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Université Abbes Laghrour Khenchela

Faculté des lettres et des langues Département de français

Matière : Didactique de l’oral (D.O.) Niveau : M1/Didactique

SOMMAIRE

4. Qu’est-ce que la production orale ?………………………………………………….1


5. Les formes de l’expression orale…………………………………………………….2

6. La compétence de production orale et ses composantes ……………………………3

7. L’évaluation de la compétence de production orale. …………..................................5

4. Qu’est-ce que la production orale ?


La différence est notable, et simple :
- la production, c'est le contenu, tout ce qu'on appelle la pensée verbale et qui passe
par les mots et les idées, la syntaxe ;
- l'expression, c'est la forme, tout ce qu'on appelle le langage non-verbal, véhiculé
par l'intonation, le débit, la gestuelle.

La production orale est une compétence très difficile à maîtriser dans l'apprentissage
du FLE. L’oral, ce n’est pas seulement la langue. D’une part, il comporte aussi des
éléments, comme le rythme, l’intonation, l’accent et d’autre part, les paramètres non
linguistiques comme le langage corporel ou les gestes. L’objectif principal
d’apprentissage de l’oral est de faire communiquer les apprenants de la manière la plus
naturelle et la plus authentique. L’oral pratiqué en classe de langue émane souvent
d’une base écrite. C’est le cas des exposés oraux élaborés à la maison ou des mises en
commun orales qui résultent de travaux en groupe et qui se font à partir de notes
écrites. Ce type d’oral est appelé « écrit oralisé ». Selon J. Courtillon, on peut classer
chronologiquement l’acquisition d’une langue étrangère dans quatre étapes
principales :

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• acquisition du lexique et de la phonétique (« étroitement associées puisqu’on ne
peut se faire comprendre sans une prononciation plus ou moins correcte »)
• acquisition de la syntaxe (acquisition qui s’acquiert graduellement)
• acquisition de la morphologie (qui « occupe un rang accessoire dans la transmission
du message »)
• acquisition des registres de langue (« en fonction des différents paramètres de la
situation de communication »)
5. Les formes de l’expression orale :
L’expression orale se caractérise par une expression verbale (la voix) qui constitue le
volume, l’articulation, l’intonation ... et aussi, par une expression non verbale ou
corporelle qui constitue les gestes et le regard.
5.1. L’expression verbale (la voix)
Selon le didacticien DUBOIS. J. : « La voix est l’ensemble des ondes sonores
produites dans le larynx par la vibration des cordes vocales sous la pression de l’air».
La voix représente l’écho des participants de la communication orale, pour maîtriser
les effets de la voix, les apprenants devront soigner :
-Le volume qui doit être adapté à la distance ;
-L’articulation qui consiste à détacher, enchainer les syllabes ;
-Le débit de la parole ;
-Les pauses et les silences qui constituent une sorte de ponctuation orale ;
-L’intonation qui est le changement de la hauteur de la voix afin de transmettre des
sentiments de la personne qui parle.
5.2. L’expression non-verbale (corporelle)
- Le regard
Le regard est un langage qui crée un contact entre ceux qui se parlent et s’écoutent.
En classe, le regard de l’enseignant peut créer une atmosphère de confiance chez
l’apprenant, comme il peut provoquer l’incertitude et la peur.
-La gestuelle
Le geste fait partie de la production orale, il accompagne la parole afin de la renforcer.
Selon RAYMOND.R : « la production (orale) nécessite l’engagement du corps de son

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ensemble, toute prise de parole s’accompagne de la production par des battements de
la tête et des mains».
A travers ce passage, RAYMOND nous explique que la gestuelle aide à la
compréhension des énoncés produits, autrement dit les gestes renforcent l’expression
orale. Donc, ils peuvent transmettre des messages, traduire des émotions et même
avoir le rôle d’un facilitateur de la parole.
6. La compétence de production orale et ses composantes (la
compétence de communication)
Elle vise la maitrise de l’outil linguistique et incluant des composants satellites et
indissociables. Elle est un « savoir dont ont besoin les participants à une interaction et
qu’ils mettent en œuvre pour communiquer avec succès l’un avec l’autre. La
compétence de communication indique quand parler, quand ne pas parler, et aussi
quoi parler, avec qui, à quel moment, où, de quelle manière ».
Plusieurs définitions, acceptions et découpages sont conçus pour mettre en évidence le
concept de compétence de communication. Dans l’ensemble, un consensus semble être
conclu sur son caractère à la fois mouvant, complexe et multidimensionnel. Plusieurs
compétences mineures sont interpellées simultanément pendant un acte de
communication :
6.1. la compétence linguistique : ce concept est évoqué notamment par Chomsky et
est fondé sur un soubassement structural. Il s’agit tout simplement d’une capacité
d’utiliser le code linguistique et de maitriser son fonctionnement. Selon cette
conception chomskyenne, la langue est un ensemble de structures agencées de sous-
ensembles constitutifs : phonologique, phonétique, syntaxique, sémantique et
pragmatique, etc.
Dans la multitude des compétences linguistiques qu’un apprenant doit acquérir et
maitriser, nous pouvons postuler certaines sont plus complexes que d’autres et posent
ainsi plus de problèmes au cours de l’apprentissage. La compétence lexicale constitue
par exemple un défi considérable chez les locuteurs : dans certaines situations de
communication, le locuteur se trouve bloqué, il n’arrive pas à enchainer clairement ses
propos. Ces situations de blocage se caractérisent notamment par des pauses, des
hésitations, des ruptures et des répétitions, etc.

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6.2. la compétences discursive et pragmatique : c’est une composante essentielle
qui met en relief le potentiel discursif de l’apprenant. Elle est liée directement à la
notion du contexte et à la situation de communication. La discursivité recouvre un
ensemble de compétences et de stratégies permettant la gestion des conversations. Le
locuteur doit avoir une capacité à structurer et à organiser son discours selon certains
variables et contraintes. Il doit savoir où, pourquoi et comment argumenter, décrire ou
narrer, comment enchainer chronologiquement et thématiquement ses actes de parole.
Le cas le mieux révélateur de l’importance de cet aspect est les formules de politesse
introduites à l’issue de chaque conversation, elles sont « un protocole » de présentation
que chaque locuteur doit connaitre.
6.3. la compétence référentielle et socioculturelle : est définie comme une
compétence à interpréter et à utiliser des domaines d’expérience, des objets du monde
et leurs relations avec la situation de communication. Les domaines d’expérience
peuvent être des règles et des normes sociales ou culturelles qui régissent une
interaction interpersonnelle. La communication exige dans un premier temps la
compréhension de la situation et la connaissance des conditions de l’échange : le code
et le contexte en particulier mais aussi les règles de l’usage social de la langue : «La
constitution d’une compétence de communication repose donc sur l’acquisition d’une
compétence culturelle fondamentale qui recouvre à la fois une aptitude à communiquer
en langue étrangère, soit la possession d’une certain nombre de repères
sociolinguistiques et une capacité de décodage, soit la maitrise de repères
socioculturels élémentaires. Ces repères indispensables à la compréhension de
situations dans lesquelles se déroulent les échanges entre deux ou plusieurs individus
et à l’adéquation des usages sociaux d’une langue étrangère en contexte ».
6.4. la compétence stratégique : consiste à recourir à des moyens linguistiques et
extralinguistiques pour permettre la communication. Le locuteur ou l’apprenant peut y
faire recours dans le cas d’une maitrise imparfaite ou lacunaire de la langue et combler
donc certaines insuffisances souvent d’ordre lexical. Cet usage peut résulter également
d’une connaissance achevée : un enseignant qui fait appel au geste en classe pour faire
comprendre à ses élèves un message est acte de compétence et marque sa capacité
d’alterner entre le linguistique et l’extralinguistique. C’est le cas aussi de l’utilisation

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des reformulations et les substitutions pour simplifier ou pour vulgariser un savoir
donné. Cette compétence est très sollicitée dans des situations de communication
scolaire (professionnelle), l’enseignant du FLE, par exemple, devra recourir au cours
de son enseignement à ces stratégies, non pas pour pallier une lacune, mais pour
permettre la compréhension et débloquer certaines situations d’apprentissage.
7. L’évaluation de la compétence de production orale : la grille
Comme le soulignent CUQ et GRUCA : « l’évaluation se fait généralement par
l’intermédiaire de grille que chaque enseignant ou institution élabore en fonction des
tâches plus au moins complexes que l’on demande à l’apprenant de réaliser. »
Chaque enseignant devra élaborer une grille d’évaluation particulière, avec la
participation de l’apprenant et des objectifs proposés.
La grille prend souvent la forme d’un tableau. Elle comprend à la fois les critères
d’évaluation qui servent à évaluer, la production et le(s) niveau(x) de performance
possibles ou attendus de la part des apprenants. L’enseignant ira du simple vers le
complexe selon le niveau de ses élèves et fait référence aux descripteurs généraux de
la compétence de production orale du CECRL. Il ne peut pas demander aux apprenants
de défendre une idée à l’oral si au préalable, ils n’ont pas étudié les actes de parole qui
y correspondent et s’ils n’ont pas acquis également le lexique qui permet de réaliser la
tâche qu’il leur demande.
Chaque exercice à l’oral a besoin d’une grille d’évaluation particulière, et de critères
qui lui sont adéquats.

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7.1. Les critères d’une grille d’évaluation pour l’oral
Évaluer une production orale n’est pas une tâche facile car elle met en jeu plusieurs
composantes.
Le Fond La Forme
Les idées L’attitude, les gestes
Avoir un objectif clair de ce qu’on va dire et On se fera mieux comprendre en étant
exprimer des idées autant que possible décontracté et détendu ; en ayant un visage
intéressantes et originales. ouvert, souriant et expressif ; en illustrant ce
Adapter le contenu au(x) destinataire(s) du que l’on dit avec des gestes naturellement
message selon l’âge, le rôle, le statut social. adaptés.
La structuration La voix
Les idées vont s’entraîner de façon logique, - Le volume doit être adapté à la distance.
cohérent et compréhensible. Tout d’abord, il - Soigner l’articulation
faut préciser le sujet dont on va parler, - Le débit de la parole.
illustrer à l’aide des exemples concrets, enfin - L’intonation doit être expressive et
clôturer avec une façon claire et brève. significative.
Le langage Le regard, les silences
Dans une communication courante, C’est par le regard que l’on vérifiera si le
l’important est de se faire comprendre et message a été compris. Le regard établit,
d’exprimer ce que l’on a réellement maintient le contact.
l’intention de dire, plutôt que de produire, il Les pauses et les silences constituent une
faut choisir le langage convenable à chaque sorte de ponctuation orale.
situation de communication, des énoncés
neutres mais parfaits.
7.2. Les critères proposés par le CECRL
Le CECRL propose, pour les activités de production orale, des grilles qui prennent en
compte différents critères qui complètent et précisent le référentiel de compétences :

• Le critère pragmatique : prise en compte de la situation de communication (Qui


parle à qui ? Pour quoi faire ? A propos de quoi ? Où ? Quand ? En utilisant le canal
oral ou écrit ?), interprétation de l’information de manière cohérente, transmission de
celle-ci en utilisant les moyens disponibles tels que l’organisation du discours, le
recours aux gestes et à l’intonation à l’oral, la présentation du texte à l’écrit,
l’utilisation des paragraphes, etc.

• Le critère linguistique : capacité à utiliser le lexique, la syntaxe, la morphologie de


manière appropriée, etc.

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• Le critère sociolinguistique : capacité à adapter son discours à la situation de
communication en utilisant les registres et règles d’usage qui conviennent.

Ces différentes composantes doivent être évaluées ensemble, à partir d’une même
situation. En effet, “un test lexical, un test grammatical, un test syntaxique ne
s’additionnent pas pour donner une image de la compétence visée. L’important est de
savoir si [le candidat] est capable de mobiliser le lexique pertinent, d’utiliser les temps
verbaux appropriés, de structurer l’ensemble de façon adéquate pour réaliser les
activités langagières requises dans la situation où il est engagé.” C’est parce que l’on
demande à la personne d’exprimer ses désirs par rapport à un état de chose donné
qu’elle montre sa capacité à utiliser le subjonctif, de raconter un court parcours de vie
qu’elle est amenée à utiliser les temps du passé et les connecteurs chronologiques
(quand, pendant que, après que, avant que, etc.), de développer une opinion qu’elle
construit une argumentation logique, riche en articulateurs du discours (dès lors,
puisque, afin de, par contre, etc.).

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