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Les plateformes passibles de peines criminelles

Vendredi, 15 janvier 2021 01:00

MISE À JOUR Vendredi, 15 janvier 2021 01:00

Les réseaux sociaux, tout comme les sites d’information et les autres plateformes numériques, peuvent faire face à des
accusations criminelles au Québec s’ils n’agissent pas contre les discours haineux.

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Tandis que les chantres de l’extrême droite et les influenceurs complotistes, comme le québécois Alexis Cossette-
Trudel, sont bannis un à un de Facebook, Twitter et autres, des voix s’élèvent pour que les forces de l’ordre sévissent
aussi contre les plateformes numériques qui leur servent de porte-voix.

« Au Québec, dès qu’une plateforme numérique prend connaissance du caractère illicite de propos qu’elle héberge,
elle doit agir. Si elle ne le fait pas, elle peut être tenue responsable », résume Pierre Trudel, du Centre de recherche en
droit public de l’Université de Montréal.

Le même principe s’applique dans le reste du Canada et en Europe, mais pas aux États-Unis où la loi laisse aux
entreprises le choix d’effacer ou pas les propos qu’elles définissent elles-mêmes haineux.

Appeler à la haine ou encore à la sédition, c’est-à-dire à la « révolte concertée contre l’autorité établie », n’est pas un
geste banal, prévient M.Trudel.

Au sens du Code criminel, il s’agit de crimes tout autant que la pédophilie, affirme le juriste en soulignant qu’il n’y a pas
de « hiérarchie dans l’échelle des crimes ».

Pas pris au sérieux

Toutefois, les policiers sont mal formés et mal équipés pour faire face à ce problème, estime Barbara Perry, du Centre
sur la haine, les préjugés et l’extrémisme, à l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario.

Après avoir sondé quelque 297 policiers à ce sujet, la criminologue a constaté que plusieurs ne savaient pas clairement
ce qu’était un crime haineux.

Pour elle, le problème n’est pas pris au sérieux. De fait, les forces de l’ordre ne se donnent pas les moyens de surveiller
la Toile et de sévir.

En 2019, un comité parlementaire fédéral a recommandé « que le gouvernement du Canada augmente le financement
accordé aux organismes d’application de la loi [...] afin que ces derniers reçoivent une formation suffisante et de
l’orientation sur l’importance et la nécessité de lutter contre la haine en ligne ».

Le comité a aussi réclamé des normes nationales pour encadrer la collecte de données sur les crimes haineux qui
seraient consignées dans une base de données partagée, afin d’aider les policiers à travailler en réseau.
Platforms subject to criminal penalties

Friday, 15 January 2021 01:00 AM

Last Updated Friday, 15 January 2021 01:00 AM

Social networks, like news sites and other digital platforms, can face criminal charges in Quebec if they do not act
against hate speech.

- Read also: Conspiracy threat: bridges under surveillance

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While far-right singers and conspiracy influencers, such as Quebecer Alexis Cossette-Trudel, are being banned one by
one from Facebook, Twitter and other platforms, voices are being raised for law enforcement to crack down on the
digital platforms that serve as their mouthpieces.

"In Quebec, as soon as a digital platform becomes aware of the illicit nature of comments it hosts, it must act. If it fails
to do so, it can be held liable," says Pierre Trudel of the Centre de recherche en droit public at the Université de
Montréal.

The same principle applies in the rest of Canada and in Europe, but not in the United States, where the law gives
businesses the choice of whether or not to delete comments that they themselves define as hateful.

Calling for hatred or even sedition, that is, "concerted revolt against established authority," is not a trivial gesture,
warns Mr. Trudel.

Within the meaning of the Criminal Code, these are crimes just as much as pedophilia, the jurist says, pointing out that
there is no "hierarchy in the scale of crimes.

Not taken seriously

However, police officers are poorly trained and ill-equipped to deal with this problem, says Barbara Perry of the Centre
on Hate, Bias and Extremism at the University of Ontario Institute of Technology.

After surveying some 297 police officers on the subject, the criminologist found that many were unclear about what a
hate crime is.

She says the problem is not taken seriously. In fact, law enforcement is not equipped to monitor the Internet and crack
down on hate crimes.

In 2019, a federal parliamentary committee recommended "that the Government of Canada increase funding to law
enforcement agencies...to ensure that they receive adequate training and guidance on the importance and necessity of
combating online hate.

The committee also called for national standards for the collection of hate crime data to be included in a shared
database to help police officers network.

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