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DIEUX PAIENS RUSSES /SLAVES

[Document issu de l'article du même nom, paru sur RBTH/Russia Beyond The Headlines, 20/09/2017

À qui les anciens Slaves vouaient-ils un culte avant


l’arrivée du christianisme?
Vladimir Ier baptisa son peuple en 988, convertissant alors le pays à la
foi chrétienne orthodoxe. Avant cela, les Slaves avaient des siècles
durant vénéré Svarog, Péroun et d’autres divinités, dotées de pouvoirs
différents et associées aux éléments de la nature.

Lorsque Vladimir Ier, qui régna sur la Rus’ de Kiev de 980 à 1015, envoya ses
soldats et prêtres orthodoxes baptiser la ville de Novgorod, ces derniers
abattirent l’idole de bois de Péroun, l’un des principaux Dieux du paganisme
slave. Ils trainèrent la statue à travers les rues, la frappant avec des bâtons, avant
de la jeter dans les eaux de la rivière Volkhov.
Les chrétiens envoyèrent alors un message symbolique : « Le dieu orthodoxe a
vaincu ». Ses rivaux païens, faibles et en disgrâce, devaient partir. Du côté du
peuple, les larmes coulèrent à la vue du sort réservé à Péroun. À travers les
âges, tout comme Svarog, Mokoch, et d’autres divinités, il avait en effet fait
partie intégrante de la conscience mystique des Slaves.
Qui étaient donc ces dieux autrefois vénérés dans l’Est de l’Europe ?

Svarog, le père de tous


Tout panthéon païen dispose de son propre démiurge, le dieu à l’origine de la création
du monde. Chez les anciens Slaves il s’agissait de Svarog, la divinité du ciel qui,
d’après les croyances, régnait sur l’univers et avait donné naissance à tous les autres
dieux.
Les racines du nom Svarog (svar = brillant, clair) seraient reliées au sanskrit.
Il était habituellement dépeint comme un vieil homme à la barbe blanche, sage et fort.
Pour les paysans slaves, le ciel apportait à la fois bénédictions et désastres, il n’est
donc pas surprenant que le dieu du ciel ait été considéré comme celui régissant le
monde.

Dajbog, le soleil réconfortant


Les Slaves vivaient dans un climat incroyablement rude. C’est pour cette raison qu’ils
vénéraient Dajbog, la miséricordieuse divinité du soleil, enfant de Svarog. Son nom
signifie littéralement « le dieu qui donne ». Dajbog fendait le ciel à bord d’un char
tiré par quatre chevaux blancs aux ailes dorées et créait la lumière grâce à son «
bouclier de feu ». Il était responsable de la fertilité des terres et la population
s’autoproclamait fièrement « petits-enfants de Dajbog ».
Péroun, la guerre et le tonnerre
Péroun est aujourd’hui certainement le plus connu des dieux slaves et peut être
rapproché de Zeus ou de Thor. Il était en effet la divinité des tempêtes et de la guerre,
qui avait pour arme un éclair. Tout en craignant sa colère, les gens l’admiraient et
faisaient appel à lui en temps de guerre. Il est décrit comme un homme
incroyablement fort avec une longue barbe, et était profondément associé au pouvoir.
Péroun était le dieu suprême qui effrayait les princes slaves et leur droujina (leurs
plus proches et plus nobles combattants).
Vélès, le dieu du bétail
Contrairement aux divinités précédemment mentionnées, qui étaient liées au ciel,
Vélès avait littéralement les pieds sur terre puisqu’il contrôlait l’eau, les forêts, le sol
et le monde sous-marin. On le représentait négligé : hirsute, poilu, avec une longue
barbe, il paraissait très sauvage. On le compare d’ailleurs régulièrement au dieu grec
Pan. Néanmoins, les Slaves vénéraient Vélès, qui était censé protéger le bétail et
prendre soin des animaux et des plantes. Si Péroun était un dieu supportant
l’aristocratie, Vélès était associé au petit peuple, aux chasseurs et paysans. Péroun et
Vélès rentraient d’ailleurs souvent en conflit, provoquant alors les changements de
saisons.
Tchernobog, le diable slave
Les batailles opposant Péroun et Vélès étaient fréquentes. Néanmoins, bien que
différents, ces dieux faisaient tous deux partie de l’ordre éternel, contrairement à
Tchernobog (littéralement « le dieu noir »), incarnant le mal absolu dans la
mythologie slave.
En tant que maître de Nay (le royaume des morts slave), il était à l’origine de toute
chose jugée mauvaise, faible ou vile dans la nature humaine et déclenchait des
désastres sur le monde des mortels. On pourrait donc le rapprocher plus facilement du
Diable dans les religions abrahamiques que d’une divinité païenne ordinaire.
Mokoch, la déesse mère
Le brutal et patriarcal panthéon slave comprenait peu de femmes, mais Mokoch était
l’une d’elles et était très influente. Elle contrôlait le sol et les récoltes, tout en étant
capable d’accorder amour, prospérité et richesse au commun des mortels. Elle
punissait également les malfaiteurs. Mokoch était la protectrice des femmes et des
enfants.

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