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Pompes Roto Dynamiques
Pompes Roto Dynamiques
POMPES ROTO-DYNAMIQUES
Toutes les pompes dites roto-dynamiques sont conçues selon le même principe de
fonctionnement qui consiste à mettre l'eau en mouvement à l'aide d'une roue mobile ou
rotor. On utilise l'un ou l'autre ou bien les deux mécanismes suivants pour pousser l'eau
vers la sortie du rotor.
FIGURE 57
La relation entre la vitesse et la pression d'un fluide à la fois au passage dans un ajutage
et dans un diffuseur
Les premières pompes roto dynamiques réellement utilisables ont été mises au point
vers la fin du 18ème et au début du 19ème siècle ( Figure 56). Les pompes du type A
représentées sur la figure ont simplement pour rôle de refouler l'eau vers le haut. Les
112 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
La différence essentielle entre les premières pompes décrites ci-dessus et les pompes
modernes c'est que l'eau sort de la roue à une vitesse élevée et elle n'est ralentie que
par les forces du frottement, pour cela les anciennes pompes avaient un faible
rendement. L'application d'un principe hydraulique essentiel illustré à la figure 57 a
permis de mettre au point des pompes roto-dynamiques performantes. D'après ce
principe la vitesse d'écoulement des fluides peut être convertie en pression et
inversement. Il suffit donc tout simplement de modifier la section de passage de l'eau
(ou de n'importe quel autre fluide). Comme l'eau est pratiquement incompressible, un
débit d'eau donné contraint à emprunter un passage à section transversale réduite, il le
fera à une vitesse plus grande. Cependant, toute augmentation de vitesse est due à une
pression agissant sur la masse d'eau en question. Inversement, le passage des filets
liquides à travers une section transversale élargie est accompagné d'une réduction de la
vitesse d'écoulement pour couvrir la totalité de la section d'écoulement. La décélération
du fluide requiert une force supplémentaire qui accroît par conséquent la pression subie
par le fluide ralenti. On peut démontrer que, (si l'on ne tient pas compte des
phénomènes de frottement) la relation entre la hauteur manométrique H et les vitesses
d'eau dans une conduite à section transversale variable Ventrée et Vsortie, est donnée par
FIGURE 58
Pompes centrifuges
114 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
Les machines élévatoires 115
II est n'est certes pas question de traiter ici en détail ce sujet complexe. Mais nous allons
évoquer certaines caractéristiques essentielles des pompes, afin de mettre en relief les
facteurs importants qui conditionnent le bon fonctionnement des pompes et qui font que
le rendement est très sensible aux conditions de fonctionnement réel.
Comme toute pompe roto-dynamique est généralement conçue pour travailler dans des
conditions de fonctionnement bien déterminées, les fabricants lancent dans le marché
une large gamme de pompes, comportant généralement de nombreux éléments
communs. Ceci leur permet de couvrir une large gamme de hauteurs et de débits. Par
ailleurs, à chaque type de rotor correspond une marge bien définie de hauteurs et de
débits, ainsi un grand jeu de rotors ou roues a été mis au point. Nous verrons plus loin
qu'il y a aussi des sous-groupes dans chaque type de roue afin que la pompe réponde
le mieux aux conditions réelles de fonctionnement. Les principaux types sont
représentés à la figure 59 en demi-section, pour mieux illustrer leur aspect.
Les sections types de la figure 59 nous montre que les aubes d'une pompe peuvent
imposer soit un écoulement radial, soit axial, ou encore un écoulement mixte. Pour le
pompage de forts débits à de faibles hauteurs d'eau ce qui est très courant dans le cas
de l'irrigation par pompage, la roue la plus performante est celle à écoulement axial. La
roue est semblable à une hélice installée dans une conduite (figure 60). Comme pour
une hélice, l'élévation de l'eau est produite par l'énergie communiquée par une palette
mobile bien profilée (aérodynamique). Comme dans le cas de la pompe l'hélice est
montée dans un carter, la réaction met l'eau en mouvement. Par contre, pour des
hauteurs d'eau importantes et des débits faibles, le rotor doit être à écoulement
centrifuge (écoulement radial). Le rotor est généralement caractérisé par un rapport du
diamètre à l'entrée au diamètre à la sortie élevé pour que l'écoulement soit pratiquement
radial (figure 59). Entre ces deux cas extrêmes on trouve toute la gamme des pompes
hélico-centrifuges (voir également figures 61 et 62) et les pompes centrifuges à aubes
caractérisées par un faible rapport du diamètre entrée-sortie.
FIGURE 59
Caractéristiques types des pompes roto-dynamiques
116 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
La figure 59 indique les vitesses spécifiques les plus indiquées pour les différents types
d'aubes d'une roue ou d'un rotor. Ainsi le rotor d'une pompe à hélice a un
fonctionnement optimal pour des débits de 500 à 1000 1/S une vitesse spécifique de
5000 à 10000, et des hauteurs manométriques de l'ordre 5 m environ. La vitesse
spécifique peut être convertie de nouveau en vitesse réelle exprimée en tr/min (n) pour
une hauteur (H) et un débit (Q) donnés, par la relation suivante:
Le choix du rotor n'est pas uniquement fonction des valeurs de la hauteur et du débit,
mais aussi de la taille de la pompe. Ainsi quel que soit le type du rotor, le rendement des
pompes de faible puissance est en règle générale sensiblement inférieur aux
rendements des pompes similaires de taille plus importantes. D'autre part, la hauteur de
refoulement optimal des petites pompes est aussi nettement plus faible que pour les
grosses pompes.
Nous avons déjà vu que la majeure partie de la pression exercée par la pompe à hélice
est due à l'action propulsive de ses aubes en rotation sur l'eau. Cette poussée a pour
effet de propulser l'eau vers la sortie du rotor ou de la roue, et elle imprime aussi l'eau
d'un mouvement rotatif (spin), qui est une source de gaspillage d'énergie. En effet le
spin de l'eau aurait pour conséquences l'augmentation des forces de frottement et des
phénomènes de turbulence, sans toute fois avoir aucun effet positif pour le refoulement
de l'eau dans la conduite. Les pompes hélices sont donc munies d'aubes de guidage
dont l'angle d'inclinaison permet de redresser l'écoulement et de transformer la
composante rotative de la vitesse en une pression supplémentaire, tout à fait de la
même manière que le diffuseur d'une pompe centrifuge. Le schéma de la figure 60
représente un exemple type d'une pompe hélice avec des aubes de guidage montées
juste au-dessus du rotor. Ces aubes ont en outre un second rôle structurel puisqu'ils
comportent un grand palier plat facilitant le centrage de l'arbre. Ce palier est
généralement lubrifié à l'eau et présente les mêmes caractéristiques avec la boîte
arrière du moteur d'un bateau.
FIGURE 60
Pompe axiale (pompe-hélice)
118 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
FIGURE 61
Pompe hélico-centrifuge montée en surface
Les machines élévatoires 119
FIGURE 62
Pompe hélico-centrifuge immergée
Les pompes hélices sont généralement fabriquées pour une gamme de débits de l'ordre
de 150 à 1500 m3/h. Elles sont à axe vertical et leurs hauteurs manométriques varient de
1,5 à 3,0 m. Les pompes à hélices à plusieurs étages (c'est-à-dire de plusieurs roues sur
le même arbre) peuvent avoir des hauteurs de refoulement de l'ordre de 10 m environ.
Comme les pompes de ce genre sont conçues pour pomper des débits très forts à des
faibles hauteurs de refoulement, les conduites de refoulement associées sont
normalement en béton afin d'éviter les coûts prohibitifs des tuyaux en acier de gros
diamètres. Les pompes hélices sont pour la plupart trop encombrantes, et leur
installation requiert d'importants travaux de génie civil. Par suite leur domaine
d'utilisation serait celui des plus grandes exploitations agricoles. En règle générale, elles
sont surtout utilisées dans projets d'irrigation à canaux à ciel ouvert par élever des débits
importants à des hauteurs de 2 à 3 m à partir d'un canal principal vers un canal
d'alimentation ou de distribution.
120 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
FIGURE 63
Pompe-hélice portable (IRRI)
Les petites pompes hélices sont plutôt fabriquées ou assemblées sur place. Elles
donnent en général des résultats assez probants, ce qui fait qu'elles ne sont pas
fabriquées en série en usine. Les hélices ordinaires des bateaux ont été fixées sur un
long arbre pour le pompage de l'eau nécessaire à la submersion des rizicultures dans
certaines régions d'Asie du Sud-Est. L'Institut International de Recherche sur le Riz
(IIRR) a mis à profit ce principe pour mettre au point un système de pompage portatif à
grand débit (voir figure 63). Ce dispositif a été conçu pour être fabriqué dans de petits
ateliers mécaniques, le débit peut 180 m3/h, et la hauteur manométrique est d'environ 1
à 4 m. Cette pompe doit être entraînée par un moteur thermique ou électrique de 5 CV
de puissance (3 kW) avec une vitesse de rotation de 3000 m tr/min. L'arbre est de 3,7 m
de long, la conduite de refoulement de 150 mm de diamètre et le poids total, machine
motrice non comprise, est de 45 kg.
Comme son nom l'indique, la pompe hélico-centrifuge est à la fois en partie pompe
axiale et pompe centrifuge. Cette pompe est d'un grand intérêt pour l'irrigation par
pompage car elle constitue un bon compromis permettant d'éviter le désavantage de la
hauteur derefoulement faible d'une pompe hélice, et en même temps avoir des
rendements et de débits supérieurs à ceux d'une pompe centrifuge à volute. De plus, les
pompes à débit axial fonctionnent uniquement à aspiration nulle tandis que les pompes
hélico-centrifuges peuvent fonctionner à des hauteurs d'aspiration non nulles tout en
n'étant pas à auto-amorçage.
Les machines élévatoires 121
Pompes centrifuges
C'est la catégorie de pompes la plus utilisée dans l'irrigation à petite est moyenne
échelle. Ces pompes sont généralement entraînées par des moteurs thermiques ou
électriques. Le schéma de la figure 64 représente une vue en coupe d'un modèle
courant d'une pompe centrifuge à volute. Le corps de cette pompe et son bâti sont
habituellement en fonte ou en acier coulé, la roue pouvant être soit en bronze soit en
acier. Les éléments les plus critiques de la pompe sont les extrémités des aubes à
l'entrée et à la sortie de la roue. En effet, les pertes les plus importantes sont celles dues
au retour d'eau à l'aspiration par l'espace libre à la sortie entre la partie fixe et la partie
tournante de la pompe. Pour réduire ces pertes, le corps des pompes de bonne qualité,
comme celle de la figure, est munie d'un anneau d'usure à faible jeu à l'entrée du rotor.
Cette pièce est sujette à l'usure du fait des matériaux en suspension et aux autres
matières abrasives transportées par l'eau. Elle est généralement remplacée chaque fois
que le jeu entraine une baisse notable du rendement. Toutefois, la plupart des
agriculteurs ne se rendent pas compte des pertes dues à l'usure, et ils essaient de
remédier à la baisse du rendement par l'augmentation de jour en jour de la vitesse de
rotation ou de la durée de fonctionnement de la pompe, d'où un gaspillage de carburant
ou d'électricité.
FIGURE 64
d'une pompe centrifuge de surface sur socle
122 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
FIGURE 65
Installation d'une pompe centrifuge de surface
FIGURE 66
Installation d'une pompe centrifuge verticale (pompe de forage)
Les machines élévatoires 123
Une autre pièce sujette à l'usure est le joint de presse-étoupe situé à la sortie de l'arbre
du côté postérieur du carter de la roue. Elle doit être régulièrement resserrée pour
réduire au minimum les fuites. Cependant le serrage excessif accélère l'usure de la
garniture. Ce joint est généralement fait d'une garniture en amiante graphitée, mais le
polytétrafluoro-éthylène graphité (PTFE), quand il est disponible est plus efficace. Le
coté arrière de la pompe comporte un socle et un boîtier renfermant deux roulements à
billes. Ce type de pompe est lubrifié à l'huile, avec un orifice de remplissage, une jauge
d'huile et un bouchon de vidange. L'entretien courant consiste à remplacer l'huile de
temps à autre, et à en vérifier assez fréquemment le niveau. Ne pas observer ces règles
pourrait entraîner l'usure des roulements, la flexion de l'arbre, l'usure des aubes et de la
turbine.
FIGURE 67
Divers types de rotors des pompes centrifuges
Dans certains cas le plan d'eau est tellement bas qu'il devient impossible d'installer la
pompe en surface (conditions limites à l'aspiration). Les pompes centrifuges sont alors
placées dans un puisard ou dans un puits, pour rendre minimum la hauteur d'aspiration,
ou même la pompe peut être placée au-dessous du plan d'eau comme le montre la
figure 66. Dans ce cas un arbre assez long accouple la pompe à un moteur électrique
installé en surface, de sorte que le moteur et le matériel électrique restent toujours à
l'abri de tout risque d'inondation.
Les roues des pompes centrifuges sont les pièces maîtresses qui déterminent leurs
caractéristiques. La figure 67 représente plusieurs types de roues. Bien que la forme de
la roue est un important facteur, le rapport de la section de sortie de l'aube à celle de
l'entrée joue un rôle décisif sur les caractéristiques des pompes centrifuges. Autrement
dit, la variation de la section transversale de l'écoulement à travers la roue, ou bien le
rapport du diamètre de sortie ou diamètre d'entrée. Les schémas A et B de la figure
représentent des rotors ouverts, tandis que les schémas C et D représentent des rotors
couverts ou fermés. Les premiers ont un rendement inférieur aux seconds puisqu'ils
donnent lieu plus facilement à des pertes par retour d'eau. D'autre part les frottements et
les remous créés par la rotation des aubes à découvert à proximité de l'enveloppe fixe
sont trop importants. Cependant ces rotors sont moins exposés au colmatage par la
boue ou par les herbes. En revanche, les rotors fermés sont nettement plus robustes ils
risquent moins l'usure par les matières solides en suspension ou les autres corps
étrangers entraînés par l'eau. Les rotors ouverts sont moins coûteux, ils sont donc
généralement utilisés dans les pompes bon marché et de faible rendement. Quant aux
rotors fermés, ils sont de loin les plus utilisés lorsque le rendement et le bon
fonctionnement sont de première importance.
La forme des aubes de la roue ou du rotor joue également un rôle important. Certains
facteurs tendent à adoucir la courbure de la caractéristique H(Q) pour une vitesse de
rotation donnée. Tandis que d'autres facteurs tendent à augmenter la pente de cette
courbure. Les courbes de la figure 68 représentent l'effet de la forme des aubes sur les
filets liquides. Bien que les caractéristiques les plus plates correspondent à des aubes
de courbure concave, on constate que les aubes à courbure convexe permettent
effectivement d'obtenir une hauteur manométrique maximale dans les conditions de
fonctionnement nominales. D'une manière générale, plus la caractéristique hauteur
d'eau-débit est plate, plus le rendement est élevé, d'autre part la vitesse de rotation du
rotor doit être d'autant plus importante que la hauteur de refoulement est élevée. Ainsi,
pour une vitesse de rotation donnée on a toujours tendance à utiliser les pompes à
caractéristiques H (Q) les moins aplaties pour des hauteurs de refoulement élevées.
Ceci est bien entendu au prix d'une légère baisse du rendement de la pompe.
Lorsque la charge requise dépasse celle que l'on peut obtenir avec une seule pompe,
on peut installer deux ou plusieurs pompes en série, tel qu'indiqué à la figure 69a. Si par
contre, le débit d'une pompe est inférieur à celui nécessaire, deux ou plusieurs pompes
centrifuges peuvent être installées en parallèle, tel qu'indiqué à la figure 69b. L'incidence
de ces associations en série ou en parallèle des pompes sur les courbes
caractéristiques H(Q) d'une pompe est représentée à la figure 69c. Ces courbes
représentent les variations de la charge, du débit et du rendement, exprimées en
pourcentage des valeurs obtenues dans le cas d'une seule pompe dans les conditions
126 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
FIGURE 68
Effet du profil des aubes du rotor ou de la roue d'une pompe centrifuge
Si l'on veut utiliser une seule pompe centrifuge, on doit pour des hauteurs de
refoulement importantes soit augmenter la vitesse de rotation du rotor, ou bien avoir un
rotor de grand diamètre. Cependant, il y a toujours des limites qu'on ne peut pas
dépasser tant pour les vitesses de rotation et que pour les diamètres des roues. Donc,
on peut soit associer plusieurs pompes monocellulaires en série, ou bien adopter une
autre alternative plus pratique qui consiste à installer une pompe multicellulaire où l'eau
sort d'une roue pour alimenter la roue suivante ou l'étage suivant. Ceci est fait au moyen
d'un canal de retour spécialement conçu dans le corps de pompe. Le schéma de la
figure 70 représente une pompe de forage à cinq cellules. L'utilisation d'une pompe
multicellulaire s'impose du fait que le diamètre du rotor est limité par celui du forage. La
figure 144 représente une autre pompe multicellulaire, à trois étages, entraînée par une
turbine.
Les pompes multicellulaires de surface sont plutôt utilisées pour l'irrigation des zones
montagneuses. En effet, en dehors de ce contexte il est assez rare que les eaux de
surface soient pompées à des hauteurs d'eau importantes. Par contre, la pompe
multicellulaire immergée de forage à axe vertical, directement accouplée à un moteur
électrique au-dessus d'elle (lui aussi immergé), est beaucoup plus utilisée actuellement
en irrigation, surtout dans l'irrigation à petite échelle, où la source d'eau est constituée
d'un puits ou d'un forage (voir Figure 70). De plus, il est toujours possible d'installer des
Les machines élévatoires 127
FIGURE 69
Association en série ou en parallèle des pompes centrifuges
128 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
Les machines élévatoires 129
FIGURE 70
Groupe moto-pompe multicellulaire immergé de forage
supplémentaires sur le même arbre ne pose guère de difficultés. Cette technique permet
d'obtenir une série de pompes couvrant un large éventail des conditions de
fonctionnement. La pompe de la figure 70 est du type hélico-centrifuge à cinq étages. Le
même schéma montre aussi comment par la simple adjonction d'étages
supplémentaires (bien sûr la puissance du moteur d'entraînement doit aussi augmenter
en conséquence) on peut avoir une gamme complète de pompes pouvant élever l'eau à
une hauteur de 40 m environ pour les pompes les plus petites, et à des hauteurs de 245
m environ pour les pompes les plus grosses (voir figure). Le rendement et le débit de
ces pompes sont pratiquement identiques, seules la hauteur de pompage et la
puissance nominale sont fonctions du nombre d'étages.
Les pompes roto-dynamiques de toutes sortes ne démarrent que lorsque leur rotor est
préalablement rempli d'eau. Evidemment, la méthode la plus sûre pour éviter toute
difficulté de démarrage consiste à immerger la pompe au-dessous du plan d'eau
d'alimentation. Mais cette méthode n'est pas toujours applicable ou bien appropriée.
Ceci est plutôt valable en petite irrigation chaque fois que l'on doit avoir recours à des
groupes de pompage portables, qui doivent être arrêtés et réamorces à chaque poste
d'irrigation.
Si le carter de pompe est bien rempli d'eau, la pompe peut bien démarrer et l'eau sera
refoulée, même si la conduite d'aspiration est vide au départ. Plusieurs méthodes
peuvent être utilisées pour remplir les pompes roto-dynamiques installées au-dessus du
niveau d'alimentation. Toutefois, il est particulièrement important de noter que si la
conduite d'aspiration est vide et que la conduite de refoulement est pleine, il vaut mieux
parfois vider cette dernière pour supprimer la contre-pression qui pourrait empêcher
l'amorçage de la pompe. Sinon, il serait difficile, voire impossible, de pourvoir chasser
l'air contenu dans l'installation et l'amorçage n'aura pas lieu. Une des méthodes utilisées
pour chasser l'air Consiste à monter au départ du refoulement un robinet qui permet de
"purger" la pompe en facilitant la sortie de l'air piège dans le système.
surchauffer, ce qui fait que la graisse utilisée pour lubrifier les roulements pourrait fondre
et s'échapper, provoquant ainsi la détérioration des joints d'étanchéité, et toute autre
pièce en plastique et chaque élément ne pouvant pas supporter de très fortes
températures.
FIGURE 71
Une installation complète d'un groupe moto-pompe électrique immergé
132 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
FIGURE 72
Pompe directement accouplée à un moteur diesel à refroidissement à l'air munie d'une
pompe manuelle d'amorçage à membrane
Les machines élévatoires 133
Les deux méthodes d'amorçage les plus courantes des groupes moto-pompes
centrifuges de surface consistent à utiliser, soit une petite pompe à main montée sur la
conduite de refoulement (figure 72) (le schéma représente une pompe d'amorçage à
membrane dont la capacité d'aspiration est excellente), soit un "éjecteur d'épuisement
pour faire le vide nécessaire dans la conduite d'aspiration (figure 57) ce principe de
fonctionnement sera traité en détail dans la section suivante.
FIGURE 73
Pompe centrifuge à auto-amorçage
134 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
On peut aussi installer un grand réservoir sur la conduite d'aspiration juste au-dessus de
la pompe. Ce réservoir doit être de capacité suffisante pour pourvoir remplir d'eau la
canalisation d'aspiration suite à la dépression créée par la pompe. Une installation de ce
genre doit cependant être soigneusement conçue pour éviter l'apparition de bouchons
d'air dans la canalisation d'aspiration.
Une autre méthode simple utilisée uniquement lorsque la conduite de refoulement est de
très grande longueur consiste à monter immédiatement à la sortie de la pompe, une
vanne au lieu d'un clapet de non-retour. Cette vanne est en position de fermeture
lorsque la pompe est arrêtée. L'ouverture du robinet aura pour effet de remplir la pompe
par l'intermédiaire de la conduite de refoulement, et d'assurer ainsi sa mise en eau au
moment au démarrage.
La solution la plus sûre dans certains cas consiste à utiliser une pompe centrifuge
spéciale dite "à auto-amorçage" (figure 73). Dans ce cas la partie supérieure du corps
de la pompe comporte deux compartiments séparés par un déflecteur. Lorsque la
pompe et la canalisation d'aspiration sont vides, le carter est rempli directement par
l'orifice de remplissage à la partie supérieure du corps de la pompe. Une fois la pompe
Les machines élévatoires 135
amorcée, l'eau est lancée vers le haut du côté refoulement et une petite zone de
dépression se forme autourdu moyeu de la roue. Tant que la pompe n'est pas amorcée,
l'eau introduite par l'orifice d'entrée à la partie supérieure de la pompe continue à circuler
autour du déflecteur, tandis qu'une fraction de l'air entraîné remonte la conduite de
refoulement vide. L'air aspiré de la tuyauterie d'aspiration est remplacé par l'eau jusqu'à
ce que celle-ci soit complètement remplie d'eau et que les bulles d'air autour de la roue
de la pompe soient complètement éliminées. Une fois l'air entièrement chassé, l'eau
cesse de circuler autour de déflecteur et l'écoulement dans les deux compartiments
serait de même sens de sorte, que l'eau se dirige vers la sortie de la pompe du côté du
refoulement. Grâce à un clapet anti-retour placé à son entrée, l'eau reste dans la pompe
même si elle est en arrêt. Ainsi, même si des fuites d'eau interviennent au niveau de
clapet anti-retour de la conduite d'aspiration et que celle ci se vide, l'eau retenue dans le
corps de la pompe serait suffisante pour l'auto-amorçage d'une manière tout à fait
identique à celle décrite plus haut. Par conséquent, ce type de pompes requiert le
remplissage manuel seulement au moment de leur installation, ou bien suite à une
purge complète de l'installation.
Un autre type de pompe centrifuge à auto-amorçage est conçu sur le principe d'un jet
d'eau. En effet un courant liquide accéléré ou un jet moteur envoyé à travers un
rétrécissement crée une chute de pression (voir section Pompes centrifuges à volute,
turbo pompes et pompes à auto-amorçage). Dans ce cas la pompe est logée dans un
double carter contenant l'eau à la pression de la conduite du refoulement (voir figure 74).
Une partie de cette eau est déviée vers un rétrécissement suivi d'un diffuseur monté à
l'aspiration de la pompe qui dirigent les filets liquides vers le centre du rotor. Lorsque la
pompe est mise en marche par la première fois (après un amorçage manuel initial), elle
reste remplie d'eau. Les démarrages suivants sont assurés en alimentant l'aspiration par
le by-pass aménagé sur la conduite du refoulement. Comme dans le cas précédent, l'air
est aspiré et évacué vers le refoulement, tandis que l'eau commence à remplir
progressivement la conduite d'aspiration. Dès que la tuyauterie est complètement
purgée d'air qu'elle contient, la grande proportion de l'eau aspirée est refoulée à travers
la conduite de refoulement. Mais une fraction repasse par le rétrécissement (ou jet) à
l'aspiration, ce qui accroît considérablement le pourvoir d'aspiration de cette pompe par
rapport à l'aspiration d'une pompe centrifuge normale. Par conséquent, ce type de
pompe a un double avantage de pouvoir fonctionner avec une forte charge à l'aspiration,
et de fonctionner correctement (sans risque d'usure) tout en "ronflant" (c'est-à-dire en
aspirant un mélange d'air et d'eau sans se désamorcer). Elle est donc d'un intérêt
certain pour le pompage des eaux peu profondes, où l'on ne peut pas assurer
l'immersion complète du clapet de retenue, ou bien dans les cas où l'on risque
l'épuisement complet de la source d'eau par pompage.
Le principe de fonctionnement des pompes éjecteurs est également valable pour les
pompes de forage, tel qu'indiqué à la figure 75. Dans ce type d'installations la pompe et
le moteur sont installés en surface, et ils peuvent puiser l'eau à une profondeur de 10 à
20 m. Le diffuseur installé à la sortie du jet sert à accroître la pression dans la colonne
montante et à empêcher la cavitation. Bien que le système à venturi requiert un débit 1.5
à 2 fois supérieur au débit refoulé ce qui constitue donc une source de perte de
puissance notable, ce type de pompe est particulièrement utile pour le pompage des
eaux sablonneuses ou boueuses. En effet ces pompes sont moins sujettes aux risques
136 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
de colmatage que les pompes immergées. Cependant dans le cas de pompage d'eaux
chargées, un bassin de décantation est aménagé en surface entre l'aspiration et le
refoulement pour débarrasser l'eau autant que possible de matières en suspension et de
réduire au minimum les risques de colmatage.
FIGURE 74
Pompe venturi aspirante (ejecteur) installée en surface
Parmi les inconvénients des pompes éjecteurs nous pouvons citer, premièrement, leur
grande complexité, donc leur coût trop élevé, deuxièmement leur faible rendement car
une partie de l'énergie de pompage est perdue à travers le venturi (convergent-
divergent). Cette énergie n'est pas totalement perdue car elle est récupérée plus tard en
partie sous la forme d'effet de pompage du venturi. Il est évidemment préférable
Les machines élévatoires 137
d'utiliser une pompe centrifuge classique lorsque la hauteur d'aspiration est faible ou
nulle. Dans les autres cas où le pompage par aspiration est indispensable, une pompe à
auto-amorçage de ce type serait tout à fait indiquée.
FIGURE 75
Pompe ejecteur de forage