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NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE

À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE


ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR
PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE
LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX
ANTIMICROBIENS
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE
À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE
ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR
PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE
LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX
ANTIMICROBIENS

Publication de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS),


l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
et
l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), 2020
Note d’orientation technique relative à l’eau, l’assainissement et l’hygiène et la gestion des eaux usées pour prévenir les infections et réduire la propagation de la résistance aux
antimicrobiens [Technical brief on water, sanitation, hygiene and wastewater management to prevent infections and reduce the spread of antimicrobial resistance]

ISBN (OMS) 978-92-4-001483-1 (version électronique)


ISBN (OMS) 978-92-4-001484-8 (version imprimée)
ISBN (FAO) 978-92-5-133565-9
ISBN (OIE) 978-92-95115-76-7

© Organisation mondiale de la Santé (OMS), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Organisation mondiale de la Santé
animale (OIE), 2020

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Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27 (Suisse). Tél. : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; courriel : bookorders@who.int.

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en ligne de l’OIE (www.oie.int/boutique).

Traduction par l’Organisation mondiale de la Santé, Bureau régional de l’Afrique.

Conception et mise en page par L’IV Com Sàrl


NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Table des matières


Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iv

Liste des acronymes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v

Combattre la résistance antimicrobienne par l’intégration de mesures WASH et de gestion des eaux usées dans
les politiques et les plans nationaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

WASH dans le contexte mondial de la résistance aux antimicrobiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

La contribution du WASH et de la gestion des eaux usées à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. . . . . . . . . . . . . . . 8
Domaine d’intervention 1: Encadrement coordonné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Domaine d’intervention 2: Ménages et communautés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Domaine d’intervention 3: Établissements de santé.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Domaine d’intervention 4: Production animale et végétale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Domaine d’intervention 5: Fabrication d’antimicrobiens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Domaine d’intervention 6: Surveillance et recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Références bibliographiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

iii
Remerciements
L’OMS, la FAO et l’OIE remercient chaleureusement l’Agence norvégienne de coopération au développement (NORAD),le Fleming Fund
et le Département britannique pour le développement international (DFID) (pour leur soutien financier et technique à l’élaboration du
présent résumé technique.

Principaux auteurs et évaluateurs :


Kate Medlicott, Astrid Wester, Bruce Gordon, Margaret Montgomery, Elisabeth Tayler, (OMS, Suisse) ; David Sutherland (OMS, Région de
l’Asie du Sud-Est) ; Oliver Schmoll (Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, Allemagne) ;

Marlos De Souza, Sasha Koo-Oshima, (FAO, Italy); Katinka DaBalogh (FAO, Thailand);

Jorge Pinto Ferreira, Elisabeth Erlacher-Vindel (OIE, France) ;

Helen Clayton (Direction générale de l’environnement, Commission européenne, Belgique) ; David Graham (Université de Newcastle,
Royaume-Uni), D G Joakim Larsson (Université de Göteborg, Suède) ; Gertjan Medema (KWR Watercycle Research Institute) ; Ana Maria
Roda de Husman et Heike Schmitt (Institut national de la santé publique (RIVM), Pays-Bas) ; Min Yang et Yu Zhang, (Centre de recherche
pour les sciences éco-environnementales de l’Académie chinoise des sciences (RCEES), Chine).

Contributeurs
Antoine Andremont (faculté de médecine de l’Université Paris-Diderot, France) ; Nicholas Ashbolt (Southern Cross University, Lismore,
Australie et Université d’ Alberta, Canada) ; Thomas Berendonk (Université technique de Dresde, Allemagne) ; Laura Boczek (Environment
Protection Agency, États-Unis) ; Joe Brown (Georgia Institute of Technology, États-Unis) ; Joanna Esteves-Mills, (London School of
Hygiene and Tropical Medicine, Royaume-Uni) ; Karina Yew-Hoong Gin (Université nationale de Singapour) ; Anais Goulas (Laboratoire de
bactériologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard, France) ; Arabella Hayter (OMS, Suisse) ; Fleur Hierink (Institut national de santé publique
(RIVM), Pays-Bas) ; Luc Hornstra (KWR Watercycle Research Institute, Pays-Bas) ; Paul Hunter (Université d’East Anglia, Royaume-Uni) ;
Imke Leenen (Fondation pour la recherche appliquée sur l’eau STOWA, Pays-Bas) ; Jeffery Lejeune (FAO, Italie) ; Teresa Lettieri (Commission
européenne, Centre commun de recherche, Italie) ; Karl G. Linden (Université du Colorado, Boulder, États-Unis) ; Stanley Liphadzi (Water
Research Center, Afrique du Sud) ; Jean François Loret (Suez, France) ; Guy Mbayo (Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Congo),
Bert Palsma (Fondation pour la recherche appliquée sur l’eau STOWA, Pays-Bas) ; Payden (Bureau régional pour l’Asie du Sud-Est, Inde),
Amy Pruden (Virginia Tech, États-Unis) Mengying Ren, (ReAct, Uppsala University, Suède) ; Cornelia Rodolph (Commission européenne,
Belgique) ; Daisuke Sano (Université Tohoku, Japon) ; Marc Sprenger (OMS, Suisse) ; Claudia Stange (TZW Technologiezentrum Wasser,
Allemagne) ; Mark D. Sobsey (Université de Caroline du Nord, États-Unis) ; Ashok J Tamhankar, (RD Gardi Medical College, Inde) ; Huw
Taylor (Université de Brighton, Royaume-Uni), Jordi Torren Edo (Agence européenne des médicaments , Pays-Bas) ; Samuel Vilchez (Centre
des maladies infectieuses, École de médecine, Université nationale autonome du Nicaragua, León-Nicaragua) ; Jan Peter van der Hoek
(Waternet, Pays-Bas) ; Caroline Whalley (Agence européenne pour l’environnement, Danemark).

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NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Liste des acronymes


ARB Bactéries résistantes aux antibiotiques
ARG Gènes résistants aux antibiotiques
AVCI Année de vie corrigée du facteur de l’invalidité
BLSE Bêta lactamase à spectre étendu
BPF Bonnes pratiques de fabrication
CAFO Opérations d’alimentation animale concentrées
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
GAP Plan d’action mondial
GLAAS Analyse et évaluation mondiales sur l’assainissement et l’eau potable
GLASS Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens
HCF Établissements de santé
IAS Infections associées aux soins
IPA Ingrédient pharmaceutique actif
IPC Lutte anti-infectieuse
NAP Plan d’action nation pour l’AMR
ODD Objectif de développement durable
OIE Organisation mondiale de la Santé animale
OMS Organisation mondiale de la Santé
PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement
RAM Résistance aux antimicrobiens
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance
WASH Eau, assainissement et hygiene

v
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Combattre la résistance antimicrobienne par


l’intégration de mesures WASH et de gestion des eaux
usées dans les politiques et les plans nationaux
La présente note d’orientation technique contient des informations destinées à orienter l’intégration de mesures de WASH et de gestion
des eaux usées dans les plans d’action nationaux (PAN) multisectoriels de résistance aux antimicrobiens (RAM). Il comprend un résumé
des données et la justification des avantages conjoints pour l’action dans chaque secteur. Il présente également un ensemble d’activités
qu’il convient à chaque pays d’examiner et de peaufiner. La note d’orientation technique recense également les options politiques
spécifiques au secteur et des informations supplémentaires, y compris les besoins en matière de connaissances et de recherche, ainsi
que les ressources techniques supplémentaires devant soutenir la planification et la mise en œuvre.

Lorsque les données sont peu fiables ou inexistantes, les actions proposées sont des mesures rentables comportant, pour la santé, de
gros avantages qui contribuent véritablement à la lutte contre la RAM.

Les actions les plus pertinentes pour un pays dépendront des facteurs ci-après :
• l’état des services WASH et de gestion des eaux usées dans les communautés et les établissements de santé ;
• les modèles et l’intensité de la production végétale et animale ;
• la réponse à la question de savoir si le pays fabrique des antimicrobiens ou les achète à l’étranger ; et
• les schémas d’utilisation des antimicrobiens chez l’homme, l’animal et la plante.

Cependant, il est probable que, dans chaque pays, des actions soient possibles et nécessaires dans tous les secteurs (figure 1),
indépendamment de celle qui peut le plus prévenir l’utilisation inutile d’antimicrobiens ou la propagation de la RAM.

Domaine d’intervention 1 : Encadrement coordonné


Veiller à ce que le WASH et la gestion des eaux usées soient intégrés dans les politiques et les plans nationaux de la RAM et promouvoir
l’initiative dans tous les secteurs

Domaine Domaine Domaine Domaine


d’intervention 2 : d’intervention 3 : d’intervention 4 : d’intervention 5 :
Ménages et Établissements de Production Fabrication
communautés santé animale et d’antimicrobiens
Garantir un accès universel Assurer un accès universel à végétale Réduire la libération, dans les
à des services d’eau et l’approvisionnement en eau Améliorer l’hygiène et la cours d’eau, d’antimicrobiens
d’assainissement gérés en salubre et à l’assainissement, des gestion des eaux usées et et de gènes résistants aux
toute sécurité et accroître pratiques d’hygiène appropriées des boues dans la production antibiotiques provenant de la
le traitement des eaux et à la gestion des déchets des alimentaire fabrication d’antimicrobiens
usées et des boues et leur établissements de santé s pour
réutilisation en toute sécurité renforcer la prévention et le
conformément à l’ODD6. contrôle des infections

Domaine d’intervention 6: Surveillance et recherche


Faire progresser les connaissances sur le WASH et les vecteurs des eaux usées de la RAM à travers l’approche ‘Une seule santé pour orienter
les priorités fondées sur les risques

Figure 1. Domaines d’intervention d’une action multisectorielle coordonnée en matière de WASH et de RMA
1
WASH dans le contexte mondial de la résistance aux
antimicrobiens
Le monde fait actuellement face à des taux élevés de RAM. Le stock de nouveaux antimicrobiens est presque épuisé, et la recherche de
solutions urgentes pour lutter contre la RAM interpelle un large éventail de parties prenantes, y compris les décideurs, les ingénieurs et
les scientifiques, les professionnels de la santé, les vétérinaires, les agriculteurs, les donateurs, les organisations non gouvernementales,
les simples citoyens et les entreprises. Chacun a un rôle à jouer.

Les pays à revenu faible ou intermédiaire paient le plus lourd tribut des maladies infectieuses et seront les plus touchés par la RAM,
leurs ressources étant limitées. Cependant, les bactéries multirésistantes sont transportées dans le tube digestif des personnes et des
animaux, ce qui signifie que les infections symptomatiques incurables mettent les systèmes de santé à rude épreuve partout, réduisant
ainsi l’efficacité des antimicrobiens. Comme l’a montré la récente pandémie de la COVID-19, des solutions mondiales sont nécessaires
pour relever les défis mondiaux de santé publique et le rôle de la prévention des infections dans les communautés et les établissements
de santé est plus important que jamais.

La riposte à la crise de la RAM a été menée à travers le Plan d’action mondial (GAP) de l’approche Une seule santé pour combattre la
résistance aux antimicrobiens ,élaboré par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en étroite collaboration avec l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), et officiellement approuvé
par les trois organisations membres et la Déclaration politique de l’Assemblée générale des Nations Unies lors de sa réunion de haut
niveau sur la RAM en 2016. Les organisations tripartites ont été mandatées pour soutenir l’élaboration et la mise en œuvre des activités
des PAN et de la RAM aux niveaux national, régional et mondial en collaboration avec les banques de développement régionales et
multilatérales, les organismes des Nations Unies concernés, en particulier le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),
les organisations intergouvernementales, la société civile et les parties prenantes multisectorielles concernées. Une des tâches principales
consiste à soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et d’actions nationales dans tous les secteurs afin de lutter contre la
RAM aux niveaux national, régional et mondial. WASH et la gestion des eaux usées contribuent à la réalisation des cinq objectifs du Plan
d’action mondial, mais beaucoup plus à celle de l’objectif 3 de réduction de l’incidence des infections (encadré 1).

La plupart des pays ont élaboré leurs plans d’action nationaux sur la RAM et les révisent périodiquement. Toutefois, les rôles importants
du WASH et de la gestion des eaux usées ne sont souvent pas abordés, et les actions sélectionnées peuvent ne pas être convenablement
orientées par les données, adaptées au contexte national ou intégrées dans les activités WASH existantes. Les actions fondées sur la
science dans le cadre des plans d’action nationaux, des politiques et plans sectoriels de la RAM visant à améliorer les mesures WASH et
la gestion des eaux usées sont essentielles parce que l’eau, et potentiellement le sol, peuvent être des facteurs majeurs de développement
et de propagation de la RAM – en particulier dans les endroits où le WASH est déficient. Des voies de causalité plausibles et des preuves
de plus en plus nombreuses donnent à penser qu’une gestion efficace du WASH et des eaux usées réduirait les risques que présente la
RAM pour la santé humaine, animale et végétale.

Dans le présent résumé, les mesures WASH et la gestion des eaux usées concernent les ménages et les communautés, les établissements
de santé, la production végétale et animale et la fabrication d’antimicrobiens, y compris la gestion des déchets que constituent les
médicaments inutilisés dans chaque contexte.

Encadré 1. Cinq objectifs du Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens
1. Améliorer la sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens et sa compréhension grâce à une communication, une
vulgarisation et une formation efficaces
2. Renforcer la base de connaissances et de données par la surveillance et la recherche
3. Réduire l’incidence de l’infection grâce à des mesures efficaces d’assainissement, d’hygiène et de prévention des infections
4. Optimiser l’utilisation des médicaments antimicrobiens en santé humaine et animale
5. Monter le scénario économique pour un investissement durable qui tienne compte des besoins de tous les pays et accroître
les investissements dans de nouveaux médicaments, les outils de diagnostic, les vaccins et autres interventions

2
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

La contribution des mesures WASH et de gestion


des eaux usées à la lutte contre la résistance aux
antimicrobiens
La RAM désigne les micro-organismes (tels que les bactéries, les champignons, les virus et les parasites) qui peuvent devenir résistants aux
antimicrobiens par le biais de divers mécanismes, tels que la mutation ou l’échange génétique (résistance acquise). Cela peut se produire
dans des micro-organismes logés dans le corps humain ou animal, mais aussi dans des contextes environnementaux où la libération
d’excréments et la présence d’agents antimicrobiens et d’autres polluants affaiblissent ou appauvrissent les principales populations des
bactéries cibles, permettant ainsi aux souches résistantes de persister ou fleurir. Dans l’environnement, le matériel génétique (qui comprend
les gènes codant pour la RAM qui peuvent également être présents dans les bactéries naturellement résistantes) peut être partagé entre
les bactéries sous la pression sélective des antimicrobiens (avec d’autres agents de sélection, par exemple les herbicides et les pesticides),
propageant ainsi les caractéristiques de la RAM dans diverses populations de bactéries et d’agents pathogènes environnementaux.(2)

Les facteurs liés à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène et aux eaux usées jouent un rôle dans la dispersion environnementale et la
propagation de la RAM de trois manières principales:
a) La propagation par l’eau, les boues et le fumier pouvant entraîner la transmission d’agents pathogènes aux humains, aux animaux
et aux plantes, ce qui accroît le besoin de traitement avec des agents antimicrobiens. Chaque année, des centaines de millions de cas
de diarrhée chez l’homme sont traités avec des antimicrobiens. L’accès universel au WASH pourrait réduire ce chiffre de 60 %. (3)

b) La transmission silencieuse de micro-organismes résistants à faible pathogénicité qui ne deviennent patents que lorsqu’ils infectent des
populations particulièrement vulnérables ou lorsque leurs gènes sont transmis à des agents pathogènes et qu’une infection survient.
14 % des personnes dans le monde hébergent dans leurs selles l’Escherichia coli qui produit des enzymes bêta-lactamases à spectre
étendu (BLSE) présentant une résistance aux antibiotiques tels que les pénicillines, les céphalosporines, les céphamycines et, dans une
certaine mesure, les carbapénèmes.

c) Le rejet de matières fécales et d’autres polluants, y compris des composés antimicrobiens dans l’environnement (excréments provenant de
l’homme, des animaux ou des plantes terrestres ou aquatiques ; de l’élimination des antimicrobiens inutilisés ; ou des déchets de fabrication
et des eaux usées de fabrication d’antimicrobiens) peut favoriser la résistance en créant des conditions favorables au transfert ou à l’émergence
de nouveaux gènes de résistance. Jusqu’à 80 % de la dose antimicrobienne administrée peut être excrétée sous forme de composé actif
ou de métabolites selon la catégorie et le mode d’utilisation des antimicrobiens, et le traitement des eaux usées est souvent insuffisant ou
impossible. De même, on a découvert que les concentrations d’antimicrobiens dans les eaux situées en aval de certains sites de fabrication
d’antimicrobiens étaient plus élevées que celles retrouvées dans le sang de patients en cours de traitement.

La RAM naturelle est courante parmi les bactéries de l’environnement, y compris dans des endroits vierges relativement épargnés par
les activités anthropiques modernes, comme les grottes, le pergélisol et les glaciers .Cependant, l’utilisation d’agents antimicrobiens
tels que les antibiotiques chez l’homme, les animaux terrestres et aquatiques et les animaux de compagnie et les plantes a été associée
à l’évolution et à la propagation des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens et des gènes de résistance aux antimicrobiens
(ARG) qu’ils transportent. Les activités anthropiques augmentent l’importance de l’environnement comme facteur d’exposition humaine
à la RAM. Par exemple, la consommation humaine d’antimicrobiens peut entraîner le rejet de pathogènes résistants aux antimicrobiens
et de gènes de résistance aux antimicrobiens dans les cours d’eau via la défécation en plein air, les eaux usées brutes et traitées et les
effluents liquides des fosses septiques et des latrines. Les rejets d’eaux usées provenant de sites où l’utilisation d’antimicrobiens peut être
élevée, tels que les hôpitaux, les fermes d’élevage intensif et les systèmes d’aquaculture, sont susceptibles de contenir des concentrations
particulièrement élevées d’antimicrobiens, de bactéries résistantes aux antibiotiques et de gènes de résistance aux antimicrobiens qui
pourraient influencer la propagation de la RAM en fonction de la dilution dans les eaux réceptrices.

De même, l’utilisation d’antimicrobiens chez les animaux et les plantes terrestres et aquatiques peut également contribuer à la propagation
des composés antimicrobiens et de leurs métabolites, ainsi que des ARG cliniquement pertinents vers les cours d’eau via la pollution
ponctuelle (par exemple, le rejet des parcs d’engraissement ou des étangs d’aquaculture) ou la pollution diffuse (par exemple champs
traités au fumier) (figure 2).
3
Fabrication des
antimicrobiens production animale et
antimicrobiens
végétale

antimicrobiens ruissellement

Ménages et communautés
Escoamento

Tratamento Escoamento
Lodo de esgoto
Água subterrânea

Água residual

assainissement
sur site

Aterro
eaux souterraines
Água subterrânea

Etablissements
de santé

Adapté de Drivers, dynamics and epidemiology of antimicrobial


resistance in animal production (FAO, 2016).

Figure 2. L’ impact du WASH et du traitement des


eaux usées sur la résistance aux antimicrobiens

Le traitement des eaux usées sera toujours nécessaire pour réduire la quantité de bactéries résistantes aux antibiotiques et de gènes de
résistance aux antimicrobiens, de composés antimicrobiens et de leurs métabolites rejetés dans l’environnement après utilisation par
l’homme et certains animaux. Cependant, le traitement des eaux usées, selon son niveau d’avancement, peut ne pas être en mesure de
réduire les concentrations d’antimicrobiens dans les effluents à des niveaux qui éliminent tout risque de propagation et de persistance
de la RAM dans l’environnement. De plus, les excréments de la plupart des animaux terrestres et aquatiques ne sont généralement pas
traités, mais la collecte et la gestion du fumier pourraient avoir un impact néfaste sur la survie des agents pathogènes et la stabilité des
antimicrobiens. Cela signifie que les antimicrobiens, les bactéries résistantes aux antibiotiques et les gènes résistants aux antimicrobiens
peuvent être appliqués aux sols par le fumier et ajoutés aux systèmes aquacoles marins et d’eau douce.

Les antimicrobiens appliqués aux plantes pénètrent aussi inévitablement dans l’environnement. Par conséquent, des mesures visant
à réduire le niveau de pollution de l’environnement doivent être prises autant que possible à la source en évitant le mauvais usage et
la surutilisation des antimicrobiens et autres agents biologiques et toxines(4,5) dans tous les secteurs. Il importe de noter que même
une utilisation responsable et prudente des antimicrobiens n’empêche pas certains composés antimicrobiens actifs et leurs métabolites
d’atteindre l’environnement, bien qu’en quantités plus faibles que lorsque les antimicrobiens sont mal utilisés et surutilisés.

Une exposition aux agents pathogènes de la RAM peut se produire lorsque les humains entrent en contact avec les eaux contaminées en
aval de sources ponctuelles ou diffuses. Par exemple, la consommation d’une eau contaminée, l’utilisation de l’eau à des fins récréatives
ou le contact avec de l’eau contaminée, notamment sous la forme d’aérosols lors de l’irrigation, de la chasse d’eau des toilettes ou de
processus industriels (par exemple le refroidissement) peuvent tous constituer des voies d’exposition possibles aux micro-organismes de la
RAM et autres agents pathogènes. L’utilisation directe d’eaux usées insuffisamment traitées pourrait également être un facteur contributif.
La consommation de produits alimentaires contaminés par des agents pathogènes résistants ou contenant des résidus antimicrobiens

4
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

peut également faciliter la propagation de la RAM à partir de sources animales et végétales. Il est difficile d’attribuer la cause pondérée
du développement de la RAM à des facteurs particuliers, tels que ceux directement liés à l’utilisation humaine comparée à celle des
animaux, celle des plantes par rapport à l’environnement, étant donné les chevauchements observés entre les facteurs et l’absence de
données sur les processus impliqués.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les circonstances qui favorisent le développement et la
propagation de la RAM dans l’environnement, les sources et voies d’exposition les plus pertinentes dans une variété de contextes et le
meilleur moyen de prévenir la propagation et la transmission aux humains et aux animaux(6,7). Toutefois, les technologies actuelles de
traitement de l’eau potable ainsi que les améliorations de l’assainissement, le traitement des eaux usées, la gestion du fumier (si possible)
et les interventions en matière d’hygiène sont des obstacles considérables aussi bien à la propagation de la RAM qu’à la transmission
d’autres agents pathogènes contenus dans les matières fécales. De plus, la prévention des infections qui seraient trop souvent traitées
par des antimicrobiens en limitera la prescription et l’utilisation.

Ces barrières que constituent le WASH et le traitement des eaux usées doivent donc être intégrées dans les plans et stratégies de lutte
contre la RAM dans le cadre d’une approche globale de lutte contre ses multiples facteurs (figure 3).

Animaux terrestres et
Humains aquatiques

Utilisation excessive et inadaptée des


antimicrobiens ; un accès limité à la
qualité ; à des médicaments abordables, Utilisation excessive et inadaptée des
vaccins et diagnostics ; manque de antimicrobiens ; un accès limité à la
sensibilisation et de connaissances du qualité ; à des médicaments abordables,
problème ; mouvements de population vaccins et diagnostics ; manque de
sensibilisation et de connaissances du
problème ; mouvements d’animaux

Impact de la RAM Aliments et aliments pour


Eau, assainissement et animaux
hygiène
Risques pour la Hausse de la Dommages
production d’aliments morbidité et économiques,
et aliments pour de la mortalité perte de
animaux, les humaine et productivité et
Manque d’accès à l’eau potable, à entreprises et animale augmentation Mauvaise prévention et contrôle
l’assainissement et l’hygiène ; mauvaise le commerce ; des dépenses de des infections et des maladies ;
prévention et contrôle des infections et interaction avec santé. transmission d’agents pathogènes
des maladies dans les établissements le changement résistants dans la production,
de santé et les fermes climatique ; le stockage, la distribution et la
préparation des aliments

Environnement Plantes et cultures

Utilisation excessive et inadaptée des


Rejet des déchets provenant des antimicrobiens; mauvaise prévention et
établissements de santé, de sites de contrôle des infections
production pharmaceutique et fermes

Source : IACG. (2019) No time to wait: Securing the future from drug-resistant infections. Report to the Secretary-General of the United Nations

Figure 3. Les mesures WASH et le traitement des eaux usées constituent des moteurs de la résistance aux antimicrobiens
5
Situation générale du WASH et de la gestion des
eaux usées
WASH dans les ménages et les communautés
Maladies liée au WASH
En 2016, L’accès à une eau potable, un assaissement et une hygiene adéquats aurait permis d’éviter à l’échelle
mondiale 1,9 million de décès et la perte de 123 millions d’années de vie ajustées sur l’incapacité (AVAI). La charge
de morbidité imputable au WASH représente 4,6 % des AVAI mondiales et 3,3 % des décès dans le monde. Le taux
de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans est de 13 %(8).
Près de 830 000 des décès liés au WASH sont dus à des maladies diarrhéiques.
Approvisionnement en eau (9)
À l’échelle mondiale, au moins 2 milliards de personnes utilisent une source d’eau contaminée par des matières fécales.
71 % de la population mondiale (5,3 milliards de personnes) utilisent un service d’eau potable géré de manière
sûre – c’est-à-dire un service sur place, disponible en cas de besoin et exempt de toute contamination.
90 % de la population mondiale (6,8 milliards de personnes) utilisent au moins un service de base. Un service de
base est une source d’eau potable améliorée accessible en 30 minutes (en aller-retour).
785 millions de personnes ne disposent même pas d’un service d’eau potable de base, et 144 millions d’entre elles
vivent des eaux de surface.

WASH dans les établissements de santé


Environ 1 établissement de santé sur 4 ne dispose pas de services d’eau de base, c’est-à-dire d’une source d’eau
améliorée sur les lieux. Cela signifie que 2 millions de personnes se rendent dans des établissements de santé
ne disposant pas source d’eau protégée sur place(10). Cette proportion peut augmenter pendant les périodes de
pénurie d’eau.
Environ 1 établissement de santé sur 5 ne dispose pas de service d’assainissement Cela revient à dire que plus de
1,5 milliard de personnes se rendent dans des établissements de santé qui ne disposent pas de toilettes (12).
À l’échelle mondiale, 42 % des établissements de santé manquent d’installations d’hygiène des mains sur le lieu
des soins et 40 % ne disposent pas de systèmes de tri des déchets. (152)

Production animale et végétale


On estime qu’à l’échelle mondiale, les quantités d’antimicrobiens utilisées chez les animaux terrestres et aquatiques
sont plus importantes que celles utilisées chez l’homme. Cette utilisation est plus élevée dans les pays où les
antimicrobiens servent à favoriser la croissance ou dans les pays qui pratiquent l’élevage intensif.
Les antimicrobiens excrétés peuvent pratiquement conserver leur structure de composé d’origine, étant donné
que, le plus souvent, ils ne sont que partiellement métabolisés par le bétail et la volaille(16).
Si aucune mesure n’est prise, l’utilisation d’antimicrobiens devrait augmenter de plus de 50 % entre 2015 et 2030,
principalement en raison de la demande des consommateurs pour les produits de l’élevage (17).
Le fumier traité et non traité et les eaux usées issues des exploitations d’élevage sont généralement utilisés
comme engrais et conditionneur de sol dans les fermes pour soutenir la production des vivres et d’aliments pour

Fabrication d’antimicrobiens
La majorité des antimicrobiens, en particulier des génériques, et des ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA)
sont fabriqués en Inde et en Chine (21) .
Des composés antimicrobiens et leurs métabolites peuvent être trouvés dans les eaux usées des sites de fabrication
de médicaments et des IPA. Dans des cas extrêmes, on a découvert que les concentrations d’antimicrobiens dans les
eaux situées en aval de certains sites de fabrication d’antimicrobiens étaient plus élevées que les concentrations
thérapeutiques retrouvées dans le sang de patients en cours de traitement. (5)
Actuellement, il n’existe pas de directives mondiales sur la qualité des effluents basées sur l’évaluation des risques
pour la santé ou les meilleures technologies disponibles.
6
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Assainissement et traitement des eaux usées domestiques (11)


À l’échelle mondiale, 2 milliards de personnes ne disposent toujours pas d’installations sanitaires de base telles que des toilettes
privées ou des latrines améliorées.
Parmi elles, 673 millions défèquent encore en plein air, par exemple dans des caniveaux , derrière les buissons ou dans des plans d’eau ouverts.
74 % de la population mondiale (5,5 milliards de personnes) utilisent au moins un service d’assainissement de base – des toilettes
améliorées qui ne sont pas partagées avec d’autres ménages.
45 % de la population mondiale (3,4 milliards de personnes) utilisent un service d’assainissement géré en toute sécurité et deux tiers
de cette population utilisent des services raccordés aux égouts dont les eaux usées sont traitées *. Le tiers restant utilise des toilettes
ou des latrines dont les excréments sont rejetés sur place.
Hygiène (11)
Près des trois quarts de la population des pays les moins avancés ne disposent pas d’installations de lavage des mains à l’eau et au savon.
60 % de la population mondiale dispose d’installations de base à domicile pour le lavage des mains avec du savon et de l’eau. De
nombreux pays à revenu élevé manquent de données sur l’hygiène.
3 milliards de personnes ne disposent toujours pas d’installations de lavage des mains à domicile. 1,6 milliard ont des installations
limitées, mais manquent d’eau et de savon, tandis que 1,4 milliard n’ont aucune installation du tout.
*traitement de niveau primaire, secondaire ou supérieur avec un large débouché maritime

Par rapport aux hôpitaux, les petits centres de santé et les cliniques sont deux fois plus susceptibles de manquer d’eau ou de services
d’assainissement (12).
La mauvaise qualité des soins tue plus de personnes chaque année que l’absence de soins. Entre 5,7 et 8,4 millions de décès sont imputables
chaque année à des soins de mauvaise qualité. WASH est essentiel à la prestation de soins sûrs et de qualité (11).
On estime que 15 % des patients dans les pays à revenu faible ou intermédiaire contractent une ou plusieurs infections lors d’un séjour
à l’hôpital(12). Les infections consécutives aux accouchements pratiqués dans des conditions insalubres représentent 26 % des décès
néonatals et 11 % de la mortalité maternelle, soit plus d’un million de décès chaque année (13,14).
Chaque année, près d’un tiers des décès néonatals liés à la septicémie dans le monde sont attribuables à des agents pathogènes
résistants (15).

animaux. Lorsqu’ils ne sont pas gérés correctement, les eaux usées et le fumier, provenant également des animaux en pâturage,
peuvent contribuer à la pollution des eaux souterraines et de surface.
Les terres cultivées dans les zones périurbaines irriguées par des eaux usées urbaines, pour la plupart non traitées, ont atteint quelque
36 millions d’hectares dans le monde, soit la taille de l’Allemagne (18).
D’ici 2025, la moitié de la population mondiale vivra dans des zones à stress hydrique, ce qui augmentera la demande d’utilisation
directe et indirecte des eaux usées.
On estime qu’au moins 10 % de la population mondiale consomme de la nourriture provenant de plantes irriguées par les eaux
usées. (19)
Les sols sont contaminés par des traitements antimicrobiens utilisés dans la production végétale pour lutter contre les maladies des
plantes, et par des composés antimicrobiens actifs et leurs métabolites contenus dans le fumier et les déchets appliqués comme engrais
organiques aux terres cultivées sans une gestion appropriée (20).

Il existe des initiatives volontaires sectorielles qui établissent un cadre commun pour la gestion des rejets de composés antimicrobiens
dans les cours d’eau et l’appliquent à l’ensemble des chaînes de fabrication et d’approvisionnement des membres du secteur (22).
Les pays mettent en place des mesures pour limiter les émissions. Par exemple, en adoptant des mesures visant à limiter les émissions
d’antibiotiques des usines de fabrication en inscrivant les résidus d’antibiotiques sur la liste nationale des déchets dangereux, et en
ajoutant le contrôle des émissions à la liste des critères d’achat d’antimicrobiens.
L’initiative des bonnes pratiques de fabrication (BPF) se concentre sur les normes de qualité appropriées à leur utilisation prévue et
conformément aux caractéristiques du produit. L’initiative BPF réfléchit aux possibilités de renforcer l’aspect environnemental dans
les inspections.

7
Domaine d’intervention 1 : Encadrement coordonné
Veiller à ce que les mesures WASH et la gestion des eaux usées soient intégrés dans les politiques et les
plans nationaux de la RAM et promouvoir l’initiative dans tous les secteurs

Données probantes clés et Mesures à prendre en matière de


avantages connexes WASH et de gestion des eaux usées
Un encadrement coordonné visant à impliquer les Veiller à ce que les représentants des domaines
acteurs de le WASH et de la gestion des eaux usées d’action 2 à 5 soient intégrés dans les plateformes
dans la RAM et vice versa peut être un puissant levier nationales multipartites de la RAM. Les représentants
pour accroître les investissements et accélérer la prise comprendront les ministères (par exemple, la santé
des mesures en matière de WASH et de gestion des environnementale, les prestataires de services d’eau
eaux usées avec de considérables avantages connexes et d’assainissement, la gestion des ressources en
pour la santé, le bien-être et l’environnement. eau, l’irrigation, la lutte contre la pollution et les
Il n’existe pas encore de preuves concrètes sur la chercheurs) et les parties prenantes non étatiques
proportion des risques de RAM provenant des secteurs (par exemple, le secteur privé et la société civile).
humain, animal, végétal et environnemental. Élaborer et mettre à jour des plans d’action
Néanmoins, comme indiqué dans les domaines nationaux et régionaux contre la RAM sur la base
d’action 2 à 5 ci-dessous, on pourrait rechercher d’une évaluation nationale des risques (domaine
l’amélioration de le WASH et de la gestion des eaux d’action 6) pour risques nationaux prioritaires et
usées dans chaque secteur comme mesures rentables les obligations internationales. Ces plans d’action
comportant des avantages connexes plus larges devraient également refléter les actions des politiques
pour la santé, et entraînant vraisemblablement une et plans sectoriels prenant en compte la RAM.
minimisation de la RAM. L’incertitude scientifique Soutenir la mise en œuvre d’actions multilatérales dans
ne saurait servir d’alibi pour la remise à plus tard les secteurs de la santé, de l’eau, de l’assainissement,
des mesures rentables de lutte contre la résistance des animaux, des plantes et de l’industrie grâce à des
aux antimicrobiens et de réduction des rejets de stratégies, politiques, planification, cadres juridiques
bactéries résistantes aux antibiotiques, de gènes et normes prenant en compte la RAM.
résistants aux antibiotiques et d’antimicrobiens dans
l’environnement. Encourager les systèmes de surveillance pratiques et
abordables à la fois pour suivre la propagation de la
Le domaine d’action 6 présente un résumé des besoins RAM dans les milieux environnementaux et pour la
en termes de recherche visant à accroître la base de détection précoce des voies d’exposition et des risques
données factuelles pour les activités à mener dans (23).
chaque domaine d’action.
Soutenir la formation du personnel avec une
Les activités des domaines 2 à 5 sont généralement combinaison de compétences cliniques et non
menées par différents secteurs au sein de la plateforme cliniques pour mettre en œuvre le WASH et la gestion
de coordination de la RAM sur fonds propres. À ce des eaux usées dans tous les secteurs.
titre, les activités sont complémentaires et peuvent
être menées simultanément en en sélectionnant les
plus pertinentes dans chaque secteur.

8
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Informations supplémentaires
Les comités multisectoriels de la RAM jouent un rôle important dans l’association des acteurs de la prestation de services WASH et de la
gestion efficace des eaux usées à l’identification et à l’accélération des mesures de réduction des risques liés à l’environnement pour la RAM.

Pour le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens, les groupes de travail multisectoriels sont essentiels
à la réussite de l’approche Une seule santé pour la lutte contre la RAM. Actuellement, 50 % des pays (couvrant plus de 90 % de la
population mondiale) déclarent avoir un groupe de travail multisectoriel sur la RAM(24). Cependant, plus de 40 % des comités PAN
actuels ne disposent pas d’experts en matière de WASH et de gestion des eaux usées, principalement parce que de nombreux pays ont
du mal à respecter leurs obligations et leurs planifications multisectorielles. Par conséquent, l’attention se tourne vers des activités plus
familières du secteur de la santé.

Une évaluation de référence de la situation du WASH et de la gestion des eaux usées reste nécessaire pour recenser les actions nationales
les plus utiles en la matière qui prennent en compte la RAM. Les données nationales et locales sur la situation de le WASH dans les
communautés et les établissements de santé, et celle du traitement des eaux usées au titre de l’objectif de développement durable 6
(ODD6), sont disponibles sur le programme conjoint de suivi OMS / UNICEF et le portail de données ODD6. De nombreux pays disposent
également de données nationales actualisées sur le WASH et les eaux usées en matière de planification, de financement et de mise en
œuvre du secteur. Ces données ont été collectées par le biais de l’initiative GLAAS et l’initiative TrackFin qui suit les apports financiers et les
dépenses de le WASH au niveau national et local. Les données GLAAS peuvent aider à identifier les mécanismes de coordination du secteur
de l’eau et de l’assainissement, et à identifier par conséquent les points de départ de la mise en œuvre des aspects environnementaux
de la politique et de la planification de la RAM.

Les données de surveillance du GLASS et d’autres données nationales de surveillance de la santé peuvent servir à cibler les investissements
en matière de WASH et de gestion des eaux usées dans les zones et les établissements de santé présentant la plus forte incidence des
maladies liées au WASH et des infections résistantes.

Lorsqu’elles existent, en Europe par exemple, les stratégies régionales sur les dimensions environnementales de la RAM devraient
également orienter les priorités des PAN (25).

Ressources d’appui aux interventions


• Water, sanitation, hygiene and health: A primer for health professionals www.who.int/water_sanitation_health/publications/water_
sanitation_hygiene-primer-for-health-professionals/en/
• WHO /UNICEF Joint Monitoring Programme (JMP) website www.WASHdata.org
• UN-Water SDG6 data portal www.sdg6data.org
• GLAAS country data and external support agency (ESA) data www.who.int/water_sanitation_health/monitoring/investments/glaas-
2018-2019-cycle/en/
• TrackFin initiative www.who.int/water_sanitation_health/monitoring/investments/trackfin/en/
• Global Antimicrobial Resistance Surveillance System (GLASS report) www.who.int/glass/resources/publications/en/

9
Domaine d’intervention 2 : Ménages et communautés
Garantir un accès universel à des services d’eau et d’assainissement gérés en toute sécurité et accroître le
traitement des eaux usées et des boues et leur réutilisation en toute sécurité conformément à l’ODD6.

Données probantes clés et Mesures à prendre en matière de


avantages connexes WASH et de gestion des eaux usées
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit Accélérer fortement les investissements WASH dans
humain (26) . les pays sans accès universel à des services d’eau et
Les cibles des ODD pour l’accès universel à un secteur WASH d’assainissement gérés en toute sécurité.
sûr d’ici 2030 offrent des avantages connexes pour la santé Cibler les améliorations par étapes sur la base d’une
au-delà de la lutte contre la RAM. Un secteur WASH sûr évaluation des risques au niveau national, en définissant
dans les communautés réduit les infectionsà transmission les investissements consacrés aux zones à haut risque (par
féco-orale , contribue à une meilleure nutrition et améliore exemple, les communautés non desservies et les zones
le bien-être social et économique. Il s’agit d’une condition de maladies récurrentes liées au WASH) afin d’assurer un
préalable au développement (27). assainissement géré en toute sécurité pour tous.
L’utilisation d’antimicrobiens explique une certaine Dans tous les pays, mettre en œuvre les principales
variation de la RAM, mais les niveaux de RAM sont aussi recommandations des directives de l’OMS sur
fortement liés aux facteurs socio-économiques, sanitaires l’assainissement et la santé(2).
et environnementaux, en particulier les faibles niveaux L’amélioration des services d’assainissement devraient
d’assainissement qui entraînent un accroissement de la couvrir des communautés entières par un service
résistance aux antimicrobiens (28,29) . minimum (toilettes sûres et confinement sûr) et une
À l’échelle mondiale, des centaines de millions de cas de amélioration progressive vers des services gérés en
diarrhée sont traités chaque année avec des antibiotiques. toute sécurité pour tous.
L’accès à un EAH sûr dans les communautés peut prévenir Un mélange de technologies avec et sans égouts (fosses,
l’infection et éviter 60 % de l’utilisation d’antibiotiques liés fosses septiques et collecte à base de conteneurs
au WASH (3). avec traitement sur place ou hors site des boues) est
Un approvisionnement en eau et un assainissement nécessaire pour répondre aux conditions contextuelles,
gérés en toute sécurité réduisent la transmission d’agents géographiques, sociales et économiques.
pathogènes fécaux-oraux. Les agents pathogènes fécaux- Effectuer une évaluation des risques au niveau local
oraux résistants suivent les mêmes voies que les souches (c’est-à-dire une planification de la sécurité sanitaire)
non résistantes. Les technologies d’assainissement et de pour améliorer et maintenir le niveau des services
traitement de l’eau potable sont tout aussi efficaces (30) d’assainissement et soutenir l’utilisation sûre des eaux
contre les souches résistantes et non résistantes. usées dans l’agriculture et l’aquaculture (34).
Les études disponibles sur les produits pharmaceutiques Veiller à ce que le secteur de la santé remplisse
dans les sources et les approvisionnements en eau potable les fonctions essentielles de l’assainissement – en
indiquent que les niveaux très bas généralement constatés particulier à ce que la promotion de le WASH et le suivi
ne risquent pas de poser un risque pour la santé humaine de son statut soient inclus dans les services de santé et
(bien que des enquêtes et des recherches supplémentaires les systèmes de surveillance, et à ce que les données
sur les effets possibles d’une exposition chronique et le sort sur les maladies liées à WASH soient partagées pour
des groupes vulnérables deviennent nécessaires lorsque des orienter le ciblage des investissements dans le domaine
zones a haut risque ont été identifiés) (31). de l’assainissement.
Par conséquent, les efforts pour limiter l’apparition et la Une fois l’objectif de l’assainissement sûr pour tous atteint,
propagation de la RAM dans les milieux environnementaux déployer des technologies avancées de traitement des
devraient se concentrer principalement sur l’amélioration de eaux usées dans les zones à haut risque.
la gestion des systèmes d’assainissement et du traitement
10
des eaux usées et des boues (32,33). L’amélioration de la
DOCUMENTO DE INFORMAÇÃO TÉCNICA SOBRE ÁGUA, SANEAMENTO, HIGIENE E GESTÃO DAS ÁGUAS RESIDUAIS PARA PREVENIR INFECÇÕES E REDUZIR A PROPAGAÇÃO DA RESISTÊNCIA AOS ANTIMICROBIANOS

qualité de l’eau potable et la recherche sur le risque de RAM Élaborer des politiques, plans et mécanismes de
pour l’eau potable restent néanmoins importantes. retour des antimicrobiens non utilisés par les ménages
Certaines études ont montré que les processus biologiques (par exemple aux pharmacies) pour une élimination
dans les usines de traitement des eaux usées favorisaient sécurisée et développer des approches de changement
le transfert de gènes et une proportion élevée de bactéries de comportement pour s’assurer que les mécanismes de
résistantes dans les effluents. Cependant, les processus de retour sont utilisés par le public.
traitement biologique secondaire qui fonctionnent bien Les efforts visant à améliorer la salubrité de l’eau potable
réduisent les concentrations bactériennes de 3 unités log10 devraient suivre les directives de l’OMS sur la qualité de
ou 99,9 %. Aussi les avantages du traitement l’emportent-ils l’eau potable, en accordant la priorité à la mise en œuvre
sur le risque. des plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau et au
Étant donné que les effluents ordinaires du traitement renforcement de la surveillance. Dans le cadre des plans
secondaire des eaux usées contiennent encore certains de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau, les fournisseurs
agents pathogènes (~ 103 à 105 par litre), il convient d’eau devraient veiller à l’efficacité des mesures de contrôle
d’envisager des mesures de réduction des risques (par et optimiser les processus de traitement de l’eau pour la
exemple, limiter l’utilisation de l’eau à des fins récréatives ou sécurité microbienne, ce qui minimisera en conséquence
l’irrigation de produits frais) pour empêcher une exposition les risques de RAM. La surveillance systématique des
au stade de l’évacuation / ou de l’utilisation finale. bactéries résistantes aux antimicrobiens dans l’eau potable
n’est pas recommandée, car l’ Escherichia coli qui est
Les processus tertiaires qui incluent une étape de désinfection l’organisme indicateur recommandé de contamination
rendent la plupart des agents pathogènes inactifs, mais la fécale l’est également pour les bactéries résistantes aux
réduction des gènes résistants aux antibiotiques dans les antibiotiques. Des études exploratoires peuvent mesurer
effluents peut nécessiter des doses plus élevées et pourrait périodiquement les concentrations de composés de
encore transférer ces gènes à des bactéries non résistantes bactéries résistantes aux antibiotiques, de gènes résistants
dans les eaux réceptrices. aux antibiotiques, d’antimicrobiens et leurs métabolites.
Les médicaments non utilisés et périmés sont généralement Intégrer les risques de RAM dans les plans de gestion de la
jetés avec les ordures ménagères ou dans les toilettes. sécurité sanitaire de l’eau et les plans de sécurité sanitaire
Le contrôle des sources (par exemple, sensibilisation des de l’assainissement.
consommateurs et programmes de reprise des médicaments
non utilisés) est nécessaire pour réduire les composés
pharmaceutiques retrouvés dans les lixiviats des décharges
et dépotoirs, les effluents d’eaux usées et les boues des
systèmes d’assainissement.

Ressources d’appui aux interventions


• WHO /UNICEF Joint Monitoring Programme (JMP) (2019), Progress on household drinking water, sanitation and hygiene 2000-2017:
Special focus on inequalities www.WASHdata.org
• WHO / UN-Water (2019), National systems to support drinking-water, sanitation and hygiene – Global status report 2019 www.who.int/
water_sanitation_health/publications/glaas-report-2019/en/
• WHO (2018), Progress of wastewater treatment: Piloting the monitoring methodology and initial findings for SDG6.3.1 www.who.int/
water_sanitation_health/publications/progress-of-wastewater-treatment/en/
• WHO / UN-Water (2019), National systems to support drinking-water, sanitation and hygiene – Global status report 2019 www.who.int/
water_sanitation_health/publications/glaas-report-2019/en/
• WHO (2018), WHO Guidelines on Sanitation and Health www.who.int/water_sanitation_health/sanitation-waste/sanitation/sanitation-
guidelines/en/
• WHO resources on Sanitation Safety Planning www.who.int/water_sanitation_health/sanitation-waste/wastewater/sanitation-safety-
planning/en/
• WHO resources on Water Safety Planning https://www.who.int/water_sanitation_health/water-quality/safety-planning/en/
• WHO (2017), Guidelines on Drinking-water Quality www.who.int/water_sanitation_health/publications/drinking-water-quality-
guidelines-4-including-1st-addendum/en/
• WHO (2009) Water safety plan manual (WSP manual): Step-by-step risk management for drinking-water suppliers www.who.int/
water_sanitation_health/publications/publication_9789241562638/en/
• WHO (2012), Pharmaceuticals in drinking-water https://www.who.int/water_sanitation_health/publications/pharmaceuticals-in-
drinking-water/en/
11
Domaine d’action 3 : Établissements de santé
Assurer un accès universel à l’approvisionnement en eau salubre et à l’assainissement, des pratiques
d’hygiène appropriées et à la gestion des déchets des établissements de soins pour renforcer la prévention
et le contrôle des infections
Données probantes clés et Mesures à prendre en matière de
avantages connexes WASH et de gestion des eaux usées
Les services WASH sont essentiels dans la prévention Suivre les huit étapes pratiques des directives OMS / UNICEF
d’un large éventail d’infections nosocomiales en plus des pour la réalisation du WASH dans les établissements de santé,
infections à transmission féco-orale liées au WASH dans les y compris l’organisation des évaluations et des analyses à
communautés (Domaine d’action 1). l’échelle nationale, la définition des objectifs et des normes, et
En plus de leur rôle curatif vital, les antimicrobiens sont la formation du personnel de santé pour la réalisation du WASH
souvent utilisés comme «solution miracle» pour les systèmes dans les établissements de santé .
de santé brisés, y compris les mauvaises infrastructures Les établissements de santé n’ayant pas accès au WASH
d’eau et d’assainissement . Inversement, les investissements devraient accorder la priorité aux interventions immédiates
dans les inventions liées au WASH offrent les «meilleures à faible coût telles que les stations d’hygiène des mains, le
solutions» pour réduire la résistance aux antimicrobiens dans nettoyage régulier, l’amélioration de l’eau potable, ainsi que
les établissements de santé (36). des toilettes améliorées et accessibles.
15 % des patients dans les pays à revenu faible ou intermédiaire Accentuer l’isolement des patients entre les unités ou les points
contractent des infections lors d’un séjour à l’hôpital. d’exposition pour réduire la transmission locale.
L’utilisation prophylactique d’antibiotiques pendant Porter principalement l’attention sur les réservoirs possibles
l’accouchement est courante dans de nombreux pays où les de bactéries infectieuses et de RAM dans les installations, tels
conditions WASH sont inadéquat et les risques de maladies que la plomberie (y compris les douches), les puits d’eau, les
infectieuses sont élevés. Dans certains pays, 90 % des surfaces et les poubelles d’élimination des déchets infectieux.
femmes qui accouchent par voie vaginale reçoivent des Le traitement des eaux usées dans les établissements de santé
antibiotiques à l’hôpital (37). peut ne pas être une activité essentielle lorsque les eaux usées
Les interventions WASH et les actions de lutte anti-infectieuse sont acheminées vers une station de traitement secondaire
connues dans les établissements de santé sont globalement des eaux usées au sein de la communauté ou lorsqu’il existe
efficaces contre la RAM. La RAM accroît l’urgence d’établir un des barrières supplémentaires à l’exposition à la RAM et à sa
accès universal au WASH universel dans les établissements de propagation.
santé, conformément à la résolution de l’Assemblée mondiale Si les eaux usées des établissements de santé ne sont pas
de la Santé de 2019 (WHA72.7). acheminées vers une station de traitement secondaire des
Le lavage fréquent des mains reste l’ acte le plus important eaux usées au sein de la communauté, , un prétraitement est
dans la lutte contre les infections (38). nécessaire pour réduire les concentrations de pathogènes et de
Les eaux usées des établissements de santé contiennent RAM avant leur rejet dans l’environnement. Les technologies
souvent des concentrations de bactéries résistantes aux de traitement doivent être choisies pour minimiser les
antibiotiques, de gènes résistants aux antibiotiques et de rejets de RAM, sans nécessairement se fier aux options
composés antimicrobiens et leurs métabolites (en particulier traditionnelles de traitement des déchets domestiques. Dans
les antimicrobiens de dernier recours) plus élevées que celles certains cas, un prétraitement peut être requis ou souhaitable
des eaux usées des communautés, ce qui peut créer des zones indépendamment des niveaux de traitement en aval.
a haut risque de RAM si ces eaux ne sont pas convenablement Minimiser les déchets antimicrobiens grâce à un contrôle
traitées. Cependant, en raison du volume plus élevé d’eaux efficace des stocks d’antimicrobiens et élaborer des politiques,
usées des communautés, la charge globale imposée à des plans et des mécanismes de responsabilisation favorables.
l’environnement par les communautés est plus élevée (32). Les déchets antimicrobiens doivent être séparés des autres
Les médicaments non utilisés et périmés sont généralement déchets, encapsulés et enfouis, incinérés ou retournés au
éliminés avec les déchets usuels ou jetés dans les systèmes fabricant.
d’assainissement, polluant ainsi les plans d’eau et les eaux Incorporer les informations sur les risques environnementaux
souterraines. Le contrôle des sources est nécessaire pour de la RAM dans les directives et la formation destinées aux
réduire le besoin de traitement en aval. professionnels de la santé.
12
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Informations supplémentaires
Les infections associées aux soins (IAS) font partie des effets indésirables les plus courants de la prestation des soins et un problème
de santé publique majeur ayant un impact sur la morbidité, la mortalité et la qualité de vie(40). L’eau, l’assainissement et l’hygiène,
pris séparément ou ensemble, contribuent à la lutte anti-infectieuse et à la réduction des IAS. Toutefois, des facteurs déterminants tels
que l’insuffisance des ressources, les variations de comportement et les pratiques culturelles influent sur les résultats, ce qui entraîne la
création de la RAM.

Dans les établissements de santé, les bactéries et les champignons résistants se transmettent dans les réservoirs environnementaux
(tels que les éviers, les surfaces, l’équipement et les systèmes de plomberie). Il existe, parmi les bactéries résistantes aux antibiotiques,
des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (41). Et les carbapénèmes sont un pilier du traitement des infections bactériennes
résistantes aux antibiotiques.

Ressources d’appui aux interventions


• WASH in health care facilities website – The issue, commitments, resources and stories at www.WASHinhcf.org
• WHO (2019) WHA72.7 Resolution on water, sanitation and hygiene in health care facilities https://www.WASHinhcf.org/wp-content/
uploads/2019/07/A72_R7-en.pdf
• WHO /UNICEF (2016), Flyer -Tackling Antimicrobial resistance: Supporting national measures to address infection prevention and control
and water, sanitation and hygiene in health care settings www.who.int/water_sanitation_health/facilities/amr-ipc-WASH-flyer-nov16.
pdf
• WHO /UNICEF (2019), Access to WASH in Health care Facilities: Global Baseline report www.who.int/water_sanitation_health/publications/
WASH-in-health-care-facilities-global-report/en/
• WHO /UNICEF (2019), WASH in health care facilities: Practical steps to achieve universal access to quality care www.who.int/water_
sanitation_health/publications/WASH-in-health-care-facilities/en/
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13
Domaine d’action 4 : Production animale et végétale
Améliorer l’hygiène et la gestion des eaux usées et des boues dans la production alimentaire

Données probantes clés et Mesures à prendre en matière de


avantages connexes WASH et de gestion des eaux usées
Les animaux destinés à l’alimentation produisent au L’utilisation d’antimicrobiens et d’autres suppléments
total environ quatre fois plus de matières fécales que les chimiques devrait être minimisée autant que possible
humains (42) . dans les opérations d’élevage, d’aquaculture et de
En l’absence d’une gestion appropriée, les eaux usées et production végétale, conformément aux bonnes
le fumier provenant de l’élevage intensif et des systèmes pratiques de production et aux normes de santé et de
d’aquaculture peuvent devenir une source d’agents bien-être des animaux.
pathogènes, de bactéries résistantes aux antibiotiques, Les antimicrobiens ne doivent être utilisés dans les
de gènes résistants aux antibiotiques, de composés systèmes de production animale, piscicole et végétale
antimicrobiens et de leurs métabolites. que lorsque cela est nécessaire pour la santé et le
10 % à plus de 80 % des antimicrobiens administrés aux bien-être des animaux et des plantes, notamment la
animaux sont absorbés ou métabolisés selon l’espèce prévention, le traitement et le contrôle des maladies
animale traitée et l’antimicrobien utilisé, le reste étant infectieuses de manière responsable et prudente.
excrété sous forme de composés actifs dans l’urine et les Appliquer de bonnes pratiques d’élevage et une
fèces (22). surveillance vétérinaire dans l’élevage d’animaux
Les antimicrobiens pourraient avoir des effets négatifs sur terrestres et aquatiques.
la diversité fonctionnelle, structurelle et génétique des Lorsque les circonstances exigent une utilisation accrue
communautés microbiennes du sol, entraînant même des antimicrobiens dans les systèmes de production
une perte temporaire de la fonctionnalité du sol, au intensive de bétail et de poisson, la gestion et le
moins à des concentrations de l’ordre de mg / kg (43). traitement des déchets d’origine animale et aquacole
Les flux de déchets humains, animaux et végétaux qui devraient viser la réduction considérable des agents
ont été traités avec des antimicrobiens sont également pathogènes et la stabilité des antimicrobiens dans
enrichis en micro-organismes résistants et gènes les systèmes d’assainissement des eaux usées, et être
résistants aux antibiotiques. considérés comme des éléments importants du WASH
destinés aux animaux et à l’aquaculture.
Bien que la RAM acquise dans les systèmes d’élevage,
d’aquaculture et de production végétale résulte Utiliser de manière responsable et prudente les
principalement de l’utilisation d’antimicrobiens, sa antimicrobiens dans l’élevage, collecter et traiter autant
propagation est alimentée par une gestion inadéquate que possible les déchets.
des déchets, la pollution et d’autres facteurs de non- Pratiquer la gestion intégrée du fumier pour optimiser
utilisation (44,45). la manipulation du fumier des animaux terrestres de
La contribution des antimicrobiens utilisés chez l’homme, la collecte à l’épandage en passant par le stockage
l’animal et la plante, ainsi que des déchets connexes à la et le traitement (plantes et aquaculture). Grâce à ce
RAM, varie d’une région à l’autre, en fonction de la santé processus, il est possible de perturber la survie des
humaine, animale et végétale locale et des pratiques agents pathogènes et la stabilité des antimicrobiens et de
d’élevage, d’aquaculture et de production végétale prévenir, dans une large mesure, les pertes de nutriments
utilisées. au regard des circonstances spécifiques au site.

L’utilisation d’antimicrobiens à des fins médicales non Collecter et traiter les eaux usées et le fumier produits
vétérinaires, soit comme stimulateurs de croissance dans les élevages à grande échelle et dans les systèmes
chez les animaux et les poissons ou moyen d’atténuation aquacoles avant de les réutiliser ou de les détruire.
des effets de mauvaises pratiques d’élevage, pourrait
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TECHNICAL BRIEF ON WATER, SANITATION, HYGIENE AND WASTEWATER MANAGEMENT TO PREVENT INFECTIONS AND REDUCE THE SPREAD OF ANTIMICROBIAL RESISTANCE

augmenter la RAM dans les déchets et le fumier de ces Promouvoir de meilleures pratiques de traitement
opérations. du fumier et installations de traitement, élaborer et
Les eaux de ruissellement des abattoirs sont une appliquer des normes nationales.
source potentielle de contamination des composés Adopter le principe de barrières multiples chaque fois
antimicrobiens et de leurs métabolites et éventuellement que les eaux usées sont utilisées dans l’irrigation des
des bactéries résistantes aux antibiotiques. plantes et l’aquaculture. Le nombre de barrières (une à
Les étangs d’aquaculture peuvent libérer des composés trois) dépend du niveau de traitement des eaux usées,
antimicrobiens dans le milieu aquatique par lessivage à de la nature et de l’utilisation de la plante
partir d’aliments non consommés, rejet intentionnel ou Maximiser l’utilisation de la lutte intégrée contre les
non intentionnel d’effluents et présence de résidus dans nuisibles afin de réduire l’usage des antimicrobiens
les matières fécales.(46) dans la production végétale.
Élaborer des mécanismes de retour au fabricant des
antimicrobiens non utilisés dans les fermes pour une
destruction sécurisée et développer des approches
de changement de comportement pour garantir
l’application des mécanismes de retour.

Informations supplémentaires
La plupart des mesures prises pour atténuer l’effet des antimicrobiens et des bactéries résistantes aux antibiotiques ou les empêcher
d’atteindre l’environnement à partir de l’agriculture sont axées sur l’utilisation responsable et prudente des antimicrobiens par les
vétérinaires, les éleveurs et les pisciculteurs, et sur la gestion du bétail. Même si ces mesures sont appliquées avec succès, certains
antimicrobiens atteindront toujours l’environnement en raison de leur présence dans la production végétale, les excréments et les systèmes
d’aquaculture malgré une application prudente. Le contrôle des sources ponctuelles d’antimicrobiens provenant de la production animale
et végétale, y compris des activités telles que le compostage des déchets des opérations d’alimentation animale concentrées (CAFO)
contenant des antimicrobiens, peut être plus facile que le contrôle des sources non ponctuelles telles que l’utilisation de fongicides sur
les terres cultivées.

Il existe plusieurs façons pour gérer correctement les déchets (eaux usées et fumier) des systèmes de production animale et aquacole
afin de les rendre sûrs pour la réutilisation ou la destruction. Certaines de ces options peuvent même comporter des avantages pour
les agriculteurs, par exemple la production du biogaz à partir de déchets ou la réutilisation de l’eau dans les activités agricoles. Dans
tous les cas, comme avantage connexe, l’objectif devrait être d’éliminer ou de réduire considérablement la concentration de composés
d’antimicrobiens et d’organismes résistants dans les déchets, et les options devraient être choisies au cas par cas. Enfin, les recherches et
les investissements supplémentaires sont nécessaires dans le développement et l’application de nouvelles techniques(47,48).

Ressources d’appui aux interventions


• Drivers, dynamics and epidemiology of antimicrobial resistance in animal production (FAO, 2016) http://www.fao.org/feed-safety/resources/
resources-details/en/c/452608/
• Prudent and efficient use of antimicrobials in pigs and poultry. FAO Animal Production and Health Manual 23. http://www.fao.org/3/
ca6729en/CA6729EN.pdf
• OIE List of Antimicrobial Agents of Veterinary Importance (July 2019) www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Our_scientific_expertise/docs/
pdf/AMR/A_OIE_List_antimicrobials_July2019.pdf
• The OIE Strategy on Antimicrobial Resistance and Prudent Use of Antimicrobials www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Media_Center/docs/
pdf/PortailAMR/EN_OIE-AMRstrategy.pdf
• OIE Annual report on Antimicrobial agents intended for use in animals – Better understanding of the global situation – 4th report https://
www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Our_scientific_expertise/docs/pdf/A_Fourth_Annual_Report_AMU.pdf
• OIE terrestrial animal health code: Chapter 6.10 Responsible and prudent use of antimicrobial agents in veterinary medicine www.oie.int/
en/standard-setting/terrestrial-code/access-online/
• OIE aquatic animal health code: Chapter 6.2 Principles for responsible and prudent use of antimicrobial agents in aquatic animals www.
oie.int/en/standard-setting/aquatic-code/access-online/
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Domaine d’action 5: Fabrication d’antimicrobiens
Réduire les rejets dans les cours d’eau d’antimicrobiens et de gènes de résistance aux antibiotiques
résultant de la fabrication d’antimicrobiens

Données probantes clés et Mesures à prendre en matière de


avantages connexes WASH et de gestion des eaux usées
On constate une gestion inadéquate des déchets le Favoriser la coopération entre les secteurs public et privé pour
long de nombreuses chaînes d’approvisionnement de renforcer l’engagement et l’innovation dans la réduction de
la fabrication locale et internationale d’antimicrobiens. la pollution tout au long de la chaîne d’approvisionnement
• Les eaux usées non traitées et les rejets de boues grâce à une combinaison de mécanismes technologiques,
résultant de la production d’antimicrobiens peuvent comportementaux, fondés sur le marché et les mécanismes
constituer un point chaud pour le développement des réglementaires.
gènes de résistance aux antibiotiques (49,50). • Promouvoir et encourager l’investissement dans l’analyse du
• Des concentrations élevées d’antimicrobiens en aval cycle de vie, les technologies vertes et le traitement efficace
des usines de fabrication des IPA peuvent favoriser la des eaux usées et des boues, par exemple en révisant les
résistance aux antimicrobiens dans l’environnement systèmes nationaux de substitution par les médicaments
local. génériques, de manière à valoriser non seulement les (plus)
bas prix, mais également la lutte contre la pollution dans le
• Le prétraitement des eaux usées de production pour choix des antibiotiques remboursables au consommateur.
éliminer les antimicrobiens constitue le meilleur moyen
d’endiguer le développement des gènes de résistance • Renforcer les systèmes d’approvisionnement pour
aux antibiotiques . inclure l’analyse des flux de déchets dans les chaînes
d’approvisionnement.
• L’insuffisance des données publiques sur les procédés
de fabrication d’antimicrobiens, y compris le traitement • Élaborer des normes de pollution antimicrobienne s’appliquant
et la gestion des déchets, rend difficile l’élaboration à la fabrication, en s’appuyant sur les meilleures technologies
d’interventions d’atténuation (23,57,52). de traitement disponibles et renforcer la capacité des autorités
environnementales à délivrer et à faire respecter les permis
• À l’heure actuelle, il n’existe pas de directives convenues de rejet de déchets. Dans la mesure du possible, intégrer des
au niveau international fixant les niveaux acceptables de contrôles de conformité aux permis et des technologies de
composés antimicrobiens dans les effluents d’eaux usées traitement dans les inspections des pratiques de fabrication
et les boues provenant des procédés de fabrication. par des tiers.
• Il existe des initiatives volontaires sectorielles qui • Dresser une liste recommandée de technologies à l’intention
établissent un cadre commun pour la gestion des rejets des opérateurs industriels, afin d’orienter les décisions en
de composés antimicrobiens et l’appliquent à l’ensemble matière de gestion des déchets.
des chaînes de fabrication et d’approvisionnement des
membres du secteur. • Renforcer les inspections sur site et l’évaluation des dossiers
des fabricants dans le cadre des procédures environnementales
• L’initiative des bonnes pratiques de fabrication (BPF) des BPF.
se concentre actuellement sur les normes de qualité
correspondant à leur utilisation prévue et conformément • Contribuer à promouvoir une plus grande adhésion au cadre
aux caractéristiques du produit. Les BPF envisagent des de gestion propre à l’industrie pharmaceutique.
possibilités de renforcement et d’élargissement de la • Promouvoir un meilleur accès du public aux données de gestion
composante environnementale des inspections. des déchets fournies par les fabricants des antimicrobiens.
• Soutenir le développement de produits pharmaceutiques
naturellement moins nocifs pour l’environnement en tenant
compte des besoins prioritaires de santé publique et des
principes d’accès aux médicaments.

16
NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Informations supplémentaires
Il existe actuellement peu de données sur l’élimination des eaux usées provenant de la fabrication d’antimicrobiens et de leurs IPA. Il
ressort de certaines études menées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire que les eaux usées des usines pharmaceutiques sont
souvent rejetées dans des cours d’eau avec un traitement limité ou inexistant ou dans des stations d’épuration municipales qui ne sont
généralement pas conçues pour traiter des concentrations élevées d’antimicrobiens. Des points chauds de concentrations extrêmement
élevées d’antimicrobiens ont été documentés en aval des sites de fabrication dans les économies émergentes (57, 53, 56), mais les
émissions de médicaments résiduels peuvent être assez importantes même en Europe, malgré un accent particulier sur la qualité des
eaux de surface(54,55).

Le renforcement de la lutte contre la pollution dans les pays qui sont les principaux fabricants d’antimicrobiens et d’IPA contribuera
fortement à la réduction du risque mondial de résistance des antimicrobiens RAM issus des processus de fabrication, mais il existe
également un besoin évident de meilleurs moyens de lutte contre la pollution dans d’autres pays.

La réduction des concentrations d’antibiotiques dans les eaux usées des processus de fabrication à l’aide d’un prétraitement par hydrolyse
amélioré est une méthode de lutte efficace contre le développement des gènes résistants aux antibiotiques pendant le traitement
biologique des eaux usées(58). Cette méthode a été appliquée avec succès dans des usines à grande échelle en Chine(56) pour limiter
les résidus d’antibiotiques inscrits en 2008 et 2016 sur la liste nationale des déchets dangereux. Les pays agissant principalement en
tant que consommateurs peuvent soutenir les améliorations à l’échelle internationale (par exemple, par le biais de la recherche et du
développement, du transfert de technologie et de l’incitation à une production plus propre dans les politiques d’approvisionnement) tout
en améliorant la performance environnementale de toutes les installations de fabrication nationales, en ne ciblant aucune augmentation
nette des rejets d’antimicrobiens dans l’environnement.

Ressources d’appui aux interventions


• WHO Good Manufacturing Practices for pharmaceutical products: main principles https://www.who.int/medicines/areas/quality_safety/
quality_assurance/production/en/
• AMR Industry Alliance Roadmap www.amrindustryalliance.org/industry-roadmap-for-progress-on-combating-antimicrobial-resistance/
• OECD Report: Pharmaceutical residues in fresh water

17
Domaine d’action 6: Surveillance et recherche
Renforcer les connaissances sur les facteurs déterminants de le WASH et de la gestion des eaux usées dans la RAM
sous le prisme de l’approche Une seule santé afin d’orienter les priorités fondées sur les risques

Encadrement coordonné des secteurs


• Sensibiliser les politiciens et les responsables de la santé à l’importance de toutes les • Intégrer la surveillance des eaux usées (à partir des secteurs ci-dessous) dans les
actions WASH et de la gestion des eaux usées (domaines d’action 1 à 5) pour lutter contre activités nationales de surveillance de la résistance aux antimicrobiens conformément
la RAM, en évoquant les données disponibles et les arguments de bénéfice connexe aux recommandations du Système mondial de surveillance de la résistance aux
présentés. antimicrobiens (GLASS), et renforcer les mécanismes de surveillance et les services
réglementaires nationaux pour les aspects de la RAM liés à la gestion des eaux usées.
• Mener une évaluation nationale des risques dans le but de recenser et de quantifier les Actuellement, plusieurs méthodes et applications de surveillance des eaux usées sont
sources principales et les modes de transfert des antimicrobiens et des gènes résistants à l’étude, y compris l’ Escherichia coli du BLSE dans le cadre du protocole “ Homme
aux antibiotiques dans différents lieux et secteurs (communautés, établissements de -animal-environnement” de Une seule santé , de la métagénomique et des techniques
santé, production et animale et végétale, secteur manufacturier ), ce qui permettra d’ nucléaires.
identifier les principaux risques et points chauds en matière de WASH et de gestion des
eaux usées, ainsi que les actions pertinentes de réduction de risques à cibler et à intégrer • Si possible, quantifier l’exposition relative des humains, des animaux et des végétaux
dans les plans d’action nationaux et la politique sectorielle de RAM. aux sources environnementales identifiées d’antimicrobiens, de gènes de résistance aux
antibiotiques et de bactéries résistantes aux antibiotiques.
• Impliquer les professionnels de la gestion des services WASH, des eaux usées, des boues
et des déchets solides à l’examen des politiques et des plans sectoriels existants et à la • Mettre en place et soutenir un programme national de recherche basé sur les lacunes en
sélection des mesures de réduction des risques, et déterminer leur faisabilité ainsi que matière de connaissances identifiées dans l’évaluation nationale des risques ci-dessus.
leur rentabilité pour s’attaquer aux risques prioritaires.

Exemples de priorités de recherche sectorielles d’intérêt mondial

Communautés Établissements de Production animale et Fabrication


• Quantifier le nombre et le contexte santé végétale d’antimicrobiens
des barrières, y compris le WASH, • Respect des critères élaborés • Identifier les meilleures pratiques pour • Effectuer une évaluation des
nécessaires pour réduire la par l’OMS / et l’UNICEF pour la réduire les bactéries résistantes aux risques pour identifier les
propagation de la RAM. surveillance des éléments WASH. antibiotiques, les composés antimicrobiens et concentrations environnementales
leurs métabolites dans les déchets animaux acceptables ou les concentrations
• Déterminer l’efficacité des • Déterminer le besoin de barrières avant toute application sur les terres cultivées
différentes technologies de sélectives minimales.
supplémentaires liées à la RAM, y et les pâturages.
traitement de l’eau et des eaux compris le traitement local des eaux • Identifier la meilleure technologie
usées, utilisées sur site et hors usées dans les établissements de • Quantifier la stabilité et l’impact subséquent de traitement disponible pour des
site pour éliminer les bactéries santé. des antimicrobiens utilisés dans la production groupes d’agents antimicrobiens.
résistantes aux antibiotiques, les animale, aquacole et végétale sur les
gènes résistants aux antibiotiques, • Répertorier les établissements de environnements locaux . • Soutenir la recherche sur
les composés antimicrobiens et santé où le traitement des eaux la conception de produits
leurs métabolites, et se servir de usées est nécessaire pour réduire • Améliorer la compréhension de la façon dont pharmaceutiques «plus
ces informations pour évaluer le l’exposition à la RAM. les bactéries résistantes aux antibiotiques, écologiques».
potentiel et la valeur de la mise les gènes résistants aux antibiotiques et les
• Stimuler le développement de composés anitimicrobiens et leurs métabolites
à niveau des usines vers des technologies innovantes, en
technologies plus avancées. se déplacent (dans le sol et l’eau).
matière de WASH et de gestion des
• Élaborer une approche d’analyse eaux usées, adaptées à différents • Identifier des approches innovantes de
coûts-avantages pour diverses contextes et testées avec la surveillance de la RAM dans l’environnement.
possibilités d’intervention. Élaborer participation des utilisateurs. • Déterminer les meilleures pratiques sur
des critères et des conseils pour • Mener / soutenir la recherche le moment et la manière d’ appliquer des
les exploitants des usines de opérationnelle sur les méthodes antimicrobiens pour minimiser la propagation
traitement des eaux usées et les de changement de comportements à partir des systèmes de production aquacole
municipalités sur le risque de RAM pour accroître le respect des mesures et végétale.
et fournir des conseils pratiques et WASH et de lutte anti-infectieuse
des outils pour intégrer la réduction • Identifier les meilleures options de
dans différents contextes. gestion rentables pour atténuer / arrêter
des risques dans les opérations.
• Renforcer la responsabilisation et le développement et le déplacement des
les récompenses pour le personnel, bactéries résistantes aux antibiotiques et des
les patients et les membres de gènes résistants aux antibiotiques dans les
la communauté pour exiger de eaux usées provenant d’animaux terrestres et
meilleurs services. aquatiques et le ruissellement du fumier des
plantes.
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NOTE D’ORIENTATION TECHNIQUE RELATIVE À L’EAU, L’ASSAINISSEMENT ET L’HYGIÈNE ET LA GESTION DES EAUX USÉES POUR PRÉVENIR LES INFECTIONS ET RÉDUIRE LA PROPAGATION DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Ressources d’appui aux interventions


• Towards a research agenda for water, sanitation and antimicrobial resistance – https://iwaponline.com/jwh/article/15/2/175-184/28255
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L’amélioration dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène de l’eau (WASH) et de la gestion des eaux usées dans tous les
secteurs est un élément essentiel pour prévenir les infections et réduire la propagation de la résistance aux antimicrobiens (AMR), comme
l’indique le plan d’action mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Or, à l’heure actuelle, les acteurs et les actions d’amélioration
de la gestion de l’eau, de l’assainissement et des eaux usées sont insuffisamment représentées dans les plateformes multipartites et dans les
plans d’action nationaux (PAN) pour la résistance aux antimicrobiens.

La présente fiche technique fournit un résumé des éléments factuels et des avantages connexes des mesures de gestion de l’eau potable et des
eaux usées figurant dans les PAN, ainsi que dans la politique sectorielle spécifique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Les éléments factuels et les mesures sont présentés dans des domaines tels que :

la coordination et le les ménages et les les établissements la production la fabrication la surveillance et


leadership communautés de santé animale et la flore d’antimicrobiens la recherche

Organisation mondiale de la Santé


Avenue Appia 20
CH-1211 Geneva 27
Switzerland
Website: www.who.int/

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