Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I\ Définitions.
Les grandes crises biologiques correspondent à l’extinction en masse d’espèces sur une durée de
l’ordre de 10.000 ans à 1 million d’années. Ces extinctions sont reconnaissables à l’échelle de la
planète. On peut en distinguer trois types :
- Extinction graduelle.
- Extinction par étapes.
- Extinction catastrophique.
Il y aurait eu deux grandes crises. La plus importante des deux a eu lieu à la fin du permien (-245
millions d’années) et aurait fait disparaître entre 50 et 57% des animaux marins et plus de 50% des
familles d’animaux terrestres.
Depuis le permien, on peut observer une périodicité de 26 millions d’années dans les crises.
B\ Évènements géologiques.
On a mis en évidence deux évènements importants :
- Deux couches noires dues à un développement de marnes noires. Elles sont riches en
matière organique d’origine marine et disposées en fins feuillets (ou lamines) il n’y avait
pas de vie sur le fond. Par contre, on y trouve des micro-fossiles planctoniques venant des
eaux de surface.
18
- Ces eaux étaient anoxiques, pauvres en O2 dissout. Il y a eu aussi une très forte montée du
18
niveau marin (+250 mètres par rapport au niveau actuel). Les teneurs en O2 (indicateurs de
la température des eaux) indiquent que ces eaux étaient chaudes.
1\ Le milieu marin.
15% des familles, 45% des genres et 76% des espèces disparaissent. En moyenne, 80% du
plancton est détruit (tout le reste de la chaîne trophique en souffre). Les ammonites, les bélemnites, les
rudistes et les reptiles marins vont disparaître ou fortement diminuer.
Il y a extinction de nombreux genres de brachiopodes, de foraminifères qui s’éteignent.
Seuls les peuplements des grands fonds ne sont pas touchés.
2\ Le milieu continental.
Il n’y a pas de changement majeur dans la végétation. Tous les dinosaures et reptiles volants
disparaissent. Les autres vertébrés sont touchés dans des proportions variables.
Les organismes d’eau douce sont les moins touchés.
Extinction brutale :
Là, l’extinction est catastrophique, exactement à la limite entre le crétacé et le tertiaire.
B\ Évènements géologiques.
19
On observe une régression marine se reproduisant à la fin du crétacé. A –67 et –65 millions
d’années, on a deux baisses. La première est plus importante que la seconde.
La géographie change avec une extension plus faible des mers épicontinentales.
Si les mers se retirent, les eaux se refroidissent (ici, perte de 5°C en moyenne).
On a relevé les traces d’un intense volcanisme : les trapps du Deccan (essentiellement situé en
Indes). Ces trapps sont un empilement de basaltes sur deux kilomètres d’épaisseur. Ce volcanisme a
duré 600.000 ans.
On trouve, exactement à la limite crétacé-tertiaire (K/T), un niveau riche en iridium ainsi que la
présence de quartz choqués et de magnétites nickélifères qui sont toujours d’origine extraterrestre. On
peut aussi trouver des microtectites qui sont des gouttelettes de verre résultant de la mise en fusion
de la croûte terrestre.
Ces indices sont sur toute la surface du globe : il y a donc eu un impact météoritique. Au
Mexique, on a le cratère de Chixulub d’un diamètre de 250 kilomètres.
1\ La régression marine.
Au cours du maastrichtien supérieur, il y a diminution du taux d’expansion océanique qui
provoque une régression marine, un retrait des mers avec donc, des eaux plus froides et un climat plus
continental. Les organismes adaptés aux eaux chaudes vont périr (rudistes) alors que les organismes
adaptés à un climat plus contrasté survivront.
3\ L’impact météoritique.
Une météorite d’un diamètre compris entre 15 et 20 kilomètres est venue s’écraser sur Terre. Elle
est venue se désagréger sur une couche d’anhydrite et a provoqué un dégorgement d’acide
sulfurique : 600 milliards de tonnes d’H2SO4 ont été expulsées.
Les deux premières causes sont liées à la dynamique terrestre et créent des extinctions
graduelles.
La dernière cause est d’origine extraterrestre : extinction catastrophique.
20
IV\ La crise de la limite permien/trias. (-230 MA)
A\ Caractéristiques biologiques.
Cette crise touche tous les peuplements marins et continentaux.
1\ En milieu marin.
En milieu marin, les trilobites, tabulés, tétracoralliaires et certains foraminifères disparaissent. Les
ammonoïdés sont décimés (-98% des espèces). 90% des genres de brachiopodes disparaissent et 98%
des familles d’échinodermes meurent. 75% des familles de bryozoaires sont éliminées.
Au total, le pourcentage maximum de disparition en milieu marin a été de 83% des genres et
96% des espèces.
2\ En milieu continental.
Les gymnospermes diminuent fortement. Au-dessus de la limite, il y a prolifération des mycètes
associée à un taux élevé de débris végétaux.
C’est « l’événement fongique » d’une durée de 50.000 ans.
Les vertébrés sont fortement touchés : perte de 75% des familles. 63% des familles d’insectes
sont perdues.
Ces extinctions se déroulent à la fois : par étape (4 épisodes chez les vertébrés au permien
supérieur) et graduelles (céphalopodes et échinodermes).
L’événement fongique fait penser à un événement catastrophique.
B\ Évènements géologiques.
Au permien, un continent unique (la Pangée) est formé de deux branches :
- Au sud : le Gondwana.
- Au nord : la Laurasia.
Sur ce continent unique, cinq évènements se succèdent.
Au permien supérieur et au trias, on a des couches détritiques rouges (typiques des climats
désertiques) ainsi que des évaporites.
La tendance à l’aridité s’accentue, surtout entre le permien et le trias : le climat bascule, devient
plus chaud et moins contrasté entre les pôles et l’équateur. Les déserts se développent et notamment,
la zone équatoriale humide devient plus aride.
21
Durant le permien, le niveau des mers a chuté de 250 mètres. Cette baisse est due à un arrêt de
l’expansion océanique Il y a croissance de 6% du volume océanique.
La régression va accentuer la continentalisation du climat. Elle réduit aussi la surface des mers
épicontinentales.
Il y a émersion des dépôts du carbonifère et du permien inférieur qui étaient riches en
matière végétale. Le carbone organique va être oxydé, ce qui provoque la libération de CO2 dans
l’atmosphère.
4\ Volcanisme intense.
Un volcanisme intense se produit en Sibérie, d’une épaisseur de plus de 3 kilomètres, sur une
6
surface de 2,5.10 km².
On a identifié 11 éruptions principales à la limite entre le permien et le trias, sur une durée
inférieure à un million d’années. Ces éruptions amènent dans l’atmosphère du SO2, du CO2 et un
obscurcissement du ciel.
C\ Interprétation.
Au permien supérieur se développement des conditions défavorables à la vie (changements
climatiques, régression marine avec diminution du milieu marin et baisse de la salinité).
À la limite permien/trias s’ajoute une nouvelle condition défavorable : le volcanisme intense qui
perturbe la végétation. C’est un de ces phénomènes volcaniques qui est à la base de l’événement
fongique.
Sur cette biosphère affaiblie, s’abat une nouvelle épreuve, à la base du trias : la transgression
d’eau mal oxygénée.
Aucun de ces facteurs, seul ; ne pouvait provoquer une extinction importante. C’est la
conjonction des divers facteurs qui a provoqué la plus grande crise biologique.
Dans cette crise, c’est la dynamique interne de la Terre qui joue un rôle majeur.
22
La dynamique du système solaire, la variation de l’orbite terrestre aurait pu influencer le climat.
V\ Conclusions
Les fossiles enregistrent le comportement de la Terre et de l’univers : c’est à dire que le
principal moteur de l’évolution biologique est externe aux organismes.
Les extinctions sont dues : à des changements de la dynamique terrestre (climat, niveau des
mers, chimie de eaux), à des évènements extraterrestres (climat et rayonnement solaire).
Les grandes crises sont dues à la conjonction de plusieurs causes néfastes.
Il y a une périodicité dans les crises qui pourrait être due au fait que l’orbite de la Terre
traverse une ceinture d’astéroïdes (nuage d’Oort).
Si l’on regarde ce qu’il se passe depuis que l’Homme est sur la Terre, on voit :
- La disparition de nombreuses espèces.
- La transformation d’espèces.
L’Homme peut créer une crise biologique.
23