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Armand Colin

LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE


Author(s): Daniel Bellet
Source: Annales de Géographie, 25e Année, No. 137 (15 septembre 1916), pp. 377-382
Published by: Armand Colin
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23439624
Accessed: 29-02-2016 22:26 UTC

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LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 377

sculptées, des murs et des effigies massifs, indiquant l'existence antérieure


d'une civilisation caractéristique. Le grand temple de pierre qu'on peut
voir à Atahura dans l'Ile de Tahiti, précédé d'un parvis aux marches tail
lées dans le basalte et le calcaire corallien, et lui-même long de 80m, large
de 30 et haut de 15, atteste une habileté artistique supérieure aux facultés
des habitants actuels. On cite, de même, de grandes plates-formes de pierre,
dans les Marquises; des images de pierre sculptée à Ponapé, dans les Caro
lines; aux Tonga, un curieux monument mégalithique de destination mal
connue. La connaissance de tous ces monuments est encore très superfi
cielle, et exigerait des investigations plus approfondies. J. W. Fewkbs, du
Bureau Américain d'Ethnologie, qui mentionne ces détails, estime qu'il
conviendrait d'abord d'opérer une reconnaissance archéologique pour
déterminer la distribution et le caractère des antiquités. On pourrait
arriver ainsi à établir quelles sont celles qui correspondent aux faits les
plus anciens d'occupation humaine; ensuite on pourrait pratiquer des
fouilles et rechercher en détail les traces des hommes et des civilisations
disparus '.
Maurice Zimmermann,
Chargé de cours de Géographie
à l'Université de Lyon.

LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE

Pour se rendre compte de l'importance de ce produit, il suffirait de


constater les efforts faits, aux États-Unis en particulier, pour suppléer à
l'insuffisance de l'arrivée de la potasse allemande depuis le début de la
guerre2. Car, en dépit des procédés plus ou moins pratiques pour préparer
ce produit, c'est surtout aux gisements d'Allemagne que l'on recourait pour
la consommation mondiale, et, comme les usages de la potasse sont extrê
m ement variés dans les différentes industries, la raréfaction s'en est fait
d'autant plus sentir en dehors du principal pays producteur 3.
1. J. Walter Fewkes, The Pac/fie as a Field for Ethuological and Archaeological Investiga
tion (fase, cité, p. 427-429).
2. La publication de I'Imperial Institute intitulée : The World's Supply of Potash (London,
S W., 1915, 48 p.; 1 sh.) contient un exposé de la production mondiale de la potasse d'après
les produits utilisés. — Voir aussi les études de Frank K. Cameron sur « les sources possibles
de la potasse aux États-Unis » (Journ. Franklin last., CLXXX, 1915, p. 641-651; — Yearbook
U. S. Department of Agriculture 1912, Washington, 1913, p. 523-536; — Bulletin No. 100 U. S.
Department of Agriculture, Washington, 1915) ; — l'article de A. H. Norton : The Potash Famine
(The Scientific American, Febr. 5, 1916).
3. Pour la production de la potasse en Allemagne ou en Alsace, voir les travaux relevés
dans XXIIP-XXIV* Bibliographie géographique 1913-1914,n08 600, 612 ; — les notes de J. Vogt et
M. Mibg dans le Bulletin delà Société Industrielle de Mulhouse (sept, et oct. 1908); — le volume
de P. de Rousiers sur Les Syndicats industriels de producteurs en France et à l'étranger (Paris,
1912) ; — l'Annuaire des Valeurs régionales de la Banque Renaud, de Nancy (année 1913) ;
et les articles parus dans les périodiques suivants: L'Économiste h rançais (23 avril 1906 et
2 mai 1914); — Journal of the Society of Chemical Industry (nov. 1908; Adolf Frank) ; — La
Nature (30 janv. 1909, 25 janvier 1913, 28 août et 2 oct. 1915); — Reçue Scientifique (3 avril 1909) ;
— La Technique Moderne (t. III, année 1911. nos 2, 3; Maurice Bellom) ; — Revue Internationale
du Commerce, de l'Industrie et de la Banque (30 juin 1911; A. Raffalovich) ; — L'Information
(juin et juillet 1913 ; Aug. Pawlowski) ; — Revue Trimestrielle Canadienne (août 1915 ; M. H. Na
gant) ; — Engineering and Mining Journal (23 et 30 oct. 1915; E. M. Heriotj; — Journal des
Economistes (15 déc. 1914, 15 déc. 1915 (L. Gouvy), 15 févr. 1916).

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378 NOTES ET CORRESPONDANCE.

Rappelons que les sels de potasse, le Kalisalz des Allemands, tout en


pouvant se remplacer souvent par des sels de soude au point de vue
industriel, ont une importance essentielle pour de multiples fabrications,
notamment la glacerie, l'industrie céramique, la fabrication du savon mou,
des allumettes, l'industrie du tannage, l'imprimerie, la photographie, la
pharmacie, l'industrie des explosifs, la préparation de certaines matières
colorantes comme l'indigo artificiel. D'autre part, c'est la potasse qui se
trouve à la base du chlorure de potassium, servant lui-même à la produc
tion du carbonate de potassium, de l'acide chlorhydrique, du chlorate de
potasse, du bromure, de l'iodure de potassium, du cyanure et du ferro
cyanure de potassium, de la potasse caustique, etc. Mais, à l'heure pré
sente, le principal débouché de la potasse est l'agriculture, la solubilité du
produit le rendant précieux pour la fumure, concurremment avec l'azote
et l'acide phosphorique. La consommation de la potasse en agriculture
s'est accrue depuis quelques années avec une extrême rapidité.
En 1900, l'agriculture ne consommait que 230 000' environ de potasse
pure sous la forme de sels de mine; elle en a absorbé 590000' en 1909,
tandis que la consommation industrielle proprementdite passait seulement,
durant la même période, de 70000' à 85000'. 11 faut dire que, à partir de
1885, la production de la soude à bon marché par le procédé Solvay a fait
remplacer en très grande partie la potasse par celte soude dans l'industrie
du savon. La consommation agricole de la potasse est très variable sui
vant les pays : l'Allemagne absorbe près de moitié de ce qui est consommé
dans le monde; la part des États-Unis est de 28 p. 100; la France ne
consomme que 9 p. 100 de ce qu'absorbe l'Allemagne.

La suprématie de l'Allemagne dans la production de la potasse date


de la découverte faite en 1852, à Stassfurt, à la bordure septentrionale du
Harz, de minerais dont la valeur ne fut d'abord pas soupçonnée. En forant
un puits pour l'exploitation du sel gemme, pratiquée depuis le xme siècle
en ce point, on découvrit dans des terrains d'âge permien des couches
énormes de sels impurs qui formaient comme des « morts-terrains », des
masses en apparence inutilisables au-dessus du sel gemme. C'était ce
qu'on appelait les sels résiduaires, ou Abraumsalze, amers, colorés, renfer
mant de fortes proportions de chlorure de potassium, en même temps
que de chlorure et de sulfate de magnésium. On les employait volontiers
comme remblais. A. Frank, chimiste d'une fabrique de betteraves de
Stassfurt, se mit à les analyser et reconnut des sels de potasse utilisables
aussi bien pour l'agriculture que pour l'industrie. En 1861, la première
fabrique de sels de potasse, suivie bientôt de trois autres, s'installait à
Stassfurt même. Dès 1872, on travaillait 500 000' de ces sels bruts dans
33 fabriques. La découverte s'était produite au moment même où l'illustre
savant français Balard étudiait la production des sels de potasse à l'aide
des eaux-mères des marais salants; ce qui montrait l'intérêt qu'on atta
chait à ce produit. C'est ainsi qu'a commencé de se constituer l'espèce de
monopole de production des sels potassiques qui s'est trouvé attribué à
l'Empire allemand jusqu'à notre époque.
Il se produisit alors une sorte de fièvre de la potasse en Allemagne,

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LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 379

analogue à la fièvre de l'or dans d'autres pays. L'industrie de ces sels fut
d'abord monopolisée par les gouvernements locaux, la Prusse à Stassfurt,
la principauté d'Anhalt à Leopoldshall. Elle fut ensuite déclarée libre, et
les recherches s'étendirent en même temps que se multipliaient les
exploitations. On constata que les dépôts de sel ne se localisaient pas seu
lement dans la région comprise entre Magdebourg et Halberstadt, mais
qu'ils s'étendaient sur les territoires du Hanovre et de la Thuringe,
couvrant une superficie de 250k"°<i.
Pour éviter une concurrence exagérée, les différentes exploitations
commencèrent, en 1879, à s'organiser en un syndicat devenu, en 1904, une
puissante association sous le nom de Kalisyndikat. A partir de 1894, sur
tout, les recherches et les demandes de concessions devinrent de plus en
plus nombreuses. Une véritable crise s'ensuivit. Le Parlement intervint
alors et vota la loi de 1910 réglementant la fabrication et la vente des sels
de potasse, mais non pas la production, c'est-à-dire l'extraction. Le prix
de vente est fixé annuellement, le coefficient de participation pour les
entreprises nouvelles est établi de façon à décourager les initiatives. Au
reste, la loi a favorisé surtout les entreprises d'État, et il s'en faut, malgré
toutes tes précautions prises, que les exploitations aient été toutes rému
nératrices.
Les sels de potasse d'Allemagne ont été formés par une concentration
progressive de l'eau de mer, sous l'influence de l'évaporation. Quand la
saturation atteint un certain degré, les sels les moins solubles, carbonates
et sulfates de chaux, se séparent, tandis que les sels de sodium, de potas
sium et de magnésium demeurent en solution. Mais le phénomène continue,
et des couches de sels de sodium et de potassium se forment ensuite, les
sels de potassium se rencontrant dans la région supérieure, comme consé
quence de cette formation. D'ailleurs, on trouve dans ces gisements de
très grandes variétés de sels, résultant des mélanges formés par l'action
des eaux pénétrant dans les fissures des lits superposés. Dans les gise
ments allemands, on va chercher la carnallite, la kaïnite, ce que l'on
appelle le sel dur, et enfin la sylvinite, jusqu'à des profondeurs de i000m,
en commençant vers 300. On remonte à la surface tous ces sels de potasse
et on les réduit en poudre fine immédiatement utilisable comme engrais;
on fait également une sorte d'engrais préparé à l'aide de la carnallite,
que l'on fait dissoudre, cristalliser, sécher, cet engrais contenant une forte
proportion de potassium, env. 40 p. 100.
Les découvertes faites en Allemagne suscitèrent ailleurs des recherches,
et l'on trouva dans bien d'autres pays de ces sels solubles (car il existe
également des gisements de sels insolubles). Ce fut le cas, notamment, pour
les gisements de Kalusz, en Galicie, exploités par un Syndicat de la potasse
autrichien, comprenant le Gouvernement autrichien et un groupe de
capitalistes; il s'agit là seulement d'une production annuelle bien minime
de 16000', n'alimentant aucune exportation, etforméede kaïnite et de syl
vite. Dans l'Inde, on a constaté l'existence de dépôts réguliers de sels de
potasse dans le Pendjab, à Khewra, plus particulièrement à la mine appelée
Mayo, sels composés de sylvite et de kieserite. Il existe aussi des gise
ments peu explorés àNurpur, mais on ne parait guère disposé à en tirer

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380 NOTES ET CORRESPONDANCE.

partí, apparemment parce que les sels se présentent dans des conditions
minêralogiques qui compliqueraient énormément leur traitement. Au
Chili, dès 1905, on avait rencontré des gisements de sels de potasse sur le
lac Huasco, dans la province d'Atacama, et aussi dans la province de
Tarapaca, et des Sociétés avaient même été formées pour les exploiter.
11 n'a guère été obtenu jusqu'ici de résultats pratiques dans ces régions,
cependant on aurait la possibilité de produire sur place des nitrates de
potasse, en utilisant les nitrates de soude avec les chlorures de potassium
fournis par le pays. Mr Lemétayer, professeur à l'Université du Chili, a
fait des recherches lui permettant d'affirmer que l'on trouverait facilement
2 millions de tonnes de couches salines renfermant de 3 à 12 p. 100 de
chlorure de potassium; encore ces sels pourraient se reformer par une
évaporation relativement rapide.

C'est sans doute à cause des découvertes si importantes faites récem


ment en Alsace que l'on n'a pas poursuivi au Chili les tentatives com
mencées.

Dés 1904, dans des forages faits à Niederbruck, en Alsace, en vue de


rechercher de l'huile minérale et de la houille, on avait rencontré des
matières salines vers 350™, matières ayant une épaisseur de 150™ et ren
fermant notamment des sels de potasse associés à des.sels de soude. On
se rendit compte aussitôt de l'importance de cette découverte. La Société
« Bopne Espérance », ne trouvant pas suffisamment d'appuis locaux,
s'adressa à des maisons allemandes pour obtenir les capitaux dont elle
avait besoin. En conséquence, le 13 juin 1906, fut constituée la Société
« Gewerkschaft Amélie », qui exécuta environ 120 sondages descendant
souvent à 1 000™, dont un certain nombre traversèrent les sels de potasse
et permirent d'identifier le gisement sur une superficie de 200km au Nord
et à l'Ouest de Mulhouse, entre Heimsbrunn, Sausheim, Ensisheim, Reguis
heim, Ungersheim, Soultz, Cernay et Schweighausen. On avait reconnu
deux couches de sels de potasse, l'une de 1™,50 environ, l'autre de 3 à 5™
d'épaisseur, et comprenant de la sylvinite, de la sylvite, mais point de
carnallite, ni de chlorure de magnésium. Ce gisement offrait une remar
quable régularité et une teneur très élevée en potasse. On comprend, dans
ces conditions, l'influence que les potasses alsaciennes allaient prendre
dans la production mondiale, et comment elles auraient laissé sans impor
tance les gisements secondaires reconnus ailleurs, si la guerre n'était
intervenue pour modifier artificiellement l'approvisionnement du monde.
Dès février 1910, l'exploitation commençait. Lamine Amélie était admise
dans le Syndicat allemand de la potasse à la fin de l'année. La répartition
qu'on lui allouait la mettait immédiatement au troisième rang parmi les
exploitations faisant partie du Syndicat. Le gisement alsacien est considéré
généralement comme très supérieur en qualité au gisement de Stassfurt;
d'autant qu'on n'y trouve point de chlorure de magnésium inutilisable et
qu'il faut éliminer; au contraire, la proportion de chlorure naturel de
potassium y atteint couramment 30 et même 35 p. 100. On a calculé que
le volume des sels doit être de 700 millions de mptres cubes, ce qui cor
respondrait à près de 1 milliard 1/2 de tonnes, soit 300 millions de tonnes

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LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 381

de potasse pure, pour une teneur d'au moins 22 p. 100 d'oxyde de potas
sium pur dans le sel brut. Cette teneur et cette pureté permettent
d'employer ces sels directement pour l'agriculture, après simple broyage;
ils peuvent également fournir une matière première de choix pour la fabri
cation du chlorure de potassium pur. La fabrique de Richwiller, située à
l'Est du Bois de Nonnenbruch et dépendant de la Société Amélie, est
installée pour traiter quotidiennement 260' de sels, produisant de 40 à 50'
de chlorure de potassium pur. Ces produits s'expédient par voie ferrée,
en partant de la gare de Richwiller même, et gagnent Mulhouse pour se
répartir ensuite dans diverses directions, en utilisant soit la voie ferrée,
soit le canal du Rhône au Rhin.
On a peut-être exagéré la valeur pécuniaire de ces gisements de potasse
de la Haute-Alsace, en affirmant que la mine Amélie contiendrait, à elle
seule, pour 9 milliards à 9 milliards 1/2 de francs de potasse, et que le bassin
alsacien, dans son ensemble, en renfermerait pour 60 milliards. Ce sont
là des chiffres bruts qui ne font entrer aucunement en compte les dépenses
d'exploitation, frais d'extraction, de traitement, etc. MrJ. Buffet, un ban
quier de Nancy qui s'est particulièrement intéressé à ces exploitations,
estime avec raison que la grosse question, en la matière, ce sont les débou
chés commerciaux, mais qu'on peut évaluer certainement à plusieurs
milliards la valeur du gisement. 11 ajoute que le tiers environ en appartient
à des capitaux français, bien que sous forme d'une Société de régime alle
mand; cette Société, dont le siège est à Mulhouse, est en réalité doublée
par une Société française dont le siège est à Nancy et qui lui fournit des
capitaux, la Société des Annuités des Mines de Kali Sainte-Thérèse. Les
deux autres tiers des capitaux appartiennent à un Trust allemand, où les
intérêts alsaciens et français ne sont pas négligeables.
En 1912, le gisement alsacien était divisé en 106 concessions, dont 78
appartenaient aux « Deutsche Kaliwerke A. G. Bernetrode », les 28 autres
à la Société Sainte-Thérèse. A ce moment, quatre autres demandes de
concession étaient en instance. Au mois d'août 1914, les concessions
étaient groupées en 9 exploitations, avec 18 puits; une des exploitations
étant française, la Sainte-Thérèse, dont les puits, paralt-il, ont été murés
au début de la guerre.
Chacun des puits alsaciens a été outillé pour extraire facilement 800 000'
par an, mais il ne pouvait en vendre que 80 000. Cela n'empêchait' pas de
prévoir vraisemblablement des bénéfices très remarquables. Ces bénéfices
progresseront rapidement avec la disparition du régime allemand; l'Alsace
pourra alors discuter librement avec le Syndicat de la potasse et déve
lopper considérablement ses ventes à l'étranger, non pas seulement en
France, grâce aux conditions avantageuses dont ces gisements bénéficient.
Sans doute, à l'heure actuelle, on se préoccupe de rechercher d'autres
gisements ou d'autres sources de potasse. Toute une campagne a été faite
aux États-Unis pour extraire cette matière, notamment des varechs, procédé
déjà employé depuis fort longtemps; on affirme que l'on serait arrivé à
des résultats tout à fait pratiques. Mais ce mode de fabrication perdra évi
demment la plus grosse partie de son intérêt, quand le commerce des
potasses d'Allemagne et d'Alsace pourra reprendre librement. De même,

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382 NOTES ET CORRESPONDANCE.

en Espagne, on se préoccupe grandement des gisements de potasse qui


existent dans le voisinage de Barcelone et de Cardona1. On songe, d'autre
part, à reprendre les sondages faits en France dans la région de Belfort.
On oublie l'importance qu'avaient, avant la guerre, les gisements de
potasse allemands et alsaciens, exploités dans 193 entreprises, alors que
100 autres étaient à la veille de s'installer. L'exploitation minière et les
usines de transformation représentaient un capital immobilisé d'environ
2 milliards de francs. 2000 employés et 45000 ouvriers étaient occupés
dans ces industries, qui disposaient d'une force motrice de 350000 chevaux,
répartis entre 2700 moteurs ou machines. La production, en 1913, était de
13306300 tonnes métriques,-soit une moyenne journalière d'environ
3 650 vagons de 10', pouvant s'élever, en automne et au printemps, quand
la demande était intense, à 6 000 vagons. C'est de quoi satisfaire pour
longtemps à tous les besoins du monde, alors même que la consommation,
comme il est à prévoir, tendrait à augmenter considérablement.

Daniel Bellet.

LA FABRIQUE LYONNAISE DES SOIERIES,


d'après une STATISTIQUE récente

Statistique des mátiers de tissage au service de la fabrique lyonnaise


(■Compte rendu des travaux de la Chambre de Commerce de Lyon, année 1914,
Lyon, lmpr. A. Rey, 1915, p. 94-110, 2 pl. plan de Lyon, à 1 : 33 000, et cai'te de
tout le rayon de la fabrique lyonnaise [à 1 : 1 000 000]).

A l'occasion de l'Exposition Internationale de Lyon (1914), la Chambre


de Commerce de cette ville fit élaborer, avec le concours de l'Inspection
départementale du Travail, une statistique des métiers de tissage au ser
vice de la fabrique lyonnaise des soieries.
Le dépouillement, opéré au début de 1914, a fourni les éléments d'une
carte destinée à figurer dans le Salon des soies et des soieries de l'Exposi
tion de Lyon : « Métiers de tissage de la fabrique lyonnaise des soieries en
1914. Dressé par ordre et d'après les renseignements de la Chambre de
Commerce par Marius Morand, secrétaire général honoraire de la Chambre
de Commerce de Lyon, 1914, M. Larbitray del. »
Cette carte est reproduite dans le Compte rendu de la Chambre de Commerce
de Lyon, année 191 i1. Elle distingue : les métiers à bras et les métiers

1. Voir XXIII'-XXIV' Bibliographie géographique I9IS-I9IÍ, n° 962 B (dernier article cité).


2. Pour les Comptes rendus relatifs aux années 1906 et 1910, voir XVIIe Bibliographie géo
graphique 1907, n° 232; XXI* Bibl. 1911, n° 216. — Rappelons que la Chambre de Commerce de
Lyon avait fait imprimer à ses frais la Carte se'ricicole de la France, de V. Groffier (voir
X* Bibl. 1900, n° 253). En ce qui concerne la production de la soie, on pourra se reporter
à la note de Maurice Zimmermann : La production et la consommation de la soie (Annales de
Géographie, XXV, 15 mai 1916, p. 219-223).

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