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Drogue

tout composé chimique ayant un effet


sur le corps (regroupe stupéfiants et
médicaments)

Ne doit pas être confondu avec La


Drogue.

Une drogue est un composé chimique,


biochimique ou naturel, capable d'altérer
une ou plusieurs activités neuronales
et/ou de perturber les communications
neuronales. La consommation de
drogues par l'homme – afin de modifier
ses fonctions physiologiques ou
psychiques, ses réactions
physiologiques et ses états de
conscience – n'est pas récente.
Certaines drogues peuvent engendrer
une dépendance physique ou
psychologique. L'usage de celles-ci peut
avoir pour conséquences des
perturbations physiques ou mentales.
Pour désigner les substances ayant un
effet sur le système nerveux, il est plus
généralement question de psychotrope.
Graphique montrant le classement des préjudices
de la drogue pour 19 drogues récréatives courantes
d'après une enquête de 2011 auprès de 292 experts
cliniques en Écosse[1].

Roche de cocaïne, une substance considérée


comme un stupéfiant.
Le terme « drogue » recouvre
essentiellement deux aspects : la nature
des effets biologiques que la drogue
induit d'une part et, d'autre part, les
rapports que celui qui la consomme
entretient avec elle. Il faut qu'un
composant chimique donné soit
consommé pour qu'il puisse répondre à
l'appellation de « drogue ». Le mode et la
fréquence de consommation influe
directement sur l'accoutumance ou la
dépendance au produit.

Un système de régulation de la
production, du commerce et de la
consommation des drogues a été mis en
e
place au cours du  siècle. Les règles
édictées par les États tiennent compte
des implications politiques, sociales et
sanitaires de la consommation de
drogues et déterminent la réglementation
de leur usage ou leur interdiction. Une
politique de prohibition plus ou moins
généralisée a également été mise en
place pour les produits stupéfiants. La
législation mise en place permet donc
elle aussi de préciser la notion de
drogue.

De façon plus générale, toute chose ou


situation faisant l'objet d'une addiction
est souvent appelée « drogue ».

Étymologie
L'étymologie du terme est imprécise.
Pour la plupart des ouvrages
modernes[2], le terme « drogue » provient
du terme néerlandais « droog » (« matière
sèche »)[3]. Pour Claude Saumaise et
Gilles Ménage ce mot dérive de « droga »
fait à partir du persan « droa » (« odeur
aromatique »)[2]. Certains pensent que ce
mot pourrait venir aussi de l'hébreu
« rakab » (« parfum »)[4] ou de l'arabe
« drâwa » (« balle de blé »)[2]. En 1752,
dans le Dictionnaire de Trévoux, le terme
drogue est défini comme « un terme
général de marchandise d'épicerie de
toute sorte de nature, et surtout des pays
éloignés, lesquelles servent à la
médecine, aux teintures et aux artisans ».
Selon ce dictionnaire, le terme désigne
aussi « des choses de peu de valeurs
qu'on veut mettre en commerce »[2]. Les
drogues étaient donc des matières
premières (plantes exotiques, c’est-à-dire
épices, produits pharmaceutiques ou
autres) mises en ventes par les
herboristeries et les drogueries. Pour
l'Académie nationale de pharmacie, une
drogue est tout produit ayant quelque
propriété médicamenteuse, employé à
l'état brut, tel qu'il existe dans la nature,
ou après des opérations matérielles qui
n'exigent aucune connaissance
pharmaceutique. Selon l'origine de la
drogue, il sera question de drogue
végétale ou de drogue animale.
Notions intégrées

La cigarette est également une drogue, dérivée du


tabac.

L'usage du terme « drogue » peut prêter à


confusion car il relève d'une sémantique
multiple[5]. La prise en compte de
plusieurs paramètres permet de mieux
cerner la notion de drogue. Pour Pierre-
Arnaud Chouvy, « la drogue est tout
d'abord un produit d'origine animale,
végétale ou synthétique, qui, introduit
dans l'organisme par quelque moyen que
ce soit, a sur celui-ci des effets
biodynamiques, et qui peut, dans
certains cas, créer une accoutumance
plus ou moins grave »[5].

La notion de drogue, en plus d'être


caractérisée par des éléments
biochimiques, est également
caractérisée par la législation
internationale sur les stupéfiants. La
première convention internationale sur le
sujet s'est tenue en 1909 à Shanghai et
concernait surtout l'opium et ses dérivés.
De nombreuses conférences
internationales se sont tenues
(conventions internationales de 1961,
1971 et 1988), et ont permis de réguler la
production, le commerce et la
consommation des produits définis
comme « stupéfiants ». Cependant, les
contours du terme restent flous, puisque
la nature de l'emploi d'une même
substance peut déterminer son caractère
licite ou illicite[5].

Dans certains pays, la peine de mort est


appliquée pour les trafics de drogue, les
harcèlements, les violences. En France,
ces actes font l'objet de peines d'amende
et d'emprisonnement.

Le terme « drogue » recouvre donc


plusieurs aspects : la nature des effets
biologiques que la drogue induit d'une
part, et d'autre part les rapports que celui
qui la consomme entretient avec elle. Il
faut qu'un composé chimique donné soit
consommé pour qu'il puisse répondre à
l'appellation de « drogue ». C'est le mode
et la fréquence de consommation qui
crée l'accoutumance ou la dépendance
au produit. Il peut être donc pensé que
c'est le consommateur (à travers ses
modes de consommation), plus que le
produit qui détermine quelle substance
sera, pour lui, une drogue[6]. Un troisième
élément permettant de définir une
drogue sont les normes imposées par
une société donnée. Ces trois éléments
permettent d'appréhender la drogue
comme un phénomène de société[5].
Grâce à ces éléments, un même produit
peut occuper des places différentes dans
des systèmes de valeurs et de modes de
vie différents. En conséquence, le même
produit peut devenir une panacée ou un
fléau pour une société. Le cas de la coca
permet d'illustrer ce propos : elle
représente une menace pour les États-
Unis, alors qu'elle symbolise l'identité
culturelle bolivienne pour les boliviens[7].

Cette différence d'approche d'un même


produit est liée à la notion de tolérance
socioculturelle, selon laquelle dans un
pays où une substance est produite, un
état d'équilibre relatif s'installe entre
cette substance et les usagers où elle est
intégrée dans un rituel social, mystique
ou religieux. Ce rituel s'accompagne
d'une tradition de l'usage du produit
véhiculant des prescriptions d'utilisation,
les quantités à utiliser, les dangers relatif
à l'usage[2].

Au vu de ces éléments anthropologiques,


il est donc nécessaire de prêter attention
aux divers systèmes de valeurs dans
lesquels sont intégrés les produits
psychoactifs. Chouvy pense que les
différentes utilisations et perceptions
des drogues sont caractérisées par des
recours à des références à la tradition et
à la modernité qui peuvent être
contradictoires[5]. Tradition et modernité
désignent ici des mouvements
historiques ; ce qui impose également de
faire preuve d'un relativisme historique
quand on souhaite traiter des
problématiques liées à la drogue. Ce
relativisme historique est aussi
important que le relativisme culturel
évoqué plus haut[5].

Représentations collectives

Dans les années 1960 et notamment


dans les sociétés occidentales, le terme
drogue prend progressivement un sens
péjoratif synonyme du terme
stupéfiant[3],[8],[9],[10] se limitant aux
psychotropes illégaux[8],[11] (par exemple
dans « trafic de drogue »). Ce glissement
du sens du terme est attribué à la mise
en place des législations internationales
et à l'émergence d'un phénomène massif
de toxicomanie. Dans cette vision
légaliste, l'alcool ou le tabac ne sont
donc pas considérés comme des
drogues malgré les comportements
compulsifs qu'ils peuvent induire.

Ce sens péjoratif est renforcé par un


imaginaire populaire nettement différent
entre l'alcool, les médicaments
psychotropes et les drogues où l'usage
ancestral et chamanique des
psychotropes s'efface en quelques
décennies au profit d'une imagerie
négative symbolisée par quatre
représentations : déchéance,
compulsion, irresponsabilité et
animalité[12].

L'évolution linguistique décrite


précédemment témoigne d'une rupture
culturelle quant au rapport aux
substances psychotropes[9]. En effet, le
rapport entre l'homme et les drogues est
considéré comme un phénomène
anthropologique majeur[5].

Pour R.E. Schultes et A. Hofmann, il


semble évident que l'utilisation des
« plantes à drogue »[13] remonte aux
premiers pas de l'homme dans la
connaissance de son environnement
végétal. Ces plantes permettent alors à
l'homme d'entrer en contact avec un
autre monde, le monde des esprits, un
royaume surnaturel[14]. C'est de cette
division que naitra une division entre le
monde sacré et le monde profane. Les
rapports qu'entretient l'homme avec les
drogues ont influencé l'élaboration de
systèmes de valeurs, en établissant par
exemple « un ordre spatial à la surface
de la terre en correspondance avec un
ordre cosmique, surnaturel, idéologique
qui fait partie intégrante de leur
patrimoine culturel »[15].

Les traces d'utilisation de plantes


hallucinogènes remontent si loin dans la
Préhistoire que certains auteurs estiment
que l'idée de Dieu aurait pu apparaître
chez les hommes à la suite d'expériences
hallucinatoires[5],[16],[17].

La notion de drogue ne peut être séparée


des contextes culturels au sein desquels
elle évolue. En effet, les représentations
collectives que des sociétés culturelles
se font d'un seul et même produit
peuvent se révéler diamétralement
opposées. Chouvy souligne de plus que
le relativisme est de rigueur lorsque la
notion de drogue est abordée, et qu'il faut
distinguer les représentations collectives,
qui sont partiales, partielles et
contradictoires, des réalités objectives,
qui se traduisent par des données
objectives, mais qui sont insuffisantes[5].

Différentes acceptions

La notion de drogue peut être utilisée


pour recouvrir plusieurs réalités, qui
prennent en compte la relation
particulière qu'entretient un individu ou
une nation avec un produit considéré[5].

Certains organismes définissent la


drogue comme étant un synonyme du
terme scientifique substance
psychoactive, expression neutre sans
connotation juridique[18].
En France, l'Académie nationale de
médecine adopte la définition suivante
du terme drogue :

« Substance naturelle ou de
synthèse dont les effets
psychotropes suscitent des
sensations apparentées au
plaisir, incitant à un usage
répétitif qui conduit à instaurer
la permanence de cet effet et à
prévenir les troubles
psychiques (dépendance
psychique), voire physiques
(dépendance physique),
survenant à l'arrêt de cette
consommation qui, de ce fait,
s'est muée en besoin.[…] En
aucun cas le mot drogue ne
doit être utilisé au sens de
médicament ou de substance
pharmacologiquement
active[19]. »

L'Observatoire français des drogues et


des toxicomanies (OFDT) propose la
définition suivante pour le terme
« drogues » :

«  Produit psychoactif naturel


ou synthétique, utilisé par une
personne en vue de modifier
son état de conscience ou
d’améliorer ses performances,
ayant un potentiel d’usage
nocif, d’abus ou de dépendance
et dont l’usage peut être légal
ou non[20]. »

Cet observatoire publie ses données


dans un rapport « Drogues, Chiffres
clés » (4e édition en 2012[21], avec les
derniers indicateurs disponibles sur les
niveaux de consommation, les trafics
mais encore les conséquences sanitaires
et sociales des principaux produits
illicites, du tabac et de l'alcool).
Les professeurs David Cohen et
Guilhème Pérodeau rappellent que :

« En d'autres termes, aucune


caractéristique chimique ne
peut distinguer entre un
psychotrope appelé « drogue »
et un autre appelé
« médicament »[22]. »

Pour l'Institut de santé publique belge


une drogue est une substance
psychoactive utilisée à des fins non-
médicales[23].

Juridiquement, le terme « drogue »


renvoie aux substances illicites par
opposition à d’autres substances telles
l'alcool, la nicotine ou les médicaments
psychotropes[24].

Le terme drogue est parfois utilisé par


extension pour qualifier produit causant
un comportement compulsif incluant une
dépendance ; il est alors question de
toxicomanie. De plus, le terme « drogue »
est également utilisé pour désigner
l'objet d'une addiction (des
comportements répétés et supposés par
le sujet prévisibles, maîtrisables). Par
exemple, les achats compulsifs, la
dépendance à Internet, les dépendance
au jeu vidéo, le jeu pathologique, la
sexualité ou le surentraînement
sportif[25],[26].

Expressions dérivées

Le dictionnaire de Trévoux définit aussi le


substantif « drogueur » (qui fournit, qui
vend des drogues), disparu depuis, et le
verbe « droguer » (donner ou prendre des
médicaments)[2].

Les nombreux glissements successifs du


champ sémantique du terme « drogue »
indiquent que son usage renvoie à des
notions subjectives. Ainsi, le glissement
sémantique de la locution « être
drogué », qui induit l'idée que c'est le
produit qui dirige l'usager - même s'il a pu
être drogué à son insu - vers la locution
« être un drogué » qui assimile l'usager à
son « vice », montre le passage d'un
qualificatif (être quoi ? drogué) à un
substantif (être qui ? un drogué). Cette
évolution montre comment l'usager ne
devient qu'une représentation de son
produit, réduit à un simple objet, il est
plus facile à stigmatiser[9].

Drogues perceptuelles et cognitives

Il existe des substances qui ne sont pas


considérées comme des substances
psychoactives, mais qui ont cependant
un effet non-fonctionnel et direct sur le
système nerveux qui affecte l'état mental
d'une personne ; ces substances sont
appelées « drogues perceptuelles »[27].
Un exemple de drogue perceptuelle peut
être la saccharine, qui a les mêmes
effets sur le système nerveux que le
fructose ou le lactose, mais sans être un
glucide (il n'a donc pas de valeur
nutritionnelle).

En étendant la notion de drogue


perceptuelle, on peut se rendre compte
que nombre d'autres stimuli peuvent
produire des effets perceptuels qui ne
sont pas associés à un bénéfice de la
personne qui perçoit ces stimuli, comme
c'est le cas de la pornographie par
exemple[27].
Lorsqu'un individu est motivé pour lire un
texte, qui peut alors lui procurer certaines
sensations (comme cela peut être le cas
avec la lecture de textes
pornographiques), il peut être question
de drogue cognitive. L'effet de cette
drogue dépend alors de ce qui est lu et
de ce qui est compris[27].

Drogue récréative

Le terme de drogue récréative est un


terme dérivé de l'expression usage
récréatif, qui désigne avant tout
l'environnement de consommation.
L'usage intervient alors dans une optique
festive, l'effet désinhibant des
psychotropes étant recherché par les
usagers.

Ce terme désigne une consommation


occasionnelle et modérée n'entraînant
aucune complication pour la santé ou le
comportement[28]. Cette consommation
récréative s'oppose ainsi à la notion de
consommation problématique qui définit
la toxicomanie.

Le fait de présenter les psychotropes


illégaux comme des substances
récréatives est considéré comme incitatif
car occultant les problèmes de
marginalisation qu'un usage abusif de
ces produits peut induire [réf. nécessaire].
C'est le cas notamment en France où
l'incitation à l'usage de psychotrope
illégaux est pénalement répréhensible[29].

Usage détourné

Le terme usage détourné désigne


l'utilisation d'un médicament en dehors
d'indications thérapeutiques. Il s'applique
à l'usage de médicaments dans le cadre
du dopage mais aussi à l'utilisation de
psychotropes pour modifier
volontairement l'état de conscience. Ce
terme induit un jugement moral. L'usage
détourné désigne souvent l'usage de
sédatifs, d'opiacés ou de stimulants à
des fins non-médicales, comme ce peut
être le cas avec la buprénorphine, la
kétamine, la morphine ou d'autres.
Typologie
Article détaillé : Classification des
psychotropes.

Il existe de nombreuses classifications


des drogues. Ces classifications ont été
e
établies au cours du  siècle en
prenant en compte leurs effets, leur
famille pharmacologique, leur activité sur
le système nerveux, leur dangerosité (en
fonction de la dépendance physique,
psychique et de l'accoutumance), leurs
implications sociales ou leur statut
juridique.

En fonction des facteurs pris en compte,


on verra donc certains produits
réglementés et ayant une action
psychotrope (alcool, tabac ou
médicaments psychotropes par
exemple) peuvent être considérés ou pas
comme étant des drogues.

Aux Pays-Bas, en 1972, le rapport Baan


définit les drogues en termes de
potentialité d'un risque d'usage et non en
termes de nocivité d'une substance. Cette
définition est considérée comme
l'élément fondateur de la politique
hollandaise en matière de drogue
considérant qu'un produit n'est pas par
nature une drogue mais peut le devenir
de par son usage[30].
Une liste de critères est établie pour juger
des effets positifs et négatifs de l’usage
du produit pour l’usager et pour la
société afin de déterminer un risque
acceptable :

1. les propriétés pharmacologiques du


produit (existence ou non de
tolérance) ;
1. le mode de consommation
(ingestion, injection,
inhalation) ;
2. la fréquence d'usage ;
3. la personnalité de l'usager ;
2. la possibilité de fractionner les
doses ;
3. le groupe d'usagers (âge, situation
sociale) ;
4. les risques de danger pour autrui
(travail, conduite automobile) ;
5. la possibilité de réglementer la
production et de normaliser l'usage ;
. la possibilité d'évaluer l'usage
(dosage dans le sang, les
urines, etc.).

C'est cette notion de risque acceptable


qui est considérée comme à l'origine de
la différenciation drogue douce/drogue
dure. Les drogues douces qui
présenteraient un risque acceptable étant
moins pénalisées que celles présentant
un risque inacceptable.
Opposition drogues douces et dures

Drogue dure est un terme qui qualifie des


substances à même de provoquer une
dépendance psychique et physique
forte[31],[32]. Ce terme désigne
généralement les dérivés de cocaïne et
d'héroïne[33].

Ces termes sont apparus lors de la mise


en place des réglementations
internationales concernant les drogues.
Ils ont un sens historique fortement
attaché à la réglementation de l'époque
où seuls les dérivés morphiniques,
cocaïniques et cannabiques étaient visés
par les lois[9], même si leur définition
stricte peut s'adapter à d'autres produits.

Le terme de drogue douce désigne


presque exclusivement le cannabis, du
fait que celui-ci induise une dépendance
mentale très faible et que le risque de
décès par surdose soit nul. On a
cependant découvert un lien entre
schizophrénie et cannabis. On notera
néanmoins que certains décès peuvent
être indirectement liés à la
consommation, par exemple un accident
de la route[31]. On oppose cette
expression à drogue dure.

L'appellation « drogue douce » est


contestée par certains, dans la mesure
où il peut exister dans certains cas un
« usage dur des drogues douces »[34].
Dans de tels cas, la prise d'un produit
habituellement qualifié de drogue douce
peut conduire à la toxicomanie.
L'ambiguïté du qualificatif « douce » pour
une drogue conduit parfois à choisir
l'expression « drogue lente ».

C'est à la suite notamment des travaux


en France des professeurs psychiatres
Philippe-Jean Parquet et Michel
Reynaud[35] dans les années 2000 que
s'est substituée, à la distinction drogue
douce/drogue dure prévalant des années
1960 aux années 1990, la distinction
usage doux/usage dur englobant des
paramètres nombreux et intriqués,
associant l'action pharmacologique de la
drogue, les modalités pratiques de son
usage, la personnalité de l'usager et le
contexte de l'usage[36].

Facteurs de dangerosité des drogues, selon classification du rapport Roques (1998)

Héroïne
Alcool Tabac Cocaïne MDMA Psychostimulants Be
(opioïdes)

Dépendance très
très forte forte faible très faible faible m
physique forte

Dépendance très très forte mais


très forte ? moyenne fo
psychique forte forte intermittente

Neurotoxicité faible forte nulle forte très forte (?) forte nu

Toxicité très éventuellement


forte1 forte forte forte trè
générale forte forte

faible
Dangerosité
très forte forte faible très forte faible (?) (exceptions fa
sociale
possibles)

1: nulle pour méthadone et morphine en usage thérapeutique


2 : sauf conduite automobile où la dangerosité devient alors très forte

Opposition drogues de synthèse et


naturelles
Le terme de drogue de synthèse
s'emploie surtout par opposition au
terme drogue naturelle. La drogue
naturelle est issue de produits naturels
ayant subi peu ou pas de
transformations comme les
champignons hallucinogènes ou le
cannabis ; alors que la drogue de
synthèse désigne principalement des
substances comme l'ecstasy, le LSD ou
les drogues sur mesure qui nécessitent
une synthèse en laboratoire.

Cette distinction est contestée par


certains auteurs, dans la mesure où la
résine de cannabis, généralement
considérée comme naturelle, peut parfois
subir des manipulations chimiques
visant à en augmenter le principe actif (le
THC)[37]. De plus, ces auteurs
considèrent que l'usage du terme naturel
peut prêter à confusion quant à la
dangerosité du produit.

Opposition drogues légales et


illégales

Les termes drogue légale et drogue


illicite sont utilisés depuis la mise en
place des diverses législations sur les
psychotropes[28].

Une drogue illicite est une drogue dont la


consommation et la vente sont interdites
par la loi d'un pays. Le caractère illicite
de certaines drogues varie d'une
législation (et donc d'un pays) à l'autre.
Le cannabis, par exemple, est illicite en
France mais autorisé sous
réglementation stricte à la vente et à la
consommation aux Pays-Bas.

Cette distinction entre les deux termes


s'attache aux substances psychotropes
consommées dans un but non-
thérapeutique et susceptible d'induire
une dépendance en les différenciant sur
leur statut légal.

Les drogues appelées drogues légales


désignent les substances psychotropes
dont la consommation et la vente ne
sont pas interdites par la loi d'un pays.
Par drogue légale, en général l'alcool, le
tabac, le café, les médicaments
psychotropes ou les solvants organiques
sont désignés.

La distinction « drogues illicites » et


« drogues légales » introduite ci-dessus
ne saurait induire en aucune manière une
distinction de fait entre « drogue
dangereuse » (et/ou potentiellement
létale) et « drogue inoffensive » (et/ou
non potentiellement létale). En d'autres
termes, une drogue légale peut être tout
aussi dangereuse (ou pas) qu'une drogue
illicite : il doit être bien clair que la
distinction de ce paragraphe n'aborde en
aucun cas cette distinction ni ne la sous-
entend.

Alcool

L’alcool est considéré comme un des


plus anciens produits psycho-actifs. Dès
l’Antiquité, sa consommation était
synonyme de célébration et de rituel. Il
fût également utilisé comme
anesthésiant lors des campagnes
napoléoniennes. Les médecins étaient
autorisés à en prescrire pendant la
prohibition[38].

D’un point de vue scientifique, l’alcool ou


éthanol est une petite molécule connue
pour sa rapidité de diffusion, seulement
quelques minutes après l’absorption.

L’alcool est connu pour sa capacité à


détendre et désinhiber les
consommateurs. Il y a deux phases : une
première phase d’euphorie et d’excitation
suivie d’une phase de sédation et
d’endormissement[39].

Tabac

Actuellement, le tabac est une plante


cultivée dans le monde entier[40]. Le
tabac que l’on fume s’obtient par
séchage et fermentation des feuilles.
Autrefois, le tabac était consommé par
les Indiens, pour son côté thérapeutique,
spirituel ou bien par simple plaisir. Il fit
e
son apparition en Europe au  siècle.
Ses côtés psychostimulant, coupe-faim
et antidépresseur l’ont vite rendu
indispensable. D’autant plus que le
manque de nicotine provoque une
humeur négative. L’effet du tabac est de
courte durée, c’est pourquoi sa
consommation devient plus fréquente et
répétée. En plus de la nicotine, des
milliers de composés contenus dans le
tabac favoriseraient la dépendance[39].

Médicaments psychotropes

Il y a plusieurs catégories de
médicaments : les hypnotiques
(somnifères et sédatifs), les
anxiolytiques (tranquillisants), les
antidépresseurs, les neuroleptiques
(médicaments utilisés dans le traitement
des psychoses), les stimulants et les
corticoïdes. Parmi les plus connus, le
Prozac, le Rohypnol, Valium, ou l’Artane
(antiparkinsonien).Il existe donc des
médicaments à toutes les
« souffrances » de la vie[41].

Solvants organiques

Les solvants organiques sont des


produits chimiques, volatiles ou gazeux
qui, inhalés, agissent sur le système
nerveux et provoquent une forme
d’ivresse[42]. On retrouve certains gaz
comme le protoxyde d’azote (dit gaz
hilarant)[43], le gaz anesthésique (utilisé
généralement dans les fêtes techno),
l’oxygène pur, le gaz des briquets (riche
en propane et en butane[39]).

Implications socio-sanitaires
Articles détaillés : Psychotrope et
Toxicomanie.

Les effets des drogues sont qualifiés de


psychotrope ; ils peuvent modifier l'esprit,
la volonté, le jugement (philosophie), etc.
En effet, les drogues agissent
généralement grâce à un ou plusieurs
alcaloïdes et modifient les transmissions
synaptiques.
La consommation de drogues est
associée à des problèmes sociaux et de
santé qui varient selon le type, la quantité
et le mode d'absorption de la substance
mise en cause. La consommation
répétée de drogue peut conduire à la
toxicomanie et avoir des conséquences
sanitaires.

Il est cependant important de préciser


que toutes les drogues n'ont pas les
mêmes effets. Ce qui remet d'ailleurs en
cause la classification drogues
douces/dures. Ce classement a été
établi en prenant comme seul critère les
effets négatifs que les drogues peuvent
entraîner sur l'organisme, or il y a d'autres
critères à prendre en compte : certaines
drogues comme le cannabis sont faciles
à se procurer ; de plus elle ne coûtent
pas cher, c'est un critère important car il
est plus facile de s'en procurer.
Seulement, l'addiction physique est bien
plus faible que pour la cocaïne qui même
si elle est prise ponctuellement fait
facilement déraper vers l'addiction totale.

Bien que certaines soient réglementées,


notamment anesthésiques et les
antidépresseurs, les drogues dites
légales peuvent être achetées librement
dans tous les commerces, en pharmacie,
sur internet…
Alcool

La consommation chronique d’alcool[44]


est susceptible de causer de lourds
dommages sur le système digestif, le
système neurologique et le système
cardio-vasculaire. Les conséquences
varient selon le consommateur, la
fréquence, les contextes
environnementaux… Selon l’OMS, une
consommation moyenne supérieure ou
égale à 14 verres standard par semaine
pour les femmes et 21 verres par
semaine pour les hommes augmente les
risques à moyen terme.

De toutes les substances psychoactives,


l’alcool est la plus largement
consommée puisque seuls 3,5 % des
Français déclarent n’en avoir jamais bu.
En 2002, L’alcool représente 8,9 % du
budget alimentaire des ménages
français (vs 12,4 % en 1960). En général,
la consommation est principalement
masculine et augmente
considérablement avec l’âge. Dès l’âge
de 20 ans, plus d’un Français sur deux
consomme de l’alcool au moins une fois
par semaine. Ils ne boivent pas
forcément quotidiennement, mais sont
enclins aux ivresses répétées : 40 % des
hommes de 20 à 25 ans et 24 % des
femmes déclarent plus de trois ivresses
par an.
En France, c’est près de 5 millions de
personnes qui souffrent de problèmes
médicaux, psychologiques ou sociaux en
relation avec une consommation
excessive d’alcool. Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : 14 % de la population
générale (de 12 à 75 ans) et 15 % des
consommateurs d’alcool présentent un
symptôme d’abus ou de dépendance
(20 % des hommes et 8 % des femmes).
Parmi les personnes dépendantes, 14 %
présentent un autre trouble mental).

Ces chiffres sont simples à expliquer.


L’alcool est toujours synonyme de fête,
de convivialité et de rituel. C’est une des
substances les plus simples à acheter.
Que ce soit en centre-ville ou en
campagne, chez les petits épiciers ou
dans la grande distribution, l’alcool est
disponible partout.

De nos jours, de nombreuses campagnes


de prudence, des centres et des aides
sont mises en place pour lutter contre le
fléau que peut être l’alcool. Quelle que
soit l’ampleur de l’alcoolisme, chaque
malade peut bénéficier d’un traitement.
Des molécules permettant de maintenir
l’abstinence après sevrage ont été
découvertes : l’acamprosate et la
naltrexone. Mais c’est une approche
psychothérapique qui reste le plus
efficace pour les alcoolo-dépendants[45]
(psychothérapies, thérapies familiales,
thérapies cognitivo-comportementales).
Mais cela reste encore malheureusement
insuffisant. En effet, moins de 20 % des
personnes présentant une dépendance à
l’alcool consultent un professionnel dans
un délai de dix ans après l’apparition des
premiers symptômes. Contrairement à
certaines drogues illicites, l’alcool reste
un problème insuffisamment traité[46].

Tabac

La consommation de tabac[47] se
répercute sur la sphère ORL (cancer,
dysplasie, anomalies de la muqueuse),
sur le système pulmonaire (bronchites
chroniques, cancer du poumon) et sur le
système cardio-vasculaire (infarctus du
myocarde). C’est une des premières
causes de mortalité évitable, étant
responsable d’un cancer sur trois.

Comme pour les autres substances, les


risques et conséquences varient d’un
individu à l’autre. Le fait d’être dépendant
au tabac dépend de facteurs génétiques
pour 61 % des hommes et pour 63 % des
femmes. Mais pour 95 % des fumeurs, la
dépendance commence au cours de
l’année suivant le début de la
consommation quotidienne. L’arrêt de la
cigarette dépend beaucoup des variables
psychologiques et psychosociologiques.
Chez les jeunes, la réaction à la première
cigarette dépend à 70 % de facteurs
environnementaux, d’où l’importance de
la prévention à cet âge. Les garçons
comme les filles débutent au même âge,
généralement vers les 14 ans. À cet âge,
la consommation de tabac augmente le
risque d’être dépendant d’autres
substances psycho-actives. Le début du
tabagisme commence parfois de
manière significative, suite à des
événements marquants, des
maltraitances, etc.

Les inégalités sociales jouent également


sur la consommation du tabac :

Chômeurs : 52 % de fumeurs


Employés fumeurs chez les hommes :
45 % des ouvriers, 37 % des employés
et 31 % des cadres.

Autre chiffres marquants, 14 millions de


Français (18 à 75 ans) sont fumeurs et
près de 12 millions d’entre eux sont des
fumeurs réguliers (fumant au moins une
cigarette par jour) dont 33 % d’hommes
et 26 % de femmes.

La façon d’arrêter le tabac varie aussi en


fonction de l’individu. L’arrêt du tabac
sans aucune aide médicalisée reste la
situation la plus fréquemment
rencontrée. Il y a différents traitements
disponibles, comme les substituts
nicotiniques, la prescription du bupropion
(antidépresseur) et l’utilisation de
thérapies cognitivocomportementales.
Ces traitements multiplient par deux les
chances d’abstinence de plus d’un an[46].

Médicaments psychotropes

La consommation de médicaments
psychotropes est due à diverses raisons,
notamment les prescriptions médicales
inappropriées, automédication ou
détournements d’usage. Elle existe
davantage chez les femmes et les
personnes âgées. La France est le pays
le plus consommateur d’Europe. En
général, plus le médicament est efficace,
plus la tentation d’en abuser est forte. Il
est d’ailleurs difficile de distinguer les
consommations révélatrices d’une
dépendance[48] des autres. La
consommation de ces produits n’est
évidemment pas sans risque, par
exemple sur la conduite ou sur le
comportement. Les plus consommés
sont généralement les anxiolytiques. La
consommation de « produits stimulants
pour affronter un obstacle réel ou
ressenti et améliorer ses performances
physiques ou intellectuelles », que ce soit
pour des compétitions, des entretiens,
des examens, etc., est une grande part
de ce problème de société.
Cette consommation entraîne une forte
dépendance physique et psychique. Le
sevrage lors de l’arrêt est relativement
douloureux[49].

Solvants organiques

Inhalation de colle depuis un sac plastique

La plupart des solvants sont aujourd’hui


presque tous disponibles en grande
surface, du fait de leur usage banal et
quotidien : produits de nettoyage, colles,
carburants, antigel, détachants, solvants
pour peinture et vernis, produits
cosmétiques... Leur faible coût les rend
particulièrement attractifs pour les
adolescents. En France, 4,4 % des jeunes
de 17 à 19 ans en ont déjà fait
l’expérience. En cas d’usage fréquent, la
toxicité neurologique, cardiologique et
pneumologique peut-être très
dommageable, à court terme comme à
long terme. Des risques de problèmes
psychiatriques graves sont également à
craindre[50].

Prohibition
Article détaillé : Prohibition des drogues.
Une des caractéristiques des drogues et
de leur marché est la prohibition et la
répression dont elles font l'objet à
l'échelle mondiale. Ce sont
historiquement les États-Unis qui en sont
les premiers financiers et promoteurs[51].
La répression et la prohibition sont
basées sur le présupposé que l'usage de
drogues (stupéfiants) est moralement
répréhensible car lié à la recherche de
plaisir. Les considérations de santé
publique, qui justifient officiellement la
politique de prohibition, sont alors
subordonnées à ce présupposé émanant
d'une culture dominante à l'éthique
protestante[51]. C'est à la fois pour
protéger la société dominante des effets
délétères de l'abus de drogues que pour
permettre à la société de profiter des
bienfaits thérapeutiques des substances
psychoactives que sera votée en 1906 la
première loi fédérale de régulation des
médicaments aux États-Unis, le Pure
Food and Drug Act. Les débats à ce sujet,
portant principalement sur l'opium et ses
produits dérivés, ont débouché sur
l'adoption du Harrison Narcotics Tax Act
en 1914[52], et la philosophie de cette loi
a été appliquée à d'autres produits par la
suite[53].

Au début du siècle, les substances


étaient importées depuis l'étranger, les
colonies et anciennes colonies
européennes, territoires soumis à des
puissances politiques, industrielles et
marchandes qui tiraient des bénéfices du
commerce de l'opium et du cannabis
comme la Grande-Bretagne via la
Compagnie anglaise des Indes orientales
et qui ira jusqu'à déclarer des guerres au
nom du libre commerce de l'opium dans
ce qui ont été nommées les guerres de
l'opium. Les puissances européennes ont
contesté la position prohibitionniste des
États-Unis jusque dans les années 1950,
époque où celles-ci ont cessé de tirer des
profits du commerce des drogues dans
leurs colonies[54].
Le régime prohibitionniste est donc
partiellement fondé sur des bases
conflictuelles sociales, ethniques et
géopolitiques, ces trois dimensions étant
inextricables selon Pierre-Arnaud Chouvy
et Laurent Laniel. Ces auteurs
considèrent également que la
classification des substances et la
législation afférente ne reposent pas sur
un fondement scientifique mais sur des
bases idéologiques, morales et
politiques[51].

Les politiques actuellement en vigueur


mettent l'accent sur les propriétés
chimiques des produits et nient que les
effets des drogues dépendent aussi des
représentations sociales liées à leur
usage[55]. Les orientations politiques
prises par rapport aux drogues donnent
lieu à des débats controversés, qui
débouchent sur des représentations
partielles et partiales[51]. Chouvy et
Laniel soulignent que ce qu'ils appellent
« déterminisme pharmacologique » sert
les intérêts d'institutions puissantes
telles la médecine, la presse, la police et
le gouvernement ; ce qui explique la
prééminence de cette approche sur les
politiques publiques[51].

Politiques publiques dans le


contrôle du commerce et de l’usage
des drogues
Dans le domaine des drogues, le grand
public a une expérience ordinaire, intime,
directe ou indirecte, dont il faut tenir
compte. C’est d’ailleurs l’évidence de
cette expérience qui lui a fait aussi
rapidement admettre en France, en 1999,
que l’alcool et le tabac étaient également
des drogues susceptibles d’abus et de
dépendance[56].

Cela exige beaucoup de transparence et


l’élaboration d’une culture commune
partagée, aussi bien par les
professionnels et les experts, que par le
grand public. Ce préalable ne peut se
construire que dans la durée, une durée
souvent peu compatible avec le
calendrier politique. Faute d’une telle
démarche, les pouvoirs publics sont
condamnés à n’adopter que des mesures
parfois spectaculaires, mais toujours
superficielles et peu crédibles. Les
politiques de lutte contre les drogues ne
peuvent pas se résumer à la loi ou à
l’énumération des substances interdites.
Elle doivent agir sur l’ensemble des
leviers, l’éducation, la prévention,
l’insertion sociale, les traitements et la
répression[56].

Rôle de l’État dans la proposition


d’un environnement sécuritaire pour
les citoyens
L’État devra garantir un contexte
sécuritaire de consommation de drogue
légale en réglementant la qualité, la
distribution et la mise en marché des
drogues. Dans le cas de l’alcool, des
experts dans ce domaine, œnologues ou
autres, permettent de contrôler la qualité
des produits et justifier de son efficience.
Pour les médicaments et le tabac, l’État
est incapable de pénétrer l’industrie du
tabac afin d’y exercer un réel contrôle,
malgré la grande nocivité de ce produit à
l’égard de la population. De plus, il est
vrai que les producteurs manipulent le
produit afin d’en augmenter la
« pharmacodépendance » et donc
accroître ses profits. Le marché des
médicaments est également un marché
puissant qui cherche à maximiser ses
profits. La réglementation actuelle ne
permet pas de limiter la surprescription,
la mise en marché des produits[57]…

Législation

Relative à l'alcool

Sous le Second Empire, les ouvertures de


Café étaient soumises à une autorisation
préfectorale, autorisation qui a été
supprimée à la suite de la loi du 17 juillet
1880. Cette préoccupation d’ordre public
se manifeste également à l’égard de
l’alcoolisme et de l’ivresse publique qui
est sanctionnée depuis 1873. La santé
des consommateurs de vin et d’alcool
est au centre des préoccupations des
pouvoirs publics. La consommation
d’alcool est légale mais le commerce et
l’usage sont réglementés, pour essayer
de limiter les abus ou les usages nocifs.

La consommation abusive dans un lieu


public est désormais punissable par la loi
d’une contravention de 2e classe,
passible d’une amende de 150 euros.

La conduite en état d’ivresse, ou sous


l’empire d’un état alcoolique, est un délit
passible de deux ans d’emprisonnement
et 4 500 euros d’amende. Et ceci si le
contrôle par éthylomètre révèle plus de
0,40 milligramme d’alcool par litre d’air
expiré, ou si l’analyse de sang révèle plus
de 0,80 gramme d’alcool par litre de
sang.

Des peines complémentaires,


notamment la suspension ou l’annulation
du permis de conduire, ainsi que la perte
de points (six, sur un total de douze, pour
le délit, trois pour la contravention), sont
également prévues. La loi du 12 juin
2003 renforçant la lutte contre la
violence routière prévoit la responsabilité
du conducteur qui, en état d’ivresse ou
sous l’empire d’un état alcoolique,
commet une maladresse, une
imprudence, une négligence ou un
manquement à une obligation de
sécurité ou de prudence. Si la
conséquence en est un homicide
involontaire, le conducteur encourt sept
ans d’emprisonnement et 100 000 euros
d’amende (art. 221-6-1 du code pénal).

L’alcool est souvent un facteur


déclenchant ou aggravant de
comportements délictueux ou criminels
(criminalité routière, violences, meurtres,
abus sexuels, etc.) On estime que plus
de 4 000 morts par an sont imputables
directement à l’alcoolisation des
conducteurs de véhicules, et que la
moitié des violences et des crimes est
liée à l’alcool (cf. rapport d’évaluation sur
la loi Evin, 1999). La loi Evin a donné aux
associations, dont l’objet social
comporte la lutte contre l’alcoolisme
(L.3355-1 du code de la santé publique),
et qui sont régulièrement déclarées
depuis cinq ans, la possibilité de se
constituer partie civile pour déclencher
l’action publique, dans les cas
d’infractions aux dispositions du code de
la santé publique concernant l’alcool[58].

Relative au tabac

Applicable aux fabricants

Plusieurs dispositions européennes


adoptées dans le domaine de la santé
publique ont eu pour objectif d’améliorer
l’information et la protection du
consommateur en faisant peser sur les
fabricants un certain nombre de
contraintes.

La directive européenne du 13 novembre


1989 prévoit certaines mentions
obligatoires, réellement lisibles, sur les
emballages de produits du tabac. La loi
Evin du 10 janvier 1991 avait transposé
en droit interne cette obligation en
imposant la mention « Nuit gravement à
la santé » sur chaque paquet de
cigarettes (ancien article L.3511-6 du
code de la santé publique). Sur les
paquets de cigarettes, la mention du taux
de nicotine et de goudron fut rendue
également obligatoire.

Une directive du 5 juin 2001 a introduit


des normes plus sévères en matière
d’avertissement sanitaire. Les modalités
d’inscription de ces avertissements sont
prévues en France par un arrêté du
ministre de la Santé du 5 mars 2003 (JO
du 9 mars 2003), applicable depuis le 1er
octobre 2003. Les paquets doivent
comporter sur leur partie la plus visible
une des deux mentions suivantes :
« Fumer tue » ou « Fumer nuit gravement
à votre santé et à celle de votre
entourage ».
Depuis le 30 septembre 2003, les textes,
dénominations, marques, images et
signes figuratifs tels que « à faible teneur
en goudron », « léger », « ultra-léger»,
« mild » ou tout autre terme similaire
laissant entendre une moindre nocivité
d’un produit par rapport à un autre, sont
interdits sur l’emballage des produits du
tabac (art. 3511-6 du CSP).

Chaque paquet de cigarettes doit porter


mention de la composition intégrale et
de la teneur moyenne en goudron,
nicotine et monoxyde de carbone (art.
3511-6 du CSP). Depuis le 1er janvier
2004, les teneurs en goudrons, nicotine
et monoxyde de carbone doivent être
inscrites en caractères gras noir sur fond
blanc.

La sanction du non-respect des


dispositions relatives au
conditionnement est de 75 000 euros
d’amende (article L.3512-2 du code de la
santé publique). Cette sanction peut être
prononcée à l’encontre des personnes
morales (c’est-à-dire les entreprises
ayant fabriqué ou conditionné le
produit)[58].

Applicable aux consommateurs

Quelques textes anciens imposaient déjà


des restrictions à la consommation de
tabac dans des lieux précis (salles
d’éducation physique de l’Éducation
nationale, établissements des PTT). La
loi Veil du 9 juillet 1976 relative à la lutte
contre le tabagisme a encadré la liberté
des fumeurs dans les locaux affectés à
un usage collectif autres que ceux qui
étaient à usage exclusif d'habitation
personnelle, lorsqu'ils ne satisfaisaient
pas à certaines normes de volume et de
ventilation. Mais les restaurants
échappaient à cette interdiction. La loi
Evin du 10 janvier 1991 a renforcé la
protection des non-fumeurs en instituant
l’interdiction totale de fumer dans tous
les lieux affectés à un usage collectif et
dans tous les moyens de transport
collectif (article L.3511-7 du code de la
santé publique), sauf dans les espaces
réservés aux fumeurs.

Les sanctions visent :

les responsables de lieux qui ne


respectent pas leurs obligations (par
exemple en matière de signalisation ou
de normes de ventilation des espaces
fumeurs) ou qui réservent aux fumeurs
des espaces non conformes. Ils
encourent alors l’amende prévue pour
les contraventions de la 5e classe
(1 500 euros par infraction).
les fumeurs qui fument dans l'un des
lieux mentionnés à l'article R. 3511-1
du code de la santé publique, hors d'un
emplacement mis à la disposition des
fumeurs, sont punis de l'amende
prévue pour les contraventions de la 3e
classe (450 euros par infraction)[58].
Relative aux médicaments

Comme les drogues illicites, les


médicaments peuvent être détournés de
leur usage et recherchés par les usagers
pour leurs effets psychoactifs,
alimentant ainsi un trafic. Le statut
juridique du médicament sera
déterminant dans la réponse pénale
apportée à la répression du trafic[58].

Trafic des médicaments classées


stupéfiants
Le cadre juridique de l’usage et du trafic
de stupéfiants posé par le code pénal
(trafic) et le code de la santé publique
(usage) s’applique aux médicaments
classés stupéfiants (Méthadone, Skénan,
etc.).

Rappel :

usage interdit hors prescription


médicale (puni d’un emprisonnement
d’un an et/ou d’une amende de
3 750 euros),
répression graduée du trafic, selon
l’incrimination retenue (ainsi la
« cession ou l’offre à une personne en
vue de sa consommation personnelle »
est passible de 5 ans
d’emprisonnement et 75 000 euros
d’amende, le « transport, la détention,
l’offre, la cession, l’acquisition ou
l’emploi illicites » sont punis de 10 ans
d’emprisonnement et 7 500 000 euros
d’amende).

De nouvelles drogues font leur apparition


de façon très prononcée sur le marché,
notamment les drogues de synthèses.
Contrairement aux autres drogues, ce ne
sont pas des substances naturelles mais
une association de molécules chimiques
synthétisées dans le but d’obtenir un
effet stimulant. Ce sont des substances
psychoactives qui imitent les effets des
drogues illicites « traditionnelles ».
Entre 2008 et 2015, près de 400
nouveaux produits de synthèse (NPS) ont
été répertoriés en Europe, 176 en France.
Le développement des drogues de
synthèse a marqué la fin de la séparation
artificielle entre les pays producteurs et
les pays consommateurs. Produits
faciles à fabriquer à proximité des lieux
de consommation, elles sont également
facile à commercialiser sur Internet[58].

Géo-économie
Article détaillé : Trafic de stupéfiants.

La consommation, la production, le trafic


et le commerce des drogues sont
e
entrées dans la modernité au  siècle
et ont renforcé les clivages existant entre
le Riche et le Pauvre à l'échelle mondiale.
Les pays Pauvres étaient plutôt
considérés comme producteurs et les
pays Riches comme consommateurs[51].
Les évolutions récentes de la géo-
économie des drogues bouleversent
toujours les rapports Nord-Sud. Les pays
du sud sont toujours les principaux
producteurs/exportateurs de drogue,
mais sont également devenus des
consommateurs majeurs. Parallèlement,
le Nord n'est plus uniquement
consommateur mais produit aussi des
drogues de synthèse et du cannabis
dans des proportions parfois
importantes (aux États-Unis par
exemple)[51]. Tous les pays sont donc
devenus à la fois producteurs,
consommateurs et pays de transit, dans
des proportions qui sont très variables
d'un pays à l'autre.

Les écarts grandissants entre le Nord et


le Sud à l'échelle mondiale continuent de
dynamiser la production et le trafic de
drogue. Dans certains pays, les paysans
n'ont souvent d'alternative économique
que de cultiver pavot, cannabis ou coca.
En effet, ces cultures de rente leur
permettent de survivre à des déficits
alimentaires souvent structurels dans
des contextes économiques et politiques
difficiles[59].
Ethan A. Nadelmann explique que
l'économie des drogues illicites à
l'échelle mondiale est clairement le
résultat de l'intervention étatique à
l'échelle mondiale[60]. Il précise que « la
construction des normes internationales
constitue un enjeu et un instrument de
pouvoir, notamment du Nord sur le
Sud »[61].

Les drogues illicites et leur commerce


font partie, plus que jamais, du
processus de mondialisation, qu'il
s'agisse des trafiquants bénéficiant de la
prohibition ou des États menant une
« guerre à la drogue »[51]. « Les années
1980 ont été marquées par le
développement des productions et la
prise en main de leur distribution par
diverses organisations criminelles
nationales à travers le monde, les années
1990 auront (quant à elles) été placées
sous le signe de l'internationalisation de
ces activités »[9].

Selon le rapport annuel de l'ONU DC,


l'année 2005-2006 a vu le marché des
drogues illicites stagner. À l'échelle
mondiale, 42 % des cargaisons de
cocaïne, 26 % de celles d'héroïne
auraient été interceptées. Selon le même
rapport, en Afghanistan la production
d'opium en 2006 aurait cru de 45 % en un
an, représentant 49 % de la production
mondiale, le Triangle d'or reste devant
avec 50 % de la production mondiale, le
dernier pour cent est une production
dispersée dans le monde, souvent à
usage privée.

Commerce des drogues sur Internet

Les drogues légales ont également leur


propre commerce. De nos jours, la
consommation de ces drogues est
intensifiée par le biais d’internet. Une
étude, réalisée par l’association « The
Global Drug Survey », montre que, sur un
échantillon de 100 000 personnes, 12 %
avouent se fournir de la drogue sur
Internet. C’est un phénomène qui se
développe de plus en plus et devient
courant dans les pratiques d’achat[62].

On parle notamment de plateforme


d’échange et de réseaux illégaux, en
d’autres termes, le Darknet. C’est un
réseau qui fonctionne avec des
« routeurs en Oignons » (« The Onion
Route » : TOR) et se différencie des
réseaux classiques. On se connecte à
des sites relais sur lesquels il est très
difficile de remonter jusqu’aux
utilisateurs. Plus de la moitié des
utilisateurs se connectant à ce type de
réseau sont à la recherche de drogue.
Les trafiquants préfèrent donc utiliser
ces plateformes non traditionnelles afin
de vendre leurs produits[63].

Dans le cas d’un achat sur internet, les


utilisateurs de ces réseaux ne paient
évidemment pas en liquide, ni en chèque,
ni en carte bancaire mais en monnaie
virtuelle ou crypto-monnaie. C’est ce que
l’on appelle le BitCoin.

En soi, la monnaie numérique n’est pas


illégale, c’est l’utilisation que l’on fait de
ce système qui peut l’être.

De nombreux sites de ventes de biens


illicites sont apparus sur Internet facilités
notamment par l’utilisation de la
monnaie virtuelle.
C’est le cas par exemple du site « Silk
Road »[64] qui a été fermé définitivement
par les autorités américaines en octobre
2014 après une seconde tentative de
réouverture. Le site a été saisi par le FBI
puisqu’il favorisait un important trafic de
drogue, qui aurait généré environ 1,2
milliard de dollars américains, pour un
montant total de commission de 80
millions empoché par le site Silk Road.
Le créateur du site, Ross William Ulbricht,
un Américain de 28 ans, a été condamné
à la réclusion à perpétuité le 29 mai
2015.

Monnaies virtuelles et leurs


implications criminelles et fiscales
pour les États

À l’instar du BitCoin, les monnaies


virtuelles posent de nombreux
problèmes aux États, notamment du fait
de leur potentiel criminogène. En effet,
elles favoriseraient les transactions
d’objets criminels illicites à travers le
monde[65].

États-Unis

Pour le moment, aux États-Unis, aucune


loi n’a été actée concernant
spécifiquement le bitcoin ou l’utilisation
d’une quelconque monnaie virtuelle.
Néanmoins, ils se renseignent sur les
bénéfices que pourraient engendrer ce
système pour son état. Tous les crimes,
commis dans la vie réelle ou virtuelle
(ex : loi contre le trafic de drogue), sont
considérés comme des actes blâmables
et punissables, par la loi, qu’ils aient été
facilité ou non par le Bitcoin[66] ou tout
autre monnaie virtuelle.

Les monnaies virtuelles, en particulier le


Bitcoin, sont des innovations financières
qui seront essentielles et bénéfiques
pour le monde entier. Selon le
FinCEN247, les monnaies virtuelles sont
légales tant que les utilisateurs agissent
dans le cadre de la loi.

Le texte plus important s’appliquant sur


les monnaies virtuelles, Bank Secrecy
Act de 1970 interdit son utilisation dans
le but de blanchiment d’argent.

L’US Homeland Security poursuit en


identifiant 3 types d’infrastructures
facilitateurs de crimes en ligne :

Utilisation des forums criminels où les


organisations échangent des
techniques et des contacts,
Utilisation de bulletproof hostings
(hébergeurs web permettant aux
utilisateurs d’uploader et distribuer des
fichiers sans regard et surveillance du
contenu),
Utilisation de monnaies virtuelles pour
effectuer des opérations en ligne.
Un rapport du FinCEN a été transmis
devant le Sénat américain expliquant les
ambitions des utilisateurs à l’utilisation
de ce système monétaire :

Anonymat,
Flexibilité quant à la récupération des
fonds (rapidité et confidentialité),
Faible volatilité dans les transactions,
Potentielle réserve de valeur,
Monnaie digne de confiance.

Coûts socio-économiques
Un certain nombre d'accidents, de crimes
et délits se font sous l'emprise de
drogues diverses, facilitatrices. La lutte
contre la drogue, et la prévention ont
aussi des coûts importants[67]. À titre
d'exemple pour la France, pour 2012,
l'État et l'Assurance maladie ont budgété
un montant total de 1,5 milliard € pour
lutter contre la drogue[68]. Le budget
d'impulsion et de coordination de la
MILDT est (hors fonctionnement
courant) de 20 millions €[69]), répartis en
« soutien aux projets de prévention des
ministères » (0,5 million), « information et
communication » (0,5 million), recherche
(1 million), action internationale (1
million), financement des opérateurs
OFDT et CIFAD (3,8 millions), crédits
déconcentrés chefs de projet (13,2
millions)[21]
Le trafic et la consommation de drogues
légales influencent elles aussi des coûts
à la collectivité. Elles engendrent des
économies sur le plan budgétaire liées à
la consommation et la production. On
parle de coût social des drogues ou coût
d’opportunité des drogues.

Le « coût social des drogues »[70] mesure


donc le coût pour la collectivité des
conséquences du trafic et de la
consommation de drogue. Il constitue un
agrégat important car c’est à l’aune de sa
réduction que l’on peut mesurer
l’efficacité de la politique publique[71].

La consommation et le trafic de drogue


entraînent des coûts privés pour les
individus et génèrent en contrepartie du
bien-être due à cette consommation. À
partir du moment où une personne paye
un produit à un certain prix, c’est qu’il
estime qu’il y a une nécessité à la
consommation et un surplus. L’alcool est
généralement excessivement taxé. Il
procure ainsi des recettes
supplémentaires à l’État. Ce gain
dépasse généralement le milliard
d’euros.

Également, la consommation et le trafic


de drogue engendrent des coûts qui
peuvent toucher de tierces personnes
(ex : le tabagisme passif, les victimes
des accidents provoqués par des
conducteurs sous l’emprise de l’alcool…).
C’est ce que l’on appelle une externalité.

Mais la frontière entre cette économie


publique et légale et l'économie
souterraine est parfois très fine. Aborder
le thème du trafic de drogues légales sur
internet peut renvoyer, en effet, à
certaines caractéristiques propres à
l’économie souterraine, telles que la non
obéissance aux règles de l’État ou le gain
d’argent provenant d’activités
criminelles[72].

Histoire
En tout temps et en tout lieu l'homme
semble avoir fait usage de drogues[51].
La culture du pavot à opium était par
exemple connue en Mésopotamie 4 000
ans avant l'ère chrétienne, l'utilisation de
la feuille de coca est attestée en
Équateur et au Pérou en 2 100 et 2 500
av. J.-C. et la référence la plus ancienne
connue aux usages psychoactifs du
cannabis date de 2 700 av. J.-C. en
Chine[73].

L'extension géographique des plantes


alcaloïdes a en partie déterminé leur
utilisation par les hommes, qui ont pu
découvrir ou répandre leur utilisation au
cours des migrations. Ainsi, même les
régions les moins pourvues en plantes
psychoactives ont tout de même connu
très tôt l'offre de drogues diverses et
variées par le mécanisme des
échanges[51].

e
Au  siècle apparait la notion de
« substance vicieuse », proposée par
l'économiste Jean-Baptiste de Montyon,
qui, au cours d'une réflexion sur la
fiscalité, propose de taxer les
comportements immoraux[74]. À la fin du
e
 siècle, Thomas Larchevêque, dans
une thèse consacrée au monopole du
tabac, définit les substances vicieuses
comme des biens dont « la
consommation nuisible ou au moins
inutile ne procure aucun avantage à
l'organisme et qui ne sont que des
excitants pernicieux du système
nerveux »[75].

Ce qui est qualifié de drogue au cours du


e
 siècle ressort de la catégorie des
« substances vicieuses », définies pour la
première fois au siècle précédent[76].

L'histoire, la géographie, la localisation, la


diffusion et la consommation des
drogues changent brusquement à partir
e
du  siècle avec les progrès de la
pharmacologie et de la médecine
conventionnelle, ainsi que l'expansion de
la civilisation industrielle et de
l'internationalisation des échanges[77].
La notion de drogue s'applique alors aux
principes actifs et conserve ce sens en
pharmacologie (préparations des
apothicaires puis médicaments)[8] et
reste d'ailleurs ainsi employé par
certaines personnes âgées. En anglais,
drug est une traduction de médicament.

La mise en œuvre au tournant du


e e
 siècle-  siècle d'un système de
contrôle international des drogues
instaurant des mécanismes de régulation
de la production, du commerce et de la
consommation de certaines drogues
introduit une séparation entre les
drogues dites « licites », désignées par le
terme « médicaments », qui sont
contrôlés, et les drogues « illicites »,
désignées par le terme « stupéfiants »[78].
Ainsi un même composé chimique peut
être appelé médicament ou drogue, selon
son usage[79].

La régulation mise en place à partir du


e
 siècle créa alors deux marchés
transnationaux, interconnectés mais
disposant cependant chacun de leur
fonctionnement et de leurs acteurs
propres : pour les médicaments, c'est
l'industrie pharmaceutique et les
médecins conventionnels ; pour les
stupéfiants, c'est la police, les tribunaux
ou la douane d'un côté et les trafiquants
de l'autre[51]. Selon le rapport 2015 de
l'Observatoire européen des drogues et
des toxicomanies[80], qui synthétise 20
ans d'évolutions des marchés et
utilisations de drogues, on constate une
tendance à la croissance de la teneur et
de la pureté des drogues et au
développement des marchés virtuels des
drogues[80].

e
Au  siècle, de nombreuses drogues,
regroupées sous l'appellation Nouveaux
Produits de Synthèse, feront leur
apparition (détectées au rythme de deux
par semaine vers 2014-2015)[80].

Illustrations
Martini, un cocktail contenant de l'alcool

Poudre de cocaïne
Comprimés de MDMA ou "ecstasy"

Preparation d'héroïne pour injection


Inhalation de colle depuis un sac
plastique

Crack (stupéfiant) (cocaïne fumable)


Comprimés contenant des
amphetamines

Latex d'opium
Methamphetamine sous sa forme
cristalline

Poudre de ketamine

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