Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/
info/about/policies/terms.jsp
JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content
in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship.
For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.
Armand Colin is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Annales de Géographie.
http://www.jstor.org
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 377
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
378 NOTES ET CORRESPONDANCE.
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 379
analogue à la fièvre de l'or dans d'autres pays. L'industrie de ces sels fut
d'abord monopolisée par les gouvernements locaux, la Prusse à Stassfurt,
la principauté d'Anhalt à Leopoldshall. Elle fut ensuite déclarée libre, et
les recherches s'étendirent en même temps que se multipliaient les
exploitations. On constata que les dépôts de sel ne se localisaient pas seu
lement dans la région comprise entre Magdebourg et Halberstadt, mais
qu'ils s'étendaient sur les territoires du Hanovre et de la Thuringe,
couvrant une superficie de 250k"°<i.
Pour éviter une concurrence exagérée, les différentes exploitations
commencèrent, en 1879, à s'organiser en un syndicat devenu, en 1904, une
puissante association sous le nom de Kalisyndikat. A partir de 1894, sur
tout, les recherches et les demandes de concessions devinrent de plus en
plus nombreuses. Une véritable crise s'ensuivit. Le Parlement intervint
alors et vota la loi de 1910 réglementant la fabrication et la vente des sels
de potasse, mais non pas la production, c'est-à-dire l'extraction. Le prix
de vente est fixé annuellement, le coefficient de participation pour les
entreprises nouvelles est établi de façon à décourager les initiatives. Au
reste, la loi a favorisé surtout les entreprises d'État, et il s'en faut, malgré
toutes tes précautions prises, que les exploitations aient été toutes rému
nératrices.
Les sels de potasse d'Allemagne ont été formés par une concentration
progressive de l'eau de mer, sous l'influence de l'évaporation. Quand la
saturation atteint un certain degré, les sels les moins solubles, carbonates
et sulfates de chaux, se séparent, tandis que les sels de sodium, de potas
sium et de magnésium demeurent en solution. Mais le phénomène continue,
et des couches de sels de sodium et de potassium se forment ensuite, les
sels de potassium se rencontrant dans la région supérieure, comme consé
quence de cette formation. D'ailleurs, on trouve dans ces gisements de
très grandes variétés de sels, résultant des mélanges formés par l'action
des eaux pénétrant dans les fissures des lits superposés. Dans les gise
ments allemands, on va chercher la carnallite, la kaïnite, ce que l'on
appelle le sel dur, et enfin la sylvinite, jusqu'à des profondeurs de i000m,
en commençant vers 300. On remonte à la surface tous ces sels de potasse
et on les réduit en poudre fine immédiatement utilisable comme engrais;
on fait également une sorte d'engrais préparé à l'aide de la carnallite,
que l'on fait dissoudre, cristalliser, sécher, cet engrais contenant une forte
proportion de potassium, env. 40 p. 100.
Les découvertes faites en Allemagne suscitèrent ailleurs des recherches,
et l'on trouva dans bien d'autres pays de ces sels solubles (car il existe
également des gisements de sels insolubles). Ce fut le cas, notamment, pour
les gisements de Kalusz, en Galicie, exploités par un Syndicat de la potasse
autrichien, comprenant le Gouvernement autrichien et un groupe de
capitalistes; il s'agit là seulement d'une production annuelle bien minime
de 16000', n'alimentant aucune exportation, etforméede kaïnite et de syl
vite. Dans l'Inde, on a constaté l'existence de dépôts réguliers de sels de
potasse dans le Pendjab, à Khewra, plus particulièrement à la mine appelée
Mayo, sels composés de sylvite et de kieserite. Il existe aussi des gise
ments peu explorés àNurpur, mais on ne parait guère disposé à en tirer
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
380 NOTES ET CORRESPONDANCE.
partí, apparemment parce que les sels se présentent dans des conditions
minêralogiques qui compliqueraient énormément leur traitement. Au
Chili, dès 1905, on avait rencontré des gisements de sels de potasse sur le
lac Huasco, dans la province d'Atacama, et aussi dans la province de
Tarapaca, et des Sociétés avaient même été formées pour les exploiter.
11 n'a guère été obtenu jusqu'ici de résultats pratiques dans ces régions,
cependant on aurait la possibilité de produire sur place des nitrates de
potasse, en utilisant les nitrates de soude avec les chlorures de potassium
fournis par le pays. Mr Lemétayer, professeur à l'Université du Chili, a
fait des recherches lui permettant d'affirmer que l'on trouverait facilement
2 millions de tonnes de couches salines renfermant de 3 à 12 p. 100 de
chlorure de potassium; encore ces sels pourraient se reformer par une
évaporation relativement rapide.
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
LA PRODUCTION DE LA POTASSE DANS LE MONDE. 381
de potasse pure, pour une teneur d'au moins 22 p. 100 d'oxyde de potas
sium pur dans le sel brut. Cette teneur et cette pureté permettent
d'employer ces sels directement pour l'agriculture, après simple broyage;
ils peuvent également fournir une matière première de choix pour la fabri
cation du chlorure de potassium pur. La fabrique de Richwiller, située à
l'Est du Bois de Nonnenbruch et dépendant de la Société Amélie, est
installée pour traiter quotidiennement 260' de sels, produisant de 40 à 50'
de chlorure de potassium pur. Ces produits s'expédient par voie ferrée,
en partant de la gare de Richwiller même, et gagnent Mulhouse pour se
répartir ensuite dans diverses directions, en utilisant soit la voie ferrée,
soit le canal du Rhône au Rhin.
On a peut-être exagéré la valeur pécuniaire de ces gisements de potasse
de la Haute-Alsace, en affirmant que la mine Amélie contiendrait, à elle
seule, pour 9 milliards à 9 milliards 1/2 de francs de potasse, et que le bassin
alsacien, dans son ensemble, en renfermerait pour 60 milliards. Ce sont
là des chiffres bruts qui ne font entrer aucunement en compte les dépenses
d'exploitation, frais d'extraction, de traitement, etc. MrJ. Buffet, un ban
quier de Nancy qui s'est particulièrement intéressé à ces exploitations,
estime avec raison que la grosse question, en la matière, ce sont les débou
chés commerciaux, mais qu'on peut évaluer certainement à plusieurs
milliards la valeur du gisement. 11 ajoute que le tiers environ en appartient
à des capitaux français, bien que sous forme d'une Société de régime alle
mand; cette Société, dont le siège est à Mulhouse, est en réalité doublée
par une Société française dont le siège est à Nancy et qui lui fournit des
capitaux, la Société des Annuités des Mines de Kali Sainte-Thérèse. Les
deux autres tiers des capitaux appartiennent à un Trust allemand, où les
intérêts alsaciens et français ne sont pas négligeables.
En 1912, le gisement alsacien était divisé en 106 concessions, dont 78
appartenaient aux « Deutsche Kaliwerke A. G. Bernetrode », les 28 autres
à la Société Sainte-Thérèse. A ce moment, quatre autres demandes de
concession étaient en instance. Au mois d'août 1914, les concessions
étaient groupées en 9 exploitations, avec 18 puits; une des exploitations
étant française, la Sainte-Thérèse, dont les puits, paralt-il, ont été murés
au début de la guerre.
Chacun des puits alsaciens a été outillé pour extraire facilement 800 000'
par an, mais il ne pouvait en vendre que 80 000. Cela n'empêchait' pas de
prévoir vraisemblablement des bénéfices très remarquables. Ces bénéfices
progresseront rapidement avec la disparition du régime allemand; l'Alsace
pourra alors discuter librement avec le Syndicat de la potasse et déve
lopper considérablement ses ventes à l'étranger, non pas seulement en
France, grâce aux conditions avantageuses dont ces gisements bénéficient.
Sans doute, à l'heure actuelle, on se préoccupe de rechercher d'autres
gisements ou d'autres sources de potasse. Toute une campagne a été faite
aux États-Unis pour extraire cette matière, notamment des varechs, procédé
déjà employé depuis fort longtemps; on affirme que l'on serait arrivé à
des résultats tout à fait pratiques. Mais ce mode de fabrication perdra évi
demment la plus grosse partie de son intérêt, quand le commerce des
potasses d'Allemagne et d'Alsace pourra reprendre librement. De même,
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions
382 NOTES ET CORRESPONDANCE.
Daniel Bellet.
This content downloaded from 144.82.108.120 on Mon, 29 Feb 2016 22:26:45 UTC
All use subject to JSTOR Terms and Conditions