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La Chambre des Communes trouve son origine dans la convocation par Simon de
Montfort de deux chevaliers par comté et de deux bourgeois par ville lors de la
fronde des barons qu’il mena contre le roi Henri III (XIIIe siècle). Malgré la défaite
et la mort de Montfort, la présence des bourgeois représentant les villes ou
communes est restée acquise. C’est dû principalement à l’essor urbain que connaît
l’Angleterre entre les XIe et XIVe siècles. La population est multipliée par deux et
des associations de marchands et d’artisans voient le jour. Le commerce est en
plein développement. La convocation des bourgeois est d’abord irrégulière. Les
rois ne convoquent le Parlement que lorsqu’ils ont besoin d’argent.
C’est sous le roi Edouard III, au milieu du XIVe siècle, que le Parlement se scinde
en une Chambre des Lords et une Chambre des Communes. Celle-ci n’a le droit de
s’exprimer que par l’intermédiaire d’un speaker parlant en son nom et rapportant le
résultat de ses délibérations auprès de la Chambre des Lords et du roi.
Les Communes prennent cependant de plus en plus d’importance car la richesse est
dans l’essor urbain. Le roi a besoin des Communes pour lever des impôts. C’est
leur premier pouvoir : le pouvoir budgétaire.
Les Communes vont aussi prendre l’habitude de négocier leur accord pour les
dépenses en présentant au roi des requêtes ou pétitions (billa en latin < billet < bill).
Le roi les accepte puis les oublie souvent, une fois les crédits accordés. Aussi les
Communes vont-elles rédiger leurs doléances sous forme de propositions de loi et
suspendre le vote des impôts à la promulgation de ces textes. C’est l’origine du
pouvoir législatif du Parlement.
2. Pouvez-vous identifier ce texte, le dater et le situer brièvement dans son
environnement historique ? Quelle influence ou expérience retrouvez-vous dans les
articles III et VIII ? Quel autre texte a-t-il inspiré et précédé ?
A l’article III, on retrouve les idées de John Locke, philosophe anglais qui avait
« théorisé » la Glorieuse Révolution et le Bill of rights de 1689, consacrant la
prééminence du Parlement. Pour Locke, l’exécutif doit émaner du législatif, qui est
le premier pouvoir. Et si le gouvernement ne poursuit pas le bien commun, la
majorité du peuple a le droit de le changer, de le réformer ou de l’abolir.
L’article VIII est une reprise du Bill of rights anglais de 1689, consacrant, comme
ici, la suprématie des représentants du peuple en matière législative et l’interdiction
pour l’exécutif de suspendre ou de ne pas exécuter les lois, suivant le principe de la
séparation des pouvoirs.