1- La dynastie capétienne : Cette période correspond aux règnes des Capétiens directs, c’est-à-dire d’Hugues Capet et de ses descendants en droite ligne (987-1328). Les premiers Capétiens étaient faibles, ils régnaient sur l’Île de France uniquement, mais après plusieurs siècles de combats difficiles, ils affirment leur autorité supérieure. La dynastie des capétiens, qui a mis en place le caractère héréditaire de la monarchie, s'est attachée à développer le domaine royal, à moderniser l'administration et les institutions et à donner une réelle puissance au royaume de France. En effet, par une succession de mariages et de conquêtes, le domaine royal s'est agrandi. 1-1 Les principaux rois de l’époque : Hugues Capet, fondateur de la dynastie qui porte son nom (987), il est le premier roi en France qui ait parlé non pas un idiome germanique, mais le « roman » qui deviendra le français. De son vivant, il avait désigné comme roi son fils Robert, le futur Robert le Pieux, par l’assemblée des seigneurs. Les Capétiens possèdent trois avantages : ils sont les suzerains de tous les seigneurs et ne doivent l’hommage à personne; ils sont sacrés rois à Reims. Pour les gens de l’époque, cela signifie qu’ils sont désignés par Dieu dont ils sont le représentant sur terre. Par prudence, ils font sacrer leur fils aîné de leur vivant. Louis VI (1108-1137), dit Louis le Gros (il était corpulent), est le cinquième roi de la dynastie dite des Capétiens directs. Il encourage les mouvements communaux, les associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s'administrer sous la direction d'un maire. Il lutte pendant plus de trente ans (1101-1135) contre le brigandage perpétré par certains seigneurs du nord du domaine royal. Il intervient aussi au sud de la Seine assurant aux capétiens la liberté de circuler entre Paris, Orléans et Melun. Exerçant un pouvoir sans partage, il défendit la paix et le bon droit, protégea les faibles et l'Église, compléta l'œuvre paternelle d'accroissement du domaine royal. C’est à partir des règnes de Louis VI et de Louis VII, son fils, que la royauté commence à exercer un rôle national, en répondant à l'appel de ses sujets. La justice du roi va se mettre à régler les conflits entre différents vassaux, confirmer des chartes communales (actes juridiques) aux bourgeois des villes et garantir des propriétés d’abbaye (un monastère de moines placé sous la direction d’un abbé). Philippe II, dit Auguste, est le septième roi de France (1180-1223) de la dynastie des Capétiens. Il est le fils héritier de Louis VII. Le surnom d’« Auguste» (Référence directe aux empereurs romains) lui fut donné après qu’il eut considérablement agrandi le domaine royal. Philippe Auguste est le premier roi ayant fait porter sur ses actes, sporadiquement à partir de 1190, officiellement à partir de 1204, « roi de France », au lieu de « roi des Francs ». Il s’attaqua au Plantagenêt, Henri II, Roi d’Angleterre et maître par héritage de l’Anjou, de la Touraine, du Maine et de la Normandie. A son retour de croisade, il mène la guerre contre l’Angleterre ce qui devait lui permettre de conquérir la Normandie et s’emparer ensuite des riches provinces de l’Ouest. La France de Philippe Auguste s’organisa sur une administration qui devint plus efficace. Les baillis du roi représentaient son autorité sur les provinces, la justice du roi était respectée, et les finances prospères. Louis IX, dit Saint Louis et aussi le Prudhomme (1226-1270) : régna pendant plus de 43 ans de 1226 jusqu'à sa mort à Tunis. Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297. Louis IX met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêt et se soucie de l'extension du domaine royal. Il mène un règne inspiré des valeurs du christianisme qui contribue à fonder l'idée que les pouvoirs spirituel et politique peuvent être incarnés par un seul homme. Il atténue les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe la justice royale où le souverain apparaît comme « le justicier suprême ». De cette manière, il fait progressivement passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne, ne reposant plus seulement sur les rapports personnels du roi avec ses vassaux, mais sur ceux du roi en tant que chef de l'État avec ses « sujets ». En défenseur de la foi, il s’embarqua en croisade en 1244 et puis en 1270. Il mourut de la peste à Tunis. Philippe IV, dit le Bel (1285-1314) : est considéré comme un roi important par les historiens. Sous son règne, le royaume de France atteignit l'apogée de sa puissance médiévale. Avec entre seize et vingt millions d'habitants, c'était l'État le plus peuplé de la Chrétienté, il connaît une grande prospérité économique, le pouvoir royal accomplit de nombreux progrès, si bien qu'on voit dans Philippe IV, entouré de ses « légistes », le premier souverain « moderne » d'un État puissant et centralisé. Pour financer son administration et la grande armée régulière, le roi organisa les impôts, leva des taxes, même sur le clergé. Il avait regroupé les évêques autour de lui, contre le pape. Il était maître absolu de son royaume. Charles IV (1322-1328) : Dernier roi capétien. Quand il mourut en 1328, sans héritier mâle, la loi salique éloignant les femmes de la succession au trône, les barons de France, conscients de la force du royaume, choisirent comme souverain un descendant collatéral de la dynastie capétienne, Philippe de Valois. Ils écartaient par là même la candidature du roi d’Angleterre Edouard III, dont le père Edouard II, avait épousé Isabelle, fille de Philippe le Bel. Ils préparaient ainsi une guerre de succession qui devait durer cent ans. 1-2 L’émergence de l’Etat L'idée que le roi doit gouverner pour le bien commun s'affirme de plus en plus. La notion de pouvoir public progresse au cours du XIIIème siècle ; ainsi s'explique le rôle croissant des assemblées de contrôle (états, parlements, Cortes), qui, selon les pays, équilibrent un pouvoir monarchique consolidé par le principe dynastique, légitimé par le sacre et appuyé sur l'Église. Philippe II Auguste contribue à l'indépendance du royaume de France. Louis IX, après sa canonisation au XIIIème siècle, porte le prestige royal à son comble. Le roi s'attache à moraliser les mœurs féodales.