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ÉCLAIRAGE

1)- INTRODUCTION :

Nous avons déjà vu que le mauvais


éclairage du poste de travail est l’un des facteurs
de risque d’accident de travail ou de maladie
professionnelle. Dans ce chapitre, nous allons
détailler la question de l’éclairage, en particulier
nous allons voir comment éclairer un lieu de
travail afin d’assurer une visibilité suffisante.
2)- LA LUMIERE :
La lumière est constituée d’ondes électromagnétiques qui se
propagent dans l’espace (la vitesse de propagation dans le vide est
de c = 3. 108 m/s). On rappelle que l’onde électromagnétique est le
phénomène de propagation simultanée et en ligne droite d’un
champ électrique E et d’un champ magnétique B perpendiculaire.

Période [s] : T
1
Fréquence [Hz] : f 
T

Longueur d’onde [m] : λ  c


f
DÉCOMPOSITION DE LA LUMIERE BLANCHE :

La lumière dite blanche du soleil est la réunion de


plusieurs radiations élémentaires (spectre) qui diffèrent
par leur longueur d’onde "λ".
CLASSIFICATION DES RADIATIONS :

380 590 610 760


3)- GRANDEURS PHOTOELETRIQUES :
3.1)- Angle solide "Ω" : Par définition, l’angle solide est :

R S S
O Ω 2
R

L’unité de "Ω" est le stéradian (sr).


Le stéradian (sr) est donc l’angle solide (l’ouverture du
cône) sous lequel un observateur au centre d’une sphère de rayon
1 m voit une surface de 1 m2 sur cette sphère.
La valeur maximale de "Ω" est obtenue pour S = surface de
toute la sphère, c’est à dire :
4.π.R 2
Ωmax  2
; Ωmax  4π
R
3.2)- Intensité lumineuse "I" :

Cette grandeur a été fixée arbitrairement (c’est à partir de


l’intensité lumineuse que l’on définit toutes les autres unités).
L’unité de l’intensité lumineuse est la candela (cd) : La candela
est l’intensité lumineuse dans une direction donnée, d’une source
qui émet un rayonnement monochromatique de fréquence
540.1012 Hertz et dont l’intensité énergétique dans cette direction
est 1/683 Watt par stéradian.

Exemples :
 Bougie : 0.8 cd (dans toutes les directions).
 Lampe à incandescence 40W/220V : 35 cd (dans toutes les directions).
3.3)- Flux lumineux "Ф" :
C’est la quantité de lumière émise par une source lumineuse
dans un certain cône, son unité est le lumen (lm) :

  I.
Φ : Flux lumineux en lumen [lm].
I : Intensité lumineuse en candela [cd].
Ω : Angle solide en stéradian [sr].

Exemples :
Le flux lumineux d’une lampe à incandescence 220V/60W est : 600 lm.
Le flux lumineux d’un tube fluorescent 220V/40 W est : 2900 lm.
3.4)- Éclairement "E" :
C’est la densité de flux lumineux tombant sur une surface.
Son unité est le lux (lx) qui est l’éclairement "E" d’une surface
de 1 m2 recevant un flux lumineux de 1 lumen.

E 
S
Φ : Flux lumineux normal à "S" en lumen [lm].
S : Surface [m2].
E : Éclairement en lux [lx].²
Exemple :
On désire un éclairement de 250 lux sur une surface de 3 m2.
Calculer le flux lumineux de la source.
  750 lm
Exemples :

Luxmètre :
3.5)- Luminance "L" :
Les surfaces des objets éclairés réfléchissent la lumière reçue. Ce sont
donc des sources lumineuses secondaires émettant diverses intensités
lumineuses dans toutes les directions. Pour une direction donnée, la luminance
"L" d’une surface émettrice "S" est le quotient de l’intensité "I" émise dans
cette direction par la surface apparente dans cette direction :

I
L
S . cos  
L : Luminance [cd/m2].
S : Aire de la surface [m2].
I : Intensité lumineuse [cd].

En général, on admet que la luminance minimale permettant


d’impressionner l’œil est d’environ 10-5 cd/m2 tandis que la gêne
(l’éblouissement) commence à partir de 5000 cd/m2.
Exemples :
3.6)- Contraste "C" :
Le contraste "C" est la différence relative de deux luminances
d’objets voisins. Pour un oeil observant un objet de luminance "Lo"
sur un fond de luminance "Lf", la distinction n’est possible, aux
niveaux suffisants d’éclairements, que si :
Lo  Lf
C  0.01
Lf
En réalité, la taille et la couleur de l’objet interviennent dans
cette distinction. C’est pour cette raison que les normes imposant les
niveaux d’éclairements qui tiennent compte de la nature des travaux à
accomplir (Voir les tableaux I et II sur les feuilles de tirage).
4)- LOIS DE LA PHOTOMÉTRIE :

4.1)- Loi des carrées des distances :


L’éclairement d’une surface par une source est inversement
proportionnel au carré de la distance entre la source et la surface.
E E’
2
d
E'  E. 2
O

d' d
d’

d’, d : Distances entre la source et les surfaces [m].


E’, E : Éclairements respectifs [lx].
Exemple :
Une surface placée à 2 m d’une source reçoit un éclairement de
160 lux ; Si cette surface est reculée à 4 m de la source, quel sera son
éclairement ? E '  40 lx
4.2)- Loi de l’obliquité :

L’éclairement est proportionnel au cosinus de l’angle d’incidence.


E'  cos 
S
4.3)- Loi générale :

dS.cos  d
d  2

d I

d
Or : E
dS

Ainsi : E  I2 cos 
d
4.4)- Loi de Lambert :
Pour une surface diffusante possédant un facteur de réflexion
"ρ" et une luminance constante dans toutes les directions, nous
avons :

.E  . L
ρ : Facteur de réflexion.
E : Eclairement [lx].
L : Luminance [cd/m2].
5)- CARACTÉRISTIQUES DES LUMINAIRES :

5.1)- Courbes de répartition des intensités lumineuses :


Pour représenter la répartition lumineuse d’une source ou d’un appareil
d’éclairage, il faudrait tracer des courbes d’égale intensité lumineuse sur des
sphères de différents diamètres. On obtiendrait alors des cartes iso-candela.
5.1.1)- La source n’a qu’un seul axe de révolution :

C’est le cas de toutes


les lampes à incandescence.
5.1.2)- La source présente deux axes de symétrie :
C’est le cas des tubes fluorescents. On distingue alors un plan
transversal A et un plan longitudinal B. Les deux courbes
d’intensité lumineuse sont portées sur le même graphique.
5.2)- Efficacité lumineuse :
C’est le quotient du flux lumineux (en lumen) total émis par
une source par la puissance totale consommée (en watt).

fe  
P
Exemples :
Le coefficient d’efficacité lumineuse d’une
lampe à incandescence de 100 W - 1600 lm est : fe  1600  16 lm/ W
100
Le coefficient d’efficacité lumineuse d’un
tube fluorescent de 40 W – 3600 lm est : fe  3600  90 lm/ W
40
5.3)- Classes et catégories des luminaires :
Les normes donnent pour les luminaires une répartition en 20 classes
repérées de A à T.
La catégorie du luminaire est définie par la répartition du flux lumineux sur
une sphère selon 5 cônes repérés de F1 à F5.
F1 correspond à un éclairement très localisé.
F5 correspond à un éclairage indirect.
Catégorie de
Classe
luminaire
A, B, C, D, E F1 : Direct intensif
F, G, H, I, J F2 : Direct extensif
K, L, M, N F3 : Semi-direct
O, P, Q, R, S F4 : Mixte
T F5 : Indirect
5.4)- Équation photométrique :
C’est une sorte de symbole définissant le luminaire, elle est
donnée par le constructeur selon la forme ci-dessous :

PH  ηi X  ηs T

PH : Définition photométrique du luminaire.


ηi : Rendement vers la partie inférieure.
X : Classe photométrique désignée par une lettre de A à S (voir § 5.3).
ηs : Rendement vers la partie supérieure.
T : Classe photométrique supérieure (catégorie F5).
5.5)- Température de couleur "Tcp" :
La température de couleur (en Kelvin) d’une source lumineuse
est la température d’un corps noir de Planck chauffé jusqu’à ce qu’il
émette un rayonnement de même chromacité que la source. Cette
température n’est généralement pas celle de la source sauf si celle-ci
est elle-même un corps noir chauffé. Nous avons :

La lumière "chaude" ou teinte chaude : 2000 à 3000 K (riche en radiations rouges).


Coucher du soleil, lampe à incandescence.
La lumière "moyenne" ou teinte moyenne : 3000 à 5000 K (blanc neutre).
Lumière du jour par temps clair.
La lumière "froide" ou teinte froide : au-delà de 5000 K (riche en radiations bleues).
Ciel nuageux.
De nombreux tests psychologiques, dus à Kruithof, ont montré
que la température de couleur "Tcp" doit être adaptée à l’éclairement
"E" recherché afin d’assurer une ambiance confortable. La figure
suivante illustre cette relation :
5.6)- Indice de rendu des couleurs "IRC" ou "Ra" :
L’indice de rendu des couleurs (IRC) d’une source lumineuse est le degré
de concordance de la couleur d’un objet éclairé à l’aide de cette source par
rapport à son apparence lorsqu’il est éclairé par une source lumineuse de
référence. Cet indice varie de 0 à 100 :
IRC < 50 : Indice sans signification réelle. Couleurs totalement déformées.
50 < IRC < 70 : Usages industriels quand le rendu des couleurs est secondaire.
70 < IRC < 85 : Usages courants où le rendu des couleurs n’est pas primordial.
IRC > 85 : Usages domestiques ou applications industrielles spécialisées.
6)- CONDUITE D’UN PROJET D’ECLAIRAGE :
(Méthode simplifiée)
6.1)- Notion d’utilance "U" :

L’utilance est le quotient du flux reçu sur le plan utile par


le flux total sortant du luminaire. Ce rapport dépend de 4
paramètres :

L’indice du local (facteur "K").


Les facteurs de réflexion du plafond, des murs et du sol.
Le rapport de suspension (facteur "J").
L’équation photométrique du luminaire (classe de A à T).
a)- Indice du local "K" :

K A.B
A  B.H3

A : Longueur du local [m].


B : Largeur du local [m].
H : Hauteur totale du local [m].
H1 : Hauteur du plan utile [m].
H2 : Hauteur de suspension du luminaire [m].
H3 : Hauteur du luminaire au-dessus du plan utile [m].
Exemple :
Soit un local de longueur 10 m, de largeur 4.75 m et de hauteur
totale 3 m. La hauteur du plan utile est de 0.85 m. Le luminaire est
fixé au plafond. Calculer l’indice du local " K ".
K  1.49
b)- Facteurs de réflexion :

La lumière émise par le luminaire est réfléchie en partie par


les différentes parois du local. Selon la couleur des surfaces, le
coefficient de réflexion peut prendre les valeurs suivantes :
Blanc brillant : 80 %.
Blanc mat : 70 %.
Couleurs claires : 50 %.
Couleurs foncées : 10 %.
Exemple :
Plafond 70 %
Mur 50 %
Sol 10 %

7 5 1 : Ces trois chiffres caractérisent le facteur de réflexion.


c)- Rapport de suspension "J" :

H2
J
H 2  H3

H2 : Hauteur de suspension du luminaire [m].


H3 : Hauteur du luminaire au-dessus du plan utile [m].
Exemple :
Un luminaire est placé à 0.70 m du plafond d’un local de
hauteur totale 3 m. Si le plan utile se trouve à 0.80 m, calculer le
rapport de suspension " J ". J  0.32
d)- Détermination de l’utilance :
Connaissant les valeurs de l’indice du local, des facteurs de
réflexion et du rapport de suspension, nous pouvons déterminer
l’utilance inférieure Ui pour l’éclairage direct (classes de
luminaire de A à S) et l’utilance supérieure Us pour l’éclairage
indirect (classe de luminaire T). (Voir les tableaux
correspondants).
Exemple :
Déterminer les utilances inférieure et supérieure pour le cas suivant :
Facteurs de réflexion : Plafond 70 %, murs 50 %, sol 10 %.
Luminaire encastré au plafond.
Équation photométrique du luminaire : PH = 0.62 C + 0. T
Indice du local : K = 1.49
U i  0.82
6.2)- Facteur d’empoussièrement "D1" :
C’est un facteur correcteur qui tient compte de
l’empoussièrement du luminaire :
Empoussièrement faible : D1 = 1.1
Empoussièrement moyen : D1 = 1.25
Empoussièrement fort : D1 = 1.4

6.3)- Facteur de dépréciation "D2" :


L’introduction de ce facteur a pour but de tenir compte de la
diminution du flux des luminaires avec le temps. Exemples :
Lampe à incandescence : D2 = 1.1
Tube fluorescent : D2 = 1.2
6.4)- Flux total nécessaire "F" :
Le flux total (en lumen) nécessaire pour assurer un éclairement
"E" dans un local est :
E.A.B.D1 .D2
F
ηi .Ui  ηs .Us
Où :
E : Éclairement exigé dans le local [lx].
A : Longueur du local [m].
B : Largeur du local [m].
D1 : Facteur d’empoussièrement.
D2 : Facteur de dépréciation.
ηi : Rendement du luminaire vers la partie inférieure.
ηs : Rendement du luminaire vers la partie supérieure.
Ui : Utilance inférieure.
Us : Utilance supérieure.
6.5)- Flux émis par un luminaire "FL" :

FL  N.
N : Nombre de lampes ou tubes par luminaire.
Ф : Flux lumineux de chaque lampe ou tube du luminaire [lm].

6.6)- Nombre de luminaires "NL" :

F
NL 
FL
F : Flux total nécessaire [lm].
FL : Flux émis par un luminaire [lm].
6.7)- Répartition des luminaires :

La distance " DM " doit respecter la condition suivante :


DM  .H3

Classe A B C D E F G H I J
δ 1 1.1 1.3 1.6 1.9 2 2 1.9 2 2.3
7)- NIVEAU D’ÉCLAIREMENT :
8)- ÉCLAIRAGE LOCALISÉ :
Certains postes de travail nécessitent un éclairage localisé. Dans
ce cas, le niveau d’éclairement localisé est choisi en fonction de
l’éclairage général dans le local (voir les feuilles de tirage).
Exercice N°1 :

Un local, devant servir d’atelier de soudage, a les caractéristiques


suivantes :
- Longueur : 15 m.
- Largeur : 15 m.
- Hauteur : 3,3 m.
- Facteurs de réflexion : Plafond : 50 %, murs : 10 %, sol : 10 %.
- Facteur d’empoussièrement : 1,4.
- Plan utile à 0,85 m du sol.
L’éclairage général est réalisé par des lampes à incandescence
standards claires, encastrées au plafond et dont les caractéristiques sont :
- Puissance : 150 w.
- Flux lumineux : 2220 lm.
- Équation photométrique : PH = 0,74 C + 0 T.
- Facteur de dépréciation : 1,1.

Étudier le projet d’éclairage général de ce lieu de travail.


Exercice N°2 :
On désire éclairer un laboratoire de contrôle de pièces mécaniques où
les détails à contrôler sont jugés fins. Le local a les caractéristiques
suivantes :
- Longueur : 12 m.
- Largeur : 7 m.
- Hauteur : 3,25 m.
- Facteurs de réflexion : Plafond : 70 %, murs : 70 %, sol : 30 %.
- Facteur d’empoussièrement : 1,1.
- Plan utile à 0,85 m du sol.
On a choisit d’utiliser des luminaires à deux tubes fluorescents. Les
caractéristiques de chaque tube sont :
- Puissance : 36 w.
- Flux lumineux : 3000 lm.
- Equation photométrique : PH = 0,42 C + 0 T.
- Facteur de dépréciation : 1,2.

Les luminaires sont suspendus à 0,1 m du plafond.


Etudier le projet d’éclairage général de ce lieu de travail.

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