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ÉCRITURE INCLUSIVE « HOMMES-FEMMES : TOUTES ÉGALES » 35

Dialogue dissident :
la désobéissance
a-t-elle sa place
sous une autorité
linguistique
inclusive ?

Suzanne Zaccour
Étudiante au doctorat en droit  
à l’Université d’Oxford

Michaël Lessard
Candidat à la maîtrise en théorie  
du droit à l’Université de New York
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36 Les cahiers de l’éducation permanente #53

« Au moins, au Québec, on dit “une écrivaine” et “une auteure”. »


C’est ce qu’on nous dit lorsque nous déplorons le refus des
Québécois·es d’employer le féminin « autrice ». En effet, l’usage
et l’Office québécois de la langue française (« OQLF ») prônent
plutôt « auteure ». En France, il est facile de tourner au ridicule
les enflures verbales de l’Académie française qui crie au « péril
mortel1 » et qui tient mordicus à son « auteur » pour désigner les
femmes2 . La désobéissance linguistique est nécessaire face à
des prises de positions aussi décalées 3 . Qu’en est-il lorsqu’une
autorité adopte des valeurs d’inclusion, mais qu’elle prône des
techniques de féminisation convenues ? La désobéissance se
justifie-t-elle encore ?
Dans ce texte, nous expliquons les raisons qui justifient
que nous désobéissions non seulement aux autorités linguis-
tiques sexistes, mais aussi aux autorités plus progressistes.
Nous illustrons notre propos en examinant la position de
l’Office québécois de la langue française. Si l’opportunité de
la désobéissance peut dépendre du contexte, la remise en
question comme méthode féministe est essentielle à la survie
de notre projet d’inclusion.

Pourquoi désobéir à une autorité


linguistique inclusive ?

Pour  réfléchir  à  la  désobéissance  à  une  autorité  féministe, 


il  nous  faut  d’abord  se  rappeler  les  objectifs  de  la  rédaction 
inclusive. Celle-ci vise à confronter la suprématie des hommes 
sur et dans la langue. Diverses stratégies, comme les doublets, 
l’épicène, les nouvelles graphies et le féminin générique, sont 
utilisées  pour  rendre  compte  de  l’existence  des  femmes.  Or, 
toutes ces stratégies n’ont pas la même efficacité. Certaines ne 

1. www.academie-francaise.fr/actua- 3. https://www.contoursmcgill.com/
lites/declaration-de-lacademie-fran- appel-la-dobissance-grammaticale/.
caise-sur-lecriture-dite-inclusive.
2. http://www.academie-francaise.fr/
actualites/la-feminisation-des-noms-
de-metiers-fonctions-grades-ou-titres-
mise-au-point-de-lacademie

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rendent pas les femmes suffisamment visibles. Par exemple, 
les  termes  épicènes  incluent  tous  les  genres,  sans  toutefois 
révéler explicitement la présence des femmes au lectorat – ou 
plutôt aux lectrices et lecteurs. De même, le féminin « auteure », 
silencieux  à  l’oral  et  discret  à  l’écrit,  met  moins  l’accent  sur 
les femmes qui écrivent que la forme concurrente « autrice ». 
Les autorités linguistiques qui prônent une rédaction épicène 
ou des féminins inaudibles peuvent donc être critiquées sous 
l’angle de la féminisation ostentatoire4. 
La rédaction inclusive doit aussi rendre compte de l’exis-
tence  des  personnes  non  binaires5.  En  ce  sens,  les  doublets 
(« les avocats et avocates ») perpétuent une approche binaire au 
genre, alors que les graphies tronquées peuvent suggérer une 
plus grande diversité des genres (« les avocat·es »). 
Ainsi, nous féminisons ou dégenrons la langue pour res-
pecter et témoigner de l’existence des femmes et des personnes 
non binaires. Des autorités linguistiques peuvent promouvoir 
la féminisation pour des raisons qui concordent en tout ou en 
partie avec ces objectifs. Nous pouvons à la fois nous réjouir 
qu’elles  adhèrent  à  un  projet  d’inclusion  et  critiquer  leurs 
 positions lorsqu’elles ne vont pas assez loin dans la poursuite 
de cet idéal. 

La  communication  inclusive  a  également  un  objectif  acces-


soire, celui de donner à réfléchir sur la place des femmes et 
des personnes non binaires dans la société. L’écriture inclusive 
n’est pas une fin en soi, mais un outil d’activisme. Une fémi-
nisation qui est remarquée suscite des réflexions et des discus-
sions qui nous permettent de rallier plus de personnes à notre 
cause. Par exemple, nous utilisons « autrice » comme féminin 
d’« auteur », ce qui ne manque pas de provoquer des questions. 

4. Parler féministe, Esprit Libre


5. Par « personne non binaire », on
entend une personne dont le genre n’est
pas strictement féminin ou masculin.
C’est un terme-parapluie qui inclue
notamment les personnes bigenres,
agenres, genderfluid et genderqueer.
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38 Les cahiers de l’éducation permanente #53

C’est  alors  l’occasion  d’apprendre  à  notre  interlocutrice  ou 


interlocuteur que la langue française a été masculinisée pour 
empêcher les femmes de se penser « autrices », « philosophesses », 
« prud’femmes »  ou  « jugesses ».  Nous  expliquons  que  le  terme 
« autrice »  vient  du  latin  « auctrix »,  qu’il  est  construit  sur  le 
modèle –teur/–trice (comme acteur/actrice) et qu’il a été retiré 
de la langue par des auteurs et grammairiens qui ne toléraient 
pas qu’une femme écrive6. Généralement, la capsule historique 
suffit à convaincre, et nous nous retrouvons avec une personne 
de plus dans le camp d’« autrice » et de la féminisation osten-
tatoire (marquée à l’oral). Pour susciter ce type de réflexion, la 
communication inclusive doit se rendre visible, elle doit être 
remarquée. Cela implique parfois d’ébranler la norme proposée 
ou entretenue par les autorités linguistiques. 
Par conséquent, lorsqu’à la suggestion d’une autorité lin-
guistique nous utilisons une féminisation qui ne se remarque 
pas,  nous  ne  remplissons  notre  objectif  qu’à  moitié.  Certes, 
le texte ne marginalise pas les femmes ni les personnes non 
binaires, mais le travail de promotion n’y est pas. La fémini-
sation passe inaperçue auprès d’un public qui ne se sent pas 
concerné.  Utilisez  « auteure »  à  l’oral,  même  dans  un  pays 
comme la France où on emploie encore « une auteur », et per-
sonne  d’autre  que  vous  ne  verra  votre  démarche.  De  même, 
lorsqu’on utilise une rédaction épicène, le facteur de déstabi-
lisation du statu quo est plutôt nul. Comparez « les membres 
du Barreau » ou « le corps enseignant » à « les avocatEs » ou « les 
professeuses  et  professeurs ».  Toutes  ces  versions  sont  inclu-
sives,  et  chacune  se  défend,  mais  les  deux  dernières  attirent 
davantage  l’attention  sur  la  présence  des  femmes.  L’emploi 
d’une  communication  inclusive  audacieuse  est  donc  néces-
saire tant pour souligner qu’il n’y a pas que les hommes que 
pour éduquer sur leur contrôle de la langue. 

6. VIENNOT Éliane, Non, le masculin


ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite
histoire des résistances de la langue
française, Donnemarie-Dontilly,
Éditions iXe, 2014, p. 59.

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ÉCRITURE INCLUSIVE « HOMMES-FEMMES : TOUTES ÉGALES » 39

La position de l’Office québécois


de la langue française

La  question  de  la  désobéissance  à  une  autorité  linguistique 


féministe  se  pose  particulièrement  au  Québec  en  raison  des 
positions de l’Office québécois de la langue française. L’OQLF 
est le gardien de la langue au Québec, l’autorité de référence. 
L’institution  est  ouverte  aux  changements  langagiers  et  à  la 
féminisation. Alors qu’en France, l’Académie rejette encore en 
2018 « agente »7 et « mairesse »8, l’OQLF prône la féminisation 
des titres de fonction depuis les années 709. Du côté de la fémi-
nisation des phrases, elle recommande l’emploi combiné de la 
rédaction épicène et des doublets. Son rejet du masculin géné-
rique est d’une grande utilité pour les activistes qui tentent de 
faire admettre la rédaction inclusive dans leurs milieux. L’OQLF 
développe également des capsules sur la communication dési-
gnant des personnes non binaires10. En somme, il est réceptif 
aux développements sociaux et aux évolutions de l’usage. 
Cependant,  les  positions  de  l’OQLF  ne  sont  pas  inatta-
quables. L’autorité linguistique ne prône pas toujours l’emploi 
des féminins les plus ostentatoires. Si nous nous  réjouissons 
que « chercheuse » soit préféré à « chercheure »11, nous  aimerions 
voir « autrice » devancer « auteure »12. 

Son choix des marqueurs de graphie tronquée nous intrigue 
également.  Alors  que  l’OQLF  déconseillait  auparavant 
toutes formes de graphies tronquées (ou « doublets abrégés »), 
il  les  accepte  maintenant  dans  les  cas  où  l’espace  est  res-
treint,  notamment  dans  des  formulaires.  Il  en  recommande 

7. http://www.academie-francaise.fr/ 10. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/


actualites/feminisation-des-noms-de- gabarit_bdl.asp?id=5370
metiers-fonctions-grades-et-titres 11. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/
8. http://academie-francaise.fr/ gabarit_ bdl.asp?id=1914
la-maire 12. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/
9. Pour consulter son répertoire de gabarit_bdl.asp?Th=2&t1=&id=1905
noms féminins, régulièrement mis à jour,
voir http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gaba-
rit_bdl.asp?Th=1&Th_id=359.

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40 Les cahiers de l’éducation permanente #53

un  emploi  exceptionnel  puisque  « le  doublet  abrégé  réduit 


 l’appellation  au  féminin  à  une  finale »13.  L’OQLF  a  opté,  de 
façon  i  nattendue,  pour  les  parenthèses  et  les  crochets,  c’est-
à-dire les signes doubles. Pourtant, la parenthèse est généra-
lement rejetée dans les communautés féministes, puisqu’elle 
met les femmes, littéralement, « entre parenthèses ». La paren-
thèse  indique  un  segment  de  texte  facultatif,  que  l’on  peut 
omettre de lire. Son emploi est donc questionnable sur le plan 
symbolique14.  Quant  aux  crochets,  nous  n’en  avons  jamais 
observé l’usage, ce qui en fait un choix surprenant. Ainsi, bien 
que la nouvelle position de l’OQLF réponde à l’engouement des 
communautés queer et féministe pour les nouvelles graphies, 
on constate que le  dialogue entre l’institution linguistique et 
ces communautés se fait avec un peu de décalage acoustique. 

En tant que (pro)féministes québecois·es, nous pouvons alors 
nous demander comment nous devons nous positionner face 
à une telle institution. Notre relation avec l’OQLF est moins 
conflictuelle que ne l’est notre rapport à l’Académie française. 
Elle est même coopérative puisque nous recourrons à l’autorité 
de l’OQLF afin de convaincre nos collègues, notre famille et 
ami·es de se délester de la rédaction masculinisée. En même 
temps,  nous  constatons  que  l’organisme  n’emploie  pas  les 
mesures optimales pour rendre visibles les femmes et inclure 
les personnes non binaires. Nous continuons donc de propager 
« autrice » et de prôner l’emploi du point médian pour un plus 
grand  respect  des  personnes  non  binaires,  sans  nous  laisser 
contraindre par les positions de l’OQLF. 

13. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/
gabarit_bdl.asp?id=5343
14. L’OQLF elle-même reconnaît ce
problème, http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/
gabarit_bdl.asp?id=5344

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ÉCRITURE INCLUSIVE « HOMMES-FEMMES : TOUTES ÉGALES » 41

Dés/obéir selon le contexte

Il nous faut donc désobéir. Or, ce que signifie désobéir dépend 
du contexte. Comme on ne désobéit pas de la même façon au 
Québec, en France, en Suisse ou en Belgique, on ne  désobéit pas 
de la même façon à la banque, devant le tribunal ou dans une 
association étudiante. En ce sens, nous recommandons  parfois 
aux  personnes  qui  œuvrent  dans  un  milieu   conservateur 
 d’employer  la  rédaction  épicène  complémentée  de  doublets 
occasionnels.  Comme  nous  l’avons  vu,  cette  approche  est 
discrète  et,  lorsque  critiquée  par  les  supérieur·es,  peut  être 
 justifiée en s’appuyant sur les directives de l’OQLF. 

Cependant, nous ne pouvons pas toujours en rester aux tech-
niques de féminisation qui ne se remarquent pas. Autrement, 
on sera longtemps les seul·es à féminiser dans notre milieu. 
Pour inciter nos collègues à nous rejoindre, encore faut-il être 
remarqué·e. Ainsi, lorsqu’on est plus à l’aise dans son milieu 
ou lorsque le milieu tolère déjà assez bien la rédaction épicène 
et les doublets, on peut progresser vers des nouvelles graphies 
ou même le féminin générique. De même dans un milieu où 
les graphies tronquées sont admises, mais où les parenthèses 
dominent, il ne faut pas s’en contenter mais pousser plus loin, 
par exemple en promouvant l’emploi de points médians.
Le  but  n’est  pas  de  choquer  simplement  pour  choquer, 
mais  d’éviter  la  complaisance.  Il  nous  faut  toujours  avancer 
vers notre idéal, et pour ce faire il nous faut attirer l’attention ! 
On peut faire des petits pas, mais encore faut-il s’assurer d’être 
toujours un pas en avant du groupe que l’on désire influencer. 
Certes, les grands pas ont aussi leur place. Il sera parfois plus 
efficace de passer directement aux graphies tronquées dans un 
milieu où le masculin générique est de mise (et d’ailleurs, sou-
vent les réactions sont moins négatives qu’on le croirait). Pour 
faire  fructifier  un  dialogue,  il  faut  donner  à  voir  toutes  les 
options, y compris celles qui passent encore pour « extrêmes ». 
Il y a de la place, dans le projet de désobéissance linguistique, 
pour les plus timides et les plus téméraires d’entre nous. 
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42 Les cahiers de l’éducation permanente #53

Tolérer la dissidence

Si un piège de l’obéissance est de nous contenter de ce que nous 
offrent les autorités linguistiques, un piège de la  désobéissance 
est de reproduire l’attitude normalisante que nous critiquons. 
Certes,  nous  avons  des  préférences  et  nous   promouvons  les 
choix de féminisation que nous avons nous-mêmes adoptés. Il 
nous faut toutefois aussi rester ouvert·es aux autres  dissident·es, 
sans quoi la féminisation risque de s’essouffler plutôt que de 
s’actualiser selon les changements sociaux. 
À  ce  chapitre,  nous  observons  que  certaines  féministes 
qui ont promu la féminisation dans les années 70 et 80 – alors 
une  forme  de  désobéissance  avant  que  leurs  propositions  ne 
soient reprises par l’OQLF – hésitent parfois à accepter l’évolu-
tion des techniques de féminisation. 

À l’automne 2017, lorsque la question du point médian a  percolé 
depuis la France jusque dans les médias québécois,  certaines 
ont  pris  la  parole  pour  s’opposer  aux  graphies  tronquées  de 
toutes sortes. Elles ont déclaré que le débat était clos depuis 
plus de trente ans les doublets devaient être employés. Certes, 
les doublets présentent des avantages. La forme  féminine est 
entière, ce qui facilite sa visibilité et ne relègue pas les femmes 
au statut de suffixe 15. Il y a pourtant aussi de bonnes raisons 
de  préférer  les  graphies  tronquées.  Notamment,  les  graphies 
tronquées  permettent  d’inclure  les  personnes  non  binaires, 
qui  se  retrouvent  difficilement  dans  des  doublets  binaires. 
Le  débat  est  encore  ouvert !  Cela  est  d’autant  plus  vrai  dans 
le  contexte  social  actuel  d’émancipation  grandissante  des 
 personnes trans. 
Quelle valeur donner à l’argument selon lequel « le débat 
a  déjà  eu  lieu  il  y  a  trente  ans » ?  Les  paramètres  du  débat 

15. Certaines graphies tronquées


permettent également de conserver
la forme féminine entière
(par exemple, « les actrices/teurs »
ou « les chercheuses/eurs »).

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ÉCRITURE INCLUSIVE « HOMMES-FEMMES : TOUTES ÉGALES » 43

ont  changé :  si  l’on  peut  toujours  préférer  les  doublets  en 
2018,  encore  faut-il  accepter  que  ce  choix  peut   marginaliser 
des   personnes  non  binaires.  Condamner  avec  véhémence 
les  g  raphies  tronquées  dans  ce  contexte  nous  paraît  contre- 
productif.  Laissons-nous  l’occasion  de  bénéficier  de  l’apport 
des nouvelles générations ; débattons sans nous refuser l’une 
l’autre toute légitimité. Restons à l’affût ; qui sait quels enjeux 
et  nouvelles  techniques  de  féminisations  nous  attendent  au 
tournant de la décennie ? 
Nous  suggérons  donc  de  désobéir,  mais  aussi  de  nous 
laisser  désobéir,  et  l’exercice  n’est  pas  facile.  Mais  c’est  la 
meilleure  façon  de  nous  assurer  de  continuer  à  progresser. 
À  titre  d’exemple,  nous  recommandions  jusqu’à  tout  récem-
ment  l’emploi  de  la  graphie  tronquée  double  au  pluriel  (« les 
étudiant·e·s »).  Nous  nous  avons  été  convaincu·es  par  Éliane 
Viennot  et  d’autres  que  le  point  médian  unique  était  préfé-
rable (« les étudiant·es »). Comme nous proposons aux autres de 
le faire, nous restons ouvert·es à la possibilité de revenir sur 
notre décision.

Au final, nous ne pouvons pas vivre notre vie affligé·es d’un 
doute  existentiel ;  il  nous  faut  prendre  position,  écrire  et 
conseiller. Mais cela ne nous empêche pas de rester ouvert·es, 
de  nous  adapter  aux  époques,  et  de  nous  reposer  toujours 
les  questions :  sommes-nous  tombé·es  dans  un  statu  quo  de 
 compromis ? Pouvons-nous faire avancer la cause en désobéis-
sant davantage ?

Zaccour et Lessard ont co-dirigé le Dictionnaire critique du sexisme


linguistique, Somme Toute, 2017 et co-rédigé le Manuel de grammaire
non sexiste et inclusive, Syllepse, 2018.

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