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Bull. Acad. Vét.

de France, 1988, 61, 327-340

Objet et méthodes générales de l' écotoxicologie


aquatique

par G. PÉRÈs*

RÉSUMÉ

L'écotoxicologie aquatique s'est différenciée de la toxicologie par son


objet : la recherche des effets des produits toxiques sur les êtres vivant dans
le milieu aquatique mais plus encore par ses méthodes d'études adaptées aux
exigences de l'écologie et à sa finalité pratique. Toutefois, elle devrait de
plus en plus s'attacher à la mise en évidence des mécanismes grâce à une
c: écophysiopathologie > à la fois synthétique et explicative permettant d'ins­

tituer une prophylaxie raisonnée voire même une thérapeutique.

Mots clés : Ecotoxicologie - Milieu aquatique - Ecopathologie - Poisson.

SUMMARY
AIMS AND GENERAL METHODS FOR AQUATIC ECOTOXICOLOGY

Water ecotoxicology is different from general toxicology by its aims:


research of xenobiotics's effects on the living matter in the aquatic environ­
ment moreover by its methods adapted to ecoJogy's requirements and to prac­
tical finality.
However it must be more and more to be attentive a manifestness of
mecanisms, by means of synthetical and explanatory ecophysiopathoJogy in
future prospects of a pertinent prophylaxis and even a efficient therapy.

Key words: Ecotoxicology - Aquatic environment - Ecopathology - Fish.

Depuis la préhistoire, l'Homme a tenté d'apporter des modifications


à son environnement naturel. Celui-ci en ces temps lointains se présentait
en l'état où l'avaient laissé les grands cataclysmes qui avaient présidé à
la structuration des diverses régions du globe terrestre. Cependant, il
n'offrait pas à notre espèce les conditions les plus favorables à son déve­
loppement.

* P rofesseur, Institut Michel-Pacha, 1337, corniche Michel-Pacha à Tamaris, 83500


La Seyne-sur-Mer (Var).
328 BULLETIN DE L'ACADtMIE

L'intervention humaine primitive paraît avoir eu deux motivations


essentielles : développer les ressources alimentaires et améliorer la sécu­
rité. Elles concernaient le milieu terrestre et se traduisaient principale­
ment par la destruction de zones forestières progressivement étendues,
par la domestication d'espèces animales et par la conquête des sols
arables.

Pendant longtemps, l'eau sous ses diverses formes servit d'aliment


par elle-même ou de ressource alimentaire par la pêche. Ce fut aussi un
habitat comme en témoignent les cités lacustres et de façon occasionnelle
un support aux déplacements à plus ou moins grandes distances.

Les altérations notables de l'environnement et plus spécialement du


milieu aquatique apparurent avec la constitution des agglomérations
urbaines et des systèmes plus ou moins rudimentaires d'égouts. Paradoxa­
lement, une tentative de progrès hygiénique conduisit à une concentra­
tion de déchets par là même à une nuissance. C'était le début de la trans­
formation des cours d'eau et de la mer en émonctoire incontrôlé.

La situation actuelle est complexe et aussi beaucoup plus préoccupante


par le fait du développement industriel avec son infinie variété. On peut
cependant reconnaître deux types d'activités particulièrement importantes,
celle des centrales productrices d'électricité et celle des usines qui élabo­
rent les produits chimiques (au sens large).

Pour les premières, les perturbations majeures consistent à élever


la température de l'eau selon des modalités variables selon les sites et
à détruire des organismes vivants par des processus tels que les traite­
ments antisalissures des installations de réfrigération.

Pour les secondes, c'est le déversement de substances étrangères qui


constitue la source essentielle de pollution.

Cette brève introduction suffit à montrer l'évolution du problème et


conduit à préciser le sens d'un certain nombre de termes qui sont cou­
ramment employés en la matière.

Le substantif pollution dérivé du latin « pollutio > qui signifie salis­


sure, souillure (GAFFIOT, 1934) peut s'appliquer à la fois aux anomalies
infectieuses et chimiques. Dans les publications relativement anciennes,
il correspondait de préférence aux premières, actuellement il est souvent
restreint de façon abusive aux secondes.

Pour désigner la discipline chargée de l'étudier dans son ensemble,


le vocable de « molysmologie > a été adopté par l'Académie des Sciences
sur la proposition du Pr Maurice FONTAINE également défenseur de la
bioéthique de la Mer (FONTAINE, 1972 et 1980). Il vient de la langue
grecque antique c molusmos > avec le sens de tache, souillure (BAILLY,
1963).
COMMUNICATIONS 329

Il restait donc à distinguer la démarche scientifique qui concernait


les effets des agents pathogènes non infectieux sur les organismes vivant
dans l'environnement sans préciser initialement l'élément dans lequel il
se trouve (Air, Eau, Terre).

C'est pour la première fois à Stockholm en 1969 que, lors d'une


réunion internationale, le Pr R. TRUHAUT proposait le terme d'écotoxi­
cologie qu'il devait définir à plusieurs reprises (1974 a et b, 1976 a), plus
particulièrement dans une communication à l'Académie des Sciences
(TRUHAUT, 1976 b). Du point de vue éthymologique, le dictionnaire de
GAFFIOT (1934 b) offre deux termes c toxicum > ou c toxicon > venant
respectivement du latin et du grec avec la signification de poison. Dans
l'esprit du Pr TRUHAUT, il s'agit de c bien différencier cette branche spé­
cialisée de la discipline mère que constitue la toxicologie classique. Alors
que cette dernière étudie les effets des toxiques sur les organismes indi­
viduels, l'écotoxicologie étudie leur impact sur les populations de tous
les organismes vivants constituant les écosystèmes depuis l'Homme jus­
qu'aux micro-organismes > .

Pour lui les études écotoxicologiques devront d'une façon générale


s'intéresser aux trois points ci-après :

1. Emission et entrée des polluants dans l'environnement physique


avec la recherche de leur distribution et de leur devenir.

2. Entrée et devenir des polluants dans l'environnement biologique


avec le problème très important de la contamination des écosystèmes et
en premier lieu des chaînes alimentaires.

3. Détermination qualitative et quantitative des effets toxiques des


polluants physiques ou chimiques à tel ou tel niveau des écosystèmes avec
examen des impacts éventuels sur l'Homme.

Il est évident que le domaine ainsi défini est immense et qu'il fait
appel à des compétences fort différentes les unes des autres : l'écotoxi­
cologie apparaît donc éminemment pluridisciplinaire.

Afin de respecter à la fois l'intitulé de cette communication et le


temps qui lui est imparti, elle sera limitée au milieu aquatique en privi­
légiant ce qui a trait à la biologie.

L'eau, sous ses différentes formes (rivières, lacs et océans), constitue


un lieu privilégié de rencontre pour la pollution chimioue par le fait des
entrées directes d'origine très variée, telles que les rejets des usines, des
communautés urbaines, l'apport des eaux de ruissellement, etc. Indirec­
tement, la pollution aérienne par le fait des pluies pourra participer à sa
contamination.

Par suite des utilisations variées, la détérioration de la qualité de


l'eau pourra avoir des incidences sur la faune et la flore aquatiques mais
aussi sur la santé de l'Homme et des animaux domestiques (cf. tableau 1 ).
330 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

TABLEAU 1

PERSPECTIVES D'UNE POLLUTION AQUATIQUE


(physico-chimique)

INTRODUCTION DU POLLUANT
(substance ou rejet complexe)
DANS LE BIOTOPE AQUATIQUE

/ '
/ '
/ '
R.:I.. sque!:s c:l:I.. r-�c:t:s Ri:sque:s c:lir�c:::t :s

EFFETS ECOTOXICOLOGIQUES TOXICOLOGIE MEDICALE


/ '
" ' V
Action sur )il Ho••e
le biotop� Action sur la Ani•aux do•estiques
1 �aune et la �lore /\
1
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<Risques 1 <Risques indirects>
indirects> 1 <ingestion de proies
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Dégradation c
Dégradation abiotique Biotique Bioatgnif ication
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:: ti<>�

1
1
V

Nous nous bornerons à considérer ici le premier point. Toutefois on ne


devra pas négliger de s'interroger sur le fait de savoir si les traitements
des eaux destinées à l'alimentation en général sont suffisants pour éli­
miner tous les polluants indésirables en particulier des molécules orga­
niques fort actives à de très faibles concentrations.
COMMUNICATIONS 331

Le milieu aquatique présente une grande diversité physicochimique


naturelle qui complique considérablement son approche écotoxicologique.
De toute évidence, la faune et la flore sont différentes dans les eaux
douces courantes ou stagnantes et sont influencées par les climats. Il en
est de même pour les eaux marines dont la salinité présente une gamme
fort étendue ce qui a de grandes conséquences. De ce fait, nous allons
tenter d'inventorier les ·risques principaux, communs à toutes les espècef
vivantes ·de l'eau.

Le premier qui vient à l'esprit est la régression des populations. Sous


l'effet du polluant, une certaine proportion de diverses populations dans
un site déterminé va disparaître, conduisant à une désertification plus
ou moins grande sans toutefois qu'il apparaisse un déséquilibre notable
entre les espèces. Il s'agit d'un effet « démoécologique > (RAMADE, 1979).

Un second cas de figure peut être envisagé : l'action se trouve limitée


à une espèce dont la disparition permettra la prolifération d'un antago­
niste ennemi naturel ou compétiteur vis-à-vis d'un même substrat alimen­
taire. Cette rupture d'équilibre biologique sera qualifiée d' c effet biocé­
notique >. Il pourra aussi être la conséquence d'une atteinte initiale du
biotope telle que la destruction d'un site de reproduction.

Ces grandes modifications schématiques sont consécutives à une


séquence de phénomènes qui ont permis l'accès des substances aux chaî­
nons de l'écosystème quel qu'il soit dans des conditions chronologiques
fort différentes.

On peut ainsi reconnaître tout d'abord la toxicité aiguë qui se traduit


de façon immédiate ou en quelques heures consécutivement à l'invasion
du milieu par un poison en quantité suffisante. Elle a un caractère acci­
dentel dans les eaux du milieu naturel. Elle peut être recherchée au labo­
ratoire pour servir de référence mais nous considérons que, dans ce cas,
son intérêt scientifique est limité puisque sa rapidité d'évolution ne per­
met pas le plus souvent l'étude des symptômes et de l'évolution de lésions
biochimiques et anatomo-pathologiques permettant une description com­
plète du processus. Quoi qu'il en soit il s'agit d'un phénomène specta­
culaire oui attire l'attention du public et provooue des campaj!nes de
presse. C'est aussi un moyen commode pour calculer une valeur très usi­
tée : la concentration dans ·l'eau qui tue 50 % des individus d'une espèce.
C'est la «CL 50 > d'une substance pour une durée choisie (en 24 n par
exemple) qui correspond à la c DL 50 > communément mesurée chez les
mammifères terrestres par exemple.

La toxicité subaiguë ou chronique traduit le déversement néfaste de


façon répétée pendant des semaines, des mois, voire des années de quan­
tités ne provoquant pas une mort rapide. Elle correspond à la situation
la plus fréquente et nous semble-t-il la plus dangereuse du fait de son
caractère insidieux. Les conséquences en sont d'abord discrètes mais
implacables à terme. Au laboratoire, elle permet comme cela sera précisé
332 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

plus loin des observations nombreuses et diversifiées. Dès maintenant, il


convient de mentionner deux d'entre elles particulièrement remarqua­
quables. Il s'agit des phénomènes dénommés c bioaccumulation > et c bio­
magnification >. Ceux-ci concernent des poisons susceptibles de s'accu­
muler dans les organismes vivants capables de leur résister pendant plus
ou moins longtemps. De la sorte, de petites doses non pathogènes prises
isolément vont le devenir par la répétition de l'absorption et de la réten­
tion dans les tissus grâce à des affinités physiques ou chimiques. Il est
bien connu que des métaux lourds (tels que le mercure, le plomb) et de
nombreux composés aromatiques halogénés (polychlorobiphényles, etc.)
sont ainsi retenus dans les tissus animaux aquatiques et agiront à la
longue.

Rappelons que pour certaines substances cancérogènes on a signalé


chez le Rat la possibilité de cumulation des effets tout au long de la vie
de l'animal en dépit de l'élimination des doses entre-temps. Il est pro­
bable que des faits analogues se produisent chez les êtres aquatiques,
notamment les poissons souvent victimes de processus cancéreux.

Dans le cas de la biomagnification, il y a à la fois la cumulation


initiale du toxique dans un organisme puis l'augmentation de sa concentra­
tion au sein d'une chaîne trophique en passant d'un niveau à l'autre. On
remarquera que la contamination est directe au départ mais peut n'être
plus qu'indirecte ultérieurement introduisant une possibilité d'erreur de
datation concernant le fait original.

Comme pour toute démarche scientifique, le choix de la méthode


dépendra du but que l'on se propose d'atteindre (tableau 2). Cette notion
correctement comprise met a priori un terme aux querelles méthodologi­
ques éventuelles, ceci est vrai pour l'écotoxicologie comme ailleurs. A
ce propos, il semble que l'application de la loi du 12 juillet 1977 sur le
contrôle des produits chimiques ait eu une influence sur la conduite des
travaux. Elle comporte pour chaque nouveau produit mis sur le marché
l'établissement d'un dossier renfermant notamment des données physico­
chimiaues et des résultats avant trait à la toxicité pour le Mammifère et
pour l'environnement aquatique représentés par diverses espèces consi­
dérées isolément.

De la sorte, le champ d'application de l'écotoxicologie aquatique


dans la biosphère va s'étendre aussi bien au règne végétal qu'au règne
animal d'où une grande diversité dans les méthodes d'investigation.

Il sera tout d'abord proposé une classification générale en fonction


des objectifs fondamentaux puis un certain nombre d'exemples précis en
permettront une illustration plus complète.

On reconnaîtra ainsi un premier groupe de méthodes visant à l'ac­


quisition de connaissances basales dont le but serait d'établir des infor­
mations. Celles-ci serviront ultérieurement à la compréhension des situa-
COMMUNICATIONS 333

TABLEAU 2

STRATEGIE POUR L'ETUDE DES EFFETS


D'UN POLLUANT AQUATIQUE
DE NATURE PHYSIQUE ET CHIMIQUE
AUX DIFFERENTS NIVEAUX
DE L'ORGANISATION BIOLOGIQUE

Niveaux Observations

Chaine trophique. Effets démoécologiques.


Effets biocénotiques.

Elément isolé de la chaîne. Effet léthal.


Effets pathologiques globaux (léthaux
ou non).

Appareils physiologiques. Troubles fonctionnels limités.

Organes ou tissus. Chaînon d'une pathologie fonction­


nelle ou lésions locales.

Molécules «biologiques>. Perturbations d'un système biochimi­


que modélisé.

tions concrètes et aussi à des prévisions. Enfin elles permettront d'éla­


borer un second groupe de techniques ayant pour objet des évaluations
simples concernant tel ou tel produit.

Dans le premier groupe, on peut distinguer les travaux de terrain de


ceux qui sont exécutés en laboratoire. L'analyse d'un biotope aquatique
servira à dénombrer les espèces qui y vivent et le nombre d'individus
pour chaque espèce. Ceci afin d'évaluer les corrélations qui existent entre
tel facteur du milieu et la prévalence de telles espèces. Ce schéma sim­
plifié donne une idée de ce genre de démarche qui est éventuellement
complétée en laboratoire. On essayera alors grâce à une modélisation
plus ou moins élaborée de reconstituer le milieu naturel et de vérifier
le bien-fondé des conclusions qui ont été tirées de l'observation directe.
Une autre démarche pourra consister à pousser plus loin l'enquête sur
le terrain en se livrant à des analyses sur un certain nombre d'individus
prélevés dans le but d'ajouter une information biochimique aux données
botaniques ou faunistiques. Dans cet ordre d'idées, MESSAGER et ALDRIN
(1980) ont fait des propositions concrètes concernant l'exploration san­
guine chez les poissons.

A partir de ce groupe de résultats qui aura permis par exemple de


montrer qu'un constituant de l'eau présent en quantité déterminée entraî­
nait une diminution anormale des individus d'une certaine espèce, pourra
être élaboré un programme de recherches visant à mettre en évidence la
334 BULLETIN DE L'ACADbfIE

pathogénie en cause grâce à une stratégie systématique bien définie


(PÉRÈS, 1982).

Ceci signifie pratiquement une exploration fonctionnelle dont la


complexité dépendra certes de celle de l'organisme vivant en cause mais
aussi des moyens dont disposera le chercheur en temps et en matériel.
Chez le Poisson, par exemple, il sera logique de considérer en premier
lieu la fonction de reproduction proprement dite et les premiers stades
de la vie qui sont considérés comme particulièrement sensibles à la qualité
de l'eau (McKIM et al., 1976). Ainsi, en France, l'œuf de la carpe com­
mune (Cyprinus carpio) a été choisi pour ce genre d'études du fait de sa
facilité d'utilisation (JAOUL et RoUBAUD, 1982). La mise au point d'une
technique aisément réalisable a déjà permis de montrer d'intéressantes
particularités (ROUBAUD et al., 1984 ; DESIRA et al., 1986).

Chez la Truite arc-en-ciel (Salmo gairdneri R) l'application de la


méthode a montré que les sels de cuivre, de chrome, de zinc et de mer­
cure pouvaient avec plus ou moins d'efficacité agir sur la fertilisation des
œufs dans un sens toujours négatif à l'exception du sulfate de cuivre
(BILLARD et ROUBAUD, 1985).

Au terme de l'embryogénèse, la croissance du juvénile sera vulné­


rable aux toxiques. Son ralentissement pourra s'accompagner d'anoma­
lies du squelette. Toutefois, des scolioses apparaissent parfois sans que
l'on ait le droit d'incriminer un polluant (observations anciennes faites
dans un élevage de poissons marins par exemple). Ce qui doit inciter
à la prudence et peut s'expliquer par les particularités du métabolisme
de l'os chez les téléostéens (PEIGNOUX-DEVILLE, 1981 ; MEUNIER, 1981,
etc.). On n'oubiera pas non plus que des facteurs écophysiologiques
(c'est-à-dire normaux) peuvent intervenir par leur action propre, notam­
ment lorsqu'il s'agit de la croissance. On pense évidemment à la tempé­
rature ambiante qui joue un rôle particulièrement important chez le
Poisson et les autres animaux aquatiques poïkilothermes. Le suivi de la
croissance sera réalisé au moyen de mesures biométriques simples (taille,
poids) complétées éventuellement par des examens radiologiques. Les
fonctions de nutrition qui sont impliquées dans tous les aspects de la
biologie du Poisson ont fait l'objet d'un certain nombre d'études.

Lors d'une pollution, la respiration est à considérer en premier lieu.


Les branchies dont le rôle est assimilable à celui de l'épithélium respira­
toire des mammifères sont très vulnérables. Leur examen macroscopique
donnera de premières informations du fait de la couleur, de l'état anato­
mique, de l'aspect de la sécrétion de mucus dont certains produits chi­
miques peuvent modifier la nature. La membrane plasmique des cellules
branchiales sera le siège éventuel de lésions biochimiques graves pour
l'exercice de leur activité de transport. L'édifice moléculaire qui la consti­
tue doit rester capable à tout moment de s'adapter aux changements
écologiques du milieu. On s'est préoccupé des phospholipides que les
toxiques peuvent perturber aussi bien de façon directe que systémique
COMMUNICATIONS 335

(PÉRÈs et Bocrn, 1988). Il faut souligner aussi la gravité de l'atteinte


d'activités enzymatiques capitales telles que les ATPases dont la mesure
est pratiquée systématiquement sachant qu'elles sont modifiées par des
substances aussi variées que les organochlorés, le thallium, le chlorhy­
drate d'aniline ou les sels de chrome (PÉRÈs et BooE, loc. cit.).

Le transport des gaz du sang puis les échanges gazeux au niveau des
tissus doivent aussi être explorés. L'hémoglobine peut être rendue inca­
pable de jouer son rôle de transporteur comme cela a été montré chez
le poisson chat (lchtalurus punctatus) sous l'effet des nitrites qui la trans­
forme en méthemoglobine.

La respiration tissulaire peut être appréciée in vitro au moyen des


divers types de respiromètres.

La fonction digestive est plus directement vulnérable chez les pois­


sons marins qui boivent de façon assez abondante que chez les poissons
des eaux douces qui ingèrent normalement peu d'eau. Ces derniers ne
recevront donc le toxique que par l'intermédiaire des aliments (proies ou
végétaux contaminés). En dehors des lésions de la cavité buccale, visibles
à l'œil nu, on pourra recourir à diverses techniques exploratoires.

La motricité du tube digestif est connue de façon assez précise grâce


aux techniques radiologiques (EDWARDS, 1971 ; PÉRÈS et RIGAL; 1976) ·

et à celle des marqueurs froids (PossoMPES et al., 1975). Des études


pharmacologiques montrent que certains écotoxiques perturbateurs de
l'équilibre neuro-végétatif pourront soit retarder soit accélérer le transit
du bol alimentaire.

La bordure en brosse des entérocytes est le siège de nombreuses et


importantes activités enzymatiques qui sont modifiées par les écotoxiques.
A cet égard la phosphatase alcaline paraît un témoin intéressant car elle
est modifiée par diverses classes de substances (BOGE et al., 1988). Le
chlorure de mercure altère de nombreuses activités digestives chez Channa
punctatus (SASTRY et GUPTA, 1979). Le sulfate de calcium à la concen­
tration de 100 ppm diminue les activités de la glycylglycine dipeptidase, de
la maltase, de la phosphatase alcaline chez l'anguille (Anguilla anguilla)
(BOGE et al., 1981-82). Un inventaire enzymatique de ce genre peut aussi
être pratiqué à partir de poissons prélevés directement dans un cours
d'eau en vue d'une sorte d'évaluation sanitaire (BooE et al., 1987).

Le rôle des entérocytes consiste aussi chez le Poisson comme chez


les autres vertébrés à réguler le transport des nutriments et des déchets
métaboliques.

De nombreux constituants anormaux de l'eau peuvent inhiber le


fonctionnement des systèmes chargés d'assurer ces fonctions. Par exemple
le méthylmercure diminue la vitesse d'absorption in vitro du glycocolle
14C chez la rascasse (Scorpoena porcus) et la truite arc-en-ciel (Salmo
gairdneri R) de façon un peu plus marquée pour l'intestin postérieur que
336 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

pour l'intestin moyen (PÉRÈS et al., 1976). Ce résultat a été confirmé et


étendu à d'autres acides aminés et au glucose. Le chrome diminue forte­
ment le transport du glycocolle chez la truite arc-en-ciel (BOGE et al.,
1987), il en est de même pour l'ion fluor à forte concentration chez la
dorade (SELLAMI-ZGRIBI et al., 1986). De nombreux autres exemples
contribuent à montrer l'intérêt de rechercher les effets écotoxiques sur
l'absorption digestive.

Parmi les glandes annexes le foie a été particulièrement observé. Du


fait de la polyvalence de ses fonctions : une atteinte sérieuse de l'hépa­
tocyte met en cause toutes celles de l'organisme. En se limitant à la diges­
tion, deux catégories principales de troubles sont à envisager, ceux de la
sécrétion biliaire et ceux du métabolisme intermédiaire. Leur étude fera
appel à l'exploration de la fonction biliaire et à la mesure d'un certain
nombre d'activités enzymatiques. A l'heure actuelle, la pratique la plus
courante consiste à déterminer le système cytochrome P450-oxydases et
les transaminases (sGPT, sGOT, gammaGT).

L'exploration du système nerveux est conduite de différentes maniè­


res. L'étude des comportements a montré par exemple une moindre apti­
tude à la collecte de nourriture. Le D.D.T. notamment semble produire
chez la truite arc-en-ciel une diminution de la capacité à l'apprentissage
au laboratoire ce qui peut être préjudiciable de différentes manières
(ANDERSON et PETERSON, 1969). Un certain nombre de mécanismes neu­
rotoxiques sont déjà connus. Ils font intervenir des molécules qui jouent
un rôle dans le fonctionnement du système nerveux central telle la classe
des neurotransmetteurs. A cet égard on connaît l'exemple ancien des
inhibiteurs des cholinestérases tels que les organophosphorés (exposé de
synthèse dans l'ouvrage de CoRBETT, 1974).

Les modifications d'activités enzymatiques (exemple les ATPases)


seraient dans le système nerveux de bons indicateurs comme dans les
autres organes.

L'étude des perturbations de l'appareil neuroendocrinien peut être


réalisée au moyen des approches classiques de l'endocrinologie. Ainsi les
perturbations du transport de la neurosécrétion a pu être mise en évidence
au niveau du complexe hypothalamo-hypophysaire de la Tanche consé­
cutivement à un choc thermique (TEYSSIER et al., 1978, etc.).

A l'occasion de la pollution par les hydrocarbures consécutive à


la catastrophe de l'Amoco-Cadiz l'exploration de la fonction interréna­
lienne montra des changements indicateurs d'un stress prolongé : hyper­
trophie glandulaire, accroissement des capacités corticostérogéniques et
augmentation du taux de cortisol plasmatique. Après cette phase d'acti­
vation anormale furent observés au bout de plusieurs mois les signes d'un
épuisement (LOPEZ et al., 1981).

Les connaissances acquises au moyen de cette démarche méthodo­


logique ainsi résumée permettront la pratique, avec une certaine sécurité,
COMMUNICATIONS 337

de tests relativement simples constituant le second groupe que nous avons


qualifié pour une évaluation simple de l'écotoxicité.

En effet, il ne serait guère pensable de demander à propos d'un pro­


duit chimique de qualité industrielle la production d'un dossier compor­
tant la batterie complète des explorations fonctionnelles précédentes.
Cependant, les moyens d'évaluation énumérés ci-dessous sont considérés
suffisants pour porter un jugement sur l'écotoxicité d'une substance en
application de la loi de 1977.

Brièvement, on peut distinguer des tests d' écotoxicité à court terme


qui sont pratiqués de façon usuelle sur des organismes isolés, pendant
des durées de 24 h, 48 h et 96 h. Ils sont déjà nombreux à être décrits
et même à être normalisés (par exemple, en France par 1'Association
Française de Normalisation «AFNOR>) ; citons ceux qui utilisent des
algues (Chlorella, Scenedesmus quadricauda), les bactéries (Pseudomonas
fluorescens, Bacillus subtilis, etc.), des crustacés : Daphnia magna en eau
douce, Artemia salina en eau de mer. Pour le Poisson, les tests norma­
lisés en France concernent le Brachydanio rerio (poisson zèbre). Salmo
gairdneri (truite arc-en-ciel) et Dicentrarchus labrax (bar ou loup). Bien
d'autres espèces sont utilisées à l'étranger (McCAHON et PASCOE, 1988) .
Pour les mollusques, la moule (Mytilus edulis ou galloprovincialis) est
considérée comme représentative. Dans ce domaine, l'imagination zoolo­
gique n'a pas manqué et il existe des essais sur les espèces animales ou
végétales les plus variées (GRUTTKE et al., 1988).

Remarquons toutefois qu'il s'agit davantage de toxicologie compa­


rée que d'écotoxicologie véritable car (à notre avis tout au moins) celle-ci
consiste plutôt soit en des batteries de tests considérant simultanément
des espèces appartenant à un même écosystème soit de véritables chaînes
trophiques expérimentales.
De tels systèmes sont assez représentatifs des conditions naturelles
bien que réalisés artificiellement. Ils permettront en particulier de détec­
ter les phénomènes de bioaccumulation dont il a été fait mention précé­
demment.

Les premiers essais de ce genre sont anciens puisqu'on peut les faire
remonter aux environs de 1960 (TowsLEY et al.). Mais des innovations
nombreuses furent proposées avec des fortunes diverses comme l'ont bien
montré CABRIDENC et CHOUROULINKOV ( 1977), JoUANY et al. (1977). Cer­
tains auteurs y ont même intégré parfois un mammifère (AUBER T, 1972).

Les tests isolés qui ont été initialement décrits à court terme peuvent
être plus ou moins prolongés. Il en est de même pour les tests mettant en
œuvre une batterie ou un écosystème organisé.

En conclusion, l'écotoxicologie aquatique s'est différenciée de la toxi­


cologie par son objet : la recherche de l'effet des produits toxiques sur
les êtres vivant dans le milieu aquatique et par ses méthodes d'étude
qui tiennent compte des particularités biologiques-. Toutefois, qu'elle soit
338 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

aquatique ou concerne un autre environnement, elle doit être intégrée au


niveau de la réflexion dans un concept plus large que l'on pourrait dénom­
mer écopathologie. Au sein de celle-ci seraient rapprochés tous les pro­
cessus capables de provoquer une nuisance quelle que soit la nature de
l'agent causal, afin de les comparer et de rechercher leurs interactions
éventuelles. Ceci nécessite bien évidemment la connaissance des méca­
nismes en cause dans chaque circonstance d'où la proposition d'une c éco­
physiopathologie >, discipline à la fois synthétique et explicative. Son
but principal serait de rechercher l'altération des fonctions physiologiques
des organismes vivants, dans la situation particulière de chaque sorte
d'environnement, tel le milieu aquatique, et de chaque sorte de patho­
logi e. Puis, à partir de ces résultats, tenter de comprendre et de prévoir
la pathogénie avec pour finalité ambitieuse mais pragmatique d'instituer
une prophylaxie raisonnée et même une thérapeutique.

Une telle démarche est en cours pour ce qui concerne les maladies
infectieuses mais il semble que l'essentiel reste à faire dans le domaine de
l'écotoxicologi e aquatique proprement dite en dépit de nombreux et inté­
ressants travaux.

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