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CHAPITRE I : LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES

Leçon1 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE

OG1 Analyser les causes ‘idéologiques, politiques et économiques de la deuxième guerre


mondiale
OG2Analyser l’évolution de la guerre les principaux événements de 1939 à 1941 de 1941 -
1943 et de 1943 à la fin de la guerre
OG3Evaluer la participation de l’Afrique et du Burkina Faso à la 2ème guerre mondiale

Introduction

L’année 1939 marque dans l’histoire de l’humanité une date capitale. En effet,
elle correspond au début du second conflit mondial durant sept(07) ans. Les différentes
nations du conflit se sont affrontées dans les airs, en mer et sur terre. Cette guerre
totale a profondémentbouleversé l’histoire de l’humanité.

Quelles en sont les causes?Quelles ont été les grandes étapes de cette fratricideet
quelles en furent les conséquences ?Autant de questions qui constitueront le socle de
présente étude.

I) LES CAUSES DE LA GUERRE

De nombreuses raisons expliquent le déclenchement en septembre 1939 du


second conflit mondial.Des économies politiques mais surtout idéologiques sont à
l’origine de ce drame planétaire.

1) les causes économiques

En 1929 débute aux Etats Unis une grande dépression qui finit par touchée tous les
pays sauf l’URSS succédant à la prospérité relative des années 20.Cette crise est sans
précédente sur sa durée, son ampleur et extension.

Pour y parvenir chaque Etat met en place une politique nationale de sortie de crise.
L’isolationnisme s’accroit au de la solidarité mondiale car elle attise les rivalités
économiques ce qui provoque l’effondrement du commerce international. Le chômage
et la misère sociaux s’accroit. Ce qui favorise la montée de partis politiques
nationalistes aux idées militaires expansionnistes.

2) les causes politiques et idéologiques

La misère née de la crise remet en cause le système libéral au profit des


doctrines autoritaires et totalitaires. Parmi ces régimes aux doctrines anti-
démocratiques figurent le fascisme et le nazisme.

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2.1) le fascisme Italien

La crise frappe fortement l’économie italienne qui s’est peu reconstruite après la
première guerre mondiale. A cela s’ajoute la frustration née de sa « victoire
mutilée »(Trentin, Istrie, Fuime, Dalmatie).tout cela favorise la montée de la crise
sociale et l’avènement auparavant des partis fascistes dirigés par Benito Mussolini
(1883-1945)Militant du parti socialiste, il fonde le 23 mars 1919,à Milan ,les Faisceaux
italiens de combat. Il regroupe autour de lui les chômeurs, mécontents de la W et les
nationalistes. Son programme est à la fois antiparlementaire et nationaliste. En
novembre 1921 son mouvement se transforme en parti politique :Parti National
Fasciste(PNF).

Fascisme : doctrine nationaliste, expansionniste, anti-démocratique, autoritaire,


totalitaire. Un mouvement hiérarchisé militarisé, raciste.

Après l’échec du PNF aux élections il décide de marcher sur Rome le 30 octobre
1922.Le roi Victor Emmanuel III refuse de décréter l’état de siège et le nomme
président du conseil. Mussolini en profite pour contrôler la vie de nation en mettant en
place une politique non fasciste,(il voulait 60 millions au milieu du XXème mais a eu
45 en 1941),relance la production agricole, industrielle tout en provoquant l’autarcie et
le réarmement.

Le succès relatif de la politique fasciste italienne inspire bientôt de nombreux Etats


Portugal, Espagne, Pologne, l’Allemagne d’Adolf Hitler.

2.2) le nazisme

L’Allemagne sort affaiblie de la première guerre mondiale. Aux problèmes de la


reconstruction du pays s’ajoute ceux nées de la crise de 1929 notamment le chômage
qui touche environ 6 millions d’allemands et la misère. Le pays doit payer les
réparations (environ 132 millions demark en or) aux vainqueurs, et lutter contre les
différents troubles sociaux.

Cette situation favorise la montée des partis extrémistes dont celui d’Adolf Hitler (1889-
1945) le NSDAP (Parti National-socialiste des Travailleurs Allemands) ou parti nazi.
Hitler tente d’abord de prendre le pouvoir suite à un putsch le 9 novembre 1923.Arrèté
et emprisonné il rédige alors son ouvrage Mein Kaupf dans lequel il résume sa
doctrine nazi.(condamné pour 5 ans il sortira le 20 novembre 1924)

Après sa libération en 1924,il décide de changer de méthode pour arriver au pouvoir.


Ainsi il réorganise le NSDAP et réussit après les élections de 1932 à se faire nommer
chancelier le 30 janvier 1933 par le marshalHindenburg. Très vite il impose sa
dictature. Il dissout le Reichstagrt interdit les syndicats, les partis communiste, les
libertés individuelles et instaure le parti uniforme.

A la mort de Hindenburg (2 Aout 1934) il s’autoproclame Reich führer et l’armée lui


prête allégeance. Pour s’assurer le contrôle de la nation il crée les SA (Sections

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D’assaut) (1920-34 29-30 octobre 1934 nuit des longs couteaux), les SS (groupes de
protection) et la Gestapo(1933).

Le nazisme se caractérise par son antisémitisme, son racisme. Il adopte une politique
nationaliste, expansionniste, l’autarcie marquées par l’essor d’une économie nationale
forte et la conquête de l’espace vitale nécessaire pour créer le III Reich qui réunir tous
les allemands.

Il encourage le réarmement afin de favoriser les conquêtes. Son idéologie se résume


en trois(03) termes : un peuple, un empire, un guide. Cette idéologie reste fortement
anti-communiste et propagandiste.

2.3) l’impérialisme japonais (carte P 320)

Depuis la fin du XIXème siècle, le Japon ne cache plus ses ambitions politiques en
Asie du Sud-est. Par le est assignée une mission auprès de la race jaune celle
d’éduquer la Chine nombreuse, de l’initier à la culture occidentale afin de la rendre
forte économiquement et militairement pour qu’ensemble ils libèrent l’Asie de l’emprise
occidentale. Les animateurs de cet impérialisme sont les Zaibatsu et l’armée. Cette
vague de nationalisme s’explique par les effets de la grande crise qui entraine la chute
du Général nippon suite au protectionnisme des nations occidentales, mais aussi le
succès de la politique.

Le régime devient totalitaire avec l’influence grandissante des militaires dans la vie de
l’empire. Le totalitarisme se caractérise une restriction des libertés individuelles,
syndicales et culturelles, la propagande, le racisme et anticommunisme. Mais ils
diffèrent du fascisme (nazisme par l’absence du culte de la personnalité et le poids de
tradition).

2.4) faiblesse des démocraties et agression fasciste

La crise touche profondément les Etats démocratiques. L’isolationnisme qui s’installe


ne permet de mettre en place une politique extérieur. Commune. Face à la montée des
partis nationalistes les grandes démocraties restent inertes. Les Etats-Unis après leur
mésentente avec les européens, après la charte de Lausanne en 1932 suite aux
réparations que doit payer l’Allemagne replient sur eux même. Le RU veux préserver la
paix à haut prix même s’il faut réviser le traité de Versailles en faveur de l’Allemagne.

La France est divisée par l’arrivée du FP au pouvoir en 1936.Le traumatisme de la


première guerre mondiale les pousse à adopter une politique fasciste.

A cela s’ajoute l’échec de la France de désarmement de Genève (1932-1933).Face à


cette situation les régions fascistes mènent des politiques anti-pacifistes. Les dictateurs
(Allemagne,..) développent les industries d’armements et développent des politiques
expansionnistes. Ainsi en septembre 1931 le Japon occupe la Mandchourie (Nord-Est
Chine).La SDN condamne cette annexion (….) le retrait du Japon de la SDN le 27
Mars 1933.

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L’Italie décide à son tour d’envahir l’Ethiopie du négus Hailé Sélassié (Adoua mars
1896).Elle décide d’occuper le pays à partir de Décembre 1934.Addis-Abeba est
occupé le 5 Mai 1936.Malgré les sanctions de la SDN elle occupe l’Albanie en Mars
1339.

Dès Octobre 1933 Hitler quitte la SDN. En Mars 1935 rétablit le SMO après le
rattachement de la sane (voir carte p29 HG crépin p29).Il crée une nouvelle armée la
Wehrmacht, une nouvelle aviation la Luftwaffe. En Mars 1936 il remilitarise la
Rhénanie.

Le silence des démocrates renforce les forces de l’axe qui signent des de coopération
entre elles mais aussi pour une prévention contre toute attaque voisine. Elles
soutiennent le général Franco qui lutte en Espagne contre les socio-communistes
.Cette guerre aboutit à la victoire (1936-1939) des fascistes renforce ainsi le camp
fasciste.

En octobre 1936, <<l’axe Rome-Berlin>> renforce l’unité entre les deux(2) Etats

Le 25 novembre 1936 est signé à Berlin le pacte anti-Kominterm entre le Japon et


l’Allemagne auquel l’Italie et l’Espagne adhèrent.

L’Allemagne devient peu à peu une nation très forte et cela par de nouvelles annexions
qui plongerons inévitablement le monde dans une second conflit dramatique.

Il décide d’annexer l’Autriche : l’Anschluss. Pour il met la pression sur le chancelier


Schuxhnigg qui démissionne au profit du nazi Seyss-Inquart qui fait appel aux troupes
allemandes. Le lendemain 13 mars 1938 Anschluss est réalisé. Hitler poursuit sa
politique d’expansion en réclamant le territoire des Sudètes en Tchécoslovaquie. Pour
trouver une solution à la crise des Sudètes Mussolini réunit le 27 septembre1938 à la
conférence de Munich Chamberlain, Doladier, Mussolini et Hitler. Soviétiques et
tchécoslovaques sont absents. Les démocraties acceptent d’accorder à Hitler pour la
dernière fois l’annexion d’un territoire contre l’Inde. Du reste de la Tchécoslovaquie.
Cette (…..) est lourde de conséquences.

-Sur le plan diplomatique : elle la faiblesse des démocraties libérales et crée la


méfiance entre les démocrates et Russe.

-Les démocraties n’inspirent plus dès lors confiance aux petits Etats.

-Sur le plan politique elle divise l’Europe entre Munichois et antimunichois et prive les
démocrates d’un allié militairement imposant.

En effet le 15 mars 1939 les allemands envahissent la Tchécoslovaquie et occupent la


Bohème, Moravie et la Slovaquie .Cette violation des accords de Munich réveille enfin
les démocrates face à la nouvelle exigence du Reich,(…) l’annexion de la ville
polonaise de Dantzig afin d’ouvrir un corridor pour rallier la Russie orientale.

Le 22 mai 1939 l’Allemagne et l’Italie signent un pacte offensif d’alliance, le<<pacte


d’o….>>.Pour éviter de combattre sur deux(2) fronts Hitler signe le 23 Aout 1939 le

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pacte germano-soviétique de non-agression pour cent(100) ans. Ce dernier est
complété par un protocole secret qui divise la Pologne entre les deux Etats et reconnait
le droit de l’URSS sur les Etats baltes (Finlande, Estonie, le Honnie et la Lituanie).Le
monde sort de la désillusion car la guerre parait dès lors inéluctable. Le 1er septembre
1939 Hitler envahit la Pologne.L03 septembre la France et le RU lui déclarent la
guerre. Les 5-8 septembre la RA sud et le Canada entre en guerre du côté des
démocrates.

II) LES GRANDES ETAPES DE LA GUERRE

1)succès et apogée des forces de l’axe (septembre 1939-octobre 1942)

1.1) la <<guerre éclair>> en Europe du Nord (septembre 1939-1940)

L’Allemagne met à profit sa nouvelle tactique de combat la Blitzkrieg (inventée


par le général Guderian allemand) dans sa guerre contre la Pologne. En plus de
quatre(04) semaines la Pologne est anéantie (1er -27septembre) et partagée entre
allemands et russes.

Après la Pologne ces deux puissances se tournent vers la Slovénie. Pour s’assurer de
l’approvisionnement en fer suédois, Hitler occupe des AU40 le Danemark et la
Norvège, tandis que Staline occupe les pays balte en juin 1940.

1.2) la cqte de la guerre

La France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne mais adoptent une position


défensive en se massant en Belgique ou derrière la ligne Maginot en attendant que la
Wehrmacht attaque. C’est<<la drôle de guerre>>.

L’Allemagne conformément au plan du général Von Manstein, Luxemburg attaque les


Pays-Bas et la Belgique le 10 mars 1940 les forces alliées dans le Nord, favoris, la
percée du ft fcs plus dans les Ardennes. Encerclées, les forces alliées se replient à
Dunkug (NF) avant de rejoindre en catastrophes le RU. Cette débâcle favorise
l’avancée vers le sud français des troupes allemandes ce qui entraine l’exode des
millions de français.

Le 10 juin l’Italie déclare la guerre à la France. Paul Reynaud démissionne le 10 juin et


le maréchal Pétain (Philippe 1856 à 1951).Le 22 juin 1940 il signe l’armistice qui
consacre l’occupation des 3/5 de la France. Pétain et son gouvernement se réfugient à
Vichy ou ils collaborent avec l’occupant. (400….)

Après la défaite française, tous les regards sont tournés vers la Grande-Bretagne,
seule nation démocratique européen libre.

1.3) la résistance britannique et la guerre en méditerranée (juin 1940-41)

Hitler fait en vain des propositions de paix à Winston Churchill (1874-1965).Il


décide alors de débarquer sur la grande ile. Pour cela il déclenche le 13 aout 1940 la
<<bataille d’Auge>>.Il s’agit d’une gigantesque guerre aérienne entre la Luftwaffe et la

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Royal Air Force(RAF).mais grâce aux radars de la RAF, les anglais infligent de lourdes
pertes aux Allemands. Les Allemands commettent l’erreur de changer de tactique en
s’empennant aux villes Allemandes qui subisse une pluie de bombes afin de détruire
les usines et de terroriser la population.

Malgré cela, la population quel que soit Churchill a promis <<du s7, de la sueur et
larmes>>résister. Le RU devient le symbole de la résistance au fascisme et accueille
tous les grands résistants des nations occupées. Pour étouffer le RU, Hitler déclenche
la bataille de l’atlantique marqué par une guerre sous-marine contre les navires en
direction de la Grande-Bretagne.

Mussolini à son tour déclenche la guerre en méditerranée dans l’optique de barrer la


route du canal de Suez vital pour les alliés. D’octobre 1940 à 41, il lance des
opérations militaires en méditerranée mais subit de nombreuses défaites. Hitler vient à
son secours avec l’Africa-korps dirigé par Rommel.

1.4) en Asie orientale

Afin de mener à bien son œuvre d’expansion le Japon signe en avril 1941 un
pacte non-agression avec l’URSS. Profitant de la débâcle française et anglaise, il
occupe l’Indochine française en juillet 1941.En aout 1941, les Etats-Unis décident un
embargo sur pétrole et fer nippon. Face à cela les japonais appliquent (….) de l’amiral
Yamamoto qui consiste à neutraliser les forces américaines dans le pacifique. Le 07
décembre 1941 la base américaine de Pearl Harbour est anéantie par les attaques
japonaises jetant les USA dans la guerre. Dès lors, le Japon occupe la Malaisie (février
1942),la Birmanie, les Philippines et une grande partie des archipels du pacifique,
menaçait dès le printemps 1942 l’Australie.

1.5) l’Europe Hitlérienne

Après avoir mis sous sa coupe, le Reich réorganise le continent devenu son
empire selon suivant :

-sur le plan politique

Le grand Reich est formé de l’ancienne Allemagne et des territoires occupés depuis
1938. Hitler organise son empire de la façon suivante :

*Au sommet regroupant les pays de langues germanique

*Les pays alliés du Reich: la Hongrie, la Roumanie, l’Italie, la Bulgarie

*Les protectorats : Bohème, Moravie, Pologne, Ukraine, une partie de la Russie

*Les pays occupés : Norvège, Danemark, Pays-Bas

L’Allemagne organise l’exploitation économique de ces différentes nations

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-sur le plan des libertés individuelles

Le nouveau système remet en cause les libertés individuelles, pratique la


torture, la déportation et l’exécution des opposants et ceux des races dites imp.…..En
janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee l’Allemagne met au pt la <<solution
finale>> au problème Juif. Juifs et opposants sont amenés dans des camps de
concentration, d’extermination. En 1945 environ neuf(09) millions de Juifs seront
victimes de ce système concentrationniste. Les camps les plus célèbres sont ceux
d’Auschwitz-Birkenau, de Dachau et de Buchenwald.

-sur le plan économique

L’économie des pays occupés est mise aux pas selon les besoins allemands.
Ces pays sont économiquement et humainement pillés. On instaure dans ces Etats le
STO. Le Mark est surévalué et les pays occupés doivent entretenir les troupes
d’occupation.

1.6) l’Asie orientale sous domination nipponne

Comme les allemands en Europe, les japonais contrôlent en 1942 un vaste


ensemble dans le pacifique. Les territoires conquis sont sous protectorat et deviennent
des colonies japonaises. Les japonais pillent l’économie de ces régions. Ces
populations subissent l’impérialisme japonais matérialisé par des exactions et pillages
systématiques. Les victoires de l’axe poussent les fascistes à étendre leurs conquêtes.

2) la mondialisation du conflit

2.1) l’entrée en guerre des russes

Malgré les maintes avertissements de ses alliés qui aux intentions des
allemands, Staline (1879-1953) ne réagit pas. Le 22 juin 1941,Hitler déclenche
l’opération<<Barbarossa>>.il réunit au portes de l’URSS la plus grande armée de la
guerre :cinq(05) millions de soldats avec environ 4000 chars et 5000 avions. Surpris
une telle mobilisation, les russes reculent. En quelques semaines ils perdent un million
de km2 tandis que les allemands sont aux portes de Moscou et de Leningrad et
l’Ukraine conquise. Mais l’arrivée précoce de l’hiver (octobre), résistance soviétique et
la boue mettent en échec la blitzkrieg.En décembre les allemands sont obligés de
reculer devant Moscou face à la contre-offensive russe :c’est le premier échec terrestre
de la Wehrmacht.

2.2) l’entrée en guerre des Etats-Unis

Les américains sont restés hostiles à la guerre. Néanmoins en mars 1941 la


loi du prêts-bails est voté et autorise le gouvernement américain a fournir du matériels
de guerre a tout états dont la sécurité est nécessaire a la leur. En aout 1941 Roosevelt
(F-D 1882-1945)et Churchill signe la charte de l’atlantique. Elle renferme les principes
de paix durable et d’un nouveau monde reposant la liberté des hommes et la
collaboration entre nation.

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En octobre 1941 le général Tojo devient 1er ministre japonais. Partisan de la guerre, il
prépare secrètement une attaque contre les bases américaine dans le pacifique. à
l’aube du 07 décembre 1941, dans une déclaration de guerre préalable, les japonais
attaquent la base américaine de Pearl Harbor, coulant une grande partie de la flotte
américaine du pacifique et jetant les Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale

2.3) les résistances

Malgré l’avancé des forces de l’axe, les populations locales continues de


s’opposer différemment. Pour mener à bien leurs mouvement, plusieurs chefs d’états,
de gouvernement ou des hommes politiques se réfugient au RU à partir d’où ils
organisent des mouvements.

Les mouvements de résistance ont pris plusieurs formes :

* la guerre psychologique marquée par des messages radio diffusé, des affrontements
antifascistes à l’intérieur et à l’extérieur.

*le sabotage des usines, des lignes de ravitaillement, les attentats mais aussi des
insurrections comme celles de Varsovie en aout 1944.

En France le mouvement est incarné par le général Charles de gaulle (1890-1970) qui
lance le 18 juin 1940 sur le bbc l’appel à la résistance.il constitue les forces française
libre (FFL) et grâce au soutien britannique met en place en 1944 à Alger le gouverneur
provisoire français.

3) le tournant de la guerre et la victoire des alliés (Mai 1942 à Septembre 1945)

3.1) l’Union des alliés

Pour vaincre les forces de l’axe, les alliés décident de mieux coordonner leur
opération en s’organisant plus. Cela s’effectue à travers les conférences au cours
desquelles les grandes décisions sont prises. Les plus importantes sont

- La conférence de Moscou (Septembre 1942) : elle réunit la Grande Bretagne,


les Etats Unis, la Russie. Elle aborde la question de l’ouverture d’un second
front contre l’Allemagne c’est l’opération Torch.
- La conférence de Washington (Mai 1943) : fixe les principes du débarquement
en Normandie.
- La conférence de Téhéran (Novembre 1943) : les trois (03) grands décident du
bombardement suivi de l’ouverture d’un second front pour soulager la Russie.
- La Conférence de Yalta : le sort de l’Allemagne est scellé ; discute de la mise en
place de l’ONU, l’ouverture d’un front Russe contre le Japon, mais pas d’accord
sur les frontières Polonaises.
- La Conférence de Potsdam (Juillet à Aout 1945) : Truman, Churchill et Staline
du démantèlement des industries allemandes. En outre un accord est trouvé sur
les frontières polonaises.

Toutes ces rencontres renforcent les alliés, préparant ainsi leur futur victoire.

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3.2) les coups d’arrêt

L’union des alliés leur redonne de l’espoir. En effet une série de victoire permet
de mettre un coup d’arrêt à l’expansion fasciste sur tous les fronts.

Dans le pacifique : En Mai 1942, les américains remportent la victoire de la mer des
coraux écartant la possibilité de l’invasion de l’Australie. A cela s’ajoute la victoire
remportée en juin 1942 à Midway. Cette victoire permet aux américains de préserver
l’île de Guadalcanal(île du sud-ouest de l’océan Pacifique appartenant à l’État indépendant
des îles Salomon)

- En Afrique du Nord : Africa Corps se rapproche d’Alexandrie mais est repoussé


par les troupes du Général Montgomery à El Alamein en Octobre 1942. Le 8
Novembre 1942, les Alliés lancent l’opération « Torch » dirigée par le général
Eisenhower qui permet de libérer l’Afrique du Nord en Mai 1943.
- En Russie (Aout 1942-Février 1943) : le 1er Aout 1942, Stalingrad est occupé
par les Allemands. Mais les russes résistent et réussissent à lancer en
Novembre 1942 deux (02) contre offensives Nord et Sud qui permet d’encercler
les Allemands. Devant le refus d’Hitler de reculer les allemands organisent.
Paulus se rend en Février 1943 avec ses soldats, Hitler perd ainsi plus d’un
millions d’hommes. Cette victoire retentit énormément.
- Dans l’Atlantique : l’organisation des Alliés permet de réduire les coulées des
navires et de prendre leur contrôle.

3.3) La libération de l’Europe de l’Ouest et de l’Afrique du Nord

L’Afrique du Nord est libérée dès Mai 1943 pendant l’opération Torch. Les Alliés
se tournent alors vers l’Europe, en juillet 1943 ils débarquent en Sicile. Mussolini est
contraint de démissionner il est remplacé par le Marechal Badoglio qui signe l’armistice
le 03 Septembre 19430. Mais Rome ne sera libéré qu’en juin 1944. Mussolini qui s’est
réfugié dans le Nord (Solo) est arrêté et fusillé le 27 Avril 1945.

Le 06 juin 1944, l’opération Overlord permet de reprendre la Normandie (environ 2


millions de mobilisés) le 15 Aout 1944, le débarquement de Provence (250 milles
africains participent) accélèrent la libération de la France. Paris est libéré le 25 Aout
1944. Dès lors les attaques sont menées en direction de Berlin qui subit d’intenses
bombardements. Malgré ses dernières contre offensives, Hitler ne peut empêcher
l’avancée des Alliés.

3.4) la libération de l’Europe Orientale

Malgré ses nouvelles armes (V1 et V2), l’Allemagne recule face au rouleau
compresseur russe. Ville après ville, les soviétiques libèrent leur pays et se lancent
dans la conquête de l’Allemagne. L’avancée russe encercle Berlin le 22 Avril 1945. Le
26 Avril, c’est la jonction entre Américains et Soviétique sur l’Elbe. Le 30 Avril devant
l’avancée des Rouges, Hitler se suicide et le 8 Mai 45 l’Allemagne capitule sans
condition laissant le Japon seul face aux Alliés.

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3.5) La capitulation Japonaise

Malgré son infériorité matérielle, le Japon résiste en utilisant notamment des


Kamikazes contre les troupes américaines. Sous la direction du Général Mac Arthur,
les américains pratiquent la technique de « saute-mouton » afin de conquérir les
différentes iles du pacifique.

La détermination Japonaise amène Truman à utiliser la Bombe Atomique. Ainsi deux


(02) bombes atomiques sont lancées sur Hiroshima (le 06 Août 1945) et sur Nagasaki
(la 09 Août 1945). Le 02 Septembre 1945, l’empereur japonais Hiro-Hito signe la
capitulation.

La seconde guerre mondiale à laquelle les africains ont massivement part prend ainsi
fin.

III) L’AFRIQUE ET L’ACTUEL BURKINA FASO DANS LA GUERRE

Notre pays à l’instar des autres pays africains sous domination coloniale en
1940, a participé à l’effort de guerre. Cette participation africaine à la guerre s’est
effectué de différentes manières.

1) la contribution militaire

Les soldats africains ont contribué à la libération de l’Europe sous domination


fasciste. Ainsi plus de 176 à 820 milles tirailleurs sénégalais (AOF : 127 320 ; AEF :
15 500 ; Madagascar : 34 000) ont été mobilisés au profit de la France.

Les Anglais ont réussi à mobiliser plus de 400 000 africains à leur côté. Les tirailleurs
sont du Tchad, de la RCI, du Soudan Français , de la Haute Volta). Les anglais
recrutent en Gold Coast, au Nigéria …

Les africains ont combattu en Asie, en Afrique, et surtout en Europe.

2) la contribution économique

Les ressources économiques de l’Afrique sont mobilisées au profit de l’effort de guerre.

- Les produits alimentaires mais aussi des matières premières agricoles sont
surtout mobilisées (café, coton, huile de palme)
- Les produits miniers notamment l’étain, l’uranium, le fer, l’or.
- L’Afrique contribua financièrement dans la guerre. Ainsi les populations du
Congo Belge fournissent plus de 70 000 F belge. La France rapatrie les
réserves de la banque de France à Kayes au Mali actuel.

3) sur le plan territorial

L’Afrique de base arrière pour les pays Alliés. De nombreux combats se sont
déroulés sur le sol africain : l’Ethiopie, Douala (Cameroun) ; Libreville (Gabon) ;

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Freetown (Sierra Leone) ; Durban (Afrique du Sud) ; El Alamein (Egypte); Tunis
(Tunisie)…

Le général De Gaulle crée à Alger le Comité Français de Libération National en Juin


1943. Il obtient le soutient des colonies africaines (AEF Septembre 1940 ; AOF, 1942)
en outre De Gaulle fait de Brazzaville la capitale de la France Libre (Conférence de
Brazza, 30 janvier au 8 Février 1944)

CONCLUSION

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Leçon2 : Les conséquences de la 2ème guerre mondiale (2 heures)

OG1 Evaluer les conséquences humaines et morales de la 2ème Guerre mondiale


OG2 Evaluer les conséquences économiques
OG3 Evaluer les conséquences politiques

Introduction

L’année 1945 marque la fin de la guerre la plus meurtrière de l’histoire de


l’humanité. Elle marqua de façon considérable la conscience de l’homme, elle se solda
par ailleurs par l’élaboration d’un nouveau monde.

I) LES CONSEQUENCES HUMAINES ET MORALES

1) le bilan humain

Le second conflit mondiale fut plus meurtrier soit environ 50 millions de morts.
L’Europe de l’Est reste la partie la plus touchée : 21 millions de russes, 6 millions de
Polonais, 7 millions d’allemands.
La guerre fut marquée par des déplacements de population en Europe et en Asie. La
dégradation des conditions de vie accroit le taux de mortalité.

2) le bilan moral

La fin de la guerre révéla toute l’horreur du système nazi. A travers les camps de
concentration. Ce traumatisme fut aggravé par les effets de la bombe atomique.
Hiroshima (600 000 victimes), Nagasaki (40 000 victimes).
La guerre remit en cause la civilité de l’homme blanc. La Shoah fut qualifiée de crime
contre l’humanité. Les responsables nazis furent jugés lors du procès de Nuremberg
de Novembre 1945 à Octobre 1946.

II) LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES

1) le bilan matériel

Les infrastructures notamment les voies de communications les zones


industrielles, les réseaux électriques et d’adduction en eau, les habitats ont été
détruites. Plusieurs villes furent également détruites. Les villes plus touchées sont
Stalingrad (URSS), Dresde, Berlin (Allemagne), Hiroshima, Nagasaki (Japon). 70 %
des villes allemandes furent touchés.
La production agricole et industrielle chute de 30 à 70 % entrainant ainsi une hausse
des prix dans le monde.

2) Le bilan financier

Le bilan financier de la guerre reste lourd. Les pertes sont estimées à près de
2000 milliards de dollars. L’Europe sort très endettée de la guerre. L’URSS environ 9
milliards de dollars, la Grande Bretagne : 13,5 milliards de dollars. L’inflation reste très

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élevée dans tous les pays entrainant une misère sociale. Les Etats Unis sortent
renforcés de la guerre et deviennent les trésoriers du monde. Le Canada, le Brésil,
l’Australie profitent de la guerre.

III) LES CONSEQUENCES POLITIQUES

1) La modification des frontières

La fin de la guerre redessine la carte de l’Europe. La France reprend l’Alsace et


la Lorraine. L’Allemagne perd 100 000 km2 au profit de la France, de la Pologne et de
la Yougoslavie. L’URSS s’agrandit 700 milles km2.
Berlin est divisée en quatre (04) zones d’occupation selon les accords de Yalta. La
Pologne s’agrandit également et l’Albanie devient indépendante. Pour freiner
l’exacerbation du nationalisme il fut décidé à la conférence de Paris (25 juillet 1946) de
faire coïncidé les frontières politiques aux différentes ethnies. Ainsi de nombreuses
populations furent déplacées pour rejoindre les territoires où elles sont plus
nombreuses.

2) la réorganisation du monde

La guerre marqua le déclin des partis politiques de droite au profit de la gauche,


les monarchies deviennent des républiques. La fin de la guerre consacre le déclin de
l’Europe au profit des Etats Unis et L’Urss. L’Europe ne tarde pas à se divisée en deux
entités rivales. L’Est au Soviétiques et l’ouest au Capitalistes.
Dans les colonies l’idée d’indépendance commence à germée et bientôt les
nationalistes en Asie et en Afrique demandèrent l’accès à la souveraineté nationale. Le
souci d’éviter une telle catastrophe planétaire conduit les puissances vainqueurs à
créer l’ONU.

IV) LES CONSEQUENCES SCIENTIFIQUES

La guerre a certes meurtrie le monde, mais elle a contribué au progrès de la


science et de la technique. La physique connue un bond important à travers la mise au
point des moteurs à réaction, des fusées et l’amélioration de l’aviation. La chimie
connue également un essor surtout avec la mise au point de la bombe atomique.

Conclusion

La seconde guerre mondiale révéla toute la cruauté de l’homme, elle fut


désastreuse pour l’économie mondiale. Elle a abouti en outre à une réorganisation des
relations politiques et économiques des relations internationales.

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Leçon3 : L’ONU (4 heures)

OG1 Comprendre le processus de la création de l’ONU


OG2 : Analyser les buts et les principes de l’ONU
OG3 : Analyser le fonctionnement des organes et institutions spécialisées
OG4 : Evaluer l’action de l’ONU dans le monde

Introduction

Les horreurs de la seconde guerre mondiale amena les puissances vainqueurs


à s’unir afin de créer une structure capable de préserver la paix et l’équilibre planétaire.
C’est dans cette optique que fut créée en Juin 1945 l’ONU à San-Francisco aux Etats
Unis. Cette organisation a depuis lors organisé de nombreuses actions à travers ses
organes.

I) LA NAISSANCE DE L’ONU

1) les grandes étapes de la fondation de l’ONU

La naissance de l’ONU est le fruit d’un long processus marqué par des conférences
interalliées. Ainsi :

- Le 14 Août 1941, Churchill et Roosevelt signent la charte de l’Atlantique, qui


reconnaît le droit à l’autodétermination des différents peuples et la participation
de tous les pays au commerce mondial. Reconnait également leur droit à
quatre libertés (la pensée, la religion, la parole, la libération de la peur et de la
misère.)
- 1er Janvier 1942 conférence Arcadie : Churchill et Roosevelt signent une
déclaration des Nations Unies.
- Septembre 1942 à 1943 : A la conférence de Moscou, les trois grands (les Etats
Unis, Grande-Bretagne, Russie) décident de créer un organe interne pour le
maintien de la paix
- La conférence de Quadrant (Québec) Août 1943 : les quatre puissances (chine)
réaffirment la nécessité de la création d’un organe interne.
- Du 28 au 29 Novembre 1943 : les trois grands poursuivent les discutions sur le
futur organe interne.
- Août à Octobre 1944 : la conférence Dumbarton Oaks : les grandes puissances
sont toujours en discussion.
- Yalta (04 au 11 Février 1945) : finalisation de la futur ONU. La question de la
conférence constitutive de l’ONU est réglée.
- 26 Juin 1945 à la conférence de San Francisco la charte de l’ONU est adoptée
par 50 Etats. son siège est fixé à New York décembre 1946.

2) les principes de l’ONU

- Assurer la paix à travers des moyens pacifiques

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- Le droit de défense des Etats

- La non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat.

- L’égalité souveraine de tous les Etats membres

3) les buts de l’ONU

- Maintenir la paix et la sécurité internationale

- Développer des relations amicales entre les Etats membres fonder sur le respect du
principe d’égalité et de respect des droits des peuples à disposer d’eux même.

- Réaliser la coopération internationale en développant et en encourageant le respect


des droits de l’homme et des libertés fondamentales sans distinction de la race, du
sexe, langue.

- Etre un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers des fins communes.

Le 10 Décembre 1948, adoption de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

24 Octobre journée des Nations Unies.

II) LE FONCTIONNEMENT DES NATIONS UNIES

1) les principaux organes de l’ONU

- l’Assemblée Générale :
Organe centrale regroupant tous les Etats Membres. Elle tient une session annuelle
régulière et chaque Etat constitue une voie. L’AG délibère et vote des résolutions, elle
est composée de 192/193 Etats membres. Les décisions sont prises à la majorité des
2/3 des présents et votants.

- le Conseil de Sécurité :
Composé de quinze (15) dont cinq (05) permanents avec droit de véto et dix (10) non
permanents élus pour deux (02) ans.

- Le Conseil Economique et Social


Composé de 54 membres élus par l’Assemblée Générale. Il s’occupe des questions
internes dans les domaines économiques, sociaux, culturels et intellectuels. Il agit à
travers les institutions spécialisées.

- La Cour International de Justice de la Haye

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 15


Elle est composée de 15 juges de différentes nationalités élus par l’assemblée
générale et le conseil de sécurité. Elus pour 9 ans, les juges règlent les problèmes
d’ordre judiciaires entre les Etats.

- Le Secrétariat Générale
Le SG exécute les décisions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité. Il est
dirigé par un Secrétaire Général élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

2) Les institutions spécialisées de l’ONU

A completer

III) L’ONU DANS LE MONDE

1) L’œuvre de l’ONU

Depuis sa création, l’ONU a beaucoup contribué au maintien de la paix et de la


sécurité dans le monde.

- Sur le plan politique


• Soutien aux peuples colonisés d’Afrique et d’Asie pour leur accession à
l’indépendance.
• La promotion de la démocratie à travers l’organisation d’élections libres et
régulières (RCI (2010), Cambodge (1992), Afrique du Sud (1993))
• Maintien de la paix au Congo (1956 à 1973) ; Biafra (1967 à 1970) ; Iran Irak
(1988)
• Retrait des soviétiques en Afghanistan et celle des Cubains
• Freine la prolifération des armes nucléaires avec AIEA (Agence Internationale
de l’Energie Atomique)
- Sur le plan socio-économique
• Soutien aux peuples dans les domaines de la santé, de la lutte contre la faim,
soutien aux réfugiés ; défense des droits des minorités ; des femmes ; des
enfants ; des handicapés. Assistance technique financière aux PVD (Pays en
voie de Développement) estimé à plus de dix (10) milliards de Dollars par an.

2) les limites de l’ONU

- Sur le plan politique


* Moindre influence des décisions de l’Assemblée Général

* Le Véto paralyse certaines décisions importantes

* Le problème du programme « pétrole contre nourriture » en Irak

* l’hégémonie des grandes puissances

* l’incrimination des casques bleus dans divers affaires notamment sexuels.

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*La question du désarmement nucléaire

* La mauvaise gestion de certaines crises (Libye)

- Sur le plan Socio-économique


* L’irrégularité des cotisations entrainant une forte cotisation des Etats Unis estimée à
environ 31 %.

* L’insuffisance du soutien aux pays en crise

* Difficulté à éradiquer la pauvreté

Face à toutes ces limites l’ONU doit être renforcée.

CONCLUSION

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CHAPITRE II : LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945A NOS JOURS

Leçon1 : Les tensions idéologiques et les conflits (5 heures)

OG1 Analyser les causes de la division du monde en deux blocs


OG2Analyser les relations entre les deux blocs depuis la fin de la guerre jusqu’à la fin de la
bipolarisation

Introduction

La fin de la seconde guerre mondiale consacre la victoire des alliés sur les
forces de l’axe. Le monde est alors sous la domination des alliés qui décident de le
réorganiser. Mais les divergences idéologiques entre les russes et américains
aboutissent une bipolarisation du monde. C’est la guerre froide, période marquée par
un affrontement entre les deux grands.

II) LES ORIGINES LA GUERRE FROIDE

1) la fin de la grande alliance

La fin de la guerre est marquée par une remise en cause de la grande alliance
et de la paix souhaitées par les forces alliées. En effet après la guerre les Etats-Unis
décide de mettre fin à leur isolationnisme traditionnel pour s’intéresser plus aux
affaires du monde. Ils sont d’autant plus confiants car disposent de la bombe atomique
depuis 1945.

Les semaines à suivre la conférence de Yalta (11 février 1945) marque le début de la
fin de la grande alliance. En effet en Roumanie et en Bulgarie favorisent l’installation de
gouvernements procommunistes. Pour les américains et les britanniques, Staline a
trahi l’esprit de la <<déclaration sur l’Europe libérée>> issue de Yalta. En réaction donc
à cette situation, les Etats-Unis de Truman décident après la capitulation de
l’Allemagne (8 mai 1945) de mettre fin au prêts-bails. Cela est perçu par Staline
comme une volonté d’étrangler l’URSS sur le plan économique.

Les communistes renforcent leur emprise sur les pays sous contrôle de l’armée rouge.
Churchill parle alors de rideau de fer qui divise l’Europe Stettin(Pologne) à
Trieste(Italie) (discours du 5 mars 1946 à Fulton).Dans les pays libéraux ,les ministres
communistes sont expulsés des gouvernements renforçant alors la haine des
communistes à l’égard du camp occidental.

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La mésentente sur le traitement à réserver à l’Allemagne renforce la méfiance.

2) la question allemande

Les divergences sur le sort de l’Allemagne renforcent le climat de méfiance.


Postdam (aout 1945) il avait été convenu du démentiellement de l’industrie allemande,
de la dénazification du pays et de la suppression du gouvernement central d’Allemagne
au profit d’un gouvernement quadripartite.

Inquiet de la progression du communisme, les occidentaux freinent le prélèvement des


réparations allemandes en destination de l’URSS. Les américains et leurs alliés
refusent de démanteler les industries allemandes dans leur zone comme il avait été
prévu. Staline dans ce revirement de stratégie une volonté des occidentaux de
reconstruire une Allemagne forte alliée de l’impérialisme contre l’URSS.

3) le plan Marshall

La rupture est consommée en 1947. En effet, face à la montée du


communisme, les américains décident de venir en aide aux pays européens
capitalistes. Ainsi le 5 juin 1947 le plan Marshall propose d’apporter une aide
économique pour la reconstruction de l’Europe. Conçu par le secrétaire d’Etat George
Marshall, cette aide est destinée au départ à tous les pays qui sont dans le besoin.
Mais ces derniers doivent respecter certaines conditions notamment l’inspection de
l’utilisation des fonds par les USA. Pour les américains ce plan permettra de sortir
l’Europe de sa misère qui est la principale source d’implantation des régimes
totalitaires.

L’URSS refuse cette aide et entraine avec elle tous les pays procommunistes.
L’Europe se divise alors en deux parties : une Europe occidentale capitaliste sous les
bottes des USA et une Europe communiste sous la houlette de l’URSS.

Le plan Marshall joue donc un rôle décisif dans la bipolarisation. L’aide (13 milliards de
dollars sur 4 ans) permet à l’Europe de se reconstruire, mais aussi à l’économie
américaine d’exploiter son surplus de production et d’éviter une crise de surproduction
à l’image de celle de 1929. En plus de cette motivation économique, le plan Marshall
répond aussi à un intérêt politique car les Nations qui l’acceptent reconnaissent
l’autorité politique de l’URSS. Ce que Roosevelt a voulu éviter à Yalta s’est accompli
deux (02) ans après sa mort, avec ce plan : la bipolarisation du monde.

Dès lors chaque bloc essaie de s’organiser pour contrer l’ennemi.

II) L’ORGANISATION DES DEUX BLOCS

1) le bloc occidental

Il est sous l’influence des USA. Son objectif reste la lutte contre le communisme,
le développement économique et social des pays capitalistes et la propagation de la
démocratie à travers le monde. Cela est exposé à travers la doctrine Truman. En effet
le 12 mars 1947, le président américain prononce un discours devant le congrès dans
Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 19
lequel il demande aux élus d’octroyer une aide (400 millions de dollars) économique et
militaire à la Grèce et à la Turquie. ( Car la Grande Bretagne n’arrive plus à soutenir
ces pays en pleine crise économique et politique).

Il affirme par ailleurs que tout pays qui veut se protéger du communisme peut compter
sur l’aide américaine. L’objectif est d’endiguer la progression communiste : c’est la
politique du containment.

Entre Mars et Mai 1947, les gouvernements français, Italien et Belge se séparent de
leur ministre communiste.

En Octobre 1948, 23 pays dominant le commerce mondial signent à Genève les


accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) ou « Accords Général sur
les Tarifs Douaniers et le Commerce). [qui deviendra OMC en Avril 1994, les russes
refusent d’y participer]

Les 23 pays décident d’une baisse des frais de douane, la limitation des importations et
l’interdiction du dumping.

En Avril 1948, les pays qui ont accepté le plan Marshall créent l’OECE (Organisation
de Coopération et de Développement Economique) et permet d’octroyer plus de 180
milliards de dollars.

Sur le plan militaire, la France, le Royaume Uni et le Benelux signent le 17 Mars 1947
(1948 ?) une alliance militaire défensive contre l’URSS : Le Pacte de Bruxelles.

Les USA créent la même année la CIA chargée du renseignement. En Avril 1948, les
américains créent l’OEA (Organisation des Etats Américains) qui regroupe les Etats
Unis et les pays de l’Amérique Latine.

En Avril 1949 est signé le pacte de l’Atlantique entre les USA, le Canada et l’Europe de
l’Ouest. Il est complété en 1950 par l’OTAN.

En Asie est créée l’OTASE (Organisation de l’Asie du Sud Est) en Septembre 1954.
Elle regroupe les USA, la France, l’Australie, la Grande Bretagne, la Nouvelle Zélande,
le Laos, les Philippines et le Sud Vietnam (1975)

Le bloc communiste s’organise également pour faire face aux occidentaux.

2) le bloc oriental

Il est sous le joug de l’URSS. Face à la menace que présente la fin de


l’isolationnisme américain, les russes regroupent autour de Staline les pays
communistes du monde. En réaction à la doctrine Truman, l’URSS propose la doctrine
Idanov. Elle est élaborée par André Idanov en Septembre 1947. Selon cette conception
le monde est divisé en deux camps : l’un impérialiste belliciste et antidémocratique
dirigé par les USA et l’autre démocratique, anti-impérialiste et pacifique dirigé par
l’URSS. Selon cette doctrine l’URSS doit renforcer ses liens avec les pays socialistes. Il
est créé en 1947, le KOMINFORM (Bureau d’Information des Partis Communistes) afin

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de favoriser la coopération entre partis communistes européens. Il sert comme vecteur
de propagande de la doctrine Idanov. En Europe centrale, des gouvernements
procommunistes prennent le pouvoir (Roumanie, Hongrie, Hollande,
Tchécoslovaquie….)

Dans les domaines économiques, est créé en Janvier 1949, le COMECON/CAEM afin
de venir en aide aux pays communistes (conseils, assistance économique mutuelle). Il
regroupe l’URSS et les démocraties populaires. Il a permis de planifier les échanges
économiques entre les pays membres (sauf la Yougoslavie, de Tito)

Sur le plan militaire l’URSS se dote de la bombe atomique en Aout 1949 et signe en
Février (14) 1950 le Pacte d’Amitié Sino-Soviétique. Cependant la coopération militaire
communiste met du temps à se concrétiser, il faut attendre Mai (14) 1955 pour voir la
signature du Pacte de Varsovie qui regroupe les pays communistes sous un
commandement unifié et dirigé par un Soviet (Koniev).

La Guerre Froide se manifeste à travers différentes crises.

III) LES MANIFESTATIONS DE LA GUERRE FROIDE

1) le blocus de Berlin

A la conférence de Postdam, il avait été décidé que l’Allemagne allait être


occupée par les trois grands plus la France et administrée par eux en commun.
(Conseil de Contrôle Quadripartite) : Commerce extérieur, Monnaie, finance et
transport. Mais en Mai 1947, les occidentaux décident de la fusion de leur zone avec la
création d’un Etat (la RFA) et la mise en place d’une monnaie commune, le Deutsche
Mark. En réaction décident le blocus de Berlin le Juin 1948. Ils coupent l’électricité, le
charbon et les voies de communication des quartiers de Berlin occupés par les
occidentaux. Pour contrer ce blocus, les Etats Unis décident d’un pont aérien qui
permet de ravitailler Berlin Ouest. Au total, plus de 275 000 vols permettent
d’acheminer 2,5 millions de tonnes de produits et de vivres. La région a été ainsi
désenclavée et l’URSS est obligée de lever le blocus le 12 Mai 1949.

Cette première crise a des répercussions importantes. Elle a montré la détermination


des occidentaux qui ont fait de Berlin, un symbole de la lutte pour la liberté. En réaction
à la création de la RFA, les Soviétiques transforment leur zone en démocratie
populaire en créant le 07 Octobre 1949, la RDA. Désormais le problème allemand se
trouve au cœur de la guerre froide : les deux Etats symbolisent la coupure du monde
en deux blocs.

2) la victoire des communistes en Chine

La défaite Japonaise en 1945, réveil en Chine le conflit entre nationaliste dirigés


par Chang Khai Tcheck et les communistes sous la direction de Mao Zedong. Les
nationalistes reçoivent le soutien des américains tandis que les communistes sont
soutenus par les Soviétiques. Chang Khai Tcheck est battu et le 1er Octobre 1949,
Mao proclame la république populaire de Chine (RCP) faisant ainsi basculé l’Etat le

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plus peuplé dans le camp communiste. Les nationalistes se réfugient sur l’île de
Taïwan. Cette victoire est un échec diplomatique pour les Etats Unis qui décident de
relancer économiquement le Japon afin que l’Archipel serve de rempart à la Chine
communiste.

3) la guerre de Corée (1950-1953)

La guerre de Corée est considérée comme le paroxysme de la guerre froide.


Car elle a failli provoquer un affrontement direct entre les deux grands. En effet cette
ancienne colonie Japonaise a été occupée par les Soviétiques et les Américains après
la guerre. Les Soviétiques au Nord du 38è parallèle et les Etats Unis au Sud. En Juin
1950, les coréens du Nord voulant réunifier les deux pays attaquent les coréens du
Sud. L’ONU et les USA condamnent cette agression. Sous l’influence des USA, l’ONU
envoie des casques bleus dirigés par le Général Mac Arthur. Les Nord-coréens sont
repoussés jusqu’à la frontière Chinoise. Cela provoque une contre-offensive chinoise,
qui repousse les troupes américaines au Sud du 38è parallèle. Le Général Mac Arthur
menace alors d’utiliser la bombe atomique. Le monde se trouve alors au bord d’une
troisième 3è guerre mondiale. Il est relevé de ses fonctions le 10 Avril 1951 et
remplacé par le Général Ridgway. L’ONU engage des négociations qui aboutiront à la
signature d’un accord de paix le 27 Juillet 1953 reconnaissant la division du pays par le
38è parallèle. Ces deux Corée symbolisent en Asie la division du monde en deux
blocs : Est et Ouest.

IV) LA COEXISTANCE PACIFIQUE (1953-1962)

1) les causes de la coexistence pacifique

De nombreux facteurs expliquent le rapprochement entre les deux grands. Parmi eux,
on peut retenir :

 L’équilibre de la terreur
En 1949 (29 Août), les soviétiques font exploser leur première bombe atomique
et en 1953 (12 Août) leur première bombe H. En 1957, l’URSS disposait par ailleurs
des missiles à longue portée pouvant atteindre les USA, de même que des sous-
marins nucléaires. Elle rattrapait donc son retard dans le domaine de l’armement. Les
forces de destruction de chacune des deux puissances étaient devenues
impressionnantes. Cette situation favorisera l’installation d’une peur réciproque : le
dégel était devenu une nécessite.

 L’évolution intérieure des USA et l’URSS


Le 20 Janvier 1953, Eisenhower arrive au pouvoir aux Etats Unis. Malgré la
volonté du secrétaire d’Etat John FOSTER DUCCES d’accentuer l’isolement soviétique
à travers la politique du refoulement ou « Roll-Lock », le nouveau président prône
plutôt une politique de rapprochement avec l’URSS. Et ce d’autant plus que les Etats
Unis disposait de multiples moyens d’action politique telles que :

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 22


- L’immense réseau d’alliance en Europe et en Asie
- Les nombreuses bases militaires dans le pacifique et en Amérique Latine
- La CIA qui permet d’agir plus efficacement et dans le secret.
En URSS ce rapprochement est dû en partie à la disparition de Staline le 05 Mars
1953, ce qui favorisa l’avènement au pouvoir de dirigeants partisans de la paix à
l’image de NIKITA Khrouchtchev. Pour ces nouveaux dirigeants la guerre froide sert à
renforcer les rapports des Etats capitalistes. La coexistence pacifique doit au contraire
multiplier les contradictions dans ce camp. C’est une doctrine défendue par
Khrouchtchev selon laquelle, la victoire la victoire du communisme sur le capitalisme
doit être envisagée de façon pacifique. La compétition entre les deux blocs est reportée
sur le plan idéologique et économique. Ainsi le KOMINFORM est dissout en 1956 et
déploie sa diplomatie essentiellement en direction du tiers-monde afin d’y exploiter les
problèmes nés de décolonisation

De nombreux faits traduisent sur le terrain cette nouvelle période.

2) les manifestations de la coexistence pacifique

Khrouchtchev est le premier à manifester des gestes de bonne volonté. En 1954


l’URSS adhère à l’UNESCO et accueille le chancelier allemand de l’ouest. Adnouer
avec le monde il établit des relations diplomatiques solides. En 1956 après avoir
dissout le KOMINFORM, il normalise ses relations avec le Japon.

Il entreprend aussi de nombreuses visites le camp occidental. Ainsi en 1956 il se rend


à Londres, en 1959 aux Etats-Unis en 1960 à Paris.

En juillet 1959 le vice-président américain Richard Nixon se rend à Moscou. En 1961


Kennedy rencontre Khrouchtchev à vienne en Autriche.

Le 20 Juin 1963, le téléphone rouge est installé entre Moscou et Washington afin
d’éviter toute erreur d’appréciation en cas de crise. La même année, les deux grands
signent un accord sur l’interdiction des essais nucléaires dans l’atmosphère.

En dépit de ces efforts pour établir un climat pacifique dans les relations
internationales, de nombreuses crises entachent les relations entre les deux camps.

3) les limites de la coexistence pacifique

Parmi les grandes crises de ladite période, on peut retenir :

 La crise de Suez
En Juillet 1952, Gamal Abdel Nasser arrive au pouvoir avec un groupe d’officiers
après avoir renverser le roi Farouk.

Nationaliste, il mène une politique extérieur active. N’ayant pu obtenir des occidentaux
des crédits nécessaires pour la construction du barrage d’Assouan, il décide de
nationaliser le Canal de Suez le 26 Juillet 1956. Français et Anglais en complicité avec

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Israël décident de reverser Nasser. Ainsi le 29 Octobre 1956, Français, Anglais
poussent les Israéliens à lancer une offensive contre l’Egypte. Sous prétexte de
s’interposer entre les belligérants les Français et les Anglais débarquent à Port Saïd.

L’URSS intervient au côté de l’Egypte, menaçant d’utiliser le nucléaire.

Devant la pression russo-américaine, les envahisseurs se retirent et les casques bleus


occupent le terrain le 22 Décembre 1956. La crise de Suez marque le déclin de la
France et de la Grande Bretagne. Nasser sort grandit de cette crise, il est désormais le
symbole de la lutte anti coloniale pour les peuples sous domination.

 L’insurrection Hongroise
Entre Octobre et Novembre 1956, les Hongrois, se soulèvent contre la tutelle
soviétique, et chassent du pouvoir les dirigeants Staliniens mais le Russie, s’oppose à
ce mouvement d’émancipation. Ainsi l’armée rouge réprime dans le sang les
manifestants. Le camp occidental reste muet, plus préoccupé par la crise de Suez.

 La seconde crise de Berlin


En Novembre 1959, Khrouchtchev dénonce le statut quadripartite de Berlin et
déclare que Berlin Ouest doit être annexé par la RDA pour devenir une ville libre sous
le contrôle de l’ONU. Ceci met fin à l’hémorragie dont est victime la RDA. Car, entre
1949 et 1961 plus de 3 millions d’habitants quittent l’Est pour l’Ouest. Pour résoudre
cette crise, une conférence est convoquée à Paris entre les quatre grands. Mais elle
n’aura pas lieu suite à l’affaire de l’Avion espion américain U2 (1er Mai 1960). A la
conférence de Vienne en Juin 1961, les occidentaux refusent de reconnaître la RDA.
Deux mois plus tard, dans la nuit du 12 au 13 Août 1961, une ligne de barbelé sépare
Berlin Est et Ouest. Cinq jours plus tard commence l’érection du « Mur » de Berlin long
de 113 km, considère par les occidentaux comme le « mur de la honte » qui violait les
accords de Potsdam sur la libre circulation à Berlin.

 La crise des fusées de Cuba


En janvier 1959, Fidel Castro et Che Guevara renverse le Colonel Batista (pro
capitaliste) dont le régime pro-américain permettait le contrôle de l’île par les Etats
Unis.

Castro nationalise toutes les entreprises de Cuba et se rapproche de l’URSS. Les USA
réagissent alors contre ce nouveau pouvoir.

Ainsi en Octobre 1960, un embargo américain est imposé à Cuba. Pour renverser ce
régime ils organisent un débarquement d’exilés cubains anticastristes : c’est l’opération
« baie des cochons » (15 Avril 1961) qui se solde par un échec total.

L’URSS qui soutien Castro installe des fusées à Cuba à environ 100 km de la Floride.
Les Etats Unis après avoir découvert ces fusées ordonnent leur retrait immédiat en
Avril 1962. Ils organisent le 22 Octobre le blocus maritime de Cuba et annonce que,

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 24


toute tentative de forcer le dit blocus sera considérée comme un acte d’agression
contre les USA, une déclaration de guerre. Ce qui risque de plonger à nouveau le
monde dans une troisième guerre mondiale.

Finalement l’URSS retire ses fusées le 28 Octobre 1962 avec la promesse que les
USA n’envahiraient plus l’île.

Cette crise marque le paroxysme de la guerre froide.

V) LA DETENTE (1962-1975)

Période d’apaisement de la guerre froide qui suit la crise de Cuba (1962), les
deux grands ne renoncent pas à leur ambition, mais se fixent un minimum de règles de
jeu : « Adversaires-Partenaires ». ils acceptent de négocier sur l’armement nucléaire.
La détente se dégrade au milieu des années 1970.

1) les causes de la détente

De nombreux faits poussent les deux puissances à resserrer leur relation :

 Les raisons économiques


Les USA ont plus de difficulté à financer leur présence militaire dans le monde.
Les coûts de la course aux armements aux Etats Unis et en URSS compromettent en
partie la réalisation des politiques économiques et sociales. Aux USA, l’industrie doit
faire face à la concurrence grandissante des produits japonais et européens. En
Russie, l’aide extérieur devient plus qu’indispensable. Le pays doit également acheté
des céréales chez les occidentaux.

 Les raisons politiques


La crise de Cuba a fait comprendre aux deux grands la nécessité de s’entendre
pour éviter tout risque de guerre nucléaire. De plus des contradictions parfois poussées
naissent au sein des deux blocs. Elles peuvent se résumer à la volonté
d’indépendance des pays soumis à l’hégémonie des deux grands. Dans le camp
occidental, la France de De Gaulle critique la tutelle américaine (revenu au pouvoir en
1958, De Gaulle demande une réorganisation de l’OTAN dans laquelle la direction ne
sera plus assure que par les USA mais par la Grande Bretagne, la France et les USA.
Les américains rejettent la proposition ce qui entraîne le départ de la France de
l’OTAN en 1966). En 1960, la France de l’armement nucléaire (13 Février 1960,
bombe A, 24 Août 1968 bombe H). En 1968 (10 Mars) elle retire ses forces de l’OTAN
au nom de l’indépendance nationale. De Gaulle se rapproche de l’URSS et visite
Moscou en 1966. Il se rend la même année au Cambodge où dans un discours il
critique la présence américaine au Vietnam. Il reconnaît également la République
populaire de Chine.

Au plan financier, De Gaulle dénonce la suprématie du Dollar et encourage la mise en


place d’un nouveau système monétaire mondiale. De plus la signature des accords de

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 25


Yaoundé et de Lomé instituant la coopération CEE-ACP permet à l’Europe de
monopoliser le marché africain et du pacifique.

Dans le camp oriental, la Chine critique le rapprochement de l’URSS avec les Etats
Unis et contexte le modèle soviétique à partir de 1963. Les soviétiques annulent tout
leur coopération avec la Chine et rappel leur technicien travaillant en Chine.

Tous ces faits poussent les deux grands vers la détente.

2) les manifestations de la détente

En juin 1963, les américains et les soviétiques signent un accord sur


l’interdiction des essais nucléaires dans l’atmosphère. Après la crise de Cuba, afin
d’éviter toute erreur d’appréciation en cas de crise, le téléphone rouge est installé entre
Moscou et Washington. (Répétition voir IV-2). En 1967 un autre accord est signé sur la
dénucléarisation de l’espace cosmique. En Juillet 1968, le traité de non-prolifération
des armes nucléaires est également signé.

En Août 1970 un traité Germano-Soviétique est signé et en Décembre un traité entre


Allemagne et la Pologne. Ces deux traités permettent de résoudre un tant soit peu la
question des frontières entre ces pays. En 1972 les relations entre les deux
Allemagnes sont normalisées permettant leur entrée à l’ONU en 1973 (1972 les deux
Allemagnes présentent une équipe commune aux Jeux Olympiques de Munich). Le 26
Mai 1972, les Etats Unis et l’URSS signent les accords SALT I (Strategic Arms
limitation Talks). La même année, Richard Nixon se rend à Moscou et Leonid Brejnev
[(1906-1982)homme politique et maréchal soviétique, successeur de Nikita Khrouchtchev au
poste de premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique (1964-1982).]
se rend à Washington.

Plus tard, le 18 Juin 1978 seront signés les accords SALT II à Vienne entre Jimmy
Carter et Brejnev. En même temps les rapprochements économiques s’intensifient.
Ainsi les barrières coloniales entre l’Est et l’Ouest se lèvent à partir de 1972. L’URSS
accède ainsi à la technologie occidentale (vol spatial Apollo-Soyouz) tandis que les
banques occidentales accordent des crédits aux pays de l’Est.

En 1975 la détente culmine avec les accords d’Helsinki (Finlande) signés par 33 Etats
dont l’URSS, les USA, le Canada :

 Reconnaissance des frontières de l’Europe d’après-guerre


 Coopération économique, scientifique et technique entre l’Est et l’Ouest.
 Engagement de l’URSS à faire respecter les droits de l’homme

En Asie, la détente se manifeste par le retour de la Chine Populaire à l’ONU en 1971 et


par la fin de l’intervention américaine au Vietnam en 1973. Même sans avoir pu limiter
la course aux armements, cette période a marqué un nouvel état d’esprit dans les
relations internationales. Mais la détente reste parsemée de conflits dans chaque camp
et d’affrontement interposés notamment en Asie et en Afrique.

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 26


3) la poursuite des conflits localisés

Parmi les conflits de la détente on peut retenir :

 La guerre du Vietnam (1964-1973)


Après la défaite Japonaise Ho Chi-Minh, fondateur de la Ligue pour
l’Indépendance du Vietnam au Viêt-Cong (Vietnam communiste) proclame
l’indépendance du pays le 02 Septembre 1945. La France s’oppose à cette
indépendance et se lance dans une guerre de répression qui aboutit malheureusement
pour elle à la défaite de Dien Bien Phu (plaine encaissée de Diên Biên Phu, située au
nord-ouest du Viêt Nam, près de la frontière avec le Laos) en Mai 1954 et à la signature en
Juillet 1954 des accords de Genève qui divise le Vietnam en deux par le 17è parallèle
(le Vietnam du Nord, capitale Hanoï et le Vietnam du Sud capitale Saigon)

La Nord est procommuniste et le Sud pro-occidentale. à partir de 1956, les américains


soutiennent le sud en les envoyant des conseillers militaires puis des troupes à partir
de 1964 (500 000 soldats.). Mais le Viêt-Cong inflige de lourdes défaites aux
américains qui sont obligés de se retirer en 1973.

La guerre se termine véritablement le 30 Avril 1975 après la victoire totale du Viêt-


Cong sur le Sud Vietnam le Laos et le Cambodge.

 Les mouvements révolutionnaires en Amérique Latine


En Amérique Latine Castro et Che Guevara tentent d’exporter la révolution
communiste. Ainsi en 1966 ils organisent une conférence tricontinentale à la Havane
afin d’organiser les mouvements de Guérilla. Les américains réagissent afin de freiner
l’expansion procommuniste. Ainsi les Marines débarquent à Saint Domingue en 1965
et lutte contre la guérilla castriste. En Octobre 1967, le Che est assassiné en Bolivie.
En 1973, Salvador Allende du Chili es renversé par un coup d’Etat militaire dirigé par
Pinochet soutenu par la CIA, après la nationalisation des compagnies américaines.

 Les guerres israélo-arabes


Le 29 Novembre 1947 l’ONU vote un plan de partage de la Palestine en deux
Etats : l’un Juif et l’autre Arabe, mais les arabes s’y opposent. Le 14 Mai 1948, David
Ben Gouron proclame l’indépendance d’Israël. Les Arabes refusent de la reconnaître
et s’attaquent à Israël. Cette première guerre israélo-arabe aboutit à la victoire des
Juifs (Israël).

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En 1956 un nouveau conflit oppose Israël à l’Egypte après la nationalisation du Canal
de Suez (Interdiction de navigation aux navires israéliens. L’URSS soutien les arabes
et les Etats Unis soutiennent Israël, le conflit se termine par la victoire d’Israël).

En 1967 éclate la troisième guerre. En effet l’Egypte armée par l’URSS interdit l’entrée
du Golfe d’Akoba (mer rouge) aux navires Juifs. Nasser installe également des
troupes dans le Sinaï afin de dissuader Israël. Le 5 Juin 67 il lance l’offensive contre
Israël. Ce dernier réagit et repousse les arabes. Le 10 Juin 1967 le cessez le feu est
signé. C’est la guerre des six jours ou la Nakba. Le territoire israélien passe de 20 800
km2 à 102 400 km2, Jérusalem est occupé. Malgré la résolution 242 du conseil de
sécurité, les heureux refusent d’évacuer les zones occupées. L’OLP de Yasser Arafat
organise la résistance.

En 1973 éclate le quatrième conflit : c’est la guerre du Kippour.

En effet en Septembre 1970 Nasser meurt et Anouar El Sadate le remplace. Il promet


de laver l’affront de 1967 (venger l’Egypte). Ainsi le 06 Octobre 1973 en complicité
avec la Syrie (Hafelz El Assad) et l’Irak, il attaque Israël par surprise. La contre-
offensive repousse les arabes jusqu’à leurs capitales. L’ONU envoie des casques
bleus qui réussissent à assurer le cessez le feu. Sadate tourne le dos aux russes
(1976) et se rapproche des américains. Il se rend en Novembre 1977 à Jérusalem et
en 1978 il signe les accords de ???? David avec Israël qui lui permettait de reprendre
la Sinaï. Mais les arabes refusent de reconnaître ces de paix séparé. En 1981 Sadate
est assassiné par des officiers nationalistes.

VI) LA NOUVELLE GUERRE FROIDE (1975-1985)

1) Les origines des nouvelles

Après la victoire israélienne de la guerre de Kippour en 1973, les pays arabes


producteurs de pétrole décident de quadrupler les prix du baril. Cette décision entraine
une récession de l’économie américaine grande consommatrice de pétrole. Mais
l’URSS grande productrice profite pour s’enrichir et relancer sa politique
expansionniste dans le monde. Elle renforce son arsenal militaire afin de mener à bien
cette nouvelle expansion face au monde occidental qui survit difficilement au choc
pétrolier et à la défaite du Vietnam.

2) l’expansion soviétique dans le monde

Le 27 Avril 1979 un coup d’Etat militaire renverse en Afghanistan le prince


Mohamed Daoud. La république Démocratique d’Afghanistan d’obédience
procommuniste est proclamée le 30 Avril.

Mohamed Bakari devient le chef d’Etat, une résistance islamique renverse cependant
le nouveau régime communiste le 16 Septembre 1979 sous la direction de Hafi zulah
Amin.

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Face à cela, l’armée rouge intervient le 27 Septembre 1979 contre les islamistes. Le
président est assassiné et remplacé par Babrak Kamal. Mais très vite l’Afghanistan
soutenu par les américains devient un Vietnam pour les russes qui sont obligés de se
retirer en 1989.

En Asie l’URSS profite de la débâcle américaine au Vietnam pour installer des bases
navales qui renforce sa présence au cœur de la région.

En Afrique, des gouvernements procommunistes arrivent au pouvoir. En Ethiopie (1974


après la chute du Négus Hailé Sélassié), au Mozambique et en Angola. Les dirigeants
de ces Etats reçoivent le soutien technique, militaire et économique des russes.

3) le réveil américain et la relance de la course à l’armement

Les élections de Janvier 1981 permettent à Ronald Reagan (1977-1981)


d’arriver au pouvoir en remplacement de Jimmy Carter (1977-1981).

Il se déclare être prêt à détruire l’empire du mal soviétique convaincu en effet que
l’Amérique ne sera respectée que si elle est forte. Il relance la course aux armements
afin de rattraper son retard sur l’URSS. Le Pentagone reçoit un soutien financier
notable à cet effet. En Octobre 1983 les marines renversent le gouvernement
communiste de Maurice Bishop dans l’île de Grenade. Reagan soutien en outre les
Afghans (280 millions de dollar) et la résistance anticommuniste du Nicaragua en 1986
(10 millions de dollar)

Conclusion

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Leçon2 : La fin de la bipolarisation et le monde de l’après-guerre-
froide

OG1: Analyser les causes de la dislocation du bloc de l’Est


OG2: Analyser l’évolution du monde après la dislocation de l’Union Soviétique

Introduction

La nouvelle situation tendre entre les deux puissances évolue rapidement au


profit des Etats Unis. Le changement de dirigeant en Russie met à nu les carences
du système communiste qui finit par s’effondré. Se met alors en place un nouveau
monde dans lequel les américains ont du mal à dicter leur loi.

I) LES CAUSES DE LA DISLOCATION DU BLOC ORIENTAL

1) La Perestroïka

En Mars 1985 Michael Gorbatchev remplace Brejnev mort en 1982. Il lance un


nouveau programme dénommé Perestroïka (refonte) visant à organiser entièrement
l’économie, le parti, la vie culturelle en laissant d’avantage d’initiatives individuelles.
Cette politique s’explique en partie par la ruine de l’économie soviétique suite à la
course aux armements. Il instaure aussi la politique de la Glasnost (transparence)
afin d’établir la liberté d’expression. Le succès de cette politique passe par la
réduction des dépenses militaires et par l’ouverture avec l’occident où l’URSS
trouvera les capitaux et les technologies dont elle a besoin. Gorbatchev multiplie
alors les signes de détente en reprenant les négociations sur le désarmement et en
se retirant des conflits ou l’URSS s’est engagée notamment en Afrique et en Asie.

2) l’effondrement du système communiste

En Europe la nouvelle politique soviétique déstabilise les démocraties


populaires et réveille les aspirations libérales. La contestation commence en Pologne
et aboutit à l’effondrement des régimes communistes en 1989-1990. Dans le pays
les élections libres permettent de former un nouveau gouvernement non-
communiste. En Mai 1989 la Hongrie abandonne le marxisme léninisme et organise
des élections libres.

Le 09 Novembre 1989, le mur de Berlin est détruit. Les deux Allemagnes se


réunissent le 03 Octobre 1990.

Entre Novembre et Décembre, le communisme disparaît en Tchécoslovaquie, en


Bulgarie et en Roumanie. Le modèle soviétique est alors balayé de l’Europe
Centrale.

Face aux difficultés, l’Etat Fédéral de l’URSS est remplacé par une communauté des
Etats Indépendants (CEI) en Décembre 1991.

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 30


Auparavant en Octobre 1991, Boris Eltsine reçoit les pleins pouvoirs des députés. Le
02 Décembre Gorbatchev démissionne, le lendemain le conseil des république du
Soviet suprême est supprimé marquant ainsi la fin formelle de l’URSS et par ailleurs
de la guerre froide.

Les américains restent alors les seuls maîtres du monde.

II) L’EVOLUTION DU MONDE APRES L’EFFONDREMENT DE L’URSS

1) La suprématie américaine

Les Etats Unis demeurent désormais la seule superpuissance et ils se


donnent les moyens d’être les « gendarmes du monde ». Cette domination se
manifeste dans le domaine économique, culturel, mais surtout politique. C’est ainsi
qu’ils interviennent en Irak en 1991 lors de la première guerre du Golfe (1990-
1991)et en 2003 afin de garantir la stabilité des réserves de pétrole vitales pour leur
économie. Ils mènent également depuis 2002 une guerre contre les talibans qu’ils
ont chassés du pouvoir. Ils s’appuient par ailleurs sur leur alliés de l’OTAN pour
intervenir dans des crises comme celle de la Lybie en 2011.

Cette domination est par ailleurs manifeste sur le plan diplomatique notamment dans
la crise israélo-palestinienne, de la Corée du Nord, de l’Iran.

2) La contestation du model américain

En dépit de l’hégémonie des Etats Unis, de nouvelles puissances régionales


tentent de se faire entendre de plus en plus dans un univers mondialisé. Ainsi l’Union
Européenne, la Russie, le Japon, la Chine, l’Inde et dans une moindre mesure le
Brésil se posent de nos jours comme des puissances régionales sur lesquelles il faut
compter dans les relations internationales. Il importe aussi de noter le poids
grandissant des ONG et des structures affiliées à l’ONU qui n’hésitent pas à critiquer
les excès du système américain.

Dans le monde musulman, on assiste surtout à l’émergence de l’islamisme. C’est


l’idéologie qui prétend fonder toute la vie politique et sociale d’un pays sur l’islam.
Prônant l’intégrisme (retour aux valeurs fondamentales de l’islam), les islamistes
veulent imposer la charia dans tous les pays musulmans. Ils s’opposent avec
acquitté au modèle occidental qu’ils n’hésitent pas à combattre de façon violente à
travers les attentats contre les intérêts occidentaux. Le plus célèbre de ces attentats
reste celui du 11 Septembre 2011 organisés par Osama Ben Laden contre les tours
de la World Trade Center.

Conclusion

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CHAPITRE III : LA DECOLONISATION DE L’AFRIQUE ET LE NON –
ALIGNEMENT (20 heures)

Leçon1 : Les causes de la décolonisation (2 heures)

OG1 : Analyser les facteurs internes de la décolonisation


OG2 :Analyser les facteurs externes de la décolonisation

Introduction

Après la seconde guerre mondiale, une nouvelle ère s’ouvre dans les relations
entre l’Europe et ses colonies. Cette nouvelle époque est marquée par l’émergence
de mouvements nationalistes demandant la fin de l’exploitation coloniale. Ce
processus est le résultat de plusieurs facteurs internes mais également externes.

I) LES FACTEURS INTERNES DE LA DECOLONISATION

1) les excès du système colonial

La première cause de la décolonisation réside dans les déséquilibres créée


par le système d’exploitation colonial. En effet la mise en place de l’économie de
marché a ruiné l’économie locale notamment l’artisanat et le système agricole de
subsistance. Dans de nombreuses colonies le colonisateur s’est emparé des bonnes
terres agricoles et inondés les marchés locaux avec des produits occidentaux. A cela
s’ajoute l’introduction de l’impôt obligeant les africains à travailler pour le payer, le
portage, les travaux forcés. Avec le boom démographique qui accroit la pression sur
les terres, de nombreux africains migrent vers les villes. Toutes ces misères
conduisent à la révolte dans certaine communauté ou à la création de syndicats tel
que le syndicat agricole africain créé en 1944 en Côte d’Ivoire par Félix Houphouët
Boigny .

2) Le rôle des intellectuels

L’émergence de l’élite africaine formée à l’école occidentale contribua


énormément à l’émancipation du continent. Elle réclame la liberté politique,
économique et culturelle. Socle du système démocratique en vigueur dans les
métropoles. Pour mieux se faire entendre elle s’organise sur tous les plans : c’est
ainsi que Senghor, Léon Gontran Damas et Aimée Césaire fondent la négritude afin
de réaffirmer les valeurs de l‘homme noir. Par ailleurs les intellectuels créent des
syndicats ( Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire : UGTAN créée en 1957
par Sékou Touré) des parties politiques (tels que le RDA en 1946, le FLN en 1954 en
Algérie ; le CPP en 1949 en Gold Coast) Qui lutte contre l’exploitation coloniale.

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 32


Le mouvement est par ailleurs sous tenu par des facteurs externes.

II) LES FACTEURS EXTERNES

1) l’impact des deux guerres mondiales

Les conflits mondiaux ont ruiné l’image de l’homme blanc. L’Europe a fait
appel à ses valeureux soldats d’Afrique pour se départir de l’Allemagne. Au fort de la
guerre, les africains se sont rendus compte que le problème n’avait rien de
surnaturel. Alors après les guerres ils réclament plus de justice dans leur rapport
avec les puissances coloniales.

De plus en occident de nombreuses voix s’élèvent contre le système d’exploitation


jugé couteux par les nationalistes ou contraire aux principes divins selon les
religieux. C’est ainsi qu’à partir de 1956 les églises protestantes prêchent contre ce
système. Dans les pays musulmans l’islam sert de source d’inspiration contre les
injustices de l’exploitation occidentale.

2) l’action de l’URSS et des Etats Unis

Les USA ont soutenu la décolonisation au nom des droits des peuples à
disposer d’eux même. Roosevelt affirmait dans ce sens que : « On ne pouvait pas
lutter contre la servitude fasciste et en même temps ne pas libérer sur toute la
surface du globe des peuples soumis à une politique coloniale rétrograde. » mais
des visées politiques et économique se cachait derrière cet anticolonialisme. Pour
l’URSS cela repose avant tout sur des fondements idéologiques. Son objectif est de
lutter contre ce système élément clé des puissances capitalistes européenne. Le
renverser c’est participer à la grande révolution mondiale contre le capitalisme. Pour
Jdanov (1947) « l’URSS est le seul vrai défenseur de la liberté et de l’indépendance
de toutes les Nations, un adversaire de l’exploitation nationale et l’exploitation
coloniale sous toutes ces formes ». A l’ONU, elle se fait le porte-parole des peuples
opprimés.

3) le rôle de l’ONU

L’ONU repose sur les principes de libertés et d’égalité entre les peuples. Elle
affirme le droit des peuples à disposer d’eux même. Elle dénonce dons la
colonisation et exige la liberté pour les peuples opprimés en se fondant sur la
déclaration universelle des droits de l’Homme. L’ONU devient la tribune des leadeurs
nationalistes défendant leurs peuples opprimés.

Conclusion

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Leçon2 : Les formes diverses d’accession à l’indépendance en
Afrique anglaise : exemple de la Gold Coast (Ghana) et de la
Rhodésie du Sud (Zimbabwe)

OG1 Analyser la forme d’accession à l’indépendance de la Gold Coast (actuel Ghana)


OG2 Analyser la forme d’accession à l’indépendance de la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe)

Introduction

La fin de la guerre correspondant avec le réveil des leaders africains


réclament plus de liberté au sein des colonies. S’inspirant des luttes d’indépendance
en Asie, ils organisent pour mieux résister à l’oppression. Ces mouvements
d’indépendance furent pacifiques ou violentes. En Afrique noire, la Gold Coast fut le
précurseur de ce mouvement, elle sera suivie dans son action par le Nigéria. Quelles
furent les grandes étapes de cette marche vers l’autonomie.

I) L’INDEPENDANCE DE LA GOLD COAST

1) L’essor du nationalisme

La colonie de la Gold Coast était administrativement divisée en quatre


régions: le Sud, l’Ashanti, le Nord et le Togoland. Economiquement la principale
ressource de la colonie était le cacao.

Le système coloniale britannique a constitué à s’appuyé sur les autorités locales


c’est-à-dire les chefs traditionnels. Cette politique Britanniquefini par créer des
contradictions au sein de la Gold Coast avec l’émergence de l’élite instruite.

En Mars 1946, le gouverneur Sir Alan Burns fut chargé d’appliquer une nouvelle
constitution. Cette dernière instituait un conseil législatif composé de 21 africains et
10 européens et un conseil exécutif ou devait siéger trois africains sur 11
représentants. L’élite éclairée remit en cause cette constitution car elle favorisait pour
elle l’autorité des chefs traditionnels alliés du pouvoir colonial.

2) N’Krumah et la lutte pour l’indépendance.

En juin 1949, N’Krumah se brouille avec les dirigeants de l’UGCC, il créa ainsi
la Convention People’s Party (CPP). La CPP très dynamique devient le moteur de la
lutte pour l’indépendance. L’ambition du parti est de lier les aspirations économiques
des populations au mouvement de libération national.

A partir de Novembre 1949, la CPP appel à la désobéissance civile afin de


contraindre les autorités britanniques. A partir de Janvier 1950, elle est soutenue par
les syndicats, qui déclenchent une grève générale et les anciens combattants
défilent dans les rues. Cette situation créa le désordre dans le pays. Le
gouvernement Britannique répliqua en coupant le ravitaillementcréant ainsi la misère.

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 34


Le mouvement fut alors stoppé, les leaders syndicaux et ceux du CPP furent jetés en
prison.

A cela il convient d’ajouter la crise économique et sociale que traverse la colonie à la


suite de la chute du prix du cacao et l’inflation de celui des produits importés.

Les anciens combattants revenus de l’Asie qui venaient d’être libérer prirent le
devant des revendications.

Les opposants au système colonial se regroupèrent autour du Docteur JB


Duanquah pour l’United Gold Cost Convention (UGCC) en Août 1947 avec Francis
Kwame N’ Krumah comme secrétaire. Ce regroupa derrière lui la jeune masse
éclairée. En 1948 les leaders du nouveau parti seront jetés en prison à la suite de
troubles éclatées à Accra.

Malgré cela la CPP remporta les élections municipales de 1950. Les britanniques
face à cette situation décidèrent alors d’élaborer une nouvelle constitution dès
Décembre 1950.

Le Conseil législatif fut transformé en Assemblée nationale. Le conseil exécutif autre


fois organe consultatif sous l’autorité du gouverneur britannique devient l’élément
principal de gouvernement et sur ses 11 membres, 08 étaient africains.

En 1951, N’ Krumah libéré de prison entre dans le gouvernement. En Mars 1952, il


devient premier Ministre. En 1954, une nouvelle constitution est élaborée, elle
accordait plus d’autonomie à la colonie. Mais cette nouvelle constitution est remise
en cause par les chefs Akans représentés par (National Libération Mouvement) NLM
et les hommes du Nord représentés par la NPP. Les opposants à la constitution
voulaient d’une constitution fédérale.

La CPP fut donc obligée de réaménager la constitution afin d’accorder plus d’autorité
aux régions décentralisés, tout en respectant les droits des minorités et des chefs. Le
06 Mars 1957, l’indépendance de la colonie fut proclamée. De commun accord avec
Danquah, N’ Krumah donne au Jeune Etat, le nom de Ghana en souvenir du premier
grand empire Soudanais du moyen âge.

L’indépendance du Ghana influence très vite l’évolution des autres colonies,


notamment de l’actuel Zimbabwe.

II) L’INDEPANDANCE DE LA RHODESIE DU SUD ACTUEL ZIMBABWE

1) L’essor du Nationalisme

La Rhodésie du Sud formait avec la Rhodésie du Nord et le Nyassaland les


trois colonies britanniques de l’Afrique centrale la Grande Bretagne encouragée par
la minorité blanche dans ces colonies décida de la création de la fédération de
l’Afrique centrale regroupant les trois colonies. Mais les africains s’opposent au
pouvoir unique trop imposant dont disposait la minorité blanche dans le cadre cette
fédération. Des mouvements politiques furent alors créés dans chaque territoire

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 35


africain afin de lutter contre la fédération. Ces luttes aboutirent à la suppression de la
fédération par le parlement britannique le 31 Décembre 1963. Cette suppression
entraîna la fin de la colonisation au Nyassaland le 06 Juillet 1964 et en Rhodésie du
Nord le 23 Octobre 1964. Le Nyassaland prit le nom de Malawi tandis que la
Rhodésie du Nord devenait la Zambie.

En Rhodésie du Sud, la situation évolua différemment à partir de la dislocation de la


fédération.

2) l’indépendance de la Rhodésie du Sud

Le racisme Sud Rhodésien se renforça depuis la fin de la fédération. La


minorité blanche engagea une lutte violente contre toute forme de nationalisme
africain. En 1962 le Parti National de Joshua N’komo fut dissout. Joshua N’komo
crée le Zimbabwe African People’s Union (ZAPU). Le pasteur Sithole crée à son tour
la Zimbabwe African National Union (ZANU).

En Avril 1964, Ian Smith prit la tête de la Rhodésie et accentua la lutte contre les
indigènes. Il réclama l’indépendance immédiate de la Rhodésie. En Novembre 1960,
il proclama l’indépendance immédiate de la Rhodésie, la Grande Bretagne rejeta
cette indépendance. Le régime appliqua un système d’apartheid. En 1970, les luttes
nationalistes se transformèrent en guérilla soutenu par la Zambie, le Botswana et le
Mozambique. En Novembre 1974, Smith libéra les leaders rhodésiens : N’Komo,
Mugabe et Sithole. Après l’échec de la conférence de Genève (Octobre-Décembre
1976), la Grande Bretagne réuni les différents leaders du conflit à Londres pour des
négociations entre le 10 Septembre et le 21 Décembre 1979. Elles aboutissent à de
nouvelles élections et à la fin de la guérilla dirigée par le front patriotique (ZAPU et
ZANU). Ces élections sont organisées en Février 1980 et fut marquée par la victoire
du ZANUPF de Robert Mugabe. Le 18 Avril 1980, Mugabe proclama l’indépendance
de la Rhodésie qui prit le nom de Zimbabwe.

Conclusion

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Leçon3 : Les formes diverses d’accession à l’indépendance en
Afrique française : exemple de l’Algérie et de l’Afrique, noire
française
OG1 :Analyser la forme d’accession à l’indépendance de l’Algérie
OG2 : Analyser la forme d’accession à l’indépendance en Afrique noire

Introduction

Les colonies françaises en Afrique sont très hétérogènes. On y trouve en effet


des protectorats, des colonies d’exploitation, des territoires sous tutelle et une
colonie de peuplement. Dans ces territoires, le vent de liberté qui souffle sur les
colonies britanniques fait monter la fièvre nationaliste. Les nationalistes réclament à
leur tour la fin de l’exploitation coloniale. Ces mouvements d’indépendance évoluent
différemment selon la nature des colonies.

I) L’INDEPENDANCE DE L’ALGERIE

1) l’essor du nationalisme

L’Algérie est une colonie de peuplement considérée comme une partie de la


France. Ainsi de nombreux français migrent en Algérie qu’ils considèrent comme le
prolongement de la France. Cette situation crée des inégalités entre les indigènes
musulmans et les européens chrétiens. Ces derniers bien que peu nombreux
(environ 1 million, contre 9 millions de musulmans en 1947) dominent la vie
économique (plus d’un tiers des terres cultivées) politique et administrative. Les
indigènes musulmans vivent dans une grande pauvreté qui peu à peu les révolte et
contribue à l’essor du nationalisme.

C’est dans l’entre-deux guerres que les nationalistes algériens essaient de mieux
s’organiser. Ainsi en 1927, une élite algérienne dirigée par le Docteur Ben Djelloul et
Ferhat Abbas créent la « fédération des élus indigènes » qui réclame plus d’égalité
socio-politique entre algérien et français. En 1931, l’association des Ulémas est
créée par des lettrés musulmans et dirigée par Abd-El-Hamid Ben Badis. Ce
mouvement revendique une arabisation de l’Algérie.

A ces deux mouvements s’ajoute le Parti du Peuple Algérien (TPA) crée en 1937 et
dirigé par Messali Hadj et qui réclame l’indépendance immédiate de l’Algérie. Mais
ce parti jugé dangereux est dissout et ses dirigeants emprisonnés.

Après la guerre, le nationalisme se radicalise de plus en plus suite à l’évolution de la


situation en Asie ou les français ont été défaits à Dien Bien Phu (7 Mars 1954). La
France rejette par ailleurs toutes les propositions algériennes d’évolution vers un Etat
indépendant. Cela amené les algériens à opter de plus en plus pour solution forcée à
travers la guérilla. Ainsi en 1954, est créé le comité Revlare d’Unité et d’action
Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 37
(CRUA) qui décide de déclencher l’insurrection armée. Le CRUA fonde l’armée de
libération nationale (ALN) et fixe l’insurrection au 1er Novembre 1954.

2) La guerre d’indépendance

Comme prévu des attentats simultanés ont lieu dans différentes villes
algérienne contre les intérêts français. En même temps est créé au Caire le Front de
Libération National (FLN) qui se donne pour objectif la création d’un Etat Algérien
libre et musulman. Pour la France, l’Algérie est une partie de la France une et
indivisible. Elle refuse toutes négociations avec les nationalistes et envoie l’armée
réprimé les révoltés. La répression radicalise plus le mouvement et augmente sa
popularité auprès des masses paysannes.

En Janvier 1956, le Gouvernement de Guy Mollet qui arrive au pouvoir renforce


l’action militaire en faisant passer le nombre de soldats français en Algérie de 50 000
à 400 000. L’Algérie sombre alors dans la guerre civile. Les algériens bénéficient du
soutien des pays frères voisins et certaines puissances à l’ONU. En Octobre 1956,
les français réussissent à détourner un avion marocain ou se trouvait des leaders
algériens notamment Ben Bella. Alors les attentats se multiplièrent. Le Général
Massu est chargé de ramener par tous les moyens la paix en Algérie. Le 13 Mai
1958, les français d’Alger forment un comité de Salut Public dirigé par le Général
Massu afin de prendre le contrôle du pays. Devant la réticence grandissante de la
Métropole face au problème algérien. Mais ce coup d’Etat est récupéré par les
Gaullistes qui réussissent à faire revenir De Gaulle au Pouvoir (1er Juin 1958). Ce
dernier s’engage dans une nouvelle politique visant à ramener la paix en Algérie.

3) la marche vers l’indépendance

La guerre d’Algérie a de sérieuses conséquences pour la France. Elle ruine


son image sur la scène internationale notamment au sein de l’ONU. Elle provoque
également une crise socio-politique en France car le pays se partagera entre
partisans de la paix négociée et ceux qui prônent la répression des nationalistes.
Sur le plan financier, cette guerre est un gouffre financier qui coute chère à la
France.

En Septembre 1958, les algériens mettent en place le Gouvernement provisoire de la


république Algérienne (GPRA) à Tunis et dirigé par Ferhat Abbas qui coordonne
mieux la lutte d’indépendance.

Face à cette crise, De Gaulle propose 03 solutions aux algériens :

- L’indépendance maintenant par la sécession avec la France


- Le rattachement direct à la France à travers l’intégration
- L’autonomie interne dans le cadre d’une association avec la France.

Ces propositions mécontentent les français d’Algérie qui se sentent trahis et


abandonnés. Ainsi en Janvier 1960 (24-31) ils organisent des troubles à Alger afin de

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prendre le contrôle de la ville. Mais ces tentatives échouent et renforcent plus
l’autorité de De Gaulle.

Ils organisent également des attentats contre les Gaullistes et les musulmans en
Algérie et en France. En dépit de ce climat de violence, De Gaulle décide de
négocier avec le GPRA. Ainsi s’ouvre en Mai 1961 à Evian des négociations entre
les deux parties qui aboutissent en Mars 1962 à la signature d’accords et à un
cessez le feu. Ces accords prévoient :

• La mise en place d’un régime provisoire en attendant un scrutin


d’autodétermination
• L’indépendance de l’Algérie
• La sécurisation des européens d’Algérie
• La coopération entre la France et l’Algérie

En avril 1962 les français approuvent les accords par référendum.

Le 1er juillet les algériens se prononcent également en faveur de l’indépendance


après 8 ans de guerre. L’Algérie devient alors une république musulmane socialiste.

En Afrique noire française le processus de décolonisation a été violent.

II) LA DECOLONISATION DE L’AFRIQUE NOIRE FRANÇAISE

Le mouvement d’émancipation en Afrique noire française pacifique, exception


faite de Madagascar. Il a été le fruit d’un long processus marqué par de nombreuses
réformes politiques et administratives débutées même avant la guerre
d’indépendance 1944.

1) la conférence de Brazzaville (30 janvier – 8 février 1944)

Convoquée par le Comité Français de Libération Nationale (CFLN)présidée


par De Gaulle, cette conférence regroupe les gouverneurs de l’Afrique, de même que
les hauts représentants de la France. Mais on n’invita aucun représentant africain.

Elle avait deux buts essentiels : réaffirmer l’autorité de la France sur ces colonies
dans un contexte marqué par l’émergence des deux puissances anticolonialistes et
solliciter l’aide des colonies afin de libérer la France et l’Europe.

La conférence fut surtout marquée par de nombreuses promesses de réformes


socio-politiques et économiques, restées sans suite. Elle a eu le mérite cependant de
proposer la mise en place d’une assemblée constituante qui devait travailler à
l’élaboration d’une nouvelle constitution. Senghor et Houphouët firent partie de cette
constituante.

Mais De Gaulle précise à la fin de la conférence que « les fins de l’œuvre de


colonisation écartent toute idée d’autonomie, toute possibilités d’évolution hors du bloc
français de l’empire ; la constitution éventuelle, même lointaine, de self-government dans

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les colonies est à écarter » point donc d’indépendance mais plutôt une réaffirmation de
l’empire.

Après la guerre, les travaux de la constituante concoururent à la mise en place d’une


nouvelle constitution dans laquelle les rapports entre la France et ses Colonies sont
revus.

2) L’Union Française (Octobre 1946)

Au 27 Octobre 1946, la nouvelle constitution fut adoptée, créant ainsi l’UF qui
regroupe la France, les DOM , les TOM et les territoires et Etats associés. Cette
Union comportait trois grands organes :

- La présidence de l’Union assurée par le président de la République Française


- Le Haut Conseil a pour rôle d’assister le président de l’Union et l’Assemblée, il
est composé d’une délégation du gouvernement français et de la
représentation de chaque Etat associé.
- L’assemblée avait également un rôle consultatif et était composée de 76
africains et de 76 français. La nouvelle constitution a permis aux africains de
mieux participer à la vie politique de l’Union en envoyant leur représentant
dans l’assemblée et au sein du haut conseil. Dans chaque territoire fut créée
une assemblée territoriale (d’abord appelée conseil Gurx).
Les leaders africains profitèrent de cette nouvelle constitution pour réclamer
plus de liberté et de meilleures conditions de vie dans les colonies. C’est ainsi
que le 11 Avril 1946, la loi Houphouët Boigny met fin aux travaux forcés. Le
07 Mai 1946, la loi Lamine Gueye accorde la citoyenneté à tous les
ressortissants de l’union. Mais la France s’attache toujours à ses colonies
refusant toutes idées d’autodétermination.
Sous la pression des grandes puissances, de l’évolution de la situation en
Asie et en Algérie, les leaders africains réclamèrent plus d’autonomie. La
France due alors se rendre à l’évidence et décida de proposer un nouveau
cadre institutionnel à ses colonies. Ce fut la loi Cadre.

3) La loi Cadre (23 Juin 1956)

Encore appelée loi Gaston Deferre, la loi cadre fut rédigée par ce ministre des
colonies et Houphouët Boigny. Elle réalisa de nombreux progrès :

- L’institution du suffrage universel


- Le renforcement de la place des africains dans la gestion de leur territoire
- L’élargissement des pouvoirs des assemblées territoriales dont les membres
sont élus aux suffrages universels et qui ont le pouvoir de voter le budget et
de délibérer sur les projets administratifs. Ces assemblées choisissent un
conseil appelé gouvernement, composé de ministres mais présidé par le
gouverneur français appelé chef de territoire. L’objectif de cette nouvelle loi
est de préparer les africains à la gestion des hautes fonctions politiques en
octroyant aux colonies plus d’autonomie interne. Mais la loi ignore les grandes

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 40


assemblées de l’AOF et de l’AEF. Elles induisaient donc un morcellement
politique de l’Afrique jusqu’à la regrouper en deux organismes. Elle fut
critiquée par Senghor qui prônait un système fédéraliste. Ce dernier la
considéra comme un instrument de balkanisation de l’Afrique.

Pour Houphouët et Léon M’Ba (Gabon) elle était d’un grand progrès car favorisait
l’émancipation de chaque territoire indépendant.

Dès lors le monde francophone se fissure en deux blocs aux intérêts opposés :
les fédéralistes défendu par Senghor et les fédéralistes dont Houphouët est le
porte flambeau. En 1958, De Gaulle retourne au pouvoir à la suite de la crise
algérienne. Il promet alors une nouvelle constitution qui ?????? la V république
française et un nouveau cadre de coopération avec les colonies.

4) La communauté (1958)

Une fois au pouvoir, De Gaulle décide de mettre en place un nouveau cadre


afin de raffermir ces relations avec les colonies. C’est ainsi que fut proposée la
constitution de 1958 qui devait mettre en place la communauté. Elle fut soumise à
un referendum le 28 Septembre 1958. De Gaulle proposait dans ce nouveau
texte soit une association avec la France au sein de la communauté soit une
indépendance immédiate.

A l’exception de Sékou Touré, tous les Etats votèrent en faveur de la


communauté. Ce dernier prit la décision d’opter pour l’indépendance immédiate
(15 Août 1958). Ainsi donc après le referendum Sékou Toure proclama le 02
Octobre 1958 l’indépendance de la Guinée.

Aussitôt la France rompu toutes relations avec le jeune Etat. La Guinée survécu
grâce au soutien des nationalistes africains et tiers mondialistes.

Les Etats qui votèrent pour la communauté s’érigèrent en Républiques


autonomes et se préparaient à former petits ensembles sous régionaux.

La communauté avait pour organe :

- La présidence
- Le conseil exécutif à pouvoir consultatif et formé du premier de la France, des
chefs de gouvernement de chaque Etat membre ainsi que des ministres
chargés, de la commune, des affaires communes.
- Le sénat de la communauté composé de députés du parlement français et
des représentants des parlements des autres territoires. (Rôle consultatif)
- La cour arbitrale chargée de régler les litiges entre les Etats membres.

Ce nouveau cadre ne tarda pas à être remis en cause par les leaders africains de
plus en plus tournés vers l’idée d’indépendance.

Au sein de la communauté, les jeunes républiques se constituèrent en différents


blocs. En AOF, sous l’impulsion de Senghor fut créée en Janvier 1959, la
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Fédération du Mali qui au départ regroupait le Soudan, le Sénégal, la Haute Volta
et le Dahomey, les deux derniers quittèrent la Fédération pour rejoindre le conseil
de l’Entente créé par Houphouët en Mai 1959. (Qui regroupait en ce moment la
Côte d’Ivoire, la Haute Volta, le Dahomey et le Niger).

Le 28 Septembre 1959, les membres de la fédération du Mali réclamèrent leur


indépendance tout en restant membres de la communauté. Le 04 Avril 1960, De
Gaulle reconnu l’indépendance de la Fédération. Mais elle s’éclata très vite et le
20 Août 1960, la république du Sénégal vit le jour. Quant au Soudan, il devient
république du Mali le 22 Septembre 1960 avec Modibo Keita. Madagascar
devient indépendant le 26 Juin 1960. L’indépendance de la fédération du Mali est
celle de Madagascar oblige le conseil de l’entente à revoir sa politique avec la
France. Pour redorer leur prestige, les membres du Conseil demandèrent le 03
Juin 1960 immédiatement leur indépendance et ce sans conditions. Ainsi ils
fixèrent les dates du 1er Août pour le Dahomey, le 03 Août pour la Niger, le 05
Août pour la Haute Volta, le 07 Août pour la République de Côte d’Ivoire.

La Mauritanie devient indépendante le 28 Novembre 1960.

En AEF, les négociations avec la France permirent de proclamer l’indépendance


en 1960 :

- 11 Août pour le Tchad


- 13 Août pour la Centrafrique (ou Oubangui Chari)
- 15 Août pour la RDC
- 17 Août pour le Gabon
• Togo : 27 Avril 1960
• Cameroun : 1961

Conclusion

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Leçon4 : La décolonisation de la haute Volta (actuel Burkina Faso)
OG1 Analyser les causes de la décolonisation de la Haute Volta (actuel Burkina Faso)
OG2 Analyser les formes de lutte pour la décolonisation de la Haute Volta (actuel Burkina Faso)

Introduction

La colonie de la Haute Volta a été créée le 1er Mars 1919 avec Edouard
Essling comme Gouverneur, sa capitale fut fixée à Ouagadougou. Cette colonie
considérée comme un réservoir de main d’œuvre a subi les excès du système
colonial. Les mouvements d’indépendance qui touchent les différentes colonies ne
laissent pas la Haute Volta indifférente. En dépit de leur marginalisation dans le
système coloniale français, les voltaïques s’unissent contre la tyrannie française.

I) LES CAUSES DE LA DECOLONISATION DE LA HAUTE VOLTA

1) les excès de l’exploitation coloniale

A sa création la Haute Volta comptait environ trois millions de personnes. Cela


était considéré comme un atout pour la mise en valeur de la colonie mais aussi des
autres colonies de l’AOF. Ainsi donc les Voltaïques furent utilisés comme main
d’œuvre abondante sur tous les différents chantiers coloniaux. Les travaux forcés, le
portage, l’impôt de capitation, les mauvais traitements infligés aux voltaïques par les
agents de l’administration coloniale et les recrutements forcés ont révolté les
populations locale. C’est donc dans ces premières heures de la colonisation que se
trouvent les racines du nationalisme voltaïque. La manifestation la plus importante de
la lutte contre la colonisation a eu lieu entre 1914 et 1916. Il s’agit de la révolte
Bwaba (Boucle du Mouhoun). Elle est due à la grande famine que traverse la région
de 1912 à 1914, aux produits du recrutement militaire et à l’abus des agents
coloniaux. Elle a fait de milliers de victimes mais a renforcé la haine contre les
français.

2) l’impact de la suppression de la Haute Volta

Le nationalisme va beaucoup plus exacerber à partir de 1932. En effet le 05


Septembre 1932, la Haute Volta fut supprimée et repartie entre la Côte d’Ivoire, le
Soudan français et le Niger. Ce démantèlement de la colonie freina la mise en valeur
des pays voltaïques car la main d’œuvre devait servir sur les grands projets
coloniaux notamment en Côte d’Ivoire. Le travail forcé se renforça. Certains
équipements publics de Ouagadougou (imprimerie, Ecole, trésorerie…) furent
démantelé remettant ainsi en cause l’émancipation de cette ville capitale du Moogho.

A la fin de la guerre, l’idée de la dette de sang renforça le mouvement en faveur de la


reconstitution de la colonie. Les chefs traditionnels prirent le devant de cette lutte
pour la reconstitution de la Haute Volta. C’est ainsi qu’en 1945, le Moogho Naaba
Saaga II (1942-1957) crée avec des intellectuels l’Union pour la Défense des Intérêts
de la Haute Volta (UDIHV). Cette association avait pour buts de lutter pour la
suppression des travaux forcés et la reconstitution de la Haute Volta. Pour

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 43


rassembler plus de voltaïques autour de lui, l’UDIHV fut transformée en Union
Voltaïque en Mars 1946. Ce dynamisme permis de faire fléchir les autorités
coloniales en faveur de la reconstitution de la Haute Volta.

II) LES GRANDES ETAPES DE L’EMANCIPATION DE LA HAUTE VOLTA

1) De la reconstitution à la communauté

Le 04 Septembre 1947 la Haute Volta fut reconstitué dans ses frontières de


1932. Cela constitue un tournant majeur dans l’histoire coloniale de la Haute Volta.
Après la reconstruction et l’évolution politique au sein de l’Afrique noire française, la
vie politique dans la colonie s’intensifia. Dans le cadre de l’Union Française la Haute
Volta choisit ses représentants pour les Assemblées territoriales et l’Assemblée
nationale Française en 1948. La liste de l’Union Voltaïque composé d’Henri
Guissou, Mamadou Ouédraogo, Nazi Boni prit le dessus sur celle du RDA.

En 1954, l’UV se transforma en Parti Social d’Education des Masses Africaines


(PSEMA) et reçut le soutien de l’église et de l’administration coloniale contre le RDA.
Nazi Boni se détacha de l’UV pour créer le Mouvement Populaire Africain (MPA)
dans le but de détacher l’Ouest et le Sud-Ouest pour en faire une colonie autonome.
A ces trois premiers partis s’ajouta en juillet 1956 le Mouvement Démocratique
Voltaïque (MDV) créé par Michel Dorange, Gérard Kango Ouédraogo et Maurice
Yaméogo. Le MDV s’opposa au PSEMA considéré comme une marionnette de
l’administration coloniale. Face à cela le RDA et le PSEMA s’unifièrent pour créer le
Parti Démocratique Unifié (PDU) en Septembre 1956.

Le paysage politique fut alors dominé par le PDU et le MDV car le MPA était confiné
à l’Ouest.

Dans le cadre de la mise en place de la loi cadre, la vie politique s’intensifia. Pour
former le premier conseil de gouvernement voltaïque, le MDV et le PDU décidèrent
de se coaliser (37 sièges pour le PDU ; 26 pour le MPA ; 2 indépendants soit 70
sièges au parlement).

Le 17 Mai 1957, le 1er Conseil de gouvernement voltaïque est formé avec Ouezzin
Coulibaly comme vice-président (7 ministres PDU et 5 MPA)

En Septembre 1957, Joseph Conombo mit fin à l’union entre le PSEMA et le RDA.
Son parti le PSEMA, le MDV et le MPA formèrent à l’assemblée le 12 Décembre
1957 le Groupe de la Solidarité Voltaïque (GSV) et Nazi Boni fut porté à la tête de
l’assemblée. L’Assemblée demanda la démission du gouvernement de Ouezzin
Coulibaly.

Le 22 Janvier 1958, la crise prit fin avec le ralliement de certains membres du MDV
(Koudougou) dont Maurice Yaméogo devint ministre de l’intérieur dans le nouveau
gouvernement.

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 44


Dans la nuit du 7 Septembre 1958, Ouezzin Coulibaly meurt à Paris et Maurice
Yaméogo assure l’intérim de la vice-présidence. Le PDU se transforma également
en Union Démocratique Voltaïque (RDA) sous la direction de Maurice Yaméogo, le
28 Septembre les Voltaïques disent Oui à plus de 90 % à la constitution de la Ve
république.

2) La marche vers l’indépendance

La Haute Volta vota pour la communauté franco-africaine à l’instar des


colonies françaises. Cependant, le 17 Octobre le Moogho Naaba Kougri tenta
d’instaurer vainement une monarchie constitutionnelle. Le 11 Décembre 1958, la
Haute Volta devenait une république autonome membre de la communauté.

La marche vers l’indépendance de la Haute Volta a été par ailleurs marquée par la
lutte entre fédéralistes et anti fédéralistes. Jusqu’en 1959 tous les leaders voltaïques
sont favorables à la constitution de fédération. Ainsi donc la Haute Volta adhéra à la
Fédération du Mali le 28 Janvier 1959. Deux mois plus tard, sous l’influence de
Houphouët, la Haute Volta se retira de la Fédération du Mali (15 Mars 1959) et
adhéra le 29 Mai au Conseil de l’Entente.

Les Fédéralistes (PAI – 1958 et MLN- 1957 de Ki Zerbo et le MRV-Mouvement de


Regroupement Voltaïque crée de l’union entre le PSEMA, MDU, MPA c’est-à-dire le
GSV) réclamèrent l’indépendance immédiate contrairement à Maurice Yaméogo qui
s’y opposait. Cependant l’évolution de la fédération du Mali fit changer les politiques
du Conseil de l’Entente. A l’instar des autres colonies de l’Entente, la Haute Volta
devient indépendante le 05 Août 1960.

Conclusion

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 45


Leçon5 : L’évolution politique du Burkina Faso de 1960 à nos jours
OG1 : Analyser l’évolution politique du Burkina Faso de 1960 à 1983
OG2 : Analyser l’évolution du Burkina Faso de 1983 à nos jours
Introduction

Le Burkina Faso accède à l’indépendance le 05 Août 1960. Mais l’histoire de


cette ancienne colonie française est très vite marquée par de profonds
bouleversements socio-politiques. Des régimes constitutionnels et d’exceptions se
succèdent alors durant cette cinquantaine d’années postcoloniales.

I) LE BURKINA FASO DE 1960 à 1983

1) La première république (1960-1966)

La première constituante de la jeune république est adoptée le 30 Janvier


1960. Cette première république entretient avec l’extérieur de bonnes relations.
Membre du conseil de l’Entente depuis Mais (25) 1959, elle adhère à l’ONU le 20
septembre 1960. Le 24 Avril 1961 elle signe des accords de coopération avec le
France tout en refusant l’implantation de bases militaires françaises sur le territoire.
Le 26 Mai 1963, elle participe à la création de l’OUA. A l’intérieur, la première
république lutte contre les opposants et les chefs traditionnels. Le régime autoritaire
de Maurice Yaméogo est marqué par l’institution du parti unique : UDV-RDA. Les
libertés syndicales et les droits de grève sont limités. Le régime de Maurice
Yaméogo reste cependant fragile. (Plus de 12 remaniements ministériels entre
Septembre 1960 et Décembre 1965).

La gabegie et la mal-gouvernance ruine l’économie du pays et exacerbent les


populations. Réélu le 03 Octobre 1965, Maurice prend des mesures d’austérités pour
freiner la crise (réduction des salaires de 20 %). Face à cela les syndicats
déclenchent une grève le 1er Janvier 1966 qui aboutit à la démission de Maurice le
03 Janvier 66 au profit du Lieutenant-Colonel Sangoulé Lamizana.

2) le Gouvernement Militaire Provisoire (1966-1970)

C’est le premier régime d’exception dirigé par Sangoulé Lamizana. Le pouvoir


militaire suspend la constitution, dissout l’Assemblée Nationale et interdit les partis
politiques. Les libertés syndicales sont réduites. Les dirigeants de la première
république sont jugés, les mesures d’austérités sont maintenues mais le nouveau
régime se rapproche de la chefferie traditionnelle.

Le 15 Juin 1970 une nouvelle constitution est adoptée mettant en place la deuxième
(IIe) république.

3) La deuxième République (1970 à 1974)

Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 46


La IIe république est marquée par la lutte politique au sein de l’UDV-RDA.
Cette lutte es marquée par l’opposition entre les deux leaders de ce parti c’est-à-dire
Gérard Kango Ouédraogo premier ministre et Joseph Ouédraogo président de
l’Assemblée Nationale. Des partis politiques sont de nouveau crées (Parti du
Regroupement Africain : PRA ; le Mouvement de Libération National : MLN).
L’opposition entre Gérard Kango et Joseph Ouédraogo dit Jo Oueder entraîne un
blocage des institutions républicaines.

Le 08 Février 1974 l’armée reprend le pouvoir avec toujours Sangoulé Lamizana au


pouvoir.

4) Le Gouvernement du Renouveau National (1974-1978)

De nouveau, les institutions républicaines sont supprimées. Le régime doit


faire face à la sècheresse qui secoue toute la région. Mais aussi aux effets du
premier choc pétrolier et à la guerre contre le Mali. On assiste à la
départementalisation du pays.

En Décembre 1975 Sangoulé Lamizana émet l’idée de créer un « Mouvement


National pour le Renouveau ». En réaction une grève générale est déclenchée.

Lamizana décide alors de former un gouvernement d’Union National le 09 Février


1976. Ce Gouvernement est également chargé d’élaborer une nouvelle constitution
le 30 Novembre 1977, la constitution de la troisième (IIIe) république est adoptée par
referendum.

5) La troisième IIIe république (1978-1980)

La nouvelle constitution prévoit la limitation des partis politiques à trois (03).


Les élections législatives d’Avril 1978 confirment l’UDV-RDA. L’UNDD (Union
Nationale pour la Défense de la Démocratie) et l’Union Progressiste Voltaïque
(UPV). Aux élections présidentielles de Mai 1978 le Générale Sangoulé Lamizana
candidat de l’UDV-RDA devient président de la république. Gérard Kango préside
l’Assemblée et Joseph Conombo premier ministre.

Les contestations sociales persistent cependant. Le Syndicat National des


Enseignants Africain de la Haute Volta (SNEAH-V) déclenche une longue grève du
1er Octobre au 22 Novembre 1980.

La crise sociale aboutit à un nouveau coup d’Etat dirigé par le Colonel Saye Zerbo le
25 Novembre 1980.

6) Le Comité Militaire de Redressement pour le Progrès National CMRPN


(1980-1982)

Le nouveau régime s’attache à une moralisation de la vie publique.


L’absentéisme dans le fonction publique est punie, de même que l’utilisation abusive
des biens publiques. Ce nouveau régime devient à son tour impopulaire à cause de

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la restriction des libertés syndicales et politiques mais aussi à cause de sa tendance
à freiner l’émigration.

Au sein de l’armée l’indiscipline grandit. Le 07 Novembre 1982, le CMRPN est


renversé par des jeunes officiers au profit du commandant Jean Batiste Ouédraogo.

7) le conseil du Salut du Peuple (1982-1983)

Le CSP connait une durée de vie très courte. Durant les dix (10) mois qu’il a
duré, ce régime a été marqué par deux (02) courants politiques opposés. Le premier
courant est soutenu par le nouveau président et la chefferie traditionnelle et prône un
retour à l’ordre constitutionnel. Le second courant est défendu par le Capitaine
Thomas Sankara alors premier ministre.

L’opposition entre les deux (02) courants cristallise la vie de la république. La crise
s’amplifie avec l’arrestation le 17 Mai 1983 du Capitaine Thomas Sankara et ses
compagnons. Des manifestations sont alors organisées pour leur libération. Le 04
Août 1983, les militaires de Pô sous la conduite du Capitaine Blaise Compaoré
renversent le CSP.

II) L’EVOLUTION DU BURKINA FASO DE 1983 A NOS JOURS

1) Le Conseil National de la Révolution CNR (1983-1987)

Le CNR opte pour un régime de type progressiste. Il a à sa tête 04 leaders


dont Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henry Zongo et Jean-Baptiste Lingani. Le
DOP du 2 Octobre 1983 définit un referendum démocratique social économique et
politique (RDP).

Le CNR est soutenu par des partis communistes. Il se montre plus volontariste dans
le développement du pays. Il s’agit pour lui de construire une cité développée, une
cité de démocratie sociale économique et politique.

Pour faire adhérer la politique à son idéologie révolutionnaire, il crée les Comités de
Défense de la Révolution (CDR) et les tribunaux populaires de la révolution (TPR)
afin de juger tous ceux accusé de crimes économiques. De profonds changements
sont engagés. Un nouveau découpage administratif et territorial (25 puis 30
provinces) est réalisé. Le sol et le sous-sol sont nationalisés. Le 04 Août 1984 la
Haute Volta devient le Burkina Faso avec une nouvelle devise, un nouvel hymne et
un nouveau drapeau. De gré ou de force la population adhère à l’idéologie
révolutionnaire. La mise en place des Plan Populaires de Développement (PPD)
permet d’augmenter la scolarisation et la construction de nouveaux points d’eau.

Sur la scène internationale, le carrure de Thomas Sankara ébloui de nombreux


peuples et permet de mieux connaître le Burkina Faso à l’extérieur. En Décembre
1985, le pays sombre dans une guerre contre le Mali. Mais le régime se fragilise peu
à peu à l’intérieur. Les exécutions sommaires, licenciement abusif des
Classe de Tle : Cours d’Histoire Page 48
fonctionnaires, la restriction des libertés politique et syndicales finissent par créer des
mécontents dans la société. Ce malaise se fait ressentir dans l’armée qui finit par
divisé le régime en deux. A cela s’ajoute la pression extérieure dans le contexte de la
guerre froide. en effet les agissements de Thomas Sankara ont fini par faire craindre
aux Etats Capitalistes l’exportation du système révolutionniste en Afrique de
l’Ouest. Le Coup de grâce au mouvement est donné le 15 Octobre 1987. Thomas
Sankara est renversé par un coup d’Etat dirigé par le Capitaine Blaise Compaoré qui
met en place le Front Populaire.

2) Le front Populaire (1987-1991)

Le Front Populaire prône la rectification de la révolution. Il entreprend une


libération de la société. Des prisonniers politiques sont libérés et le dialogue sociale
rétablit avec notamment la chefferie traditionnelle. Les CDR sont dissous, les
anciens leaders du CNR toujours attachés à l’ancien système disparaissent peu à
peu. Dans son discours du 31 Décembre 1989, Blaise Compaoré fait part de sa
volonté de mettre en place une nouvelle constitution.

Sur la scène internationale, les relations sont normalisées avec les pays voisins et la
France. Le Front Populaire met fin à ses relations avec Pékin au profit de Taïwan.

Pour amorcer le retour vers un Etat de droit, Blaise Compaoré en collaboration


avec d’autres partis politiques l’ODP-MT (Organisation pour la Démocratie
Populaire/Mouvement du travail).

En Mars 1990 une commission constitutionnelle est mise en place. En Janvier 1991,
le multipartisme est instauré. Le referendum du 02 Juin 1991 consacre la naissance
de la IVe république.

3) La Ive république (1991 à nos jours)

La nouvelle constitution instaure le suffrage universel direct, le multipartisme


et la séparation des pouvoirs. La devise du pays change. En outre le pays s’engage
dans un processus démocratique. Des élections présidentielles sont organisées
(1991, 1998, 2005, 2010) qui ont toujours consacré la victoire de Blaise Compaoré.

Le pays en dépit de sa stabilité d’ensemble connait de grandes crises qui remettent


en cause la quiétude nationale. La crise de 1998 suite à l’assassinat de Norbert
Zongo et celle de 2011 à la suite des affaires de Koudougou ont poussé le régime à
plus de justice sociale et politique, mais aussi à des réformes institutionnelles afin de
répondre aux aspirations des burkinabè.

Conclusion

De 1960 à nos jours, le Burkina Faso a été dirigé par six (06) présidents. Le
pays a connu quatre régimes démocratiques et six (06) d’exceptions.

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Cette vie politique mouvementée a contribué à renforcer au fil du temps le processus
démocratique. Dans un pays dont la nature n’a pas toujours été gracieuse, il est plus
qu’important de travailler à préserver la paix et la justice sociale gage d’un
développement socio-économique serein.

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Leçon6 : Les problèmes de l’Afrique indépendante (3 heures)
OG1 : Analyser les problèmes économiques de l’Afrique indépendante
OG2 : Analyser les problèmes socioculturels de l’Afrique indépendante
OG3 : Analyser les problèmes politiques de l’Afrique indépendante

Introduction

Au lendemain des indépendances, l’objectif des nouveaux Etats africains est


leur développement économique. Cela devait passer par une stabilité socio-politique,
cependant 50 ans après les indépendances les problèmes économiques, socio-
culturels et politiques persistent en Afrique.

I) LES PROBLEMES ECONOMIQUES

1) La corruption et la mauvaise gestion

La corruption apparait comme l’une des causes du sous-développement de la


plupart des pays du continent. Elle entraine de grosses pertes à l’Etat. Quant à la
mauvaise gestion, elle est la principale cause du sous-développement. La mauvaise
gestion s’observe à partir des aspects suivants :

- La gabegie
- Le népotisme
- La recherche de l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt publique.
- Le détournement des fonds publics.

La mauvaise gestion est strictement liée à la mauvaise gouvernance et met en cause


façon dont le pays est gouverné.

2)

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Leçon7 : Le non-alignement (3 heures)
OG1 : Analyser la naissance du mouvement du non –alignement
OG2 : Analyser l’évolution du mouvement du Non- alignement
OG3 :Analyser les problèmes du mouvement de Non-alignement

Introduction

Après 1945, un grand mouvement de décolonisation conduit à l’indépendance


de la plupart des pays d’Asie et d’Afrique, jusque-là dominé par l’Europe. Ces pays
adoptent à partir de 1955 une politique de neutralité vis-à-vis des deux blocs
antagonistes. Cette politique de neutralité prit le nom de non-alignement.

I) ORIGINE ET EVOLUTION DU MOUVEMENT

1) la naissance du mouvement

Les Nations d’Asie déjà indépendantes et les peuples d’Afrique prennent


conscience au milieu des années 50 de la similitude de leurs problèmes. Ils tentent
alors de s’associer pour rejeter le colonialisme et l’impérialisme qui ne leur laisserait
qu’une indépendance de façade. Cette volonté d’union se traduit à travers
l’organisation de plusieurs conférences afro-asiatiques dont la plus importantes est
celle de Bandung qui consacre la naissance du tiers monde. En effet en Avril 1955,
29 pays d’Afrique (6 : Libéria, Gold Coast, Ethiopie, Soudan, Libye, Egypte) et d’Asie
(23 pays) se réunissent dans la ville indonésienne de Bandung afin de renforcer
leurs liens et mieux défendre leurs intérêts.

Les participants posent le principe d’égalité entre tous les Etats grands et petits,
condamne le racisme, la colonisation et rejette toute idée de partage du monde en
deux blocs.

La conférence a un retentissement énorme car elle marque l’irruption du tiers monde


dans les relations internationales. (RIN). Désormais le tiers monde n’est plus
seulement un enjeu mais se veut être un acteur de la scène internationale. Cette
conférence est marquée par de grandes personnalités comme Nehru, Nasser Tito et
Soekarno.

Après Bandung d’autres conférences sont organisées afin de mieux défendre les
intérêts du tiers monde. En 1956, à la conférence Brioni le concept de non-aligné
est évoqué par N, NT(Nehru, Nasser Tito), mais le terme apparaît officiellement à la
conférence de Belgrade en Septembre 1961. Sous l’instigation du président
Yougoslave Tito 25 pays se réunissent à Belgrade du 1er au 6 Septembre 1961.

Cette conférence marque la naissance du mouvement de non-alignement.

Le non-alignement exprime la volonté des Nations nouvellement indépendantes


d’affirmer leur existence face aux grandes puissances.

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Recherchant une voie médiane entre la domination des Etats Unis et elle de l’URSS,
ce mouvement prétend à un rôle d’arbitre entre les deux blocs. Le non-alignement se
distingue de la neutralité en ce sens qu’il implique une participation active dans les
relations internationales, notamment au travers de l’ONU. Ainsi la conférence de
Belgrade invite les deux grands à entrer en contact afin d’éviter un conflit mondial,
rejette la bipolarisation et l’idée que la guerre, notamment la guerre froide soit
inévitable. Elle prône aussi la nécessité d’une coexistence pacifique, préconise un
désarmement total et affirme le droit des peuples à l’autodétermination, à
l’indépendance ainsi qu’à la libre disposition de leurs richesses. Elle réclame par
ailleurs la création sous l’égide de l’ONU d’un fond d’équipement pour venir aide aux
Pays en voie de Développement.

2) l’évolution du mouvement

Le mouvement s’agrandit avec l’adhésion de nouvel Etats d’Europe Orientale


et méridionale, d’Asie de l’Afrique et de l’Amérique Latine.

Créé dans le contexte de la guerre froide, le mouvement a dû trouver un


nouveau souffle à son issu suite à l’effondrement de l’URSS en
1991.Cettedisparition de l’URSS conduit les pays non-alignés à refuser avant tout de
s’aligner sur la politique des Etats Unis et à exprimer leur opposition à
l’Unilatéralisme américain dans la résolution des crises contemporaines. La réforme
de l’ONU (élargissement du conseil de sécurité et augmentation des pouvoirs de
l’Assemblée Générale) apparaît en outre comme leur principale revendication.

Le mouvement connait en son sein des divergences idéologues entraînant le départ


de certains Etats tels que Malte et Chypre en 2004.

Le mouvement reste dynamique en dépit de cela. En 2008, il regroupait 118 Etats et


17 Observateurs. Depuis 2011, son secrétaire général est l’égyptien Mohamed
Hussein Tantawi. Depuis sa création il tenu 15 congrès dont le dernier a lieu à
Charm El-Cheikh(Egypte) du 11 au 16 Juillet 2009.

II) LES PROBLEMES DU MOUVEMENT

1) Les problèmes politiques

En dépit de la volonté des pays membres de constituer un front commun


contre l’exploitation néocoloniale, il reste marqué par de nombreuses divergences
politiques. En effet le front politique commun prôné est un échec dans la mesure ou
le mouvement se divise entre ceux qui prônent un non-alignement authentique (Libye
de feu Kadhafi) et eux qui affiche leur sympathie prosoviétique (Cuba, Vietnam…).
Au sein du mouvement la montée des divergences et le nationalisme provoque la
multiplication des conflits armées localisés à l’image de celui entre l’Iran et l’Irak
(1980 à 1988) et de l’Ethiopie contre la Somalie (1983 à 1989). Ces conflits
remettent en cause les principes de paix prônés par le mouvement à sa naissance.

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Après la décolonisation les puissances coloniales ont continué à entretenir des
relations privilégiées avec les anciennes colonies, gardant ainsi une certaine
suprématie politique sur ces Etats.

2) Les problèmes économiques

Les pays du mouvement des non-alignés restent économiquement dominé par


les Etats Unis et les anciennes puissances coloniales. Malgré leurs richesses
naturelles, ces Etats sont sous-développés et comptent sur l’aide étrangère
occidentale. la dette extérieur affaiblit également la position de ces Etats sur
certaines questions.

Depuis la disparition de l’URSS et avènement de la mondialisation, l’économie de


ces Etats connaît de nombreux problèmes. La faiblesse de la production locale et
l’ouverture des marchés entrainent un pillage économique systématique de ces pays.

Conclusion

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