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Le fait d’être de Cauchy est une propriété qui est valable pour toute suite
convergente mais qui ne fait pas référence à la limite. Attention elle ne ca-
ractérise pas, en général, les suites convergentes comme le montre l’exemple
suivant
Exemple 3.1.1. La suite xn = 2≠n est une suite de Cauchy car elle converge
dans R. Mais si on regarde cette suite comme une suite d’éléments dans
]0, 1[, elle reste de Cauchy mais n’est plus convergente dans ]0, 1[.
On a cependant la proposition suivante
Proposition 3.1.2. Une suite de Cauchy est convergente si et seulement si
elle a une valeur d’adhérence.
Démonstration. Si (xn ) est de convergente alors sa limite est une valeur
d’adhérence. Réciproquement, supposons que la suite (xn ) de Cauchy ait
une valeur d’adhérence que l’on note a. Soit ‘ > 0 ; comme (xn ) est de
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58 CHAPITRE 3. ESPACES MÉTRIQUES
Démonstration. On remarque que si (xk )kœN est une suite de Cauchy, elle
est toujours bornée, c’est-à-dire qu’il existe R > 0 tel que xk œ Bf (0, R) qui
est compacte ; elle est donc convergente.
3.2. ESPACES COMPLETS 59
Remarque 3.1. On a utilisé le fait que toute suite de Cauchy (xk ) est bornée ;
ceci est vraie car si, pour tout ‘ > 0, il existe N œ N tel que pour tout
n, p Ø N , d(xn , xp ) Æ ‘, alors pour tout n Ø N , d(xn , xN ) < ‘, donc
xn œ B(xn , ‘). Si on pose M = max |xj | + ‘, alors |xn | Æ M pour tout n.
jÆN +1
2. Soit (yn ) une suite d’éléments de Y de Cauchy. Cette suite est aussi de
Cauchy dans X (bien sûr) donc il existe a œ X telle que lim yn = a.
næ+Œ
comme Y est fermé, a œ Y et donc Y est complet.
n
X n
X 1
D1 (x, y) = di (xi , yi ), D2 (x, y) = ( di (xi , yi )2 ) 2
i=1 i=1
„ = f ◊ g : X æ Y ◊ Y,
x ‘æ (f (x), g(x))
dont les applications coordonnées sont f et g, est continue de X dans Y ◊ Y .
Comme la distance d est une application continue de Y ◊ Y dans R, on a
3.3. ESPACES DE FONCTIONS CONTINUES 61
que l’application x ‘æ d(f (x), g(x)) est continue de X dans R ; elle est donc
bornée et atteint ses bornes.
On a clairement que d(f, f ) = 0 et d(f, g) = d(g, f ). Si f, g, h œ C(X, Y ),
alors pour tout x œ X,
Démonstration. Soit (fn )n une suite de Cauchy dans l’espace C(X, Y ). Pour
tout x œ X et pour tout n, p œ N on a que d(fn (x), fp (x)) Æ DŒ (fn , fp ) ;
donc l’application f œ C(X, Y ) ‘æ f (x) œ Y est 1-lipschitizienne, donc
uniformément continue et donc la suite (fn (x))n est une suite de Cauchy
dans Y . Comme Y est complet, cette suite converge vers un point de Y que
l’on note f (x). Montrons que l’application de X dans Y ainsi définie est
continue. Soit ‘ > 0. Il existe alors N œ N tel que pour tout n, p Ø N , on
ait DŒ (fn , fp ) Æ ‘. On a donc, si N < n Æ p,
f : x œ X ‘æ f (x) œ Y
est une application continue. De plus, DŒ (fn , f ) = sup d(fn (x), f (x)) Æ ‘ si
xœX
n > N ; donc la suite (fn )n converge vers f dans C(X, Y ) pour la distance
de la convergence uniforme.
Soient (fn ) et (gn ) deux suites dans C(X, K) tendant vers f et g res-
pectivement. On a alors que les suite (Îf ≠ fn ÎŒ )n et (Îg ≠ gn ÎŒ )n
tendent vers 0 ; par ailleurs la suite (Îgn ÎŒ )n = (DŒ (gn , 0))n tend
vers ÎgÎŒ car DŒ est continue. Comme on a
0 Ø Îf g ≠ fn gn ÎŒ Æ Îf ÎŒ Îg ≠ gn ÎŒ + Îf ≠ fn ÎŒ Îgn ÎŒ ,
Lemme 3.3.1. Il existe une suite (Pn )nœN de fonctions polynomiales à Ô co-
efficients réels qui converge uniformément sur [0, 1] vers la fonction t ‘æ t.
De plus, on a pour tout n Ø 0, Pn (0) = 0.
Démonstration. On considère la suite de fonctions polynomiales à coeffi-
cients réels (Pn )nØ1 définies par récurrence par :
(
P0 = 0,
Pn+1 (x) = Pn (x) + 12 (x ≠ (Pn (x)2 ).
Montrons par récurrence que pour tout n œ N et pour tout x œ [0, 1] les
deux inégalités suivantes :
Ô
0 Æ Pn (x) Æ x (3.1)
Ô
Ô 2 x
0 Æ x ≠ Pn (x) Æ Ô . (3.2)
2+n x
Pour n = 0, on a clairement 3.1. Supposons 3.1 vraie à l’ordre n et montrons
qu’elle est vraie à l’ordre n + 1. L’équation 3.1 à l’ordre n implique que
x ≠ (P (x))2 Ø 0 donc Pn+1 (x) Ø Pn (x) Ø 0. D’autre part,
Ô Ô 1
x ≠ Pn (x) ≠ (x ≠ P (x)2 )
x ≠ Pn+1 (x) =
2
Ô 1 Ô
= [ x ≠ Pn (x)][1 ≠ ( x + Pn (x)];
2
Ô Ô
or, Pn (x) Æ x Æ 1 d’où [1 ≠ 12 ( x + Pn (x))] Ø 0, ce qui implique que
Ô
Pn+1 (x) Æ x.
Par ailleurs, on a
Ô Ô
Ô 2 x Ô 2 x
x ≠ Pn (x) Æ Ô … xÆ Ô + Pn (x) (3.3)
2+n x 2+n x
Ô Ô Ô Ô
… x(2 + n x) Æ 2 x + (2 + n x)Pn (x) (3.4)
Ô
… nx Æ (2 + n x)Pn (x). (3.5)
Pour n = 0, l’équation 3.5 est vraie. Supposons que 3.5 est vraie à l’ordre n
et démontrons la à l’ordre n + 1. On a
Ô Ô Ô 1
[2 + (n + 1) x]Pn+1 (x) = [2 + n x + x][(Pn (x) + (x ≠ (Pn (x))2 ]
Ô Ô 2
= (2 + n x)Pn (x) + xPn (x) + x ≠ (Pn (x))2 + –n (x)
Ô Ô Ô
où –n (x) = (n x + x) 12 (x ≠ (Pn (x))2 ) Ø 0. Comme (2 + n x)Pn (x) Ø nx
Ô
et x Ø Pn (x) Ø 0, on a
Ô
[2 + (n + 1) x]Pn+1 (x) Ø nx + (Pn (x))2 + x ≠ (Pn (x))2 + –n (x)
Ø nx + (Pn (x))2 + x ≠ (Pn (x))2
Ø (n + 1)x.
64 CHAPITRE 3. ESPACES MÉTRIQUES
S
est un ouvert de X et x, y œ Ux,y . On a aussi que X = Ux,y ; comme X
yœY
n
S
est compact, il existe une partie finie {y1 , . . . , yp } de X tel que X = Ux,yi .
i=1
Soit gx = inf{gx,y1 , . . . , gx,yp }, alors on a que
ceci implique que DŒ (f, g) < ‘. On a donc montré que A était dense dans
C(X, R).
g(z) ≠ g(x)
f (z) = ⁄ + (µ ≠ ⁄) ,
g(y) ≠ g(x)
Corollaire 3.3.3. Soit a œ Rú+ . Notons Cper (R, K) l’espace vectoriel des
fonctions continues périodiques de prédiode a de R dans K muni de la norme
de la convergence uniforme sur R.