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Un système de régulation de la
production, du commerce et de la
consommation des drogues a été mis en
e
place au cours du siècle. Les règles
édictées par les États tiennent compte
des implications politiques, sociales et
sanitaires de la consommation de
drogues et déterminent la réglementation
de leur usage ou leur interdiction. Une
politique de prohibition plus ou moins
généralisée a également été mise en
place pour les produits stupéfiants. La
législation mise en place permet donc
elle aussi de préciser la notion de
drogue.
Étymologie
L'étymologie du terme est imprécise.
Pour la plupart des ouvrages
modernes[2], le terme « drogue » provient
du terme néerlandais « droog » (« matière
sèche »)[3]. Pour Claude Saumaise et
Gilles Ménage ce mot dérive de « droga »
fait à partir du persan « droa » (« odeur
aromatique »)[2]. Certains pensent que ce
mot pourrait venir aussi de l'hébreu
« rakab » (« parfum »)[4] ou de l'arabe
« drâwa » (« balle de blé »)[2]. En 1752,
dans le Dictionnaire de Trévoux, le terme
drogue est défini comme « un terme
général de marchandise d'épicerie de
toute sorte de nature, et surtout des pays
éloignés, lesquelles servent à la
médecine, aux teintures et aux artisans ».
Selon ce dictionnaire, le terme désigne
aussi « des choses de peu de valeurs
qu'on veut mettre en commerce »[2]. Les
drogues étaient donc des matières
premières (plantes exotiques, c’est-à-dire
épices, produits pharmaceutiques ou
autres) mises en ventes par les
herboristeries et les drogueries. Pour
l'Académie nationale de pharmacie, une
drogue est tout produit ayant quelque
propriété médicamenteuse, employé à
l'état brut, tel qu'il existe dans la nature,
ou après des opérations matérielles qui
n'exigent aucune connaissance
pharmaceutique. Selon l'origine de la
drogue, il sera question de drogue
végétale ou de drogue animale.
Notions intégrées
Représentations collectives
Différentes acceptions
« Substance naturelle ou de
synthèse dont les effets
psychotropes suscitent des
sensations apparentées au
plaisir, incitant à un usage
répétitif qui conduit à instaurer
la permanence de cet effet et à
prévenir les troubles
psychiques (dépendance
psychique), voire physiques
(dépendance physique),
survenant à l'arrêt de cette
consommation qui, de ce fait,
s'est muée en besoin.[…] En
aucun cas le mot drogue ne
doit être utilisé au sens de
médicament ou de substance
pharmacologiquement
active[19]. »
Expressions dérivées
Drogue récréative
Usage détourné
Héroïne
Alcool Tabac Cocaïne MDMA Psychostimulants Be
(opioïdes)
Dépendance très
très forte forte faible très faible faible m
physique forte
faible
Dangerosité
très forte forte faible très forte faible (?) (exceptions fa
sociale
possibles)
Alcool
Tabac
Médicaments psychotropes
Il y a plusieurs catégories de
médicaments : les hypnotiques
(somnifères et sédatifs), les
anxiolytiques (tranquillisants), les
antidépresseurs, les neuroleptiques
(médicaments utilisés dans le traitement
des psychoses), les stimulants et les
corticoïdes. Parmi les plus connus, le
Prozac, le Rohypnol, Valium, ou l’Artane
(antiparkinsonien).Il existe donc des
médicaments à toutes les
« souffrances » de la vie[41].
Solvants organiques
Implications socio-sanitaires
Articles détaillés : Psychotrope et
Toxicomanie.
Tabac
La consommation de tabac[47] se
répercute sur la sphère ORL (cancer,
dysplasie, anomalies de la muqueuse),
sur le système pulmonaire (bronchites
chroniques, cancer du poumon) et sur le
système cardio-vasculaire (infarctus du
myocarde). C’est une des premières
causes de mortalité évitable, étant
responsable d’un cancer sur trois.
Médicaments psychotropes
La consommation de médicaments
psychotropes est due à diverses raisons,
notamment les prescriptions médicales
inappropriées, automédication ou
détournements d’usage. Elle existe
davantage chez les femmes et les
personnes âgées. La France est le pays
le plus consommateur d’Europe. En
général, plus le médicament est efficace,
plus la tentation d’en abuser est forte. Il
est d’ailleurs difficile de distinguer les
consommations révélatrices d’une
dépendance[48] des autres. La
consommation de ces produits n’est
évidemment pas sans risque, par
exemple sur la conduite ou sur le
comportement. Les plus consommés
sont généralement les anxiolytiques. La
consommation de « produits stimulants
pour affronter un obstacle réel ou
ressenti et améliorer ses performances
physiques ou intellectuelles », que ce soit
pour des compétitions, des entretiens,
des examens, etc., est une grande part
de ce problème de société.
Cette consommation entraîne une forte
dépendance physique et psychique. Le
sevrage lors de l’arrêt est relativement
douloureux[49].
Solvants organiques
Prohibition
Article détaillé : Prohibition des drogues.
Une des caractéristiques des drogues et
de leur marché est la prohibition et la
répression dont elles font l'objet à
l'échelle mondiale. Ce sont
historiquement les États-Unis qui en sont
les premiers financiers et promoteurs[51].
La répression et la prohibition sont
basées sur le présupposé que l'usage de
drogues (stupéfiants) est moralement
répréhensible car lié à la recherche de
plaisir. Les considérations de santé
publique, qui justifient officiellement la
politique de prohibition, sont alors
subordonnées à ce présupposé émanant
d'une culture dominante à l'éthique
protestante[51]. C'est à la fois pour
protéger la société dominante des effets
délétères de l'abus de drogues que pour
permettre à la société de profiter des
bienfaits thérapeutiques des substances
psychoactives que sera votée en 1906 la
première loi fédérale de régulation des
médicaments aux États-Unis, le Pure
Food and Drug Act. Les débats à ce sujet,
portant principalement sur l'opium et ses
produits dérivés, ont débouché sur
l'adoption du Harrison Narcotics Tax Act
en 1914[52], et la philosophie de cette loi
a été appliquée à d'autres produits par la
suite[53].
Législation
Relative à l'alcool
Relative au tabac
Rappel :
Géo-économie
Article détaillé : Trafic de stupéfiants.
États-Unis
Anonymat,
Flexibilité quant à la récupération des
fonds (rapidité et confidentialité),
Faible volatilité dans les transactions,
Potentielle réserve de valeur,
Monnaie digne de confiance.
Coûts socio-économiques
Un certain nombre d'accidents, de crimes
et délits se font sous l'emprise de
drogues diverses, facilitatrices. La lutte
contre la drogue, et la prévention ont
aussi des coûts importants[67]. À titre
d'exemple pour la France, pour 2012,
l'État et l'Assurance maladie ont budgété
un montant total de 1,5 milliard € pour
lutter contre la drogue[68]. Le budget
d'impulsion et de coordination de la
MILDT est (hors fonctionnement
courant) de 20 millions €[69]), répartis en
« soutien aux projets de prévention des
ministères » (0,5 million), « information et
communication » (0,5 million), recherche
(1 million), action internationale (1
million), financement des opérateurs
OFDT et CIFAD (3,8 millions), crédits
déconcentrés chefs de projet (13,2
millions)[21]
Le trafic et la consommation de drogues
légales influencent elles aussi des coûts
à la collectivité. Elles engendrent des
économies sur le plan budgétaire liées à
la consommation et la production. On
parle de coût social des drogues ou coût
d’opportunité des drogues.
Histoire
En tout temps et en tout lieu l'homme
semble avoir fait usage de drogues[51].
La culture du pavot à opium était par
exemple connue en Mésopotamie 4 000
ans avant l'ère chrétienne, l'utilisation de
la feuille de coca est attestée en
Équateur et au Pérou en 2 100 et 2 500
av. J.-C. et la référence la plus ancienne
connue aux usages psychoactifs du
cannabis date de 2 700 av. J.-C. en
Chine[73].
e
Au siècle apparait la notion de
« substance vicieuse », proposée par
l'économiste Jean-Baptiste de Montyon,
qui, au cours d'une réflexion sur la
fiscalité, propose de taxer les
comportements immoraux[74]. À la fin du
e
siècle, Thomas Larchevêque, dans
une thèse consacrée au monopole du
tabac, définit les substances vicieuses
comme des biens dont « la
consommation nuisible ou au moins
inutile ne procure aucun avantage à
l'organisme et qui ne sont que des
excitants pernicieux du système
nerveux »[75].
e
Au siècle, de nombreuses drogues,
regroupées sous l'appellation Nouveaux
Produits de Synthèse, feront leur
apparition (détectées au rythme de deux
par semaine vers 2014-2015)[80].
Illustrations
Martini, un cocktail contenant de l'alcool
Poudre de cocaïne
Comprimés de MDMA ou "ecstasy"
Latex d'opium
Methamphetamine sous sa forme
cristalline
Poudre de ketamine