1.3.2 Pertinence par rapport aux besoins et contraintes spécifiques du/des pays, région(s) cible(s)
et/ou des secteurs concernés (y compris les synergies avec d’autres initiatives en matière de
développement, d’égalité femmes-hommes et l’absence de double emploi)
Une étude menée en 2012 et relative à la situation des jeunes sur le marché de l’emploi a montré que
le taux des garçons non scolarisés était de de 34.6% en 2004 à 25.6% en 2008 pour atteindre 22,5 %
en 2012. Chez les filles, il passe de 35.6% en 2004 à 29% en 2008 et 26% environ en 2012 1. Pour
l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge, ce taux a diminué régulièrement pour atteindre 24.1%
en 2012. Il faut noter que le pourcentage des filles non scolarisées est toujours plus important que
celui des garçons. L’expert démontre cela par le tableau suivant2 :
1
Etude réalisée en 2012 par M. Ahmedou Ould Isselmou pour le Ministère de l’Emploi mauritanien en
collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Bureau International
du Travail (BIT)
2
Source : ONS/EPCV 2004 et EPCV 2008 et enquête ENE/SI, dans la même étude de M. Ahmedou Isselmou
Tableau 1.1 : Enfants non scolarisés (en % par âge)
Année 2004 2008 2012
Garçons
5-9 51,1 40,9 25.7
10-14 19,5 11,0 16.9
15-17 22,0 15,3 28.4
Ensemble garçons 5-17 ans 34,6 25.6 22.5
Filles
5-9 51,2 43,9 26.4
10-14 20,9 13,3 19.5
15-17 26,3 23,4 39.7
Ensemble filles 5-17 ans 35,6 29.0 25.8
Ensemble enfants 5-17 ans 35,1 27.3 24.1
En fait ce tableau est à lire autrement car le mélange savant crée la confusion et masque une réalité
beaucoup plus catastrophique, une lecture sommaire montre en fait que le taux d’enfants entre 5-9
ans et qui n’ont jamais été scolarisés en 2012 était de 25,7% pour les garçons et de 26,4% pour les
filles. Celui des enfants entre 10-14 ans qui avaient décroché de l’école primaire et qui n’avaient pas
pu terminer leur cycle du fondamental en 2012 était de 16.9% pour les garçons et de 19.5% pour les
filles et enfin celui des enfants entre 15-17 ans qui avaient terminé le cursus scolaire du fondamental
et qui n’avaient pas pu continuer leurs études secondaire dans le public en 2012 était de 28.4 % pour
les garçons et de 25.8 % pour les filles. En analysant sommairement ce tableau, il est visible que la
différence n’a pas été fait entre les enfants qui n’ont jamais été scolarisés et ceux qui ont décroché
pour x et x raisons (abandon scolaire).
Une autre étude3 réalisé exclusivement sur l’abandon scolaire dans la même année avait démontré
que le taux d’abandon scolaire dans la zone de Nouakchott avait été estimé à 47%, Cet 'abandon
scolaire touche 2/3 des familles pauvres touchées à Nouakchott. Elle note aussi que le taux
d'abandon des filles est légèrement plus élevé que celui des garçons et qu’il intervient entre 10 et 14
ans et à partir de 16 ans pour le décrochage scolaire pour des raisons liées à la limite d'âge et aux
redoublements.
Enfin il est à noter que les chiffres publiés par les services publics n’intègrent pas ceux relatifs à
l'abandon scolaire et que les cohortes d'élèves n’ont jamais réellement étudiées. L’annuaire
statistique de l’ONS pour l’année 2019 note un effectif général pour l’enseignement fondamental de
677516 élèves. Dans cet annuaire on note que les données démographiques sont parfois par sexe
mais surtout pour 3 tranches d’âge (0-14 ans, 15-64 ans et 65+), ce qui ne permet de voir les
évolutions comparativement au tableau ci-dessus. De plus cette ségrégation n’a aucune utilité ni
pour la santé et ni pour l’éducation et les données sont tellement générales qu’elles ne fournissent
pas des données désagrégées par département voire par commune et donc peu d’exploitation. Dans
cet annuaire 2019, le taux de chômage à Nouakchott est le plus élevé en Mauritanie et il est de
20,48%. On note dans le même rapport qu’il est plus élevé en milieu urbain (17,22% ) qu’en milieu
3
Etude quantitative et qualitative réalisée par M. Ethmane BA dans les régions de Nouakchott, Nouadhibou et
Kaédi en 2012 pour ONG HabitAfrica et la Coopération espagnole (AECID) en Mauritanie.
rural (6,9%) et qu’il est plus élevé chez les femmes (17,61%) que chez les hommes (11,28%4). De
celle on peut noter que la non scolarisation et la déperdition ne sont séparés littéralement et
statistiquement que par un diagnostic séparé afin de leur trouver les solutions adaptées et durables.
Si des problèmes sont communs la situation socioéconomique des parents ou de besoins de
mariages précoces ou de travail des enfants pour soutenir la famille, à la non maitrises d’une des
langues (arabe ou français) et à la qualité de l’enseignement. Il ne faut cependant pas oublier que
dans tous ces problèmes cités, les filles sont celles qui payent le plus grand tribut et sont le plus
touchées par toutes ces inégalités. En cela SOS PE a démontré durant 20 ans que le tissu familial
surtout modeste est aussi une barrière psychologique. Les jeunes ne sont pas outillés de la confiance
au sein de leur entourage pauvre et souvent analphabète. Les jeunes ont perdu espoir et cet esprit
d’initiative et de confiance est important à continuer les études ou en entreprendre de nouvelles.
Ce projet sera pris en charge par trois entités. SOS pairs éducateurs aura une contribution en nature
estimée à 60.000 EUE. Ainsi SOS PE mettra à la disposition du projet : un centre de deux bâtiments
complet et équipé d’une dizaine de salles de classes pouvant abriter tous les cours du centre et
d’appui à la scolarité, une voiture 4X4 et un bus de 24 places. L’ONG internationale MindLeaps
prendra en charge les cours de développement personnel par la danse et le sport pour un montant
déjà accordé de 80.000 EUR. Le reste des financements des activités du projet sont recherchés à
travers cet appel.
1.3.3 Décrivez et définissez les groupes cibles et les bénéficiaires finaux (femmes et hommes),
leurs besoins et leurs contraintes, et expliquez comment l’action répondra à ces besoins
L’action vise à toucher directement 300 jeunes filles non scolarisées ainsi que les 1.200 filles habitant
les quartiers défavorisés d’Elmina et plus indirectement les 15.000 élèves scolarisés dans
l’enseignement primaire et secondaire. De plus, l’impact et les effets de la Covid 19 seront analysés
et atténués de façon organisées à travers les mesures de limitation des effets de la COVID19 sur la
scolarisation de jeunes.
La commune d’El Mina (le « port » en hassanya), est située au sud-ouest de la ville de Nouakchott.
L’histoire de la commune est liée au développement des bidonvilles ou « Kebba », en s’entassant dans
des baraques et des tentes dans un espace de proximité non loti. Ils y recevaient des vivres et
cherchaient des emplois au Port ou dans la société brésilienne Mendez, chargée de la construction de
la route de l’Espoir dans les 70-80. Cette commune a été la première à bénéficier des opérations de
restructuration des quartiers spontanés, engagées par l’État en 2001. Elle est l’une des communes les
plus peuplées de Nouakchott. L’ONS y dénombrait 132.674 habitants pour une superficie de 9 023
hectares. La commune d’Elmina comptait 25 écoles primaires en 2013 (avec 10451 élèves dont 5289
garçons et 5162 filles), 19 écoles primaires privées (avec 541 élèves dont 157 garçons et 84 filles) et 4
établissements secondaires.
4
Source ONS 2019.