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ARCHITECTURE BAROQUE

1. DEFINITION DU BAROQUE
• Les origines du mot « baroque » sont incertaines. Il proviendrait peut-être du
portugais barrocco, qui signifie « perle de forme irrégulière ». Dès la fin du XVIIIe
siècle, le terme « baroque » entre dans la terminologie des critiques d’art pour
désigner des formes brisées s’opposant à la proportionnalité renaissante (voir
Renaissance, art de la), comme aux normes antiques reprises par la tendance dite «
classique » de la fin du XVIIe siècle, à savoir proportion, harmonie, équilibre et
symétrie. Certains historiens d’art, comme Jakob Burckahrdt, ont considéré le
baroque comme l’expression décadente de l’art renaissant, jusqu’à Heinrich Wölfflin,
son disciple, qui a constaté le premier, dans ses Principes fondamentaux de l’histoire
de l’art (1915), les différences entre l’art du XVIe siècle et celui du XVIIe siècle, sans
toutefois pouvoir catégoriser ces changements.
• Le style baroque se caractérise par le dynamisme des formes, l'exubérance
décorative et la recherche d'effets spectaculaires. La puissance structurelle de
l'architecture s'unit à la dimension ornementale de la sculpture dans des monuments
et compositions imprégnés de théâtralité, dans lesquels chaque détail s'exprime avec
emphase. On notera particulièrement la force d'expression et le caractère
dramatique des statues, des groupes en marbre et des stucs figuratifs.

2. Les principes du baroque


• Le baroque se caractérise, en opposition à la Renaissance, par une nouvelle
relation entre l’être et le monde. Alors que la Renaissance affirmait un rapport
harmonieux et mathématique du microcosme vers le macrocosme , le baroque va,
lui, opposer un lien complexe, expression hyperbolique de l’unité et de
revendications identitaires, d’immanence totale et immédiate et de transcendance
grandiose et univoque. La pensée baroque, à l’image de saint Ignace de Loyola, va
privilégier un univers fantasmé, imaginaire, qui sera l’extrapolation de ce conflit des
contraires, mais qui portera en lui ce principe de convergence. L’art baroque va alors
développer la brisure, la courbure, la tension et le nœud comme expressions
figuratives les mieux appropriées pour représenter ce type de conflit.
• L’explosion du baroque a également coïncidé avec toutes les expressions de
la Réforme, comme avec l’émergence des grandes puissances européennes, que ce
soit la France de Louis XIV, ou l’Espagne de Philippe II. La notion d’État et celle de
religion vont, tour à tour, se combattre et se confondre. Chaque État européen sera
perçu comme une religion à part entière, en même temps que l’Église catholique
s’affirmera comme une institution européenne. Le rapport entre l’individu et l’État
reproduira alors le rapport entre l’individu et Dieu.
• Dans sa volonté de toucher le sentiment des foules, le baroque possède le
goût du faste et du spectaculaire. Des artistes vont jouer de contrastes d’éclairage,
de truquages et de machineries complexes pour susciter des effets de masse. Dans
l’art sacré, les scènes édifiantes (martyres, extases et miracles) sont particulièrement
appréciées.
• Les peintres privilégient les compositions géométriques et jouent sur les
diagonales, les jeux de perspective, les raccourcis et les effets de contre-plongée
(sotto in sù). La technique du trompe-l’œil connaît un important développement, car
elle sert grandement la volonté d’employer l’illusion comme l’expression figurative la
plus adéquate pour susciter la force de l’imagination, seule force susceptible
d’accéder à cet univers fantasmé et merveilleux.
3. L’ART BAROQUE EN ITALIE : DU « PLEIN-BAROQUE » (1590-1650) AU «
CLASSICISME » (1650-1750)

• Les premières manifestations du baroque apparaissent à Rome vers la fin du


XVIe siècle, au terme de la période dite maniériste. Cette évolution est, en grande
partie, liée au concile de Trente, qui prône une grande discipline dans la recherche
d’un art sachant toucher les foules par la passion.
Guarini, Dôme de la chapelle du Saint-Suaire (Turin)
Le dôme de la chapelle du Saint-Suaire à Turin fut édifié entre 1667 et 1694 par
Guarino Guarini. La structure complexe de l'ensemble repose sur un enchevêtrement
de lignes formé par une superposition d'arcs en accolade.

• Dès la fin du XVIe siècle, l’architecture italienne annonce le baroque en


intégrant cette nouvelle manière expressive dans des compositions architecturales
élaborées. La plus importante de ces architectures annonciatrices du baroque reste
sans doute l’église du Gesù. Cet édifice, commencé par Vignole et dont la façade est
réalisée par Giacomo Della Porta, répond à une commande des jésuites, conforme
aux orientations culturelles de la Contre-Réforme. Son plan en croix latine à une
seule nef sera souvent repris par la suite, notamment pour les autres églises de la
Compagnie de Jésus. Ses proportions architecturales s’inspirent, en réalité, des
théories développées par Alberti au XVe siècle.

Église Santa Maria della Salute (Venise)


Avec son plan octogonal et ses deux rotondes à coupoles, l'église Santa Maria della
Salute constitue l'un des édifices majeurs du baroque vénitien. Elle fut édifiée à partir
de 1631, à l'entrée du Grand Canal, par l'architecte Baldassare Longhena.
Les architectes
• Trois grands architectes dominent la période architecturale baroque : le
Bernin, Borromini, et Pierre de Cortone. Bien qu’il ait conçu quelques grands édifices
profanes, le Bernin s’est surtout consacré à l’architecture religieuse. Outre son
exceptionnelle contribution à Saint-Pierre de Rome (1656-1667), il faut citer ses trois
réalisations majeures : San Tommaso da Villanova à Castel Gandolfo (1658-1661),
la collégiale d’Arricia, Santa Maria dell’Assunzione (1662-1664), et surtout
Sant’Andrea al Quirinale, commencée en 1658.

L’architecte Borromini
• Francesco Borromini, rival du Bernin, est l’un des grands rénovateurs du
vocabulaire architectural. Succédant à Carlo Rainaldi, il achève sur la place Navone
l’église Sainte-Agnès (commencée en 1652), imprimant à sa façade des inflexions
savantes. Cependant, Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines édifié entre 1665 et 1667,
célèbre pour ses lignes en ellipse qui se répondent de l’intérieur à l’extérieur,
demeure sans doute l’une des plus hautes expressions de l’architecture baroque
italienne.
• Maderno (Carlo), Façade de l'église Santa Susanna (Rome)
Carlo Maderno construit de 1596 à 1605 la façade de l'église Santa Susanna à
Rome. S'inspirant de la façade de l'église du Gesù, Carlo Maderno rompt avec la
tradition des façades linéaires ; les pilastres et les colonnes combinées aux niches
créent un jeu dynamique d'ombres et de lumières. Carlo Maderno introduit dans le
baroque le gigantisme, les effets dramatiques et les formes théâtrales.
• Le baroque architectural se développe dans d’autres grandes villes italiennes
au début du XVIIe siècle. Guarino Guarini, à Turin, et Baldassare Longhena (1598-
1682), à Venise, sont tous deux des figures de premier plan. À Venise, Santa Maria
della Salute (1631-1687), élevée en ex-voto après la peste de 1630, est considérée
comme le chef-d’œuvre de Longhena. Les compositions de Guarino Guarini à Turin
renforcent la théâtralité des lieux : la coupole de la chapelle du Saint-Suaire (1667-
1694), qui s’élève à une hauteur inhabituelle, exprime la brisure de la perspective
traditionnelle.
4. L’ART BAROQUE EN ESPAGNE : 1590-1690
• L’architecture espagnole du « plein-baroque » reprend les motifs austères du
palais et du monastère de l’Escurial (1563-1582), près de Madrid, lors de la
construction du palais du Buen Retiro (commencé en 1631, aujourd’hui détruit) à
Madrid. La façade réalisée par Alonso Cano pour la cathédrale de Grenade (conçue
en 1667) réutilise des éléments traditionnels, mais sa décoration extérieure laisse
entrevoir un fort style baroque. Les édifices baroques les plus décorés se trouvent en
Andalousie. L’hôpital des Vénérables de Séville (1687-1697), construit par Leonardo
de Figueroa, en constitue l’un des exemples les plus représentatifs. Dans le reste du
pays, et notamment à Barcelone, Madrid et Salamanque, les Churriguera imposent
un style exubérant qui est à l’origine de l’adjectif « churrigueresque ».
5. Le baroque et le Nouveau Monde
• Parmi les grands centres de l’Amérique latine sous influence espagnole, le
Mexique, le Guatemala (la ville d’Antigua), le Pérou (Cuzco et Lima), ainsi que le
Brésil (Minas Gerais) subissent l’influence de l’architecture ibérique, par
l’intermédiaire des jésuites notamment.
• La présence d'une décoration recherchée sur le pourtour du portail et dans la
partie supérieure de la façade de l'église de Potosí, en Bolivie, offre un témoignage
du style churrigueresque qui caractérisa un grand nombre des productions de l'art
baroque en Espagne et en Amérique latine au XVIIIe siècle.
Église des Jésuites (Cuzco)
Ancienne capitale de l'Empire inca, Cuzco abrite également de nombreux
témoignages de la colonisation espagnole. L'église des Jésuites, construite de 1651
à 1668, en est un des exemples les plus remarquables.
6. LE BAROQUE EN EUROPE DU NORD : « PLEIN-BAROQUE » ET «
CLASSICISME »
• Dès le « plein-baroque », des artistes d’Europe du Nord, partis étudier en
Italie, répandent à leur retour les caractères baroques de l’Europe du Sud. Mais,
chaque pays du Nord interprète et utilise cet apport d’une manière différente, selon
sa situation politique, économique, géographique et religieuse, afin que le baroque
serve l’expression d’une revendication identitaire, nationale ou régionale. Ainsi, le
baroque de l’Europe du Nord se distingue de celui d’Europe du Sud en ce qu’il
insiste sur la concentration de l’espace, la miniaturisation, la gravure, et un vif
penchant pour l’intimité et les scènes familiales.
7. Le baroque anglais
• La Banqueting House (1619-1622, Londres) de l’architecte anglais Inigo
Jones, maison londonienne dont le plafond est décoré de l’Allégorie de la Paix et de
la Guerre (1629) de Rubens, relève davantage l’influence renaissante de Palladio
que celles d’architectes baroques. Christopher Wren, en revanche, fait cohabiter
l’enseignement de Borromini et l’influence de Bramante dans les plans de la
cathédrale Saint-Paul (commencée en 1675, Londres). Wren, chargé de la
reconstruction de Londres après le grand incendie de 1666, aura laissé à la Grande-
Bretagne un style baroque propre.
Jones (Inigo), Queen's House (Greenwich)
Queen's House (la Maison de la reine), élevée sur les bords de la Tamise à
Greenwich, est née d'une commande du roi Jacques Ier à l'architecte Inigo Jones.
Avec ses deux ordres classiques superposés, ses parois lisses et ses volumes nets,
elle constitue la première villa de style palladien de toute l'Angleterre. Les
réalisations postérieures de Jones, toutes inspirées de la Renaissance italienne,
connaîtront avec le renouveau classique une fortune exceptionnelle.
Wren, Cathédrale Saint-Paul (Londres)
L’architecte anglais Wren
• Chargé de la reconstruction de nombreuses églises londoniennes après
l'incendie qui ravagea la capitale anglaise en 1666, Christopher Wren fut à l'origine
de la réédification de la cathédrale Saint-Paul, entre 1675 et 1710. Combinant plan
centré et plan basilical, Wren s'inspira de Saint-Pierre de Rome et dota l'édifice d'un
dôme imposant. La façade occidentale fut dotée de deux tours d'inspiration baroque
et les murs extérieurs de frontons, de pilastres et de colonnes empruntés au
vocabulaire classique.
8. LE BAROQUE FRANÇAIS
• En architecture, le début du XVIIe siècle est marqué par le mariage de la
brique et de la pierre dépourvue de saillies, bien éloigné des courbes et contre-
courbes italiennes. Au milieu du siècle, François Mansart tente même de fonder un
classicisme à la française en alliant les ordres antiques aux toits élevés. Toutefois,
cela ne l’empêche pas de s’approcher du baroque romain avec son projet pour la
chapelle du Val-de-Grâce (commencée en 1645).
9. LE BAROQUE GERMANIQUE
Johann Lukas von Hildebrandt, le Belvédère supérieur (façade donnant sur le jardin),
1721-1723, Vienne.
• Château de Sans-Souci Ami de Frédéric II, Georg Wenzeslaus von
Knobelsdorff (1699-1753) participe, en qualité d'intendant des bâtiments, à la
majorité des grandes réalisations architecturales prussiennes, telles la construction
de l'opéra de Berlin (1741-1743), celle de l'aile neuve du palais de Charlottenburg
(1740-1743) et l'aménagement du château de Monbijou. Le château de Sans-Souci
(1745-1747) illustre la période rococo de l'architecte, qui prend par la suite la tête du
mouvement néoclassique.
10. La Bavière
• En Bavière, l’art et l’architecture sont soutenus par l’Électeur Maximilien II
Emmanuel (1622-1726). Entre 1680 et 1750, des personnalités de premier plan
émergent. Dominikus Zimmermann (1685-1766) signe l’un des chefs-d’œuvre de l’art
baroque en Europe, l’église de pèlerinage de Wies (1746-v. 1756). Le bâtiment est
d’une structure ovale, lumineuse, d’une décoration polychrome éclatante. Les frères
Cosmas Damian Asam (1686-1739) et Egid Quirin Asam (1692-1750),
respectivement peintre et sculpteur, font également œuvre d’architectes pour la
célèbre église de Saint-Jean-Népomucène à Munich (1733-1746). Il faut encore citer
Johann Michael Fischer (1691-1766), architecte de l’abbatiale d’Ottobeuren (1737-
1766). Le baroque, puis le rococo, qu’ils ont contribué à édifier en Bavière, ont atteint
une très haute qualité et se sont répandus dans la Souabe voisine.
11. L’Autriche
• L’Autriche a abrité un foyer baroque très actif dû, principalement, à la
reconquête jésuite en Europe de l’Est et à l’influence combinée de l’Allemagne.
Vienne se couvre de palais spectaculaires construits par Fischer von Erlach et
Hildebrandt, et d’abbayes édifiées par Jakob Prandtauer (1660-1726). C’est à ce
dernier, autodidacte de génie, que l’on doit la restauration de l’abbaye bénédictine de
Melk, devenue grâce à lui l’un des joyaux de l’art baroque autrichien.
Église d'Ottobeuren (Allemagne)
Considérée comme l'édifice qui résume le mieux les tendances rocaille de l'art
baroque, l'église d'Ottobeuren est modifiée à partir de 1748, par Johann Michael
Fischer. Celui-ci réalise une église à trois coupoles, jouant magnifiquement avec
l'espace intérieur et la luminosité. La décoration intérieure repose sur l'interaction
entre les stucs, les dorures, les sculptures et les peintures.
Fischer von Erlach, Eglise Saint-Charles-Borromée
L'église Saint-Charles-Borromée (Karlskirche) à Vienne est l'œuvre de Johann
Bernhard Fischer von Erlach, figure majeure du baroque autrichien qui fut formé
en Italie aux côtés du Bernin. Édifié entre 1715 et 1737, le monument exalte la
grandeur et la puissance de l'Église catholique et offre une synthèse des différents
styles qu'affectionna l'architecte. Son intérêt pour l'architecture romaine antique
est visible dans la composition de la façade, dotée d'un portique supporté par des
colonnes et encadrée par deux colonnes trajanes évoquant le statut impérial des
souverains autrichiens. Les deux ailes sont pour leur part inspirées par Mansart.
L'ensemble, œuvre incontournable de l'âge d'or de l'architecture baroque à
Vienne, fut achevé par Joseph Emanuel, fils de l'architecte. L'église offre un
caractère homogène, grandiose et dynamique grâce à une savante articulation de
ses volumes, dominés par la silhouette élancée du grand dôme.
12. La Prusse
• Plus au nord, la Prusse s’est ouverte au baroque avec Schlüter, sculpteur et
architecte, disciple du Bernin. Le château de Sans-Souci à Potsdam, œuvre de
plusieurs architectes dont Georg Knobelsdorff (1699-1753), constitue un des
exemples les plus élégants du baroque prussien.
• Le baroque s’est terminé avec le préromantisme. En l’espace de deux siècles,
il a parcouru l’Europe. Il préfigure, à sa manière, ce que deviendra l’Europe moderne,
à la fois portée vers l’unification, à la fois soucieuse de conserver ses antagonismes.
Asam (frères), maître-autel de l'église Maria Himmelfahrt in Rohr à Niederbayern
(Allemagne)
Virtuoses de l'art de l'illusion, Egid Quirin Asam (1692-1750), stucateur, et son frère
Cosmas Damian (1686-1739), fresquiste, réalisent de nombreux décors pour des
églises et des châteaux en Allemagne, mais aussi à Prague et en Suisse. Le maître-
autel de l'église Maria Himmelfahrt in Rohr à Niederbayern (1717-1725) est
caractéristique du baroque germanique, alors en plein apogée.

LE STYLE ROCOCO
• rococo, style, tendance artistique née en France dans les dernières années du
règne de Louis XIV et qui s'affirma sous Louis XV (1715-1774), diffusant dans toute
l'Europe sa légèreté et sa délicatesse ainsi que son ornementation élaborée.
• Tranchant avec l'héroïsme du style Louis XIV, le rococo prit son essor avec le
décorateur français Pierre Lepautre, qui introduisit les arabesques et les courbes
dans l'architecture intérieure de la résidence royale de Marly, et fut représenté par un
important groupe d'architectes, de décorateurs, d'ébénistes et de peintres.
• Le terme rococo, dérivé du mot rocaille, entra en usage autour des années
1730 pour désigner une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles.
Elle conquit les cours d'Europe centrale à partir de 1745 avec, en décoration, un
style qui se caractérisa par des arabesques d'une surprenante légèreté, des
coquilles ondulées aux contours irréguliers et des compositions respectant la
symétrie.
• En architecture d'intérieur, le style rococo atteignit son apogée en France avec
l'aménagement de l'hôtel de Soubise à Paris (1735-1740), auquel contribuèrent de
nombreux artistes et décorateurs comme Germain Boffrant et Pierre-Alexis Delamair.
La place Stanislas à Nancy, dessinée par Héré de Corny, en est également un
exemple fameux : les grilles en fer forgé de Jean Lamour permettent de relier entre
eux les différents pavillons.
• Le style rococo s'étendit rapidement aux autres pays européens, notamment à
l'Allemagne et à l'Autriche, où il se greffa sur les styles baroques alors en vogue pour
créer un style d'une grande prodigalité, particulièrement dans les églises et dans les
lieux sacrés. Ce style culmina dans l'œuvre de l'architecte et décorateur bavarois
d'origine flamande François de Cuvilliés, dont le pavillon d'Amalienburg (1734-1739)
à Nymphenburg près de Munich demeure un exemple inégalé de parfaite fusion
entre architecture et décoration.
• Le style rococo laissa peu à peu la place — notamment à partir de 1760 — au
style néoclassique. Il disparut totalement avec la Révolution française en 1789,
laissant néanmoins derrière lui un témoignage unique et de nombreux recueils de
projets et d'ornementations.
LE NEO CLASSICISME
INTRODUCTION
À l'époque néoclassique, l'admiration vouée à l'art de la Grèce et de la Rome
antiques s'exprime de deux manières dans la production artistique : d'une part à
travers la citation d'éléments formels directement empruntés à l'architecture et à la
sculpture antiques, et d'autre part avec l'élaboration de nouveaux modèles structurels
et ornementaux inspirés par les canons classiques.
Dans les deux cas, la recherche de la légèreté, de l'équilibre et de la grâce, marquée
par un soin extrême apporté à la ligne et à l'élégance des formes, constitue l'objectif
fondamental.
Les colonnes, les chapiteaux, les frontons et les statues viennent embellir les
façades des palais, des églises et des villas néoclassiques, et marquent les
intérieurs d'un style caractéristique — qui puise dans le répertoire figuratif et
symbolique de la Grèce, de Rome et d'autres civilisations anciennes, telles que la
civilisation égyptienne ou étrusque —, aussi bien en termes d'ornements fixes (stucs,
plâtres, etc.), qu'en termes de décoration et d'ameublement (mobilier, tapisseries,
tentures, objets).
Adam (Robert), Osterley Park (Middlesex)
• Réinterprétant des éléments de l'architecture de l'Antiquité gréco-romaine, la
façade d'Osterley Park House (Middlesex, Angleterre) offre une illustration du style
néoclassique introduit en Grande-Bretagne par Robert Adam. Rénovée par
l'architecte de 1761 à 1780, la villa est pourvue d'une façade monumentale reprenant
le schéma d'un fronton supporté par des colonnes. L'ensemble se déploie
majestueusement en haut d'un escalier et ménage un espace couvert qui théâtralise
l'accès à l'entrée principale. L'aspect solennel du fronton est contrebalancé par la
finesse des colonnes qui confère à cette partie de l'édifice une gracieuse légèreté.
Kedleston Hall (Derbyshire)
• La fin du xviiie siècle, qui marqua l'apogée du néoclassicisme, fut l'une des
périodes les plus glorieuses de l'histoire de l'architecture britannique. Le manoir de
Kedleston Hall, dans le Derbyshire, est l'un des meilleurs exemples de ce style. Le
Marble Hall, achevé vers 1760, abrite des colonnes en albâtre dessinées par Robert
Adam ainsi que des moulures en plâtre de Joseph Rose.

• Le néoclassicisme fut introduit en Grande-Bretagne par l'architecte et


décorateur écossais Robert Adam. Vers les années 1750-1760, il refit la décoration
de plusieurs maisons anglaises dont Sion House (1762-1769) et Osterley Park
(1761-1780). Robert Adam conserva du rococo le goût prononcé pour les surfaces
décorées et le raffinement des petites dimensions, même lorsqu'il adapta les motifs
de l'Antiquité.
• En France, Claude Nicolas Ledoux construisit en 1771 un pavillon à
Louveciennes pour la comtesse du Barry, le château de Bénouville dans le Calvados
(1780) ainsi que quatre postes de contrôle de l'octroi de Paris (1785-1789), édifices
fort caractéristiques des débuts de l'architecture néoclassique. Par la suite, il dressa
le plan idéal d'une ville qui ne fut jamais construite et dont les bâtiments
géométriques devaient être totalement dépourvus de décoration.

principes du Baroque Dôme de la chapelle St Suaire de Guarini

Eglise Santa Maria della Salute St Charles aux 4 Fontaines Eglise Santa Suzanna

Eglise des Jésuites à Cuzco Eglise St Paul à Londres Le belvédère à Vienne


Château Sans Souci Eglise Ottobeuren Eglise Borromée Eglise Himmelfarht

Renaissance

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