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Analyse Chap 14
Analyse Chap 14
Séries entières
Nous faisons ici l’étude des séries entières réelles ou complexes sans référence aux séries de
fonctions qui seront étudiées plus loin. Avec les exercices 3.31 et 6.34 nous avons déjà rencontré
la fonction exponentielle complexe définie comme somme d’une série entière.
On peut donc voir une série entière comme un polynôme de degré au plus infini.
P P
Exercice 14.1 Déterminer les domaines de convergence des séries entières n!z n , nn z n ,
P n P zn P zn
z , et .
n n!
Solution 14.1 Pour an = n! et z 6= 0 on a :
|an+1 z n+1 |
= (n + 1) |z| → +∞
|an z n | n→+∞
283
284 Séries entières
P
ce qui entraîne lim |an z n | = +∞ et la divergence de an z n (son terme général ne tend pas
n→+∞ P
vers 0). Il en résulte que le domaine de convergence de n!z n est D = {0} .
Pour an = nn et z 6= 0 on a :
µ ¶n
|an+1 z n+1 | 1
= (n + 1) 1 + |z| → +∞
|an z n | n n→+∞
P
ce qui entraîne lim |an z n | = +∞ (exercice 3.19) et la divergence de an z n (son terme général
n→+∞ P
ne tend pas vers 0). Il en résulteP que le domaine de convergence de n!z n est D = {0} .
On sait que la série géométrique z n est convergente si, et seulement si, |z| < 1 (exercice 6.1),
ce qui signifie que son domaine de convergence est le disque unité ouvert D = {z ∈ C | |z| < 1} .
1
Pour an = et z 6= 0 on a :
n
|an+1 z n+1 | n
n
= |z| → |z| .
|an z | n+1 n→+∞
P zn
Si |z| < 1 le théorème de d’Alembert nous dit alors que la série converge absolument. Si
n
n
Pz
|z| > 1, on a lim |an z n | = +∞ et la série diverge. Si |z| = 1, on a alors z = eit avec
n→+∞ n
P z n P eint
t ∈ [0, 2π[ et le théorème d’Abel nous dit que la série = diverge uniquement pour
n n
P zn
t = 0, soit pour z = 1 (exercice 6.25). En définitive, le domaine de convergence de est le
n
disque unité fermé privé de 1, soit D = {z ∈ C | |z| ≤ 1} \ {1} .
P zn
La série étant absolument convergente pour tout nombre complexe z (exercice 6.34), son
n!
domaine de convergence est D = C.
P (−1)n 2n
Exercice 14.2 Déterminer les domaines de convergence des séries entières z et
(2n)!
P (−1)n 2n+1
z .
(2n + 1)!
¯ ¯
¯ (−1)n 2n ¯
Solution 14.2 En posant un = ¯¯ z ¯¯ , on a pour z 6= 0 :
(2n)!
un+1 |z|2
= → 0
un (2n + 2) (2n + 1) n→+∞
P (−1)n 2n
et le théorème de d’Alembert nous dit alors que la série z est absolument convergente.
(2n)!
Son domaine de convergence est D = C.
Le résultat est le même pour la deuxième série.
Nous allons voir que de manière générale, que le domaine de convergence d’une série entière
est C tout entier ou un disque ouvert de rayon R ≥ 0 éventuellement complété par des points
du bord de ce disque.
Pour tout réel R > 0, on note respectivement D (0, R) et D (0, R) les disques ouvert et fermé
de centre 0 et de rayon R, soit :
Démonstration. Il suffit d’écrire que pour tout entier naturel n et tout nombre complexe
z tel que |z| < |z0 | , on a : ¯ ¯n ¯ ¯n
¯ ¯
n ¯ z ¯
¯z¯
|an z | = |an z | ¯ ¯ ≤ M ¯¯ ¯¯
n
z0 z0
¯ ¯ ¯ ¯n
¯z¯ P ¯z¯
où M est un majorant de la suite (|an z0 |)n∈N et ¯¯ ¯¯ < 1. La série géométrique
n ¯ ¯ étant
¯ z0 ¯
¯ ¯ z 0
¯z¯ P
convergente puisque ¯¯ ¯¯ < 1, on en déduit la convergence de |an z n | .
z0
Comme conséquence de ce théorème, on déduit que si une série entière converge en un point
z0 , elle converge alors absolument sur tout le disque ouvert de centre 0 et de rayon |z0 | .
En fait ce théorème peut aussi s’interpréter comme suit.
P
Théorème 14.2 Soit an z n une série entière et I l’ensemble de réels défini par :
© ª
I = r ∈ R+ | (an rn )n∈N est bornée .
Cet ensemble I est un intervalle qui est soit réduit à {0} , soit de la forme [0, R] ou [0, R[ avec
R > 0, soit égal à R+ tout entier.
Démonstration. Comme une série entière converge pour z = 0, I est non vide du fait qu’il
contient 0. S’il est réduit à {0} c’est terminé. On suppose donc que I 6= {0} .
Le théorème précédent nous dit que si r > 0 est dans I, alors I contient le segment [0, r] .
En effet dire que r ∈ I signifie que la suiteP(an rn )n∈N est bornée et le théorème d’Abel nous dit
alors que pour tout réel s ∈ [0, r[ , la série an sn est convergente et la suite (an sn )n∈N converge
alors vers 0, ce qui implique qu’elle est bornée et signifie que s ∈ I. L’ensemble I est donc un
intervalle de R+ qui contient 0, il est donc nécessairement de la forme [0, R] avec R > 0, ou
[0, R[ avec 0 < R ≤ +∞.
On peut donc poser :
© ª
R = sup r ∈ R+ | (an rn )n∈N est bornée
Remarque 14.1 Si la suite (an )n∈N est bornée, on aura 1 ∈ I et R ≥ 1, dans le cas contraire
1∈
/ I et R ≤ 1.
P P
Théorème 14.3 Soient an z n et bn z n de rayons de convergence respectifs R et R0 .
1. Si |an | ≤ |bn | pour tout n ∈ N, alors R ≥ R0 .
2. Si an = O (bn ) , alors R ≥ R0 .
3. Si an ∼ bn , alors R = R0 .
Démonstration.
286 Séries entières
P
Corollaire 14.1 Si an z n est une série entière telle qu’il existe deux réels strictement positifs
m et M avec :
∀n ∈ N, m ≤ |an | ≤ M
alors le rayon de convergence de cette série vaut 1.
P n
Démonstration.
P La
P série z étant de rayon de convergence égal à 1, il en est de même
n n
des séries mz et M zP. Le premier point du théorème précédent nous dit alors que le
rayon de convergence R de an z n est tel que R ≤ 1 et R ≥ 1, il vaut donc 1.
P
Exercice 14.3 Quel est le rayon de convergence de la série esin(n) z n ?
1
Solution 14.3 Avec ≤ esin(n) ≤ e, on déduit du corollaire précédent que le rayon de conver-
P sin(n) n e
gence de e z vaut 1.
Démonstration.
1. PourP|z| < R, tout réel r tel que |z| < r < R est dans I et le théorème d’Abel nous dit
que an z n converge absolument.
2. Si |z| > R, alors |z| ∈ / I, alors la suite (an |z|n )n∈N n’est pas bornée, donc les suites
(an |z|n )n∈N et (an z n )n∈N ne convergent pas vers 0 et les séries correspondantes divergent.
P
Remarque 14.2 Réciproquement, si R0 ∈ R+ est tel que la série an z n est absolument
convergente
P pour tout z tel que |z| < R0 (dans le cas où R0 > 0) et divergente pour |z| > R0
[resp. |an z n | est divergente pour |z|P> R0 ], alors R0 est le rayon de convergence R de cette
série. En effet, si 0 ≤ r < R0 , alors an rn est convergente et (an rn )n∈N est bornée car elle
converge vers 0, donc r ∈ I. On a doncP[0, R0 [ ⊂ I et R0 ≤ R. Si R0 = +∞, nécessairement
R = +∞. Sinon, si 0 ≤ r < R, alors |an rn | est convergente et r ne peut être strictement
supérieur à R0 , donc r ≤ R0 , on a donc [0, R[ ⊂ [0, R0 ] et R ≤ R0 . On a donc bien R = R0 .
Rayon de convergence d’une série entière 287
Pour |z| = 1, la série diverge car son terme général ne tend pas vers 0.
Exercice 14.6 Montrer que si (an )n∈N est une suite de nombres complexes telle qu’il existe un
P an n
nombre complexe z0 tel que la suite (an z0n )n∈N soit bornée, alors la série entière z a un
n!
rayon de convergence infini.
Solution 14.6 En désignant par M un majorant de la suite (|an z0n |)n∈N , on a pour tout nombre
complexe z : ¯ ¯n ¯ ¯n
¯a ¯ ¯ ¯ 1 ¯¯ z ¯¯
¯ n n¯ n 1 ¯ z ¯
¯ z ¯ = |an z0 | ¯ ¯ ≤ M ¯ ¯
n! n! z0 n! z0
¯ ¯n
P 1 ¯z¯ P n
avec ¯ ¯ < +∞ ( t converge pour tout t), ce qui entraîne la convergence absolue de
n! ¯ z0 ¯ n!
P an n
z .
n!
Exercice 14.7 On désigne par (pn )n≥1 la suite strictement croissante des nombres premiers.
P 1 pn
Déterminer le rayon de convergence de la série z .
pn
P P an n
1. Que peut-on dire des rayons de convergence des séries an z n et z . On note res-
n!
pectivement f (z) et g (z) les sommes de ces séries entières.
Z +∞
t
2. Montrer que pour tout réel x ∈ ]0, 1[ , l’intégrale g (t) e− x dt est convergente.
0
Z +∞
t
3. Montrer que g (t) e− x dt = xf (x) pour tout réel x ∈ ]0, 1[ .
0
Solution 14.8 On note M = sup |an | .
n∈N
P
1. Comme la suite (an )n∈N est bornée, la série an z n à un rayon de convergence R ≥ 1. Par
1 ¯a ¯ M
¯ n¯
exemple pour an = n avec ρ > 1 ce rayon de convergence est R = ρ. Avec ¯ ¯ ≤ ,
ρ n! n!
on déduit que le rayon de convergence de la deuxième série est infini.
2. Pour x ∈ ]0, 1[ et t > 0, on a :
¯ ¯ Ã +∞ !
¯ ¯ ¯X +∞
a ¯ X tn
¯ t¯ ¯ ¯
e− x = M et(1− x )
n n − t t 1
¯g (t) e− x ¯ = ¯ t e x¯ ≤ M
¯ n=0 n! ¯ n=0
n!
Z +∞ Z +∞
t(1− x1 ) 1 t
et avec e dt < +∞ (on a 1 − < 0), on déduit que l’intégrale g (t) e− x dt
0 x 0
est absolument convergente.
3. Le changement de variable t = xu donne :
Z +∞ Z +∞
− xt
g (t) e dt = x g (xu) e−u du
0 0
et en notant :
+∞
X ak k
Rn (z) = z
k=n+1
k!
on a : Z n Z Z
+∞ X ak +∞ +∞
−u k k −u
g (xu) e du = x u e du + Rn (xu) e−u du
0 k=0
k! 0 0
Z +∞
avec Γ (k + 1) = uk e−u du = k!. Donc :
0
Z +∞ n
X Z +∞
−u k
g (xu) e du = ak x + Rn (xu) e−u du
0 k=0 0
Z +∞
et il s’agit de montrer que lim Rn (xu) e−u du = 0. Pour ce faire, on écrit que :
n→+∞ 0
¯Z ¯ Z +∞ X +∞
¯ +∞ ¯ xk uk −u
¯ ¯
Rn (xu) e du¯ ≤ M −u
e du
¯ k!
0 0 k=n+1
Z +∞ Ã X n k k
!
x u
≤M exu − e−u du
0 k=0
k!
ÃZ !
+∞ Xn k Z +∞
x
≤M e(x−1)u du − uk e−u du
0 k! 0
à k=0 n !
1 X
≤M − xk → 0.
1 − x k=0 n→+∞
Calcul pratique du rayon de convergence 289
Remarque 14.4 La réciproque du théorème précédent est fausse, c’est-à-dire que µ¯ si R ¯est ¶ le
P ¯ a ¯
an z n , rien ne permet d’affirmer que la suite ¯¯ ¯
n+1
rayon de convergence de la série
an ¯ n∈N
soit convergente.
P 1 + (−1)n
Par exemple la série an z n où an = pour tout n ≥ 0, a un rayon de convergence
2 µ¯ ¯¶
P
+∞ P 2n
+∞ 1 ¯ an+1 ¯
égal à 1 ( n
an z = z = pour |z| < 1) et ¯ ¯ ¯ n’est pas définie puisque
n=0 n=0 1 − z 2 a n
¯
n∈N
an = 1 pour n pair et an = 0 pour n impair.
L’exercice suivant nous fournit un autre contre-exemple.
P n
Exercice 14.9 Déterminer le rayon de µ¯convergence
¯¶ de la série entière an z n où an = (2 + (−1)n )
¯ an+1 ¯
pour tout n ≥ 0. Que dire de la suite ¯¯ ¯ ?
an ¯ n∈N
1
Solution 14.9 On a an = 3n pour n pair et an = 1 pour n impair. Pour r > , on a |a2n r2n | =
3
2n n 1 1
|3r| → +∞ et (an r )n∈N n’est pas bornée, donc R ≤ . Pour 0 ≤ r ≤ , on a :
n→+∞ 3 3
½
(3r)n si n est pair
|an rn | = ≤1
rn si n est impair
1 1
et donc R ≥ . On a donc R = .
3 3
On a :
¯ ¯ 1
¯ an+1 ¯ n si n est pair
¯ ¯ 3
¯ an ¯ = 3n+1
si n est impair
1
µ¯ ¯¶
¯ an+1 ¯
et la suite ¯¯ ¯ est divergente.
an ¯ n∈N
290 Séries entières
P
Corollaire 14.2 Si an z n est une série entière telle que lim an = ` 6= 0, alors son rayon
n→+∞
de convergence vaut 1.
¯ ¯
¯ an+1 ¯
Démonstration. Comme ` 6= 0, on a lim ¯¯ ¯ = 1 et R = 1.
n→+∞ an ¯
P zn
L’exemple de la série nous montre que ce résultat est faux pour ` = 0.
n!
P
Corollaire 14.3 Si an z n est une série entière telle que an soit une fonction rationnelle non
nulle de n, alors son rayon de convergence vaut 1.
P (n)
Démonstration. On a an = où P et Q sont des fonctions polynomiales de de-
Q (n)
grés respectifs p et q (le polynôme Q n’ayant qu’un nombre fini de racines
µ réelles,
¶ on ¶aura
p pµ q
ap n an+1 n+1 n
Q (n) 6= 0 pour n assez grand). Avec an ∼ , on déduit ∼ et
+∞ bq nq an +∞ n n+1
¯ ¯
¯ an+1 ¯
lim ¯¯ ¯ = 1, donc R = 1.
n→+∞ an ¯
P n! n
Exercice 14.10 Déterminer le rayon de convergence R de la série entière z .
nn
n!
Solution 14.10 En posant an = , on a :
nn
¯ ¯
¯ an+1 ¯
lim ¯¯ ¯ = lim ¡ 1 ¢n = 1
n→+∞ an ¯ n→+∞ 1 + n1 e
et R = e.
Exercice 14.11 Pour tout entier naturel non nul n, on désigneP par an le nombre de diviseurs
de n. Déterminer le rayon de convergence R de la série entière an z n .
P n P n
Solution 14.11 Pour n ≥ 1, on a 1 ≤ an ≤ n, les séries entières z et nz ayant un
rayon de convergence égal à 1. Il en résulte que R = 1.
P
Exercice 14.12 Déterminer le rayon de convergence R de la série entière arctan (nα ) z n où
α est un réel et étudier la série pour |z| = R.
1 P
et le théorème de Cauchy nous dit que si |z| < , alors la série an z n est absolument conver-
`
1 P 1
gente et si |z| > , alors la série |an z n | est divergente. Il en résulte que est le rayon de
P` n `
convergence de an z .
1 + (−1)n
Remarque 14.5 Là encore la réciproque est fausse. Par exemple, pour an = on a
p p ³p ´ 2
n
|an | = 1 pour n pair et n |an | = 0 pour n impair, donc la suite n |an | est divergente
P P n∈N
et pourtant le rayon de convergence de an z n = z 2n vaut 1.En utilisant la notion de limite
supérieure, on peut montrer le résultat suivant.
P
Théorème 14.7 (Hadamard) Le rayon de convergence de la série entière an z n est :
1
R= p .
lim sup n
|an |
n→+∞
et R = 1.
µ µ ¶¶nα
P 1
Exercice 14.14 Déterminer le rayon de convergence R de la série entière cos zn,
n≥1 n
où α est un réel donné.
292 Séries entières
µ µ ¶¶nα
1
Solution 14.14 En posant pour n ≥ 1, an = cos , on a :
n
µ µ ¶¶nα−1
p
n 1
un = |an | = cos
n
Cette définition est donnée par analogie avec le produit P de deux polynômes et on reconnaît
P
n
là le produit de Cauchy des deux P séries numériques an z et
P bn z n ;
– la série dérivée de la série entière an z n est la série entière nan z n−1 ;
P P an n+1
– la série primitive de la série entière an z n est la série entière z .
n+1
P P
Théorème 14.8 Soient an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
P res-
pectifs R et R . On désigne par R le rayon de convergence de la série entière somme (an + bn ) z n .
0 00
Remarque 14.6 Dans le cas où R = R0 , l’égalité R00 = R n’est pas assurée en général comme
le montre l’exemple de bn = −an avec R fini.
P P
Théorème 14.9 Soient an z n et bn z n deux séries entières de rayons de convergence
µ n res- ¶
P P
pectifs R et R0 . On désigne par R00 le rayon de convergence de la série entière produit ak bn−k z n .
k=0
On a R00 ≥ min (R, R0 ) et pour |z| < min (R, R0 ) :
+∞
à n ! à +∞ ! à +∞ !
X X X X
n n n
ak bn−k z = an z bn z (14.1)
n=0 k=0 n=0 n=0
Notons : © ª
I = r ∈ R+ | (an rn )n∈N est bornée
et : n ¡ ¢ o
0 + n−1
I = r ∈ R | nan r n∈N∗
est bornée
Ce sont deux intervalles réels contenant
P 0Pet de bornes supérieures respectives R et R0 , les
rayons de convergence des séries an z n et nan z n−1 . Avec les inégalités :
¯ ¯
∀n ≥ 1, |an rn | ≤ |nan rn | = r ¯nan rn−1 ¯
on déduit que I 0 ⊂ I et R0 ≤ R.
Si R = 0, on a alors R0 = 0.
Si R > 0, pour tout réel r ∈ ]0, R[ , on peut trouver un réel s ∈ ]r, R[ et posant s = r + h
avec h > 0, on a pour tout entier n ≥ 1 :
n
X
n n
s = (r + h) = Cnk rn−k hk ≥ nrn−1 h
k=0
et :
¯ ¯
¯nan rn−1 ¯ ≤ 1 |an sn |
h
la suite (an s )n∈N étant bornée puisque s ∈ [0, r[ ⊂ I et en conséquence r ∈ I 0 . On a donc
n
P P
Exemple 14.1 La série géométrique z n et toutes ses séries dérivées
n (n − 1) · · · (n − p + 1) z n−p ,
P z n+1
pour p ≥ 1, ont toutes le même rayon de convergence 1. La série primitive a également
n+1
son rayon de convergence égal à 1.
Dans un premier temps, on constate que si une fonction est développable en série entière
sur un disque ouvert D (0, r) elle est alors continue sur ce disque. En réalité elle est même
indéfiniment dérivable (on peut définir la notion de dérivabilité au sens complexe, mais dans ce
chapitre nous nous limiterons au cas réel).
Théorème 14.11 Une fonction f développable en série entière sur un disque ouvert D (0, r)
du plan complexe est continue sur ce disque.
avec, pour n ≥ 1 :
n−1
X
z n − z0n = (z − z0 ) z n−1−k z0k = (z − z0 ) Pn (z)
k=0
ce qui donne :
+∞
X
f (z) − f (z0 ) = (z − z0 ) an Pn (z)
n=1
Comme |z| < r et |z0 | < r, il existe un réel t ∈ ]0, r[ tel que |z| < t et |z0 | < t et pour tout
entier n ≥ 1, on a :
n−1
X
|an Pn (z)| ≤ |an | |z|n−1−k |z0 |k < n |an | tn
k=0
P
Une série et P
sa série dérivée ayant même rayon de convergence, la série n |an | tn est conver-
gente, donc an Pn (z) est absolument convergente et :
+∞
à +∞ !
X X
|f (z) − f (z0 )| ≤ |z − z0 | |an Pn (z)| ≤ n |an | tn |z − z0 |
n=1 n=1
Théorème 14.12 Si une fonction est développable en série entière au voisinage de 0, alors ce
développement est uniquement déterminé.
Démonstration. Supposons qu’il existe deux suites complexes (an )n∈N , (bn )n∈N et un réel
P
+∞ P
+∞
r > 0 tels que f (z) = an z n = an z n pour tout z ∈ D (0, r) . En évaluant f en 0, on déduit
n=0 n=0
que f (0) = a0 = b0 . On termine alors le raisonnement par récurrence sur n ≥ 0. Supposant que
ak = bk pour tout k compris entre 0 et n, de :
n
X +∞
X
k
f (z) = ak z + ak z k
k=0 k=n+1
n
X +∞
X
k
= bk z + bk z k
k=0 k=n+1
296 Séries entières
P
+∞ P
+∞
sur D (0, r) , on déduit que z n+1 ak z k−n−1 = z n+1 bk z k−n−1 pour tout z ∈ D (0, r) et
k=n+1 k=n+1
P
+∞ P
+∞
g (z) = ak z k−n−1 = bk z k−n−1 pour tout z ∈ D (0, r) \ {0} . Avec la continuité en 0
k=n+1 k=n+1
de la somme d’une série entière, on déduit alors que an+1 = lim g (z) = g (0) = bn+1 . On a donc
z→0
bien montré que an = bn pour tout n ∈ N.
Corollaire 14.5 Si une fonction paire [resp. impaire] f est développable en série entière au
voisinage de 0, alors ce développement est nécessairement de la forme :
+∞
X
f (z) = a2n z 2n
n=0
[resp. :
+∞
X
f (z) = a2n+1 z 2n+1 ]
n=0
P
+∞
et f peut être prolongée par continuité en R en posant f (R) = an Rn .
n=0
P
+∞
Démonstration. On note S = an Rn et pour tout x ∈ ]0, R] , tout entier naturel n,
n=0
P
n
k n
Sn (x) = ak x . On a alors an R = Sn (R) − Sn−1 (R) pour tout n ≥ 1 et pour x ∈ ]0, R[ , on
k=0
Fonctions développables en série entière 297
peut écrire :
n
X ³ x ´k
Sn (x) = a0 + ak Rk
k=1
R
n
X ³ x ´k
= a0 + (Sk (R) − Sk−1 (R))
k=1
R
n
X ³ x ´k n
X ³ x ´k
= a0 + Sk (R) − Sk−1 (R)
k=1
R k=1
R
Xn ³ x ´k n−1
X ³ x ´k+1
= S0 (R) + Sk (R) − Sk (R)
k=1
R k=0
R
µ³ ´ ¶
x k ³ x ´k+1 ³ x ´n
n−1
X
= Sk (R) − + Sn (R)
k=0
R R R
³x´X ³ x ´k
n−1 ³ x ´n
= 1− Sk (R) + Sn (R)
R k=0 R R
et tenant compte de : ³ x ´n
Sn (R) → S·0=0
R n→+∞
P ³ x ´n
pour |x| < R, on déduit que la série Sn (R) converge et :
R
³
x´X ³ x ´n
+∞
f (x) = 1 − Sn (R) .
R n=0 R
P
+∞ ³ x ´n 1
Tenant compte de = x , on en déduit que :
n=0 R 1− R
³
x´X ³ x ´n
+∞ ³ x ´ X ³ x ´n
+∞
f (x) − S = 1 − Sn (R) −S 1−
R n=0 R R n=0 R
³ x´X
+∞ ³ x ´n
= 1− (Sn (R) − S) .
R n=0 R
Comme lim Sn (R) = S, pour tout réel ε > 0 on peut trouver un entier n0 tel que :
n→+∞
et pour n ≥ n0 , on a :
Ãn !
³ x´ X 0 ³ x ´k X+∞ ³ ´
x k
|f (x) − S| ≤ 1 − |Sk (R) − S| +ε
R k=0
R k=n +1
R
0
≤ A (R − x) + ε
où : n0
X ³ x ´k n0
X
|Sk (R) − S| ≤ |Sk (R) − S| = R · A
k=0
R k=0
298 Séries entières
et :
+∞ ³ ´
x k X ³ x ´k
X +∞
1
≤ = x
k=n +1
R k=0
R 1− R
0
Pour x voisin de R, on aura alors |f (x) − S| ≤ 2ε. On a donc bien prouvé le résultat annoncé.
Théorème 14.14 Soit f une fonction de la variable réelle développable en série entière sur un
intervalle ]−r, r[ où r > 0 avec :
+∞
X
∀x ∈ ]−r, r[ , f (x) = a n xn
n=0
où (an )n∈N est une suite de nombres complexes. La fonction f est alors continûment dérivable
sur ]−r, r[ avec :
+∞
X
∀x ∈ ]−r, r[ , f 0 (x) = nan xn−1
n=1
Démonstration. On se fixe un réel x0 dans ]−r, r[ et nous allons montrer dans un premier
temps que f est dérivable en x0 , la dérivée f 0 (x0 ) ayant la forme annoncée.
Sachant qu’une série et sa série dérivée ont même rayon de convergence, on peut définir la
fonction g sur ]−r, r[ par :
+∞
X
∀x ∈ ]−r, r[ , g (x) = nan xn−1
n=1
et pour x 6= x0 , on a :
X ¡ +∞
f (x) − f (x0 ) ¢
− g (x0 ) = an Pn (x) − nxn−1
0
x − x0 n=1
où on a posé pour n ≥ 1 :
n−1
X
Pn (x) = xn−1−k xk0 .
k=0
Pour n = 1, on a :
Pn (x) − nxn−1
0 =1−1=0
et donc :
X ¡ +∞
f (x) − f (x0 ) ¢
− g (x0 ) = an Pn (x) − nxn−1
0
x − x0 n=2
Comme |x| < r et |x0 | < r, il existe un réel t ∈ ]0, r[ tel que |x| < t et |x0 | < t et pour tout
entier n ≥ 2, on a :
n−1
X
¡ n−1
¢ ¡ ¢
an Pn (x) − nx0 = an xk0 xn−1−k − x0n−1−k
k=0
n−2
X ¡ ¢
= an xk0 xn−1−k − x0n−1−k
k=0
Fonctions développables en série entière 299
avec, pour p = n − 1 − k :
¯ p−1 ¯
¯X ¯
¯ p−1−j j ¯
p
|x − xp0 | = |x − x0 | ¯ x x0 ¯
¯ ¯
j=0
p−1
X
< |x − x0 | tp−1−j tj = |x − x0 | ptp−1
j=0
ce qui donne :
n−2
X
¯ ¡ ¢¯ ¯ k ¯ ¯ n−1−k ¯
¯an Pn (x) − nxn−1
0
¯ ≤ |a n | ¯x0 ¯ ¯x − x0n−1−k ¯
k=0
n−2
X
< |an | |x − x0 | tk (n − 1 − k) tn−2−k
k=0
n−1
X n (n − 1)
< |an | |x − x0 | tn−2 p= |an | tn−2 |x − x0 |
p=1
2
P
La Psérie dérivée seconde n (n − 1)Pan z n−2 ayant même rayon de convergence que la sé-
rie ¡an z n , on déduit
P ¢ que la série n (n − 1) |an | tn−2 est convergente, donc que la série
n−1
an Pn (x) − nx0 est absolument convergente et :
¯ ¯ X
¯ f (x) − f (x0 ) ¯ +∞ ¯ ¡ ¢¯
¯ − g (x )¯≤ ¯an Pn (x) − nx0n−1 ¯
¯ x − x0
0 ¯
n=2
+∞
|x − x0 | X
≤ n (n − 1) |an | tn−2
2 n=2
f (x) − f (x0 )
On en déduit alors que lim = g (x0 ) .
x − x0
x→x0
La fonction f est donc dérivable de dérivée égale à g et cette dérivée est continue d’après le
théorème 14.11.
Par récurrence, on déduit le résultat suivant.
Corollaire 14.6 Soit f une fonction de la variable réelle développable en série entière sur un
intervalle ]−r, r[ où r > 0 avec :
+∞
X
∀x ∈ ]−r, r[ , f (x) = a n xn
n=0
où (an )n∈N est une suite de nombres complexes. La fonction f est alors indéfiniment dérivable
sur ]−r, r[ avec, pour tout entier p ≥ 1 et tout réel x ∈ ]−r, r[ :
+∞
X +∞
X
(p) n−p n!
f (x) = n (n − 1) · · · (n − p + 1) an x = an xn−p .
n=p n=p
(n − p)!
Corollaire 14.7 Soit f une fonction de la variable réelle développable en série entière sur un
intervalle ]−r, r[ où r > 0 avec :
+∞
X
∀x ∈ ]−r, r[ , f (x) = a n xn
n=0
où (an )n∈N est une suite de nombres complexes. La primitive de f nulle en 0 est la fonction F
définie par :
+∞
X an n+1
∀x ∈ ]−r, r[ , F (x) = x .
n=0
n + 1
et :
+∞
X xn+1
ln (1 − x) = −
n=0
n+1
chacune de ces séries étant de rayon de convergence égal à 1.
1
Prenant x = , on obtient :
2
+∞
X 1
ln (2) =
n=0
(n + 1) 2n+1
(−1)n+1
P
+∞
la convergence de cette série étant plus rapide que celle de la série classique = ln (2)
n=1 n
(exercice 6.9). Pour N = 10, on obtient :
10
X 1
ln (2) − ≈ 3.793 · 10−5
n=0
(n + 1) 2n+1
P
+∞ (−1)n xn+1 P (−1)n
+∞
Exercice 14.15 En utilisant la série entière , calculer .
n=0 n+1 n=0 n + 1
Solution 14.15 Le rayon de convergence de cette série entière est 1 (en utilisant le théorème
de d’Alembert) et cette série converge pour x = 1 (théorème des séries alternées). Pour tout
P (−1)n xn+1
+∞
x ∈ ]−1, 1[ , on note f (x) = et la fonction f ainsi définie est dérivable sur
n=0 n+1
]−1, 1[ avec :
X+∞
1
0
f (x) = (−1)n xn =
n=0
1+x
et donc f (x) = ln (1 + x) . En utilisant le théorème 14.13 d’Abel, on a :
+∞
X (−1)n
= lim− f (x) = ln (2) .
n=0
n+1 x→1
P
+∞ (−1)n x2n+1 P (−1)n
+∞
Exercice 14.16 En utilisant la série entière , calculer .
n=0 2n + 1 n=0 2n + 1
Solution 14.16 Le rayon de convergence de cette série entière est 1 (en utilisant le théorème
de d’Alembert) et cette série converge pour x = 1 (théorème des séries alternées). Pour tout
P (−1)n x2n+1
+∞
x ∈ ]−1, 1[ , on note f (x) = et la fonction f ainsi définie est dérivable sur
n=0 2n + 1
]−1, 1[ avec :
+∞
X 1
0
f (x) = (−1)n x2n =
n=0
1 + x2
et donc f (x) = arctan (x) . En utilisant le théorème 14.13 d’Abel, on a :
+∞
X (−1)n π
= lim− f (x) = .
n=0
2n + 1 x→1 4
Exercice 14.17
1. Donner le développement en série entière, en précisant son rayon de convergence, de la
fonction arctan.
µ ¶
P −1 n 1
+∞
2. En déduire la valeur de .
n=0 3 2n + 1
3. Calculer la primitive qui s’annule en 0 de la fonction arctan et donner le développement
en série entière de cette fonction, en précisant son rayon de convergence,
P
+∞ (−1)n
4. En déduire la valeur de .
n=0 (2n + 1) (2n + 2)
Solution 14.17
1. À partir du développement :
X +∞
1
= (−1)n x2n
1 + x2 n=0
on déduit par intégration le développement :
+∞
X x2n+1
arctan (x) = (−1)n
n=0
2n + 1
chacune de ces séries étant de rayon de convergence égal à 1.
302 Séries entières
1
2. La valeur x = √ donne :
3
µ ¶ +∞
X
π 1 1
= arctan √ = (−1)n √
6 3 n=0
33n (2n + 1)
et :
+∞ µ
X ¶n
−1 1 π√
= 3.
n=0
3 2n + 1 6
3. Une intégration par parties donne :
Z Z Z
0 x
arctan (x) dx = arctan (x) (x) dx = x arctan (x) − dx
1 + x2
1 ¡ ¢
= x arctan (x) − ln 1 + x2 + c
2³ ´
√
= x arctan (x) − ln 1 + x2 + c
+∞
X
0
g (x) = (n + 1) (n − 1) xn+1
n=0
+∞
X +∞
X +∞
X
3 n−2 2 n−1
=x n (n − 1) x +x nx −x xn
n=2 n=1 n=0
µ ¶00 µ ¶0
1 1 1
= x3 + x2 −x
1−x 1−x 1−x
3 2
2x x x
= 3 + 2 −
(1 − x) (1 − x) 1−x
2x3 + x2 (1 − x) − x (1 − x)2 3x2 − x
= =
(1 − x)3 (1 − x)3
En écrivant que :
3x2 − x = 3 (1 − x)2 + 5x − 3
= 3 (1 − x)2 − 5 (1 − x) + 2
on a :
3 5 2
g 0 (x) = − 2 +
1 − x (1 − x) (1 − x)3
et :
5 1
g (x) = −3 ln (1 − x) − + +c
1 − x (1 − x)2
avec g (0) = 0 = −4 + c. On a donc :
5 1
x2 f (x) = −3 ln (1 − x) − + +4
1 − x (1 − x)2
x (4x − 3)
= − 3 ln (1 − x)
(1 − x)2
et :
4x − 3 ln (1 − x)
f (x) = 2 −3
x (1 − x) x2
la fonction du second membre se prolongeant par continuité en 0 comme le montre un dévelop-
1
pement limité en 0 de ln (1 − x) et .
(1 − x)2
304 Séries entières
Théorème 14.15 Soit f une fonction de classe C ∞ sur un voisinage ouvert I de 0 et à valeurs
complexes. Cette fonction est développable en série entière au voisinage de 0 si, et seulement
si, il existe un réel r > 0 tel que ]−r, r[ ⊂ I et pour tout x ∈ I la suite (Rn (x))n∈N définie par :
n
X f (k) (0)
Rn (x) = f (x) − xk
k=0
k!
(0) n P f (n)
+∞
converge vers 0 sur ]−r, r[ . Dans ce cas, on a f (x) = x pour tout x ∈ ]−r, r[ et le
n=0 n!
rayon de convergence de cette série entière est supérieur ou égal à r.
Exemple 14.3 Dans le cas de la fonction exponentielle réelle, on a pour tout réel x :
eθn,x x e|x|
|Rn (x)| = |x|n+1 ≤ |x|n+1 → 0.
(n + 1)! (n + 1)! n→+∞
Il en résulte que :
+∞
X
x 1
∀x ∈ R, e = xn
n=0
n!
et le rayon de convergence de cette série est infini.
Théorème 14.16 Soit f une fonction de classe C ∞ sur un voisinage ouvert I de 0 et à valeurs
complexes. S’il existe un réel r > 0 tel que ]−r, r[ ⊂ I et pour tout x dans ]−r, r[ on peut trouver
une constante Mx avec : ¯ ¯
∀n ∈ N, ¯f (n) (x)¯ ≤ Mx ,
P f (n)
+∞ (0) n
alors f est développable en série entière dans ]−r, r[ avec f (x) = x .
n=0 n!
Démonstration. La formule de Taylor-Lagrange nous permet d’écrire pour tout réel x ∈
]−r, r[ :
Xn
f (k) (0) k f (n+1) (θn,x x) n+1
f (x) = x + x
k=0
k! (n + 1)!
où θn,x est un réel (dépendant de n et de x) compris entre 0 et 1 et on a :
¯ ¯
¯ n
X f (k)
(0) ¯ |x|n+1
¯ ¯
|Rn (x)| = ¯f (x) − xk ¯ ≤ Mx → 0
¯ k! ¯ (n + 1)! n→+∞
k=0
–
+∞
X x2n+1
sh (x) = (R = +∞)
n=0
(2n + 1)!
ce qui se déduit de : ½
(n) sh (0) = 0 si n est pair
f (0) =
ch (0) = 1 si n est impair
et de : ½
¯ (n) ¯ |sh (x)| si n est pair
¯f (x)¯ = ≤ Mx = max (ch (x) , |sh (x)|)
ch (x) si n est impair
–
+∞
X
α α (α − 1) · · · (α − n + 1)
(1 + x) = 1 + xn (R = 1)
n=1
n!
où α est un réel non entier naturel, ce qui se déduit de :
f (n) (0) = α (α − 1) · · · (α − n + 1)
et de : Z 1
xn+1
Rn (x) = α (α − 1) · · · (α − n) (1 + θx)α−n−1 (1 − θ)n dθ.
n! 0
avec :
1−θ
0≤≤1
1 + θx
pour 0 ≤ θ ≤ 1 et −1 < x < 1 (on a alors −θ < θx < θ et 0 ≤ 1 − θ < 1 + θx), ce qui
donne : Z 1
|x|n+1
|Rn (x)| ≤ α (α − 1) · · · (α − n) (1 + θx)α−1 dθ → 0
n! 0 n→+∞
P α (α − 1) · · · (α − n) n+1
puisque la série |x| converge pour |x| < 1 (en utilisant le théo-
n!
rème de d’Alembert). Le théorème de d’Alembert nous dit aussi que le rayon de conver-
gence de cette série entière vaut 1.
1
Pour α = −1, on retrouve le développement de et pour les valeurs particulières
1+x
1 1
α = , α = − , on a :
2 2
+∞
X
√ 1.3 · · · (2n − 3) n
1+x=1+ (−1)n+1 x
n=1
2.4 · · · (2n)
+∞
X (2n)!
= (−1)n+1 n
2 x (R = 1)
2n
(2n − 1) 2 (n!)
n=0
+∞
X
1 1.3 · · · (2n − 1) n
√ =1+ (−1)n x
1+x n=1
2.4 · · · (2n)
+∞
X +∞
(2n)! n X
n
n
n C2n n
= (−1) x = (−1) x (R = 1)
n=0
22n (n!)2 n=0
22n
Fonctions développables en série entière 307
X Cn +∞
0 1 2n 2n
f (x) = √ = 2n
x
1 − x2 n=0
2
et :
+∞
X n
C2n
arcsin (x) = x2n+1
n=0
(2n + 1) 22n
le rayon de convergence étant égal à 1.
µ ¶
1 arcsin (x)
Exercice 14.21 Développer en série entière la fonction f : x →
7 sin en préci-
x 2
sant le rayon de convergence.
Solution 14.21 La fonction f est définie et continue sur [−1, 1]\{0} . Un développement limité
arcsin (x)
nous donne en tenant compte de lim =1:
x→0 x
µ ¶
1 arcsin (x)
f (x) = + o (arcsin (x))
x 2
1 arcsin (x) 1
= + o (1) → .
2 x x→0 2
1
On prolonge donc f par continuité en 0 en posant f (0) = .
h π πi 2
Pour x ∈ [−1, 1] \ {0} , on a arcsin (x) ∈ − , \ {0} , donc cos (arcsin (x)) ≥ 0 et :
2 2
µ ¶
2 arcsin (x) 1
sin = (1 − cos (arcsin (x)))
2 2
µ √ √ ¶2
1³ √
2
´ 1+x− 1−x
= 1− 1−x =
2 2
µ ¶
arcsin (x) √ √
les quantités sin et 1 + x − 1 − x étant de même signe. On a donc :
2
√ √
1 1+x− 1−x
f (x) =
x 2
sur [−1, 1] \ {0} , le résultat étant encore valable en
√ 0 par continuité.
√
Utilisant les développements en série entière de 1 + x et 1 − x sur ]−1, 1[ , on en déduit
que :
+∞
X (4n)!
f (x) = 4n+1
x2n .
n=0
2 (2n + 1)! (2n)!
P sin (nθ) n
Exercice 14.22 On se fixe un réel θ dans ]0, π[ et on s’intéresse à la série entière z .
n
1. Montrer que le rayon de convergence de cette série vaut 1.
308 Séries entières
P sin (nθ) n
2. Étudier la série z pour z = 1 et z = −1.
n
3. On désigne par f la fonction définie sur [−1, 1] par :
+∞
X sin (nθ)
f (x) = xn .
n=1
n
Justifier le fait que f est indéfiniment dérivable sur ]−1, 1[ et expliciter sa dérivée.
4. En déduire que :
µ ¶ µ ¶
x − cos (θ) cos (θ)
f (x) = arctan + arctan
sin (θ) sin (θ)
pour θ ∈ ]0, π[ et x ∈ ]−1, 1[ .
5. Montrer que pour tous réels x, y tels que xy < 1, on a :
µ ¶
x+y
arctan (x) + arctan (y) = arctan
1 − xy
6. En déduire que :
+∞
X µ ¶
sin (nθ) n x sin (θ)
x = arctan
n=1
n 1 − x cos (θ)
pour θ ∈ ]0, π[ et x ∈ ]−1, 1[ .
7. Montrer que :
+∞
X sin (nθ) π−θ
=
n=1
n 2
pour θ ∈ ]0, π[ .
Solution 14.22
µ ¶ ¯ ¯
sin (nθ) ¯ sin (nθ) ¯ 1
1. Comme la suite est bornée (on a ¯¯ ¯ ≤ ≤ 1), on déduit que si R
¯ n
n n≥1 n
est le rayon de convergence de cette série entière, alors R ≥ 1.
P sin (nθ)
La série étant semi-convergente (exercice 6.41), on a R ≤ 1 (si R > 1 la série
n
P sin (nθ)
est absolument convergente, ce qui n’est pas). On a donc R = 1.
n
P sin (nθ)
2. Pour z = 1, on sait déjà que est semi-convergente. Avec le théorème 6.25,
n P
on a vu que si la suite réelle (un )n∈N tend vers 0 en décroissant, alors la série un eint
1
est convergente pour tout réel t ∈ R \ 2πZ. Prenant un = , on en déduit que la série
n
P 1 in(θ+π)
e est convergente (on a θ + π ∈ ]π, 2π[) et il en est de même de la partie
n
P sin (nθ)
imaginaire (−1)n .
n
3. La somme d’une série entière de rayon de convergence R est C ∞ sur ]−R, R[ et sa dérivée
s’obtient en dérivant terme à terme, ce qui donne pour f sur ]−1, 1[ :
+∞
X
0
f (x) = sin (nθ) xn−1 = = (g (x))
n=1
Fonctions développables en série entière 309
où :
+∞
X +∞
X ¡ ¢n eiθ
g (x) = einθ xn−1 = eiθ xeiθ =
n=1 n=0
1 − xeiθ
iθ
¡ −iθ
¢
e 1 − xe eiθ − x
=¡ ¢ =
1 − x cos (θ)2 + x2 sin2 (θ) (1 − x cos (θ))2 + x2 sin2 (θ)
¯ ¯
(on a ¯xeiθ ¯ = |x| < 1), ce qui donne :
sin (θ)
f 0 (x) =
x2 − 2x cos (θ) + 1
4. Il s’agit de calculer une primitive de f 0 (x) . On a :
Z Z
dx dx
F (x) = =
2
x − 2x cos (θ) + 1 (x − cos (θ))2 + sin2 (θ)
Z
1 dx
= 2 µ ¶2
sin (θ) x − cos (θ)
1+
sin (θ)
x − cos (θ)
(on a sin (θ) pour θ ∈ ]0, π[) et en effectuant le changement de variable u = :
sin (θ)
Z
1 du 1
F (x) = 2
= arctan (u)
sin (θ) 1+u sin (θ)
µ ¶
1 x − cos (θ)
= arctan
sin (θ) sin (θ)
et tenant compte de f (0) = 0 :
µ ¶ µ ¶
x − cos (θ) cos (θ)
f (x) = arctan + arctan
sin (θ) sin (θ)
pour θ ∈ ]0, π[ et x ∈ ]−1, 1[ .
µ ¶
x+y
5. Pour y fixé, on définit ϕ (x) = arctan − arctan (x) pour xy < 1. Pour y = 0
1 − xy ¸ ·
1
c’est la fonction nulle définie sur R, pour y > 0, elle est définie sur l’intervalle −∞,
¸ · y
1
et pour y < 0, elle est définie sur l’intervalle , +∞ . Cette fonction est dérivable avec :
y
(1 − xy) + (x + y) y
(1 − xy)2 1 1 + y2 1
ϕ0 (x) = µ ¶2 − = 2 2 −
x+y 1 + x2 (1 − xy) + (x + y) 1 + x2
1+
1 − xy
2
1+y 1 (1 + y 2 ) (1 + x2 ) − (1 + x2 y 2 + x2 + y 2 )
= − =
1 + x2 y 2 + x2 + y 2 1 + x2 (1 + x2 y 2 + x2 + y 2 ) (1 + x2 )
= 0.
Il en résulte que ϕ est constante égale à ϕ (0) = arctan (y) (0 est toujours dans l’intervalle
de définition de ϕ).
310 Séries entières
6. Constatant que :
x − cos (θ) cos (θ) x cos (θ) − cos2 (θ)
= <1
sin (θ) sin (θ) sin2 (θ)
(c’est équivalent à x cos (θ) − cos2 (θ) < sin2 (θ) , soit à x cos (θ) < cos2 (θ) + sin2 (θ) = 1
qui est vrai pour θ ∈ ]0, π[ et x ∈ ]−1, 1[), on déduit que :
à x−cos(θ) cos(θ) ! µ ¶
sin(θ)
+ sin(θ) x sin (θ)
f (x) = arctan = arctan
1 − x−cos(θ) cos(θ)
sin(θ) sin(θ)
sin2 (θ) − (x − cos (θ)) cos (θ)
µ ¶
x sin (θ)
= arctan
1 − x cos (θ)
P sin (nθ)
7. Utilisant le théorème d’Abel 14.13, on déduit de la convergence de que :
n
+∞
X µ ¶ µ ¶
sin (nθ) x sin (θ) sin (θ)
= lim− arctan = arctan
n=1
n x→1 1 − x cos (θ) 1 − cos (θ)
avec : µ ¶ µ ¶ µ ¶
θ θ θ
2 sin cos cos
sin (θ) 2 2 2 1
= µ ¶ = µ ¶ = µ ¶
1 − cos (θ) θ θ θ
2 sin2 sin tan
2 2 2
ce qui donne :
+∞
X µ µ ¶¶
sin (nθ) 1 π θ π−θ
= arctan
µ ¶ = − arctan tan =
n θ 2 2 2
n=1 tan
2
avec : ¯Z ¯ Z +∞
X +∞
X
¯
¯
π ¯ π
|x|2k |x|2k
¯ Rn (x, t) dt¯¯ ≤ dt = π → 0
0 0 k=n+1
(2k)! k=n+1
(2k)! n→+∞
Séries entières et équations différentielles 311
P |x|2n
puisque la série est convergente. Il en résulte que :
(2n)!
+∞
X x2n
f (x) = (−1)n In .
n=0
(2n)!
Z π
en notant In = cos2n (t) dt pour tout entier naturel n.
0
En intégrant par parties, on obtient la relation de récurrence
(2n)!
avec I0 = π, ce qui donne In = π et :
22n(n!)2
X (−1)n
2n
f (x) = π 2x
2n
2 (n!)
n≥0
Exercice 14.24 Déterminer une solution développable en série entière de l’équation différen-
tielle :
2x (1 + x) y 00 + (5x + 3) y 0 + y = 0.
Solution 14.24 Supposons qu’il existe une solution f de cette équation qui soit non identi-
quement nulle et développable en série entière sur un intervalle ]−R, R[ où R ∈ R+ est à
déterminer. Notons, pour tout x ∈ ]−R, R[ :
+∞
X
f (x) = an xn .
n=0
Sur ]−R, R[ , on a :
P
+∞ P
+∞
f 0
(x) = na x n−1
= (n + 1) an+1 xn
n
n=1 n=0
P
+∞ P
+∞
f 00
(x) = n (n − 1) a x n−2
= n (n + 1) an+1 xn−1
n
n=2 n=1
P
+∞
xf 0 (x) = nan xn
n=1
P
+∞
00
xf (x) = n (n + 1) an+1 xn
n=1
P
+∞
2 00
x f (x) = n (n − 1) an xn
n=1
312 Séries entières
et :
+∞
X
a0 + 3a1 + (2n (n + 1) an+1 + 2n (n − 1) an + 5nan + 3 (n + 1) an+1 + an ) xn = 0
n=1
soit :
+∞
X
a0 + 3a1 + ((n + 1) (2n + 3) an+1 + (n + 1) (2n + 1) an ) xn = 0
n=1
encore équivalent à dire que la suite (an )n∈N est solution de l’équation de récurrence suivante :
½
a0 + 3a1 = 0,
∀n ≥ 1, (2n + 3) an+1 + (2n + 1) an = 0.
Exercice 14.25 Déterminer, en précisant leur rayon de convergence, les solutions dévelop-
pables en série entière de l’équation différentielle :
xy 00 + (x − 2) y 0 − 2y = 0. (14.2)
Solution 14.25 Supposons qu’il existe une solution f de (14.2) non identiquement nulle et
développable en série entière sur un intervalle ] − R, R[ où R ∈ R+ est à déterminer. Notons,
pour tout x ∈ ]−R, R[ :
+∞
X
f (x) = an xn .
n=0
encore équivalent à dire que la suite (an )n∈N est solution de l’équation de récurrence suivante :
½
a1 + a0 = 0,
∀n ≥ 1, (n − 2) ((n + 1) an+1 + an ) = 0.
Séries entières et équations différentielles 313
(unicité du développement en série entière d’une fonction). Cette équation est encore équivalente
à:
a + a0 = 0,
1
2a2 + a1 = 0,
1
∀n ≥ 3, an+1 = − an .
(n + 1)
Par récurrence, on en déduit que :
a1 = −a0
a0
a2 =
2 n+1
∀n ≥ 3, a = (−1) 6a
n 3
n!
soit : µ ¶ Ã +∞ !
x 2 X (−x) n
f (x) = a0 1 − x + − 6a3
2 n=3
n!
où a0 et a3 sont deux constantes réelles. Le rayon de convergence de cette série étant égal à
+∞. On peut aussi écrire ces solutions sous la forme :
µ ¶
x2
f (x) = (a0 + 6a3 ) 1 − x + − 6a3 e−x
2
µ ¶
x2
=α 1−x+ + βe−x
2
Exercice 14.26 Soit f la fonction définie sur ]−1, 1[ par f (x) = (1 + x)α où α est un réel
non entier naturel.
1. Montrer que f est l’unique solution sur ]−1, 1[ de l’équation différentielle avec condition
initiale suivante : ½
(1 + x) y 0 − αy = 0
y (0) = 1
2. Retrouver le développement en série entière de f ainsi que son rayon de convergence.
Solution 14.26
1. On a bien f (0) = 1 et pour tout x ∈ ]−1, 1[ :
On a :
P
+∞ P
+∞
g 0 (x) = nan xn−1 = (n + 1) an+1 xn
n=1 n=0
P
+∞
xg 0 (x) = nan xn
n=1
et g est solution de cette équation différentielle si, et seulement si :
+∞
X
((n + 1) an+1 + nan − αan ) xn = 0
n=0
encore équivalent à :
α−n
∀n ≥ 0, an+1 = an
n+1
avec a0 = g (0) = 1, ce qui donne par récurrence :
α (α − 1) · · · (α − n + 1)
∀n ≥ 1, an = ,
n!
soit :
+∞
X α (α − 1) · · · (α − n + 1)
g (x) = 1 + xn .
n=1
n!
Le théorème de d’Alembert nous dit que le rayon de convergence de série entière est égal
à 1. Enfin f = g du fait de l’unicité de la solution d’un problème de Cauchy. On retrouve
ainsi le développement en série entière de (1 + x)α sur ]−1, 1[ .
arcsin (x)
Exercice 14.27 Montrer que la fonction f définie sur ]−1, 1[ par f (x) = √ est so-
1 − x2
lution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre. En déduire le développement en
série entière de cette fonction.
1
Solution 14.27 Les fonctions x 7→ arcsin (x) et x 7→ √ étant développable en série
1 − x2 √
entière sur ]−1, 1[ , il en est de même du produit f. De la relation 1 − x2 f (x) = arcsin (x) ,
on déduit par dérivation (les fonctions considérées sont C ∞ ) que :
x √ 1
−√ f (x) + 1 − x2 f 0 (x) = √
1 − x2 1 − x2
ce qui se traduit en disant que f est solution sur ]−1, 1[ de l’équation différentielle avec condition
initiale : ½
−xy + (1 − x2 ) y 0 = 1
y (0) = 1
En écrivant, pour tout x ∈ ]−1, 1[ :
+∞
X
f (x) = a n xn
n=0
on a :
P
+∞ P
+∞
xf (x) = a x n+1
= an−1 xn
n
n=0 n=1
0
P
+∞
n−1
P
+∞
f (x) = nan x = (n + 1) an+1 xn
n=1 n=0
P
+∞ P
+∞
2 0 n+1
x f (x) = nan x = (n − 1) an−1 xn
n=1 n=2
Séries entières et équations différentielles 315
soit :
+∞
X
a1 + ((n + 1) an+1 − nan−1 ) xn = 1
n=1
ce qui donne : ½
a1 = 1
∀n ≥ 1, (n + 1) an+1 − nan−1 = 0
avec a0 = f (0) = 0. On a donc :
(2p) · (2p − 2) · · · · · 2
a2p+1 = a1
(2p + 1) · (2p − 1) · · · · · 3
avec a1 = 1, soit :
((2p) · (2p − 2) · · · · · 2)2 22p (p!)2
a2p+1 = =
(2p + 1)! (2p + 1)!
pour tout p ≥ 0. Le développement en série entière de f sur ]−1, 1[ est donc :
+∞
X 22n (n!)2 2n+1
f (x) = x
n=0
(2n + 1)!
Le fait que les coefficients a2n sont tous nuls était prévisible puisque la fonction f est impaire.
Exercice 14.28 Montrer que la fonction f définie sur R par f (x) = ch (x) cos (x) est solution
d’une équation différentielle linéaire du quatrième ordre à coefficients constants. En déduire le
développement en série entière de cette fonction.
Solution 14.28 Les fonctions ch et cos étant développable en série entière sur R, il en est de
même du produit f. On peut écrire que :
µ x ¶
e + e−x ix 1 ¡ ¢
f (x) = < e = < e(1+i)x + e(−1+i)x
2 2
avec : ³√ ´4
π
(1 ± i)4 = 2e±i 4 = 4e±iπ = −4
ce qui donne :
1 ¡ ¢
f (4) (x) = −4 < e(1+i)x + e(−1+i)x = −4f (x)
2
ce qui se traduit en disant que f est solution sur R de l’équation différentielle avec conditions
initiales : ½ (4)
y + 4y = 0
y (0) = 1, y 0 (0) = 0, y 00 (0) = 0, y 000 (0) = 0
En écrivant, pour tout x ∈ R :
+∞
X
f (x) = a n xn
n=0
et :
+∞
X
(4)
f (x) = (2n) (2n − 1) (2n − 2) (2n − 3) a2n x2n−4
n=2
+∞
X
= (2n + 4) (2n + 3) (2n + 2) (2n + 1) a2n+4 x2n
n=0
ce qui donne :
4
∀n ≥ 0, a2n+4 = − a2n (14.3)
(2n + 4) (2n + 3) (2n + 2) (2n + 1)
Pour n = 2p + 1, avec p ≥ 0, on a :
f 00 (0)
avec a2 = = 0, ce qui donne a4p+2 = 0 pour tout p ≥ 0 par une récurrence immédiate.
2
Sachant déjà que les a4p+1 et a4p+3 , sont tous nuls, il reste à déterminer les a4p pour tout p ≥ 0.
Notant bp = a4p , on a en prenant n = 2p dans (14.3) :
4
∀p ≥ 0, bp+1 = − bp
(4p + 4) (4p + 3) (4p + 2) (4p + 1)
(−1)p 4p
∀p ≥ 0, bp =
(4p)!
Séries entières et équations différentielles 317
+∞
X +∞
X +∞
xn X
(n + 1) an+1 xn = a n xn
n=1 n=0
n + 1 n=0
ce qui donne :
n
1 X an−k
an+1 =
n + 1 k=0 k + 1
318 Séries entières
P x2n+1 P 1
en utilisant la série entière . La convergence de est justifiée avec l’exercice 6.45,
un un
question 1.
1. Déterminer le rayon de convergence R de cette série entière.
+∞ n
X +∞
X
x xn
2. Calculer la somme des séries entières et sur leur domaine de convergence.
n=1
n n=1
n + 1
On notera respectivement f1 (x) et f2 (x) ces sommes.
3. Calculer les primitives de ln (1 − x2 ) sur ]−1, 1[ .
ln (1 − x2 )
4. Calculer les primitives de sur ]−1, 1[ .
x2
P x2n+1
5. En déduire la somme f (x) de la série entière sur son domaine de convergence.
un
+∞
X 1
6. En déduire la somme de la série .
n=1
u n
Solution 14.30
¯ 2n+1 ¯
¯x ¯ P 1 P x2n+1
1. Avec ¯¯ ¯ < 1 pour |x| < 1 et la convergence de , on déduit que
un ¯ un un un
converge absolument.¯ 2n+1 ¯
¯x ¯ x2n P x2n+1
Pour |x| > 1, on a ¯¯ ¯> → +∞ et diverge. Donc R = 1.
un ¯ (2n + 1)3 n→+∞ un
2. Le rayon de convergence de ces séries entières est R = 1. Par dérivation, on a :
+∞
X 1
f10 (x) = xn−1 =
n=1
1−x
et f1 (x) = − ln (1 − x) (on a f1 (0) = 0). Puis pour x ∈ ]−1, 1[ \ {0} :
+∞ +∞
1 X xn+1 1 X xn f1 (x) − x
f2 (x) = = =
x n=1 n + 1 x n=2 n x
ln (1 − x)
=− −1
x
Exercices supplémentaires 319
ln (1 − x)
le résultat étant encore valable en 0 puisque f2 est continue sur ]−1, 1[ (on a lim =
x→0 x
−1).
3. On a :
Z Z Z
¡ 2
¢
ln 1 − x dx = ln (1 − x) dx + ln (1 + x) dx
= − (1 − x) ln (1 − x) − x + (1 + x) ln (1 + x) − x + c
= (1 + x) ln (1 + x) − (1 − x) ln (1 − x) − 2x + c
µ ¶
1+x ¡ ¢
= ln + x ln 1 − x2 − 2x + c
1−x
4. Une intégration par parties avec :
−2x
u (x) = ln (1 − x2 ) , u0 (x) =
1 − x2
1 1
v 0 (x) = , v (x) = −
x2 x
et :
Z Z
ln (1 − x2 ) ln (1 − x2 ) 1
dx = − − 2 dx
x2 x 1 − x2
Z µ ¶
ln (1 − x2 ) 1 1
=− − + dx
x 1−x 1+x
µ ¶
ln (1 − x2 ) 1+x
=− − ln +c
x 1−x
n (n + 1) (2n + 1)
5. En utilisant un = , on a par dérivation :
6
+∞
X x2n
f 0 (x) = 6
n=1
n (n + 1)
1 1 1
puis avec = − , on a :
n (n + 1) n n+1
à +∞ +∞
!
X x2n X x 2n ¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢
f 0 (x) = 6 − = 6 f 1 x2 − f 2 x2
n=1
n n=1
n+1
µ ¶
¡ 2
¢ ln (1 − x2 )
= 6 − ln 1 − x + +1
x2
et :
µ µ ¶ µ ¶ ¶
1+x ¡ 2
¢
ln (1 − x2 ) 1+x
f (x) = 6 − ln − x ln 1 − x + 2x − − ln +x
1−x x 1−x
µ µ ¶ ¶
1+x ¡ 2
¢ ln (1 − x2 )
= −6 2 ln + x ln 1 − x + − 3x
1−x x
µ µ ¶ µ ¶ ¶
1 1
= −6 ln (1 + x) 2 + x + + ln (1 − x) −2 + x + − 3x
x x
µ ¶
ln (1 + x) 2 ln (1 − x) 2
= −6 (x + 1) + (1 − x) − 3x
x x
la fonction obtenue étant bien continue en 0.
320 Séries entières
avec :
2n
X
0 ≤ 1 − x2n+1 = (1 − x) x2k ≤ (2n + 1) (1 − x)
k=0
n (n + 1) (2n + 1)
et un = , ce qui donne :
6
¯ +∞ ¯
¯X 1 ¯ +∞
X 1
¯ ¯
¯ − f (x)¯ ≤ 6 (1 − x) = π 2 (1 − x) → 0
¯ u n ¯ n 2 x→1
n=1 n=1
+∞ n
X +∞
X
x xn
On utilise les fonctions f1 (x) = et f2 (x) = de l’exercice précédent.
n=1
n n=1
n+1
1. Déterminer le rayon de convergence R de cette série entière.
+∞ 2n+1
X x
2. Calculer la somme f3 (x) de la série entière sur son domaine de convergence.
n=1
2n + 1
+∞
X (−1)n x2n+1
3. Calculer la somme f4 (x) de la série entière sur son domaine de conver-
n=1
2n + 1
gence.
+∞
X xn
4. Calculer la somme f5 (x) de la série entière sur son domaine de convergence.
n=1
2n + 1
P xn
5. En déduire la somme g (x) de la série entière sur son domaine de convergence.
un
+∞
X 1
6. En déduire la valeur de .
n=1
u n
Solution 14.31
un un 1 1
1. Avec un > 0 et = 2 = 2 = 6(n+1)
→ 1, on déduit que
un+1 un + (n + 1) 1 + (n+1) 1 + n(2n+1) n→+∞
un
R = 1.
Exercices supplémentaires 321
avec :
n−1
X
n
0 ≤ 1 − x = (1 − x) x2k ≤ n (1 − x)
k=0
n (n + 1) (2n + 1)
et un = > n3 , ce qui donne :
6
¯ +∞ ¯
¯X 1 ¯ +∞
X 1
¯ ¯
¯ − g (x)¯ ≤ 6 (1 − x) = π 2 (1 − x) → 0.
¯ un ¯ n2 x→1
n=1 n=1
P cos (nθ) n
Exercice 14.32 Déterminer le rayon de convergence et la somme des séries entières z
n!
P sin (nθ) n
et z , où θ est un réel fixé.
n!
¯ ¯
P einθ ¯ an+1 ¯
Solution 14.32 Considérons la série entière n
an z , où an = ¯
pour n ≥ 0. Avec ¯ ¯=
n! an ¯
1
→ 0, on déduit que le rayon de convergence de cette série est +∞ pour tout réel θ.
n+1 n→+∞
einθ + e−inθ einθ − e−inθ
Puis avec cos (nθ) = et sin (nθ) = , on déduit que les séries entières
2 2i
P cos (nθ) n P sin (nθ) n
z et z ont aussi un rayon de convergence infini.
n! n!
Pour tout nombre complexe z, on a :
+∞ inθ
X +∞ ¡ iθ ¢n
X
e n e z iθ
f (z) = z = = ee z
n=0
n! n=0
n!
Exercices supplémentaires 323
et :
+∞
X iθ z −iθ z
cos (nθ) n ee + ee
g (z) = z =
n=0
n! 2
iz sin(θ)
z cos(θ) e + e−iz sin(θ)
=e = ez cos(θ) cos (z sin (θ))
2
+∞
X iθ z −iθ z
sin (nθ) n ee − ee
h (z) = z =
n=0
n! 2i
eiz sin(θ) − e−iz sin(θ)
= ez cos(θ) = ez cos(θ) sin (z sin (θ))
2i
324 Séries entières