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MECIBAH.I [CHAPITR.2.

PRINCIPAUX MINERAUX CONSTITUANT LA LITHOSPHERE]

2. Principaux minéraux constituant la lithosphère

Seul un nombre restreint d'éléments chimiques participe de façon essentielle à la


constitution des roches de la lithosphère. Huit éléments seulement constituent pratiquement
100 % de sa composition.

Oxygène O 46,60 % Magnésium Mg 2,09 %


Silicium Si 27,72 % Hydrogène H 0,14 %
Aluminium Al 8,13 % Phosphore P 0,10 %
Fer Fe 5,00 % Manganèse Mn 0,09 %
Calcium Ca 3,63 % Baryum Ba 0,04 %
Sodium Na 2,83 % Carbone C 0,02 %
Potassium K 2,59 % Chlore Cl 0,01 %

Les pourcentages de ce tableau sont des pourcentages de masse.

Le silicium, l'aluminium, l'oxygène se combinent pour former un très grand nombre de


minéraux : les silicates.

2.1 Silice et silicates

Ce sont les minéraux les plus abondants. Ce sont aussi ceux qui réunissent le plus grand
nombre d'espèces.

2.1.1 Silice : Si O2

Elle se présente le plus souvent à l'état anhydre et cristallisé.

Le quartz est très répandu dans les roches éruptives et aussi dans les roches sédimentaires,
car il est très résistant aux agents d'altération (il est seulement attaqué par l'acide
fluorhydrique) et peu soluble dans l'eau. Ses aspects sont très variés : transparent et limpide
lorsqu'il est pur, blanc laiteux ou plus ou moins coloré par des impuretés.

Les autres variétés sont :


• La calcédoine qui est une silice fibreuse, mal cristallisée, désordonnée. Elle est
fréquente dans les roches sédimentaires.
• L'opale qui est une silice hydratée, formée de cristaux très fins. Elle se rencontre
souvent associée à la calcédoine dans les roches sédimentaires (silex, meulière).

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2.1.2 Silicates

Les silicates forment une famille de minéraux de composition chimique très variée. Ils
constituent le quasi totalité des roches de la lithosphère. Ils ont des structures en forme de
chaînes, de feuillets et constituent des édifices spatiaux complexes. Ils s'altèrent beaucoup
plus facilement que le quartz.

On distingue principalement :
• les minéraux de teinte claire ou éléments blancs (feldspaths et feldspathoïdes),
• les minéraux de teinte foncée ou noire (amphiboles et pyroxènes),
• les minéraux phylliteux qui se clivent en feuillets très minces (micas et minéraux argileux).

2.1.2.1 Groupe des feldspaths

Ce sont des aluminosilicates anhydres renfermant suivant les cas et en proportion variable
du potassium, du sodium et du calcium. D'une façon générale, tous ces minéraux sont de
teinte claire, blanc laiteux, parfois rosés ou bleutés.

On distingue :
• Les feldspaths potassiques : l'orthose et le microcline sont les deux représentants de cette
famille. Ces minéraux se rencontrent surtout dans les roches éruptives acides (roches
riches en silice libre comme les granites).
• Les feldspaths calcosodiques ou plagioclases : ils rassemblent toute une série d'alumino-
silicates passant progressivement de l'un à l'autre par remplacement des groupes Si-Na
par Al-Ca. Le pôle sodique est l'albite, le pôle calcique l'anorthite. L'acidité décroît de
l'albite à l'anorthite.
• Les feldspathoïdes : ce sont des silico-aluminates alcalins plus pauvres en silice que les
feldspaths proprement dits. Ces minéraux se rencontrent surtout dans les roches
éruptives basiques.
Les feldspaths sont très répandus dans les roches éruptives et métamorphiques. La
classification de ces roches est en grande partie basée sur la nature des feldspaths qui
entrent dans leur composition. Ils sont rares dans les roches sédimentaires.

Altération des feldspaths :

Les feldspaths sont assez rapidement altérés à l'affleurement notamment par hydrolyse (action
de l'eau). Certains ions passent en solution avec une partie de la silice. Ils donnent naissance à
différents minéraux argileux suivant les conditions qui règnent dans le milieu où se produit
l'altération (lessivage lent ou rapide, climat chaud ou froid, présence ou absence de couverture
végétale, pH des eaux, etc..). La destruction très facile de ces minéraux explique leur absence
dans les roches sédimentaires.

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2.1.2.2 Groupe des amphiboles et pyroxènes

Ces minéraux sont riches en fer et en magnésium et pauvres en aluminium. Ils sont
abondants dans les roches éruptives et métamorphiques. Ces minéraux sont rarement présents
dans les roches sédimentaires car, comme les feldspaths, ils sont facilement altérés.

2.1.2.3 Groupe des phylites (figure 1.11)

Ces minéraux se caractérisent par une structure en feuillets très minces empilés les uns sur
les autres ou par une structure fibreuse. Les principaux représentants de ce groupe sont les
micas et les minéraux argileux. Les micas peuvent former des cristaux de très grande
dimension, par contre les minéraux argileux sont toujours de très petite taille (de l'ordre du
micron).

D'une façon générale, ce sont des silicates d'aluminium, de potassium, de magnésium plus
rarement de fer, qui se différencient des autres silicates par la présence de groupements
hydroxyle OH- dans le réseau cristallin. La constitution de chaque feuillet, la périodicité de
l'empilement et la nature des ions interfoliaires caractérisent le minéral.

FIG. 1.11 Structure des différents minéraux argileux

Chaque feuillet est composé au moins de deux couches :


• Une couche tétraédrique formée de groupements Si 04 liés entre eux par liaison
covalente.
• Une couche octaédrique dont le centre de l'octaèdre est occupé par un ion Al3+ et les
sommets par des atomes d'oxygène ou par des groupements OH-.
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a) Les micas

Les deux principaux sont la muscovite ou "mica blanc" caractérisée par l'absence de
magnésium et de fer et la biotite ou "mica noir" contenant du fer et du magnésium. Ces
minéraux, présents surtout dans les roches cristallines, peuvent se rencontrer dans les roches
sédimentaires (la muscovite en particulier résiste bien aux agents chimiques). Les micas vont
s'altérer, donnant naissance à des minéraux argileux.

b) Les minéraux argileux

Ce sont des minéraux de structure et de composition chimique complexes. Ils peuvent être
identifiés seulement par diffraction aux rayons X. Ils proviennent généralement de l'altération
d'autres minéraux et constituent une très grande partie des roches sédimentaires (environ 80
%). Au cours de la diagenèse, ces différents minéraux vont se transformer progressivement en
illites, puis en micas au cours du métamorphisme.

Les principaux éléments de ce groupe sont :


• La koalinite. Le feuillet élémentaire se compose de deux couches (une couche
tétraédrique et une couche octaédrique). C'est le plus simple des minéraux argileux.
• Les illites sont des minéraux très courants ayant une structure voisine de celle des micas.
Le feuillet est composé de trois couches (une couche octaédrique entre deux couches
tétraédriques). Les substitutions d'atomes de silicium par des atomes d'aluminium sont
nombreuses dans la couche tétraédrique (jusqu'à un sur quatre). Il peut se produire
également une substitution des atomes d'aluminium par des atomes de fer et de
magnésium dans la couche octaédrique. Cela entraîne un fort déficit de charges
électriques sur les faces externes des feuillets tétraédriques. Des ions potassium vont se
placer entre les feuillets pour combler ce déséquilibre électrique. La structure est telle
que les molécules d'eau ne peuvent pas pénétrer dans le réseau cristallin. Les illites sont
des argiles non gonflantes.
• Les smectites, dont les plus répandues sont les montmorillonites (constituant principal
de la bentonite), sont des minéraux en feuillets composés de trois couches comme les
illites. Les substitutions dans les couches octaédriques et tétraédriques sont moins
nombreuses que dans le cas des illites et le déficit en charges électriques est plus faible
(dans le cas où il n'y a pas de substitutions, les feuillets ont tendance à se repousser). Il
en résulte que la liaison entre feuillets est faible et que des molécules d'eau et des cations
peuvent pénétrer très facilement entre les feuillets produisant un gonflement du minéral.
L'importance de ce gonflement dépend des cations présents en solution.
En présence d'ions Na+, le gonflement peut être si important que les feuillets se trouvent
complètement séparés (phénomène de dispersion et de défloculation des argiles). Les
ions K+ et surtout Ca++, au contraire, vont limiter l'entrée de molécules d'eau et maintenir
les feuillets entre eux. Ces différents cations peuvent être facilement échangés entraînant
des comportements différents suivant le type de smectites.
On tire profit de ces échanges de cations avec les boues au calcium (chaux, gypse) et au
potassium pour limiter le gonflement des argiles et réduire les problèmes de tenue de la paroi

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en cours de forage. Par contre, on utilise les ions sodium (soude) pour faire gonfler la
bentonite et augmenter la viscosité de la boue.
Au cours de la diagenèse, les smectites vont se transformer progressivement en illites.
• Les vermiculites ont des feuillets séparés par des cations variés mais principalement du
magnésium. Le nombre de couches d'eau entre feuillets se trouve en général limité à
deux.
• Les attapulgites et sépiolites sont des minéraux fibreux qui ont une structure en bande
de tétraèdres et non en feuillets. La face externe est électriquement neutre, donc ce sont
des minéraux peu réactifs.
• Les chlorites et les serpentines proviennent surtout de l'altération des silicates
ferromagnésiens (principalement les micas). Ce sont généralement des minéraux fibreux
ou constitués de feuillets de quatre couches.
• Les interstratifiés sont composés par des feuillets provenant de divers minéraux
argileux qui s'intercalent les uns avec les autres. Les interstratifiés d'illite et de
montmorillonite, et ceux de chlorite et de vermiculite sont les plus courants. La séquence
est généralement aléatoire. Ces minéraux se dispersent facilement dans l'eau.

c) Importance géologique des phylites

Les micas et les feldspaths sont peu abondants dans les roches sédimentaires car ils
s'altèrent aisément en donnant naissance à des minéraux argileux du type vermiculite,
smectites et interstratifiés suivant les conditions régnant dans le milieu où se produit
l'altération.

Les minéraux argileux sont les principaux constituants des roches sédimentaires. Ils
peuvent perdre, capter, échanger des ions avec les solutions qui les imprègnent modifiant ainsi
le milieu, en même temps qu'ils se transforment. De plus, ils sont généralement riches en
matière organique et de ce fait participent activement à la genèse et au piégeage des
hydrocarbures.

2.2 Carbonates
Ce sont des minéraux que l'on rencontre essentiellement dans les roches sédimentaires.
• La calcite : CaCO3
Elle est soluble à froid dans l'acide chlorhydrique ; l'attaque s'accompagne d'un
dégagement de gaz carbonique. Cette propriété est utilisée pour la reconnaissance de ce
minéral. Soluble dans l'eau, chargée de gaz carbonique, elle est facilement transportable.
La calcite est le composant parfois unique de certaines roches calcaires. Elle constitue
une part importante du squelette externe (ou test) des organismes vivants.
• L'aragonite : CaCO3
Elle est moins répandue que la calcite qui est la forme stable du carbonate de calcium.
Elle se transforme lentement en calcite. Elle forme une part importante de la coquille des
mollusques et des gastéropodes.

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• La dolomite : MgCa (CO3)2


Elle est moins soluble que la calcite et n'est attaquée que lentement à froid par l'acide
chlorhydrique. Elle peut former à elle seule des roches, les dolomies, mais le plus
souvent elle est associée à la calcite.

2.3 Évaporites

Sous ce terme, on désigne les minéraux formés par précipitation dans les saumures
obtenues par évaporation de l'eau de mer. Chimiquement, ce sont principalement des sulfates
et des chlorures.
• Les sulfates :
- le sulfate de calcium :
Il se présente sous deux formes : l'anhydrite : CaSO4 et le gypse : CaSO4, 2 H2O.
L'anhydrite se présente le plus souvent en fins cristaux enchevêtrés. Normalement
incolore, elle est le plus souvent gris bleuâtre. Elle est très rare en affleurement où elle
se transforme en gypse.
Le gypse est un minéral transparent. Chauffé au-dessus de 100° C, il se transforme en
plâtre. Au cours de la diagenèse il se transforme en anhydrite à faible profondeur
(environ 500 m).
- le sulfate de baryum ou barytine :
De par sa densité élevée (4,2) et sa faible réactivité, il est utilisé comme alourdissant
dans les boues de forages.
• Les chlorures :
Plusieurs minéraux existent dans les formations évaporitiques. Les deux plus communs
sont la halite : NaCl et la sylvite : KCl. Du fait de leur grande solubilité dans l'eau, les
chlorures existent, à l'affleurement uniquement, sous des climats arides.

Au cours de l'évaporation, le carbonate de calcium précipite en premier, puis le sulfate de


calcium, puis le chlorure de sodium.

La halite, l'anhydrite et le gypse sont les minéraux les plus répandus de cette catégorie.

2.4 Autres minéraux

Parmi les sulfures, la pyrite (sulfure de fer) est le plus commun dans les roches
sédimentaires. Elle indique la présence d'un milieu réducteur.

Parmi les oxydes les plus répandus sont les oxydes de fer. Ils sont très souvent présents à
l'état diffus dans les roches sédimentaires auxquelles ils donnent une teinte rouge. Les plus
communs sont l'hématite et la limonite, constituants essentiels des minerais de fer
sédimentaires.

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