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d'agriculture coloniale
Chevalier Auguste. A propos de la nomenclature de quelques Sapotacées africaines.. In: Revue de botanique appliquée et
d'agriculture coloniale, 23ᵉ année, bulletin n°266-268, Octobre-novembre-décembre 1943. pp. 282-285;
doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1943.1778
https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1943_num_23_266_1778
A propos de la nomenclature
de quelques Sapotacées africaines.
Sideroxylon L. (1753).
M. Baehni a eu au moins l'heureuse idée de laisser les
Sideroxylon africains dans ce genre linnéen, mais il signale p. 99 de son
premier mémoire que le 5. inerme L., la première espèce décrite
qui typifie le genre Colvaria ressuscité par Dubard, ne devrait plus
être un Sideroxylon dans le sens de Dubard. Les Calvaria devraient
s'appeler Sideroxylon et ce genre connu de tous les botanistes
devrait prendre un nom nouveau. On voit à quelles absurdités
conduisent ces remaniements de la nomenclature.
Nous pouvons citer encore un autre exemple des choses
étonnantes que les botanistes les mieux intentionnés sont amenés à
faire parfois, quand ils élargissent le sens donné à un genre ancien
mal défini.
M. Baehni a admis le genre indochinois Eberhardtia Lecomte
(1920) ; pourtant il classe dans son genre Pouteria l'espèce E. aurata
Lecomte; il a été amené sans doute à faire cette attribution par le
fait que l'espèce avait d'abord été décrite sous le nom de Plancho-
nella aurata Pierre ex Dubard. Or, en faisant l'examen de tous les
spécimens d'Eberhardtia d'Indochine (j'en ai récolté moi-même)
j'ai acquis la conviction que E. aurata, E. Krempfii et E. tonkinensis
ne forment qu'une seule et même espèce à laquelle nous avons
maintenu le nom de Planchonella aurata, nom qui a la priorité. Le
genre Planchonella (sensu Dubard) est aussi admis par Lam. Mais
que devient alors le genre Eberhardtia? Loin de nous la prétention
de méconnaître l'importance de l'œuvre de M. Baehni sur les Sapo-
tacées. Ses deux mémoires représentent un travail considérable de
coordination. Ses diagnoses et citations de spécimens nous semblent
des plus consciencieuses, mais le fait d'avoir réuni tant d'espèces
plus ou moins disparates dans un genre unique ne simplifie pas le
travail des chercheurs de l'avenir. Plus les travaux nouveaux
s'accumulent sur cette famille, plus il apparaît regrettable que la
Monographie de Pierre restée au Muséum à l'état manuscrit et qui était
presque achevée à la mort de ce savant en 1905 n'ait jamais été
publiée. Accompagnée d'admirables planches (qui manquent
malheureusement dans les mémoires de Baehni) elle constitue
aujourd'hui encore une base d'études pour la famille des Sapotacées,
unique au monde.