dans le
second terme, seul le temps qui varie. Les rabattements croissent en fonction du logarithme du
temps de pompage. Cette condition est conforme au concept du régime transitoire. Les données du
pompage sont reportées sur un papier graphique semi-logaritmique. Les rabattements ou les
profondeurs du niveau d’eau, exprimés en mètres, de haut en bas, en ordonnées linéaires et les
temps de pompage en abscisses arithmétiques. Les échelles sont choisies dans chaque cas en
particulier celles des temps (seconde, minutes, heures) afin d’utiliser l’espace du graphique. Les
points obtenus tracent la droite moyenne représentative de l’expression de JACOB, Fig. n° 4 La
courbe observée, au début du pompage, traduit l’effet de capacité de l’ouvrage, provoquant un
écoulement turbulent non linéaire. Le point d’intersection de la droite représentative avec le niveau
piézométrique initial, mesure le temps fictif à l’origine noté t0
2.2.1. Calcul des paramètres hyd
hydrodynamiques
La transmissivité est calculé par la pente de la droite représentative. La pente
nte est déterminée par
l’accroissement des rabattementents (ou des profondeurs des niveaux d’eau) au cours d’un module
logarithmique, noté c. La transmis
smissivité est calculé par l’expression :
0,183Q
T=
c
Le coefficient d’emmagasinemen
ment est obtenu par le calcul numérique dans le deuxième
d terme de
l’expression logarithmique. Ou plus simplement, avec t0, lorsqu’il peutt être
êt déterminé, par
l’expression suivante :
2,25Tt 0
S=
x2

Fig. 4 : Droite représ


présentative profondeur/temps de pompage en des
descente

2.2. Relation entre les rabattemen


ments résiduels et le temps de remontée de niveau
veaux
Les données de la remontée des es niveaux,
n après arrêt de pompage, permettent d’établir
d’ le graphique
traçant la droite représentativee de l’expression de JACOB, Fig. n° 5 :
0,183Q t + t'
sr = log '
T t
Les rabattements résiduels, exprim
xprimés en mètres (ou les niveaux d’eau), sont porté
ortés en ordonnées
t + t'
linéaires, la valeur en absciss
scisses logarithmique. Seul la transmissivité peutt être
êtr calculé avec cette
expression. t'

Fig.
g. 5 : Droite représentative de la remontée

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