Sogliano 1901c : A.

Sogliano, III, Pompei - Relazione

degli scavi fatti durante il mese di settembre 1901,
Notizie degli scavi di antichità, 1901, 400-406.
Sogliano 1908 : A. Sogliano, V, Pompei. Relazione degli 1
scavi eseguiti dal dicembre 1902 a tutto marzo 1905
(regione VI), Notizie degli scavi di antichità, 1908, 26-43;
53-84: 180-192.
Spinazzola 1917 : V. Spinazzola, XIII, Pompei. Continua-
zione degli scavi in via dell’Abbondanza, Notizie degli 2
scavi di antichità, 1917, 247-264.
Spinazzola 1953 :V. Spinazzola, Pompei. I nuovi scavi di via
0 3 cm
dell’Abbondanza, a cura di S. Aurigemma, I, Roma 1953.
Swoboda-Milenović 1960 : R. M. Swoboda-Milenović,
Ausgrabungen in der Zivilstadt 1953/1954 und 1958,
Carnuntum Jahrb., 1958 (1960), 30-58.
Waldbaum 1985 : J. C. Waldbaum, Metalwork from
Sardis. The finds thoug 1974. Archaeological exploration
of Sardis, 8, Harvard 1985, 65, n. 263. 1

Le verre du site gallo-romain de

Un sifflet en os découvert à
La Caillaudière à Sallertaine
Esclavolles-Lurey (F, Marne)
(Vendée)
S. Renou, G. Schütz
L. Simon
Introduction
Le sifflet est un objet connu depuis la Préhistoire.
Son usage s’étend à différents domaines au cours des
périodes historiques : musique, avertissement sonore,
communication ou encore contexte de chasse. De
confection très simple à très évoluée pour les exem-
plaires en matériaux composites, il se décline sous
plusieurs formes. Bien qu’ils soient quotidiennement
employés par les populations médiévales, les décou-
vertes archéologiques de ces objets sont pourtant
assez rares.
La fouille du site rural du haut Moyen Âge “La Pièce
de Bécheret”, situé sur la commune d’Esclavolles-Lurey
(limite sud-ouest du département de la Marne), a été
menée par la société Archéosphère en septembre
2009 (Dupéré, Vallet 2012). Dans le cadre de cette
opération, un sifflet en os a été mis au jour dans le
comblement du fossé palissadé 14, daté du haut Moyen
Âge, d’après les attributions chronologiques de la
céramique retrouvée (VIe - IXe s.) (Dupéré,Vallet 2012,
181).
La découverte de cet objet, en raison de ses particu-
larités en font un instrument atypique. Son étude
permet de préciser ses différentes caractéristiques
matérielles et de proposer des parallèles avec d’autres
exemplaires similaires.
Description
Présentation du sifflet
Le support utilisé pour la confection du sifflet est
un os long de mammifère totalement transformé. L’os
est scié aux deux extrémités et présente deux perfo-
rations : une première, centrale, sur la face antérieure
de l’objet et une seconde, en extrémité sur sa face
postérieure (fig. 1). Le sifflet est complet et très bien
conservé ; seule une craquelure dans le sens de la
longueur de l’os et partant de la perforation centrale
est visible.
Ses dimensions sont les suivantes :
Longueur maximale : 96,8 mm ; Largeur maximale
(partie proximale de l’os) : 15,6 mm ; Diamètre de la
perforation antérieure : 3,9 mm ; Diamètre de la
perforation postérieure : 2 mm.
34
2
Fig. 1 — Sifflet en os – 1. vue antérieure ; 2. vue postérieure (Clichés : S. Renou ; Dessin : G. Schütz).
Fig. 2 — Sifflet en os : détail de la perforation centrale
(Cliché : S. Renou).
Identification du support
Ce sont habituellement des os longs d’oiseaux qui
sont utilisés comme support pour ces objets (Clodoré-
Tissot 2009, 43 ; Deschler-Erb 1998, 94 ; Le Gonidec
2009, 12 ; Mikler 1997, 32). Dans notre cas, l’épaisseur
de l’os (de 1 à 3 mm) exclut l’appartenance à un
oiseau. La partie proximale de l’os est triangulaire et
affiche, en vue supérieure, une légère courbure vers
la gauche ce qui indique qu’il s’agit d’un tibia gauche
(fig. 1). ). La présence d’un foramen nourricier sur
l’angle postéro-latéral confirme cette détermination.
Le fût de l’os présente une légère concavité du bord
médial. Cette morphologie osseuse se retrouve dans la
moitié distale de la diaphyse du tibia chez les Canidés
alors que cette portion est plutôt rectiligne chez les
Ovicaprinés. De plus, la dépression visible sur le bord
postéro-latéral, dans la partie distale de la diaphyse,
s’observe également chez les Canidés et correspond à
l’empreinte de la fibula (incisure fibulaire large et bien
marquée) (fig. 1). Une gouttière peut exister chez les
Ovicaprinés, dans le prolongement de cette incisure
fibulaire mais celle-ci est beaucoup moins prononcée
et s’atténue rapidement. Enfin, la section distale du
sifflet est de forme subcirculaire comme chez les
Canidés alors qu’elle est généralement subrectan-
gulaire chez les Ovicaprinés. Ainsi, l’identification
taxinomique de ce tibia s’oriente vers un Canidé. Le
format général de l’os plaide pour une attribution à un
chien de taille moyenne plutôt qu’au renard ou au loup
(détermination S. Renou).
Mise en forme
La mise en forme de l’objet est relativement simple.
Après sa récupération, le tibia de chien est scié aux
deux extrémités, perpendiculairement à son axe
longitudinal et sur toute la section de l’os. Aucun
stigmate d’arrachement lamellaire positif ou négatif
n’est observé. Il en résulte un cylindre osseux évidé.
Deux perforations ont ensuite été pratiquées : une
première en partie antérieure et médiane de la
diaphyse et une seconde sur la partie postérieure
et proximale de l’os. La perforation centrale semble
avoir été réalisée en deux étapes. Tout d’abord, un
amincissement du fût est obtenu par raclage comme en
témoigne la surface abrasée observée en périphérie
du trou de jeu (fig. 2). Par la suite, un objet pointu a
été utilisé pour finaliser le perçage par rotations
successives. Ces deux techniques sont employées
pour les reconstitutions de modèles archéologiques
(Clodoré-Tissot 2009, 31). Concernant la seconde
perforation, nous n’avons pas relevé d’indices
concluant sur les modalités de perçage. En effet, le
léger poli d’usure autour du trou a pu effacer les traces
d’aménagements. Enfin, la dernière étape de la
confection du sifflet a consisté en un polissage de toute
la surface de l’os.
Comparaison
Caractéristiques du sifflet
En contexte archéologique, la découverte de ces objets
est relativement rare pour les périodes historiques
(Homo-Lechner 1996, 5). Ainsi, notre exemplaire daté
entre les VIe et IXe s. se place chronologiquement
entre les sifflets gallo-romain des séries de Nyon,
d’Augusta Raurica et Mayence (Anderes 2006 ;
Deschler-Erb 1998 ; Mikler 1997) et ceux de
Charavines-Colletière et Paladru attribués au XIe s.
(Cabiran, Dieu 2003 ; Homo-Lechner 1993).
Cet objet se classe dans la catégorie des sifflets et
flûtes rudimentaires dont les principes acoustiques
sont identiques (Anderes 2006, 12 ; Le Gonidec 2009,
9-19). Il présente des caractéristiques similaires aux
instruments de cette catégorie (Sadie, Tyrrell 1984,
642-643) :
. le nombre de perforations : ces instruments sont
pourvus de un à trois trous aménagés sur le fût de
l’objet (Fages, Mourer-Chauviré 1983, 101 ; Homo-
Lechner 1993, 259). Ils permettent d’obtenir un son
unique ou une variation des sons ;
. la position de la perforation centrale : l’évent placé
au milieu de la diaphyse permet l’utilisation à une main
de l’instrument (Anderes 2006, 12). Notre sifflet est
comparable en ce point avec les exemplaires 1975,
1976 et 1977 de la collection d’Augusta Raurica
(Deschler-Erb 1998, 380) ;
. la taille de la perforation centrale : son diamètre entre
dans la variabilité des valeurs observées [3 - 7 mm]
sur les séries de Charavines-Colletière, de Paladru et
d’Augusta Raurica (Cabiran, Dieu 2003, 2 ; Homo-
Lechner 1993, 260 ; Deschler-Erb 1998, 167).
En revanche, ce sifflet présente quelques particu-
larités :
. l’utilisation d’ossements de chien comme support
est peu courante (Clodoré-Tissot 2009, 43). En effet,
habituellement ces instruments sont confectionnés en
matières végétales (roseau, sureau ou bois) (Cabiran,
Dieu 2003, 3 ; Homo-Lechner 1993, 259) ou dans des
os longs d’oiseaux (oie, cygne, grue, héron ou rapace)
(Clodoré-Tissot 2009, 43 ; Deschler-Erb 1998, 167-
168 ; Le Gonidec 2009, 12 ; Mikler 1997, 32). Ces
ossements présentent une faible épaisseur d’os
cortical, ce qui facilite leur transformation. Cependant,
il arrive que d’autres espèces servent de support
comme les ovicaprinés (tibia et métapodes) ou le porc
(tibia) (Bourgeois, Rodet-Belarbi 2009, 260, 273-274 ;
Chandeveau 2007, 785-786 ; Clodoré-Tissot 2009, 43 ;
Jourdan 1980, 53-54). Seuls deux fémurs et un humérus
de chien issus de la série d’Augusta Raurica ont été
aménagés en sifflet (Deschler-Erb 1998, 167-168).
. la position et le diamètre de la perforation posté-
rieure : elle se situe sur la partie postérieure et
proximale de l’os, à 2 mm du bord de l’objet. Bien que
le sens d’utilisation de notre sifflet ne soit pas connu,
son emplacement ainsi que sa taille si près d’une
extrémité, permettent difficilement de considérer
cette ouverture comme une perforation de jeu. En
revanche, une telle disposition pourrait parfaitement
correspondre à un trou de suspension (Anderes 2009,
78). De plus, le poli d’usure observé sur ses bords
va dans le sens de cette hypothèse. Un exemplaire de
la collection de Paladru présente le même type
d’aménagement au revers de l’os (Homo-Lechner
1993, 259). Le sifflet de Château-Thierry dispose d’un
petit trou de suspension d’un diamètre identique
(Goret et al. 1999, 201).
Contexte d’utilisation du sifflet
Dans les sources textuelles et iconographiques
de la vie quotidienne des populations médiévales,
les instruments de musique font partie des objets
fréquemment représentés (Clouzot 2007). Ils accom-
pagnent aussi bien les fêtes populaires que les
cérémonies religieuses (Riot 1995).
Certains auteurs suggèrent également que ces
sifflets aient été utilisés en contexte de chasse
(Anderes 2006, 12 ; Deschler-Erb 1998, 154). Des
populations indigènes actuelles d’Afrique les utilisent
encore pour cette activité, mais elles les emploient
aussi et surtout comme instruments d’appels et de
messages (Remondino 2003, 100).
Selon d’autres auteurs, les sifflets à perforation
médiane permettent d’obtenir deux tons, par appo-
sition d’un petit cône de cire à l’intérieur du tube au
niveau de la perforation afin de briser la colonne d’air
(Anderes 2009, 78-79 ; Clodoré-Tissot 2009, 33). Le
diamètre de l’objet étant différent aux deux extré-
mités, les tonalités obtenues diffèrent également
lorsque l’on souffle d’un côté ou de l’autre. Les
exemplaires d’Arbon-Bleiche, de Thunau-am-Kamp et
de Köpinge fonctionnent sur ce principe (Clodoré-
Tissot 2009, 33).
Concernant notre exemplaire, la présence d’un seul
évent semble écarter une utilisation comme instru-
ment de musique. Cependant, pour le fonctionnement
de ces sifflets, un piston est parfois envisagé (Anderes
2006, 12 ; Anderes 2009, 78). En effet, le principe est
alors de modifier le volume de la colonne d’air et par
conséquent, la hauteur du son produit, rappelant le
mécanisme de nos sifflets à coulisse actuels.
Sans ces accessoires complémentaires, la variété du
son produit est limitée. Dans ce cas, il peut alors être
utilisé pour la chasse tel un appeau ou comme outil
d’appel traduisant des sons codés et connus des
populations humaines concernées (Clodoré-Tissot
2009, 34 ; Remondino 2003, 100).
Conclusion
Ce sifflet de confection relativement simple affiche
des caractéristiques assez classiques pour cette
catégorie d’objet. Pourtant, il présente aussi des
attributs particuliers. Il est confectionné sur un
support inhabituel : un tibia de chien. Si cette espèce
est parfois utilisée pour la fabrication d’instruments,
l’association tibia et chien est à notre connaissance
unique. La présence d’un trou ayant pu servir à la
suspension de l’objet est aussi une particularité peu
communément retrouvée. La découverte de ce sifflet,
parfaitement conservé, alimente le petit corpus des
instruments de musique identifiés en contexte archéo-
logique.
Sylvain Renou
Archéosphère
20 rue Suffren F-33300 Bordeaux
s.renou@archeosphere.com
Grégory Schütz
Auto entrepreneur
gregory.schutz@numericable.fr
Bibliographie :
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matériau singulier : de l’os à l’objet. Catalogue d’expo-
sition, Musée romain de Nyon 2006.
Anderes 2009 : C. Anderes, Fiche matières osseuses
dans la facture d’instruments de musique gréco-
romains. In : T. Clodoré-Tissot, M.-B. Le Gonidec,
D. Ramseyer, C. Anderes (dir.), Instruments sonores.
Industrie de l’os préhistorique. Société Préhistorique
Française, Paris 2009, 75-82.
Bourgeois, Rodet-Belarbi 2009 : L. Bourgeois, I. Rodet-
Belarbi, Le mobilier en os et en bois de cervidé :
témoins de fabrication et produits finis. In : L. Bourgeois
(dir.), Une résidence des comtes d’Angoulême autour de
l’an Mil. Le castrum d’Andone. Publications du CRAHM,
Caen 2009, 256-275.
Cabiran, Dieu 2003 : P.-A. Cabiran, L. Dieu, À la
découverte des muses médiévales. Histoire médiévale,
n° 46, article en ligne :
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préhistorique. Société Préhistorique Française, Paris
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Clouzot 2007 : M. Clouzot, Images de musiciens (1350-
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Mikler 1997 : H. Mikler, Die römischen Funde aus Bein im
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Remondino 2003 : D. Remondino, Sifflets tschokwe :
Instruments de message, objets de prestige, Art Tribal 2,
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Sadie, Tyrrell 1984 : S. Sadie, J. Tyrrell, The New Grove
Dictionary of Musical Instruments. Éd. Macmillan, Londres
1984.
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