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Chapitre 2
Les rôles à l’intérieur des groupes
Les groupes de travail ont fait l’objet de nombreuses études sur leur fonctionnement et sur
le rôle des participants, et 2 fonctions ont été identifiées :
• membership
• leadership
I. Membership
➢ rôle de divergence = membres, souvent agressifs, qui tentent par tous les
moyens de prendre le pouvoir du groupe
En règle générale, un individu a plus ou moins le même rôle dans tous les groupes qu'il
fréquente même si certaines différences peuvent apparaître selon le type de groupe et
surtout la fréquence du rythme des rencontres entre les membres.
Il est fort à parier qu'un prudent n'aura pas le même rôle si le groupe est constitué d'une
majorité de sociables, d'autant plus si les rencontres sont fréquentes.
S1 – Psycho-sociologie – Chapitre 2
II. Leadership
Il convient de distinguer, dans l'étude des groupes, le leader désigné pour gérer un
groupe, qu'on appelle leader formel ou manager.
La fonction de leadership est inhérente au dispositif groupal, car elle répond à un besoin
d'identité des membres du groupe.
L'ensemble du groupe, constitué par l'apport d'individus, construit son identité groupale en
attribuant à un membre ce rôle de leader.
L'individu est en souffrance quand il est en groupe, car il est partagé entre le besoin
impérieux d'être admis dans le groupe, comme faisant partie d'un tout, et le désir de se
singulariser comme un être particulier à l'intérieur de ce groupe.
La fonction de leadership remet de la cohérence, c'est à dire de l'unité, entre ces deux
besoins contradictoires.
La spécificité d'un leader est d'être désigné de manière informelle, inconsciente dans le
groupe.
– une fonction socio-opératoire qui concerne l'efficacité du groupe par rapport à ses
aspects opératoires et techniques. Elle est axée sur la réalisation des buts du
groupe.
BALES (1950) a étudié les communications au sein des groupes et a souligné que
ces deux fonctions pouvaient coexister chez un même individu leader ou qu'un
groupe pouvait être entraîné par deux individus épousant chacun un rôle de leader.
Néanmoins, le rôle de leader n'est pas figé une fois pour toutes .
Quand un groupe évolue (événement particulier, départ ou arrivée d'un membre), alors le
leader change, ce qui accroît encore sa dynamique.
Il a créé la sociométrie, qui va être la mesure de ces réseaux que les individus tissent à
l'intérieur d'un groupe.
– les leaders populaires : les membres choisis par la majorité des participants
– les leaders influents : les membres du groupe choisis par les leaders populaires
– les isolés : les membres qui ne sont pas choisis
– les parias : les membres qui sont systématiquement rejetés
Cette méthode est toujours utilisée de nos jours, notamment dans les classes d'enfants.
3 psycho-sociologues (LEWIN, LIPPI, WHITE) ont réalisé une étude au sein de différents
centres de loisirs américains afin de tester les styles de commandement.
Ils vont établir un certains nombre d'expérience pour ceci. Les expériences sont
regroupées sur le vocable.
LEWIN va faire participer des enfants d'âge scolaire en situation naturelle . Il va leur
proposer une activité péri scolaire que les élèves ont l'habitude de faire au collège (il leur
propose de construire des décors de théâtre)
➔ Le climat de « laisser faire » càd que le moniteur est présent et attend tout en
restant à la disposition des enfants si ceux ci le sollicite.
S1 – Psycho-sociologie – Chapitre 2
Tous les groupes vont passer par les 3 types de commandements et ce sont les moniteurs
qui vont changer de type de commandement à chaque mutation. Toute l'expérience est
enregistrée et en partie filmée.
On va se rendre compte que les élèves du groupe autoritaire produisent presque autant
de pièces que les groupes démocratiques. Pourquoi ? Parce que les élèves du 1er groupe
arrêtaient de travailler dès que le moniteur sortait, tandis que ceux du 2 nd groupe continuait
leurs ouvrages.
Mais ce qui intéresse LEWIN c'est le type de relation, dans le groupe, et avec le moniteur.
Et les différences sont très importantes :
– le groupe autocratique :
succession de phases avec des moments d'apathie (être passif, sans énergie),
de retrait, d'agressivité (voir des agressions dirigées contre le moniteur) ou vers
un bouc émissaire qu'il soit interne au groupe ou externe
– le groupe « laisser-faire » :
dans ce groupe il n'y a aucune cohésion interne et on assiste à des agressions
entre les membres ou avec le moniteur. Leur production est faible.
– les leaders de type X qui considèrent que le salarié à peu d'ambition et qu'il est
simplement motivé par le gain ou par la peur de la sanction. Cette perception du
salarié induit un mode de management directif très autoritaire
– les leaders de type Y qui ont une conception plus positive des salariés. Ils pensent
S1 – Psycho-sociologie – Chapitre 2
que les salariés peuvent donner le meilleur d'eux même s'ils ont des conditions
optimales de travail. Un leadership démocratique sera ici favorisé
Autrement dit, un bon leader est celui qui s'adapte aux personnalités composants son
équipe (= s'adapte à la situation) et qui sait aussi s'adapter aux évolutions que connaît
l'entreprise . Ce dernier devra savoir utiliser toutes les formes de leadership dès lors que
les circonstances l'imposent en étant attentif à la motivation de son groupe.
BLAKE et MOUTON (1972) reprenant les travaux de BALES, ont proposé une grille des
styles de leadership fondée sur deux dimensions/
Chacune de ces deux dimensions comporte 9 positions allant de 1 (très faible) à 9 (très
élevée).
La combinaison des niveaux sur chacune des dimensions donne 5 styles de management
différents désignés par 2 chiffres : le premier représente le niveau sur la dimension
cognitive, le deuxième indique le niveau sur la dimension affective.
Style 1.1 : peu d'intérêt pour la tâche et peu d'intérêt pour le relationnel
Ce style est proche du laisser-faire : le leader coupé de son équipe, souhaite que ses
collaborateurs agissent sans solliciter son appui ou son expertise. Il occupe une position
de relais entre son propre supérieur hiérarchique et ses collaborateurs
=> style de gestion dit anémique (être anémique = manquer de fer = manquer de
force)
Style 1.9 : peu d'intérêt pour la tâche mais fort intérêt pour le relationnel
Le leader a ici un rôle de soutien et d'encouragement. Une grande souplesse peut se
manifester dans la réalisation des tâches et les conflits sont soigneusement évités
=> style de gestion dit club social
Style 9.1 : fort intérêt pour la tâche mais peu d'intérêt pour le relationnel
Le leader fait preuve d'autorité et exige obéissance en minimisant le domaine du
relationnel.
=> style de gestion dit autocratique
Style 9.9 : fort intérêt pour la tâche et fort intérêt pour le relationnel
Ce style, préconisé par BLAKE et MOUTON, optimise les deux aspects : tâche et
relationnel. L'objectif est d'avoir une équipe soudée par l'accomplissement de la tâche qui
doit, bien sur, être motivante
=> style de gestion dit démocratique