Comprendre et payer la

ZAKAT
en 13 questions

par le Dr. Mohamed Najah

 Au nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux

Comprendre et payer la Zakat

en 13 questions

Auteur : Mohamed Najah

Ecrit par : Mohamed Najah

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 Table des matières
Introduction...................................................................................................................................4

I. Quelle est la signification de la Zakat ?..........................................................................5

II. Quel est le statut de celui qui n’acquitte pas la Zakat ?..........................................6

III. Qui est assujetti à la Zakat ?..............................................................................................7

IV. Qui peut recevoir la Zakat ?...............................................................................................8

V. Est-il possible de donner sa Zakat à ses proches ?.................................................10

VI. Quelle est la valeur du Nissab ?......................................................................................11

VII. Comment calculer la valeur de la Zakat ?.................................................................12

VIII. Comment déterminer une année de Zakat? ..........................................................13

IX. La somme épargnée doit-elle rester, toute l’année, supérieure ou égale au

Nissab ?.........................................................................................................................................14

X. Qui acquitte la Zakat d’une dette ? Le prêteur ou l’emprunteur ?.....................15

XI. La femme doit-elle acquitter la Zakat de ses bijoux en or dépassant le Nis-

sab ?................................................................................................................................................16

XII. Comment doit faire un commerçant pour acquitter sa Zakat ?.......................17

XIII. Est-il possible d’avancer la date d’acquittement de la Zakat ?.......................18

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Introduction
Pendant le mois de Moharram, certains musulmans acquittent la
Zakat de leurs biens. J’aimerais répondre à certaines questions ré-
currentes.

Il faut noter que ce sujet est important à connaître même si la per-

sonne n’est pas concernée par la Zakat immédiatement. En effet,
connaître ce pilier de l’Islam nous montre que Mohammad (SSSL)
était un vrai prophète car il est impossible pour une personne il-
lettrée, qui a vécu avant nous de 14 siècles, puisse inventer ce sys-
tème de Zakat, inédit, extraordinaire, complet et capable à lui seul
de combattre la pauvreté dans une société.

Dans ces lignes je n’aborderai pas tous les volets de la Zakat comme
l’agriculture, l’élevage …

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I. Quelle est la signification de

la Zakat ?
Elle signifie en arabe la purification, la croissance et la bénédiction.
Donc elle représente une purification, une croissance et une bé-
nédiction des biens du riche, qui l’acquitte, comme elle représente
une purification de son cœur et une croissance de sa foi.
De même elle représente pour le pauvre, qui la reçoit, une crois-
sance financière et spirituelle.

La Zakat n’est pas du tout une réduction des biens comme ce que
peuvent penser certains musulmans qui la négligent. En plus, elle
représente, aussi, un indicateur de la grande foi de celui qui l’ac-
quitte, car cela montre qu’il croit vraiment en Dieu, en sa promesse
de croissance, et au jour dernier de la récompense, sinon il ne l’ac-
quitte pas.

En même temps, la Zakat est une purification et une bénédiction

de la société se traduisant par une solidarité, une fraternité et une
paix sociale entre les riches et les pauvres.

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II. Quel est le statut de celui qui

n’acquitte pas la Zakat ?
- Ne pas acquitter la Zakat est un grand péché en Islam

- Des versets coraniques et des hadiths prophétiques ont cité le

châtiment du négligent de la Zakat notamment le C9-V34/35.

«Ô vous qui croyez! Beaucoup de rabbins et de moines dévorent, les

biens des gens illégalement et [leur] obstruent le sentier d’Allah. A ceux
qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier
d’Allah, annonce un châtiment douloureux,»

«le jour où (ces trésors) seront portés à l’incandescence dans le feu de

l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, front, flancs et dos: voici ce que
vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thé-
saurisiez.»

- Pour moi le musulman qui ne s’acquitte pas de la Zakat est un vo-

leur. En général, le voleur vole les riches et celui-ci vole les pauvres
et nourrit sa femme et ses enfants par cet argent volé. Que Dieu
guide Ses serviteurs !

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III. Qui est assujetti à la Zakat ?

- Tout musulman pubère raisonnable, homme ou femme, possé-
dant pendant une année lunaire le Nissab (le minimum de biens
rendant la Zakat obligatoire) en plus de ses besoins habituels (loyer,
électricité, gaz, nourriture, habillement, …).

Mais la majorité (Malikite, Chafiïte, Hanbalite) pense que l’impubère

et l’irraisonnable riches sont assujetti, eux aussi, à la Zakat.

- Il est bon de savoir que tous les biens destinés à l’utilisation per-
sonnelle sont exemptés de la Zakat comme la maison, la ou les
voiture(s), le meuble, les livres et les vêtements.

-Il faut savoir aussi que le fait de payer des taxes et des impôts à
l’état ne dispense pas le musulman d’acquitter sa Zakat.

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IV. Qui peut recevoir la Zakat ?

Le Coran a précisé les huit ayants droit de la Zakat dans le C9-V60.

«Les Sadaqats ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents,
ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam),
l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans
le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Al-
lah! Et Allah est Omniscient et Sage.»

Les Chafiïtes pensent que la zakat doit être distribuée, à la fois, aux
huit catégories du verset précédent, ou bien au minimum à trois
parmi elles, en cas d’impossibilité. Alors que la majorité autorise de
la donner à une seule catégorie. Les Malikites et les Hanafites auto-
risent de la donner à une seule personne faisant partie de l’une des
huit catégories. Les Malikites préfèrent qu’elle soit donnée à celui
qui en a le plus besoin parmi l’ensemble des huit ayants droit.

Pour le riche acquittant, lui-même, sa Zakat sans passer par une

organisation (l’état ou une association), Les ayants droit à notre
époque sont :

1. Le nécessiteux (sans ressources)

2. Le pauvre (avec des ressources insuffisantes pour vivre digne-

ment)

3. Le surendetté (ne trouvant pas de quoi rembourser sa dette)

4. Au service de Dieu (Certains Savants sont pour inclure, dans cette

catégorie, la construction des mosquées, des écoles, et de tout ce
qui est utile pour l’Islam dans les pays non musulmans pour pré-
server la foi des minorités musulmanes)

5. L’étranger de passage (qui est dans le besoin même s’il était riche
dans son pays. Je trouve que les réfugiés d’aujourd’hui, demandeurs
d’asile à cause de la guerre ou la famine, remplissent cette condi-
tion).

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Il est bon de savoir que la Zakat doit être donnée aux concitoyens,
mais certains Savants ont autorisé sa distribution en dehors du
pays où réside le riche, si ses concitoyens ne remplissent pas les
conditions des ayants droit de la Zakat, si les gens d’un autre pays
se trouvent plus dans le besoin que ses concitoyens ou s’il a des
proches pauvres dans un autre pays.
Toutefois, il est judicieux de trouver un juste milieu entre la partie
de la Zakat à envoyer dans un autre pays et la partie qui doit rester
en France où se trouve, aussi, des nécessiteux, des pauvres, des
surendettés, des réfugiés et des voies au service de Dieu.

Il est possible de donner sa Zakat de chez-lui, avec une carte ban-

caire et une connexion internet, à une association musulmane hu-
manitaire (Secours Islamique, CBSP, Human Appeal, Barakacity, Se-
cours Humanitaire…..) qui la distribuera selon les choix du donateur
concernant l’ayant droit et le pays.

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V. Est-il possible de donner sa

Zakat à ses proches ?
- Il n’est pas possible de la donner à ses ascendants (son père, sa
mère et ses grands-parents), à ses descendants (son fils, sa fille et
ses petits-enfants) et à sa femme. Car l’homme doit prendre en
charge sa femme, ses enfants et ses parents pauvres s’il en est ca-
pable. Du coup, donner la Zakat à ces trois catégories revient à la
donner à sa propre personne.

- Certains Savants autorisent à la femme riche de donner sa Zakat

à son mari pauvre car elle n’est pas tenue de le prendre en charge.
De même, certains hadiths authentiques vont dans ce sens. Mais
d’autres Savants (comme Abou Hanifah) n’autorisent pas cela car
la femme va, finalement, se nourrir de son propre argent chez son
mari, or la Zakat ne lui est pas autorisée vu qu’elle n’est pas pauvre.

- D’après la majorité, il est autorisé de la donner aux pauvres parmi

ses frères, ses sœurs, ses neveux, ses oncles, ses tantes et ses cou-
sins. A ce moment-là, elle apportera, d’après un hadith de Bukhari
et Muslim, un salaire double, celui de l’aumône et celui du lien fa-
milial.

- Contrairement à la Zakat obligatoire, la Sadaqah (aumône su-

rérogatoire  : sunnah) peut être donnée à tous les proches (mari,
femme, ascendants, descendants et les autres).

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VI. Quelle est la valeur du

Nissab ?
Pour les billets bancaires, le Nissab est égal à la valeur de 85 grammes
d’or (24 carats). Comme le cours de l’or est variable, le Nissab l’est
aussi.

De nos jours, le Nissab vaut approximativement 2822 euros. (Cer-

tains sites donnent le cours officiel de l’or 24 carats).

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VII. Comment calculer la valeur

de la Zakat ?
Le taux à appliquer pour les billets bancaires est 2,5% (ou 0,025).
Donc la somme nette restant à la fin de l’année lunaire doit être
multipliée par 0,025.

Exemples : pour une somme nette après une année de :

4000 € x 0,025 = 100 (la Zakat= 100€) 
et pour 22000 € x 0,025 = 550 (la Zakat= 550€).

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VIII. Comment déterminer une

année de Zakat?
Si par exemple une personne atteint le Nissab (85 g d’or 24 carats)
le 17 Ramadan 1436, alors elle doit acquitter la zakat le 17 Ramadan
1437 si la somme est toujours supérieure ou égale au Nissab à cette
date. Donc acquitter la Zakat au mois de Moharram n’est pas une
nécessité sauf si le Nissab a été acquis en ce mois.

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IX. La somme épargnée doit-

elle rester, toute l’année, su-
périeure ou égale au Nissab ?
La majorité exige que la somme reste supérieure ou égale au Nis-
sab pendant toute l’année lunaire. Si la somme devient inférieure
au Nissab, il faut attendre le jour où celle-ci le dépasse de nouveau
pour commencer une année au bout de laquelle la Zakat sera ac-
quittée.

Par contre les Hanafites exigent la Zakat si au début et à la fin de

l’année la somme est supérieure ou égale au Nissab, même si au
cours de l’année le montant épargné a connu une baisse par rap-
port au Nissab.

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X. Qui acquitte la Zakat d’une

dette ? Le prêteur ou l’emprun-
teur ?
La majorité dit que la Zakat doit être acquittée par le propriétaire
légal du prêt (le prêteur) au lieu de l’emprunteur disposant de la
somme prêtée, même si le montant dépasse le Nissab.
Le prêteur acquitte la Zakat, d’après les Malikites, pour une seule
année, après qu’il soit remboursé. Il l’acquitte, d’après les Hana-
fites, après une année du remboursement. Par contre pour d’autres,
il doit l’acquitter pour l’ensemble des années de la dette.

Exemples :

- Un emprunteur possède à la fin de son année zakatique

(20/10/2015) la somme de 6500€, avec une dette de 4000€. Il lui
reste 2500€ (6500-4000), donc il n’acquitte pas la Zakat car il ne
possède pas le Nissab (2822€).

- Un emprunteur possède à la fin de son année zakatique

(20/10/2015) la somme de 8350€, avec une dette est de 4680€. Il lui
reste 3670€ (8350-4680), donc il doit acquitter la Zakat car il pos-
sède plus que le Nissab (2822€). Sa Zakat est 3670 x 0,025 = 91,75€

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XI. La femme doit-elle acquit-

ter la Zakat de ses bijoux en or
dépassant le Nissab ?
La majorité dit que les bijoux achetés pour être portés par une
femme ne sont pas assujettis à la Zakat. (Cependant les Hanafites
disent qu’il faut acquitter la Zakat des bijoux).

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XII. Comment doit faire un

commerçant pour acquitter sa
Zakat ?
Les mêmes conditions de la possession du Nissab et le passage
d’une année lunaire sont exigées.

En principe un commerçant possède :

A. Un capital (bénéfice, espèces, épargne et d’autres ressources

que le commerce)

B. La marchandise non vendue encore, qu’il faut estimer au prix

actuel (inventaire à faire à la fin de son année zakatique)

C. Des dettes certaines à encaisser dans l’avenir (que certaines

personnes ou entreprises solvables doivent lui rembourser)

D. Des dettes incertaines à encaisser dans l’avenir (que certaines

personnes ou entreprises insolvables doivent lui rembourser)

E. Des dettes à rembourser par le commerçant à des personnes

ou des entreprises

Donc le commerçant additionne le capital (A), l’estimation de la

marchandise (B) et les dettes certaines qu’il doit encaisser (C) puis
il en déduit ses dettes qu’il doit rembourser (E). Par la suite, il ap-
plique le taux de 0,025 au résultat du calcul précédent pour obtenir
le montant de sa Zakat (Z) : Z = (A+B+C-E) x 0,025

Par contre, pour les dettes incertaines (D), il doit attendre leur rem-
boursement. Puis il suit la méthode vue dans la question des dettes.
Le commerçant n’acquitte pas la Zakat sur les machines, les voi-
tures, le matériel et le local utilisés dans le cadre de son travail de
commerce sans faire partie de la marchandise destinée à la vente.

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XIII. Est-il possible d’avancer la

date d’acquittement de la Za-
kat ?
En principe, la Zakat doit être acquittée au bout de l’année zaka-
tique du musulman sans l’avancer ni la retarder.

- En cas d’une raison valable, la majorité (sans les Malikites) au-

torise d’avancer sa date d’acquittement de quelques mois, voire
d’une année ou plus, si le Nissab est déjà atteint. Par exemple, si la
zakat sera distribuée dans un autre pays, il est possible de l’envoyer
avant la date d’acquittement pour pouvoir la donner aux pauvres
au moment correspondant à la fin de l’année lunaire.

- De même, certains Savants ont autorisé de la retarder en cas

d’une raison valable. Par exemple, vouloir attendre le retour d’un
pauvre absent, qui est dans le besoin plus que les présents, ou vou-
loir attendre pour la donner à un proche qui vit dans un autre pays,
ou si la personne devant l’acquitter passe par une crise financière
qui l’oblige à la retarder comme une dette pour la donner plus tard.
Par contre, il n’est pas autorisé de la retarder sans raison valable
car cela porte préjudice aux pauvres qui n’auront pas leurs droits à
temps.

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Dr. Mohamed NAJAH
Vice-Président du Conseil Théologique Musulman de France
Fondateur de l’Institut Najah en ligne des sciences islamiques
(www.institut-najah.com)

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