Vous êtes sur la page 1sur 8

L2-MPCIE-Electronique

IV – AMPLIFICATEUR-OPERATIONNEL

 A l’origine, les amplis-op furent conçus pour réaliser des opérations


mathématiques de base (addition, soustraction, multiplication, division…).
 Ils sont désormais plus largement utilisés et prennent la forme de circuits
intégrés faisant intervenir plusieurs composants élémentaires.
 L’ensemble sera ici considéré comme un unique composant présentant les
fonctionnalités qui suivent...

1 – Fonctionnement – Ampli-op parfait


Il s’agit d’un amplificateur différentiel à impédance d’entrée infinie,
impédance de sortie nulle et gain infini.
Pour fonctionner, le dispositif doit être alimenté en c.c. et présente
donc 2 bornes d’alimentation (+Vcc et –Vcc).
Il comporte par ailleurs :
 2 entrées : l’entrée inverseuse (-), et l’entrée non-inverseuse (+).
 1 sortie (S)

L2-MPCIE-Electronique

symbole circuit équivalent

+Vcc i− -
- Zs =0
s ε Ze = ∞
v−
+ A0ε
i+ + vS
-Vcc v+

Si l’ampli-op est parfait, on a : Ze = ∞ Zs = 0 A0 = ∞


 les courants sur les entrées sont nuls : Z e = ∞ ⇒ i− = i+ = 0

 la d.d.p. d’entrée est amplifiée et la tension de sortie vaut :


Zs = 0 ⇒ vS = A0ε où ε = v + − v −

si ε > 0 alors vS → +∞
fonctionnement non linéaire
A0 = ∞ ⇒ si ε < 0 alors vS → −∞
si ε → 0 alors vS → valeur finie fonctionnement avec
rétroaction négative
L2-MPCIE-Electronique

2 – Configurations avec rétroaction négative

Le principe de la rétroaction est de prélever une partie du signal de


sortie pour le ramener vers l’entrée (avec ou sans déphasage).

L’objectif est de conservée


de façon stable ε = 0.

v− - Ainsi, si les conditions extérieure


ε vS induisent une augmentation de ε :
v+ + ε >0 ⇒ vS → +∞
Une fraction de vS étant ramenée sur
l’entrée inverseuse, on a :
De façon équivalente, s’il y a
diminution de ε : v− ↑ ⇒ ε = (v + − v − ) ↓ ⇒ ε →0
ε <0 ⇒ vS → −∞

v− ↓ ⇒ ε = (v + − v − ) ↑ ⇒ ε →0

Une rétroaction négative permet donc de stabiliser l’entrée à ε = 0, et


ainsi d’obtenir une valeur finie de la tension de sortie vS.

L2-MPCIE-Electronique

Exemple :
R2
Il s’agit d’un cas de rétroaction négative. i−
ε =0 ⇒ v+ = v− -
ε
v + = ve ⇒ v − = ve
+
Par conséquent : i+
R1
ve vS
Par ailleurs, puisque l’impédance
d’entrée est supposée infinie : i+ = i− = 0
On peut donc utiliser un diviseur de tension
pour exprimer v- :
R2
v− = v
R1 + R2 S
Enfin, par identification des 2 expressions obtenues pour v- , on obtient :
R2 R1 + R2  R 
ve = v ⇒ vS = ve =  1 + 1 ve
R1 + R2 S R2  R2 
La tension d’entrée est amplifiée selon un gain
contrôlable par le choix des résistances.
L2-MPCIE-Electronique

3 – Fonctionnement non linéaire

Par fonctionnement non linaire, il faut entendre que la sortie n’est pas
proportionnelle à l’entrée.
 c’est le cas dès lors que la sortie ne boucle pas sur l’entrée inverseuse.

Donc, si ε ≠ 0, on a : vS = A0ε = ±∞
i− - Mais, en pratique, la tension délivrée
Zs =0
en sortie est limitée par la tension
ε Ze = ∞
v− d’alimentation de l’ampli-op :
A0ε
i+ + vS vS = ±VM ≈ ±Vcc
v+
ε >0 ⇒ vS = +VM
ε <0 ⇒ vS = −VM

 ce mode de fonctionnement est à la base de circuits tels que les


comparateurs ou détecteurs de passage…

L2-MPCIE-Electronique

Exemple : « comparateur détecteur de passage par zéro »

i−
-  le signal est comparé à la masse
ε
+
i+
vS ve (t)
ve

0
t

vS (t)
v + = ve ve > 0 ⇒ vS = +VM
⇒ ε = ve +VM
v− = 0 ve < 0 ⇒ vS = −VM

 fonction de transfert : vS 0
t
+VM
−VM
ve
−VM
L2-MPCIE-Electronique

 de façon plus générale, il est possible de comparer un signal à une


tension de référence quelconque :

i−  le signal est comparé à vref.


-
ε
+
i+ ve (t)
v ref vS
ve Vref
0
t

vS (t)

v + = ve ve > v ref ⇒ vS = +VM +VM


⇒ ε = ve − v ref
v − = v ref ve < v ref ⇒ vS = −VM
0
vS t
 fonction de transfert :
+VM −VM

Vref ve
−VM

L2-MPCIE-Electronique

Exemple : « comparateur à hystérésis »

i−  on utilise une rétroaction positive.


-
ε (fonctionnement non linéaire)
+
i1 R1 i+
i+ = i− = 0 ⇒ i1 = i2 = i
ve vS
R2 i2 ve = R1i1 + R2i2 + vS = (R1 + R2 )i + vS
ve − v S
⇒ i =
R1 + R2
v e − vS  R1  R1
v + = ve − R1i ⇒ v + = ve − R1 = ve  1 − +
 vS
R1 + R2  R1 + R2  R1 + R2
R2 R1
⇒ v+ = ve + v et par ailleurs v − = 0
R1 + R2 R1 + R2 S

R2 R1
d’où : ε = v + − v − = ve + v
R1 + R2 R1 + R2 S
L2-MPCIE-Electronique

R2 R1 fonction de transfert
ε = v+ −v− = ve + v
R1 + R2 R1 + R2 S vS
vM
supposons ε < 0 ⇒ vS = −VM R1
v
R2 R1 R2 M
⇒ ε= ve − v <0
R1 + R2 R1 + R2 M ve
R1
ε reste négatif tant que − v
R2 M
R1 −vM
R2ve < R1v M ⇔ ve < v
R2 M
R1 ve (t)
donc, si ve augmente et devient ve > v
R2 M R1
v
⇒ ε >0 ⇔ vS = +v M R2 M


R1
v t
R2 R1 R2 M
on a alors : ε = ve + v >0
R1 + R2 R1 + R2 M
vS (t)
ε reste positif tant que
R1 +VM
R2ve > −R1v M ⇔ ve > −
v
R2 M
R
donc, si ve diminue et devient ve < − 1 v M 0
R2 t
⇒ ε < 0 ⇔ vS = −v M
−VM

L2-MPCIE-Electronique

4 – Applications
4.1 – Amplificateurs sommateurs
Un amplificateur sommateur possède au moins deux entrées et sa tension de sortie
est proportionnelle à la somme algébrique négative des tensions à l’entrée.
On utilise alors un ampli-op en régime linéaire : configuration de rétroaction négative.

i ε =0 ⇒ v− = v+ = 0

R1 i1 v − = Ri + vS ⇒ vS = −Ri
R
v1 = R1i1 + v − ⇒ i1 = v1 R1
i i−
R2 - v 2 = R2i2 + v − ⇒ i2 = v2 R2
ε
v1 +
i2 i+ vS i+ = i− = 0 ⇒ i1 + i2 = i
v2
i = v1 R1 + v2 R2
v v 
⇒ vS = −R  1 + 2 
 R1 R2 
Remarque : si R1 = R2 = R alors vS = −(v1 + v 2 )
n
 avec un nombre d’entrées n, on obtient sur le même principe : vS = −∑vi
i =1
L2-MPCIE-Electronique

4.2 – Dérivateurs-intégrateurs
 Intégrateur : Comme son nom l’indique, un circuit intégrateur permet d’obtenir une
tension de sortie correspondant à l’intégrale de la tension d’entrée.
L’ampli-op est utilisé en régime linéaire : configuration de rétroaction négative à
travers un condensateur.
ε =0 ⇒ v− = v+ = 0
u
iC ve − v − = Ri ⇒ ve = Ri
v − − vS = u ⇒ vS = −u
C du
i i− i+ = i− = 0 ⇒ i = iC = C
- dt
ε
R + du dv S
ve i+ vS donc : ve = RC = −RC
dt dt
dv S 1 l’entrée est bien
⇒ =− ve proportionnelle à la
dt RC dérivée de la sortie…

1
Ce qui permet d’obtenir : vS = −
RC ∫ve dt le signal de sortie correspond à l’intégrale
du signal d’entrée.

L2-MPCIE-Electronique

Illustration pour une entrée en créneaux :


1 ve (t)
vS = −
RC ∫ve dt v0

pour l’alternance positive : 0 < t <T 2


v0 v t
v S (t ) = − t + v S (0) = − 0 t −v0
RC RC
T
− u (t = 0) = 0
vS (t)
pour l’alternance négative : T 2 < t <T 0
t
v v
v S (t ) = 0 (t −T 2) + vS (T 2) = 0 (t −T )
RC RC
v0
− T 2 v0 T
RC −
RC 2

 l’intégrale d’un signal « créneau » donne un signal « triangle ».

 Attention : il faut choisir R et C de telle sorte que l’amplitude du signal de sortie


ne dépasse pas ±VM. Sinon, le signal de sortie est distordu (tronqué).
L2-MPCIE-Electronique

 Dérivateur : Appelé aussi différentiateur, ce montage permet d’obtenir une


tension de sortie correspondant à la dérivée de la tension d’entrée.
L’ampli-op est utilisé en régime linéaire : configuration de rétroaction négative à
travers une résistance, avec un condensateur comme élément d’entrée.

ε =0 ⇒ v− = v+ = 0
i
ve − v − = u ⇒ ve = u
u R v − − vS = Ri ⇒ vS = −Ri
iC i−
- du
ε i+ = i− = 0 ⇒ i = iC = C
+ dt
ve C i+ du dv e
vS donc : vS = −RC = −RC
dt dt
dv e la sortie est bien
v S = −RC proportionnelle à la
dt dérivée de l’entrée.
ve (t) T vS (t)
v0 v0
RC
T 2

0
t
v
0 − RC 0 T
t T 2

L2-MPCIE-Electronique

4.3 – Oscillateurs
Il existe un grand nombre d’oscillateurs basés sur l’utilisation des amplis-op.
Ils sont capables, de façon autonome, de générer un signal périodique dont la
fréquence est adaptable…

Un exemple simple est l’oscillateur à onde triangulaire :


 il s’agit d’associer un comparateur et un intégrateur.

intégrateur

comparateur

R1 C
εc -
-
+ εi
+
R3 vS

R2
L2-MPCIE-Electronique
u
vSC i1
0V
i− R1 C
- i1 i−
εc -
+ εi
i+ +
R3 i+ vS
i2
R2 i2
εC
vSC = R1i1
du dv S dv S vSC on intègre la sortie
du ⇒ vSC = R1C = −R C
1 ⇒ = −
i1 = C dt dt dt R1C du comparateur…
dt
R2 1
εC − vS = (v − vS ) ⇒ εC = (R2vSC + R3vS ) on compare la somme des
R2 + R3 SC R2 + R3 deux sorties à zéro…
L2-MPCIE-Electronique
dv S vSC 1
= − εC = (R2vSC + R3vS )
vSC (t)
dt R1C R2 + R3
VM
 posons εC > 0 ⇒ vSC = +VM
dv S VM t
= − ⇒ vS ↓
dt R1C −VM
1
εC = (R2VM + R3vS ) ⇒ εC ↓ εC (t)
R2 + R3 2R2
V
R2 R2 + R3 M
εC = 0 ⇔ vS = − V
R3 M
0
 εC < 0 ⇒ vSC = −VM t
2R2
dv S VM − V
= + ⇒ vS ↑ R2 + R3 M
dt R1C vS (t)
1 R2
εC = ( −R2VM + R3vS ) ⇒ εC ↑ V
R3 M
R2 + R3
R2
εC = 0 ⇔ vS = + V 0
R3 M t
 période :
R2
VM R2 1 R2 − V
= 2 V ⋅ ⇒ T = 4 RC R3 M
R1C R3 M T 2 R3 1 T 2

Vous aimerez peut-être aussi