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Gerlachovský štít

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Gerlachovský štít

Vue de la face Sud du Gerlachovský štít

Géographie

Altitude
2 654 m1
Massif
Hautes Tatras
Coordonnées
49° 09′ 50″ nord, 20° 07′ 59″ est

Administration

Pays  Slovaquie

Région
Prešov
District
Poprad

Ascension

Première
1834 par Ján Still
Voie la plus facile
Velická próba

Géologie

Roches
Granite

Géolocalisation sur la carte : Slovaquie


 (Voir situation sur carte : Carpates)
 (Voir situation sur carte : Tatras )
 (Voir situation sur carte : Slovaquie)

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Le Gerlachovský štít (Phonétique slovaque), parfois Gerlach ou pic Gerlach en français,


culmine à 2 654 mètres d'altitude ce qui en fait le point culminant de la Slovaquie, de
la chaîne des Tatras et de toutes les Carpates. Il était le point culminant de
la Hongrie jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale et celui de
la Tchécoslovaquie jusqu'en 1992.
Longtemps considéré par erreur comme une montagne de taille moyenne du massif
des Hautes Tatras, il a pris une grande importance depuis les mesures par
triangulation du début du XIX  siècle qui ont établi sa prédominance au point de
e

changer six fois de nom, dont quatre différents, au cours des XIX  et XX  siècles.
e e

D'aspect pyramidal, marqué par un important cirque, il a été gravi pour la première


fois en 1834.
Il est protégé au sein du parc national slovaque des Tatras et son ascension,
relativement difficile, requiert généralement la présence de guides de
montagne certifiés.

Sommaire

 1Toponymie
 2Géographie
o 2.1Situation, topographie
o 2.2Géologie
o 2.3Climat
o 2.4Faune et flore
 3Histoire
 4Activités
o 4.1Ascension
o 4.2Protection environnementale
 5Annexes
o 5.1Articles connexes
o 5.2Liens externes
o 5.3Notes et références
Toponymie[modifier | modifier le code]
Gerlachovský štít signifie « pic de Gerlachov », un village situé au sud-est. Il est
familièrement surnommé Gerlach en slovaque. C'est également le nom officiellement
employé en Pologne, où il est aussi orthographié Gierlach ; il est surnommé Girlach
ou Garłuch en polonais2,3.
Le sommet est mentionné pour la première fois sur une carte en 1762 sous le nom
de Kösselberg4, la « montagne du chaudron », par des Allemands des
Carpates du comitat de Spiš5. En 1821 apparaît pour la première fois un nom
slovaque pour la montagne : Kotol, signifiant également « chaudron »6. Ces deux
toponymes font allusion à la forme du cirque formé par la montagne.
Au cours du XIX  siècle, le nom slovaque actuel est de plus en plus employé dans les
e

guides touristiques et les publications en général, liant la montagne au village situé à


ses pieds7. Il fait écho à la plus ancienne référence indifférenciée connue aux
sommets sur ou à proximité du territoire municipal de Gerlachov, sur un croquis
des Hautes Tatras datant de 1717, à savoir Gerlachfalvenses montes, un
nom latin avec des influences hongroises signifiant « montagnes du village de
Gerlachov »8. Il est également proche du nom allemand Gerlsdorfer Spitze (« pointe
Gerlachov ») employé par la première personne l'ayant identifié comme le point
culminant des Tatras en 1838, puis traduit par Gerlachovský chochol (« crête de
Gerlach ») dans une version en slovaque de son rapport en 18519. Par la suite,
plusieurs montagnes des Hautes Tatras ont acquis leur nom des villages situés sur
leur piémont.

Plaque commémorative (en hongrois) en l'honneur du roi François-Joseph placée au sommet en 1896.

Une fois la confirmation reçue qu'il est bien le plus haut sommet de la région, les
autorités qui acquièrent successivement son contrôle voient un intérêt symbolique
dans son appellation et la changent périodiquement. Ainsi, en 1896, en tant que
territoire de l'Empire austro-hongrois, le plus haut sommet des Carpates reçoit son
premier nom officiel, de la part d'un gouvernement, en l'honneur de l'empereur et
roi François-Joseph Ier10. Quoi qu'il en soit, après la dissolution de la double monarchie
en 1918, la montagne continue à être simplement appelée Gerlachovský štít. Le
gouvernement polonais, revendiquant le rattachement de l'ensemble des Hautes
Tatras à son nouvel État reconstitué, baptise la montagne Szczyt Polski (« pic de
Pologne ») mais n'obtient pas son contrôle10. En 1923, le nouveau
gouvernement tchécoslovaque change son nom en Štít legionárov (« pic des
légionnaires »), en hommage aux Légions tchécoslovaques, mais il est abandonné
en 1932 en faveur du précédent, toujours ancré dans les usages10. Après le Coup de
Prague, mené par le parti communiste tchécoslovaque, en 1948, le sommet est une
nouvelle fois rebaptisé et prend le nom de Stalinov štít (« pic Staline ») en 19493. Il
ne retrouve le traditionnel Gerlachovský štít qu'une décennie plus tard, nom qui reste
inchangé depuis.

Géographie[modifier | modifier le code]
Situation, topographie[modifier | modifier le code]

Vue du Gerlachovský štít et de son vaste cirque naturel depuis le sud.

Le Gerlachovský štít est situé dans le Centre-Nord de la Slovaquie, dans l'Ouest


du district de Poprad, à 90 kilomètres au nord-ouest de la deuxième ville du
pays, Košice, et 250 kilomètres au nord-est de la capitale Bratislava. La frontière
polonaise passe à 3,5 kilomètres au nord-ouest et Cracovie se trouve à
100 kilomètres au nord. Le sommet s'élève à 2 654 mètres d'altitude dans les Hautes
Tatras, dans le massif des Tatras de la chaîne des Carpates, dont il constitue le point
culminant, comme celui de la Slovaquie. Plus au nord en Europe, on ne trouve
aucune autre montagne ayant une altitude supérieure.
La montagne forme un vaste cirque naturel en forme de chaudron. Un de ses pics
secondaires, le Gerlachovská veža, qui culmine à 2 642 mètres d'altitude, est parfois
considéré comme le second sommet du massif.

Animation représentant le Gerlachovský štít en trois dimensions.

La vue s'étend depuis le sommet sur de nombreuses autres montagnes des Hautes
Tatras, du Kriváň à l'ouest au Lomnický štít à l'est en passant par le Široká au nord.
Plus loin au sud s'élèvent les Basses Tatras et à l'est une partie des Belianske
Tatras. Il est parfois possible d'apercevoir, en particulier à l'automne et en hiver,
les Stolické vrchy, les Volovské vrchy, la région du parc national du Paradis
slovaque et le Branisko. Exceptionnellement, les Alpes autrichiennes et les monts
des Géants, à plusieurs centaines de kilomètres de là, peuvent aussi être aperçues11.
La vue est partiellement bloquée à l'ouest par la longue crête de Končistá ; au nord
et au sud, certaines vallées sont masquées par le Gerlachovský štít lui-même12.
Géologie[modifier | modifier le code]
La montagne possède un relief rocheux alpin constitué de granodiorite appartenant à
l'unité géologique Tatricum. Cette unité géologique est présente sur toute la partie
méridionale du massif des Hautes Tatras et provient de sédiments préalpins du
début du Paléozoïque au Mésozoïque. Des dépôts d'érosion du Pléistocène et de
l'Holocène sont présents dans les vallées. Ces sédiments sont en alternance de
type alluviaux et glaciaires en fonction des cycles climatiques13.
Climat[modifier | modifier le code]
Le gradient thermique adiabatique entre les stations de sports d'hiver des Tatras,
situées entre 900 et 1 950 mètres d'altitude, et le sommet peut être important14. Si, en
altitude, les masses d'air froides peuvent se réchauffer rapidement avec
l'ensoleillement sous un ciel dégagé, la température peut aussi chuter lorsque les
nuages font leur apparition15. Ceci, combiné à un vent violent, peut considérablement
gêner les randonneurs, même sans précipitations pluvieuses ni neigeuses. Le
sommet disparaît dans les nuages pendant plusieurs minutes voire plusieurs heures
presque tous les jours16. En été, la visibilité ne dépasse généralement pas dix
kilomètres au cours de l'après-midi ; à l'automne et en hiver, elle peut porter plus
fréquemment au-delà de cinquante kilomètres17.
Durant l'été, l'aube est généralement ensoleillée ; la montagne se couvre en fin de
matinée et des orages peuvent éclater au cours de l'après-midi. Le risque de
précipitations est faible entre 9 et 10 heures et fort entre 14 et 15 heures, avec un
retour à la normale après 18 heures. La fréquence des éclairs au sommet et sur ses
crêtes les plus élevées est légèrement plus élevée qu'en plaine18.

Relevé météorologique au sommet du Gerlachovský štít

jan mar ma sep


Mois fév. avril juin jui. août oct. nov. déc. année
. s i .

Température
−11 −11 −8 −5 0 3 5 5 2 −1 −6 −9 −3
moyenne (°C)

Nombre de jours
19 15 16 16 13 5 4 5 10 11 17 19 150
avec gel

Précipitations (mm) 120 120 100 130 120 190 19 140 90 90 130 150 1 570
Relevé météorologique au sommet du Gerlachovský štít

jan mar ma sep


Mois fév. avril juin jui. août oct. nov. déc. année
. s i .

Nombre de jours
19 16 18 19 16 9 5 4 6 11 17 19 159
avec neige

Nombre de jours
0 0 0 2 5 9 9 6 2 0 0 0 33
d'orage

Nombre de jours
21 20 22 23 26 25 26 24 21 19 21 21 269
avec brouillard

Source : Mikuláš Konček, et al., Klíma Tatier, 197419

Faune et flore[modifier | modifier le code]


Le Gerlachovský štít étant le point culminant de la chaîne, on y rencontre les
cinq étages de végétation présents dans les Hautes Tatras. L'étage collinéen s'étend
jusqu'à 900 mètres d'altitude et se compose de forêts plantées d'épicéas qui ont
remplacé la forêt de hêtres originelle. Il est suivi d'un étage montagnard entre 900 et
1 550 mètres d'altitude constitué d'épicéas, peu d'arbrisseaux et un fort
développement des mousses. L'étage subalpin, entre 1 550 et 1 850 mètres
d'altitude, est constitué de pins et de nombreuses herbes. L'étage alpin s'étend entre
1 850 et 2 300 mètres d'altitude où l'on retrouve des prairies d'altitude. Le dernier
étage, à partir de 2 300 mètres d'altitude, l'étage subnival abrite une végétation
pauvre, avec principalement des lichens20. Dans les prairies alpines d'altitude, on ne
compte plus que 300 espèces différentes sur l'ensemble des Tatras et seulement 40
sont présentes au-dessus de 2 600 mètres21.
On y retrouve toutes les richesses de la faune des Hautes Tatras comme
le chamois (Rupicapra rupicapra tatrica), la marmotte (Marmota marmota latirostris),
l'ours brun (Ursus arctos), le loup (Canis lupus), le lynx (Lynx lynx), le chat
sauvage (Felis silvestris) ou la Vipère péliade (Vipera berus).

Histoire[modifier | modifier le code]
Portrait de Ludwig Greiner.

Le Gerlachovský štít n'a pas toujours été considéré comme le point culminant
des Tatras. Après la première campagne officielle de mesure des sommets de la
chaîne à l'époque de la monarchie des Habsbourg au XVIII  siècle, le Kriváň (2 494 m)
e

est perçu comme plus élevé. Le Lomnický štít (2 634 m) et le Ľadový štít (2 627 m)


ont également prétendu à cette distinction. La première personne à identifier de
façon certaine le Gerlachovský štít comme le point culminant de l'ensemble
des Carpates est le forestier Ludwig Greiner, en 1838, par triangulation, avec une
erreur de mesure de seulement treize mètres22. Ses résultats sont formellement
confirmés par une étude de l'armée autrichienne en 1868. Pourtant, ils ne sont
généralement validés qu'après la publication d'une nouvelle série de cartes officielles
d'Europe centrale par l'Institut géographique militaire de Vienne vers 187523,24.
La première ascension confirmée est l'œuvre de Ján Still du village de Nová
Lesná en 1834. En 1880, les itinéraires de Velická próba et Batizovská próba ont été
sécurisés à l'aide de câbles. La première ascension hivernale a été menée
le 15 janvier 1905 par le Polonais Janusz Chmielowski10, qui a par ailleurs réalisé la
première ascension du Zadný Gerlach en 1895.

Activités[modifier | modifier le code]
Ascension[modifier | modifier le code]

Vue de l'hôtel Sliezsky Dom sous le sommet.

Durant la période de la Première République tchécoslovaque, un sentier balisé en


vert était accessible au public, mais pour des raisons de sécurité et de protection
environnementale, il est actuellement fermé et seuls les membres d'un club lié à
l'Union internationale des associations d'alpinisme (UIAA) ont l'autorisation de gravir
le Gerlachovský štít sans être accompagnés d'un guide certifié10. Les itinéraires les
plus aisés, nommés en fonction de la vallée où ils se trouvent respectivement, sont
généralement Velická próba à la montée et Batizovská próba à la descente, qui sont
sécurisés à l'aide de câbles. En raison d'une section vertigineuse le long de Velická
próba et d'une orientation difficile sur l'arête, tous deux figurent toutefois parmi les
itinéraires de randonnée les plus difficiles des Hautes Tatras25. En l'absence de
neige, les guides touristiques attribuent une cotation entre II et III selon l'échelle
UIAA26 voire moins27. Le dénivelé total est d'environ 1 000 mètres pour un départ de
l'hôtel Sliezsky Dom28 et de 1 665 mètres depuis Tatranská Polianka. En hiver, le
sommet offre une ascension difficile, avec des passages en escalade et des risques
d'avalanches26.

Vue du versant est du Gerlachovský štít depuis la Velická dolina.

Un sentier banalisé part de l'itinéraire balisé vert menant à la vallée de Velická près
du rebord méridional du premier plateau (Kvetnica) au-dessus du Sliezsky Dom. Un
sentier tout aussi indistinct vers le sommet bifurque au nord-ouest en direction du
versant oriental de la montagne, à une altitude d'environ 1 815 mètres ; il est jalonné
dans sa partie supérieure par quelques cairns. La descente la plus facile et la plus
rapide rejoint la Batizovská próba25. Les guides suivent toujours le sens est-ouest afin
de limiter les encombrements.
Deux voies populaires comportant plusieurs longueurs en escalade technique se
trouvent dans les faces est et sud-ouest25. Chacune est exceptionnellement longue et
ouverte dans du solide granite. La meilleure saison pour grimper s'étale de mi-
septembre à mi-octobre voire jusqu'aux premières chutes de neige26, ou de fin juin à
début août.
Protection environnementale[modifier | modifier le code]
Le Gerlachovský štít est situé dans le parc national slovaque des Tatras. En 1991,
les réserves naturelles nationales de Batizovská dolina sur le flanc ouest du
Gerlachovský štít et de Velická dolina à l'est ont été créées. Ces deux réserves ont
été classées dans une zone de protection du cinquième degré dans laquelle
l'organisme de protection, ici l'administration du parc national des Tatras, peut
interdire toute forme d'activité humaine29,30. Ainsi, les randonneurs non accompagnés
ou pratiquant le camping peuvent s'exposer à des amendes. De plus, les cairns sont
régulièrement démontés pour ne pas détériorer le paysage.

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